Bercoff dans tous ses états - Émission du 14 novembre

  • l’année dernière
Avec Philippe Murer, économiste et auteur de “Sortir du capitalisme de désastre” ; Malika Sorel-Sutter, essayiste et ancienne membre du Haut Conseil à l'intégration ; Alexandre del Valle, géopolitologue et auteur de “Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse" publié aux éditions de l'Artilleur.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-11-14##

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News
Transcription
00:00:00 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:04 Nous sommes en guerre.
00:00:06 Non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak.
00:00:10 Parce que le peuple c'est le boss et Macron c'est l'employé.
00:00:14 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:15 Personne ou alors vraiment pas grand monde ne considère les Palestiniens comme des êtres
00:00:19 humains.
00:00:20 Nous sommes en guerre.
00:00:21 Nous sommes en guerre, ça continue encore et encore.
00:00:24 Mais il y a guerre et guerre et là nous allons parler d'un scandale, d'un véritable
00:00:31 scandale.
00:00:32 7 milliards d'euros, je répète 7 milliards d'euros auraient été détournés de l'agence
00:00:39 de garantie des salaires.
00:00:40 Vous savez celle qui patronnait par l'Unedic, bien sûr coiffée par l'Unedic et le Medef,
00:00:46 aide les entreprises à difficulté quand elles sont obligées de licencier leurs employés
00:00:51 donc de garantir effectivement les moments difficiles.
00:00:56 On va en parler avec Philippe Murer, c'est une histoire incroyable.
00:01:01 7 milliards d'euros auraient disparu dans la nature.
00:01:05 Mais dans quelle nature ? Et puis on va parler avec les séistes, avec Malika Sorel-Suter
00:01:12 des suites évidemment de cette marche contre l'antisémitisme.
00:01:16 Mais au-delà d'un espèce de climat glauque, légèrement nauséabond, qui s'installe en
00:01:22 tout cas dans une partie de cette douce France.
00:01:25 Et pourquoi ? Et comment ? Et qu'est-ce qui se passe ? Et de quoi tout ceci est-il le
00:01:32 nom ? On va en parler.
00:01:33 Et puis après la perle, les huées, vous allez entendre le témoignage extraordinaire
00:01:39 de Bernard Squarsini, l'ancien patron de la DGSE sur ce qui s'est passé, notamment
00:01:47 un certain 13 novembre.
00:01:49 A tout de suite.
00:01:51 Ici Sud Radio.
00:01:52 Les Français parlent au français.
00:01:53 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:01:54 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:01:55 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:08 7 milliards d'euros de l'association patronale de garantie des salaires.
00:02:15 Un petit scandale, un gros scandale qui embarrasse drôlement l'unédic.
00:02:22 On va en parler.
00:02:23 C'est quand même formidable.
00:02:25 Au moment où les hôpitaux sont dans l'état dans lequel on est, au moment des urgences,
00:02:30 au moment de tout cela.
00:02:31 7 milliards d'euros enfumés.
00:02:33 Où sont-ils ? On va peut-être le savoir.
00:02:36 En tout cas, on en parle.
00:02:38 Écoutez.
00:02:39 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:42 Le fait du jour.
00:02:44 Ça vous dit tous quelque chose.
00:02:46 C'est le générique de qui veut gagner des millions.
00:02:48 Mais là, ce n'est pas qui veut gagner des millions, c'est qui a gagné des milliards.
00:02:53 Où sont ces milliards ? Je rappelle en deux mots.
00:02:57 Des milliards dévaporés de la caisse de l'Agence nationale de garantie des salaires.
00:03:04 C'est l'association patronale, MEDEF, patronale, MEDEF unédique.
00:03:09 Un régime, je le rappelle, qui est prévu pour venir en aide pour payer les salaires
00:03:12 des entreprises en difficulté ou des sociétés en liquidation.
00:03:16 C'est une sorte de cagnotte, évidemment, pour ne pas que les employés se retrouvent
00:03:19 sans rien, effectivement, au moment des difficultés.
00:03:23 Eh bien, une directrice a levé le lièvre, a sorti les révélations et ça se passe
00:03:31 assez mal pour elle.
00:03:32 Bonjour Philippe Hurer.
00:03:34 - Bonjour André Bercoff.
00:03:36 - Bonjour.
00:03:37 Philippe Hurer, vous êtes économiste, vous avez écrit récemment et on en a parlé,
00:03:40 et je recommande vers un capitalisme du désastre.
00:03:44 Effectivement, on se demande là le désastre.
00:03:47 Je ne sais pas si c'est le capitalisme, mais ce sont les caisses dites de retraite, en
00:03:52 tout cas les caisses qui garantissent les salaires.
00:03:54 Qu'est-ce qui s'est passé exactement, Philippe Hurer ?
00:03:57 - Alors, ce qui s'est passé, comme vous dites, l'AGS, en fait, c'est un fonds du patronat.
00:04:03 Chaque entreprise, c'est important, chaque entreprise cotise grosso modo 0,15% des salaires
00:04:09 dont ce fonds.
00:04:10 - Toutes les entreprises ?
00:04:11 - Toutes les entreprises.
00:04:12 Donc c'est quand même l'argent de toutes les entreprises.
00:04:15 - D'accord.
00:04:16 - Et ça fait un budget d'environ un milliard d'euros par an, et en fait cet argent permet
00:04:22 tout simplement, quand les entreprises sont en faillite et qu'il y a des arriérés de
00:04:27 salaires, de ne pas laisser les salariés dans le dénuement et de leur avancer ces
00:04:31 salaires-là par l'AGS.
00:04:33 C'est l'AGS qui paye au moment où plus personne ne peut payer.
00:04:36 - C'est ça, d'accord.
00:04:37 - Donc l'affaire, c'est que la remplaçante, il y a en décembre 2018, l'ancien patron
00:04:45 du NEDIC, AGS, c'est le NEDIC-AGS qui gère ça, Thierry Metteyer, qui va partir à la
00:04:51 retraite à 71 ans.
00:04:52 Et donc le MEDEF nomme une remplaçante qu'il connaît très bien, qui a été responsable
00:04:58 à haut niveau du MEDEF pendant des années, qui est adoubé par le MEDEF, Ourya Awimer.
00:05:03 Donc elle a décrété avec comme mission, engager des audits, trouver des fraudes, trouver
00:05:08 des fraudes qui sont criantes à l'AGS.
00:05:10 Parce que l'AGS perd de l'argent, compte beaucoup d'argent, contre toute logique, il
00:05:15 est évident que beaucoup d'argent est détourné pour tout le monde.
00:05:17 - D'accord.
00:05:18 On savait déjà qu'il y avait des fraudes, des pertes, etc. inexpliquées ?
00:05:23 - Inexpliquées.
00:05:24 Le montant exact on ne savait pas, mais moi, juste en regardant le dossier de loin, d'un
00:05:29 peu plus près, j'ai vu que c'était évident parce que l'AGS devait récupérer beaucoup
00:05:34 d'argent, je vous l'expliquerai, et qu'elle en récupérait très peu.
00:05:36 Elle ne faisait que dépenser.
00:05:37 Et la Cour des comptes avait d'ailleurs fait un rapport très négatif fin 2018 sur l'AGS.
00:05:44 Donc Ourya Awimer arrive, commande un audit au grand cabinet de conseil américain, Ernst
00:05:49 Manioung, qui détecte un système de corruption et de malversation.
00:05:53 Pour aller plus loin, parce qu'elle n'est pas satisfaite, elle commande immédiatement
00:05:58 un autre audit plus approfondi auprès du cabinet ad vonis.
00:06:02 Et là, les résultats tombent.
00:06:04 Et là, il y a quelque chose, alors il faut que je rentre juste un peu dans le détail,
00:06:09 ça sera très simple à comprendre pour tout le monde.
00:06:11 En fait, qu'est-ce qu'il se passe ? Lors d'une faillite, il y a un mandataire liquidateur,
00:06:15 un homme qui est nommé, désigné pour gérer la vente des actifs.
00:06:19 - Une entreprise rentre en faillite et un mandataire liquidateur est donné pour chaque
00:06:23 entreprise qui rentre en faillite, c'est ça ?
00:06:25 - Exactement.
00:06:26 - D'accord.
00:06:27 - Alors, à ce moment-là, l'AGS avance au mandataire liquidateur la somme pour payer
00:06:31 rapidement les arrières de salaire aux gens qui sont en train de perdre leur emploi, tout
00:06:35 simplement.
00:06:36 Les actifs vendus et l'argent est rendu, normalement, à tous ceux qui ont prêté aux entreprises.
00:06:42 Et comme l'AGS est un créancier super privilégié, il doit récupérer une très grande partie
00:06:48 des sommes qu'il a avancées.
00:06:50 Vous voyez ?
00:06:51 - D'accord.
00:06:52 - Le problème, c'est que le cabinet advolu se rend compte que, dans les faits, l'AGS
00:06:55 n'en récupère qu'une petite partie.
00:06:57 Et c'est d'ailleurs ça qui étonne tout le monde, MEDEF inclus.
00:07:00 D'énormes sommes disparaissent en chemin, les dossiers sont clos sans aucune vérification
00:07:06 et sans aucune règle, alors que ça concerne des fortunes.
00:07:09 Et il y a des fraudes lourdes, des fautes lourdes, flagrantes, des irrégularités, des
00:07:15 malversations des mandataires liquidateurs.
00:07:17 Et c'est là où on retrouve qu'en 5 ans, 7,7 milliards d'euros, par exemple, de pertes
00:07:22 inexpliquées ont été classées sans suite, sans aucune vérification.
00:07:26 7,7 milliards.
00:07:27 - Ah ouais, vous voulez dire classées sans suite, circulées, y'a rien à voir ?
00:07:31 - Circulées, on regarde pas.
00:07:32 Alors que c'est pas normal, y'a des choses pas normales, et personne ne regardait.
00:07:36 Elles justement sont bêtes et elles regardaient.
00:07:38 Et alors y'a encore pire, c'est que parfois l'argent de l'AGS, il arrive même pas au
00:07:42 destinataire qui est le salarié.
00:07:43 Ça veut dire que les salariés, y'a un milliard d'euros des fonds qui devaient être versés
00:07:47 aux salariés pour payer les arriérés de salaire et qui ne l'ont jamais été.
00:07:51 Parce que les gens se servent au passage en toute impunité de sommes absolument conséquentes.
00:07:56 Et le patronat dit à ce moment-là, quand ils sont interrogés, ils disent "on ne sait
00:08:00 pas où est passé l'argent".
00:08:01 Alors dernière chose, c'est qu'en fait ça va un peu plus loin que de simples fraudes
00:08:06 des mandats financiers, on le comprend vu les montants, c'est que le cabinet de l'ODIS
00:08:11 rend un rapport au MEDEF où il parle de mécanismes complexes de restitution qui pourraient selon
00:08:17 les auditeurs dissimuler des faits de blanchiment.
00:08:19 C'est-à-dire que les mandataires détourneraient de l'argent et en restitueraient à certaines
00:08:24 personnes évidemment une partie.
00:08:26 Voilà pourquoi en fait probablement on leur laissait détourner de l'argent, c'est qu'ils
00:08:31 en rendaient une partie, voilà, rien n'est gratuit dans ce bas monde.
00:08:34 - On leur dira "je te rends ça mais tu la fermes" quoi, grosso modo, vulgairement.
00:08:38 - Exactement.
00:08:39 - D'accord.
00:08:40 - C'est fou.
00:08:41 - Donc les victimes, ce sont les salariés d'entreprises en faillite qui perdent leur
00:08:44 travail, donc ont d'énormes soucis financiers, et puisqu'ils perdent leur source de revenus,
00:08:50 même leurs arriers de salaire et autres sommes d'une ne sont pas versées en totalité parce
00:08:53 qu'il y a une fraude massive.
00:08:55 C'est l'affaire Morit du Clos, dont vous vous rappelez peut-être André Bercoff qui
00:09:00 a fait beaucoup de bruit, notamment à ce sujet.
00:09:03 Et puis ce qui est scandaleux c'est que toutes les entreprises qui payent les cotisations
00:09:07 qui sont importantes, on parle de 0,15% des salaires moyens.
00:09:10 C'est pas rien si on prend tous les salaires.
00:09:11 Si on prend tout, c'est énorme.
00:09:13 - Et puis même pour un petit patron, c'est une petite entreprise qui est embêtante,
00:09:18 en fait elle n'aurait même pas cotisé certaines années si l'argent ne disparaissait pas dans
00:09:23 le triangle des Bermudes.
00:09:24 L'argent de 2010 peut servir en 2011, puis de nouveau en 2012, puis en 2013.
00:09:28 Il n'y a pas besoin d'abonder de l'argent chaque année.
00:09:31 Et donc on se retrouve avec un système assez incroyable, donc tout le monde découvre le
00:09:37 pot de l'oreuse, vraiment dans les détails, et là il y a des plaintes qui sont menées.
00:09:41 Donc on rappelle que la Cour des comptes avait dit qu'il y avait un problème, le cabinet
00:09:44 de conseil d'avance saignons dit qu'il y a un problème, le cabinet Advolis qui est
00:09:47 saisi aussi.
00:09:48 - Même chose, oui.
00:09:49 - On a le MEDEF et la CPME qui gèrent les AGS.
00:09:54 C'est pas du tout l'État, c'est eux qui gèrent les AGS qui portent plainte.
00:09:58 Ils parlent d'abus de confiance et de corruption, actives ou passives.
00:10:02 - Portent plainte contre X, j'imagine.
00:10:03 - Les AGS sont aussi d'accord.
00:10:05 - Portent plainte contre X.
00:10:06 - Exactement.
00:10:07 - Pour avoir la plainte la plus large possible.
00:10:10 - Bien sûr.
00:10:11 - Et l'UNEDIC est d'accord, portent plainte.
00:10:13 - D'accord.
00:10:14 - L'ancien patron des AGS donc, Thierry Métellier, qui devait passer les dossiers et licencier
00:10:18 pour faute lourde, et au début devant l'évidence de la corruption massive, tout le monde est
00:10:22 d'accord.
00:10:23 Mais on va voir que tout commence à dérailler très rapidement.
00:10:26 - Pardon, quand il y a eu cette...
00:10:29 - Donc, à peine arrivé...
00:10:30 - Oui, pardon, Philippe.
00:10:32 - Il leur porte plainte quand, en fait, cette porte plainte du MEDEF, de l'UNEDIC, etc.
00:10:38 C'était quand ?
00:10:39 - C'était quelques mois après l'arrivée au pouvoir de cette...
00:10:45 - ... de Ourya Aouima.
00:10:46 - Et donc ces quatre mois, c'est en 2019.
00:10:50 - D'accord, d'accord.
00:10:51 Donc, ils portent plainte, donc enquête est menée, et nous sommes en 2023.
00:10:58 - Jus d'inspection.
00:10:59 - Oui.
00:11:00 Et qu'est-ce qui se passe ?
00:11:02 À ce moment-là, tout commence à dérailler pour la présidente des AGS, Ourya Aouima,
00:11:10 qui est l'élève.
00:11:11 Elle commence à avoir des attaques personnelles qui vont débuter.
00:11:16 Elle a des courriers anonymes graveleux qui sont envoyés, et qui la visent, qui sont
00:11:20 envoyés à toute sa hiérarchie.
00:11:21 La porte de son domicile est plusieurs fois dégradée, la serrure est bouchée par de
00:11:26 la colle, donc elle ne peut pas rentrer chez elle.
00:11:28 Sa boîte aux lettres est lacérée, elle repère un homme qui la suit, des gens qui
00:11:34 l'attendent devant son lieu de travail.
00:11:37 En fait, elle a tellement de menaces qu'elle est obligée de déménager.
00:11:41 Donc là, on a un premier élément très lourd.
00:11:44 Et même les caméras de surveillance de l'AGS filment l'intrusion au petit matin d'un
00:11:50 homme dans les bureaux au siège de la directrice.
00:11:51 À tel point, c'est pas un homme de ménage, donc tout le monde se pose des questions,
00:11:55 vérifie si les micros n'ont pas été cachés.
