Globewatch of January 21, 2024

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00:00 Bonjour et bienvenue au Stallan Hotel ici à Yaoundé où nous recevons le directeur général de la Bourse des Valets Mobiliers de l'Afrique Centrale en ce début d'année 2024.
00:19 Monsieur le directeur général, bonjour et bonne année.
00:22 Merci, meilleur voeu à vous M. Bouné, merci pour la CRTV pour cette opportunité de communication qui nous est donnée.
00:29 En 1994, le chef d'état d'Afrique Centrale demanda à la Banque Centrale, c'est-à-dire la Banque des États de l'Afrique Centrale, pour la création d'une Bourse des Valets. Pour quel objectif ?
00:45 La création d'une Bourse des Valets, pour suivre un objectif, c'était de doter la sous-région SEMAC d'un marché de financement alternatif au marché bancaire classique qui existait déjà.
01:01 Et ce marché de financement devait avoir pour socle l'épargne populaire. Ça veut dire que les agents en besoin de financement peuvent trouver une alternative aux banques, mais également ceux qui ont la capacité de financement, qui sont les épargnants, peuvent trouver des produits de placement peut-être beaucoup plus rémunérateurs que les comptes d'épargne bancaire classique.
01:25 Vers 2008, on a le début effectif de la Bourse des Valets mobilières de l'Afrique Centrale, à l'époque le siège étant au Gabon, à Libreville. Quel était le début ?
01:45 En termes de vraies dates, parce qu'effectivement après la mission de Lille-Maurice qui avait fait l'étude d'évaluation pour la création d'un marché financier au niveau de la sous-région, après que cette étude ait déclaré que le potentiel où le marché doit avoir pour socle c'est le Cameroun,
02:06 un certain nombre de décisions avaient été prises parce que les pays fers avaient considéré que le Cameroun concentrait déjà un certain nombre d'institutions. Alors, entre Libreville et Yaoundé et Douala d'ailleurs, il y a eu un peu de divergence.
02:25 Donc concrètement, l'étude qui avait été commandée en 1994, qui avait abouti à ces résultats, devait être opérationnalisée. L'opérationnalisation de ça a démarré en 2001 avec la création de la Douala Stock Exchange.
02:41 Ce qui fait qu'il y avait déjà une divergence dans l'implémentation sur le terrain des recommandations du cabinet d'études. Et en 2003, il y a eu la création de la bourse de valeurs mobiles Afrique centrale, mais avec un périmètre restreint, étant donné que le Cameroun s'était désolidarisé et avait créé sa propre bourse, son propre marché avec son propre régulateur.
03:02 Donc voilà les deux dates au départ qui montrent qu'il n'y avait vraiment pas d'entente au niveau de la sous-région et cela a duré une quinzaine d'années.
03:13 Revenons un peu sur les définitions. Il y a un mot qui est recourant, c'est-à-dire "bourse de valeurs". Pour les citoyens de la CEMAC ordinaire qui sont à Jaména, à Libreville, à Brazzaville, à Malabo, que renvoient ces mots ?
03:39 Alors, ce mot, peut-être que je vais d'abord l'expliquer en anglais pour qu'on le démystifie moins. Parce qu'on dit "bourse de valeurs", en tout cas dans les terminologies anglo-saxonnes, on dit "stock exchange".
03:51 Donc en réalité, c'est le commerce des valeurs mobilières, le commerce des actions, le commerce des obligations qui sont émises par des entreprises qui sont créateurs de richesses et qui ont ce marché-là comme marché de financement.
04:07 Donc au lieu d'aller déposer un dossier de demande de crédit, des lignes de crédit à la banque, vous émettez des valeurs mobilières qui peuvent être des actions de votre entreprise, qui sont des titres de propriété, ou alors vous émettez des actions qui sont des titres d'un défendant.
04:20 Si on doit prendre l'environnement économique cameroonais ou bien les comportements économiques cameroonais, à quoi concrètement ça renvoie ?
04:27 Alors concrètement, une entreprise qui vient sur le marché financier ou alors vient à la bourse pour lever des fonds et financer, parce qu'il faut toujours avoir un filigrane le fait que quand nous venons à la bourse, quand une entreprise vient à la bourse et cherche des financements pour pouvoir créer de la richesse.
