• il y a 9 mois

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00:00 (Générique)
00:08 Vous êtes sur le plateau des informés, le rendez-vous de décryptage de l'actualité de France Info, à la télévision Canal 27 et à la radio tous les matins avec notamment Renaud Delis.
00:16 Bonjour mon chef Renaud. - Oui, bonjour Jean-Rémy.
00:18 - Et avec ce matin autour d'un table Sophie Dravinel, journaliste politique au Figaro. - Bonjour.
00:23 - Bonjour Sophie. À vos côtés Emmanuel Kessler, directeur des rédactions de Capital.
00:27 On parlait européenne avec, il y a quelques instants, la tête de liste LR pour les européennes, François-Xavier Bellamy.
00:32 On va continuer de parler des européennes. Le scrutin de tous les dangers pour les Républicains, Renaud.
00:37 - Et oui, comment exister lors de ces élections européennes et au-delà d'ailleurs pour la droite.
00:41 Pour LR, dès lors qu'elle est en quelque sorte la droite prise en sandwich entre d'un côté le Rassemblement National,
00:48 la liste d'extrême droite conduite par Jordan Bardella qui caracole en tête des sondages,
00:52 et puis de l'autre côté par la majorité macroniste avec ce remaniement gouvernemental qui penche clairement à droite
01:00 et qui a d'ailleurs rallié un certain nombre de personnalités issues de la droite dont Catherine Vautrin et Rachida Dati.
01:06 Est-ce qu'effectivement la droite peut encore peser lors de ce scrutin ?
01:10 Voici ce qu'on disait il y a un instant sur ce plateau.
01:13 François-Xavier Bellamy qui est député européen sortant de LR.
01:17 Il était tête de liste de LR il y a cinq ans en 2019 pour les Européennes et il remet ça cette année.
01:23 - Le travail que nous faisons pour faire entendre la voix des Français,
01:26 même si c'est vrai nous sommes aujourd'hui au Parlement européen moins nombreux que nous ne l'avons été,
01:30 ce travail, personne d'autre ne le fait, personne d'autre.
01:33 Pas l'ERN qui en réalité est aux abonnés absents et qui n'a aucun résultat à faire valoir
01:38 malgré le fait qu'il ait gagné la dernière élection européenne, mais pas non plus la Macronie.
01:43 Sauf qu'aux dernières élections européennes, François-Xavier Bellamy,
01:47 qui avait été estimé pendant toute la campagne autour de 12 à 13% d'attention de vote dans les sondages,
01:51 il avait fini à 8%.
01:54 Aujourd'hui il est estimé autour de 8%.
01:56 Y a-t-il un risque pour la droite de finir en dessous du seuil de 5% ?
02:00 Rappelons que ce seuil de 5% est indispensable pour avoir des élus au Parlement européen.
02:04 - Oui, en dessous de 5%, pas d'élus.
02:06 Sophie de Ravinel, journaliste au Figaro, à votre avis,
02:09 quelle est votre compréhension de la stratégie des Républicains
02:12 reconduire François-Xavier Bellamy comme tête de liste ?
02:14 - Eh bien c'est la stabilité. C'est la stabilité face à la menace, effectivement.
02:18 Et puis c'est celui qui peut se targuer d'un bilan, quand même,
02:22 et qui peut réussir à affronter la Macronie et de montrer les incohérences,
02:27 dira-t-il sans doute pendant sa campagne, d'un groupe qui a été écartelé entre des figures,
02:32 il est vrai, parfois très différentes, en matière d'énergie par exemple.
02:37 Et ça c'est un point important, c'est-à-dire que c'est cette stabilité sur laquelle il mise,
02:41 parce que finalement, François-Xavier Bellamy a été sauvé par le score,
02:45 non pas son score relativement faible, effectivement, de 2019,
02:48 mais par celui épouvantable de Valérie Pécresse à la présidentielle.
02:51 Et je vous le rappelle, c'était 4,5%.
02:54 Et donc si jamais Valérie Pécresse avait été au-dessus largement, autour de 11-12%,
03:01 là, François-Xavier Bellamy n'aurait sans doute pas pu repartir.