00:11:56 Vous voyez, on est vraiment dans le film d'espionnage.
00:11:59 Et devant la réalité des menaces, en fait, le MEDEF et la CPME lui payent deux gardes
00:12:06 du corps pendant presque une année parce que justement, c'est pas très stressant
00:12:13 pour une femme.
00:12:14 - Bien sûr, bien sûr.
00:12:15 Même pour un homme.
00:12:16 - Bon, alors cette dame, elle a rétabli les comptes des AGF, elle a baissé les frais
00:12:21 de fonctionnement de 40%.
00:12:23 Franchement, elle a fait un super boulot.
00:12:25 Elle fait un très bon boulot avec des frais tout à fait abaissés.
00:12:29 Et la trésorerie des AGF s'est redressée, les comptes sont redressés.
00:12:32 Il y avait 400 millions de trésorerie quand elle est arrivée.
00:12:34 Il y avait un milliard à la fin.
00:12:35 Donc elle bénéficie du soutien de tous, le nettoyage et le recrutement de progrès.
00:12:40 Un juge d'instruction a été nommé et des actes sont passés avec lui, des actes d'accusation.
00:12:45 Mais d'un coup, le vent tourne.
00:12:48 D'un coup, on a le vent qui tourne parce que Auréa à Wimmer est d'un coup visée de tout en haut.
00:12:54 Par Lunédic.
00:12:56 - Ah ouais ?
00:12:57 - En fait, qui lance un audit sur ses dépenses trop lourdes, alors même qu'elle vient de baisser les frais de fonctionnement de 40%.
00:13:04 - Ah ouais, d'accord. Lunédic l'attaque, quoi, carrément.
00:13:07 - Voilà. En lui disant "vous dépensez trop d'argent", alors qu'elle vient de baisser les frais de fonctionnement de son agence de 200 personnes de 40%.
00:13:16 Donc vraiment, on se moque du monde.
00:13:19 Et en fait, toutes ces équipes sont harcelées, toutes les équipes qui travaillent avec elle sont harcelées au travail et tombent malades.
00:13:25 Son DRH est licencié, sauf s'il témoigne à charge contre la présidente.
00:13:31 Ce qu'il ne fait pas car pour lui, tout prouve le contraire.
00:13:34 Son assistant est licencié, le cabinet qui avait découvert les fraudes est débarqué.
00:13:39 Et donc, cette personne, Auréa à Wimmer, qui est la directrice, est menacée de licenciement.
00:13:45 Là, on voit tout de suite que beaucoup de choses ne vont pas du tout, parce que ce sont des fausses accusations.
00:13:51 Et à ce moment-là, la CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises qui gère normalement les AGS avec le MEDEF, est tellement maladaise qu'elle dit
00:13:59 "nous, on arrête, on se retire des AGS", et elle dit que le MEDEF a une gestion extrêmement opaque du dossier.
00:14:05 Donc voilà. Elle, elle ne peut pas continuer avec ça.
00:14:08 - Donc, ces GPME se dissocient du MEDEF par rapport à l'AGS.
00:14:14 - Oui, ils se désolidarisent, juste à ce moment-là, parce qu'ils sont extrêmement maladaise.
00:14:18 Le MEDEF fait tout, tout seul, alors que c'est un organisme où ils gèrent à deux.
00:14:22 Et ils voient bien que tout cela est complètement anormal.
00:14:25 Et à ce moment-là, le MEDEF laisse complètement tomber celle qui doit faire le ménage dans les écuries d'AGS.
00:14:30 Elle a été nommée pour ça.
00:14:32 Alors, Geoffroy Routh-Bézieux dit, dans les journaux, qu'il dit "elle a pété les plombs".
00:14:37 Mais sans expliquer pourquoi elle a pété les plombs, ou elle a pété les plombs, on la décrédibilise.
00:14:42 - Vous dire Carole Ferrier, qui est l'ex-présidente, vice-présidente de l'AGS, donc MEDEF, ces GPME,
00:14:47 dit "Oria Wehmer, c'est la vertu même, qu'on fie d'elle au monde".
00:14:51 On l'a envoyée au charbon pour faire le ménage.
00:14:53 - Elle l'a fait, et voilà.
00:14:55 - La femme a à bâpre, exactement. La femme a à bâpre parce qu'elle fait le ménage.
00:14:59 - Et aujourd'hui, on en est où de tout cela ?
00:15:02 - Eh bien, aujourd'hui, elle a demandé le statut de lanceuse d'alerte.
00:15:06 Donc, elle a été licenciée.
00:15:09 Elle a demandé le statut de lanceuse d'alerte.
00:15:11 - Elle a été licenciée, oui, par le MEDEF.
00:15:13 - Par l'AGS qui dépend du MEDEF.
00:15:16 - Ah oui, c'est ça, d'accord.
00:15:18 - Avec l'appui de l'UNEDIC, c'est ça qui est bizarre,
00:15:20 parce que l'UNEDIC, c'est le MEDEF et le patronat,
00:15:23 mais aussi tous les syndicats de salariés, qui ne l'ont pas défendu.
00:15:26 Donc là, ça commence à devenir quand même assez oiseux.
00:15:30 Elle a envoyé des lettres à Bercy, à très haut niveau, pour signaler l'effroi,
00:15:34 et elle a pris 7 milliards d'euros pour lui demander de l'aide.
00:15:37 Bercy la laisse couler.
00:15:39 L'UNEDIC, qu'elle sert, la coule, le MEDEF la coule.
00:15:42 Donc, en fait, elle et toutes les équipes qui travaillent avec elle,
00:15:45 donc, en fait, on est en train d'essayer de la flinguer.
00:15:49 Alors que l'Anticor, qui est partie prenante au projet,
00:15:52 lui parle de... ils évaluent la somme à 15 milliards d'euros,
00:15:55 donc encore plus que ce qui est dans les journaux d'argent détourné.
00:15:59 Et Jérôme Karsandic est l'avocat qui dit
00:16:01 "Nous sommes face à une affaire de corruption systémique".
00:16:04 - Oui, Anticor, nous l'avions reçu effectivement ici, dans l'émission,
00:16:09 et on voit bien, vous savez qu'Anticor aussi s'est refusé un certain nombre de privilèges
00:16:15 qui renèvent d'une association.
00:16:17 Mais alors, pour vous, Philippe Murer, c'est quoi ?
00:16:20 C'est concerté, enfin, parce que c'est l'UNEDIC qui a déclenché,
00:16:24 vous nous dites, les hostilités,
00:16:27 et alors c'est 7 milliards d'euros.
00:16:29 Alors les indices, 15 milliards, mais disons 7 milliards d'euros.
00:16:32 Aujourd'hui, on ne sait absolument pas le détail,
00:16:35 ce qui s'est vraiment passé, comment, qui, que quoi.
00:16:37 C'est-à-dire, l'enquête n'est pas encore dans le domaine public.
00:16:41 - Non, et surtout, d'après URIA à Wimmer,
00:16:46 en fait, grosso modo, les actes vers le juge d'instruction sont arrêtés.
00:16:50 Donc l'enquête est un peu arrêtée d'après elle.
00:16:52 Après, il faudrait que l'UNEDIC réagisse, l'UNEDIC ne réagit à rien.
00:16:56 La question, en fait, tout ça, ça nous rappelle l'affaire des caisses noires de l'UMM,
00:17:01 vous vous rappelez ? Donc de la branche industrie du patronat.
00:17:04 - L'UMM, oui. L'union métallurgie, c'est bien ça ?
00:17:08 - Exactement. - Ouais, c'est ça.
00:17:10 - En 20 fois plus gros. Cette affaire avait fait une déflagration médiatique à l'époque,
00:17:14 alors que c'était 20 fois plus petit.
00:17:16 C'est une grande affaire de corruption du patronat français.
00:17:18 Ça avait fait aussi... Là, c'était une cagnotte complètement illégale
00:17:22 pour casser les grèves, en fait.
00:17:24 Pour permettre aux entreprises de continuer.
00:17:27 - Et là, vous dites que c'est beaucoup plus gros, oui, 7 milliards d'euros,
00:17:31 mais c'est énorme, c'est de la folie, quoi.
00:17:33 - C'est 20 fois plus gros.
00:17:35 Alors, dans l'affaire de l'UMM, ce qu'on sait, c'est que ça participait
00:17:38 aux financements de diverses organisations de notre vie sociale,
00:17:42 selon le patron Denis Gauthier et son maniaque.
00:17:44 Et il y avait un ancien dirigeant de l'UMM qui a détaillé devant le juge
00:17:47 les financements des syndicats et des partis politiques.
00:17:49 - D'accord. Mais aujourd'hui, je voudrais qu'on revienne à ce qui se passe là,
00:17:53 monsieur le libéraire.
00:17:55 Aujourd'hui, est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que l'affaire...
00:17:58 Donc, vous dites l'enquête...
00:18:00 Enfin, elle fait le...
00:18:02 Pour le moment, elle n'est peut-être pas stoppée, mais en tout cas, elle est arrêtée.
00:18:06 En fait, Auréa Haouimère a été licenciée, c'est bien ça ?
00:18:10 - Oui.
00:18:12 - Et donc, de ce point de vue-là, est-ce qu'aujourd'hui,
00:18:16 donc, on pose des questions, les journaux posent des questions,
00:18:18 vous posez des questions, nous aussi.
00:18:21 Est-ce qu'à votre avis, qui peut faire qu'on relance l'enquête
00:18:24 et qu'on connaisse enfin le pot au rose ?
00:18:26 Et quel pot et quelle rose ?
00:18:28 - Ben là, il faut que les médias prennent le relais.
00:18:30 Mais pour le moment, il faut que les médias fassent éclater l'affaire,
00:18:33 puisqu'il y a sur très peu de médias, on en entend parler,
00:18:36 comme ça avait été le cas avec l'UMM.
00:18:38 Parce que c'est... En fait, il y a quand même une mafia derrière tout ça.
00:18:40 C'est-à-dire qu'il y a des pratiques mafieuses.
00:18:42 On a la corruption aux yeux de tous.
00:18:44 La victime menacée, le silence de tous.
00:18:48 L'unique, ils ne te parlent pas, le MEDEF ne parle pas.
00:18:51 Et évidemment que derrière, c'est ceux qui empêchent de parler,
00:18:54 qui sont les plus suspects.
00:18:56 Ils doivent avoir des liens avec les gens qui touchent de l'argent.
00:19:01 - Avec les détourneurs.
00:19:03 - Avec les détourneurs d'argent,
00:19:05 puisque c'est pour ça qu'ils empêchent de faire parler la victime.
00:19:08 Et en fait, celle qui dénonçait.
00:19:10 Et puis, ça remonte même à Bercy,
00:19:12 puisque l'État a été saisi de cette affaire gigantesque de fraude,
00:19:16 au bon moment, a tout laissé tomber.
00:19:18 Donc on a l'impression qu'il y a une immense mafia.
00:19:20 - Oui, mais dites-moi juste, Philippe Meurer,
00:19:22 la Cour des comptes ne peut pas aller plus loin ?
00:19:24 Elle qui est en principe, elle est indépendante.
00:19:27 Est-ce qu'elle ne peut pas, elle, mener l'enquête ?
00:19:30 Contribuer à mener l'enquête ?
00:19:32 - C'est des enquêtes assez compliquées.
00:19:35 Elle avait découvert des choses, mais pas tant de choses que ça.
00:19:38 Certes, elle pourrait mener l'enquête,
00:19:40 mais vous savez, si la justice a décidé de ne pas fonctionner,
00:19:43 si les institutions publiques, paritaires,
00:19:47 le patronat a envie d'étouffer l'affaire,
00:19:49 l'affaire sera étouffée.
00:19:50 En fait, il ne tient que des médias,
00:19:52 et de tous les citoyens, de relancer cette affaire,
00:19:55 en demandant des comptes à l'État,
00:19:57 et surtout au patronat,
00:19:59 et à l'UNEDIC, à tous ces gens-là qui gèrent de l'argent,
00:20:02 qui est quasiment de l'argent public, d'une certaine manière,
00:20:04 qui est à la poche de tous,
00:20:06 et qui en font, en fait, qui s'en foutent,
00:20:08 et qui se moquent un peu,
00:20:10 quand 7 milliards d'euros disparaissent.
00:20:12 Eh bien, 7 milliards d'euros, c'est énorme,
00:20:14 on va continuer à en parler.
00:20:15 Merci Philippe Meurer pour vos éclaircissements.
00:20:18 Je ne suis pas le seul, eh, dans tous mes États.
00:20:21 Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?
00:20:24 De quoi la marche contre l'antisémitisme ?
00:20:27 Israël, Palestine, Gaza, le 7 octobre,
00:20:31 de quoi tout cela ?
00:20:32 Sont-ils le non ?
00:20:34 On en parle avec Malika Sorel-Sutter.
00:20:37 Écoutez.
00:20:38 Sud Radio Andriy Berkov.
00:20:42 Berkov dans tous ses États,
00:20:44 ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:20:46 Et c'est vrai, 12 France,
00:20:48 bercée de tendres insouciances,
00:20:50 et vous avez que, qui va contester que nous baignons
00:20:53 dans la plus tendre des insouciances aujourd'hui ?
00:20:55 Non ?
00:20:56 Oui, écoutez, il vaut mieux rire de peur d'être obligé d'en sangloter.
00:21:01 Malika Sorel-Sutter, alors,
00:21:04 dimanche, c'était la marche contre l'antisémitisme,
00:21:08 on a vu les réactions, les différentes réactions,
00:21:12 et puis, hier, aujourd'hui, et malheureusement encore demain,
00:21:16 c'est ce qui se passe entre Israël, Gaza, la Palestine,
00:21:20 les pays arabes, etc.
00:21:22 Et puis, on a vu un peu partout,
00:21:25 sur tous les médias, les gens s'exprimer,
00:21:29 que ce soit d'un côté la mosquée de Paris,
00:21:31 d'un autre côté le Grand Rabbin,
00:21:32 et puis tous les autres, etc.
00:21:34 Dans ce clubie-boulgard de paroles,
00:21:37 où le pathos l'emporte de très loin sur le logos,
00:21:41 enfin l'émotion, etc.
00:21:43 Malika Sorel-Sutter, vous avez écrit, d'ailleurs,
00:21:46 vous avez reçu pour ça un très beau livre que je recommande,
00:21:48 "Les dindons de la farce",
00:21:50 parce que vous le racontez, tout cela,
00:21:52 dans ce livre paru chez Albain Michel, "Les dindons de la farce".
00:21:55 Au fond, qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui,
00:21:57 avec cette espèce de tension qui monte,
00:21:59 cette espèce de, vraiment de, je ne dirais pas d'hystérie,
00:22:03 mais enfin de, vraiment d'intensité,
00:22:06 quelquefois presque obscène ?
00:22:09 Qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui de ce qui se passe ?
00:22:11 - Alors, la tension dont vous parlez,
00:22:13 c'est celle à l'intérieur de la société française,
00:22:15 ou celle chez les politiques qui sont affolés de perdre leurs privilèges ?
00:22:19 - Je crois les deux, en général.
00:22:21 - D'accord, très bien.
00:22:23 Les tensions au sein de la société française,
00:22:25 j'avais écrit dès 2007, dans un de mes livres,
00:22:27 que n'importe quel enfant issu de l'immigration
00:22:31 se sentirait plus proche, pour des raisons culturelles,
00:22:34 d'un musulman qui se trouve à l'autre bout de la planète,
00:22:39 que du français, non-musulman, qui habite sur le même palier.
00:22:42 - Pourquoi ?
00:22:43 - Parce qu'il y a une histoire partagée,
00:22:46 il y a le fait que, dans un rapport que je cite
00:22:50 dans mon dernier livre de l'Union Européenne,
00:22:52 des ministres de l'immigration,
00:22:54 qui date de 1991,
00:22:56 ils expliquaient bien que pour la plupart des migrants,
00:22:59 donc les migrants qui venaient de sociétés musulmanes,
00:23:02 culture et religion se confondent.
