2. Calibre 44

  • il y a 8 mois
Alors que Berkowitz fait toujours la une de l'actualité, Maury creuse sa théorie sur John Carr et découvre un lien perturbant avec une activité occulte.
Transcript
00:00:00 *musique*
00:00:02 *musique*
00:00:04 *musique*
00:00:06 *musique*
00:00:08 *Musique*
00:00:35 *Bruit de marteau*
00:00:35 *Musique*
00:00:55 Silence !
00:00:56 *Rires*
00:00:57 Je suis très heureux d'annoncer que...
00:00:59 Les habitants de la ville de New York
00:01:02 peuvent enfin souffler ce matin.
00:01:06 Car c'est un fait, la police a capturé un homme...
00:01:09 Qui semblerait bien être le fils de Sam.
00:01:13 *Musique*
00:01:27 Berkowitz a été assigné à comparer travaux clean.
00:01:30 Il est accusé d'être le tueur surnommé le fils de Sam.
00:01:33 Berkowitz est accusé d'avoir tiré sur une femme de Brooklyn,
00:01:35 alors qu'elle était dans une voiture garée.
00:01:37 C'est le dernier des 6 meurtres qui, selon la police,
00:01:39 ont été commis avec la même arme de calibre 44.
00:01:42 Berkowitz a été conduit au tribunal dans un cortège de 8 véhicules.
00:01:46 La police craignait la réaction des citoyens.
00:01:48 La foule a hué Berkowitz lorsqu'on lui a fait quitter le tribunal.
00:01:52 *Cris*
00:01:55 Ça n'aurait pas pu être mieux.
00:01:57 Une fois Berkowitz désigné, on s'est dit "Alléluia, on a eu notre méchant,
00:02:01 c'est fini, on peut de nouveau se promener dans la rue."
00:02:04 La police l'a chopé.
00:02:06 J'espère que ma vie reviendra à la normale.
00:02:09 Que j'aurai plus à vivre avec un pistolet constamment dans les mains
00:02:12 pour pouvoir dormir la nuit.
00:02:14 Ça n'a aucun sens. C'est qu'un maniaque malade, c'est un animal.
00:02:17 S'il est condamné, que devrait-il lui arriver ?
00:02:19 Vous en pensez quoi ? La mort ? Ou un final ?
00:02:22 Aujourd'hui, le père de Berkowitz, 68 ans, a tenu une conférence de presse émouvante.
00:02:27 Lorsque vous avez appris que c'était lui le tueur supposé,
00:02:30 quelle a été votre réaction immédiate ?
00:02:32 J'ai pleuré.
00:02:34 Je pense qu'on va s'arrêter là.
00:02:36 Tout le monde savait qu'il était coupable.
00:02:40 Les gens voulaient qu'il soit pendu après avoir été écartelé.
00:02:44 Si on l'avait fait sortir par la porte d'entrée, ils en auraient fait du gruyère.
00:02:48 42 personnes allaient lui tirer dessus.
00:02:50 Berkowitz était entouré de dizaines de policiers en civil et en uniforme.
00:02:54 Au tribunal, Berkowitz a affiché un léger sourire,
00:02:57 comme le jour de son arrestation.
00:03:00 Berkowitz pourrait être condamné à la prison à vie s'il est reconnu coupable,
00:03:03 mais on n'a pas encore déterminé s'il est mentalement apte à subir un procès.
00:03:07 Il y a une grande différence entre le fait d'être malade d'un point de vue médical,
00:03:10 psychologique et d'un point de vue légal.
00:03:13 Être psychotique n'est pas nécessairement être dément sur le plan juridique.
00:03:17 Même pour un homme qui dit recevoir ses ordres d'un chien ?
00:03:20 Le juge a ordonné son internement pour un examen psychiatrique.
00:03:25 Ce soir, Berkowitz est détenu ici,
00:03:27 dans un bâtiment spécialement sécurisé de King's County Hospital à Brooklyn.
00:03:31 Il va entamer une série de tests qui pourraient durer 30 jours
00:03:34 pour étudier sa santé mentale.
00:03:37 J'ai ressenti une fascination unique pour l'affaire du fils de Sam.
00:03:45 Peut-être était-ce dû au fait que la traque du tueur
00:03:48 menait à mon quartier de Yonkers,
00:03:51 ou le mystère autour du fait que ce garçon solitaire de 24 ans
00:03:55 ait pu échapper à la police pendant si longtemps.
00:03:57 Mais ce qui attisait le plus ma curiosité,
00:04:00 c'était cette question au cœur de mes préoccupations.
00:04:03 Pourquoi avait-il fait cela ?
00:04:05 Vous avez eu beaucoup d'expérience avec des gens comme ça.
00:04:08 Il y a des milliers de personnes comme lui.
00:04:10 Non, laissez-moi vous reprendre.
00:04:12 Personne n'a eu beaucoup d'expérience avec un tueur à répétition.
00:04:15 Quelles sont les questions que vous comptez lui poser aujourd'hui au King's County Hospital ?
00:04:20 Le tribunal m'a demandé de déterminer s'il est actuellement apte à poursuivre.
00:04:25 Puis-je vous demander...
00:04:26 Ce qui nous intéresse aussi, bien évidemment,
00:04:28 c'est de savoir en termes simples ce qu'il motive.
00:04:31 Après un nombre limité d'entretiens avec David,
00:04:37 ce qu'ils ont constaté, c'est qu'il était asocial,
00:04:41 que sa vie était un échec,
00:04:43 et qu'il était impuissant avec les femmes.
00:04:46 En réalité, il n'avait jamais eu deux petits amis.
00:04:50 David a fait son service militaire en Corée.
00:04:53 Berkowitz a été policier auxiliaire de 1970 à 1973.
00:04:58 Après, il a fait son service militaire.
00:05:00 Il aurait suivi une formation sur les armes à feu.
00:05:04 Un psychiatre a interrogé David Berkowitz,
00:05:09 et il a constaté que ce dernier prouvait beaucoup de colère envers les femmes.
00:05:13 Il avait découvert récemment qu'il avait été adopté.
00:05:16 Quand il a finalement essayé de retrouver sa mère biologique,
00:05:19 elle l'a rejetée.
00:05:21 Et c'était sa façon de s'en prendre à elle.
00:05:24 Cette explication suffisait à faire boucler.
00:05:27 Une fois, on était assis dans la salle où on se retrouvait pour déjeuner,
00:05:33 et il a dit à une des filles qui travaille dans l'équipe de nuit,
00:05:37 "Tu ne devrais pas garder les cheveux aussi longs,
00:05:40 "parce que le fils de Sam s'en prend aux filles qui ont les cheveux longs."