04:48 Donc quand on crée de la richesse, on crée de l'emploi.
04:51 Donc une entreprise qui vient peut émettre des actions.
04:54 Quand vous émettez des actions, vous émettez des parts de copropriété dans l'entreprise.
04:59 Ça veut dire que les gens qui vont acheter ces actions-là vont venir trouver des gens qui avaient déjà mis leurs fonds et dont ils se retrouvent ce qu'on appelle le tour de table.
05:08 C'est comme une tontine ?
05:09 C'est à peu près comme une tontine. C'est-à-dire que les gens achètent des parts de tontine.
05:13 Donc les parts de tontine, si on transpose dans l'activité boursière, ce sont des parts d'une entreprise, ce sont des actions, comme on les appelle.
05:22 Mais également, les entreprises ou les États peuvent émettre des titres de créance qui sont des obligations, des titres d'endettement.
05:30 Donc l'avantage avec la bourse, avec les actions, c'est que quand vous achetez une action, logiquement vous avez la possibilité de rester dans l'entreprise pendant 99 ans, qui est la durée de vie OADA d'une entreprise.
05:45 Ce n'est pas comme à la tontine où chaque année vous cassez tout, vous pouvez sortir. Donc c'est un peu ça la petite nuance.
05:50 Après 2017, les chefs d'État d'Afrique centrale ont décidé d'unifier la bourse de valeur d'Afrique centrale, c'est-à-dire la Douala Stock Exchange,
06:02 et celle qui existait à Libreville avec un siège central maintenant mutualisé, Douala.
06:10 Quelle était la nécessité d'avoir un seul marché commun financier ?
06:14 C'est exactement la conférence des chefs d'État de N'Djaména du 31 octobre 2017 qui avait pris cette résolution.
06:23 Les pays frères se sont rassemblés pour dire "bon voilà, chacun a essayé de son côté, ça ne donnait rien".
06:31 On était plutôt dans des querelles faticides et on s'est rendu compte que c'est un des facteurs qui nuisaient à l'intégration.
06:38 Parce que vous savez, le processus d'intégration au niveau de l'ASEMAC a eu beaucoup de sous-grosso, la libre circulation,
06:44 certains pays avaient déjà ouvert la possibilité d'aller dans les pays sans présenter un visa, d'autres continuent à exiger des visas.
06:53 Donc la fusion a été une étape dans le processus d'intégration de l'ASEMAC.
06:59 La fusion du marché financier a été une décision très forte.
07:03 Parce que le Cameroun qui disait "je ne demande plus les visas sauf aux pays qui demandent au SAMERESCOTS".
07:09 On lui disait "mais attention, vous avez un marché financier national, ça vous ne prêchez pas par l'exemple".
07:17 Donc le chef d'État camerounais a pris la décision de fusionner, de dire "on va aller dans la fusion".
07:27 Donc la fusion, premièrement, c'est vraiment un facteur d'intégration.
07:30 Deuxième chose, la fusion crée un marché commun.
07:35 Ça veut dire que le marché camerounais était limité aux 27 millions de camerounais.
07:40 Maintenant c'est environ 60 millions.
07:42 60 millions, donc on crée un espace commun avec un seul régulateur, une seule bourse.
07:50 Ça évite tout ce qu'il y avait comme risque juridique.
07:53 Donc effectivement, la fusion a été actée à la conférence de N'Djamena d'octobre 2017.
08:02 Et elle est devenue effective en 2019.
08:04 Parce qu'en 2019, les deux marchés, les deux bourses ont fusionné par l'absorption de la Socrate Change.
08:12 Les régulateurs ont fusionné, la CMF a été absorbée par la COSUMAF et basée à Libreville.
08:17 Après, il y a eu les dépositaires centraux qui ont fusionné et on a donné transitoirement la mission de dépositaires centrales à la Banque Centrale.
08:26 Qui aujourd'hui est Députée Centrale et Banque de Règlement.
08:29 La BAC.
08:30 La BAC.
08:31 Concrètement, comment fonctionne la BVMAC de l'Afrique Centrale aujourd'hui ?
08:35 Combien d'entreprises, d'ailleurs, qui peut accéder à ce marché ?