00:23:04 Il y a une dimension affective et morale
00:23:07 qui est extrêmement importante,
00:23:09 que les dirigeants occidentaux ont sans cesse minimisé
00:23:12 quand ils ne l'ont pas ignorée.
00:23:14 Et j'avais dit qu'en l'absence d'intégration culturelle,
00:23:18 ces enfants continueraient à avoir le cœur qui bat
00:23:21 avec ce qui se passe à l'autre bout de la planète,
00:23:24 et c'est également pourquoi j'avais convaincu Simone Veil,
00:23:27 qui m'a suivie, de refuser d'intégrer le terme de diversité,
00:23:31 le concept de communautarisation de la France,
00:23:34 dans le préambule de la Constitution française.
00:23:36 Parce que ça voulait dire qu'on officialisait
00:23:39 l'existence de communautés, et je disais que si c'était le cas,
00:23:43 nous irions encore plus vite vers la libanisation de la France,
00:23:46 et vers le fait que chaque communauté se dresserait contre l'autre.
00:23:50 C'est un peu ce qui nous arrive aujourd'hui,
00:23:53 et les enfants, une partie des enfants d'immigration,
00:23:56 et il faut que je le montre, ne se sont pas intégrés culturellement,
00:23:59 puisque quand vous voyez que 74% des enfants qui ont moins de 25 ans
00:24:04 placent les lois de l'islam au-dessus des lois de la République,
00:24:07 il n'était que 25% pour les plus de 35 ans.
00:24:11 Ça montre là que le pouvoir politique, l'État,
00:24:14 a totalement échoué dans l'intégration,
00:24:17 et même, plus grave, les actions politiques qui ont été menées
00:24:22 ont permis à l'intégration culturelle de régresser,
00:24:25 puisque nous voyons que les générations précédentes
00:24:28 s'intégraient culturellement davantage.
00:24:30 Et s'intégrer culturellement, ça veut dire également
00:24:33 que vous avez le cœur et l'esprit qui se sentent plus proches
00:24:36 de ce qui concerne la terre d'accueil,
00:24:38 et donc vous serez moins pronts à importer sur la terre d'accueil
00:24:42 les problèmes qui concernent vos terres d'origine,
00:24:45 parce que, bien entendu, et je l'ai toujours dit,
00:24:47 le conflit israélo-palestinien n'est pas un conflit israélo-palestinien,
00:24:51 sinon ça serait réglé depuis très longtemps,
00:24:53 c'est un conflit israélo-arabe,
00:24:56 avec sous-jacent la dimension religieuse,
00:24:58 et aujourd'hui vient se greffer, contre toute attente,
00:25:02 les chiites, donc l'Iran, qui était les ennemis de l'Arabie Saoudite
00:25:06 jusque très peu.
00:25:07 - Les sunnites, il y avait là le divorce chiite-sunnite.
00:25:10 - Depuis le décès de Mahomet, il y a ce divorce,
00:25:13 et il est enterré promptement, pour les circonstances,
00:25:16 parce qu'il s'agit là de s'unir entre tous les musulmans,
00:25:21 et vous savez, lorsque le journaliste Benyamed arrive en 1962,
00:25:27 au moment de l'indépendance d'Algérie,
00:25:29 - Béjir Benyamed, l'ancien patron de Jeune Afrique.
00:25:31 - Et fondateur de Jeune Afrique, absolument,
00:25:33 lorsqu'il atterrit à Alger, en juillet 1962,
00:25:37 ça va rappeler des dates à beaucoup,
00:25:39 il dit "on ne me connaissait pas,
00:25:43 et on m'a sorti de l'avion avec grand enthousiasme,
00:25:47 on m'a accueilli comme un frère,
00:25:49 j'étais en terre d'islam",
00:25:51 et il parle de terre d'islam.
00:25:52 Et cette dimension culturelle, donc religieuse,
00:25:55 parce que ça se confond, a été négligée.
00:25:59 Mais pire que ça, les politiques se sont tous transformés en théologiens,
00:26:04 et ils veulent nous expliquer les choses.
00:26:05 Et c'est pour ça que nous en sommes là.
00:26:07 Et sur la marche, je vais dire un mot tout de même André,
00:26:09 c'est que, j'en avais parlé pour la marche de Charlie,
00:26:12 c'est que le commun des mortels défile.
00:26:16 Parce qu'il ne sait pas comment manifester,
00:26:19 d'abord il faut la solidarité avec les compatriotes juifs
00:26:23 qui sont attaqués aujourd'hui.
00:26:25 Mais que les élites politiques de premier plan,
00:26:28 qui devraient se réunir dans des bureaux
00:26:30 et prendre des actions fortes,
00:26:32 pour analyser ce qui se passe,
00:26:33 vous avez la présidente de l'Assemblée qui vous dit "je ne sais pas",
00:26:36 mais si elle ne sait pas, elle dégage les incompétents.
00:26:38 Aujourd'hui nous sommes en guerre,
00:26:40 donc les incompétents n'ont rien à faire au sommet de l'État,
00:26:42 je ne plaisante pas en disant ça,
00:26:44 il n'y aura aucun souci à ce qu'on la remplace.
00:26:47 Mais il n'y a pas qu'elle,
00:26:48 parce que les incompétents je l'ai beaucoup croisé également.
00:26:50 - Et vous dites que les politiques ne devraient pas être en tête de la marche ?
00:26:53 - Non, non, ils doivent prendre des décisions,
00:26:56 ils doivent agir.
00:26:57 On n'attend pas d'eux qui marchent
00:26:59 ou qui déposent des bougies, des fleurs,
00:27:02 ou qui lancent des ballons colorés
00:27:04 comme l'avait fait Emmanuel Macron
00:27:06 il y a quelques années pour Charlie Hebdo.
00:27:08 Et même, ils font pire André,
00:27:10 parce qu'en ce moment,
00:27:11 ils font passer un projet de loi immigration
00:27:14 où ils vont ouvrir les vannes de l'immigration
00:27:16 avec tous les problèmes que nous connaissons déjà.
00:27:18 - Vous voulez dire qu'en même temps,
00:27:20 donc vous dites vous, les politiques,
00:27:22 parce que justement, vous avez abordé cela,
00:27:24 les politiques au fond ne font pas leur boulot,
00:27:27 ils ne font pas le boulot,
00:27:28 ce pourquoi on les paye et on les a élus.
00:27:30 - Absolument.
00:27:31 Ils sont payés avec l'argent des Français.
00:27:35 - Mais pourquoi ils ne font pas leur boulot ?
00:27:36 Ils ne sont pas plus stupides que d'autres.
00:27:38 - Ah non, ils ne sont absolument pas stupides,
00:27:40 ça c'est clair et net.
00:27:42 C'est que depuis très longtemps,
00:27:44 ils privilégient, pour moi, ce que j'ai observé,
00:27:49 leurs intérêts à court terme,
00:27:51 leurs intérêts privés particuliers
00:27:52 et aucun n'a intérêt finalement à dire la vérité.
00:27:56 Et donc on continue comme ça,
00:27:58 à faire comme si de rien n'était,
00:27:59 on fait semblant,
00:28:00 on élude les sujets graves,
00:28:03 on ne parle pas du réel,
00:28:04 et même on le travestit.
00:28:06 Et donc tout cela,
00:28:07 c'est pour se maintenir entre eux.
00:28:09 Et puis il y a une dimension également importante, André,
00:28:12 et là aussi je l'avais écrit,
00:28:14 c'est "Rendez-vous compte que les politiques aujourd'hui
00:28:17 qui diraient "Regardez, ce sont nos décisions
00:28:19 qui vous ont mis dans la bérésina"
00:28:21 lorsque vous voyez les chiffres,
00:28:23 à tout niveau, le président de la République
00:28:24 a fait le lien entre l'immigration et l'insécurité,
00:28:27 les chiffres de l'explosion de la dette,
00:28:29 aujourd'hui Gabriel Attal parle de l'effondrement du niveau scolaire,
00:28:32 les enquêtes PISA avaient mis en évidence déjà,
00:28:35 et je le cite aussi,
00:28:36 le lien entre une partie des enfants de l'immigration
00:28:39 et la chute dans le résultat scolaire.
00:28:42 Et donc imaginez, ils viennent et ils vous disent
00:28:44 "Ah ben c'est nous, c'est nous qui avons fait tout ça."
00:28:46 Personne ne va le faire.
00:28:48 Donc aujourd'hui, l'urgence,
00:28:50 et je vous remercie de me donner la parole André,
00:28:52 est de démasquer tous ceux,
00:28:55 non seulement qui n'agissent pas,
00:28:56 mais encaissent le pognon à la fin,
00:28:58 un pognon de dingue à la fin du mois,
00:29:00 mais en même temps agissent à rebours des intérêts du peuple français.
00:29:03 - Oui mais ça, ça veut dire que vous voulez licencier la quasi-totalité du personnel Malika.
00:29:07 - Je ne sais pas si c'est la quasi-totalité,
00:29:10 ce que j'ai observé c'est qu'il y a également des gens qui sont très compétents,
00:29:13 mais qui se font écarter par ceux qui sont contents d'être là pour partager le fromage,
00:29:19 donc non pas nécessairement,
00:29:21 c'est là qu'on verra ceux qui véritablement sont attachés à la France.
00:29:24 - Ceux qui tiennent, oui exactement.
00:29:25 - Oui parce que vous parliez de Charles Trenet,
00:29:27 il disait aussi "Pour la France, je t'ai gardé dans mon cœur."
00:29:29 - "Je t'ai gardé dans mon cœur", oui.
00:29:31 - C'est important de savoir, vous savez Churchill disait
00:29:33 "La différence entre un politicien et un homme d'État,
00:29:36 c'est que le politicien ne pense qu'à sa réélection,
00:29:39 l'homme d'État pense aux futures générations."
00:29:41 - Absolument.
00:29:42 - Il n'a pas vraiment tort et on le sait.
00:29:44 Juste un mot, on va continuer à en parler après peut-être cette petite pause,
00:29:49 et on se retrouve avec Malika Sorel pour encore un peu essayer de voir
00:29:54 comment on peut en tout cas changer,
00:29:56 en tout cas essayer de modifier les choses,
00:29:58 arrêter la dégradation et la dégringolade.
00:30:01 Malika Sorel aussi, je rappelle son livre "Les dindons de la farce",
00:30:07 il faut le lire, chez Albain Michel,
00:30:09 qui résume bien, qui a été écrit avant évidemment le 7 octobre
00:30:13 et avant ce qui se passe aujourd'hui au Moyen-Orient,
00:30:15 mais qui résume bien ce qui se passe, et je reviens à la France.
00:30:18 Malika Sorel, si vous étiez en responsabilité,
00:30:20 vous l'avez été au Conseil à l'intégration,
00:30:22 mais là ou ailleurs, on voit très bien les tensions,
00:30:27 on voit très bien ce qui se passe,
00:30:28 on voit très bien, je ne dirais pas le baril de poudre,
00:30:30 mais la marmite qui boue quand même,
00:30:32 qu'est-ce qu'il faudrait faire, je ne dis pas pour régler le problème,
00:30:35 ça nous prendrait des heures et peut-être des années, des mois,
00:30:39 mais comment on peut ralentir,
00:30:41 on peut ralentir, disons, cette espèce de dégringolade à laquelle on assiste ?
00:30:49 Alors il y a énormément de choses qu'il convient de faire, énormément.
00:30:53 Par exemple ?
00:30:54 Par exemple, le plus urgent ou le plus prioritaire ?
00:30:58 Il y a plusieurs domaines qu'il faut absolument prendre de front.
00:31:01 Il y a deux axes.
00:31:03 Des axes qui consistent à ralentir la chute de la France,
00:31:07 parce que c'est de cela dont il s'agit,
00:31:09 lorsqu'on parle de l'école, c'est l'économie de la France de demain,
00:31:13 donc ce n'est pas de la plaisanterie.
00:31:15 Et puis il y a les mesures qui consistent à redresser la situation.
00:31:19 Il faut absolument suspendre les flux migratoires.
00:31:23 C'est au cas par cas.
00:31:25 Donc lorsque j'entends, d'abord, le Parlement vient de,
00:31:27 déjà au Sénat, ils viennent de faire, finalement ils ont accédé,
00:31:30 parce que bon, c'est une journée d'édupe.
00:31:32 - Oui, ils ont eu serré quand même.
00:31:34 - Non, non, c'est une journée d'édupe, excusez-moi André,
00:31:36 parce qu'ils ont dit qu'ils ont supprimé l'article 3,
00:31:40 qui faisait qu'il y avait des régularisations massives,
00:31:42 mais qu'est-ce qu'ils font ?
00:31:43 Ils renvoient, ils bottent en touche, ils intègrent tout cela dans la circulaire valse,
00:31:48 c'est-à-dire, on va régulariser,
00:31:50 et ce sont les préfets qui vont devoir décider.
00:31:52 Moi j'ai eu des préfets au téléphone,
00:31:53 ils me disent "nous on n'a pas les moyens,
00:31:56 c'est pas nous qu'allons décider, donc ça sera open bar".
00:31:59 Donc je le répète, c'est une journée d'édupe.
00:32:01 Premièrement, il faut suspendre les flux migratoires.
00:32:03 Qu'on arrête de dire que c'est le Parlement qui va décider de quotas,
00:32:06 qu'on veut leur parler "oui 200 000 par an".
00:32:08 La France n'a plus en rond, excusez-moi André,
00:32:10 la France n'a plus d'argent, déjà.
00:32:12 Suspendre l'immigration aussi, parce que nous voyons que l'État a échoué à intégrer culturellement.
00:32:17 Pour un certain nombre de raisons, d'abord il a pris des mauvaises décisions,
00:32:20 tout ce qui était discrimination positive,
00:32:22 alors qu'en fait il fallait arrêter de fracturer le corps social,
00:32:25 et il fallait dire "non c'est la méritocratie,
00:32:27 vous vous conformez aux idéaux français,
00:32:29 et puis vous étudiez, et puis tout le monde est pareil,
00:32:31 vous êtes pareil que les autres français".
00:32:33 On a introduit cette discrimination entre les gens,
00:32:36 qui au passage, a injecté le poison de la haine dans le cœur des enfants de l'immigration.
00:32:40 Parce qu'on passe notre temps à leur répéter "la France vous déteste,
00:32:43 la France ne vous donne rien",
00:32:45 et le summum c'était "la France est coupable de crimes contre l'humanité"
00:32:48 dit par Emmanuel Macron à Alger.
00:32:51 Donc ça c'est vraiment la catastrophe absolue.
00:32:54 Il y a ça, l'immigration.
00:32:56 Il y a le fait d'arrêter de donner la carte d'identité française à des gens qui ne sont pas français.
00:33:05 C'était prévu par le Code civil,
00:33:07 la nationalité, l'octroi de la nationalité française est subordonnée à la réussite de l'assimilation.
00:33:12 Aujourd'hui, une part de l'impunité vient de là.
00:33:16 Ils ont les papiers, ils ne risquent plus rien.
00:33:18 Et c'est pour ça aussi que l'État, perdu de son autorité,
00:33:20 il n'arrive plus à regarder ce qu'il s'est passé en juillet avec les émeutes.
00:33:23 A tout moment, la situation pouvait échapper à tout contrôle,
00:33:26 et les policiers le disaient eux-mêmes.
00:33:28 Donc il y a cette difficulté.
00:33:30 Il y a le problème de ce qu'avait Alain Bantolila mis sur la table,
00:33:33 dans un rapport qu'il avait donné à Xavier Darkos et ça a été jeté à la poubelle.
00:33:36 - Bantolila ? - Oui.
00:33:37 - Alain Bantolila, le grand linguiste,
00:33:39 il avait dit "nous sommes confrontés",
00:33:41 c'est un rapport sur l'école maternelle,
00:33:43 l'école maternelle.
00:33:44 Donc très jeune, avant 5-6 ans,
00:33:46 "nous sommes confrontés à un problème de compatibilité
00:33:49 entre la culture qui est transmise à l'intérieur des familles
00:33:52 et la culture de l'école".
