• il y a 10 mois
Les informés du 20 janvier 2024

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00:00 [Générique]
00:10 Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans "Ces informés"
00:13 avec comme tous les samedis, vous le savez, les correspondants de la presse étrangère en France.
00:17 A la une ce soir, Gabriel Attal qui poursuit son tour de France thématique ce samedi
00:21 à la rencontre du monde rural sur fond de colère des agriculteurs, ce sera notre premier grand thème.
00:27 Contre la loi immigration des manifestations demain à l'appel de plusieurs maires de grandes villes,
00:31 Anne Hidalgo ou encore Martine Aubry, quelques jours seulement avant l'examen du texte par le Conseil constitutionnel.
00:37 Les nuits de la lecture ont débuté comme chaque année.
00:40 Quels rapports nos informés ont-ils avec les livres ? Quels sont leurs coups de cœur littéraires ?
00:44 Vous saurez tout en fin d'émission.
00:47 Nos informés, ils sont quatre ce soir.
00:49 Bonsoir Adeline Percept.
00:50 Bonsoir Victor.
00:51 Correspondante de la RTBF à Paris, Brigitte Hadès est avec nous.
00:55 Bonsoir Brigitte, grand reporter, chef du bureau britannique de la Revue politique internationale.
01:00 Bahijou Naravane, bonsoir.
01:02 Correspondante pour les médias indiens en France, c'est Axel Rueckert, bonsoir.
01:06 Bonsoir Victor.
01:07 Chef d'entreprise essayiste allemand, vous habitez depuis de nombreuses années en France.
01:11 C'est parti pour une heure de débat.
01:13 150 personnes assisent sur des chaises disposées en cercle dans une salle d'une commune du Rhône et au milieu.
01:22 Gabriel Attal, micro à la main, qui répond et échange pendant des heures.
01:26 De quoi rappeler le grand débat national organisé, souvenez-vous, en 2019 par Emmanuel Macron
01:31 pour répondre à la crise des gilets jaunes.
01:33 Le tout nouveau Premier ministre qui a répondu à de nombreuses questions.
01:36 À dix jours maintenant de son discours de politique générale,
01:39 il a bien sûr été question de la colère des agriculteurs.
01:42 On a une grande chance en France, c'est notre agriculture.
01:47 C'est une chance parce que, et on le voit quand il y a des crises,
01:50 on l'a vu au moment du Covid, ça nous permet d'avoir une certaine indépendance et une certaine autonomie.
01:55 Pendant le Covid, quand les frontières ont été fermées,
01:58 il y a des pays qui ont été très en difficulté sur leur alimentation.
02:02 Nous, on a la chance d'avoir une agriculture extrêmement solide
02:05 qui nous met à l'abri de ces difficultés et c'est une fierté.
02:08 Et on a une chance parce qu'on a, et ça vous l'avez dit,
02:11 une agriculture qui est l'une des plus qualitatives, si ce n'est la plus qualitative au monde.
02:16 Et moi, je le dis de manière très claire pour le président de la République,
02:20 pour mon gouvernement, il est hors de question de le perdre.
02:23 Voilà le Premier ministre cet après-midi dans le Rhône.
02:26 Avant de revenir sur le fond de la crise agricole, parlons de la forme.
02:30 Adeline Percep, les images sont frappantes tout de même quand on voit, quand on entend Gabriel Attal.
02:34 On ne peut pas s'empêcher de penser à Emmanuel Macron dans ce même exercice il y a maintenant quelques années.
02:38 Oui, effectivement. Alors c'est drôle parce que ça répond à l'après-crise des gilets jaunes.
02:44 Donc ça veut dire d'abord que le pouvoir admet qu'il y a une crise du monde agricole,
02:50 plus largement du monde rural et qu'il entend y répondre avec ce type de grands débats.
02:57 Maintenant, je pense que...
02:59 Cette rencontre était prévue avant finalement les manifestations des agriculteurs.
03:03 Oui, mais bon, la crise du monde rural et du monde agricole n'est pas d'hier non plus, je veux dire.
03:09 Donc bon, il y a ce constat, à mon avis, qui est fait par le pouvoir, ce qui explique cette mise en scène.
03:16 Attention à la mise en scène, justement, parce que le monde agricole et le monde rural a besoin de vraies réponses.
03:23 Et ce sont souvent des gens qui aiment non seulement la franchise, mais en plus les solutions qui sont apportées sur la table.
03:33 Et pas spécialement le marketing politique. Donc attention.
03:37 Alors les conseillers de Gabriel Attal assurent que cela n'a rien à voir avec Emmanuel Macron,
03:41 que Gabriel Attal faisait déjà ce genre d'exercice quand il était porte-parole du gouvernement.
03:46 Notamment, n'empêche, on peut s'empêcher, avec ces images, de voir une filiation,
03:51 il joue à Narravanay, une continuité entre le président et son premier ministre.
03:55 Mais totalement, c'est bis repetita.
03:58 On revoit comme si c'était Macron qui voulait se rejeter dans le passé,
04:06 rejouer son rôle par le biais de son petit poulain ou son grand poulain maintenant.
04:12 Et ça n'échappe pas d'ailleurs, même aussi loin qu'en Inde, on fait énormément de commentaires,
04:22 mais surtout des comparaisons entre ces deux êtres dans la trentaine, brillants, avec le logo.
04:29 Je crois que quand on entend Macron, on dit mais il souffle de la logorée, à tel point il brrrrrrrrr, ça s'arrête jamais.
04:39 Et je me demande combien est-ce que le public français, quand il l'écoute,
04:45 a la capacité d'absorber tout ce qui est jeté en termes de statistiques.
04:53 Et si je vous explique cette espèce de sermonisation ad infinitum,
04:59 oui, élève super brillant, mais comme disait ma consœur, les gens veulent de l'action et des solutions.
05:09 Et vous parlez des médias indiens, on parle beaucoup de Gabriel Attal en Inde ?
05:12 On parle de Gabriel Attal, mais sur les deux choses, effectivement, on ne parle pas de la crise agricole,
05:18 mais on parle de la jeunesse, on parle du fait que c'est Macron plus jeune,
05:24 que Macron ne peut plus se présenter, mais on parle aussi de sa sexualité.
05:29 En Inde, ce serait impossible de quelqu'un qui déclarait ses préférences sexuelles de cette manière d'être élu,
05:38 parce que le gouvernement indien est une société terriblement traditionnelle.
05:44 Donc, même maintenant, vous n'allez plus en prison si vous êtes homosexuel,
05:49 quand même, la société n'accepte pas une ouverture aussi franche, que je salue d'ailleurs.
05:58 Brigitte Hadès, je crois qu'en Angleterre aussi, l'homosexualité de Gabriel Attal a été très commandée.
06:03 Écoutez, en Angleterre, ils ne se sont jamais cachés de leur homosexualité, sauf à l'époque de Scarwild, etc.
06:10 Je pense que c'est vraiment pas... Moi, je suis un peu même choquée que ce soit un tel sujet, franchement,
06:16 alors qu'il y a des problèmes graves et que la sexualité des gens ne regarde personne.
06:22 Alors, moi, je trouve ça absolument scandaleux.
06:24 Votre regard, en revanche, sur les images qu'on a vues aujourd'hui, est-ce qu'on a entendu ?
06:27 Je trouve que les agriculteurs ne représentent pas un poids politique gigantesque, et donc je suis d'autant plus contente
06:34 de voir qu'on leur accorde autant d'importance, parce qu'électoralement, finalement, ils ne sont pas très nombreux.
06:40 Et je pense qu'ils suscitent effectivement une émotion, en revanche, dans toute la France.
06:45 Il y a le mythe du paysan et le fait qu'ils nous nourrissent, et qu'ils soient tellement malheureux,
06:51 et qu'il y a tellement de suicides parmi eux, je suis très contente de voir qu'on leur accorde autant de pouvoir,
06:58 en tout cas, d'attention, et j'espère qu'ils en seront quand même un peu, en tout cas, ibérant ça favorablement.
