• il y a 9 mois
Le PDG de Système U était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 16 janvier 2024. 

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00:00 Bonjour Dominique Schellscher.
00:02 Bonjour.
00:03 Dernière ligne droite pour les négociations commerciales,
00:06 elles se sont achevées cette nuit avec les PME,
00:09 elles continuent jusqu'à la fin du mois avec les multinationales.
00:11 Est-ce que vous pouvez déjà nous dire si les clients vont pouvoir avoir le sourire dans vos rayons prochainement,
00:17 parce que les prix vont baisser ?
00:19 Oui, il y a des signes positifs et intéressants.
00:22 Mais tout d'abord je voudrais dire qu'effectivement on s'est mis d'accord dans la nuit sur les derniers dossiers.
00:27 Moi je voudrais saluer les équipes et les industriels qui ont joué le jeu de cette première phase effectivement de négociation.
00:34 Il y aura des baisses de prix.
00:35 Juste attendez, ça veut dire que jusqu'à la dernière minute vous négociez des prix,
00:39 vous avez encore obtenu des choses dans la nuit ?
00:41 C'est la tradition dans notre métier.
00:43 Le dernier jour, on a travaillé tout le week-end,
00:47 on a travaillé encore cette nuit pour boucler les derniers dossiers.
00:50 L'essentiel était fait, mais il y a toujours des discussions de dernière minute,
00:53 mais ça a toujours été comme ça.
00:54 Et donc oui, à votre question, il y aura des baisses de prix dans un certain nombre de produits qu'on peut citer.
00:59 Les pâtes vont baisser, les chips vont baisser, le café arabica,
01:03 les produits à base de papier par exemple, comme les couches vont baisser.
01:07 Dans quelle proportion ?
01:09 Dans quelle proportion ? Très variable d'un produit à l'autre.
01:11 Mais par exemple, je vous le dis aussi, il y a une autre catégorie de produits qui baissent depuis plusieurs mois.
01:17 Nous, depuis l'été, ce sont les produits à notre marque, la marque distributeur, la marque U.
01:21 Là, je peux vous donner des exemples précis. Par exemple, les couches, j'ai cité les couches.
01:25 Les couches à la marque U, le paquet de 70 a baissé de 1,49€ le paquet.
01:30 Donc, il y a des choses significatives.
01:32 Les spaghettis 500g, -10 centimes.
01:34 Le café moulu arabica U, -27 centimes.
01:37 Et ça, c'est la marque distributeur, mais vous êtes en négociation.
01:40 La négociation, est-ce qu'elle a été positive ?
01:42 Est-ce que les prix vont baisser avec les autres marques ?
01:45 Oui, c'est les mêmes exemples.
01:47 Mais, globalement, le mot d'ordre ce matin, c'est qu'on arrive à la sortie de cette première campagne à une stabilité des prix.
01:54 Donc, il y aura quelques baisses. Globalement, c'est une stabilité.
01:58 Donc, vous n'avez pas cassé l'inflation, comme le dit Michel-Edouard Leclerc.
02:02 Lui, il dit "moi, j'ai cassé l'inflation".
02:04 Ecoutez, il y a des contraintes extrêmement fortes sur les entreprises.
02:08 On a essayé de les traiter avec discernement, et particulièrement là, s'agissant de PME.
02:13 On a toujours dit, moi, j'ai toujours dit qu'on ne reviendrait pas aux prix d'avant la guerre en Ukraine.
02:19 C'est le cas, quand j'annonce une stabilité.
02:21 Mais, par contre, on peut aussi dire, et je viens de vous le dire, qu'il y aura des baisses de prix, là où les matières premières ont baissé.
02:28 C'est de l'ordre de 20% sur les prix alimentaires en deux ans.
02:32 Donc, ça, de toute façon, malheureusement pour les clients, pour les consommateurs, c'est acquis.
02:37 On ne reviendra pas en arrière.
02:39 On ne reviendra pas en arrière, globalement.