00:33:54 Et il dit "il faut qu'on discute de ça".
00:33:56 Ils n'ont discuté de rien du tout,
00:33:58 et vous avez encore plein de gens qui vous disent
00:34:00 "oh mais tous les problèmes, c'est simplement l'antrisme des frères musulmans".
00:34:03 Excusez-moi, il faut arrêter.
00:34:05 Quand le futur académicien Roland parle de problèmes de 1971,
00:34:11 j'engage les auditeurs à aller chercher les émeutes à Tunis
00:34:15 et les réveils de l'islam en 1971,
00:34:17 c'était bien avant les frères musulmans.
00:34:19 Donc on arrête de nous dire que tout ça...
00:34:21 - Non, les frères musulmans c'est 1928.
00:34:23 - Oui, et là c'est 1911,
00:34:25 les émeutes de Tunis et le réveil de l'islam.
00:34:27 Donc quand on vous dit "ah mais c'est juste les frères musulmans",
00:34:30 donc on minimise, c'est beaucoup plus grave que cela.
00:34:33 - Donc fracture culturelle, fracture identitaire, etc.
00:34:36 - Donc l'éducation nationale a un rôle à jouer,
00:34:38 c'est-à-dire l'école, c'est comme ça, et on ne discute pas.
00:34:43 Et on tient avec le corps enseignant,
00:34:46 on les accompagne, et non pas on les met de côté
00:34:49 et on les laisse en danger pour qu'ils se fassent égorger
00:34:51 comme Samuel Paty ou assassinés comme Dominique Bernard.
00:34:53 Donc il y a cela.
00:34:55 Je reviens sur le Code de la nationalité,
00:34:57 c'est quelque chose qui est extrêmement important.
00:34:59 Il y a deux volets dedans.
00:35:01 Il y a le droit du sol qui est caduque depuis très longtemps,
00:35:03 tout le monde le sait, on ne l'est pas français,
00:35:05 mais on peut le devenir.
00:35:06 Et d'ailleurs, vous le voyez,
00:35:08 beaucoup de ceux qui, aujourd'hui, attaquent en France,
00:35:11 on vous dit qu'ils sont français.
00:35:12 Non, ils ont la carte d'identité française.
00:35:14 - Mais beaucoup de ceux qui défendent la France aussi
00:35:17 n'étaient pas français de souche.
00:35:19 - Oui, mais bien sûr.
00:35:21 - Si votre cas, c'est le cas d'un certain nombre de personnes.
00:35:25 - Oui, alors moi je suis née en France,
00:35:27 j'ai grandi mes premières années en France,
00:35:28 mais je vous l'accorde, et c'est pour ça.
00:35:30 Et ceux qui sont venus aussi en France se battre
00:35:32 n'étaient pas tous français,
00:35:33 et donc on ne naît pas français, mais on peut le devenir.
00:35:35 Donc il faut que le pouvoir politique
00:35:37 et l'administration arrêtent de violer le code civil.
00:35:40 Et lorsque j'étais aux affaires,
00:35:43 avec le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant,
00:35:45 nous avions rédigé la Charte des droits et des devoirs
00:35:48 du citoyen français.
00:35:49 L'objectif était le suivant,
00:35:51 dès que le texte a été rédigé avec Claude Goetzgen,
00:35:55 auquel je veux rendre hommage ici,
00:35:57 le préfet, Claude Guéant l'a envoyé au préfet,
00:36:00 et il leur a dit "maintenant vous allez suivre ça
00:36:02 et l'utiliser pour la délivrance de la nationalité française".
00:36:05 En quelques mois André, nous avions divisé par deux
00:36:08 le nombre de nationalités françaises données.
00:36:11 Donc vous voyez que l'on peut agir.
00:36:12 Autre chose, il faut que les politiques cessent de dire
00:36:15 "c'est à cause de Bruxelles qu'on ne peut rien faire".
00:36:18 L'Allemagne arrive à expulser 60%
00:36:21 des personnes qui sont clandestines,
00:36:23 la France seulement 12%,
00:36:25 la moyenne européenne c'est 42%.
00:36:27 Donc ce n'est pas les droits de l'homme de la CEDH
00:36:30 qui est coupable.
00:36:32 Qu'on arrête également de dire qu'il n'y a rien
00:36:34 dans la constitution française qui nous permettrait d'agir,
00:36:36 parce que vous savez que les lois européennes
00:36:39 sont au-dessus des lois françaises,
00:36:41 mais la constitution, non.
00:36:43 La constitution reste au-dessus des traités.
00:36:45 Et c'est pour ça que d'ailleurs en Allemagne,
00:36:47 la cour de Karlsruhe le rappelle,
00:36:49 lorsque elle le veut, elle le rappelle.
00:36:51 - Sauf que l'Allemagne est accueillie par millions.
00:36:53 - Oui, l'Allemagne, et d'ailleurs ils sont aussi dans la Bérezina.
00:36:55 Lorsque certains amis me disaient "oui l'Allemagne ça marche",
00:36:58 je disais "non c'est pas vrai, parce qu'on connaît aussi
00:37:00 ce qui se passe en Allemagne".
00:37:01 Voilà, maintenant ça explose.
00:37:02 Mais Angela Merkel l'avait dit,
00:37:04 elle avait dit "le multiculturalisme est une erreur,
00:37:06 est un échec".
00:37:07 - Alors, je crois que nous avons un auditeur.
00:37:11 - Oui, Raphaël qui nous appelle depuis Cachan.
00:37:13 Bonjour Raphaël.
00:37:14 - Bonjour André, bonjour Madame Sorelle.
00:37:17 - Bonjour.
00:37:18 - Voilà, donc je souhaitais effectivement
00:37:20 abonder vos propos,
00:37:22 puisque j'ai pu prendre connaissance de votre ouvrage
00:37:24 "Des compositions françaises" il y a quelques temps.
00:37:27 Et ce que vous décrivez aujourd'hui,
00:37:29 c'est ni plus ni moins ce que vous indiquiez à l'époque.
00:37:33 C'est-à-dire qu'effectivement,
00:37:35 l'absence d'indications culturelles,
00:37:39 favorisées malheureusement par nos politiques
00:37:41 de droite et de gauche,
00:37:42 vous l'aviez indiqué dans nos reprises dans cet ouvrage,
00:37:45 sont complices.
00:37:47 Donc effectivement, aujourd'hui,
00:37:49 ce qui se passe c'est malheureusement
00:37:51 la perte de valeur, de courage politique
00:37:55 pour endiguer ce phénomène
00:37:57 qui va mener malheureusement à cette décomposition.
00:38:01 - Oui, merci.
00:38:03 Merci au fond.
00:38:04 - Merci Raphaël.
00:38:05 - Malika, juste un mot pour terminer.
00:38:07 Il est plus tard qu'on ne pense ?
00:38:09 - Il est très tard.
00:38:11 Il est très tard, ce n'est pas la peine de se voiler la face.
00:38:14 Il faut que les Français en prennent conscience.
00:38:16 Lorsqu'ils entendent des politiques édulcores,
00:38:18 il faut qu'ils coupent le micro parce que c'est...
00:38:23 Il est très tard et véritablement,
00:38:25 c'est quelque chose qui doit aujourd'hui
00:38:27 préoccuper les Français
00:38:30 parce que l'histoire va les juger aussi.
00:38:32 On ne peut pas dire simplement les politiques.
00:38:34 Nous étions là, ces politiques ont été élues, réélues.
00:38:36 - On a les politiques, on mérite.
00:38:38 - Quelque part.
00:38:39 Et donc, il ne faut absolument...
00:38:41 Bon, il ne faut pas se décourager.
00:38:42 Le général de Gaulle dit,
00:38:44 "Il n'y a pas de fatalité sauf pour les lâches."
00:38:46 Donc, ne jamais perdre espoir.
00:38:48 L'histoire n'est jamais écrite d'avance,
00:38:50 mais ne pas se lerer aussi.
00:38:51 Nous allons traverser, et ça a déjà commencé,
00:38:53 des heures sombres de l'histoire de nouveau
00:38:56 parce que les gens ont voulu s'endormir,
00:38:59 n'ont pas voulu écouter.
00:39:00 Les politiques, quelque part, sont dans une...
00:39:03 Je vais dire le mot, pour moi,
00:39:05 véritablement, il y a une forme de trahison.
00:39:07 Véritablement, c'est très grave ce qui nous arrive.
00:39:09 - Ah oui, vous avez juste de l'âme.
00:39:10 - Oui, oui, oui, ça devait être, figurez-vous,
00:39:12 parce que notre auditeur a parlé de décomposition française.
00:39:15 Au début, le sous-titre, c'était "La grande trahison".
00:39:18 Et un ami, Georges Binsoussan, m'a déconseillé,
00:39:21 il m'a dit "Non, non, non, oulala, tu vas effrayer tout le monde,
00:39:23 ne fais pas ça."
00:39:24 Et nous y sommes, et c'est pour cela
00:39:27 que depuis le début de tous mes écrits,
00:39:30 je cite quelqu'un qu'il faut que les Français redécouvrent
00:39:33 et qui s'inspire de lui, le grand résistant Marc Bloch.
00:39:36 Donc, il ne faut pas se décourager,
00:39:38 nous allons triompher,
00:39:39 mais c'est évident que nous passerons par des...
00:39:41 - Des temps difficiles.
00:39:43 - Voilà, des temps difficiles.
00:39:44 - Merci Malika Sorel, voilà.
00:39:45 - Toujours l'espoir au-delà du désespoir, toujours.
00:39:48 - On va se retrouver dans...
00:39:50 - Ici Sud Radio.
00:39:53 Les Français parlent au français.
00:39:58 Les carottes sont cuites.
00:40:00 Les carottes sont cuites.
00:40:03 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:40:06 - Dans tous mes états, on va en parler,
00:40:10 je suis aussi avec Alexandre Delval,
00:40:12 et on va prendre le temps d'en parler
00:40:13 pour la réédition du livre qu'il a écrit.
00:40:15 Remarquable livre avec Jacques Sopelsa
00:40:17 vers un choc global,
00:40:19 la mondialisation dangereuse,
00:40:21 une nouvelle réédition, revue et augmentée.
00:40:23 Et c'est vraiment la géopolitique dans le monde,
00:40:26 avec tout ce qui se passe,
00:40:27 et évidemment y compris le Proche-Orient.
00:40:30 On va longuement en parler avec Alexandre Delval,
00:40:32 qu'on a toujours plaisir à recevoir,
00:40:34 mais auparavant, on va parler peut-être de
00:40:37 ce qui se passe effectivement dans les réactions au Proche-Orient.
00:40:41 Écoutez.
00:40:42 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:40:45 - Oui c'était magnifique,
00:40:47 c'était le temps où la France insouciante
00:40:49 écoutait Julio et chantait des chansons d'amour.
00:40:51 Alors Zineb El Razoui a fait une série de tweets,
00:40:56 il y avait longtemps qu'elle avait laissé son compte Twitter en jachère,
00:41:00 elle a réagi là hier, avant hier,
00:41:02 et je rappelle que Zineb El Razoui a été très longtemps journaliste à Charlie Hebdo,
00:41:07 et elle avait réagi très fortement comme tout le monde,
00:41:10 je rappelle qu'une dizaine de collaborateurs de Charlie Hebdo
00:41:14 avaient été massacrés par les frères Kouachi,
00:41:17 c'était en début 2015,
00:41:20 et dont on ne va pas les citer tous,
00:41:24 de Charles Wolinski en passant par tous les autres,
00:41:28 et donc voilà, elle s'est effacée,
00:41:31 et là elle réagit très fortement
00:41:33 par rapport à ce qui se passe effectivement à Gaza et en Israël,
00:41:38 et dit voilà, depuis 36 jours,
00:41:42 plus de 11 000 palestiniens ont été tués par l'armée israélienne,
00:41:45 plus que dans la guerre unitaire il y a un an,
00:41:47 4000 enfants palestiniens massacrés, les femmes des vieillards,
00:41:51 de façon inédite dans l'histoire des nations civilisées,
00:41:54 les hôpitaux ont été massivement bombardés,
00:41:57 juste un commentaire, on sait très très bien aussi,
00:42:01 et ça n'excuse rien des bombardements,
00:42:03 enfin ça explique quand même qu'on le sait aujourd'hui,
00:42:07 que toutes les formations militaires de Hamas
00:42:10 sont en dessous des hôpitaux et en dessous des écoles.
00:42:14 Encore une fois ça ne justifie rien,
00:42:16 mais ce que je veux dire c'est que,
00:42:18 alors effectivement, donc Tsahal, génocidaire,
00:42:21 dit Zineb El Razoui,
00:42:23 coupé électricité aux hôpitaux,
00:42:25 laissant mourir les prématurés dans les couveuses,
00:42:27 40 journalistes tués sous les bombes,
00:42:29 les journalistes français on n'a pas accès dans la bande de Gaza,
00:42:33 un poids de mesure, voilà,
00:42:35 déshumanisation des palestiniens,
00:42:38 les terroristes que l'on doit tuer jusque dans les couveuses,
00:42:42 et elle a fait une dizaine de tweets comme ça, effectivement,
00:42:47 où est passée notre humanité, et tout,
00:42:50 et effectivement, des raisons de...
00:42:51 voilà cette barbarie israélienne et tout,
00:42:54 stop Gaza génocide,
00:42:56 alors effectivement, et on comprend très bien,
00:43:00 que, et moi je partage en partie, je dis bien en partie la chose,
00:43:05 mais on s'émeut des bombardements,
00:43:07 mais je trouve que Zineb El Razoui nous avait habitués
00:43:11 plutôt à ne pas entrer dans les deux poids de mesure
00:43:14 et à chercher l'équilibre,
00:43:16 là elle trouve que l'équilibre est rompu,
00:43:19 et elle dit effectivement,
00:43:22 c'est pas possible ce qui se passe,
00:43:25 mais elle disait pas la même chose en 2019
00:43:28 à propos des meutes de Mente-la-Jolie,
00:43:31 écoutez ce qu'elle disait il y a 4 ans en 2019.
00:43:35 Par exemple sur les événements de Mente-la-Jolie,
00:43:38 les événements récents, le guet-apens organisé
00:43:40 à une petite patrouille de policiers
00:43:42 par une centaine de... je ne sais pas qui c'est,
00:43:46 de racailles, bon il faut dire les choses comme ça,
00:43:48 moi j'ai vu un peu ce qui se disait sur les réseaux sociaux,
00:43:51 les gens de tous horizons étaient absolument unanimes,
00:43:54 il faut que la police tire à balles réelles dans ces cas-là.
00:43:57 Ah bah si, vous avez un guet-apens de 100 barbares qui prend...
00:44:01 - Non mais on ne fait pas ça en armée !
00:44:03 - Il faut que la police puisse...
00:44:05 - Alors quand il y a un guet-apens de barbares
00:44:08 qui arrive et qui encercle des policiers,
00:44:12 et bien pourquoi ne pas tirer à balles réelles ?
00:44:15 C'est bien quand même ce que dit Zineb Arazoui,
00:44:19 elle fait écho de ce qu'on dit à un certain nombre de gens,
00:44:23 et quand il y a effectivement ce qui s'est passé le 7 octobre,
00:44:28 on ne va pas rappeler en détail,
00:44:30 et bien là, qu'est-ce qui se passe, comment on réagit,
00:44:34 c'est très difficile, ce que je veux dire simplement,
00:44:36 c'est qu'en tout état de cause,
00:44:39 quel que soit le parti pris,
00:44:41 quelle que soit l'indignation,
00:44:43 il faut savoir garder l'équilibre,
00:44:47 si on ne garde pas l'équilibre,
00:44:49 si on prend parti pour un côté
00:44:51 et vraiment on détruit l'autre en le traitant de génocidaire,
00:44:55 comme effectivement ceux qui ont parlé des palestiniens,
00:44:58 y compris en Israël, en les traitant d'animaux humains,
00:45:01 tout ça n'est pas possible.