07:05 Et on va poursuivre la discussion dans un instant.
07:07 Axel Rucard, je vous donnerai notamment la parole après le Fil-Info. 20h10, Stéphane Milhomme.
07:11 Un nouveau drame à Saint-Denis, avec la mort aujourd'hui d'un jeune de 18 ans.
07:16 La mairie qui l'annonce, ce jeune a succombé à ses blessures après une expédition punitive près de son lycée de Seine-Saint-Denis.
07:22 C'est la deuxième mort violente d'un jeune en quelques jours dans ce département,
07:26 après le décès de cedant, 14 ans, poignardé à mort dans le métro il y a quelques jours.
07:31 Dans le Rhône, Gabriel Attal égrène son programme pour garder notre identité française.
07:36 Devant 150 Français, le Premier ministre entend par exemple défendre les agriculteurs en les allégeant des paperasseries.
07:42 Malgré cela, et après une réunion en préfecture d'Occitanie, les exploitants ont bloqué depuis trois jours l'autoroute A64 en Haute-Garonne.
07:51 Et ils maintiennent leur mouvement de colère. Ce soir, Emmanuel Macron demande à ses préfets de rencontrer les agriculteurs de leur département.
07:58 C'est historique, extraordinaire, j'en suis bouche bée les mots de Jean-Claude Killy sur France Info.
08:03 L'ex-champion emblématique de ski salue le doublé de Cyprien Sarrazin en descente à Kitzbühel.
08:08 C'est le premier Français à gagner cette compétition, deux jours de suite sur cette piste en Autriche.
08:13 Et puis la Champions Cup de rugby avec à 21h le déplacement de Lyon à Sarrazin en Angleterre.
08:19 Victoire du Racing 92 à Cardiff, la défaite de Bordeaux-Bègle sur le terrain des Bulls.
08:35 Et on continue à parler de ce déplacement, ce nouveau déplacement du Premier ministre Gabriel Attal dans le Rhône,
08:41 aujourd'hui à la rencontre du Monde rural. Axel Ruckert, c'est aussi un duel à distance à quelques mois des européennes,
08:47 puisque Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, était également au plus près du Monde rural, mais lui en Gironde.
08:53 C'est à celui qui se montrera le plus près des agriculteurs du Monde rural à quelques mois des européennes ?
08:59 – Normalement, ça se passe au Salon de l'agriculture. On a vu les mêmes images à peu près.
09:04 – Il y aura mieux dans un mois. – Dans un mois. Je pense que...
09:09 Peut-être une petite parenthèse sur l'Allemagne, où également la semaine prochaine,
09:13 il y aura une grosse manifestation d'agriculteurs qui va converger à Berlin et tout sera bloqué.
09:20 Donc les problèmes sont là-bas différents d'ici. Là-bas, c'est des grosses exploitations,
09:27 mais qui ne sont pas habitués à avoir des subventions. Et ce qui déclenche, c'est le prix du diesel et des vignettes,
09:34 donc très similaire à la France. En France, c'est quand même que la structure de l'agriculture française,
09:40 avec beaucoup de petits exploitants peu spécialisés, qui ont du mal à se nourrir et avoir une rémunération propre, ça n'a pas changé.
09:52 Soit M. Attal s'émancipe du président de la République, et on verra bien, soit c'est des idées, et encore des idées, des paroles.
10:04 En Allemagne, c'est plutôt quelques priorités, et après on exécute, on y va, allons-y.
10:10 Donc M. Attal qui dit qu'il sera Premier ministre de l'Action et des Décisions, il aura là un premier cas test assez intéressant.
10:20 - Comment il est perçu, à votre avis, Adeline Perseth, Gabriel Attal, auprès de ce monde agricole, justement,
10:25 lui que l'on dit très parisien, qui incarne cette centralisation, élève à Paris, conseiller municipal tout près de Paris également,
10:33 dans les Hauts-de-Seine, voilà, est-ce que finalement il est crédible auprès de ce monde des petites communes rurales ?
10:39 - Je pense qu'il faut se méfier du terme "monde rural" en France, parce que "monde rural" en France, ça dépend vraiment,
10:46 et c'est ce que montrent d'ailleurs toutes les études électorales, dépend vraiment du terroir dans lequel vous êtes.
10:53 Il y a des terroirs qui sont historiquement de droite conservatrice, ça a toujours été comme ça,
10:58 plateau de mille vaches en Corée, ça vote pas à l'extrême droite ni à l'extrême gauche, c'est comme ça.
11:05 Il y a d'autres endroits profondément agricoles, notamment en Occitanie ou dans les Cévennes, où on est plutôt à gauche, etc.
11:12 Donc là, Gabrielle Attal va avoir un tout autre visage. Ce sur quoi je vous rejoins, c'est qu'il y a par exemple une sociologue américaine
11:23 qui a travaillé dans le Wisconsin sur la conscience, ce qu'elle a appelé la conscience rurale.
11:28 Et la conscience rurale dans le Wisconsin, c'est en fait de dire "on est délaissé, il y a une élite déconnectée",
11:36 et donc c'est marrant, c'est très parallèle, on pourrait dérouler là-dessus en France aussi.
11:42 Je pense qu'il y a ce problème en France, et effectivement, pour n'importe quelle politique, pas seulement Gabrielle Attal,
11:50 qui vient de l'Alsacienne et qui est ici parachutée de Paris, pour n'importe quelle politique, il est compliqué,
11:58 quand on ne s'appelle pas Jean Lassalle ou Jean Castex, d'arriver dans ce genre d'endroit, dans ce genre de milieu.
12:06 Cela dit, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, est plutôt apprécié en général par les syndicats ou par les chasseurs, par exemple, lui-même.
12:13 Et voilà, il a réussi à plutôt trouver sa place dans ce monde-là.
12:17 Oui, mais vous avez remarqué que Marc Fesneau est un homme de terrain. On ne le voit pas beaucoup sur les plateaux télé,
12:24 et c'est un ministre qui déroule dans son secteur.
12:29 Et pour parler du terrain, justement, depuis avant-hier, les agriculteurs, on le disait, se mobilisent en France,
12:34 notamment dans le sud-ouest, près de Toulouse, sur cette autoroute A64, avec un blocage partiel.
12:39 Le ministre de l'Agriculture dont on parlait, Marc Fesneau, est allé à la rencontre de professionnels dans le Cher,
12:44 aujourd'hui leur promettant des simplifications sur le plan administratif, l'une des revendications des manifestants.
12:50 Mais globalement, c'est toute une situation que dénoncent les agriculteurs, à l'image de Laurence Marandola,
12:55 on va l'entendre à la porte-parole de la Confédération paysanne.
12:58 Ce sentiment d'abandon, il est présent. Alors, il est tout à fait réel pour une grande part des agriculteurs,
13:06 en particulier ceux qui sont peu ou pas soutenus par les politiques publiques.
13:10 La PAC, la Politique Agricole Commune, elle ne soutient pas toute l'agriculture en France.
13:15 Elle peut moins soutenir les éleveurs, pas du tout soutenir par exemple les producteurs de fruits et légumes,
13:20 qui sont en très grande difficulté. Et effectivement, les suicides, c'est tout à fait réel.
13:25 Et ce n'est pas nouveau, ça fait quand même des dizaines d'années qu'on n'arrive pas à pouvoir apporter des solutions aux agriculteurs.
13:32 Cette inquiétude massive aussi face aux tempêtes qu'on a vécues, les ensembles de ces choses fragilisent le monde agricole.
13:39 - Vailljoux, Naravane, je vous ai surpris. Comment est-ce que l'on regarde tout cela depuis l'Inde,
13:45 qui est considéré comme le plus grand pays agricole rural au monde ?