03:03 Mais paradoxalement, son score a été faible en 2019,
03:07 mais il apparaît fort avec Valérie Pécresse,
03:09 et il apparaît comme une valeur sûre dans un parti qui a besoin de se retrouver autour de ses fondamentaux.
03:16 Se retrouver autour de ses fondamentaux, parce qu'Emmanuel Kessler,
03:18 aujourd'hui, Les Républicains, le parti LR, est en bien piteux état.
03:23 Oui, parce que le dernier coup de pilon a été porté par Emmanuel Macron avec l'arrivée...
03:29 Avec le remaniement.
03:30 Avec le remaniement, puisque l'arrivée, la stratégie de pilonnage des deux grands partis historiques de gouvernement
03:38 fonctionne encore dans la tête d'Emmanuel Macron, avec le débauchage de Rachida Dati.
03:42 Et c'est vrai que pour les électeurs LR, on voit bien qu'une partie d'entre eux pourrait aller vers le Rassemblement National,
03:50 qui est caracole aujourd'hui en tête des sondages.
03:54 Une autre pourrait être tentée aussi par rejoindre le camp des macronistes.
04:00 Donc il y a une vraie prise en étau du parti des Républicains.
04:08 Et par ailleurs, il y a un risque au niveau européen, cette fois, d'une forte montée de l'extrême droite à l'échelle européenne,
04:16 avec un risque de forte baisse d'influence pour ce qu'on appelle le Parti Populaire Européen.
04:21 Ce groupe qui a longtemps fait l'histoire du Parlement européen.
04:26 C'est un des blocs majeurs qui peut se trouver fragilisé fortement à l'issue de ces élections.
04:32 On va revenir évidemment sur cette question des élections européennes et des dynamiques qui vont se jouer,
04:35 notamment autour ou pas de la droite avec Rododély.
04:39 On se retrouve dans un instant juste après le Fil info. 9h10, Damien Mestre.
04:42 Le verdict attendu aujourd'hui dans l'affaire Théo, des peines de trois mois à trois ans de prison,
04:47 avec sursis, ont été requises hier à l'encontre des trois policiers accusés d'avoir mutilé avec une matraque Théo Luaka en 2017 à Aulnay-sous-Bois.
04:55 Le UI risquent une nouvelle mise en examen. Le maire de Saint-Etienne est à nouveau devant les juges d'instruction.
05:00 Ce matin, Gaël Perdriau est convoqué dans le cadre de cette affaire dite du chantage à la vidéo intime.
05:06 Faut-il craindre ce nouveau coup de pression de la Corée du Nord ?
05:09 Le régime de Kim Jong-un affirme ce matin avoir testé un système d'armement nucléaire sous-marin en mer du Japon.
05:15 Un test réalisé selon le pays en réponse aux exercices navals des Etats-Unis, de la Corée du Sud et du Japon.
05:21 Deux départements en vigilance orange pour risque de crues ce matin, cela concerne l'Orne et le Calvados.
05:27 Il y a ce matin, autour de la table des informés, Emmanuel Kessler de Capital, Sophie Dravinel du Figaro
05:44 et évidemment, celui qu'on ne présente plus, Renaud Delis.
05:46 Et j'ai envie de vous poser une question, la même question que j'avais posée tout à l'heure à Sophie.
05:49 Renaud, pourquoi est-ce que les Républicains ont choisi François-Xavier Bellamy pour être tête de liste aux prochaines européennes ?
05:55 - Bah, faute de mieux, faute de mieux, Jean-Rémi Baudot. - Oh, vous êtes curieux.
05:58 - Ah non, je ne suis pas dur, je suis factuel.
05:59 On le sait que pendant des mois, les Républicains ont envisagé de chercher une autre tête de liste
06:03 qui soit plus porteuse, plus médiatique et que personne ne s'est bousculé au portillon.
06:10 Il y a un temps, Eric Ciotti avait même songé d'ailleurs à Rachida Dati.
06:14 - Il lui avait demandé. - Voilà, il lui a demandé.
06:16 C'est dire si effectivement, François-Xavier Bellamy s'avère être finalement le plus petit dénominateur commun.
06:21 Il n'y avait rien de mieux en magasin, passez-moi l'expression, pour la droite.