00:45:03 Je veux dire, ces espèces d'excommunications,
00:45:06 c'est devenu, je dirais franchement, obscène,
00:45:09 et surtout quand on a été à Charlie Hebdo,
00:45:13 Zineb Arazoui, que je connais et que j'estime,
00:45:16 je ne comprends pas vraiment qu'elle ne fasse pas l'équilibre,
00:45:21 pas pour s'en tirer par un jugement de Salomon,
00:45:24 mais simplement pour garder la tête froide,
00:45:27 surtout, surtout Zineb Arazoui,
00:45:29 car on n'est pas sur le champ de bataille,
00:45:31 et ni elle, ni moi, ni vous,
00:45:33 auditeurs du Sud Radio, résidents de Sud Radio,
00:45:36 ne sont sur le champ de bataille,
00:45:38 alors il faut avoir raison gardée.
00:45:41 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:45:43 - C'est l'immortel Elvis Presley, effectivement,
00:45:46 alors vous vous dites, mais pourquoi,
00:45:48 qu'est-ce que ça a à faire avec "Retour à l'expéditeur" ici ?
00:45:50 Eh bien simplement, écoutez,
00:45:52 il y a un témoignage formidable, formidable,
00:45:55 qui date de 2021,
00:45:57 et quelqu'un avait donné une interview au média Thinkerview,
00:46:01 je le rappelle, en 2021,
00:46:03 et ce quelqu'un s'appelle Bernard Squarsini.
00:46:06 Bernard Squarsini était à l'époque,
00:46:08 à la tête de l'érection centrale de renseignement intérieur,
00:46:11 la DCRI,
00:46:13 il a été jusqu'en 2012,
00:46:15 donc c'est 10 ans après,
00:46:16 et il parle de quoi ?
00:46:18 Il parle effectivement, écoutez,
00:46:21 de quelque chose qui s'est passé
00:46:23 il y a exactement 8 ans,
00:46:25 le 13 novembre 2015.
00:46:27 Écoutez ce qu'il nous dit,
00:46:29 parce que ça dit bien, ça dit bien,
00:46:31 de façon extrêmement précise,
00:46:33 l'aveuglement des uns,
00:46:35 la négligence des autres,
00:46:39 et le fait de, voilà, on ne s'occupe pas de l'essentiel,
00:46:42 on s'occupe, hélas, de l'accessoire,
00:46:44 et puis quand le réel enfonce la porte,
00:46:46 et bien il est trop tard.
00:46:48 Écoutez Bernard Squarsini, 2021.
00:46:50 - Toutes les années en Syrie, on a été leader,
00:46:53 quand Ali Mamlouk me fait appeler en disant
00:46:56 j'ai la liste des djihadistes français
00:46:58 qui sont sur le territoire syrien,
00:47:00 viens la chercher.
00:47:02 Je dis, moi je ne suis plus aux manettes, voilà, et tout.
00:47:05 Donc j'appelle Patrick Calvard, qui est mon successeur,
00:47:08 qui me rappellera, et me dit,
00:47:10 oui c'est intéressant et tout, parce qu'on peut gagner.
00:47:13 Cazeneuve dit ok, ministre de l'Intérieur,
00:47:16 et Valse dit non, on ne parle pas
00:47:19 à des bandits comme les Syriens.
00:47:21 C'est une erreur.
00:47:23 Un service de renseignement, c'est un service de secours.
00:47:25 Ça veut dire que quand tout est bloqué,
00:47:27 la diplomatie et tout, on passe.
00:47:29 On passe et à gros débits, parce que c'est à la confiance.
00:47:32 Et là je crois qu'il faut arrêter les conneries,
00:47:34 et il faut savoir si on veut travailler pour la sécurité de la France,
00:47:37 ou si on veut nous plomber.
00:47:39 Quand je dis en 2011, qu'Antanarote, Farouz Ben Abbas,
00:47:42 auteur de l'attentat présumé, donc l'attentat du Caire,
00:47:45 où la petite Cécile Vannier perd la vie,
00:47:47 on arrête Doudi Oksa, sa copine.
00:47:50 On nous autorise, et les Syriens nous aident,
00:47:53 à arrêter l'intéressé, qui nous arrive comme la cigogne
00:47:56 par la bande de Gaza et autres.
00:47:59 Et le gars nous dit les premières auditions,
00:48:02 donc on a les visas pour aller le chercher,
00:48:05 pour le ramener en commission d'invitation internationale,
00:48:08 donc au niveau justice française.
00:48:10 Il me dit "mais vous savez, moi je ne devais pas faire que ça,
00:48:12 je devais faire un attentat au Bervilliers,
00:48:14 un attentat au Bataclan".
00:48:16 On est en 2011.
00:48:18 Donc je dis "faites-moi une note particulière
00:48:20 pour attirer l'attention des pouvoirs publics,
00:48:22 et dire le Bataclan est une cible,
00:48:24 parce que le patron a attiré l'attention,
00:48:26 parce qu'il défend chaque année au mois de janvier,
00:48:29 l'armée israélienne et autres,
00:48:31 donc attention, ça clignote très rouge".
00:48:34 Pourquoi il n'y a pas eu de continuité avec les suivants ?
00:48:38 Il y a un ministre de l'Intérieur qui s'appelle Emmanuel Valls,
00:48:40 pourquoi il n'a pas pris en compte tout ça ?
00:48:42 Donc là c'est grave.
00:48:44 Donc moi je dis que quand on défend le drapeau français,
00:48:46 on le défend jusqu'au bout.
00:48:48 Parce qu'après on pleure.
00:48:50 Alors on peut faire clignoter la tour Eiffel tous les jours,
00:48:53 mais c'est peut-être pas la bonne solution.
00:48:55 On peut faire clignoter la tour Eiffel tous les jours,
00:48:58 mais c'est pas une solution quand on défend le drapeau français,
00:49:02 on le défend jusqu'au bout.
00:49:04 C'est ce que disait Bernard Kouarsini il y a quelques années,
00:49:08 et ça nous fait l'introduction avec ce livre
00:49:11 "Vers un choc global, la mondialisation dangereuse",
00:49:15 une nouvelle édition revue augmentée de 150 pages,
00:49:18 due à Alexandre Delval et à Jacques Sopelsa,
00:49:21 avec la guerre russo-ukrainienne, la Chine, les tensions à Taïwan,
00:49:25 l'islamisme radical, les défis éco-énergétiques,
00:49:28 le déclassement de l'Occident,
00:49:30 toutes ces choses qui nous occupent et qui font un cocktail absolument explosif aujourd'hui,
00:49:34 c'est le cas de le dire Alexandre Delval.
00:49:37 Alors nous vivons quelque chose, c'est un peu la suite,
00:49:40 c'est-à-dire c'est cette cumulation comme ça qui commence à devenir presque explosion, je dirais.
00:49:45 - C'est une explosion, vous savez le pape a utilisé une expression très intéressante,
00:49:49 pour une fois j'étais d'accord avec lui,
00:49:51 le pape actuel "terza guerra mondiale a pezzi",
00:49:55 ça veut dire la troisième guerre mondiale en morceaux.
00:49:58 Ce qui est en train de se passer, c'est pas une troisième guerre mondiale,
00:50:01 c'est pas encore le choc global, c'est pour ça que nous avons mis dans notre livre "Vers un choc global",
00:50:06 mais ce sont plein de foyers qui s'allument et qui sont interconnectés.
00:50:10 L'Azerbaïdjan n'aurait pas pu faire sa purification ethnique des Arméniens
00:50:15 s'il n'y avait pas la fenêtre de tir de la concentration de l'Occident contre l'ennemi russe.
00:50:20 Or les Arméniens étant alliés aux Russes, ils ont été abandonnés, ils étaient dans le mauvais camp.
00:50:25 Gaza profite tant aux Iraniens qui à mon avis ne sont pas derrière l'attentat,
00:50:29 mais ça peut leur profiter, mais ça profite beaucoup aux Russes aussi.
00:50:32 Mais ça ne veut pas dire, contrairement aux esprits complotistes ou manichéens,
00:50:36 ça ne veut pas dire que c'est eux qui sont à l'origine,
00:50:38 parce que comme ça profite bien sûr un petit peu à la Russie,
00:50:41 on a plein de gens qui nous disent "c'est forcément les commandos russes qui sont allés aider Gaza".
00:50:45 Vous savez Gaza n'a pas besoin de Wagner, ils sont très très aguerris depuis des années.
00:50:49 Donc en fait ce sont des conflits différents, avec des enjadins différents,
00:50:53 qui éclatent en même temps et qui sont interconnectés,
00:50:56 où l'un sert à instrumentaliser l'agenda de l'autre.
00:50:59 C'est ça qui est plutôt en train de se passer, d'où l'expression "heureuse du Pape".
00:51:02 - Du Pape, alors justement, est-ce qu'il ne s'agit pas, y compris cette guerre du Proche-Orient,
00:51:07 qu'à nous assistons, un des énièmes épisodes sanglants de cette guerre au Proche-Orient,
00:51:12 est-ce que ce n'est pas aussi justement, il revient en fait, des guerres par procuration,
00:51:16 que se livrent quand même justement, sans avoir besoin d'envoyer Wagner,
00:51:19 les grandes puissances ou un certain nombre de grandes puissances,
00:51:21 y compris les puissances émergentes ?
00:51:23 - Alors il y a des guerres par procuration, au Liban on l'a vu pendant très longtemps.
00:51:28 Pour Gaza, moi je soutiens une thèse un peu nouvelle,
00:51:31 c'est que le Hamas a une énorme autonomie.
00:51:34 J'en veux pour preuve que pendant la guerre syrienne,
00:51:37 le Hamas, pendant plusieurs années, était contre l'axe de la résistance,
00:51:41 comme disent les Syriens, les Dibanais, les Iraniens.
00:51:44 Le Hamas était du côté des rebelles anti-Bashar.
00:51:48 Si le Hamas était l'instrument pur de l'Iran, il aurait été obligé d'obéir.
00:51:53 Or, il y a eu une expulsion de son chef, qui habite au Qatar, Ismail Haniyeh,
00:51:58 et il a fallu attendre 2022 pour que le Hamas se rabie Bosch,
00:52:02 avec l'axe iranien, ou Hezbollah iranien-syrien.
00:52:06 Donc les choses sont beaucoup plus complexes qu'on le croit.
00:52:08 Deuxièmement, j'ai révisé ma copie, ce n'est pas uniquement l'Iran qui finance le Hamas,
00:52:13 le Hamas a un autofinancement, comme le Hezbollah international,
00:52:16 il a des connexions dans le monde entier, trafic de cocaïne, taxes prélevées,
00:52:20 fidèles qui donnent de l'argent dans les associations des frères musulmans,
00:52:24 dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis, y compris en France.
00:52:27 Le Hamas collecte de l'argent, sans parler de ce que donne le Qatar de manière indirecte,
00:52:32 avec l'European Trust qui finance les frères musulmans en Europe,
00:52:35 le don des fidèles, les financements, les trafics, les taxes locales.
00:52:38 En fait, le Hamas a une véritable autonomie de pensée,
00:52:41 on l'a vu puisqu'il l'a prouvé contre la Syrie et l'Iran,
00:52:43 en n'étant pas d'accord pendant la guerre syrienne.
00:52:45 Il a aussi une autonomie de finances, et aussi,
00:52:48 personne ne rappelle quelque chose, le génie de l'islamisme,
00:52:52 c'est de nous faire croire qu'il risque de perdre un territoire,
00:52:56 alors qu'il est en train de gagner des esprits.
00:52:58 Nous avons un chapitre entier dans ce livre,
00:53:00 l'ancien porte-parole de Daesh l'avait dit,
00:53:02 "On a perdu des territoires en Irak, vous croyez qu'on est vaincu ?"
00:53:05 Non, parce que le mot "sharia" et le mot "califat" progressent chaque jour,
00:53:09 à chaque fois que nous faisons des attentats,
00:53:11 ou que nous perdons, que nous gagnons,
00:53:13 vous parlez du califat, vous parlez, c'est une publicité en direct.
00:53:16 Le Hamas vise en fait de séduire les six Jordaniens.
00:53:19 Le Hamas va perdre Gaza peut-être,
00:53:21 mais il est en train de faire un raz-de-marée dans les esprits des six Jordaniens,
00:53:25 qui est un volume plus important.
00:53:27 A long terme, il n'est pas certain que le Hamas ait été commandité par quelqu'un,
00:53:32 il a une action propre, il a des financements propres,
00:53:34 et il a prouvé son indépendance par rapport à l'axe irano-hezbollah,
00:53:38 et son agenda propre a consisté également aussi,
00:53:41 et ça, ça a été génial, en quelques jours,
00:53:43 ils ont fait empêcher l'Arabie Saoudite de signer avec Israël,
00:53:47 et ils ont fait capoter en partie les accords d'Abraham,
00:53:50 en tout cas, ils les ont rendus illégitimes pour la rue arabe,
00:53:53 même si la rue arabe n'existe pas, bien sûr, elle est plurielle.
00:53:55 On va en parler tout de suite après cette petite pause,
00:53:58 à tout de suite, on continue avec Alexandre Delval.
00:54:00 Et avec vous aussi, au 0826 300 300,
00:54:03 on prend toutes vos questions et vos interrogations, à tout de suite.
00:54:06 Merci, très bien.
00:54:08 Alors, un choc global avec un point d'interrogation, Alexandre Delval,
00:54:12 le livre que vous avez écrit avec Jacques Sopelsa,
00:54:15 un livre passionnant, vraiment, il faut le lire,
00:54:17 en plus avec tout ce qui a été ajouté depuis,
00:54:21 et ce paysage de guerre, d'ailleurs,
00:54:23 il est hélas tristement prémonitoire, ou en tout cas très présent.
00:54:27 Juste un mot, par rapport, il y a eu le sommet arabe,
00:54:29 où on a vu qu'il y avait, en tout cas,
00:54:32 un renforcement, c'était voulu un renforcement,
00:54:34 c'est-à-dire des sanctions contre Israël, évidemment.
00:54:37 Et il y a eu un certain nombre de pays,
00:54:40 comme le Maroc, l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les Émirats Arabes Unis,
00:54:44 qui ont dit non, donc ça n'a pas été adopté.
00:54:47 Donc les choses sont plus compliquées, encore.
00:54:49 Oui, les choses sont très compliquées.
00:54:51 Déjà, la rue Arabe, ça n'existe pas, il y a des rues arabes,
00:54:53 même s'il y a une dominante, en ce moment, en faveur de la Palestine.
00:54:57 L'Arabie Saoudite va signer avec Israël, un jour ou l'autre.
00:55:00 Sauf si vraiment ça a dégénéré,
00:55:02 mais je pense que les choses sont beaucoup plus contenues qu'on le croit.
00:55:05 Moi, j'ai beaucoup plus peur du côté de l'Asie,
00:55:08 Taïwan, Chine, et du côté de l'Ukraine.
00:55:11 Pourquoi ? Parce que là, on a affaire à des pays nucléaires,
00:55:14 l'Iran ne l'est pas encore, même si elle est pays du seuil.
00:55:16 On a un chapitre entier là-dessus.
00:55:18 Et tous les accords de désarmement,
00:55:20 s'appelle ça mon co-auteur,
00:55:22 il spécialise justement du nucléaire et de la guerre froide,
00:55:25 tous les accords de désarmement, de limitation des armements,
00:55:28 d'interdiction des essais nucléaires ou balistiques, etc.,
00:55:31 ou de prolifération ou de dissémination,
00:55:33 tous ces accords conventionnels,
00:55:35 ou nucléaires ou balistiques, ont été annulés.
00:55:37 - Tous ? - Par George Bush, dans les années 2000,
00:55:40 au nom de la doctrine unilatérale.
00:55:43 Et on accuse aujourd'hui la Russie de sortir, par exemple,
00:55:46 du traité d'interdiction des essais nucléaires,
00:55:48 mais l'Amérique ne l'a jamais ratifié.
00:55:50 Même pas signé. Les Russes l'avaient signé et ratifié.
00:55:53 Ils en sont sortis parce qu'ils prennent tact
00:55:55 que l'Amérique monte toujours d'un cran
00:55:57 dans la volonté de déclasser les Russes.