08:39 Alors comment, actuellement, si on parle de statistiques, si nous parlons de nos chiffres, nous avons un marché qui n'a pas encore une grande profondeur, néanmoins.
08:52 Nous avons sur le compartiment actions, six entreprises qui sont cotées.
08:58 Et ces six entreprises valent ensemble 460 milliards.
09:04 C'est ce que nous appelons la capitalisation boursière, qui est la valeur boursière des entreprises.
09:10 Ça veut dire que chaque action, le prix que l'action cote à la bourse multiplié par le nombre de ses actions.
09:17 C'est ça la capitalisation boursière.
09:19 Le flottant, c'est autre chose.
09:21 Le flottant, c'est effectivement la quantité de titres qui ont été achetés dans le cadre des IPO qu'il y a eu.
09:26 Et le flottant, lui, il est aux alentours de 606 milliards.
09:29 Ça veut dire que c'est 606 milliards d'actions achetées par les SEMA dans le cadre de ces IPO.
09:37 Donc, nous avons donc le compartiment actions.
09:40 On a le deuxième compartiment qui est le compartiment obligatés et dans lequel il y a beaucoup d'États qui arrivent et qui viennent faire des levées de fonds et qui dynamisent vraiment ce compartiment-là.
09:49 Sur ce compartiment, nous avons 14 lignes qui sont émises par les 3 États, 4 États même de la CEMAC.
09:58 Parce qu'actuellement, nous avons les lignes du Congo, les lignes du Cameroun, les lignes du Gabon, les lignes du Tchad.
10:04 Donc, il y a la Guinée-Cotton-Roel et la RCA qui ne sont pas représentées.
10:08 Et ces 14 lignes cumulent 1300 milliards de fonds, c'est-à-dire d'encours actuels.
10:16 C'est-à-dire que ce sont les encours parce que, comme vous le savez, les emprunts se remboursent.
10:21 Donc, je vous donne la date après le remboursement. Chaque année, il y a des remboursements et des remboursements et il y a des nouvelles arrivées.
10:27 Lorsque je constate les chiffres que vous évoquez, il me semble que le taux d'adhésion ou bien de participation ou bien de cotation est très faible chez ces entreprises actuellement.
10:39 Quelle est l'importance de la bourse dans une économie pour permettre les autres entreprises à venir vers vous ?
10:49 Est-ce qu'une économie peut fonctionner sans la bourse dans le monde d'aujourd'hui ?
10:54 Oui, les économies ont fonctionné sans les bourses, mais ce sont des économies qui manquaient un peu d'une jambe. C'est un peu ça en réalité.
11:02 Parce qu'il faut absolument que les agents économiques aient beaucoup d'alternatives. Vous devez avoir plusieurs tiroirs, vous devez avoir plusieurs poches pour pouvoir être à mesure d'être résilients.
11:14 Sinon, si vous avez une seule poche sur laquelle vous mettez chaque fois votre main pour pouvoir chercher les financements, ça ne peut pas donner.
11:22 Donc, ça c'est la première chose pour ceux qui cherchent des financements, c'est d'avoir des marchés alternatifs. C'est très important.
11:28 Une bourse, c'est un marché de financement. C'est vraiment ce qu'il faut retenir.
11:33 Que ce soit les entreprises qui disent "oui, on ne finance pas la paiement, on ne finance pas, les banques ne prêtent qu'aux riches, et ainsi de suite", il y a un marché qui est à côté.
11:42 C'est ce que les États même font. Les États fonctionnent d'abord avec les recettes d'impôts, les recettes des taxes, les taxes douanières, et ainsi de suite.
11:49 Lorsque ça ne suffit pas, les États vont sur le marché domestique et s'endettent.
11:54 Parce que ce marché existe, ils vont sur le marché monétaire et vont sur le marché financier.
11:58 Et lorsque ces deux marchés sont saturés, les États vont à l'international dans le cadre de ce qu'on appelle les eurobonds.
12:04 Donc, normalement, c'est ça qui crée les facteurs de résilience.
12:07 Donc, dans une économie, ajouter un second marché de financement est quelque chose qui est très important, c'est-à-dire pour les agents qui sont les créateurs de richesses.