00:05:44 L'idée centrale de cette thèse, c'était, bon, il a été adopté,
00:05:47 il n'aimait pas les femmes.
00:05:49 Je ne sais pas s'il y a un facteur sexuel chez Berkowitz.
00:05:52 Chez la plupart des tueurs en série, très souvent, c'est présent.
00:05:55 Attacher la femme et puis la soumettre ou bien la tuer.
00:05:58 Berkowitz tirait sur ces gens et ensuite s'enfuyait.
00:06:02 Et, il nous reste alors toujours cette question de la motivation.
00:06:07 Ça n'a pas de sens pour moi. Pourquoi ?
00:06:11 Hier, un enregistrement de Berkowitz a été diffusé au tribunal.
00:06:15 Berkowitz a raconté son histoire et il a dit,
00:06:38 "C'est un chien qui m'a ordonné de le faire."
00:06:41 Berkowitz a affirmé aux policiers qu'il avait été guidé par un chien
00:06:44 d'un millier d'années nommé Sam.
00:06:47 Les journaux étant ce qu'ils sont, ils étaient prêts à publier tout ça.
00:06:51 Dites-moi plus sur ce Sam. Sam est un chien.
00:06:54 Sam est une entité âgée de 6 000 ans.
00:06:57 Selon lui, il est presque humain et il lui parle à travers ce chien.
00:07:01 C'est le chien de Sam qui lui dit ce que l'autre Sam veut.
00:07:04 On ne parlait que de ça. La moindre information sur le fils de Sam,
00:07:07 on voulait la voir.
00:07:09 Une grande histoire sensationnelle avec plein de détails croustillants.
00:07:13 C'est ça que les gens voulaient.
00:07:15 Le fils de Sam a pris plus de place dans les journaux et les émissions
00:07:18 de télévision à New York que n'importe qui d'autre depuis qu'Elizabeth Taylor
00:07:21 a épousé Richard Burton.
00:07:23 Quand on couvre l'actualité, c'est toujours ça le plus difficile,
00:07:26 savoir quoi faire après la première annonce.
00:07:29 C'est facile de titrer "coincé en rouge" sur la première page.
00:07:33 Mais que faites-vous le jour suivant et celui d'après, etc.?
00:07:37 Tout ce qui avait le moindre potentiel pour faire vendre un journal
00:07:41 devait être publié.
00:07:44 Quand on se retrouve avec une saturation des nouvelles chaînes de télévision
00:07:48 et des journaux émergents,
00:07:51 comment faire pour réussir à se distinguer de tous les autres médias?
00:07:55 J'ai pensé que ce serait intéressant pour les lecteurs et on l'a publié.
00:07:58 Il semble y avoir un intérêt pour cette affaire et nous servons cet intérêt.
00:08:01 Et c'est ça, selon vous?
00:08:03 De s'intéresser aux meurtres?
00:08:05 Oui.
00:08:07 Berkowitz a dit aux enquêteurs qu'il avait été guidé par un chien d'un millier d'années nommé Sam.
00:08:14 J'avais examiné tous les détails possibles.
00:08:18 Des pages et des pages d'articles de journaux.
00:08:22 Et des heures infinies de programmes télé et radio
00:08:26 qui avaient réussi à transmettre le message officiel à tout le pays.
00:08:31 David Berkowitz, le fou, avait entendu un chien et tué pour son maître, Sam.
00:08:38 Pourtant, la presse, éprise de sensationnels,
00:08:41 avait en quelque sorte négligé les preuves qui laissaient entendre
00:08:45 que l'histoire ne se limitait pas à cette version.
00:08:49 Maury n'était pas le genre de personne qui acceptait des réponses simples.
00:08:53 Oui ou non, ça ne lui suffisait pas pour passer à autre chose.
00:08:58 Qu'on lui dise, non, on a la bonne personne,
00:09:00 que ça vienne de la police de New York ou de n'importe qui d'autre,
00:09:04 ce n'était pas suffisant pour lui.
00:09:07 Maury était persuadé que cette histoire ne s'arrêtait pas là.
00:09:12 Il y a des gens comme ça qui veulent absolument tout savoir.
00:09:15 Il fallait qu'il sache tout.
00:09:20 Il a toujours été sceptique.
00:09:25 Avec Maury, on s'est connus à la maternelle.
00:09:28 On est allés à la même école primaire, au même collège ou même lycée.
00:09:34 On est toujours restés des amis très proches par la suite.
00:09:41 Yonkers était une ville industrielle.
00:09:44 Il y avait surtout d'écoles bleues, villes catholiques.
00:09:48 À l'époque, Maury était très religieux.
00:09:52 En plus, il ne vivait à même pas deux rues de l'église de la ville.
00:09:59 Ça arrivait qu'on appelle Maury à 7 heures du matin
00:10:02 parce que l'enfant de coeur était absent pour qu'il vienne le remplacer.
00:10:07 Ça a été une force motrice très forte dans la personnalité de Maury.
00:10:11 C'est un enseignement très important qu'il a reçu sur le bien et le mal,
00:10:15 sur le mauvais, la justice et l'injustice.
00:10:18 Maury n'était probablement pas l'enfant de coeur le mieux éduqué.
00:10:22 Les règles, ce n'était pas quelque chose qu'il aimait beaucoup.
00:10:26 C'était seulement sa façon d'être.
00:10:29 Maury était très déterminé.
00:10:32 Et quand il se prenait de passion pour quelque chose
00:10:34 pour lequel il voulait obtenir des réponses ou qu'il voulait poursuivre,
00:10:38 il ne lâchait jamais prise.
00:10:42 Mon travail chez IBM avait ses avantages.
00:10:46 Mais si je devais écrire un article de plus sur les ordinateurs
00:10:49 ou les chaînes d'approvisionnement ou encore les lasers,
00:10:53 j'aurais eu envie d'en finir.
00:10:56 Je savais que j'étais sur une piste avec l'histoire du fils de Sam.
00:11:00 Quelque chose de grand.
00:11:03 En 1977, j'étais le rédacteur en chef de Gannet.
00:11:10 Et Maury a voulu me vendre une histoire sur Berkowitz
00:11:14 et sur le fait que Berkowitz n'agissait pas seul.
00:11:18 Pour Maury, de nombreux éléments dans cette affaire
00:11:24 semblaient renvoyer à John Carr.
00:11:28 À Forest Hills, où l'une des fusillades a eu lieu,
00:11:31 le tireur s'est approché des deux jeunes filles
00:11:34 et a commencé par leur demander son chemin.
00:11:37 Puis il a pris la posture du tireur et leur a tiré dessus.