13:49 - Oui, mais aussi une énorme crise d'agriculture en Inde. En fait, notre grand strongman, M. Modi,
13:56 qui n'a jamais fait des concessions et tout ça, en 2023, il y a eu des mois et des mois de manifestations
14:04 extrêmement violentes de la part des agriculteurs en Inde. Et M. Modi essayait de passer...
14:11 - Il y en avait déjà eu en 2020 avec des blocages autour de New Delhi.
14:14 - Oui, exactement. Et puis il a été obligé de retirer trois lois sur la réorganisation des terres et l'agriculture,
14:23 qu'il avait essayé de passer de force dans le Parlement. Donc c'est la première fois que ce Premier ministre
14:31 est obligé de se battre en retrait. Mais je crois qu'on fait des comparaisons. Et en Inde, parfois, on raconte
14:41 cette légende qu'une délégation française est venue en Inde pour comparer les agricultures et les mondes agricoles.
14:51 Et alors on demande à un paysan indien "Ah, monsieur, qu'est-ce que vous voudriez être ? Vous croyez dans le karma ?
14:58 Qu'est-ce que vous voudriez devenir dans la vie suivante ?" Et il a dit "Moi, je voudrais être née comme une vache française,
15:09 toutes les subventions, nourriture à gogo, toute la protection de l'Union européenne. Et quand on voit les vaches maigres en Inde,
15:21 on comprend pourquoi il dit ça. Sauf qu'on les tue pas. Alors qu'en France, on les tue.
15:27 Brigitte Hadest, on sait que depuis le Brexit, le monde agricole britannique, lui aussi, est en pleine crise.
15:34 En pleine crise, effectivement. Ils ne peuvent pas compter sur la PAC. Justement, cette politique agricole commune
15:40 a quand même sauvé l'agriculture française. Parce que je vous signale que même l'européenne, parce que sinon,
15:47 s'il n'y avait eu que le libre-échange, on aurait complètement abandonné. Donc il y a beaucoup, beaucoup de choses.
15:53 Et les Britanniques, les agriculteurs, sont très, très inquiets parce qu'eux n'ont plus ces subventions.
15:58 C'est fixe, ce petit coussin qui quand même leur permettait de savoir qu'il y avait quand même quelque chose là.
16:04 C'est une nouvelle loi. Maintenant, ils leur donnent selon la taille de leur parcelle. Et les petits sont totalement défavorisés.
16:13 Et puis, alors, Boris Johnson a fait quelque chose de terrible parce qu'en fait, il a signé un accord avec les Néo-Zélandais et les Australiens
16:20 en leur laissant apporter en Grande-Bretagne la viande bovine et l'agneau sans tarif, sans taxe.
16:30 Donc ça, ça va complètement détruire la filière bovine de la Grande-Bretagne.
16:36 Les agriculteurs sont très, très déçus aussi parce qu'ils pensent qu'ils ont été sacrifiés contre les services
16:40 parce que les services rapportent beaucoup plus d'argent à l'État britannique. Donc ils sont vraiment très mécontents.
16:45 Et pendant des années, il y avait une espèce d'habitude pour les agriculteurs de voter conservateur.
16:54 Et depuis 2 ans, on voit que c'est terminé. Les élections régionales ont montré, dans le Somerset en particulier, mais partout,
17:01 qu'ils sont en mauvaise posture. Et Chesina, d'ailleurs, a signé un accord commercial.
17:06 Le Premier ministre britannique. Un énorme accord commercial avec les Asiatiques.
17:12 Et il a vraiment fait attention cette fois-ci de privilégier les taxes sur les importations de viande.
17:20 Mais c'est quand même tard. Et les élections ont lieu maintenant cette année.
17:25 C'est avant janvier 2025 que les élections générales en Grande-Bretagne auront lieu.
17:30 Donc on va voir. Mais sûrement, les travaillistes, qui n'ont jamais vraiment été proches des agriculteurs,
17:35 vont sûrement récupérer des voix.
17:39 Et on va continuer notre tour d'Europe. On va parler de l'Allemagne à nouveau dans un instant.
17:43 Ce sera après l'Essentiel. Le Fil Info à 20h20 avec vous Stéphane Milam.
17:47 La préfecture de Haute-Savoie met en garde. Le manteau neigeux reste particulièrement instable.
17:52 Et demain encore, le risque d'avalanche sera de 3 sur 5.
17:55 Un jeune skieur d'une vingtaine d'années qui faisait du hors-piste est mort cet après-midi.
17:59 Après le déclenchement d'une avalanche sur les hauteurs de Chamonix,
18:02 il y a aussi un blessé léger. Une douzaine de secouristes et l'hélicoptère ont été nécessaires pour cette intervention.
18:08 Deux hommes incarcérés ce soir après avoir été présentés à un juge antiterroriste à Paris.
18:13 Ils sont soupçonnés d'avoir participé à une dizaine de dégradations et incendies criminels en Corse.
18:18 Des faits commis entre 2022 et 2023, revendiqués par le mouvement nationaliste Jeunesse Clandestine Corse.
18:24 Après une frappe à Damas et la mort de cinq responsables iraniens dans ce raid attribué à Israël,
18:30 le président Raisi menace à son tour Israël de représailles.
18:34 La frappe a fait au total une dizaine de morts.
18:37 Israël, qui revendique rarement ses opérations en Syrie,
18:40 affirme qu'il ne permettra pas à l'Iran d'étendre sa présence dans ce pays.
18:45 En handball, la France s'approche des demi-finales de l'Euro.
18:49 Les Bleus dominent l'Islande 39 à 32 depuis Cologne en Allemagne et se retrouvent en tête de son groupe.
18:54 Et puis 7800 spectateurs sont enfin prêts au stade de la Source à Orléans dans moins d'une demi-heure.
19:00 Leurs footballeurs qui évoluent en nationales accueilleront les champions de France, le PSG.
19:04 Ce sont les 16e de finale de la Coupe de France.
19:07 Qualification déjà dans l'après-midi de Monaco, Nice et Brest.
19:10 Nantes a été battue à domicile par Laval 1 à 0.
19:23 Et la colère toujours des agriculteurs.
19:25 Mouvement qui en fait est européen, il dure par exemple depuis plus de 10 jours en Allemagne.
19:30 Axel Rueckert, où la presse, les médias n'hésitent pas à comparer le mouvement avec les gilets jaunes français.
19:35 C'est vrai, parce que c'est nouveau et c'est inhabituel.
19:39 L'Allemagne qui n'a pas une réputation d'être souvent dans la rue.
19:43 Et quand elle va dans la rue, sous Scholz, c'est maintenant plus fréquent que chez Merkel.
19:47 C'est généralement d'abord contre l'extrême droite et l'antisémitisme.
19:53 C'est accessoirement contre, et qui est le principal sujet en Allemagne, bien sûr, l'immigration.
19:58 Et c'est seulement maintenant que les premières manifestations socio-professionnelles,
20:03 en commençant avec les conducteurs de la Deutsche Bahn au mois de décembre,
20:07 et là avec les agriculteurs qui vont donc...
20:09 – Ça a été une surprise de voir cette mobilisation des agriculteurs ?
20:12 – On n'est pas habitués, c'est vrai.
20:15 Alors je vous dis, la situation est très différente.
20:19 Ils souffrent quand même moins, et c'est...
20:22 Les subventions, ils n'en ont pas eu beaucoup.
20:24 La France, il y a 9 milliards, de Bruxelles, l'Allemagne en a 6.
20:28 Mais le fait que nous avons une économie qui est légèrement à la baisse,
20:34 nous avons une inflation,
20:36 nous avons un chancelier qui doit composer avec deux autres partis,
20:42 donc on ne fait pas une véritable politique dans beaucoup de domaines,
20:45 tout ceci conduit à quelque chose d'inidée.