02:41 Par contre, ce qu'il faut faire maintenant, c'est qu'il y a de la variation des cours de matières premières.
02:47 Donc, c'est pouvoir continuer à répercuter des baisses quand il y en a.
02:50 Et c'est ça, le travail des négociations, en fait.
02:52 C'est ça que nos acheteurs ont essayé de faire ces derniers jours, cette nuit encore, sur un certain nombre de matières.
02:58 Et moi, je plaide depuis un certain temps pour qu'en fait, on ne soit pas enfermé dans une période de négociation que de deux mois et demi, en gros, là.
03:06 Mais qu'on puisse négocier toute l'année pour au plus vite, justement, répercuter les baisses.
03:10 Vous parliez des baisses. La première phase de négociation, ça a été avec les PME.
03:16 Mais il reste encore les multinationales. C'est plus difficile de négocier avec les multinationales ?
03:21 Oui, le gros morceau est devant nous. Il nous reste 15 jours.
03:24 Je peux vous dire ce matin qu'on a des accords sur à peu près 20% des dossiers.
03:29 Donc, c'est très peu, à 15 jours de l'issue.
03:32 Mais je peux aussi dire, et vraiment, je le souligne, il y a des demandes déraisonnables du côté d'un certain nombre de grands industriels.
03:40 C'est quoi, des raisonnables ? C'est des hausses injustifiées ?
03:43 Des demandes de hausses qu'on nous formule, qu'on ne comprend pas, que dans la discussion, on n'arrive pas à s'expliquer.
03:49 Parce qu'il y a déjà eu une hausse importante sur ces mêmes entreprises l'année dernière et qu'elles reviennent avec une demande à +8, +10, +12.
03:57 Vous ne les comprenez pas, mais vous les expliquez un peu quand même. C'est quoi ?
04:00 C'est lié à quoi ? C'est l'exigence des actionnaires, de ces grands fournisseurs ?
04:05 Dans un certain nombre de cas, il y a des choses qui sont justifiées.
04:08 L'électricité a augmenté, les salaires ont augmenté, certaines matières premières restent tendues.
04:14 Le sucre, à court terme, reste tendu, le cacao, c'est tendu. Donc, il y a des choses qui s'expliquent.
04:19 Mais après, vous avez raison, chez les plus grandes entreprises, dans le cas des multinationales,
04:24 il y a un interlocuteur supplémentaire qui s'appelle l'actionnaire qui atteint une rentabilité.
04:28 Et incontestablement, il y a probablement aussi DRC Demand, ce type d'attente-là auquel ils cherchent à répondre.
04:36 Quels sont les marques qui vous demandent des augmentations, clairement, qui ne jouent pas le jeu de la négociation ?
04:42 Écoutez, ce sont toujours les mêmes. Ce sont des grands industriels plutôt internationaux, pas forcément des Français.
04:48 Des grandes multinationales dont les sièges sont à l'étranger.
04:51 Vous ne voulez pas les citer ?
04:52 Non, parce que c'est toujours les mêmes et on fera le bilan précis.
04:56 Parce qu'il y en a d'autres qui ne viennent pas. Parce que, par exemple, chez Carrefour, il y a même carrément dans les rayons,
05:00 des marques qui sont déréférencées et qui ont dit "ce produit a disparu du magasin parce que le prix était trop cher".
05:06 Oui, mais nous le faisons aussi chez System U. La marque, en l'occurrence, à laquelle vous pensez à l'instant...
05:11 C'était Pepsi, je leur dis.
05:12 Voilà. En fait, nous avions nous-mêmes déréférencé l'essentiel des produits Pepsi l'année dernière,
05:19 à la campagne de négociation l'année dernière. Cette année, j'en suis pas encore là, chez U.
05:24 Je ne l'exclus pas avec l'un ou l'autre, mais on le saura dans 15 jours.
05:27 Mais vous avez l'impression que ça marche, ça ? Parce que visiblement, vous l'avez fait l'année dernière
05:31 et les négociations sont toujours aussi difficiles avec Pepsi, notamment.