00:11:41 Elles ont survécu, elles l'ont toutes deux bien vue et entendue parler.
00:11:46 Et quand le portrait robot a été dévoilé,
00:11:49 il s'est avéré qu'il ressemblait comme deux gouttes d'eau à John Carr.
00:11:53 En particulier les cheveux qui lui barraient le visage.
00:11:59 Maury a consulté la noire à la recherche de la famille Carr.
00:12:03 Et c'est là qu'il a trouvé John Witt Carr.
00:12:07 De toute évidence, ça lui a sauté aux yeux
00:12:12 à cause de la référence à John Witteis dans la lettre de Breslin.
00:12:16 Ce qui est intéressant dans cette histoire,
00:12:20 c'est que John Carr était dans la même salle d'études que Maury et moi, au lycée.
00:12:25 C'était un ado calme, un peu bizarre.
00:12:31 Il n'avait pas beaucoup d'amis.
00:12:34 On le surnommait Witteis, en référence à sa soeur Witte Carr.
00:12:38 Et la famille Carr vivait au bout de la rue de Berkowitz, à Yonkers.
00:12:44 Bien que je n'avais pas pensé à John depuis la fin du lycée, il y a 16 ans,
00:12:49 j'essayais à présent de trouver tout ce que je pouvais sur mon ancien camarade de classe
00:12:54 et sur son jeune frère, Michael.
00:12:57 En parlant à des amis et à des voisins, ils m'ont raconté un certain nombre d'histoires troublantes
00:13:02 qui n'ont fait qu'alimenter mes soupçons.
00:13:05 J'essaie de retrouver le nom du chien, je crois que c'est Harvey, c'est ça.
00:13:10 Je voyais tout le temps Harvey avec son vieux maître dans le pick-up.
00:13:13 Il était toujours à l'arrière du pick-up.
00:13:16 On racontait que Sam était très malheureux,
00:13:19 que personne n'avait de mots gentils pour lui, c'est ce qui se disait.
00:13:24 C'était quelqu'un de très discipliné.
00:13:27 La rumeur disait aussi qu'il maltraitait ses garçons.
00:13:31 Il leur tapait dessus.
00:13:33 Il les enfermait parfois dans le grenier en guise de punition.
00:13:37 Maury pensait que certaines lettres y faisaient allusion, les lettres du fils de Sam.
00:13:44 Les références étaient claires comme de l'eau de roche.
00:13:49 Papa Sam me garde enfermé dans le grenier.
00:13:53 Il bat sa famille.
00:13:55 Et bien sûr, je suis le fils de Sam.
00:13:58 C'était un hommage qu'elle moufflait de la part des vrais fils de Sam,
00:14:03 au vieil homme qu'il détestait.
00:14:06 Est-ce que c'est John Whittiscar qui a écrit la lettre ?
00:14:11 Ce serait logique, le fils de Sam.
00:14:15 C'était peut-être une confession pour provoquer.
00:14:18 Regardez comme je suis bon, j'avoue tout, essayez de m'attraper.
00:14:23 Il veut voir si on arrive à décoder son message crypté.
00:14:27 C'est un défi, c'est un véritable jeu auquel le tireur a envie de jouer.
00:14:33 Si on lit les lettres, on se dit, devinez quoi, ça correspond.
00:14:41 Vous savez, il y a des choses qui finalement semblent presque trop belles pour ne pas être vraies.
00:14:52 Maury a insisté, mais je n'y ai pas cru.
00:14:56 Je trouvais que son histoire était trop maigre, trop peu étayée, trop spéculative,
00:15:02 et que rien de ce qu'il me vendait ou de ce qu'il essayait de me vendre ne collait.
00:15:07 Mais il voulait voir mon patron,
00:15:10 et nous nous sommes tous donnés rendez-vous dans le bureau du rédacteur en chef.
00:15:14 Maury savait être très convaincant.
00:15:19 Maury aurait dû être vendeur.
00:15:21 Bien que Bartley et ses rédacteurs n'aient pas voulu de mon article sur Carr,
00:15:25 ils m'ont encouragé à continuer à creuser.
00:15:28 Ce jour-là, j'ai échangé mon passe IBM contre une carte de presse,
00:15:33 et je me suis plongé dans l'enquête.
00:15:36 Maury buvait café sur café et fumait sans arrêt.
00:15:41 Il parlait très vite et faisait tout le temps des commentaires.
00:15:45 Les rédacteurs du journal Gannett aimaient beaucoup Maury,
00:15:49 et il avait carte blanche pour fouiller autant qu'il voulait,
00:15:52 aussi longtemps qu'il le voulait, pour aller au bout de l'histoire.
00:15:55 Et il trouvait toujours une nouvelle piste à explorer.
00:15:58 Maury et moi avons travaillé ensemble comme associés,
00:16:02 et la première chose sur laquelle nous avons planché a été la question de savoir
00:16:06 si Berkowitz avait pu agir seul dans le meurtre de Moskowitz.
00:16:13 Stacy Moskowitz, une femme blonde de 20 ans,
00:16:16 et Robert Viollante, 20 ans lui aussi, se sont fait tirer dans la tête
00:16:19 alors qu'ils étaient assis dans leur voiture dans le quartier de Brooklyn à New York.
00:16:23 La police pense que le tireur a rejoint la voiture en passant par ce parc.
00:16:27 Les tout premiers rapports sur le meurtre de Moskowitz m'ont inquiété.
00:16:35 Les traits de David Berkowitz étaient radicalement différents
00:16:39 des portraits robots du tueur réalisés par le portraitiste.
00:16:43 Nous avons rencontré Tommy Zeno, qui était l'un des témoins clés de la fusillade.
00:16:48 Pour moi, ce n'était pas David Berkowitz à l'époque, et ça ne l'est toujours pas.
00:16:53 On pouvait établir une chronologie à partir des propos délivrés par un témoin
00:16:58 qui a vu Berkowitz sortir de sa Ford Galaxy pour prendre un ticket de parking,
00:17:02 ainsi que la distance entre le lieu où on l'avait verbalisé et celui de la fusillade.
00:17:06 Voici Cecilia Davis. Cette nuit-là, Mme Davis a vu Berkowitz
00:17:10 alors qu'elle promenait son chien à Snowball.
00:17:12 J'ai marché jusqu'à la Belt Parkway. Je suis revenue et mon chien ne voulait pas encore rentrer à la maison
00:17:18 parce qu'il s'était fait une petite copine à côté.
00:17:20 Quand je me suis retournée, j'ai vu l'homme sortir de derrière l'arbre.