20:48 Je l'ai juste mentionné, Victor, dans mon petit livre "Faire réussir la France que j'aime",
20:53 il y a un petit chapitre "Redonner un avenir à l'agriculture française et aux campagnes".
20:58 – Ah ben vous l'aviez pu venir alors !
21:00 Et alors qu'est-ce que vous préconisez, Axel, dites-nous ?
21:03 – Alors si j'ai encore 30 secondes...
21:05 – Allez-y !
21:06 – Je pense qu'il faut restructurer, même en France, l'agriculture.
21:11 Il faut leur donner des exploitations plus grandes,
21:15 il faut leur donner les 9 milliards,
21:18 comme dans le vin, un peu, le vignoble où il y a des arrachages,
21:21 mais il y a une montée en gamme, une compétitivité internationale
21:25 qui a servi à beaucoup de choses.
21:27 Je pense qu'il faut faire la même chose dans l'agriculture,
21:30 en espérant que l'amour est dans le pré,
21:33 il y aura suffisamment de jeunes qui s'y intéressent,
21:36 ce qui est un autre problème avec le changement des exploitations.
21:40 Mais c'est clair, la France est un pays de nourriture,
21:46 de grande qualité, de haute gamme, il faut monter en gamme, partout,
21:50 et pour ça il faut se spécialiser,
21:53 et après il faut que le gouvernement arrive,
21:57 ce qui ne se passe pas du tout en Allemagne,
21:59 à réconcilier les agriculteurs, les producteurs et les distributeurs.
22:04 – Vos propositions, donc, pour relever l'agriculture française.
22:08 Adeline Percept, après les Pays-Bas, après l'Allemagne, après la France,
22:12 les agriculteurs belges vont être les prochains à se mobiliser ?
22:15 – Alors en fait, il y a déjà un gros problème avec les agriculteurs dans les Flandres,
22:20 et ça dure depuis un moment.
22:23 Ce qui se passe, c'est que dans les Flandres, il y a eu un élevage intensif,
22:27 et notamment de porcs, qui a été beaucoup encouragé
22:30 par les autorités pendant des années,
22:33 et en gros, si vous voulez, les chiffres de 2021,
22:37 c'est qu'on a abattu plus de 11 millions de porcs,
22:40 ça fait autant que de Belges en fait.
22:43 Donc ça fait beaucoup pour ce petit pays, et ça pose des problèmes d'azote.
22:48 80% des milieux naturels dans les Flandres ont été pollués,
22:54 enfin ils ont trop d'azote, ça pose des questions sur les nappes phréatiques notamment.
22:59 Donc les autorités ont dû dire, on va faire baisser le nombre d'exploitations,
23:05 et donc c'est quand même une quarantaine d'exploitations
23:08 qui doivent tout simplement fermer d'ici à 2025.
23:12 Donc ça se passe mal.
23:14 Les agriculteurs vont régulièrement à Bruxelles dire ce qu'ils en pensent.
23:20 Est-ce que je vais vous demander, il y a des discussions avec les autorités ?
23:23 Oui, mais en fait, ça va jouer dans les urnes,
23:26 parce qu'au moment où tout le monde va voter pour les européennes,
23:29 les Belges vont aussi voter pour les élections générales,
23:32 et ce qui se passe c'est qu'aujourd'hui, les intentions de vote dans les Flandres,
23:36 c'est le Vlaams Belang, parti d'extrême droite,
23:39 et le NVA, qui est un parti de droite nationaliste,
23:42 qui ont à eux deux 50% des intentions de vote.
23:45 Ce sont ceux qui évidemment ont le moins de propension
23:50 à faire baisser effectivement l'azote et à embêter les agriculteurs.
23:53 La crise des agriculteurs, qui on l'a bien compris, touche une partie de l'Europe.
23:58 Adeline Percep, Brigitte Hades, Vaillejoux, Naravane et Axel Ruckert,
24:02 vous restez bien sûr tous les quatre avec nous.
24:05 La suite des informés, on continuera à dire un mot encore de cette colère des agriculteurs,
24:09 et puis on parlera aussi de la loi immigration,
24:12 et puis des nuits de la lecture qui ont débuté.
24:14 Les informés reviennent dans un instant.
24:17 [Générique]
24:29 Bonsoir à tous, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez dans l'actualité.
24:32 Ce soir, la colère des agriculteurs, plusieurs centaines d'entre eux bloquent toujours
24:36 une partie de l'autoroute A64 près de Toulouse.
24:39 Ils réclament notamment des mesures d'urgence pour enrayer la chute de leurs revenus.
24:43 Laura Roudot.
24:46 Pour la troisième soirée consécutive et dans le froid,
24:49 ces agriculteurs s'apprêtent à passer la nuit ici sur l'A64,
24:53 déterminés à maintenir le blocage de l'autoroute tant qu'ils n'obtiendront pas gain de cause.
24:58 Tant qu'on a à manger et du bois de chauffage, on ne bougera pas d'ici.
25:02 On est trop taxés sur le papier administratif, au côté administratif,
25:05 on est vraiment submergés sur le papier.
25:08 Et surtout, un truc qui touche tout le monde, c'est l'irrigation,
25:13 on parle de l'eau pour tous, c'est refaire des retenues d'eau
25:16 comme le faisaient nos ancêtres les Romains.
25:19 Maladies bovines, inflation, hausses des charges et des normes jugées trop nombreuses.
25:24 La colère des agriculteurs préoccupe le gouvernement
25:27 qui craint que le mouvement ne s'étende à tout le pays.
25:30 Alors ce week-end, l'Elysée a demandé au préfet d'aller à la rencontre de délégations d'agriculteurs
25:35 et le gouvernement a multiplié les déplacements.
25:38 Illustration cet après-midi dans une ferme du Cher.
25:41 Marc Faineau, ministre de l'Agriculture, a défendu la simplification des démarches administratives.
25:47 Je suis très à l'aise pour venir devant vous,
25:50 vous dire que si on va s'attaquer à la simplification, on va s'y attaquer.
25:53 Mais ça ne se fait pas dans la nuit d'un samedi à dimanche,
25:55 parce que sinon je pense que je me moque des gens.
25:57 Et moi je pense qu'on a besoin avec nos interlocuteurs d'être des gens sérieux.
26:00 La simplification c'est un sujet sérieux, c'est un sujet auquel il faut
26:04 qu'on s'attelle vraiment dans un délai qui soit très court.
26:07 Le premier ministre, le président de la République, Bruno Le Maire, avec qui on en a parlé,
26:12 on est sur un sujet dans le printemps, ça fait 30 ans que ça attend.
26:16 Premier élément de réponse à la grogne, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances,
26:21 a annoncé la multiplication des contrôles entre les producteurs agricoles et les industriels
26:26 dès la semaine prochaine, pour assurer aux agriculteurs une rémunération plus juste.
26:32 En déplacement dans le Rhône, aujourd'hui, le Premier ministre Gabriel Attal a été interpellé par des agriculteurs.
26:39 On a une grande chance en France, c'est notre agriculture.
26:44 C'est une chance parce que, et on le voit quand il y a des crises, on l'a vu au moment du Covid,
26:49 ça nous permet d'avoir une certaine indépendance et une certaine autonomie.
26:52 Pendant le Covid, quand les frontières ont été fermées,
26:55 il y a des pays qui ont été très en difficulté sur leur alimentation.
26:59 Nous, on a la chance d'avoir une agriculture extrêmement solide qui nous met à l'abri de ces difficultés.
27:04 Et c'est une fierté.
27:05 Et on a une chance parce qu'on a, et ça vous l'avez dit, une agriculture
27:10 qui est l'une des plus qualitatives, si ce n'est la plus qualitative au monde.
27:13 Et moi, je le dis de manière très claire pour le Président de la République, pour mon gouvernement,
27:18 il est hors de question de le perdre.
27:20 Et puis, l'incroyable doublé de Cyprien Sarrazin.