05:34 Ça fait quand même résonner différemment. Et surtout, la nouveauté qui est très intéressante sur ce sujet-là,
05:39 c'est que dorénavant, on a le soutien de nos consommateurs.
05:42 Moi, je suis beaucoup sur le terrain, en magasin. Je discute, les gens m'arrêtent et discutent.
05:47 Et ils adorent parler de ces sujets-là. Ils nous soutiennent par rapport à ces arrêts de produits.
05:51 Avant, quand le produit manquait, oui, mais que se passe-t-il ? J'ai besoin de mon produit.
05:55 Maintenant, quand on leur explique que c'est pour défendre leur pouvoir d'achat,
05:58 ils nous disent "Vous avez raison, continuez à vous battre pour notre pouvoir d'achat". Ils ont raison.
06:02 En parlant de pouvoir d'achat, le ministre de l'Agriculture, Marc Feneau, vous a invité, vous, distributeur,
06:07 à ne pas acheter la matière première agricole ailleurs qu'en France. Vous avez suivi ce conseil ?
06:13 Mais bien sûr, Systeme U particulièrement, notre marque de fabrique à nous, c'est de défendre le monde agricole français,
06:20 particulièrement sur nos produits. 80% de nos produits U sont fabriqués par des PME françaises avec de la matière première française.
06:27 Et ça, on va continuer à le défendre. Et on se refuse, par exemple, à importer, comme le font certains de mes confrères,
06:33 du beurre européen. Le beurre à la marque U restera français. Et je vous l'affirme avec beaucoup de force.
06:39 Vous disiez tout à l'heure votre volonté de pouvoir négocier toute l'année. Ce n'est pas la position de Bruno Le Maire,
06:44 le ministre de l'Economie, qui dit "attention, si on fait ça, on va mettre en danger les agriculteurs, les producteurs".
06:49 Vous l'entendez, ça ?
06:50 On négocie dans le cadre d'une loi qui nous oblige à sanctuariser ce qu'on appelle la part de matière première agricole.
06:56 On n'a pas le droit de la discuter. Quand elle nous est présentée, on l'accepte, etc. Donc ça, de toute façon, c'est la loi.
07:02 On s'engage et on le respecte. Donc on est sécurisé par rapport à ça. Moi, je pense que sur ce sujet, il faut continuer à discuter.
07:09 Je pense qu'il y a plus d'intérêt aujourd'hui, en période de volatilité des cours, à pouvoir discuter toute l'année et à répercuter plus vite.
07:15 Il faut qu'on continue à en parler.
07:17 Quitte à mettre en permanence la pression sur les producteurs.
07:19 Mais non, mais ce n'est pas ça. Je vais vous dire. Moi, je pense au contraire que cette période qui nous oblige en deux mois et demi,
07:26 trois mois à discuter, met plus de pression que si on discutait plus tranquillement toute l'année, comme on le fait sur les marques distributeurs,
07:33 où c'est beaucoup plus détendu.
07:35 Dominique Schellcher, le PDG du groupe System U. Vous êtes avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
07:38 On laisse passer le Fil Info. On vous retrouve dans une minute, 8h41. Maxime Glorieux.
07:42 Elle veut faire oublier la polémique. Amélie Oudéa Castera se rendra en fin de matinée à l'école publique Littré,
07:48 d'où elle avait retiré son enfant pour le transférer dans le privé en raison d'heures non remplacées.
07:54 Une version contredite sur France Info par la Fédération de parents d'élèves.
07:58 La réaction d'Emmanuel Macron à suivre ce soir lors d'une grande conférence de presse.
08:03 Des pluies verglaçantes et de la neige attendue dans 18 départements placés en vigilance orange à partir de ce soir, 22h.
08:10 Une diagonale de la Manche jusqu'à Belfort en passant par l'Île-de-France ou encore la Haute-Marne.
08:16 Vigilance étendue demain à toute la moitié nord.