00:17:23 Vers 2h33 du matin, Mlle Davis, à une quarantaine de mètres de son appartement,
00:17:29 voit un jeune homme qu'elle identifiera plus tard comme étant David Berkowitz.
00:17:34 Alors qu'il passe à côté, à moins de 2 mètres d'elle, il la regarde fixement.
00:17:40 Il faisait ce sourire étrange, comme je l'ai déjà vu à la télévision.
00:17:45 À 2h35 du matin, deux minutes plus tard, mais à plus de cinq rues de là,
00:17:50 Tommy Zeno voit un assaillant non identifié sortir une arme de sous sa chemise,
00:17:55 s'accroupir et tirer à quatre reprises sur la voiture de Robert Violante.
00:18:02 Un type s'est approché de la voiture et a flingué ces gens en moins de 4 secondes.
00:18:07 Nous avons fait une demi-douzaine de tests, et ça ne collait pas.
00:18:13 Ça ne semblait pas possible qu'il ait pu faire ça.
00:18:16 Non, il n'a pas pu y aller parce que je l'ai vu enlever le ticket.
00:18:20 Il n'a pas pu retourner à l'air de jeu parce que je l'ai vu.
00:18:24 Ça ne semblait pas possible que Berkowitz ait pu tout faire en si peu de temps.
00:18:29 Commettre la tuerie, prendre le ticket de parking et se tirer de là.
00:18:33 Il devait y avoir un tireur pendant que lui faisait le gai.
00:18:37 Des témoins ont décrit une Volkswagen jaune qui circulait dans la région.
00:18:41 Quelqu'un aurait vu et poursuivi une Volkswagen jaune non loin de l'endroit où Stacy Moskowitz a été assassinée.
00:18:47 David Berkowitz conduisait une Ford.
00:18:50 Mon instinct me dit qu'il y avait probablement deux autres personnes, peut-être trois autres personnes impliquées.
00:18:58 Et ça paraît même logique de pousser encore un peu plus loin et de dire que John et Michael étaient peut-être impliqués dans les fusillades du fils de Sam.
00:19:11 Maury était convaincu que les enfants Carr avaient été impliqués.
00:19:24 Mais j'étais absolument opposé à la diffusion de cette histoire.
00:19:29 Il y a un obstacle juridique, c'est diffamatoire.
00:19:34 Nous ne sommes pas le New York Post.
00:19:37 L'attitude de Bartley me dérangeait.
00:19:40 Faire preuve de scepticisme, c'était une chose.
00:19:43 Mais si nous avions raison et que le tueur de Moskowitz était toujours en liberté, prêt à frapper à nouveau.
00:19:51 J'ai apporté tout ce que j'avais découvert au New York Post.
00:19:54 Ils se sont reparés de l'histoire et ont su comment la révéler au grand public.
00:20:00 Il leur suffisait de se rendre à la source, à l'hôpital psychiatrique de Brooklyn, où était enfermé le tueur au calibre 44, le fils de Sam, en personne.
00:20:12 Le New York Post avait un informateur.
00:20:16 Un type nommé Jim Mettiger qui s'était plus ou moins lié d'amitié avec Berkowitz.
00:20:21 Jim Mettiger était un enquêteur criminel de la police de New York.
00:20:25 Et il avait récemment démissionné pour devenir journaliste d'investigation.
00:20:29 Il avait désormais accès au criminel le plus célèbre d'Amérique.
00:20:33 Comme le prouvent les photos et les conversations enregistrées, extraites clandestinement des cellules.
00:20:39 On aurait dit que Berkowitz était prêt à parler.
00:20:43 Et quelques jours plus tard, il a transmis une nouvelle vidéo.
00:20:49 Il a été interrogé par un autre journaliste.
00:20:53 Il a été interrogé par un autre journaliste.
00:20:56 Il a été interrogé par un autre journaliste.
00:20:59 Il a été interrogé par un autre journaliste.
00:21:02 Il a été interrogé par un autre journaliste.
00:21:05 Et quelques jours plus tard, il a transmis à Mettiger une lettre qui m'a hanté.
00:21:14 Les gens volent mon sang, mais ils ne veulent pas écouter ce que j'ai à dire.
00:21:20 C'est un complot.
00:21:22 Il y a d'autres fils qui courent encore.
00:21:25 Que Dieu aide le monde.
00:21:27 La lettre nous avait donné une autre pièce du puzzle.
00:21:31 Et le jeu prenait une plus grande ampleur.
00:21:35 Suite à la mention d'un autre conspirateur par Berkowitz, Zuckerman et moi avons compilé tout notre travail d'enquête.
00:21:42 À présent, on pouvait aller voir les autorités.
00:21:46 Avec Maury, on s'est rendu au bureau du procureur de Brooklyn.
00:21:54 Eugene Gold était un procureur un peu plus âgé que la moyenne et très bien placé.
00:22:00 Et réussir à susciter son intérêt pour une éventuelle réouverture de l'enquête,
00:22:05 constituait un grand pas en avant pour nous.
00:22:09 Nous avons parlé au premier adjoint du procureur.
00:22:15 On a fait notre présentation.
00:22:18 Nous voulons que vous rouvriez l'enquête.
00:22:20 Nous voulons que vous enquêtiez parce qu'il y a clairement quelque chose qui se passe.
00:22:23 Et il y a peut-être d'autres tueurs.
00:22:25 Maury a remis quelques documents.
00:22:27 Je les ai trouvés convaincants.
00:22:29 Il restait trop de questions en suspens.
00:22:32 Nous devons connaître la vérité et mettre fin une fois pour toutes à ce qui s'est passé.
00:22:38 Et ils nous ont dit poliment « Merci, mais non merci ».
00:22:43 En quittant le bureau du procureur, j'ai compris à quel point j'avais été naïf.
00:22:54 Je pensais que nous étions tous du même côté.
00:22:57 Mais j'avais tort.
00:22:59 Les pouvoirs en place n'étaient pas foncièrement enclin à découvrir la vérité,
00:23:04 mais plutôt à protéger leurs arrières.
00:23:07 Pourquoi la police ne creuse-t-elle pas davantage et n'enquête-t-elle pas sur certaines de ces données ?
00:23:12 Maury a estimé que la police voulait qu'on passe tout ça à la trappe,
00:23:17 parce qu'elle ne faisait pas un travail suffisant.
00:23:20 Maury a trouvé ce qui semblait être une preuve que la police ne suivait pas certaines pistes qu'on lui indiquait.
00:23:27 Elle a été négligente. Elle a laissé passer des informations.
00:23:32 Chacun d'entre eux a commis des erreurs.
00:23:36 Lors de l'arrestation, la police est introduite dans la voiture de David, sans mandat de perquisition.