06:25 Et donc, elle s'est résolue effectivement à ce que Sophie Dravinel appelait la stabilité,
06:28 mais après avoir essayé le changement.
06:30 Ce qui est vrai, c'est que François-Xavier Bellamy, qui avait subi un très lourd échec en 2019,
06:35 il faut le s'en souvenir quand même, finalement, ce score a été rehaussé
06:38 par l'échec encore plus lourd de Valérie Pécresse à la présidentielle.
06:41 C'est vrai qu'au regard des 4,5% de Valérie Pécresse à la présidentielle,
06:46 nombre de candidats de droite peuvent se rengorger d'avoir fait mieux,
06:48 comme d'ailleurs beaucoup de socialistes désormais peuvent apparaître puissants
06:53 dès lors qu'Anne Hidalgo était en dessous de 2% à la présidentielle.
06:56 Et c'est pour ça qu'on parle parfois d'un Raphaël Glucksmann,
06:58 qui est encore quand même très loin des deux grands partis pour les Européennes.
07:03 Mais juste un dernier point, ça illustre aussi la faiblesse de ce parti, LR,
07:07 comme d'ailleurs des anciens partis, j'allais dire, en quelque sorte,
07:10 comme le PS aussi, puisque fut un temps,
07:13 puisque les Européennes étaient considérées comme un test à vocation nationale
07:17 aussi extrêmement important, c'était systématiquement les chefs de partis
07:19 qui étaient tête de liste. François Hollande, Nicolas Sarkozy,
07:22 il y a de multiples cas par le passé où les chefs de partis osaient aller
07:26 à la bataille des Européennes pour porter les couleurs de leur formation politique.
07:28 Ce n'est plus le cas. Éric Ciotti n'a jamais envisagé d'être tête de liste,
07:32 pas plus évidemment qu'Olivier Faure.
07:33 Si j'étais un peu vache, est-ce que ce choix de François-Xavier Bellamy,
07:36 ce n'est pas aussi une manière de se dire, comme on n'a pas beaucoup de têtes d'affiche
07:40 chez LR, si lui, il perd et il se ramasse aux prochaines Européennes,
07:43 ça évite de discréditer le reste de la troupe.
07:45 Ça fait beaucoup rire de Renaud Delis.
07:47 - C'est évident, ça fait une figure qu'on peut griller gratuitement.
07:51 Et ça rejoint ce que dit très bien Renaud Delis, c'est-à-dire qu'il faut être de mieux.
07:56 Et lui est porté, se porte volontaire.
07:59 C'est aussi un tempérament peut-être sacrificiel de ses racines.
08:03 - Il doit être content s'il nous écoute en certains titres.
08:05 - Exactement. Mais je pense qu'il est dans l'idée, pourquoi pas, de se sacrifier pour ses idées.
08:11 Ce n'est pas totalement quelque chose d'impossible pour lui.
08:14 Il y croit vraiment, ça fait partie dans la classe politique,
08:17 de ces rares personnes qui ont une cohérence entre son engagement.
08:21 - Une forme de sincérité.
08:22 - Oui, il y a vraiment une sincérité, une recherche de vérité chez lui.
08:26 Et donc, sa personne, à côté de ses idées, finalement, importe peu.
08:29 Et je ne pense pas qu'il se serait vexé ni effaré si on disait qu'on le sacrifiait sur l'autel de ses idées.
08:35 - Bon, je vois Renaud Delis en sourire.
08:37 Mais de fait, c'est assez rare dans la classe politique pour être souligné.
08:40 Ensuite, pour les Républicains, évidemment, c'est une opération gratuite,
08:45 une opération qui ne peut que leur rapporter.
08:47 - Sachant qu'en Ambuscade, il y a l'extrême droite.
08:49 Jordan Bardella d'un côté, Marion Maréchal-Le Pen de l'autre.
08:51 - Voilà, là, on a quelques vedettes nationales.
08:53 Mais ce qu'il faut rappeler, c'est la grande spécificité de ces élections européennes,
08:57 parce que c'est un sondage grandeur nature,
08:59 mais qui n'est pas du tout prédictif des scrutins qui vont suivre.