00:56:00 Les Russes sont obligés de s'adapter,
00:56:02 d'où l'hypersonique, d'où un certain nombre
00:56:05 de concentrations de leur armée dans ce qui est ultra-stratégique
00:56:09 pour garder la parité, au moins d'un point de vue nucléaire.
00:56:12 Le conventionnel s'améliore aussi.
00:56:14 Et tout ça, c'est très dangereux, mais ça a été commencé.
00:56:16 Je ne dis pas qu'il faut accuser l'Amérique,
00:56:18 mais ce n'est pas l'Amérique.
00:56:19 Les néo-conservateurs, qui étaient peu préparés,
00:56:21 c'était des gens qui n'avaient pas fait l'armée,
00:56:23 les Rumsfeld et compagnie, les Dickschener,
00:56:25 c'était des ultra-guerriers,
00:56:27 c'était des anciens idéalistes gauchistes
00:56:29 tout à coup droitistes, interventionnistes,
00:56:31 qui n'avaient pas fait l'armée,
00:56:33 et qui voulaient démembrer l'URSS.
00:56:35 Ils ont même produit une carte du démembrement
00:56:38 du Moyen-Orient, avec un découpage de plusieurs pays en morceaux,
00:56:42 ce qui nous a mis la Turquie à dos,
00:56:44 parce qu'il y avait l'idée de faire surgir un Kurdistan,
00:56:46 ce qui a rendu les Turcs hystériques,
00:56:48 ce qui a rendu la plupart des pays arabes et musulmans
00:56:50 de la région hystériques, parce qu'on voulait en groupe
00:56:52 couper en morceaux leur pays,
00:56:53 de même que ces néo-cons, ils rêveraient d'avoir plusieurs Russies.
00:56:56 Il est certain que quand vous voyez les cartes proposées
00:56:59 par les néo-cons dans les années 2000,
00:57:01 ça a totalement déstabilisé le monde,
00:57:03 notamment avec la guerre en Irak, mais pas que.
00:57:05 Et aujourd'hui, l'Occident qui dénonce la Russie
00:57:08 comme quoi elle viole le droit international,
00:57:10 puissance révisionniste, comme la Chine
00:57:12 qui voudrait aussi manger un peu du territoire maritime
00:57:14 de ses voisins, comme la Turquie, puissance révisionniste,
00:57:17 qui veut grignoter aussi le territoire maritime
00:57:20 de ses voisins, le problème, c'est que bien entendu
00:57:22 que c'est inadmissible.
00:57:24 Mais l'Occident a donné l'exemple en lui-même,
00:57:26 surtout les Etats-Unis, en détournant des résolutions
00:57:29 de l'ONU, comme en Libye,
00:57:31 ou en faisant des guerres totalement refusées,
00:57:33 ex-Yougoslavie ou Irak 2, 2003,
00:57:36 refusées par l'ONU.
00:57:37 L'ONU avait des plans alternatifs à la guerre,
00:57:39 et les Américains ont préféré la guerre
00:57:41 à des résolutions russiennes.
00:57:42 Et ont révisé même les frontières installées,
00:57:44 on l'a vu au Kosovo, et ils ont voulu
00:57:46 essayer de faire pareil aussi en Irak.
00:57:48 - Alors justement, Alexandre Delval,
00:57:50 parlons un peu de Russie-Ukraine.
00:57:52 Vous voyez, depuis un an, un an et demi,
00:57:55 en écoutant un certain nombre de chaînes
00:57:57 d'information continue, et tout le monde,
00:58:00 c'était "la Russie subissait échec pour échec",
00:58:03 "les Ukrainiens gagnaient", "la contre-offensive
00:58:05 allait être triomphale", etc.
00:58:07 Et aujourd'hui, on en est vraiment...
00:58:11 Est-ce que c'est plié, aujourd'hui ?
00:58:13 - Alors, c'est pas plié.
00:58:14 Ce n'était pas plus plié en faveur des Ukrainiens,
00:58:18 comme le disait LCI, Radio Ukraine, tous les soirs,
00:58:21 qu'aujourd'hui, maintenant, ils sont tous un peu pessimistes.
00:58:24 J'ai vu, maintenant, LCI, c'est "finalement,
00:58:26 on est abandonnés, il y a des divisions,
00:58:28 les Russes sont en train de reprendre de la force".
00:58:30 C'est pas non plus la certitude...
00:58:31 - Vous dites "les Russes n'ont pas gagné".
00:58:32 - Les Russes n'ont pas gagné non plus.
00:58:33 On passe d'un extrême à l'autre.
00:58:35 Même dans cette chaîne, ça m'a étonné,
00:58:36 on est passé d'un extrême à l'autre en 24 heures.
00:58:38 Non, en fait, une guerre, on l'a vu en Syrie,
00:58:40 par exemple, les Russes avaient perdu Al-Hab,
00:58:42 ils ont remis deux ans à la reprendre.
00:58:43 Ce sont des guerres qu'il faut analyser
00:58:45 sur, à mon avis, des cycles de cinq ans.
00:58:47 - Sauf que les Russes, quand même, sont plus puissants
00:58:49 du point de vue effectif, du point de vue...
00:58:51 - Tout dépend si les Occidentaux veulent mettre le paquet.
00:58:53 Si les Occidentaux donnent à l'Ukraine
00:58:56 une capacité de casser le monopole russe du ciel,
00:58:59 alors là, ça changera la donne.
00:59:01 Tout dépend s'ils envoient quelques avions ou beaucoup.
00:59:03 Et s'ils envoient beaucoup de systèmes antiaériens ou pas.
00:59:07 - Apparemment, juste, Alexandre Delval,
00:59:09 pour parler de ça, ce qu'on voit aujourd'hui,
00:59:11 c'est qu'ils disent "ah, il faut aider Israël,
00:59:13 il faut aider l'Ukraine".
00:59:15 Apparemment. Alors, est-ce que c'est vrai,
00:59:17 le géopolitologue que vous êtes,
00:59:19 et on dit "mais l'Amérique, actuellement,
00:59:21 bien sûr que la planche à billets peut fonctionner,
00:59:23 mais enfin, les armes, etc."
00:59:25 On dit que ça a été très réduit,
00:59:27 enfin, le potentiel et la marge de manœuvre américaine
00:59:30 est très réduite.
00:59:31 - Elle est réduite, mais,
00:59:33 il y a l'état profond, rappelez-vous,
00:59:35 Trump n'a rien pu faire de ce qu'il voulait faire.
00:59:37 L'état profond, il est lié aussi à des grandes multinationales,
00:59:39 ça c'est structurel,
00:59:41 et ces grandes multinationales ont acheté
00:59:43 43% des céréales ukrainiennes,
00:59:47 ils ne peuvent pas se permettre de perdre...
00:59:49 - 43% ! - 43% des céréales ukrainiennes
00:59:51 ont été bradées par Zelensky
00:59:53 depuis quelques années,
00:59:55 aux grandes entreprises américaines comme BlackRock,
00:59:57 c'est pas du complotisme, c'est officiel,
00:59:59 BlackRock, Blackstone, les grands consortiums américains,
01:00:01 on a aussi Westinghouse,
01:00:03 la société de nucléaire civile américaine
01:00:07 qui est en train de marcher sur les plates-bandes
01:00:09 de gros atomes en essayant de nucléariser
01:00:11 au niveau civil l'Ukraine.
01:00:13 Donc il y a des enjeux énergétiques
01:00:15 d'un point de vue hydroélectrique,
01:00:17 d'un point de vue gaz, on a découvert plein de gaz
01:00:19 offshore en mer Noire,
01:00:21 on a des enjeux aussi sur le gaz et le pétrole en général,
01:00:23 sur l'industrie de l'armement qui est en Ukraine,
01:00:25 sur les céréales, ça fait beaucoup.
01:00:27 - Les intérêts sont énormes en Ukraine.
01:00:29 - Énormes, notamment l'exportation de céréales,
01:00:31 c'est extrêmement stratégique,
01:00:33 les céréales c'est comme l'or noir, voire peut-être mieux,
01:00:35 parce qu'on mange, il y a des gens qui ne mangent que
01:00:37 par rapport à des céréales,
01:00:39 et donc l'Amérique acceptera-t-elle que les Russes
01:00:41 fassent une percée jusqu'à Odessa ?
01:00:43 C'est justement ce que j'ai dit dans mon livre,
01:00:45 c'est la grande énigme.
01:00:47 Et c'est là qu'on peut passer
01:00:49 à un niveau supérieur de dangerosité
01:00:51 et de conflictualité,
01:00:53 si on s'accroche à Odessa alors que les Russes
01:00:55 y arrivent, alors là on ira très loin
01:00:57 pour garder Odessa, parce qu'on ne peut pas
01:00:59 se permettre, quand je dis "on", pas "moi",
01:01:01 mais les stratèges occidentaux ne veulent pas
01:01:03 se permettre de perdre un accès
01:01:05 à la mer Noire, ils ne veulent pas
01:01:07 que la mer Noire soit uniquement russo-turc.
01:01:09 - Sauf, oui, sauf si,
01:01:11 en tout cas c'est une spéculation
01:01:13 passionnante, c'est vrai, on en parle tout de suite
01:01:15 après cette petite pause,
01:01:17 à tout de suite, toujours avec Alexandre Delval.
01:01:19 - Toujours avec Alexandre Delval, et avec vous
01:01:21 au 0826 300 300,
01:01:23 on prend tous vos appels, à tout de suite.
01:01:25 - En parcourant ce livre vers un choc
01:01:27 global, Alexandre Delval,
01:01:29 on parlait justement
01:01:31 de ce concept très intéressant,
01:01:33 même essentiel,
01:01:35 la différence entre
01:01:37 la destinée partagée défendue
01:01:39 par les Chinois, et la destinée unique,
01:01:41 la destinée défendue
01:01:43 par les Américains. Qu'est-ce que ça veut dire
01:01:45 "destinée partagée", et pourquoi les Chinois le mettent
01:01:47 en avant ? - A mon avis, c'est un clin d'œil
01:01:49 et une attaque directement contre,
01:01:51 vous savez que l'impérialisme américain,
01:01:53 parfois très sincère, des démocrates
01:01:55 comme de néo-cons, est fondé sur une
01:01:57 grande représentation, nous on appelle ça
01:01:59 "représentation" en jeu politique, c'est
01:02:01 l'expression "manifest destiny".
01:02:03 Les Américains auraient une
01:02:05 destinée manifeste pour toute l'humanité,
01:02:07 ce qui est bon pour eux,
01:02:09 pour guider le monde, puisque c'est la nouvelle Sion,
01:02:11 que Dieu aurait donnée
01:02:13 au nouveau peuple hébreu, que seraient
01:02:15 les pasteurs protestants, les "pilgrim fathers",
01:02:17 ils auraient une destinée manifeste,
01:02:19 en gros unilatérale et universaliste.
01:02:21 Les Chinois disent "non,
01:02:23 nous notre destinée, elle est partagée".
01:02:25 C'est-à-dire, on n'est pas du tout dans un
01:02:27 universalisme qui devrait s'imposer
01:02:29 à tous, nous on est confus, c'est
01:02:31 un marxiste, mais si vous êtes musulman,
01:02:33 pas de problème tant que vous venez pas sur nos plats de bande.
01:02:35 Si vous êtes universaliste,
01:02:37 LGBT, pas de problème si vous nous
01:02:39 polluez pas avec ça. Si vous êtes hindouiste,
01:02:41 pas de problème si vous... - Mais vous restez dans votre
01:02:43 sphère privée. - Et ça c'est très asiatique,
01:02:45 les hindouistes, les bouddhistes, les confuciens,
01:02:47 les shintoïstes, les japonais, les chinois,
01:02:49 l'Asie, elle est anti-universaliste
01:02:51 puisqu'elle est pour le pluralisme,
01:02:53 et c'est lié en fait au polythéisme.
01:02:55 Tandis que nous, nous partageons en commun avec
01:02:57 l'islamisme cette idée
01:02:59 d'unipolarité. - Le monothéisme.
01:03:01 - De monothéisme ou de moniste
01:03:03 comme dirait Léo Strauss ou d'autres philosophes,
01:03:05 le monisme, et
01:03:07 même Karl Popper a parlé de monisme comme
01:03:09 source du totalitarisme. Quand vous êtes
01:03:11 moniste, que vous pensez que votre vérité
01:03:13 est bonne pour tout le monde, vous êtes forcément
01:03:15 en conflit avec les autres. Alors, certes pour de belles
01:03:17 idées, c'est vrai que nous quand on bombarde l'Irak
01:03:19 contre Daesh, dans les amis de
01:03:21 2015, 2017, on
01:03:23 bombarde des civils pour leur bien.
01:03:25 On a inventé les bombardements humanitaires,
01:03:27 c'était une expression de Kouchner pendant la guerre
01:03:29 du Kosovo, mais ceux qui reçoivent
01:03:31 des bombes, ça fait pas un djihadiste de moins
01:03:33 comme disait le général Petraus,
01:03:35 ça fait 4 djihadistes de plus.
01:03:37 Et c'est le génie du Hamas
01:03:39 comme d'Al Qaïda, comme de Daesh,
01:03:41 je provoque l'autre,
01:03:43 moi je me fiche de la vie humaine,
01:03:45 je sais qu'il va perpétrer un carnage.
01:03:47 - Mais parce qu'il se fiche de la vie humaine puisque c'est la mort.
01:03:49 - Oui, c'est quand même eux les premiers responsables
01:03:51 puisqu'ils mettent des boucliers humains, ils se fichent
01:03:53 de la vie humaine, mais
01:03:55 ils pensent que l'autre va tomber dans l'erreur.
01:03:57 C'est ce que Aboubakar Nagy appelle
01:03:59 la stratégie du chaos ou le management de la barbarie.
01:04:01 Je provoque l'autre
01:04:03 pour qu'il vienne me massacrer parce que
01:04:05 je vais perdre des territoires, mais je vais gagner
01:04:07 des esprits. Et c'est vrai,
01:04:09 c'est le sel des martyrs comme c'est écrit
01:04:11 dans la Bible des chrétiens,
01:04:13 ou dans l'évangile, le martyr est le sel de la terre,
01:04:15 pardon, même si c'est pas
01:04:17 comparable parce que chez les chrétiens...
01:04:19 - Parce que quand l'acier est trop salé... - Chez les chrétiens c'est plutôt gentil,
01:04:21 parce que c'est soi-même qu'ils mourront,
01:04:23 mais le point commun c'est que
01:04:25 si on suscite des martyrs en obligeant l'autre
01:04:27 à faire des représailles dites
01:04:29 "disproportionnées" comme disait Zineb,
01:04:31 je vais gagner des coeurs. Je vais perdre un village,
01:04:33 un territoire, momentanément un gouvernement,
01:04:35 mais je vais gagner, regardez le nombre
01:04:37 de coeurs, rien qu'en Tunisie.
01:04:39 Un pays qui persécute les frères musulmans,
01:04:41 mais qui fait l'apologie du Hamas, parce qu'ils peuvent pas
01:04:43 faire autrement. Ils ont mis en porte à faux
01:04:45 plein de peuples. - C'est d'un cynisme
01:04:47 absolu. - C'est d'un cynisme absolu, mais
01:04:49 cosmopolitique, malheureusement on se rend compte que...
01:04:51 - C'est pas la morale qui joue. - Et c'est pas à vous
01:04:53 que je vais l'apprendre. La morale,
01:04:55 comme dit Machiavel,
01:04:57 la virtue, ce n'est pas la morale
01:04:59 du bien et du mal, c'est la morale
01:05:01 de l'efficacité. On rejoint la morale
01:05:03 de l'efficacité des chinois, qui sont à fond
01:05:05 dans ce pragmatisme, et les chinois
01:05:07 nous donnent une leçon de non-universalisme,
01:05:09 de non-cosmopolitisme,
01:05:11 et d'efficacité absolue,
01:05:13 de pragmatisme, qui nous met en porte à faux
01:05:15 totalement, parce que nous les européens,
01:05:17 en fait, on est les dindons de la farce, l'ognie,
01:05:19 l'objet géopolitique non identifié,
01:05:21 on est les seuls à appliquer les lois
01:05:23 contraignantes qui nous brident.