08:19 L'une des quatre divisions israéliennes a quitté hier la bande de Gaza. La phase intensive de la guerre doit bientôt prendre fin,
08:26 d'après le ministère de la Défense israélien. Les Nations Unies appellent une nouvelle fois un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
08:33 Les Français jouent ce soir leur qualification pour le tour principal à l'Euro de Handball.
08:38 Les Bleus affrontent l'Allemagne. Coup d'envoi 20h30.
08:44 France Info. Le 8.30 France Info. Jérôme Chapuis. Salia Braklia.
08:51 Et le PDG du groupe Système U, Dominique Schellcher, vous nous parliez du cadre légal que vous souhaitiez voir évoluer pour pouvoir négocier tout au long de l'année.
08:58 Il y a une autre loi qui va entrer en vigueur au mois de mars, ça s'appelle la loi d'escrozaille.
09:02 Proposition des députés sur laquelle la grande distribution demandait un moratoire.
09:08 Pourquoi ? Parce que cette loi prévoit de limiter les promotions sur un certain nombre de produits d'hygiène.
09:14 Vous parliez tout à l'heure de la baisse assez forte de certains produits comme les couches pour les bébés.
09:20 Est-ce que l'entrée en vigueur de cette loi, début mars, va remettre en cause les baisses sur ces produits ?
09:27 Les baisses des produits du prix au quotidien, non.
09:31 Puisque ça, c'est dans le cadre des négociations. Ce que la loi va remettre en cause, c'est le niveau de promotion qu'on peut faire sur ces produits d'hygiène, d'entretien, etc.
09:40 On va être limité à 34% de réduction de prix sur ces produits-là, comme on l'est aujourd'hui sur l'alimentaire.
09:49 Ce qui est déjà pas mal, mais en fait, ce qu'on dit, pourquoi on a demandé un moratoire ? C'est un peu collectif.
09:54 C'est parce que ça arrive au mauvais moment. Il y a vraiment un sujet de pouvoir d'achat, on va en parler.
09:59 Et ça arrive au mauvais moment. On n'est pas contre l'idée complète d'un moment qui ait des limites, mais cette année, c'est compliqué.
10:09 Le pouvoir d'achat, préoccupation première des Français, une inflation aussi forte dans l'alimentaire, on n'en avait pas connu depuis très longtemps, ces deux dernières années.
10:17 Est-ce que vous avez vu, effectivement, le comportement des Français changer, face à l'alimentation particulièrement ?
10:23 Mais jamais le comportement des Français depuis 25 ans que je fais ce métier n'a autant changé.
10:29 Et je pense d'ailleurs qu'en partie, ce changement de comportement est durable.
10:33 Donc tout d'abord, on peut rappeler le premier phénomène, c'est que les gens achètent beaucoup moins de non-alimentaires, bazar et textiles, pour se consacrer à l'alimentaire.
10:42 Ensuite, deuxième temps, c'est plus tendu pour les produits frais traditionnels.
10:46 On en achète moins parce que c'est cher dans le panier, les fruits et légumes, ce qui peut d'ailleurs poser un problème de santé publique.
10:51 Raison pour laquelle, par exemple, on fait chez nous des fruits et légumes à prix coûtant chaque semaine, qui sont très appréciés.
10:58 Point suivant, c'est moins d'achats de grandes marques au profit de la marque distributeur.
11:03 Et là, on a notre fameuse opération 150 produits à prix coûtant, qui était le panier anti-inflation de l'année dernière, qu'on prolonge cette année, très important et très apprécié.
11:12 Et dernière vague, c'est des arbitrages.
11:15 Aujourd'hui, il y a des gens qui nous disent "avant, je faisais entrée, plat, fromage, dessert. Aujourd'hui, je fais un plat. J'ai sauté le fromage et voire j'ai sauté le dessert".
11:24 On en est là pour un certain nombre de Français.
11:26 Cette retenue-là, vous la voyez aussi en période comme les soldes, par exemple ?
11:31 Les soldes sont plutôt, je dirais, plutôt moroses pour l'instant.
11:36 Voilà, mais parce que ces produits-là ne sont plus devenus prioritaires.