09:02 Souvenez-vous qu'il y a cinq ans, les Verts réalisent une très, très belle performance.
09:06 Ça ne les a pas empêchés de faire, Yannick Jadot, de faire un mauvais score à la présidentielle.
09:12 Et c'est un moment où les électeurs se sentent extrêmement libres.
09:15 Donc, c'est à la fois très intéressant,
09:17 parce que ça nous donne une photographie de l'humeur de l'électorat à un moment donné,
09:21 parce qu'on vote aux Européennes, quand on vote, puisqu'il y a beaucoup d'abstention,
09:25 je dirais un peu sans enjeu, à tort, parce que l'Europe est de plus en plus importante.
09:30 Mais en sachant que sa vie quotidienne ne va pas être changée par un scrutin qui est quand même un peu lointain.
09:35 Donc, il y a une très grande liberté des électeurs.
09:38 Et donc, en même temps, un jeu politique qui, ensuite, peut tout à fait varier sur les élections suivantes.
09:45 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, les grands leaders, le Rassemblement national, lui, a gagné avec Jordan Bardella,
09:50 d'abord parce qu'il est en tête et puis qu'il a une personnalité très forte qui peut écraser l'ensemble.
09:56 Mais après, ce n'est plus très intéressant pour les grands leaders politiques nationaux.
10:00 Ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'on a une classe politique européenne qui est une classe politique de qualité.
10:04 C'est-à-dire que François-Xavier Bélami est un bon député européen.
10:08 Raphaël Glucksmann est un bon député européen, comme l'est Nathalie Loiseau, qui avait porté l'alice.
10:14 Donc, on a des gens qui se spécialisent un peu dans la vie politique européenne.
10:18 Est-ce que je peux me permettre de rappeler qu'à une époque, c'était moins le cas ?
10:20 C'est-à-dire qu'à une époque, on envoyait à Bruxelles tous ceux dont les partis ne voulaient plus,
10:24 les ministres déchus, ceux qui avaient un peu des casques.
10:27 Il y a des enjeux.
10:30 C'est les macronistes qui ont changé ça.
10:31 Pas en tête de liste.
10:32 Pas seulement.
10:33 On ne les mettait pas en tête de liste.
10:35 Je pense que ça illustre effectivement qu'il y ait des parlementaires européens présents au Parlement européen
10:39 et qui travaillent vraiment tant mieux, ce qui n'est absolument pas le cas de Jordan Bardella,
10:42 la tête de liste d'extrême droite qui lui a brillé par son absence depuis cinq ans.
10:46 Ça, c'est classique quand on s'intéresse au fonctionnement d'extrême droite au Parlement européen.
10:50 Mais c'est vrai que François-Xavier Bélami ou Raphaël Glucksmann sont des députés européens qui ont travaillé.
10:54 Effectivement, ça ne peut l'en tirer.
10:56 Mais le vrai problème, me semble-t-il, du choix de François-Xavier Bélami,
10:59 pour aller sur les questions de fond,
11:01 c'est que les raisons qui ont provoqué l'effondrement de la droite,
11:05 indépendamment évidemment de la concurrence extrêmement forte d'un côté du RN,
11:09 de l'autre côté des macronistes il y a cinq ans,
11:11 ont toutes les chances de se reproduire cette fois-ci
11:13 parce qu'il est sur un positionnement idéologique extrêmement marginal
11:16 dans la société française du point de vue arithmétique.
11:18 Et on l'a encore entendu très clairement avec son interview tout à l'heure.
11:21 Je ne juge pas sur le fond.
11:22 Il a évidemment parfaitement le droit et au combien de défendre les idées qui sont les siennes.
11:26 Mais on constate qu'elles ne collent plus à la sociologie et à l'évolution du pays.
11:29 C'est-à-dire qu'il est sur un positionnement sociétal extrêmement conservateur.
11:32 Et c'était flagrant tout à l'heure.
11:34 – Sur l'IVG notamment.
11:35 – Sur la constitutionnalisation de l'IVG, il émet un certain nombre de réserves.
11:39 On ne comprend pas bien s'il y est favorable ou pas.
11:41 Il explique en gros que ça ne sert à rien.