12:17 Maintenant, pour ceux qui sont les épargnants, parce que dans un marché, il y a toujours l'offre et la demande.
12:22 Donc, ceux qui sont les épargnants, ceux qui vous aimeront, qui avons un petit peu d'argent dans la poche, ainsi de suite,
12:28 on se dit "j'ai déposé mon argent dans la banque, je suis surpris que j'ai laissé ça depuis 2 ou 3 ans, j'espérais que ça multipliait par 2.
12:36 Au contraire, ça a même diminué, je ne sais pas ce qui se passe à la banque".
12:39 On dit "bon voilà, effectivement, la banque vous rémunère à un taux qui, lorsque vous n'avez pas une capacité de négociation d'un taux d'intérêt,
12:47 il va vous donner le taux crédité minimum de la banque centrale".
12:49 Donc, les entreprises qui émettent des actions vous donnent des leviers, c'est-à-dire des rémunérations plus importants.
12:57 C'est-à-dire que vous pouvez toucher du dividende, vous pouvez toucher des intérêts dans les placements que vous faites sur les titres de créances.
13:05 Donc, en réalité, c'est une dynamique où ceux qui ont de l'épargne se rendent compte que non, c'est-à-dire que le marché nous donne de l'espoir.
13:15 Si je n'ai pas encore... je commence à avoir aujourd'hui un peu de capacité épargnée et je peux épargner sur des produits différents.
13:23 Et comme on dit, dans un investisseur rationnel, il faut toujours diversifier, on ne met pas tous ses œufs dans le même panier.
13:28 Donc, déjà, désolé, désolé.
13:31 Donc, c'est-à-dire que nous sommes dans un contexte où un marché financier, c'est-à-dire c'est quelque chose qui accompagne les économies qui sont en train de se modéliser.
13:42 Dans l'histoire de la bourse, c'est pratiquement un monde virtuel avec trop d'ordinateurs, avec trop de traders.
13:53 Aujourd'hui, en lisant la documentation, je constate que vous voulez entrer dans le monde des composites. Pourquoi ?
14:02 Alors, ce que nous avons créé récemment, c'est l'indice.
14:06 Nous avons créé un indice composite qui est le "all share", qui est effectivement... quand on parle de "all share", c'est que l'ensemble des titres qui sont cotés sur le compartiment,
14:14 c'est-à-dire qui font partie de l'indice.
14:17 Parce qu'il y a souvent des indices sectoriels.
14:19 On peut dire qu'on veut l'indice uniquement pour les valeurs agricoles, on veut l'indice sur les valeurs de l'insurance, on veut l'indice uniquement sur les valeurs bancaires.
14:26 Donc, lorsqu'on parle de composites...
14:28 Les investisseurs et ainsi de suite.
14:30 Donc, lorsqu'on parle de composites, c'est qu'on a pris tout le monde, sans distinction de secteur d'activité.
14:36 Les catégories d'activité.
14:37 Les catégories d'activité.
14:38 Donc, est-ce que la bourse est virtuelle ? Ce sont les canaux d'accès.
14:44 Parce qu'en fait, il faut parler en termes de canaux.
14:47 Aujourd'hui, comment est-ce que vous fonctionnez avec votre banque ?
14:51 Je pense que dans le temps, toutes vos opérations, vous étiez obligés de courir vers un guichet.
14:55 De moins en moins, vous couriez vers le guichet.
14:58 De plus en plus, vous transportez votre banque partout où vous allez.
15:01 Vous allez à l'étranger, votre compte bancaire est à côté de vous, votre gestionnaire est à côté de vous, parce qu'il vous a donné une carte.
15:07 Une carte bancaire.
15:08 Une carte bancaire qui vous permet de regarder votre solde, de tirer votre argent, ainsi de suite.
15:12 Et même la carte vous permet de faire des dépôts de fonds.
15:15 Donc, la bourse, c'est pareil. La bourse est en termes de canaux.
15:19 Donc, la virtualité, la bourse reste sur le système de cotation, qui est un système complètement électronique.
15:25 C'est ce que nous avons adopté, pour ne pas faire la crier.
15:28 Avant, la crier, c'était de dire, "Bon voilà, moi, je donne le temps", ainsi de suite.
15:31 On ne fait pas la crier. Donc, on fait électronique, c'est silencieux.