01:05:25 Les américains aident leurs entreprises
01:05:27 de manière indirecte, mais eux,
01:05:29 ils nous font condamner quand ça les arrange, avec les
01:05:31 lois extraterritoriales, mais mieux, l'Europe
01:05:33 condamne les entreprises qui font des consortiums
01:05:35 qui risqueraient de nuire à la concurrence
01:05:37 américaine. C'est extraordinaire.
01:05:39 - C'est d'un masochisme organisé.
01:05:41 - Je pense, moi j'ai vraiment une thèse,
01:05:43 je pense que l'Europe est ethno-masochiste
01:05:45 parce qu'elle n'arrive pas à se pardonner
01:05:47 elle-même, l'horreur, et c'est vrai,
01:05:49 de la seconde guerre mondiale,
01:05:51 mais l'imbécilité de
01:05:53 ce suicide rédempteur,
01:05:55 c'est de croire que nous sommes
01:05:57 tous responsables de ce que tous les Blancs
01:05:59 ont fait à un certain moment.
01:06:01 Bien sûr que non, c'est fou,
01:06:03 mais malheureusement, il y a une sorte,
01:06:05 ça c'est un peu l'école de Francfort qui a utilisé ça,
01:06:07 en gros, l'école de Francfort,
01:06:09 les milieux trotskistes et tous les milieux mondialistes,
01:06:11 qu'ils soient gauchistes ou qu'ils soient
01:06:13 des multinationales, tous ceux qui ont intérêt à détruire
01:06:15 les frontières, ont voulu faire croire que
01:06:17 si vous êtes un peu identitaire, un peu national,
01:06:19 vous êtes déjà un pas
01:06:21 vers la réduction, à dites-les-hommes,
01:06:23 vers l'horreur de la bête immonde.
01:06:25 - Oui, mais ce que vous dites, Alexandre Delval,
01:06:27 c'est très intéressant, c'est l'alliance objective
01:06:29 pour parler en termes du marxiste,
01:06:31 de la racaille, enfin la racaille, disons-le,
01:06:33 des gauchistes, et
01:06:35 d'un certain patronat mondialiste
01:06:37 qui ne veut surtout pas qu'il y ait des frontières,
01:06:39 qui se fout des frontières.
01:06:41 J'avais repris votre expression, les racailles d'en haut,
01:06:43 ma femme m'a grondé, elle m'a dit
01:06:45 "C'est pas très diplomate,
01:06:47 mais c'est tellement vrai". Alors on pourrait dire
01:06:49 oui, ceux qui en haut n'ont pas intérêt
01:06:51 à appliquer le droit, ils n'aiment pas les juges,
01:06:53 ils préfèrent remplacer par des arbitres,
01:06:55 qui sont souvent des grandes multinationales,
01:06:57 c'est le traité Atlantique, on l'avait vu,
01:06:59 et ça c'est extrêmement
01:07:01 intéressant de voir qu'il y a une convergence de vues
01:07:03 entre les mondialistes financiers qui veulent
01:07:05 des économies d'échelle toujours plus grandes,
01:07:07 avec un homme unidimensionnel,
01:07:09 comme dirait Marcus, qui va consommer
01:07:11 la même chose, pour qui consomme la même chose,
01:07:13 il ne faut pas qu'il y ait de différence
01:07:15 de sexe, de taille,
01:07:17 de couleur, c'est un peu Michael Jackson,
01:07:19 c'est un homme qui choisit sa couleur,
01:07:21 comme il choisit son sexe, comme si c'était
01:07:23 si facile que ça. En fait, il faut être drogué
01:07:25 aux hormones ou à des produits toute sa vie,
01:07:27 et on a vu comment a fini Michael Jackson,
01:07:29 et on a vu le nombre de gens qui se font opérer
01:07:31 et qui ensuite ont des traumatismes
01:07:33 horribles, avec des thérapies
01:07:35 qui peuvent provoquer des cancers, parce que des hormones,
01:07:37 c'est pas anodin. On nous fait croire que tout ça est anodin,
01:07:39 on peut tout choisir.
01:07:41 L'idée c'est de structurer, de déstructurer
01:07:43 tout ce qui est traditionnel
01:07:45 ou naturel, et que
01:07:47 tout ne serait que culturel et que choix.
01:07:49 En fait, c'est l'hypersouveraineté de l'individu
01:07:51 qui va à l'encontre
01:07:53 de la souveraineté collective.
01:07:55 C'est pour ça que l'Occident n'est plus capable de politique,
01:07:57 de civilisation, il a renoncé
01:07:59 à toute identité, puisqu'on nous a dit
01:08:01 que l'identité était suspecte, dangereuse,
01:08:03 et il a renoncé à tout ce qui sépare,
01:08:05 qui met une différence entre l'un et l'autre.
01:08:07 La frontière est un instrument de torture,
01:08:09 on l'a dit un jour, en politique. - Alors que les États émergents
01:08:11 Alexandre Delval n'ont pas du tout cette...
01:08:13 - C'est la thèse de ce livre. Pendant que nous, nous abaissons
01:08:15 la garde et nous disons "l'identité
01:08:17 est horrible, surtout la nôtre", les autres
01:08:19 sont très fiers d'être identitaires.
01:08:21 Regardez sur Internet, il y a une vidéo
01:08:23 de jeunes
01:08:25 étudiants juifs américains, qui se
01:08:27 moquent un peu de certains wokistes.
01:08:29 Ils sont habillés en wokiste, très tolérants,
01:08:31 cheveux orange et unisexe,
01:08:33 et ils disent à un djihadiste du Hamas
01:08:35 "Nous, nous t'aimons bien, on a le même combat,
01:08:37 on est LGBTQH comme Hamas",
01:08:39 et le Hamas lui dit "Oui, oui, on va
01:08:41 venir vous détruire", et l'autre continue "Mais nous,
01:08:43 oh, que c'est délicieux cet humour,
01:08:45 c'est inclusif, mais vous êtes charmant
01:08:47 dans votre humour", et l'autre continue à lui dire "Ah non, non,
01:08:49 on va vous massacrer, parce que vous êtes des dégénérés,
01:08:51 on va vous massacrer", et l'autre répond "Ah non,
01:08:53 mais nous, on vous aime beaucoup, l'important c'est qu'on soit unis
01:08:55 contre l'homme blanc occidental
01:08:57 judéo-chrétien hétérosexuel". C'est un peu ça
01:08:59 ce qui se passe, c'est de l'humour,
01:09:01 ces jeunes étudiants un peu exagérés, mais malheureusement
01:09:03 c'est ça ce qui se passe aujourd'hui. Mais pas les Américains,
01:09:05 qui n'en sont pas dupes, qui ont un peu lancé
01:09:07 ce virus pour justifier leur impérialisme,
01:09:09 mais en fait leur universalisme
01:09:11 cache une volonté de puissance, ils ont une vraie
01:09:13 volonté de puissance, ils ont un drapeau
01:09:15 dont ils sont fiers, et ils nous gavent
01:09:17 avec ça dans tous leurs séries, leurs films, et les Anglais
01:09:19 pareil avec James Bond, mais il n'y a que les Européens
01:09:21 non anglo-saxons qui culpabilisent
01:09:23 de leur drapeau, qui pensent que leur drapeau
01:09:25 est absolument horrible, infréquentable,
01:09:27 alors que finalement, le drapeau anglais
01:09:29 est-il moins colonial que le drapeau français ?
01:09:31 Moi je pose la question à mes étudiants qui ont tous des drapeaux anglais
01:09:33 ou des drapeaux américains, je leur dis
01:09:35 "le drapeau français il est vraiment si horrible
01:09:37 que ça, il a fait moins
01:09:39 de guerres, plus de guerres, plus de meurtres
01:09:41 que les drapeaux des plus grands impérialistes
01:09:43 depuis deux siècles." Et ils ne me répondent pas.
01:09:45 En fait ils sont victimes d'un matraquage
01:09:47 de la publicité, des modes, parce que l'histoire
01:09:49 appartient à ceux qui créent des modes, ceux qui
01:09:51 créent des trous noirs, sémantiques.
01:09:53 - En fait c'est extraordinaire parce que l'Europe
01:09:55 aujourd'hui, enfin, j'espère
01:09:57 que ça va bouger, mais l'Europe aujourd'hui
01:09:59 joue le rôle "je m'efface
01:10:01 donc je suis". Ce n'est plus "je pense
01:10:03 donc je suis". - Oui, et c'est rédempteur.
01:10:05 En gros, je suis tellement horrible, j'ai
01:10:07 intégré en moi quelque chose de très peu chrétien,
01:10:09 on croit que c'est judéo-chrétien la culpabilité.
01:10:11 Mais dans le christianisme et le pardon,
01:10:13 dans la culpabilité éternelle que
01:10:15 veulent nous faire endosser les wokistes, il n'y a pas de pardon.
01:10:17 L'homme blanc doit s'agenouiller à chaque cours, quand il
01:10:19 fait un cours, un professeur en Amérique,
01:10:21 dans ses universités, il doit demander pardon
01:10:23 parce qu'il va citer plus d'un auteur blanc.
01:10:25 Il doit s'excuser. Et même souvent, on l'empêche
01:10:27 de faire cours et on lui dit "tu as cité deux auteurs
01:10:29 blancs, ça suffit, ça en est trop,
01:10:31 démission". Alors il s'excuse. "Non, non,
01:10:33 ça ne suffit pas de s'excuser, démissionnez".
01:10:35 Donc c'est vraiment m'effacer pour me
01:10:37 faire pardonner, je suis tellement horrible que je dois disparaître.
01:10:39 C'est un petit peu comme, vous le savez, le malade
01:10:41 dépressif en stade final,
01:10:43 il se dit "je suis en dissonance cognitive,
01:10:45 j'existe, mais je ne m'aime pas".
01:10:47 Pour être cohérent, je me tue.
01:10:49 - "Élimine-moi". - Et donc l'Europe dit en gros
01:10:51 "élimine-moi" et comment elle s'élimine ?
01:10:53 En faisant venir ceux qui la détestent.
01:10:55 Je m'excuse, je sais que c'est la psychologie un peu
01:10:57 à deux balles géopolitique, c'est la psycho-géopolitique
01:10:59 mais je suis persu... De même,
01:11:01 l'acte antisémite manqué de l'Europe,
01:11:03 c'est de faire venir des populations
01:11:05 qui détestent les Juifs. Si l'Europe était vraiment
01:11:07 si judéophile, comme elle le dit constamment,
01:11:09 ferait-elle venir depuis 40 ans des populations
01:11:11 dont on sait qu'ils sont abreuvés
01:11:13 par la haine du Juif ? Il n'y a pas une grande cohérence
01:11:15 dans tout cela. - Et christianophobe aussi,
01:11:17 enfin... - Et christianophobe, je l'ai dit dans un tweet
01:11:19 d'ailleurs. On fait venir des populations
01:11:21 et je ne leur en veux pas ces populations,
01:11:23 c'est les valeurs qu'on leur a inculquées.
01:11:25 On fait venir des gens qui globalement considèrent
01:11:27 le Juif et le Chrétien comme des inférieurs.
01:11:29 Dans le Coran, c'est "halal dhemma"
01:11:31 c'est-à-dire que le Juif et le Chrétien n'est toléré
01:11:33 que quand il baisse les yeux, "rû ha-ch'mel"
01:11:35 il marche à gauche, il doit être soumis,
01:11:37 il paye une taxe, la "jizya",
01:11:39 il doit être humilié, dans la surat 9
01:11:41 c'est clair, "sahrirûn", ils doivent être
01:11:43 humiliés à cette condition, celui-là
01:11:45 est toléré. Alors imaginez,
01:11:47 mettez-vous à la place de quelqu'un qui est abreuvé
01:11:49 à la charia et qui a comme patron un Juif ou un Chrétien
01:11:51 mais c'est pas pour le justifier
01:11:53 mais mettez-vous à ça, c'est une souffrance pour lui
01:11:55 parce qu'on lui a appris que jamais un infidèle
01:11:57 doit être le patron, alors encore pire
01:11:59 si c'est un hindouiste ou un polythéiste.
01:12:01 Donc on a, depuis 40 ans,
01:12:03 tout a été fait pour que le chaos s'installe
01:12:05 dans nos sociétés, alors qu'avec
01:12:07 une immigration choisie, puisque vous et moi on est
01:12:09 issus de l'immigration, avec une immigration choisie
01:12:11 on aurait pu très bien gérer
01:12:13 une magnifique immigration si on l'avait en plus
01:12:15 intégrée, parce que non seulement on a fait venir des gens
01:12:17 qui ont pas nos valeurs, mais on a pas
01:12:19 cherché à les intégrer, alors que moi je travaille
01:12:21 avec des musulmans raisonnables,
01:12:23 patriotes, on aurait pu en plus intégrer des gens
01:12:25 en mettant le paquet sur les valeurs
01:12:27 on ne l'a même pas fait, on a donné
01:12:29 à nos musulmans, on a donné
01:12:31 aux imams, en pâture, notre immigration
01:12:33 musulmane, et c'est le résultat de ces
01:12:35 manifestations-là anti-juives
01:12:37 parce qu'on inculque dans nos mosquées
01:12:39 en France, dans de nombreuses
01:12:41 mosquées en France, j'en ai calculé à peu près 800
01:12:43 qu'on devrait interdire, c'est pas 3 qu'aurait dû interdire le gouvernement
01:12:45 c'est à peu près 800, il y a à peu près
01:12:47 800 mosquées qui dépendent du Miligurus turc
01:12:49 ou qui dépendent des frères musulmans
01:12:51 ou qui dépendent d'organisations
01:12:53 comme le Tablir, qui ont globalement
01:12:55 une idéologie totalitaire, anti-juive
01:12:57 anti-chrétienne, anti-mécréante
01:12:59 et qui ont une valorisation de l'inégalité
01:13:01 et de la violence du djihad
01:13:03 dans les traités de Mousrim, Boukhari, etc.
01:13:05 ou même le traité d'Erbakan... - Mais quel tableau !