11:40 Et prenons l'exemple du textile. Le changement de comportement, c'est quoi ?
11:43 C'est par exemple, j'achète moins de produits de textile neuf au profit de produits d'occasion, qui sont très bien, notamment pour les enfants.
11:50 Comme les jouets de Noël, on en a acheté beaucoup plus d'occasion parce que ça fait très bien l'affaire.
11:55 C'est bon pour la planète et bon pour le pouvoir d'achat.
11:57 La grande distribution, c'est un poste d'observation. Est-ce que certains Français, de là où vous êtes, vous voyez qu'ils sont tombés dans la pauvreté ?
12:07 Moi, ce qui me préoccupe particulièrement cette année, enfin depuis deux ans, c'est la situation particulière des classes moyennes.
12:14 Pour moi, ce sont elles aujourd'hui qui sont les plus touchées. Je prends l'exemple.
12:18 Moi, on est l'enseigne des territoires. On est présent dans beaucoup, dans des villes de moins de 5 000 habitants.
12:24 Quand vous êtes à la campagne, vous avez une, deux, trois voitures, vous avez deux, trois enfants.
12:29 Vous devez prendre votre voiture, vous payez le carburant tous les jours pour ça.
12:33 Le budget alimentaire est important dans la famille. Ces gens-là sont particulièrement impactés et en même temps n'ont aucune aide, n'ont pas d'aide sociale, n'ont rien.
12:42 Et eux ont vraiment le sentiment, et je peux vous dire, je parle beaucoup avec eux, d'être un peu les victimes de cette période inflationniste extrêmement forte et il faut les accompagner.
12:52 Mais quand vous voyez le gouvernement qui a décidé de renoncer complètement, ça y est, c'est définitif, aux chèques alimentaires,
12:58 jugés trop complexes à mettre en œuvre, trop chers aussi pour les finances publiques. Vous le comprenez, ça ?
13:03 Alors, je pense qu'il faut aider de manière ciblée tous les Français qui le méritent, mais de manière ciblée,
13:09 parce que d'un autre côté, je suis chef d'entreprise, je vois bien le déficit des comptes publics et je comprends aussi que le gouvernement soit limité dans ses moyens d'action
13:18 et qu'il ne puisse pas tout faire. Mais par contre, rester à l'écoute et trouver des solutions pour ces gens-là.
13:24 D'ailleurs, j'observe que le nouveau Premier ministre a très rapidement pris la parole sur ce sujet des classes moyennes.
13:30 Et ça, je trouve que c'est un axe important et qu'il faut écouter ces Français-là qui, je trouve, souffrent particulièrement en ce moment.
13:37 Vous parliez de santé publique, on parlait du comportement des Français qui changeaient face à l'inflation.
13:42 Il y a une filière qui souffre particulièrement, c'est le bio. Est-ce que c'en est fini, du bio ?
13:47 Non, ça n'est pas fini. C'est un cycle bas pour le bio, bien évidemment, avec un recul des ventes à deux chiffres l'année dernière,
13:53 C'est pas un cycle bas, c'est une crise.
13:55 C'est une crise incontestablement, mais chez eux, on persévère, on ne réduit pas l'espace alloué aux produits bio.
14:02 Et par contre, on donne même des signes. La semaine dernière, je peux vous le dire, j'ai signé un contrat qu'on appelle "Tripartite"
14:08 avec une coopérative d'agriculteurs bio, avec un metteur en bouteille, un industriel français, plus nous, donc une signature à trois.
14:16 On a signé un contrat de cinq ans avec ces producteurs de lait bio pour leur assurer des quantités dans la durée.
14:22 C'est 22 millions de litres de lait bio par an pour leur donner un signe de soutien, un signe d'encouragement.
14:28 Quand on signe un contrat sur cinq ans, c'est exceptionnel. Ils peuvent aller voir le banquier et dire "prêtez-moi de l'argent pour continuer à investir".
14:35 Mais vous avez toujours autant d'interlocuteurs, il n'y en a pas qui ont disparu, des producteurs bio ?