11:43 Et d'ailleurs, lorsque Agathe Lambret lui pose la question sur son vote concernant la Pologne,
11:48 il explique que l'IVG n'est pas une affaire européenne
11:51 et que donc il n'avait pas à voter pour dénoncer la remise en cause de l'IVG en Pologne.
11:55 Et à l'inverse, lorsque la même question lui est posée à propos de la question de la GPA,
11:59 de la gestation pour autrui, alors là c'est une question européenne qui mérite justement…
12:02 – Et il dit la même chose pour le viol,
12:03 alors que la France voudrait que ça reste une compétence nationale.
12:05 – On voit bien que ce sont des sujets qui lui sont extrêmement chers,
12:08 et ça libre à lui bien entendu, mais qui à mon sens sont aujourd'hui…
12:11 C'est un positionnement idéologique qui me semble extrêmement restreint.
12:15 Alors que la droite traditionnellement se définit, on va dire,
12:18 il y a deux grands sujets qui concernent directement les Français,
12:21 c'est évidemment tout ce qui relève du régalien,
12:23 mais là-dessus sur tout ce qui relève du régalien,
12:25 on voit que le Rassemblement National a le leadership en quelque sorte,
12:28 et puis il y a tout ce qui relève de l'économie et du social,
12:31 avec un courant on va dire plus libéral,
12:33 et là-dessus on voit très bien que ce sont les macronistes qui ont le leadership.
12:35 – Je voudrais donner la parole à Sophie de Ravinel.
12:37 – Eh bien cela prouve, pour conclure en une phrase ou deux,
12:40 c'est que vraiment la place des Républicains aujourd'hui est extrêmement difficile,
12:44 non seulement pour les élections européennes qui viennent,
12:46 mais ensuite pour la suite, on en parlera d'ailleurs,
12:49 mais avec la prise de Rachida Dati,
12:51 qui incarne effectivement cet appauvrissement entre guillemets du terrain des Républicains,
12:56 pris en étau de plus en plus,
12:58 jusqu'à apparaître comme une sous-formation des macronistes.
13:02 – Allez, rappelons que les élections européennes,
13:03 elles sont du 6 au 9 juin prochain,
13:05 qu'en France on vote le 9 juin, dimanche 9 juin,
13:08 c'est un scrutin un tour,
13:10 et qu'on en parle aussi d'ailleurs dans les informés de l'Europe,
13:13 tous les dimanches matin à 9h40 avec François Bodonnet,
13:16 j'en profite pour faire un petit peu de pub.
13:17 – Et avec vous aussi.
13:18 – Et avec moi bien évidemment, puisque dimanche matin je suis là aussi.
13:21 Chers amis, chers informés, on se retrouve dans un instant juste après,
13:24 le Fil info de Damien Mestre à 9h19.
13:26 [Générique]
13:27 – Les agriculteurs qui bloquent depuis hier,
13:28 l'autoroute A64 au sud de Toulouse annonce ce matin leur intention de rester plusieurs jours,
13:33 ils sont plusieurs centaines, certains ont passé la nuit sur place,
13:35 un campement a été installé avec sanitaire et générateur électrique,
13:39 la circulation est coupée dans les deux sens.
13:42 Trois résidentes d'un Ehpad de Biote dans les Alpes-Maritimes
13:45 étaient mortes en 2015, victimes d'une inondation,
13:47 la justice a requis hier 12 à 18 mois de prison avec sursis
13:50 à l'encontre de l'ancien maire de la commune et de l'ancienne directrice de l'établissement.
13:55 L'opération de recherche maritime se poursuit au large de la Martinique,
13:58 trois personnes sont tombées à la mer,
14:00 hier portées disparues, on ne connaît pas les circonstances du drame.
14:04 Un pétrolier américain visé par de nouvelles frappes en mer rouge,
14:08 les rebelles houtis du Yémen revendiquent cette nuit cette nouvelle attaque,
14:10 précisant dans la foulée que désormais le passage des bateaux russes et chinois
14:14 se ferait à l'inverse en toute sécurité.
14:17 *Générique*
14:28 Allez c'est le deuxième débat des informés avec Sophie Dravinel,
14:31 Dufigaro, Emmanuel Kester de Capital et évidemment Renaud Dely.