27:26 Comme hier, le skieur français a remporté la descente de Kitzbühel en Autriche.
27:31 Comme Luc Alphand, il y a 29 ans, il signe un doublé,
27:35 l'un des plus grands exploits du ski tricolore sur cette piste aussi mythique que dangereuse.
27:42 Et il revient à quelques points du leader du classement général de la Coupe du Monde de descente.
27:49 Bravo à lui.
27:50 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
27:52 Vous restez avec nous à suivre les informés sur France Info.
27:55 J'aurai le plaisir de vous retrouver demain pour un nouveau 19/20 Week-end.
28:00 Très belle soirée sur France Info.
28:02 Dans Vrai ou Faux, on vous aide à faire le tri entre un faux et un toxe
28:24 parce que je suis sûr que vous le savez aussi,
28:26 sur les réseaux sociaux aujourd'hui, peuvent se répandre en quelques minutes
28:30 des informations complètement fausses ou des photos et des images qui ont été trafiquées.
28:34 Avec toute l'équipe de Vrai ou Faux, on vérifie tout pour vous.
28:38 Vrai ou Faux, présenté par Julien Pain, les samedis à 11h10 sur France Info, Canal 27.
28:46 [Musique]
28:54 Bonsoir à tous.
28:55 C'est un ciel dégagé sur l'ensemble du territoire qui vous attend pour ce soir
28:58 avec toutefois une perturbation qui arrive par la pointe de la Bretagne.
29:01 Prudence si vous prenez la route aussi sur la Normandie, l'Ile-Haut de France,
29:04 l'Île-de-France avec de possibles phénomènes glissants et des températures très basses
29:08 ce soir aux alentours de 22h.
29:10 -6°C à Strasbourg, -4°C à Amiens, -6°C également sur les régions du centre.
29:14 Demain matin au réveil, les hautes pressions se décalent et laissent entrer les nuages
29:17 par l'ouest du pays avec quelques gouttes de pluie possibles à la clef,
29:20 de l'Aquitaine jusqu'à Haute-France.
29:22 Et l'après-midi, ces mêmes nuages qui vont se décaler au nord-est.
29:25 Demain matin au réveil, les gelées sont généralisées, -8°C du côté de Strasbourg,
29:29 -6°C sous les nuages du côté de Brest.
29:32 Et l'après-midi, les températures retrouvent des valeurs de saison,
29:35 14°C notamment sur la façade ouest du pays.
29:38 Dès lundi, on va passer 3°C, 4°C au-dessus des normales de saison
29:42 avec une nouvelle perturbation pluvieuse qui va traverser le pays
29:45 et le retour des conditions anticycloniques pour la fin de semaine.
29:48 Passez une excellente soirée sur France Info.
29:51 [Générique]
30:00 Et nos informés sont toujours là avec nous dans le studio de France Info.
30:04 Brigitte Hadès, grand reporter, chef du bureau britannique de la revue politique internationale,
30:09 Adeline Percept, correspondante de la RTBF à Paris,
30:12 Vailljoux Naravane, correspondante pour les médias indiens en France,
30:16 et Axel Rueckert, chef d'entreprise essayiste allemand.
30:20 Vailljoux, vous nous disiez pendant la pause, vous nous donniez ce chiffre absolument incroyable,
30:25 800 000 agriculteurs indiens se sont suicidés ces dernières années.
30:29 Oui absolument, quand on parle d'une crise dans l'agriculture en Inde,
30:34 c'est une énorme crise.
30:37 Ces paysans, il y a un parcellement des terres,
30:40 parce que vraiment les terres deviennent de plus en plus petites,
30:43 ils n'arrivent pas à gagner leur vie, ils s'endettent,
30:48 et vraiment la politique du gouvernement n'est pas pro-ruralité,
30:53 parce que les Indiens se sont donné que joie à la mondialisation,
30:58 donc le monde des services informatiques, l'accent c'est sur les grandes villes,
31:03 et c'est pour ça qu'il y a une espèce de soulèvement des agriculteurs.
31:08 L'Inde aussi cette année passe par les élections générales,
31:12 et donc même si monsieur Modi est le type incontesté,
31:17 le leader adulé en Inde avec 70% de taux d'appréciation,
31:23 on va voir comment le monde agricole va réagir à un autre mandat
31:30 pour ce Premier ministre qui il pense est vraiment contre le monde agricole.
31:34 On va revenir à la France, à cette colère des agriculteurs, Brigitte Hadès,
31:38 vous vouliez dire un mot notamment du Rassemblement National.
31:41 Oui parce que finalement, Gabriel Attal a bien fait d'aller dans le Rhône,
31:46 j'ai oublié, dans le Rhône, oui exactement, dans le Rhône.
31:51 Mais finalement l'ORN qu'est-ce qu'ils font ?
31:54 Ils chevauchent, ils surfent sur les vagues émotionnelles,
31:59 et ils n'ont aucune solution, ils n'ont aucune proposition concrète,
32:04 et franchement je trouve ça vraiment scandaleux de les entendre,
32:10 finalement racoler des gens qui sont en désespoir sans avoir de solution.
32:16 Et je trouve ça vraiment, ça me dérange énormément,
32:21 et donc je pense que si l'ORN m'en prend aussi sérieusement pour organiser de ce genre de,
32:25 même si c'est pas encore concret, je pense qu'on est quand même dans une meilleure optique,
32:32 parce qu'en Grande-Bretagne, comme je le disais, les Britanniques n'ont aucune solution,
32:38 et ils s'intéressent qu'au service.
32:40 Et deuxième, aussi très important, c'est que la politique, en général l'ORN,
32:45 ce qu'ils veulent faire c'est taper sur l'Europe.
32:46 Donc qu'est-ce qu'ils font ? Ils disent qu'à cause des normes européennes,
32:49 que les agriculteurs sont fâchés.
32:52 Mais finalement, c'est vraiment prendre le programme à l'envers,
32:56 parce que c'est grâce à la PAC que l'agriculteur est encore debout.
33:00 Alors donc c'est fallacieux, faux et très dangereux.
33:05 Adeline Percette ?
33:06 Oui, il faut bien se souvenir que si on prend par exemple les résultats du premier tour de la présidentielle,
33:11 de la dernière présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête dans plus de 20 000 communes,
33:17 quand Emmanuel Macron est arrivé en tête dans 11 000 communes seulement.
33:21 Ça dit un peu, je trouve, le rapport de force dans le monde rural.
33:25 Et je pense que ce n'est pas anodin pour plusieurs raisons.
33:28 Parce que d'abord, le monde rural est en première ligne de la déshérence des services publics.
33:34 Il y a 30% de la population française qui vit aujourd'hui dans un désert médical.
33:39 Ça, c'est une priorité évidemment pour eux, et auxquelles les politiques pour l'instant n'ont aucune réponse.
33:45 Le monde rural est aussi en tête et en première ligne du changement climatique, de la gestion aussi de ces changements.
33:54 Et troisièmement, des défis qui nous attendent sur la mobilité.
33:58 Parce que quand le monde rural allume sa télé, il entend beaucoup de politiques dire "il faut arrêter la bagnole".
34:04 Sauf que quand vous êtes dans le monde rural et que vous n'avez pas de bagnole, c'est très compliqué.
34:08 Donc il y a toute une série de solutions qui sont très fortement attendues dans le monde rural
34:13 et qui de toute façon devront concerner toute la France.
34:16 Et cette mobilisation des agriculteurs, on en reparlera bien évidemment dans les informés et sur France Info tout au long de la soirée.
34:23 Autre sujet ce soir dans les informés, la loi immigration adoptée par le Parlement fin décembre.
34:28 Actuellement entre les mains du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer jeudi prochain.
34:32 Des manifestations sont prévues demain dans de nombreuses villes à l'appel d'élus, les maires des grandes villes notamment.