14:38 C'est difficile. Il y en a plein qui se posent des questions. Il y en a qui ont des difficultés parfois à écouler des produits.
14:44 Donc nous, on considère que notre responsabilité à ce moment-là, c'est de continuer à soutenir la filière dans le lait, dans le porc, par exemple,
14:51 à trouver des solutions les meilleures possibles pour tenir parce qu'à un moment, ça va redémarrer.
14:56 Et d'ailleurs, dans certaines chaînes bio pures, c'est en train un peu de redémarrer.
15:01 Dans le pouvoir d'achat, il y a des dépenses contraintes. L'électricité en fait partie. Dominique Schellcher, l'électricité qui pourrait augmenter jusqu'à 10 % uniquement du fait de taxes le 1er février prochain.
15:13 Est-ce que vous faites partie de ceux qui disent "stop, pas d'augmentation" ?
15:17 Non, mais bien sûr, c'est compliqué. Alors, il y a deux choses. Du côté des Français, c'est très lourd quand les Français à l'automne ont reçu leur nouveau calendrier de prélèvement mensuel sur l'électricité.
15:30 Mais là, on a eu énormément de retours. C'est trop lourd, etc. Et là, la conséquence de ça, c'est l'arbitrage sur l'alimentaire.
15:37 Le budget alimentaire n'a jamais été autant arbitré en raison de toutes ces dépenses contraintes fortes que tu subis. Les abonnements, le transport, le carburant, etc.
15:49 Et là, c'est une décision politique. C'est une question de "est-ce qu'on applique la hausse des taxes ou pas ?" Donc, c'est le gouvernement qui décide. Vous avez envie de dire au gouvernement "évitez cette augmentation" ?
15:58 Il faut faire très attention parce que ça va mettre encore beaucoup de pression sur un certain nombre de Français.
16:03 Par contre, je vais vous dire autre chose. Du côté du monde des entreprises, nous-mêmes, on consomme beaucoup d'électricité. On a renforcé comme jamais l'année dernière notre sobriété énergétique.
16:13 Et en gros, on a diminué de 10 % notre consommation électrique. Donc, c'est considérable pour trouver, nous aussi, des sources d'économie.
16:22 Parce que c'est important. Si les prix de l'électricité augmentent, ça entre dans le coût de fabrication d'un certain nombre de produits. Ça peut faire repartir l'inflation ?
16:29 Absolument. Mais vous savez, depuis maintenant 2 ans, depuis presque 5 ans avec le Covid, on va quasiment de crise en crise, de surprise en surprise.
16:38 Ce qui impacte ce monde de la consommation, ce monde des prix. Donc, moi, je ne fais plus aucun pronostic. Mais oui, vous avez raison.
16:44 C'est le type de données qui peut impacter, évidemment, les prix en rayon au bout du compte.
16:49 Dominique Schellcher, PDG de System U, est avec nous jusqu'à 9h sur France Info. On vous retrouve juste après le Fil Info 8h50. Maxime Glorieux.
16:58 Le cyclone Belal arrive sur l'île Maurice après son passage à la Réunion. Bilan 1 mort et 1/3 des foyers privés d'électricité des agents.
17:07 Aenedis, des sapeurs-pompiers, sont à bord dans deux avions de la sécurité civile. Atterrissage prévu dans l'après-midi avant la visite demain de Gérald Darmanin.
17:16 Vers des baisses de prix dans les rayons sur certains produits comme les pâtes, le café ou encore les couches.
17:22 Confirmation sur France Info du directeur général de Système U, Dominique Schellcher, qui constate des signes positifs au lendemain de la fin des négociations commerciales entre la grande distribution et les industriels.
17:34 Donald Trump conforte son statut de favori pour la candidature des Républicains à la présidentielle américaine.
17:40 Et ce, grâce à sa large victoire à la première primaire, loin devant le deuxième, Ron DeSantis, et la troisième, Nikki Haley.