15:34 Et il y a les canaux de subscription. Dans les canaux de subscription, on est actuellement en train, avec les sociétés de bourse,
15:41 normalement, nous sommes dans la cotation à distance, comme fait la banque centrale.
15:44 Ça veut dire que chacun est chez lui, il envoie les ordres de ses clients au niveau de la BVMAC et à sa tranchée.
15:50 Donc, si les ordres d'achat rencontrent les ordres de vente, il n'y a pas de problème, ça transige.
15:56 Et derrière, il y a une réalité économique, parce qu'il faut que ça se dénoue, tout ça.
16:00 Une fois que vous avez inséré votre ordre sur une plateforme électronique, vous devez venir trouver, effectivement, l'argent dans votre compte.
16:07 Lorsque nous travaillons avec les gens qui sont dans la bourse immobilière, la cotation, ces mots également renvoient à quoi ?
16:17 Il faut diversifier pour les affaires économiques.
16:21 La cotation, c'est exactement tel que vous l'utilisez aussi lorsque vous commandez quelque chose.
16:26 Donc, si vous devez commander quelque chose, vous allez demander les cotations. La cotation, c'est fixer un prix. Coter, c'est fixer le prix.
16:33 C'est-à-dire, si j'ai fait une commande, acheté un téléviseur, par exemple.
16:37 Vous allez d'abord demander ce que vous appelez souvent les proforma, en fait, ce sont les cotations.
16:41 Les gens vont vous dire, bon voilà, le téléviseur chez moi, écran placement, tel X pouce, cet an, l'autre est 17 ans, et ainsi de suite.
16:48 Et puis, vous choisissez quel est le prix qui convient à votre budget.
16:52 Ce que la bourse fait, c'est que lorsque la bourse cote, c'est un processus, effectivement, très électronique et technique.
16:58 Nous transigeons au prix qui permet à ce qu'un grand nombre de titres transige.
17:04 Ça veut dire qu'on ne prend pas forcément le plus élevé, on ne prend pas forcément le prix le plus faible, on ne calcule pas de moyenne.
17:11 On prend le prix qui permet à ce que, s'il y a un premier prix qui permet à ce que 10 actions s'échangent,
17:17 un deuxième qui permet à ce que 100 actions s'échangent, et un troisième qui permet à ce que 2 actions s'échangent,
17:22 on va prendre le prix qui permet à ce que 100 actions s'échangent.
17:25 Donc, normalement, c'est comme ça que notre système de cotation fonctionne. Il privilégie les quantités d'échanger.
17:31 Presque 2 ou 3 ans maintenant, vous êtes à la tête de la BVMAC de l'Afrique centrale, de la CEMAC.
17:40 En réalité, quelles sont les difficultés qui freinent ces activités réellement ?
17:47 Alors, avant de parler des difficultés, je voudrais d'abord parler des potentialités.
17:52 Il y a une forte volonté politique des premiers responsables de nos pays, de nos États,
18:00 de faire en sorte que la bourse soit dynamique, parce que les chefs d'État croient en la bourse.
18:06 Et la volonté politique a été matérialisée par des actes forts.
18:12 Il y a eu un règlement qui a été pris sur les introductions en bourse,
18:15 et ce règlement a permis à ce qu'aujourd'hui, 5 États sur 6 ont donné des listes
18:22 pour privatiser 17 entreprises des portefeuilles publics.
18:28 L'État du Cameroun en a donné aussi, en indiquant 4 entreprises que nous connaissons tous.
18:33 Donc il y a la Sourde-Coton, il y a le Cameroun Hotel Corporation,
18:38 il y a le Port Autonome de Douala et puis il y a les aéroports du Cameroun.
18:43 Donc ces entreprises vont venir à la côte.
18:46 Donc ça c'est un potentiel, et nous avons des sorties de bourse qui sont à pied d'oeuvre.
18:50 Il y a peut-être le fait qu'il y a une phase de mise à niveau de ces entreprises-là qui fait que ça traîne un petit peu.
18:57 Donc ça c'est vraiment en termes de potentiel.
19:00 En termes de potentiel aussi, il y a les actionnaires de la BVMA qui ont renforcé les fonds propres de l'entreprise de marché.