34:38 Un premier défilé avait lieu aujourd'hui à Toulouse et ce matin le sénateur écologiste Yannick Jadot, candidat à la dernière présidentielle, était l'invité de France Info.
34:47 Notre pays n'est pas condamné à se replier.
34:51 Notre pays n'est pas condamné à faire de l'immigré le bouc émissaire de tous nos problèmes
34:58 et à précariser celles et ceux qui vivent dans notre pays, y compris parfois légalement.
35:04 A chaque fois que l'immigration devient la cristallisation du débat public, ça a été le Brexit en Grande-Bretagne,
35:12 ça a été les élections aux Pays-Bas, en Italie ou ailleurs, vous avez à un moment donné un pays qui sort totalement des réalités et des vérités.
35:22 Axel Ruckert, une réaction à ce que vient de dire Yannick Jadot ?
35:25 Je pense que l'immigration en France et en Allemagne sont très différentes.
35:33 On a une loi qui est parue en septembre l'année dernière qui a conduit à favoriser l'immigration mais de personnel qualifié.
35:44 Il s'appelle d'ailleurs Fachkräfte, spécialiste Einwanderungsgesetz, loi d'intégration.
35:51 Ça va entraîner 600 000 immigrés en plus. L'Allemagne a déjà pris presque 2 millions entre Mme Merkel et les Ukrainiens.
36:00 Donc c'est un sujet très très différent mais je comprends les différences compte tenu de la démographie,
36:07 compte tenu de la natalité et compte tenu aussi un peu des mentalités.
36:12 Nous avons 2,5 millions de Turcs en Allemagne qui sont plutôt bien intégrés.
36:16 On va poursuivre la discussion dans un instant. On va marquer une pause. Le temps du Fil info.
36:21 Avec vous Stéphane Milhomme, il est 20h40.
36:23 Un élève de 18 ans grièvement blessé mercredi matin dans une expédition punitive près de son lycée en Seine-Saint-Denis,
36:31 à Saint-Denis même, a succombé ce soir à ses blessures. Cette agression a eu lieu quelques heures avant la mort dans cette même ville d'un adolescent de 14 ans.
36:39 Ceux-d'en, poignardés, lui, a mort dans le métro. Rien ne permet en l'état de dire si les deux événements dans cette ville de Seine-Saint-Denis sont liés.
36:47 Plusieurs blocages d'agriculteurs toute cette journée pour l'Aïn Grogne qui prend de l'ampleur en Europe.
36:53 En Occitanie, la grogne continue et depuis jeudi soir sur la 64 après l'échec d'une réunion ce soir en préfecture de Haute-Garonne.
37:01 Le gouvernement au chevet des agriculteurs, Jordan Bardet là aussi, le président du Rassemblement national et tête de liste aux européennes,
37:07 a rendu visite à des viticulteurs de Gironde. Il dénonce l'Europe de Macron qui veut, selon lui, la mort de notre agriculture.
37:14 En Allemagne, plus de 100 000 personnes manifestent dans plusieurs villes contre l'extrême droite et sont parties à FD qui réclamait récemment plus d'expulsions d'étrangers.
37:23 Défilé à Francfort, à Novres, avant le grand rassemblement de demain qui lui est prévu dans la capitale Berlin.
37:29 La Champions Cup de rugby et le stade français s'inclinent 24 à 20 face aux Sud-Africains, les Stormers.
37:36 Dans 20 minutes, les Lyonnais du Loup affronteront les Anglais de Saracens.
37:51 Avec cet appel à manifester demain contre la loi immigration, appel qui vient d'élus de gauche qui parlent, je cite, de la victoire culturelle de l'extrême droite sous les dehors aimables du "en même temps".
38:02 On revient finalement, Vahidjou Anaravane, à ce qu'avait dit le Rassemblement national il y a quelques semaines, que ce texte était finalement une victoire idéologique du RN.
38:10 Oui, oui, finalement c'est très inquiétant ce qui se passe et j'ai regardé avec beaucoup d'attention la conférence de presse de monsieur Macron.
38:22 Ce qui m'a frappée, c'était comme s'il espérait et croyait que le Conseil constitutionnel allait rejeter certaines parties de cette loi en la déclarant anticonstitutionnelle.
38:38 Alors dans ce cas-là, la question se pose, pourquoi est-ce qu'il a demandé à son gouvernement de tabler une loi, de proposer une loi comme ça sur l'immigration ?
38:51 Quel jeu est-ce qu'il y a derrière ? Je pense que monsieur Macron est totalement obsédé, pas tellement par l'extrême droite, bien sûr il veut faire barrage à l'extrême droite, mais par la personne de Marine Le Pen elle-même.
39:06 Ça devient une espèce de discours obsessionnel et effectivement il pense que la droite conservatrice, parce que la conférence de presse, la position est vraiment beaucoup plus à droite que pendant son premier mandat,
39:25 que quelque part il doit donner des signaux et faire coucou à la droite française et surtout aussi des gens qui votent extrême droite pour pouvoir faire barrage à l'extrême droite.
39:40 Alors ça semble être une politique un peu, comment dirais-je, pas très honnête, quelque part manipulatrice et où est-ce que ça va le mener ? Je ne sais pas.
39:54 Ça va le mener où ? À l'Universet ? Vous avez deux minutes.
39:58 Là franchement vous me posez une colle. Non mais sur la loi immigration, ce que je peux vous dire en tout cas, c'est qu'en Wallonie, ça a été l'incompréhension la plus totale.
40:07 J'ai même eu un coup de fil d'une collègue à Bruxelles qui me dit "Ah mais dis donc, mais alors, mais il est vraiment à droite, c'est vraiment du style indécrottable, on vous a pondu une belle loi en France".
40:22 Voilà, il y a une incompréhension parce que pour les Wallons, la France était encore ce symbole d'humanisme.
40:30 Et là, ils ont la sensation en tout cas que dans ce texte, toute forme d'humanisme a été perdue en cours de route et que la droite a finalement réussi à imposer toutes ses volontés dans ce texte.
40:44 Même sentiment en Angleterre ?
40:46 Écoutez, avant ça, je tiens à dire que je pense qu'il a fait un calcul politique qui est très simple. Pour faire passer cette loi immigration, qu'il fallait quand même qu'il fasse passer les lois immigration qu'il avait promises,
40:56 il fallait besoin des Républicains. Donc il a lâché du lest. Mais il était sûr que le Conseil constitutionnel allait retoquer les passages, les lois, les clauses qui ne convenaient pas,
41:10 qui ne convenaient pas aux droits de l'homme dont vous parlez. Et donc je pense que ça va être très simple. Il s'est abrité derrière le Conseil constitutionnel.
41:18 C'est pas Paris qui peut être dangereux.
41:20 Oui, mais quand même, je pense que c'est ce qui va se passer. Les Anglais, les Britanniques, ils ont été forts. Ils ont fait fort aussi parce qu'avec le Rwanda, d'envoyer tous les gens qui ne sont pas en règle.
41:34 Oui, réexpliquer peut-être Brigitte Haddad pour ceux qui n'ont pas pu l'expliquer.
41:37 Ils ont décidé, enfin ils ont proposé, d'ailleurs c'était Boris Johnson qui a eu cette idée brillante, d'acheter un immeuble entier au Rwanda et de pouvoir envoyer les demandeurs d'asile qui n'ont pas réussi à obtenir gain de cause en Grande-Bretagne,
41:55 pour les renvoyer là ou même d'ailleurs de les faire examiner leur dossier là-bas.
41:59 Pour les demandeurs d'asile, on le précise, qui ne sont pas du tout originaire du Rwanda.
42:04 C'était un peu pour les décourager de venir en Grande-Bretagne, premièrement.
42:10 Alors, il y a eu la cour, la High Court a dit qu'elle n'était pas d'accord, que ce n'était pas constitutionnel justement.