17:48 Les Etats-Unis, où les séries Succession et The Bear ont triomphé lors des Emmy Awards, les récompenses de la télévision américaine.
17:55 Six trophées chacune. Une cérémonie avec 4 mois de retard en raison de la grève à Hollywood.
18:01 *Générique*
18:27 D'abord, j'adresse un grand message de solidarité à tous mes collègues, patrons de magasins sur place, à toutes leurs équipes, à la population réunionnaise.
18:34 Les infos que j'avais hier matin, c'est pas de grosse catastrophe du côté des magasins U.
18:39 Mais on attend encore des informations, mais c'était plutôt rassurant hier. Je suis plus inquiet ce matin pour l'île Maurice, où nous avons 5 magasins également.
18:47 Et là, j'attends des informations. Les images sont encore plus presque plus spectaculaires, notamment en termes d'inondation.
18:54 Absolument, à l'île Maurice. Donc là, j'aurai des informations en sortant de ce studio.
18:58 On dit d'ailleurs que ces événements climatiques excessifs qui touchent aujourd'hui la Réunion, mais qui touchent aussi, bien sûr, la métropole, il va y en avoir de plus en plus.
19:08 Vos magasins, ils sont particulièrement exposés. Ça fait ça aussi augmenter vos coûts, notamment les assurances ?
19:14 Absolument, vous avez parfaitement raison. Il est de plus en plus difficile de trouver des assureurs, de trouver des assureurs à des bonnes conditions,
19:24 même pour assurer des activités comme les nôtres, qui sont stables, plutôt solides.
19:29 Ce sont des discussions de plus en plus ardues parce qu'elles sont confrontées, les assurances, à une augmentation de coûts par rapport à tous ces risques qui se multiplient.
19:37 Donc, c'est un vrai sujet. Mais nos magasins sont après impactés.
19:40 Quand il y a une inondation forte dans le nord, par exemple, il y a eu des impacts.
19:45 Les tempêtes du mois de novembre ont fortement impacté nos magasins bretons.
19:49 Vous mettez combien de temps pour remettre le magasin sur pied ?
19:52 Tout dépend de la gravité de l'impact. Mais quand il y a des travaux à faire, ça peut durer après plusieurs semaines pour rétablir un magasin.
20:00 Donc oui, c'est des choses qu'on prend en compte, y compris après sur la construction, pour faire des choses plus solides.
20:05 Dominique Schellcher, la semaine prochaine s'ouvre le procès de l'attentat de Trèves, cet attentat qui a eu lieu dans l'un de vos magasins, un Super U.
20:12 Quatre morts, dont le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. Le terroriste, lui, est mort aussi.
20:17 Mais sept personnes de son entourage comparaîtront devant la cour d'assises spéciale de Paris. Vous y serez à ce procès ?
20:24 Je serai présent à certains moments pour témoigner de tout le soutien de notre enseigne, de Système U, aux victimes, à leurs familles,
20:34 tout particulièrement évidemment les collaborateurs du magasin, mais l'ensemble des victimes.
20:40 Chez U, il y a un avant et un après, 23 mars 2018, très clairement.
20:46 Depuis les événements, nous n'avons cessé de soutenir matériellement, psychologiquement, les victimes tout particulièrement.
20:54 Il faut continuer à leur apporter notre soutien. C'est un moment qui va évidemment raviver tout ça et tous ces gens ont besoin de soutien et de notre présence.
21:03 Parce que près de six ans après, le traumatisme reste présent, notamment dans ce magasin de Trèves ?
21:09 Bien évidemment. Alors, un certain nombre de collaborateurs de ce magasin ont choisi de changer de vie professionnelle parce que ça a été trop marquant.
21:18 Il y a beaucoup qui sont partis, mais le traumatisme reste là.
21:21 Et je peux vous dire que nous, au sein du groupe, on a complètement justement changé notre vision des événements traumatiques.
21:28 Quand vous avez 73 000 collaborateurs, 1700 magasins, toutes les semaines, il se passe quelque chose.