19:07 Il y a la COSUMAF qui a agréé beaucoup d'acteurs.
19:10 Nous sommes aujourd'hui à 23 sociétés de bourse, c'est-à-dire les intermédiaires qui sont chargés de venir avec.
19:15 La Commission de Suvérance du Marché Financier, c'est le régulateur.
19:18 L'Afrique Centrale, le régulateur.
19:20 C'est le régulateur du marché.
19:22 Donc nous sommes aujourd'hui dans une dynamique globale où ça bouge réellement.
19:28 Alors, qu'est-ce qui pour nous semble être l'incompréhension ?
19:35 Ce que nous ne comprenons pas, c'est pourquoi le secteur privé qui se plaint du fait que les banques ne financent pas.
19:40 Et les banques disent "nous avons des problèmes de ratio prudentiel à respecter", qui ne sont édictés par la Commission bancaire.
19:47 Alors on se demande pourquoi le secteur privé ne s'engouffre pas dans la brèche du marché financier.
19:55 Et c'est là où les problèmes commencent.
19:57 On se rend compte qu'il y a des problèmes de transparence, il y a des problèmes de manque d'incitation.
20:01 Nous sommes en train de discuter avec les États parce que vous savez, le monde capitaliste, il n'y a pas d'intérêt, pas d'action.
20:08 Il y en a qui ne veulent pas montrer les bilans, ils ont des problèmes avec ça.
20:13 On ne sait pas, t'as dit, il y en a certains qui nous suggèrent de demander aux États de la CEMAC de faire l'amnistie fiscale.
20:19 En face de ces problèmes de gouvernance.
20:21 De transparence de gouvernance, effectivement.
20:24 Monsieur le directeur général, dans l'avenir, avec tout ce que vous avez déjà dit, qu'est-ce que vous en tenez fait pour attirer plus d'entreprises de venir vers la BVMAC ?
20:38 Merci pour cette question, parce que je crois que c'est la question fondamentale.
20:43 Nous sommes là pour essayer de renforcer la culture boursière.
20:49 Parce que quand on parle de culture boursière, les gens voient toujours les épargnants.
20:54 Qui, honnêtement, au niveau de la CEMAC, n'ont pas de problème.
20:57 Les épargnants vous donnent leur argent pour tout et presque pour n'importe quoi.
21:01 Des fois, ils se font avoir.
21:03 Donc on n'a pas de problème de plus de risque du côté de ceux qui sont demandeurs des instruments financiers.
21:10 La culture boursière a beaucoup plus de sens vers ceux qui sont les créateurs de richesses et qui n'utilisent pas ce levier de financement que le marché entre-leurs donne.
21:22 Alors, ce que nous sommes en train de faire, c'est plusieurs choses.
21:24 La première chose, c'est de discuter avec les États pour trouver ensemble un canova d'incentives.
21:32 C'est-à-dire qu'il faut qu'on puisse inciter, comme je dis, pas d'intérêt, pas d'action.
21:36 C'est-à-dire comment inciter les entreprises à venir.
21:39 La loi de finances de 2008 du Cameroun prévoit un certain nombre d'incitations fiscales.
21:44 Si une entreprise lève les fonds sur le marché, son taux d'IES dégringole.
21:50 Au lieu de 33 ou 35 %, ça descend à 25 %.
21:54 Donc ça, c'est quelque chose qu'il faut qu'on essaie de vulgariser.
21:57 On veut faire en sorte que l'ensemble des États de la CEMAC et d'ailleurs au niveau de la Banque Centrale,
22:02 on a entré à essayer d'écrire un règlement fiscal, c'est-à-dire une communauté très incitative
22:08 qui permet à ce que les entreprises aient un intérêt fort de venir sur le marché.
22:14 Donc ça, c'est le premier point.
22:15 Le deuxième point, c'est que sur l'élargissement de la base d'investisseurs, nous avons deux principales actions.
22:22 La première action, c'est de pouvoir capter l'épargne internationale.
22:25 Pour capter l'épargne internationale, il faut adresser un certain nombre de problématiques liées à la réglementation des changes.
22:32 C'est-à-dire, où est la Banque Centrale, qui est le chef d'orchestre ?