42:17 Mais en tout cas, il a quand même voulu faire passer cette loi, Sunak, donc le Premier ministre, parce que lui, il pense qu'il faut faire quelque chose pour éviter justement de laisser les gens sur place, qu'ils n'ont pas le droit de rester.
42:29 Et j'étais tellement surprise parce qu'il y a eu pas mal de ministres qui ont démissionné cette semaine.
42:36 Alors je me suis dit, il faut enfin quand même des gens qui sont quand même dans le bon sens, même s'ils sont conservateurs.
42:41 Mais non, ils ont démissionné parce qu'ils n'étaient pas d'accord. Ils trouvaient qu'ils n'avaient pas été assez loin dans cette loi.
42:47 Et ils trouvaient qu'il avait été un peu, il avait fait un peu, il avait rétropédalé, pas pédalé.
42:53 Et donc, ils ont démissionné parce qu'ils n'étaient pas d'accord.
42:57 Évidemment, les partis travaillés, c'était totalement contre. Et donc, ils ont voté contre.
43:02 Donc, elle n'est pas encore passée. Mais enfin, on a quand même des gens qui sont aussi encore plus à droite que Macron, en Grande-Bretagne.
43:10 – Encore un mot, Axel Ruckert, peut-être, sur cette mobilisation demain d'élus de gauche, notamment des maires de grandes villes.
43:15 C'est important que ces élus, qui ont certains une portée nationale, on pense à Anne Hidalgo, Martine Aubry, se mobilisent comme ça ? C'est important ?
43:22 – Premièrement, il n'y aura pas une très grande mobilisation demain, je pense.
43:26 Deuxièmement, on ne sait pas très bien contre quoi on mobilise parce que, tant que le Conseil constitutionnel, qu'on a un peu instrumentalisé, je pense,
43:36 ce qui est très nouveau, pour qu'il modifie, l'interdit et change, on ne sait pas très bien quelle sera la loi.
43:44 Troisièmement, la France a l'habitude de voter des lois et ne pas les exécuter par derrière, excusez-moi. Donc, on ne sait pas très bien.
43:51 Moi, j'aurais préféré que le président, ou peut-être le Premier ministre, annonce trois mesures.
43:57 On passera de 20 000 à 30 000 reconductions à la frontière à 150 000 et on se donnera les moyens.
44:04 Dans certains cas de profession qui sont vraiment très soustanciaux en France, on fixe au Parlement un quota annuel, etc.
44:15 Donc, peu de choses, mais certaines et surtout de le mettre en œuvre. Alors, ça montre aussi qu'une France qui n'a pas de majorité,
44:24 qui n'est pas habituée à des coalitions comme l'Allemagne et où on négocie tout par avance dans un programme,
44:30 elle est assez vite perdue et les allers-retours entre le Sénat, l'Assemblée, les commissions et les médias, excusez-moi,
44:38 font que le commun des mortels ne sait pas très bien qu'est-ce qui est finalement dans la loi.
44:42 Bon, après l'agriculture, je vois en tous les cas, Axel, que vous êtes venu avec un vrai programme ce soir complet également sur l'immigration.
44:48 Axel 2020.
44:50 Voilà, exactement. Et ces manifestations donc demain dans plusieurs villes et notamment à Paris.
44:55 Avant, la dernière partie des informés qui sera consacrée à la littérature et à la lecture, un détour par Orléans pour ce 16e de finale
45:02 de la Coupe de France de football entre Orléans et le Paris-Saint-Germain. La rencontre qui vient tout juste de débuter.
45:08 Xavier Monferrand.
45:09 Effectivement. Bonsoir, Victor. Bonsoir à tous. C'est parti depuis une minute 20 ici au stade de la Source,
45:15 qui est plein comme un oeuf, vraiment, pour voir le Paris-Saint-Germain avec Kylian Mbappé.
45:20 C'était quand même la grande question, puisqu'il y avait peut-être incompatibilité entre la pelouse.
45:25 Il y a eu tant de polémiques autour de cette pelouse qui a été scalpée parce qu'il y avait des morceaux de verre dessus.
45:32 Elle a vraiment été scalpée et remplacée par des rouleaux qui sont arrivés il y a quelques jours d'Espagne.
45:36 Bref, elle a eu à peine le temps de prendre. Alors franchement, pour l'instant, c'est un billard, cette pelouse.
45:41 Ça a rassuré certainement Louis-Henriquet et Kylian Mbappé. Voilà pourquoi Kylian est titulaire avec le Paris-Saint-Germain ce soir.
45:48 Après, comme elle n'a pas eu le temps de prendre, elle va certainement se dégrader au fil du match.
45:53 Et ça, ça peut coûter cher, effectivement, à la qualité de jeu et peut-être aussi aux articulations des joueurs. On verra ça.
45:58 En tout cas, les Parisiens sont déjà à l'attaque face à Orléans. Evidemment, pour Orléans, ce serait un exploit, presque un miracle.
46:05 Ils disaient même s'ils éliminaient le Paris-Saint-Germain, après, il n'y a que deux divisions d'écart, dirons-nous,
46:11 puisque Orléans n'est pas un club amateur, c'est un club national. La troisième division, c'est cette espèce d'entre-deux où on est professionnels,
46:19 mais ce ne sont pas des grands clubs. Attention quand même, là, la première peut-être situation pour le Paris-Saint-Germain,
46:24 ça va être dégagé par la défense d'Orléans. Le petit touch justement pour Kylian Mbappé, qui va contrôler.
46:30 Il va se faire chipper le ballon, mais évidemment, à l'applaudiment, je peux vous dire qu'ici, il y a autant de supporters d'Orléans que de Kylian Mbappé.
46:37 Vraiment, allez, deux minutes, presque trois minutes de jeu 0 à 0 entre Orléans et le Paris-Saint-Germain.
46:43 Voilà, comme ça, tout le monde sera content, quel que soit le résultat. Merci, Xavier Monferrand.
46:46 Match à suivre avec vous tout à l'heure, France Info, la radio, bien évidemment, 20h50, un nouveau Filinfo, l'essentiel avec vous, Stéphane Milhomme.
46:56 Plus que jamais, le hors-piste est déconseillé après les fortes chutes de neige dans les Alpes, notamment en Haute-Savoie.
47:01 Après la mort dans une avalanche d'un jeune skieur qui faisait du hors-piste à Chamonix en début d'après-midi,
47:07 un blessé léger également et deux personnes indemnes, une douzaine de secouristes et l'hélicoptère ont été mobilisés.
47:12 La préfecture de Savoie annonce pour demain un risque d'avalanche toujours marqué de 3 sur 5.
47:17 Après leur réunion avec le préfet de Haute-Garonne à Toulouse, les agriculteurs ressortent sans avoir obtenu gain de cause,
47:23 notamment sur le gasoil non routier, le versement des aides promises.
47:26 Ils maintiennent ce soir le blocage sur l'A64 entre Toulouse et Bayonne.
47:30 Gabriel Attal recevra lundi les représentants de la FNSEI de jeunes agriculteurs.
47:35 Au 106e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, des milliers d'Israéliens manifestent dans le centre de Tel Aviv.
47:41 Ils exigent le retour des otages détenus dans la bande de Gaza.
47:44 Ils réclament aussi des élections anticipées pour évincer le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
47:49 Le PSG sur le stade d'Orléans, c'est depuis 5 minutes ce match de 16e de finale de Coupe de France de foot.
47:55 Les champions de France opposés à ce club de national devant 7800 spectateurs, c'est au stade de la source.
48:01 Et puis les félicitations se succèdent.
48:03 Après le doublé en descente de Cyprien Sarrazin sur la piste de Kisbulle, c'est extraordinaire pour le triple champion olympique.
48:09 Jean-Claude Killy pour Antoine Denerias, c'est un des plus grands exploits du ski français,
48:14 voire du sport français. De réaction de ces deux poitures du ski, c'était sur France Info.