21:33 Bien heureusement, pas aussi grave et dramatique que ce qui s'est passé à Trèves, mais il y a des événements et donc on accompagne maintenant.
21:40 Mais en quoi ça a changé ?
21:41 Nous avons par exemple aujourd'hui une psychologue, elle est même docteur en psychologie au sein de System U,
21:47 qui immédiatement après un événement traumatique, par exemple le décès d'un client en magasin, ça c'est terrible, ça arrive régulièrement.
21:53 Ça peut arriver.
21:54 Ça peut arriver. Eh bien, on accompagne les gens et il faut réagir tout de suite.
21:58 Et la grande leçon qu'on tire de ça, c'est qu'il faut réagir tout de suite pour accompagner les gens immédiatement,
22:03 pour que ça laisse, je dirais, le moins de traces psychologiques possibles.
22:07 Le gendarme Arnaud Beltrame avait pris la place d'otage d'une des hôtesses de Caisses, Julie Grand, qui d'ailleurs témoigne ces jours-ci.
22:17 Vous avez pris de ces nouvelles récemment ?
22:20 Bien sûr. Comment dire, notre psychologue est en relation régulière. Après, chacun fait son parcours et à un moment veut avancer aussi.
22:32 Et donc, à un moment, les choses évoluent. Mais il y a encore eu un contact, par exemple, je sais, entre la directrice du magasin, qui est toujours la même personne.
22:40 Elle n'a pas changé, elle est toujours là.
22:42 Elle est toujours là, absolument. J'ai pu lui parler hier soir au téléphone et elle a eu un contact avec, par exemple, Julie, je sais, la semaine dernière.
22:49 Qu'est-ce qui fait que la directrice du magasin a souhaité rester ? Elle vous a dit pourquoi elle a voulu rester ?
22:57 Alors, ça s'est passé de la manière suivante. C'était un autre patron et elle était la directrice.
23:03 Et en fait, la belle histoire, je dirais, derrière l'épouvantable, c'est que la directrice a racheté le magasin de son patron, qui lui est parti.
23:11 Et donc, la directrice qui était là à l'époque a repris ce magasin. C'est son pays, c'est son territoire.
23:17 Elle y est attachée et donc, elle continue à exploiter ce magasin avec ce souvenir là, évidemment.
23:24 Il nous reste une petite minute, Dominique Schellcher, pour un débat complètement différent.
23:29 Il se trouve que cette semaine commence le Forum économique de Davos.
23:34 Et il y a un débat qui porte, un débat public, qui porte sur le niveau des impôts.
23:39 Taxez-nous, taxez-nous les riches, taxez-nous maintenant.
23:42 C'est l'appel d'une centaine de grandes fortunes internationales à Davos.
23:46 Est-ce qu'ils ont raison aujourd'hui ? Est-ce que le niveau d'imposition des plus grandes fortunes aujourd'hui dans le monde est suffisant ?
23:55 Écoutez, moi, je ne suis pas dans cet univers là du tout. Nous, on est une coopérative de PME.
24:00 Et nous, on a plutôt une autre lecture des choses. C'est que le niveau d'imposition en France par rapport au reste du niveau d'imposition européen est plus élevé.
24:10 Et que donc, à un moment, il faut trouver des solutions pour, à terme, baisser le niveau d'imposition en France.
24:15 Moi, j'ai plutôt cette lecture là. Le sujet des riches et des ultra-riches, ce n'est pas un sujet qui est le mien.
24:21 C'est un sujet marginal par rapport au sujet plus large du niveau d'imposition, notamment des classes moyennes dont vous parlez.
24:29 Particulièrement, mais aussi des entreprises. Je parle par exemple des impôts sur les entreprises.
24:35 Quand on compare ce qui se passe en France par rapport au reste de l'Europe, on est plus élevé.
24:39 Et à terme, pour la compétitivité des entreprises, c'est important qu'on ait la même que d'autres pays européens.
24:45 Dominique Schellcher, le PDG de Systemu, était l'invité de France Info ce matin. Merci d'avoir été avec nous dans ce studio.

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