22:38 C'est-à-dire, pour pouvoir faciliter le retour.
22:41 Parce qu'aujourd'hui, c'est facile que les fonds viennent dans la CEMAC, c'est très difficile de voir que les fonds remontent.
22:47 C'est-à-dire qu'on rapatrie les investissements.
22:50 Nous sommes en train de regarder cela sur le plan interne.
22:55 Comment élargir la base d'investisseurs ?
22:56 Parce que si je vous donne un chiffre, vous allez vous renverser tout le marché financier dont on parle,
23:01 avec les six valeurs cotées, 460 milliards de capitalisation, 14 lignes obligataires, avec 1 300 milliards, c'est-à-dire d'un cours de dette obligataire.
23:11 Tout ça est entre les mains de 8 500 clients.
23:16 8 000 dans une CEMAC de plus de 63 millions d'habitants.
23:21 Donc, les clients boursiers, aujourd'hui, sont 8 500.
23:27 C'est un chiffre ridicule.
23:28 Donc, il faut élargir cette base-là.
23:30 Il faut aller, il faut atteindre des millions.
23:33 Mais comment faire ?
23:34 Nous avons déjà identifié beaucoup de réformes pour pouvoir faire en sorte que, non seulement les clients bancarisés,
23:41 qui atteignent quand même un certain nombre de millions, parce que le taux de bancarisation a quand même augmenté dans notre sous-région,
23:47 mais également les clients qui ne sont pas bancarisés, mais qui sont aujourd'hui des clients Wallet,
23:51 qui ont le téléphone portable comme seul instrument d'épargne.
23:56 Ils épargnent dans le Wallet, ce sont les étudiants, c'est peut-être les Benz et Kiner, que ces personnes-là,
24:01 parce que le Wallet a quand même déjà été labellisé par la Banque centrale comme un instrument normal,
24:07 que ces personnes-là puissent aussi avoir accès, c'est-à-dire au marché boursier.
24:12 Mais comment venir au marché boursier, sachant que les montants qui sont dans le Wallet, c'est les 2 000, c'est les 1 000 francs ?
24:17 On va faire le split des actions.
24:19 Donc, on va faire du fractionnement, comme ça a été fait dans les autres marchés.
24:23 Au lieu de vendre des actions à 200 000, comme aujourd'hui, les actions sont cotées à 200 000, 40 000, 50 000.
24:29 Bientôt, la BVMAC va vendre les actions à 500 francs.
24:33 Et ça, toujours les mêmes prérogatives qu'une action qui va aller à 500 000, parce que ça vous donne droit de venir à l'Assemblée,
24:39 de toucher un dividende proportionnel, ainsi de suite, d'avoir tous les droits sur la documentation de l'entreprise, ainsi de suite.
24:46 Donc, en réalité, on est dans la logique d'élargir la base investisseur, de faire la promotion et de demander aux États de continuer les incentives,
24:55 parce que c'est l'offre et la demande, il faut toujours agir sur les deux.
24:59 Dans ces réformes-là, nous pensons que, et puis nous voulons aussi que la visibilité de la bourse soit reconnue au niveau international.
25:05 C'est pour cela que nous avons fait cette énorme réforme qui a été approuvée par les régulateurs en 2023.
25:10 Notamment, nous cotons désormais tous les jours. Avant, on cotait trois fois par semaine, lundi, mercredi, vendredi.
25:16 Maintenant, on cote de lundi à vendredi. Nous avons un indice boursier.
25:20 Donc, bientôt, vous allez voir la BVMAC sur Bloomberg.
25:24 Il y a aussi ce marketing international que nous sommes en train de faire pour que notre marge soit plus grande.
25:30 Offensive communicationnelle.
25:31 Exactement.
25:32 Le directeur général de la bourse des valets mobiliers de l'Afrique centrale, Louis Bangantolo,
25:39 merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de la Cameroon Radio Television.
25:43 C'est moi qui remercie la Cameroon Radio Television pour cette opportunité de communication qui m'a été offerte, qui a été offerte à la bourse des valets.
25:52 Je vous remercie et je vous renouvelle tous les voeux, les meilleurs pour l'année 2024.
25:57 Merci beaucoup, monsieur le directeur général.
26:00 [Musique]