14:34 Renaud on va revenir sur la question des finances, de l'endettement,
14:37 Emmanuel Macron a encore annoncé un certain nombre de dépenses mardi soir,
14:41 incorrigible dépensier, c'est en tout cas ce que pense la Cour des comptes.
14:44 Eh oui, dont le premier président Pierre Moscovici présentait hier ses voeux,
14:48 à cette occasion, comme il le fait de façon récurrente, régulière il faut bien le dire,
14:51 eh bien il a en quelque sorte rappelé à l'ordre l'exécutif la situation des financiers.
14:55 Et préoccupante a-t-il souligné hier, il a évoqué une montagne de dettes qui s'amoncèlent,
15:01 et il a d'ailleurs aussi considéré Pierre Moscovici que contrairement à ce que l'on aurait pu attendre,
15:05 je le cite, l'année 2023 n'a pas été synonyme de la fin du quoi qu'il en coûte,
15:10 c'était pourtant l'engagement y compris de Bruno Le Maire, mais on le sait,
15:13 Bruno Le Maire, le ministre de l'économie et des finances,
15:15 maintenant depuis des semaines met l'accent sur la nécessité de redresser les comptes publics
15:20 et donc de faire des économies dès le prochain budget.
15:23 À l'inverse, vous le disiez, Emmanuel Macron, mardi encore lors de sa conférence de presse,
15:28 a plutôt évoqué de nouvelles annonces dépensières et puis aussi la perspective de nouvelles baisses d'impôts.
15:33 Je vous propose d'écouter par ordre d'apparition Bruno Le Maire,
15:41 le ministre de l'économie et des finances suivi du président de la République Emmanuel Macron.
15:45 Je rappelle que nous devons trouver au minimum, au minimum,
15:50 12 milliards d'euros d'économies pour 2025.
15:54 Appelons donc un chat, un chat en matière de finances publiques.
15:59 Le plus dur est devant nous.
16:01 On aura entre autres dans notre trajectoire financière 2 milliards de baisses d'impôts en 2025.
16:06 Retrouver notre indépendance financière, c'est d'abord et avant tout créer plus de richesses.
16:13 Pauvre Bruno Le Maire, c'est ce qu'il s'appelle en quelque sorte "prêcher dans le désert"
16:16 puisque le patron, rappelons-le, c'est le deuxième qui a parlé, Emmanuel Macron,
16:19 et que lui, évidemment, n'a pas l'air du tout préoccupé par nécessité de faire des économies.
16:23 Bon, la situation des finances publiques, elle continue de se dégrader.
16:26 Est-ce que c'est tenable sur la durée, Emmanuel Kicilla ?
16:29 Alors, c'était intéressant parce que j'étais hier au vœu de Pierre Moscovici.
16:33 Toute petite parenthèse, on rappelle que vous y avez fait un bref passage.
16:36 Oui, ce qui m'a permis de voir de l'intérieur comment fonctionne une institution
16:39 qui est la gardienne des comptes publics et qui, au fond, pour le compte des Français,
16:45 il ne faut jamais l'oublier, regarde comment est dépensée l'argent des impôts.
16:49 Et c'est vrai que Pierre Moscovici a quand même rappelé quelque chose de fondamental,
16:54 c'est que le quoi qu'il en coûte n'est pas terminé, il y a encore des mesures,
16:57 que la dépense publique aura largement augmenté du fait du Covid,
17:01 mais que le retrait aujourd'hui fait quand même que, globalement,
17:04 on a une dépense publique supérieure à ce que c'était avant Covid.
17:07 Et puis, effectivement, que la charge de la dette,
17:10 c'est-à-dire le montant des intérêts qu'on paye chaque année pour rembourser la dette publique,
17:14 il est de 57 milliards, je crois, cette année, il sera de 84 milliards en 2027,
17:20 ce qui, dit-il, constituera le premier budget de l'État
17:23 et cela n'est jamais arrivé dans notre histoire financière.
17:27 Et qu'est-ce que ça veut dire ? C'est qu'aujourd'hui, on continue ce décrochage
17:31 et c'est très étonnant d'entendre Emmanuel Macron aussi indifférent à ce thème.