00:23:43 Ils ont trouvé les armes et ils ont ensuite cherché pendant plusieurs heures un juge
00:23:48 susceptible de signer un mandat de perquisition après l'effraction.
00:23:52 Le mandat de perquisition doit être signé avant l'effraction.
00:23:56 Ce qui fait qu'aucune des preuves n'était alors recevable au tribunal,
00:24:00 car elles provenaient toutes d'une effraction illégale.
00:24:04 On craignait tous que l'affaire ne s'écroule.
00:24:10 Allez, on y va. On les suit.
00:24:13 C'est la preuve.
00:24:14 La police avait, semblait-il, trouvé un moyen d'échapper à ses obligations.
00:24:20 Malgré toutes les références contenues dans les lettres,
00:24:23 elle n'a jamais interrogé John Carr, le fils de Sam Carr.
00:24:29 C'était l'un des plus grands crimes de toute l'histoire de cette ville,
00:24:33 et pourtant la police de New York avait bâclé cette enquête après l'arrestation.
00:24:39 Après l'arrestation de Berkowitz, ils voulaient désespérément clôturer le dossier.
00:24:44 Une fois qu'ils ont identifié Berkowitz, ils se sont précipités vers le tribunal
00:24:49 et ils l'ont fait avouer en toute hâte, puis ils l'ont envoyé au service psychiatrique.
00:24:53 Et les flics sont partis au coucher du soleil sur leurs magnifiques chevaux, et voilà, fin du film.
00:24:59 L'aboutissement de cette enquête illustre une fois de plus la raison
00:25:02 pour laquelle les services de police de la ville de New York sont connus depuis longtemps comme les meilleurs.
00:25:08 J'ai été surpris de voir à quel point l'affaire du fils de Sam avait été mal gérée.
00:25:13 Mais au moins je savais pourquoi, et les raisons allaient au-delà de la simple incompétence.
00:25:19 Avant même que l'encre des empreintes digitales de Berkowitz ne soit sèche,
00:25:23 la police de New York avait organisé la plus grande cérémonie de promotion de l'histoire de la ville.
00:25:29 C'était une année d'élections, Abraham Beame se représentait.
00:25:33 J'annonce ma candidature à la réélection au poste de maire de la ville de New York.
00:25:38 New York avait déjà assez de problèmes.
00:25:40 Si ce type était arrêté et que les meurtres et les fusillades cessaient, ça leur convenait tout à fait.
00:25:48 Ça a sauvé des réputations.
00:25:50 Ça a donné lieu à de nouvelles carrières.
00:25:53 Et c'est la justice qui en a payé le prix.
00:25:57 Maury était déterminé.
00:25:59 Il allait mener cette affaire à son terme jusqu'à ce qu'il connaisse toutes les réponses.
00:26:05 Que pouvait-il se passer d'autre maintenant ?
00:26:08 Qu'est-ce qu'on pouvait trouver d'autre si on continuait à creuser ?
00:26:26 De retour dans le quartier des Cars, un adolescent du coin m'a fait part d'une nouvelle piste potentielle.
00:26:33 Il m'a conduit sur un chemin situé directement derrière l'immeuble de Berkowitz et la maison des Cars.
00:26:44 Sous nos pieds se trouvait l'ancien acte-duc de Crotone.
00:26:55 Un système de tunnels centenaires qui longeait le fleuve Hudson.
00:26:59 Et passait directement sous un ancien domaine, connu aujourd'hui sous le nom de Park Hunter-Meyer.
00:27:08 Le Park Hunter-Meyer était un beau domaine.
00:27:15 On y allait souvent au lycée.
00:27:18 C'était isolé et très sombre la nuit.
00:27:24 Après les meurtres du fils de Sam, on s'y est promenés avec Maury.
00:27:29 Il voulait me le montrer.
00:27:32 Il y avait beaucoup de graffitis sur les murs.
00:27:37 Et on a trouvé des animaux morts dans l'acte-duc, dans ce tunnel.
00:27:43 On a trouvé plusieurs bergers allemands qui ont été enterrés.
00:27:49 Un des chiens a été abattu sur Warburton Avenue et un autre des chiens qu'on a trouvé avait l'oreille coupée.
00:27:54 Les chiens avaient été terriblement mutilés.
00:27:58 En poursuivant notre chemin, nous sommes tombés sur une structure délabrée.
00:28:04 Une vieille station de pompage abandonnée, isolée au fond du parc.
00:28:09 On est tombés sur ce bâtiment et on peut dire que c'était vraiment le bazar.
00:28:14 Il y avait des taches de sang sur le sol.
00:28:18 Il y avait des dessins faits avec du sang sur les murs.
00:28:21 D'après l'adolescent qui m'avait servi de guide, ils avaient appelé cet endroit la grotte du diable.
00:28:28 Des personnes nous ont signalé des psalmodies dans le fond.
00:28:32 Des agents de sécurité sont descendus à l'arrière pour vérifier.
00:28:36 Et ils ont vu un groupe dans les bois avec des torches.
00:28:39 Nous avons trouvé deux cagoules et deux capes.
00:28:41 Il y en avait une noire et une grise.
00:28:44 On disait que c'était le lieu de rencontre d'un groupe qui se faisait appeler les enfants.
00:28:50 On nous a signalé une secte qui commettait des actes extrêmes.
00:29:00 Des personnes en toge et en costume, impliquées dans un rituel satanique.
00:29:05 Et des preuves de sacrifice de bergers allemands.
00:29:13 Il y avait un autel, il y avait du sang.
00:29:15 Il ne s'agissait pas seulement de gamins qui titillaient le diable,
00:29:20 mais de quelque chose de bien plus sinistre.
00:29:24 J'avais vu assez de représentations hollywoodiennes du culte du diable
00:29:28 pour rire de l'idée d'un soi-disant culte.
00:29:31 Mais les témoignages et les bergers allemands mutilés étaient bien réels.
00:29:35 Tout cela étant situé à moins de deux kilomètres des maisons Berkowitz et Kahr,
00:29:41 il était temps, selon moi, d'aller plus loin dans l'étude de ces rites occultes.
00:29:45 Comment définissez-vous l'occultisme ?
00:29:53 En fait, on peut déjà se référer à l'étymologie du mot.
00:29:56 Ça signifie « caché ».
00:29:58 Il s'agit de l'étude des choses invisibles.
00:30:06 C'est être en dehors des normes, au-delà des contraintes classiques de la moralité.
00:30:11 Vers la fin des années 70, c'est devenu une sorte de mode de vie pour les gens.
00:30:17 Puis ça a été repris dans la culture populaire.