01:13:07 - Et si vous donnez
01:13:09 nos compatriotes, nos frères, nos compatriotes
01:13:11 musulmans, à qui nous devrions
01:13:13 un devoir d'intégration
01:13:15 si on était vraiment anti-raciste
01:13:17 on transmettrait à ces gens, Voltaire
01:13:19 comme on le transmet à nos compatriotes
01:13:21 je dirais, de souche, pourquoi les musulmans
01:13:23 auraient droit à des barbus obscurantistes
01:13:25 qu'ils ont fuis mais qui viennent
01:13:27 les rattraper ici, et pourquoi ils n'auraient pas
01:13:29 droit à Voltaire eux aussi ? Ça, à mon avis
01:13:31 c'est le racisme de l'Occident. - Mais beaucoup de musulmans en ont aussi
01:13:33 beaucoup, beaucoup, marre de cette
01:13:35 dictature... - Beaucoup de musulmans en ont marre
01:13:37 - Oui, beaucoup de musulmans en ont marre
01:13:39 - Ils sont pris en otage par des gens qui sont
01:13:41 venus les rattraper parce que mettez-vous à la place des frères musulmans
01:13:43 et du Médiculuche. Ces organisations
01:13:45 islamistes ont théorisé l'idée que c'est
01:13:47 une souffrance insupportable
01:13:49 que des musulmans s'installent en masse en Europe
01:13:51 et s'intègrent aux valeurs des mécréants
01:13:53 on va aller les rattraper et on va aller les
01:13:55 désassimiler. Donc de même que l'Occident
01:13:57 pardon, de même que le monde se
01:13:59 désoccidentalise, nos
01:14:01 musulmans qui étaient intégrés sont en voie
01:14:03 de désassimilation
01:14:05 à cause de la propagande
01:14:07 de ces islamistes à qui on les a confiés
01:14:09 et là on peut faire du de là, on peut dire
01:14:11 j'accuse, on peut dire j'accuse nos
01:14:13 élites d'avoir permis ça parce qu'on aurait
01:14:15 très bien pu gérer un islam de France comme
01:14:17 les autrichiens ont fait un islam d'Autriche
01:14:19 - Franchement, pour quelque chose à dire, Alexandre Delvas, sur nos élites
01:14:21 et sur 40 ans de démission
01:14:23 c'est encore autre chose, on va peut-être
01:14:25 se retrouver après une dernière petite pause
01:14:27 - Après cette petite pause, on
01:14:29 écoutera Pierre qui nous appelle, à tout de suite sur Sud Radio
01:14:31 - Très bien
01:14:33 - On est toujours avec Alexandre Delvas
01:14:35 qui est notre invité du jour et on accueille
01:14:37 Pierre au 0826 300 300
01:14:39 Salut Pierre - Bonjour Pierre
01:14:41 Pierre - Bonjour André
01:14:43 Bonjour Monsieur Delvas - Oui, bonjour
01:14:45 - Vous m'entendez ? - Très bien, on vous écoute Pierre
01:14:47 - Je vous ai trouvé
01:14:49 très en forme à la conférence au Québec
01:14:51 avec
01:14:53 Diraouane, je... - Merci
01:14:55 - Un grand bravo - Merci
01:14:57 - Monsieur Delvas,
01:14:59 j'apprécie ce que vous faites
01:15:01 je voulais juste rentrer dans le débat sur un point
01:15:03 que vous avez évoqué qui me
01:15:05 semble
01:15:07 pas aller au fond des choses et
01:15:09 pas croiser avec l'économie
01:15:11 c'est la possibilité
01:15:13 que les Otaniens
01:15:15 et que les Etats-Unis mettent le paquet
01:15:17 et viennent gagner cette guerre en Ukraine
01:15:19 je pense que quand on dit ça, il faut croiser
01:15:21 avec la situation économique et pas
01:15:23 communitaire, avec un pouvoir américain très mou
01:15:25 au bord de la faillite
01:15:27 et un pouvoir européen
01:15:29 qui n'en est pas un et qui
01:15:31 ne parlons même pas de la
01:15:33 capacité économique de poursuivre une guerre
01:15:35 je pense que cette guerre est déjà perdue
01:15:37 et que ça va vraiment modifier la géopolitique
01:15:39 mondiale, ce qui se passe en Moyen-Orient
01:15:41 et simplement la conséquence
01:15:43 de tous ces pouvoirs mous
01:15:45 qui sont au grand jour
01:15:47 et pour lesquels les peuples ont pu
01:15:49 tout confiance
01:15:51 - Vous avez la chance d'avoir une certitude
01:15:53 nous en géopolitique
01:15:55 alors vous me direz, c'est peut-être de la précaution
01:15:57 d'essayer d'avoir au moins un ou deux ou trois scénarios
01:15:59 - Non mais ce que tu dis sur la situation
01:16:01 économique américaine est intéressant
01:16:03 - Oui mais en même temps, vous savez
01:16:05 quand on nous parle de paupérisation, de dettes
01:16:07 les américains ont une dette qui est payée par le dollar
01:16:09 et le dollar qu'on nous dit qu'on se désodollarise
01:16:11 on est à 87%
01:16:13 dans le monde d'utilisation du dollar
01:16:15 donc ils peuvent encore faire de la planche à billets
01:16:17 et voter des rallonges
01:16:19 - Alexandre, je voudrais juste
01:16:21 compléter la question
01:16:23 Pierre, c'est que au fond, vous dites
01:16:25 "oui mais pourquoi il leur envoie des armes
01:16:27 pourquoi il n'a pas déjà envoyé des avions
01:16:29 pourquoi les américains... "
01:16:31 - Non, ça c'est la même question
01:16:33 - Pourquoi en novembre
01:16:35 2003, qu'est-ce qu'ils attendent
01:16:37 de se voir leur envoyer ce qu'ils veulent envoyer
01:16:39 - Il y a une raison, ils pensaient que
01:16:41 ils ont quand même envoyé quelque chose d'incroyable, beaucoup plus que le budget
01:16:43 de défense français
01:16:45 ils pensaient que ce paquet avait suffit
01:16:47 apparemment ça ne suffit pas
01:16:49 le russe est plus résilient
01:16:51 c'est pour ça que chaque mois on en parle dans notre livre
01:16:53 politique sur cette guerre en Ukraine
01:16:55 qu'on a actualisé, chaque mois, chaque semaine
01:16:57 on envoie en Ukraine une arme
01:16:59 qu'on avait jurée qu'on n'enverrait jamais
01:17:01 parce qu'elle risquait de nous faire rentrer en guerre directe
01:17:03 si vous voulez, c'est l'engrenage
01:17:05 dont ont parlé
01:17:07 certaines personnes très avisées
01:17:09 cet engrenage continue
01:17:11 et la question c'est jusqu'où ça va s'arrêter
01:17:13 est-ce qu'à un moment, pour des raisons de dette
01:17:15 tout à fait légitimes dont parle Pierre
01:17:17 mais pour d'autres raisons, de peur qu'on arrive
01:17:19 à la ligne rouge, est-ce qu'à un moment
01:17:21 on va dire on arrête la récréation ?
01:17:23 c'est la vraie question, on n'a pas la réponse
01:17:25 - Mais on peut éviter la guerre ouverte, la guerre directe
01:17:27 - Mais on n'a pas la réponse parce que l'histoire est faite
01:17:29 de pays qui étaient endettés
01:17:31 et qui sont quand même entrés dans des guerres mondiales
01:17:33 ils sont passés en économie de guerre et ils ont tenu 5, 10 ans
01:17:35 donc je ne serais pas aussi optimiste
01:17:39 ou pessimiste suivant ce plan
01:17:41 je pense qu'il y a deux scénarios, celui-là est possible
01:17:43 avec bien sûr l'échéance électorale
01:17:45 mais celui-là aussi peut être
01:17:47 compte à compte, n'oublions pas
01:17:49 on peut être contre-carré par des multinationales
01:17:51 qui ne l'oublions pas sont le vrai pouvoir
01:17:53 Biden est un homme
01:17:55 complètement réduit
01:17:57 et ce n'est pas avec mépris que je le dis
01:17:59 il va être encore plus réduit dans un an
01:18:01 et ce n'est pas grave parce que ce n'est pas lui le vrai pouvoir
01:18:03 le vrai pouvoir ça peut être la vice-présidente
01:18:05 ça peut être d'ailleurs qui est marié avec
01:18:07 le lobbyiste quand même de Lockheed Martin
01:18:09 une boîte d'armement, donc il y a un vrai pouvoir
01:18:11 derrière, ce n'est pas très grave
01:18:13 qu'il s'en a à peine marché et même s'il n'a plus trop de mémoire
01:18:15 et qu'il sera maintenu
01:18:17 il sera maintenu comme Franco
01:18:19 il peut même être maintenu en respirateur
01:18:21 j'abuse exprès, bien entendu
01:18:23 je fais de l'ironie, mais je pense
01:18:25 qu'il ne faut pas sous-estimer
01:18:27 le Deep State, ce système
01:18:29 et l'Amérique, elle perd les coeurs
01:18:31 dans beaucoup d'endroits dans le monde
01:18:33 et il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui elle met le paquet
01:18:35 en Eurasie, c'est le retour à
01:18:37 Mackinder, à Spikeman, le Heartland
01:18:39 avec le Rimland, encercler l'Eurasie
01:18:41 c'est la victoire de Brzezinski
01:18:43 avec son nouveau disciple, George
01:18:45 Friedman, qui explique dans une vidéo
01:18:47 quand il présente son livre, c'est quand même l'homme qui conseille
01:18:49 la CIA à Stratford
01:18:51 il explique qu'on revient
01:18:53 au "Old Game", on se concentre
01:18:55 sur l'Eurasie, c'est le retour de l'hyper
01:18:57 importance de l'Eurasie et l'empêcheur
01:18:59 de tourner en rond pour créer
01:19:01 un Occident global, parce que moi je crois plus à l'Occident
01:19:03 global que le Sud global, le Sud
01:19:05 n'est pas du tout globalisé, il est identitaire donc
01:19:07 il est parcellisé, par contre il y a un
01:19:09 Occident global puisque l'Occident porte cette
01:19:11 idée d'unilatéralisme
01:19:13 et de mondialisme. - Il est battu en brèche en ce moment
01:19:15 - Il est battu en brèche, mais justement comme il est
01:19:17 battu en brèche dans beaucoup d'endroits, il se
01:19:19 dit, là où on est déjà à moitié américain
01:19:21 parce qu'on bouffe, on écoute, on est en brevet
01:19:23 d'américanisme, depuis le
01:19:25 jeune âge on est américanisé, moi je vois mes
01:19:27 étudiants, ils sont beaucoup plus américanisés que n'importe
01:19:29 quelle autre nation, et d'ailleurs ils ont plus
01:19:31 le drapeau américain que le drapeau français dans leur
01:19:33 chambre ou sur leur cartable, donc
01:19:35 les américains savent que le seul endroit
01:19:37 où ils peuvent faire ce laboratoire
01:19:39 pour monter une sorte de globalisation
01:19:41 qui deviendrait non pas
01:19:43 marchande mais politique,
01:19:45 c'est l'Europe, pourquoi ? Et Brzezinski le dit
01:19:47 très bien dans son livre. Brzezinski dit
01:19:49 l'Europe ce serait très dangereux si elle
01:19:51 s'alliait avec la Russie, qu'elle devienne
01:19:53 anti-hégémonique. Mais il n'y a presque aucune chance
01:19:55 aucun risque. Pourquoi ? Elle est
01:19:57 tellement américanisée culturellement
01:19:59 depuis les lois... - On ne l'a pas passé
01:20:01 chez Poutine. - Mais rappelez-vous, depuis 1945
01:20:03 nos dirigeants, après 1945, ont voté
01:20:05 des lois pour permettre à l'industrie
01:20:07 hollywoodienne et américaine, audiovisuelle
01:20:09 d'inonder le marché européen.
01:20:11 Croyez-vous que c'est innocent
01:20:13 quand on est américanisé par la musique,
01:20:15 les séries, les films,
01:20:17 nos stars, nos références sont toutes américaines
01:20:19 pratiquement. Moi je me bats, parce que
01:20:21 j'aime beaucoup la musique, notamment flamenco
01:20:23 et la musique traditionnelle italienne,
01:20:25 je me bats pour les musiques
01:20:27 locales, identitaires, mais elles sont devenues
01:20:29 c'est les gaulois. - Le défenseur de
01:20:31 Celentano et de Totò Coutuni.
01:20:33 - Mais aussi du flamenco. J'étais en Andalousie
01:20:35 récemment, dans un village,
01:20:37 personne dans un mariage andalou,
01:20:39 personne savait chanter le flamenco.
01:20:41 Ni même Fédor Lalli. Mais par contre
01:20:43 ils étaient tous américanisés.
01:20:45 Et c'est pour ça que l'Amérique pense que c'est
01:20:47 ici qu'il faut se replier, car ce globalisme,
01:20:49 ils vont plus le faire chez des gens
01:20:51 qui sont à brevet d'américanisation
01:20:53 que chez des peuples identitaires
01:20:55 qui reprennent la charia, ou qui reprennent
01:20:57 l'orthodoxie, ou qui reprennent l'hindouisme
01:20:59 comme M. Modi. - Mais encore une fois,
01:21:01 vous dites vous-même
01:21:03 pour, justement,
01:21:05 l'Amérique, rien n'est sûr.
01:21:07 Et moi je crois qu'il y a
01:21:09 actuellement en Europe de l'Est, une réaction
01:21:11 identitaire très forte, y compris
01:21:13 contre l'Amérique, de ce point de vue-là.
01:21:15 - Alors, y compris contre l'Amérique chez les Russes,
01:21:17 mais pour certains... - Et les Hongrois,
01:21:19 les Hongrois, les Polonais, etc.
01:21:21 - Mais les Polonais quand même, ça reste
01:21:23 le remplaçant de l'Angleterre comme cheval de
01:21:25 Troie américain en Europe. Mais là vous avez raison,
01:21:27 c'est vrai que l'Europe de l'Est, moi j'y allais souvent pour mes
01:21:29 fonctions en jadis, ils sont tous hyper
01:21:31 identitaires, hyper nationalistes, et c'est
01:21:33 pour ça que dans ce livre, notre conclusion est assez pessimiste.
01:21:35 Plus l'Europe s'élargira
01:21:37 vers l'Est et l'OTAN,
01:21:39 l'Union européenne et l'OTAN, plus ils iront
01:21:41 vers l'Est, comme ils voulaient aller vers la Turquie,
01:21:43 plus ils auront des frontières directes avec des
01:21:45 pays en guerre ou hostiles,
01:21:47 ou totalement hostiles à eux. Alors moi je pose une
01:21:49 question, l'Europe c'est la paix,
01:21:51 qui veut s'étendre à des pays en guerre,
01:21:53 qui nous apporteront des frontières
01:21:55 avec ceux qui nous détestent
01:21:57 et qui nous combattent. Là j'arrive pas
01:21:59 à comprendre la logique de l'Europe faiseur de paix.
01:22:01 - Gros problème, on a peut-être
01:22:03 le temps pour une question ou pas ?
01:22:05 - Stéphane qui nous appelle
01:22:07 de Marseille, bonjour Stéphane. - Stéphane, on vous écoute Stéphane.
01:22:09 - Une minute s'il vous plaît. - Oui, bonjour
01:22:11 André Bercoff, bonjour M. Delval.
01:22:13 - Bonjour. - Alors je lis
01:22:15 effectivement depuis longtemps avec
01:22:17 le cas 2005, la Turquie
01:22:19 dans l'Europe,
01:22:21 c'était un très beau livre. - Merci.
01:22:23 - Ma question, ma question,
01:22:25 j'ai regardé le rapport parlementaire
01:22:27 sur les renseignements qui est sorti il n'y a pas très longtemps
01:22:29 et je me rends compte qu'en fait on parle
01:22:31 des fréristes, etc.
01:22:33 Ce que je me rends compte
01:22:35 c'est qu'on peut pas nommer dans ce genre de
01:22:37 rapport une religion
01:22:39 par exemple, parce qu'on tomberait sous le coup de la loi
01:22:41 où on délignerait clairement
01:22:43 certaines choses. Donc je me demandais
01:22:45 comment les choses pouvaient changer quand même les rapporteurs
01:22:47 de ce genre de rapport n'osent pas,
01:22:49 j'ai l'impression qu'ils n'osent pas, aller
01:22:51 trop loin dans la conclusion. Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:22:53 - Ah ben ils n'osent pas. - Très rapidement.
01:22:55 - Oui, ils n'osent pas trop parce que
01:22:57 la république elle est laïque, elle ne doit pas s'immiscer
01:22:59 dans les cultes et c'est vrai que
01:23:01 quand on dénonce des mouvements islamistes, on peut pas dire
01:23:03 l'islam. Et ça c'est assez légitime.
01:23:05 Par contre, on pourrait quand même désigner
01:23:07 les frères musulmans, l'islamisme
01:23:09 radical, l'islamisme politique,
01:23:11 les califalistes, on pourrait désigner le milliguluge
01:23:13 turc qui est en train de faire une sorte
01:23:15 d'OPA sur l'islam européen
01:23:17 en collaboration avec les frères musulmans.
01:23:19 On peut nommer les organisations, moi j'ai nommé dans mon
01:23:21 livre les 5 pôles de la
01:23:23 ré-islamisation qui cherchent à désassimiler
01:23:25 nos concitoyens. - Votre livre
01:23:27 met les mots MOTS sur ces mots
01:23:29 MUX, c'est pour ça qu'il faut le lire
01:23:31 et prenez le temps de le faire.
01:23:33 - Merci Alexandre Delval d'avoir été avec nous.
01:23:35 On rappelle ce livre "Vers un choc global
01:23:37 la mondialisation dangereuse" c'est publié
01:23:39 chez l'Artilleur avec Jacques Sopelsa
01:23:41 tout de suite c'est Brigitte Aysté.

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