17:36 C'est vrai que quand les dirigeants sont au pouvoir,
17:43 bien souvent, la question de la dépense publique est placée au second plan
17:47 et donc c'est aujourd'hui Bruno Le Maire qui, politiquement, va incarner l'orthodoxie budgétaire
17:52 avec ces fameux 12 milliards d'économies qui sont à réaliser l'an prochain,
17:56 ce qui va être très difficile, sauver que cette année, on n'a fait à peu près qu'un milliard de vraies économies.
18:01 Voilà, donc c'est un saut important.
18:03 En même temps, quand vous parlez par exemple à des économistes,
18:04 j'en parlais aux informés de l'Éco la semaine dernière,
18:06 ils vous disent que, par exemple, la fraude fiscale pourrait permettre de ramener 30 milliards
18:10 et que finalement, les 12, ce n'est peut-être pas si grave.
18:12 L'indifférence d'Emmanuel Macron, est-ce que c'est peut-être parce que les Français eux-mêmes
18:15 sont un petit peu indifférents à la question des déficits publics ?
18:18 Et pourquoi sont-ils indifférents ?
18:19 Eh bien, pourquoi sont-ils indifférents, justement ?
18:21 Ou de plus en plus indifférents, sans doute, c'est parce qu'on leur laisse les robinets de plus en plus ouverts.
18:26 Et évidemment qu'Emmanuel Macron n'était pas sur cette ligne-là avant la crise des Gilets jaunes, avant le Covid.
18:32 On avait même réussi, je parle sous votre contrôle Emmanuel Kessler,
18:36 à faire reculer cette situation compliquée pour la dette française.
18:42 Mais là, nous sommes passés à un niveau totalement incroyable.
18:45 Et en Europe, à côté, on se souvient Gérard Larcher en mai dernier,
18:49 qui avait lancé une alerte forte en disant "la France va devenir comme la Grèce finalement".
18:54 Et cette inquiétude...
18:56 - C'était pas le qu'il allait le dire, même à Matignon on disait ça.
18:58 - Oui, mais évidemment, tout le monde le dit.
19:00 Et là, aujourd'hui, on voit bien qu'il y a, avec Gabriel Attal, qui a promis des milliards pour l'hôpital aussi,
19:05 ce qui est évidemment, sans doute, nécessaire.
19:07 On voit bien qu'il y a un duo et qu'effectivement, Bruno Le Maire va être un peu isolé.
19:11 La question, c'est de savoir pourquoi.
19:12 Et c'est vraiment la question que tout le monde peut se demander.
19:14 Pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron a un rapport aussi détendu à la dette du pays ?
19:20 Est-ce que c'est, moi, ma thèse, c'est après moi le déluge ?
19:23 De toute façon, mes opposants politiques ne disent pas,
19:27 sauf ceux qui n'ont pas vraiment de poids politique, qu'il faut faire différemment.
19:33 Et finalement, lui, il va terminer son mandat.
19:38 Et il voudra rester au bout comme celui qui a rendu...
19:43 - L'une des raisons du pourquoi aussi, c'est parce qu'on vit tellement depuis 20 ans, depuis 30 ans,
19:48 dans une situation où la dette augmente, le déficit augmente,
19:51 sans qu'il y ait eu de conséquences véritables.
19:55 L'annotation de la France a été dégradée.
19:57 - Mais finalement...
19:58 - Mais voilà, finalement, tout ça ne pèse pas tellement que, pour les gouvernants,
20:03 c'est assez confortable de se dire, on peut continuer.
20:05 Le problème, c'est qu'il y aura peut-être une limite.
20:07 Je rappelle d'ailleurs que les règles européennes qui avaient été suspendues pendant le Covid
20:12 vont se remettre en place en 2024 et que la France se situe dans le peloton de queue des pays européens
20:19 en matière de rigueur budgétaire.
20:20 - Elle fait même moins bien que la Grèce.
20:22 - Elle fait même moins bien que la Grèce.
20:23 - Renaud Delis, vous nous avez montré tout à l'heure Bruno Le Maire et Emmanuel Macron.