00:30:22 Le heavy metal des groupes comme Black Sabbath, mais aussi Rosemary's Baby.
00:30:35 À cette époque, l'occulte se divise en deux camps.
00:30:38 Il y a d'un côté l'aspect agréable et léger, qui devient ce que nous appelons le « New Age » avec la méditation et le yoga.
00:30:44 Mais il y a aussi des gens qui ont été attirés par des pratiques bien plus sombres.
00:30:51 Ces groupes sont animés par cette notion d'extrême.
00:30:57 C'est transgressif, c'est un peu choquant.
00:31:00 C'est l'excès dans tous les sens.
00:31:04 Ils trouvent que le monde normal est soit ennuyeux, soit trop contraignant.
00:31:08 Ou alors dans ce monde-là, on ne les reconnaît pas.
00:31:11 Il y a une certaine sensibilité.
00:31:15 Ils tendent vers une forme d'utopie à la fois anarchique et fantastique.
00:31:19 Et si on s'y abandonne, on participe à sa réalisation.
00:31:22 Je ne suis pas surpris qu'à plus d'une occasion, ça ait échappé à tout contrôle.
00:31:34 Je ne dirais pas que c'était surprenant, cette soudaine éruption de violence dont on a été témoin.
00:31:40 Les actes de violence gratuits sont souvent justifiés par une idéologie qui juge le monde moderne horrible.
00:31:48 Les gens sont motivés par des choses très étranges.
00:32:00 En repensant au crime du fils de Sam,
00:32:03 je me suis rendu compte que les lettres envoyées à la presse et à la police étaient jonchées de références occultes.
00:32:10 Belzébuth, le démon connu sous le nom de Seigneur des mouches.
00:32:15 Le Morveux, faisant référence au Diablotin ou Petit Diable.
00:32:20 Je reviendrai, je reviendrai.
00:32:22 Des mots identiques à ceux prononcés par Satan dans le livre Pâques Noirs.
00:32:29 Il y a d'étranges coïncidences,
00:32:31 comme le fait que la boîte de nuit s'appelle Éliphas et qu'Éliphas Lévy soit le nom d'un magicien noir.
00:32:37 Et tous ces petits détails-là, quand on se met à les chercher, on les trouve.
00:32:41 C'est comme une langue que vous apprenez à lire et que les autres ne connaissent pas.
00:32:46 Et peut-être l'indice le plus éclairant de tous, le symbole du fils de Sam,
00:32:51 qui renvoie au talisman occulte datant du 19e siècle,
00:32:55 dessiné par Éliphas Lévy en personne.
00:32:59 Le mot Berkayal était inscrit sur le pourtour extérieur du médaillon,
00:33:04 ce qui me rappelait Berkowitz.
00:33:06 Et puis Hamasarak.
00:33:08 Comme les premiers satanistes utilisaient des mots et des phrases à l'envers,
00:33:12 j'ai placé le symbole devant un miroir.
00:33:15 On pouvait y lire "car", "Sam", "Berk",
00:33:20 "Berk", "Sam", "Car", le symbole.
00:33:25 Tout était là.
00:33:28 Maury pensait que la lettre établissait un lien entre Berkowitz et l'occulte.
00:33:33 Par exemple, elle faisait référence au chemin qui menait à l'endroit où se déroulait l'activité satanique.
00:33:39 Le chemin entre chez Berkowitz et la maison des Cars menait au lieu de rencontre de la secte.
00:33:45 Ce chemin est également connu dans le quartier sous le nom de The Guthers, ou NGP,
00:33:50 le chemin qui longe les caniveaux.
00:33:54 Maury était persuadé que l'acte duc était relié à la lettre de Breslin.
00:33:59 Bonjour depuis les caniveaux.
00:34:08 Maury a fait une découverte qui s'est avérée décisive et qui a ouvert une toute nouvelle piste.
00:34:16 Et ça a créé un réseau, et ce réseau n'a fait que s'étendre constamment.
00:34:23 Je me souviens qu'à l'époque, j'étais convaincu que ce n'était pas que de l'affabulation,
00:34:28 que ce n'était pas sans fondement.
00:34:32 Berkowitz semblait faire partie de groupes occultes qui se retrouvaient dans le parc Hunter-Meyer.
00:34:39 Et en conséquence, ça me paraît logique de suivre cette piste-là et de dire qu'il y avait de grandes chances que les frères Cars soient impliqués.
00:34:48 Ont-ils tous participé aux tueries du fils de Sam ?
00:34:54 En tant que guetteurs, conducteurs, tireurs ?
00:34:58 Berkowitz étant en prison, une question restait en suspens.
00:35:02 Qui était encore dehors ?
00:35:05 Les pièces commençaient à s'emboîter.
00:35:08 Mais j'avais besoin d'une confirmation, ce qui signifiait retourner voir Berkowitz au Kings County Hospital.
00:35:15 Mais avant que je puisse faire quoi que ce soit, Mithiger a lancé une bombe.
00:35:19 Il a plongé la main dans son sac et en a sorti une poignée de photos prises à l'intérieur de l'hôpital.
00:35:27 « Le New York Post va les publier », a-t-il dit.
00:35:31 En regardant les photos de Berkowitz couché là, j'étais stupéfait.
00:35:36 « Jim, au moment même où ces photos seront publiées, ça va créer un raz-de-marée comme vous n'en avez jamais vu. »
00:35:43 Le New York Post venait de pousser l'histoire du fils de Sam un peu trop loin.
00:35:49 On publie Sam d'or en première page du New York Post.
00:35:55 Et c'est une photo de David Berkowitz dans sa cellule, allongé dans un lit endormi.
00:36:02 La fascination pour Berkowitz avait pris une ampleur sans précédent.
00:36:07 Pour nous, c'était un gros scoop.
00:36:10 Et là, le monde explose littéralement.
00:36:14 Ce pourrait être un cas intriguant, touchant au premier amendement, si le New York Post et d'autres journaux...
00:36:19 étaient finalement accusés d'avoir passé des accords pour acheter les photos de Berkowitz.
00:36:24 La merde nous était tombée dessus.
00:36:27 Les répercussions de ces photos ont été immédiates.
00:36:30 Une enquête a été ouverte au sujet de l'origine des photos.
00:36:35 J'étais inquiet.
00:36:37 Le procureur de Brooklyn, l'État, la police locale, ils étaient tous prêts à en découdre.
00:36:43 En supposant que le rédacteur en chef ou l'éditeur ait fourni l'argent,
00:36:48 est-ce que ce journal ou cette publication sont également passibles de poursuite ?
00:36:53 Une enquête a été menée par la suite pour savoir comment les photos avaient été obtenues à l'intérieur de la prison.