48:19 Et pour clore ces informés, ce soir parlons littérature, parlons lecture, avec ces nuits de la lecture qui ont débuté,
48:34 des milliers d'événements partout en France, dans des bibliothèques, des librairies, des musées, même des prisons.
48:39 Un message ce soir pour ceux qui pensent qu'ils n'aiment pas lire, pas de n'importe qui, du dernier prix Goncourt,
48:45 Jean-Baptiste Andréa qui a été sur France Info.
48:48 À une personne qui pense qu'elle n'aime pas lire ou qu'elle n'aime pas les livres, sous prétexte qu'elle en a eu quelques-uns
48:53 qu'elle n'a pas aimés, il y a toujours un livre qui va vous faire basculer.
48:56 Il faut trouver ce livre et quand vous l'aurez trouvé, vous ne reviendrez plus jamais en arrière.
49:00 C'est joli cette expression Brigitte Hades, c'est vrai d'ailleurs, une fois qu'on a découvert un beau livre,
49:04 on ne revient plus jamais en arrière.
49:06 C'est vrai, la plupart des enfants déjà, quand ils sont tout petits, on les aide à apprécier la lecture,
49:13 mais s'ils n'ont pas la chance d'avoir des parents qui les poussent, il y a toujours un livre.
49:17 Et surtout, ce qui est intéressant dans la lecture, c'est que c'est interactif quelque part, parce qu'on imagine,
49:23 le monde qui est décrit est tout à fait subjectif selon la personne qui le lit.
49:30 Et donc les caractères très psychologiques des personnages aussi sont interprétés selon la personne qui les lit.
49:36 Donc ça peut vraiment faire découvrir des mondes et développer l'imaginaire.
49:42 Et je trouve ça merveilleux personnellement.
49:44 Alors les Britanniques lisent beaucoup, plus qu'en France, parce qu'ils ont beaucoup de trajets.
49:48 Ils commuting, parfois ils prennent des trains de vignoble.
49:53 Vous n'allez pas me dire qu'ils ne sont pas sur leur téléphone portable.
49:55 On va dans les intérieurs anglais et ils ont toujours des étagères pleines de bouquins.
50:02 Alors que chez nous, ça fait longtemps que ça n'existe plus.
50:04 Oui, mais il y a une chose qui est intéressante en Angleterre, c'est qu'ils ne traduisent pas.
50:10 Ils sont tellement autosuffisants en disant que nous avons le monde anglo-saxon, on n'a pas besoin de traduction.
50:17 Tandis qu'en France, 36% des livres sont des traductions, souvent en Europe,
50:23 tandis que que 4% des livres qui sont présentés par les Britanniques sont des traductions.
50:30 Simplement, j'ai été traduite en Angleterre, aux Etats-Unis, avec mon roman, mon premier roman.
50:36 Ils l'ont traduit. Ils ne l'ont peut-être pas beaucoup lu, mais ils l'ont traduit.
50:40 Félicitations. Et Juliana Ravané, puisque vous aviez la parole, vous êtes une grande lectrice aussi, une écrivaine, on y reviendra, une éditrice.
50:46 Vous l'avez été aussi, une vraie femme de lettres finalement.
50:48 Vous avez fait découvrir la littérature indienne en France.
50:51 En quelque sorte, oui, j'ai publié beaucoup d'auteurs, parce que j'avais une collection chez Fayard et chez Albert Michel.
51:01 Je faisais de la fiction étrangère. J'ai publié des auteurs aussi bien croates que chinois, que indiens, que les Américains, ou même les Anglais en français.
51:15 On lit beaucoup en Inde ?
51:16 On lit de plus en plus en Inde. Et avant, on lisait beaucoup de fiction.
51:21 Mais la polémique s'est installée en Inde sur nos racines, la civilisation indienne, d'où venons-nous, les politiques identitaires.
51:32 Et donc, de plus en plus d'Indiens lisent des livres d'histoire, de la politique, d'analyses politiques.
51:38 Il y a un grand boom. Et à l'intérieur de l'Inde, il y a un mouvement de traduction entre une langue et l'autre, parce qu'il faut savoir qu'en Inde, il y a 22 langues officielles qui ne sont pas des dialectes.
51:52 Ce sont des langues, langues écrites avec un alphabet et une histoire littéraire, une tradition littéraire.
52:00 Donc voilà, pour ma carrière en tant que journaliste, écrivaine, éditrice, j'ai toujours vécu dans le monde des livres.
52:10 Et aujourd'hui, je fais partie d'un juré pour un prix littéraire qui s'appelle le prix du Contralet.
52:18 Et on est dans la phase finale où on a neuf livres à lire. Chaque juré a choisi un livre.
52:26 - Je dirais le quelcès prochainement. Axel Ruckert, je crois que vous avez un côté indien parce que vous aimez beaucoup les essais politiques, historiques, un peu moins les romans.
52:33 - Dans ma vie, j'ai surtout dirigé des entreprises et c'est seulement il y a sept ans, huit ans que j'ai commencé à écrire.
52:39 Et quand j'ai vu le sujet la nuit de la lecture, j'aurais bien voulu participer à lire, comme je fais des conférences, débats sur mes sujets.
52:50 Le thème, la peur, m'a surpris. Je dis même pas peur. Et le reste, en dehors de lire de temps en temps et avec grand plaisir un bon policier,
53:04 je lis quand même essentiellement ce qui se passe dans le monde que j'essaye de couvrir, c'est-à-dire la France économique, politique, l'Allemagne et les relations franco-allemandes.
53:17 Très importante quand même. L'Europe et accessoirement et bientôt avec une nouvelle sortie, mon métier de patron d'entreprise en difficulté et de redressement.
53:26 - Une lecture sérieuse. Adeline Percept, quel genre de lectrice êtes-vous ?
53:30 - Moi, j'ai un rapport très paradoxal à la lecture parce que quand c'est médiocre, je ferme, je ne rouvrirai jamais le livre.
53:38 Donc évidemment, je ne lis que de la très grande littérature. Mais qu'est-ce qui se passe ? Je me dis à chaque fois, comment je vais pouvoir moi-même écrire de cette façon ? Jamais.
53:48 Donc ça me déprime. Mais je lis quand même. J'adore par-dessus tout, et c'est pas parce qu'ils sont belges, mais j'adore par-dessus tout Amélie Nothomb, évidemment.
53:59 Notamment pour ce côté belge qu'elle a, qui est un peu de surréalisme. Et puis c'est quand même la seule à vous faire rire quand elle vous parle de gensénisme. Vraiment.
54:10 - Flamand ou Wallon ? - Pardon ?
54:13 - Flamand ou Wallon ? - Wallon, Wallon. Et puis d'autre part, évidemment, pour moi, le grand maître, c'est Simnon.
54:21 Et Simnon qui, pour le coup, m'a formée en tant que journaliste, parce que vous ne trouverez pas, à mon avis, en tout cas dans les polars, mais dans la littérature récente,
54:32 une littérature aussi précise sur les mots. Et c'est justement ce qu'on doit apprendre quand on est journaliste.
54:37 - Je crois qu'on aurait pu faire toute cette émission sur la littérature, parce que vous avez beaucoup de choses à dire. Merci à tous les quatre, nos informés et écrivains.
54:45 - Il joue la ravanée, vous avez signé un roman, Transgression, disponible en 22 langues.
54:51 - Oui, voilà, édition du Seuil.
54:53 - Voilà, Brigitte Hadès, c'est les Voix de la Forêt, pris de l'Académie française il y a deux ans maintenant. C'était en 2022.
54:59 Axel Rueckert, l'un de vos essais, faire réussir la France que j'aime. Vous l'avez amené d'ailleurs, il est à vos côtés. Merci également à vous, Adeline Percept.
55:06 On vous lit, on vous entend à la RTBF. Très bonne soirée à tous les informés qui reviennent demain matin sur France Info.
55:12 - Merci.
55:13 ♪ ♪ ♪

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