20:27 Est-ce que Bruno Le Maire, lui, finalement, il ne parle pas au marché financier
20:29 et Emmanuel Macron, il parle aux Français, aux électeurs ?
20:31 - Il y a sûrement une partie de répartition des rôles, vous avez raison,
20:35 qui a encore fonctionné d'ailleurs, puisque l'annotation financière de la France
20:37 n'a pas été dégradée il y a quelques semaines, comme vous pouvez le redouter.
20:39 Mais il me semble que dans l'attitude du chef de l'État, il y a plusieurs choses.
20:42 Il y a d'abord son tempérament, c'est-à-dire que ceux qui le connaissent bien de longue date
20:45 disent qu'il a toujours été comme ça, même quand il était conseiller de François Hollande à l'Élysée.
20:48 - Oui, il y a des morciers.
20:49 - Surtout au moment où parfois la note sur la sphère de la France était menacée de dégradation,
20:55 le conseiller du chef de l'État, Emmanuel Macron, à l'époque,
20:59 prenait toujours un bout de papier, faisait des calculs en disant
21:01 "Regardez, si on retire ça, on remet ça, etc."
21:02 Ça devrait passer, en quelque sorte, voilà, on me l'a raconté, un de ses proches de l'époque.
21:08 C'est-à-dire qu'il a toujours été de ce côté, voilà,
21:10 ça devrait passer auprès des agences financières.
21:12 Il y a ce côté un petit peu avec un petit peu de poudre de perlimpipam,
21:16 en quelque sorte, comme il le disait.
21:17 Et jusqu'à présent, il s'en est toujours, donc c'est ce qui donne aussi,
21:20 ce qui renforce cette forme d'assurance, c'est-à-dire jusqu'à présent,
21:23 la France ne s'est jamais vraiment fait taper sur les doigts.
21:25 Reste que la situation des finances publiques est calamiteuse
21:27 et que la France est vraiment en queue de peloton de la moyenne européenne
21:32 et même de la moyenne de l'OCDE.
21:34 À partir de là, il y aurait des décisions politiques fortes à prendre en la matière.
21:39 Et cette attitude qui ressemble quand même aussi à une forme de démagogie électoraliste
21:43 que perpétue Emmanuel Macron,
21:45 alors que d'ailleurs, au passage, il ne peut pas se représenter en 2027,
21:49 ça traduit aussi quand même une vraie faiblesse politique de l'exécutif.
21:52 Et puis il y a une erreur économique qui consiste à dire
21:54 qu'on va tout résoudre par la croissance,
21:56 alors même, et la Cour des comptes l'a encore rappelé hier,
21:59 que la croissance va probablement être assez nettement inférieure
22:01 à la prévision du gouvernement.
22:03 Donc non, ce n'est pas vrai, la croissance ne résout pas par elle-même.
22:06 Au contraire, j'irais, parce que ce que disait également Pierre Mosquessy,
22:10 qui me paraît intéressant, c'est que cette charge de la dette qui devient énorme,
22:14 elle empêche d'investir.
22:15 Or, ce qui peut faire gagner de la croissance,
22:17 c'est l'investissement dans le numérique, dans les nouvelles énergies,
22:19 dans les nouvelles technologies.
22:20 - En deux mots, Emmanuel Clester, à la Lune de Capital cette semaine.
22:23 - Alors à la Lune de Capital, on a un spécial placement
22:25 et on a aussi un dossier que je vous recommande sur religion et entreprise.
22:28 Vous voyez que la question...
22:30 - Le sujet tabou est inflammable.
22:31 - Voilà, ça se pose à l'école, mais ça se pose aussi dans les entreprises.
22:34 - Et puis Sophie Dravinel, Le Figaro.
22:36 - Je vous laisse.
22:37 - Ah, je vous dis, le boom de la voiture électrique en Europe.
22:40 Et puis, quand même, une petite manchette sur Stanislas,
22:42 le rapport d'inspection qui suscite l'incompréhension des parents d'élèves.
22:47 Merci beaucoup Renaud Delis de m'avoir accompagné
22:50 pour ce qui revient de ce soir.
22:51 On est très en retard, mais je vous laisse l'antenne.
22:53 [Musique]

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