00:36:59 Maury a dit "ça va tout faire sauter".
00:37:02 C'est exactement ce qui s'est passé.
00:37:05 Quand ils ont su qu'il y avait eu une fuite, c'était fini.
00:37:08 Plus personne ne pouvait approcher Berkowitz.
00:37:11 J'avais découvert tant de révélations effrayantes concernant Berkowitz,
00:37:20 et à présent, il était hors de portée.
00:37:23 Mais je ne voulais pas me laisser décourager.
00:37:26 Comme le dit le proverbe, quand une porte se ferme, une autre s'ouvre.
00:37:47 Un blizzard venait de déposer des quantités records de neige sur le nord-est.
00:37:52 Ces dernières semaines, je passais régulièrement devant la maison des Carr,
00:37:57 espérant apercevoir l'insaisissable John Carr, qui avait disparu les jours suivants l'arrestation de Berkowitz.
00:38:03 J'ai appris par des voisins la marque et le modèle du dernier véhicule que John conduisait, d'après eux.
00:38:10 Et puis soudain, le voilà.
00:38:13 Carré dans l'allée.
00:38:15 Le fils prodigue, John Witteis, était rentré à la maison.
00:38:21 La semaine suivante, je suis passé devant la maison,
00:38:24 mais le véhicule, toujours couvert de neige, n'avait pas bougé.
00:38:28 Une semaine plus tard, un samedi matin calme, ma mère m'a appelé, paniquée.
00:38:35 "Maurie, il y a quelque chose que tu dois savoir."
00:38:42 Elle parcourait le journal du matin quand elle a vu l'annonce.
00:38:46 "Ce garçon que tu cherches, John Carr, il est mort."
00:39:08 Le fait que John Carr, le type qui ressemble au portrait robot du tueur, le fils de Sam, soit retrouvé mort à Minot, dans le Dakota du Nord, d'un suicide par balle, un suspect, ça soulève quelques questions.
00:39:25 Pour Maurie Terry, des questions très pertinentes.
00:39:30 Pourquoi Minot ?
00:39:33 Minot est une ville froide et morne. C'est un endroit où personne ne veut se rendre. Alors comment est-ce qu'il s'est retrouvé là ?
00:39:40 Était-ce un accident ? Était-ce un suicide ? Était-ce un meurtre ?
00:39:44 Maurie a mis sous presse un article expliquant comment John Carr aurait pu être impliqué dans les fusillades.
00:39:53 Et comment la police a écarté cette piste.
00:39:56 Le New York Post a adoré l'histoire de John Carr et l'a mise en première page.
00:40:02 À présent, les autorités ne pouvaient plus ignorer notre enquête.
00:40:06 Mais cette nuit-là, une alerte information a attiré mon attention.
00:40:12 Ça concernait Mythiger. On venait de l'arrêter.
00:40:16 Le New York Post et d'autres journaux sont accusés d'avoir passé des accords pour acheter les photos de Berkowitz.
00:40:25 La photo de Berkowitz, le tueur, le fils de Sam, en couverture avec le titre "Sam Dor".
00:40:30 Une question qui pourrait être tranchée devant un tribunal.
00:40:34 Le déroulement de cette arrestation était très suspect.
00:40:39 Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander...
00:40:42 Est-ce une punition pour avoir essayé d'informer le grand public au sujet de John Carr ?
00:40:47 Les portes se fermaient tout autour de moi. Et ça ne faisait qu'empirer.
00:40:53 Et à New York, aujourd'hui, David Berkowitz devrait rejeter les conseils de ses avocats et admettre qu'il est ce meurtrier qui se fait appeler le fils de Sam.
00:41:12 Berkowitz sera amené ici au tribunal d'état de Brooklyn ce matin.
00:41:16 Il devrait plaider coupable des accusations de meurtre perpétrées par le fils de Sam.
00:41:21 A l'intérieur se trouvent les survivants des attaques du fils de Sam et les parents de ceux qui ont été tués.
00:41:27 Une bagarre a éclaté au 7ème étage.
00:41:30 Berkowitz a donné des coups de pied et a mordu cinq officiers qui essayaient de l'emmener.
00:41:34 Et à un moment donné, il s'est précipité vers une fenêtre.
00:41:37 Il était évident qu'il était agité, les yeux bandés et menottés.
00:41:40 Et puis, il a surpris la cour en criant à plusieurs reprises "Stacey était une pute, je la tuerai encore".
00:41:45 Madame Moskowitz était debout et criait elle aussi "espèce d'animal".
00:41:49 Violente à hurler "tu devrais être tuée sale taré" et s'est effondrée en sanglots.
00:41:53 Berkowitz a été sorti de force du tribunal.
00:41:56 J'ai jamais rien vu de tel. Un accusé qui est amené à comparaître dans ces conditions et un tel débordement.
00:42:01 Cet homme est malade. Et vous n'avez rien dit Madame Berkowitz ?
00:42:05 Moskowitz, n'appellez plus jamais Berkowitz.
00:42:08 Désolé Madame Moskowitz, veuillez m'excuser. Vous avez dit quelque chose ?
00:42:11 Oui bien sûr, je l'ai traité de salaud.
00:42:13 J'ai une immense colère en moi.
00:42:16 Mais pour lui, c'est qu'un petit jeu. Ce qu'il a fait à Stacey, ce qu'il a dit d'elle.
00:42:21 Maury voulait changer la perception que les gens avaient de David Berkowitz, qu'il voyait comme le méchant solitaire.
00:42:30 Mais quand Berkowitz a avoué, on s'est dit "ce type est taré, il est faux allié".
00:42:38 Après ça, rien ne pouvait plus convaincre qui que ce soit que ça s'était passé autrement que de la manière dont les autorités voulaient le croire.
00:42:45 Au terme de ce procès, Berkowitz appelait des coupables pour six meurtres et pour blessure sur sept autres victimes.
00:42:51 Après le scandale au tribunal, la police n'a pas eu à penser aux perquisitions et aux saisies légales.
00:42:59 Elles n'avaient plus besoin de preuves.
00:43:03 À partir de là, elles n'avaient pas à déterminer ce qui était autorisé ou pas, puisqu'ils avaient plaidé coupable.
00:43:09 Terminé. Fini.
00:43:11 Dans deux semaines, Berkowitz sera condamné et recevra probablement la peine maximale prévue par la loi new-yorkaise de 25 ans à la perpétuité pour chaque meurtre.
00:43:25 Tout cela conjugué, la mort soudaine de John Carr, l'arrestation de Mithiger et les aveux publics de Berkowitz, constituait un retournement de situation fatale.
00:43:35 Mon enquête se retrouvait maintenant au point mort.
00:43:52 J'ai rencontré Maury Terry en 78.
00:43:55 La première nuit où je l'ai croisé, il était débraillé, ses cheveux étaient assez épais et coiffés en arrière, un peu comme le look des Beatles à leur début.
00:44:07 Il était plutôt déprimé et très énervé.
00:44:12 Mais il y avait quelque chose de vraiment fascinant dans ce qu'il disait.
00:44:21 L'affaire du fils de Sam était un cas unique à New York.
00:44:24 Et j'étais en âge de comprendre tout ce qu'elle signifiait et à quel point c'était dangereux.
00:44:30 On a eu notre premier rendez-vous. Il est venu me chercher et Maury n'a jamais eu de voiture neuve de toute sa vie.
00:44:40 Vous me suivez ?
00:44:42 C'était une vieille Impala de couleur verte, une voiture affreuse vert foncé.
00:44:49 Il portait un pantalon en polyester et une veste « Members Only ».
00:44:53 Tous ces trucs-là, ça ne l'intéressait pas.
00:44:56 On est allé au Zoho du Bronx. C'était le rendez-vous le plus insolite que j'ai jamais eu.
00:45:04 En ce sens, il était différent des autres et c'était un bon point, selon moi.
00:45:09 Et puis après, il m'a dit « Tu sais, on est le 17 avril. »
00:45:14 « Je sais maintenant ce soir qu'Alexander Rizzo et Valentina Soriani ont été tués. »
00:45:20 « Ça te dirait d'aller là où ils ont été tués ? »
00:45:24 Il était fasciné par l'affaire du fils de Sam.
00:45:28 Je me suis arrêté dans le même coin sombre où Valentina et Alex s'étaient garés.
00:45:34 Au lieu de ressentir de la peur, Georgiana était intriguée et marquée par un profond recueillement.
00:45:42 La rue étroite était déserte et la faible lumière du réverbère au loin clignotait pendant que nous parlions.
00:45:49 Je me suis mise à l'écouter parler et j'ai cru à ce qu'il me disait.
00:45:54 J'ai jamais eu le sentiment que David Berkowitz avait agi seul et ça me semblait parfaitement logique.
00:46:00 C'était tellement émouvant à ce moment-là parce que nous étions à l'endroit même où deux personnes avaient été tuées.
00:46:10 Je voulais m'embrasser et il m'a embrassé.
00:46:12 Nous étions dans la voiture et la chanson « Dust in the Wind » est passée à la radio.
00:46:17 Et je lui ai dit « C'est pas encore fini pour toi ».
00:46:21 Et si tout n'était que poussière brassée par le vent, ce n'était pas le cas pour lui.
00:46:25 Il avait encore un long chemin à parcourir.
00:46:28 On est restés assis un long moment, en silence.
00:46:33 Les huit derniers mois se sont bousculés dans ma tête.
00:46:38 Je vivais une vie tellement normale avant tout ça.
00:46:41 Mais je ne pouvais pas revenir en arrière.
00:46:44 Et puis soudain, la réponse s'est révélée à moi.
00:46:48 Certes, mon enquête s'était heurtée à un obstacle ici à New York.
00:46:53 Mais il y avait une autre voie à suivre, en plein cœur de l'Amérique.
00:47:00 [Musique]
00:47:04 [Musique]
00:47:30 À l'époque, Maynard comptait une population d'environ 35 000 personnes.
00:47:34 Les températures tombaient bien en dessous de zéro en hiver.
00:47:38 Un ressenti à -40, -50.
00:47:41 Et il y avait une base de l'armée de l'air au nord de la ville.
00:47:44 Maury est venu nous rencontrer.
00:47:48 À ce moment-là, je n'étais dans le département que depuis quelques années.
00:47:52 Pendant la visite de la ville en compagnie des officiers locaux,
00:47:58 on a abordé de nombreuses théories sur John Carr.
00:48:01 On était d'accord sur le fait que le premier endroit où on devait se rendre,
00:48:05 c'était la base aérienne de Maynard, où le corps de Carr avait été retrouvé.
00:48:09 [Musique]
00:48:12 Je suis un officier de police retraité du Dakota du Nord.
00:48:16 J'ai travaillé au bureau du shérif du comté de Ward.
00:48:19 Pourriez-vous décrire les événements de cette nuit-là ?
00:48:25 Un homme s'est introduit dans un logement de la base.
00:48:28 Je suis allé à la maison et je me suis approché et je me suis présenté,
00:48:35 disant que j'étais Glenn Gidzen du bureau du shérif.
00:48:38 Et là, bam ! J'ai entendu le coup de feu à l'intérieur.
00:48:42 Je m'y suis précipité.
00:48:44 Sa petite amie était là.
00:48:46 Elle m'a emmené dans la chambre.
00:48:48 Il était affalé.
00:48:53 Et il y avait l'arme qui avait glissé.
00:48:55 J'ai vu du sang au plafond.
00:48:58 Il y avait des morceaux de crâne et de la cervelle sur le mur.
00:49:02 C'est ensuite qu'on l'a identifié comme étant John Carr de New York.
00:49:07 Tout le pays était au courant de l'affaire du fils de Sam.
00:49:11 Et c'est à ce moment-là que j'ai découvert que ce John Carr était le fils de Sam Carr.
00:49:16 Et tout s'est remis en place.
00:49:19 J'ai compris qu'il y avait de gros enjeux.
00:49:22 Pourquoi était-il là ?
00:49:23 Qu'est-ce qu'il fabriquait ?
00:49:25 Pourquoi avait-il préféré se tuer plutôt que d'être arrêté ?
00:49:31 Les deux policiers du Dakota avaient prévu plusieurs entretiens pour nous, avec les amis de John Carr.
00:49:38 Nous avons passé beaucoup de temps à courir après les gens,
00:49:42 et avons obtenu une déclaration disant que John Carr et David Berkowitz étaient associés.
00:49:47 Nous avons appris que David Berkowitz était venu une fois à Minot.
00:49:52 Vous vous souvenez de David Berkowitz ?
00:49:54 Oui.
00:49:56 Vous vous souvenez où vous l'avez vu ?
00:49:58 À Slope House, à la maison de la dame.
00:50:01 Est-ce qu'il était avec John à ce moment-là ?
00:50:03 John était là.
00:50:05 Je vois.
00:50:08 On a des témoignages de personnes proches de John,
00:50:10 qui l'ont vu faire l'espèce de signe du fils de Sam.
00:50:13 On peut appeler ça comment ? Un logo ?
00:50:16 Je pense que c'est le bon mot.
00:50:18 Il a fait ça sur l'annuaire, à de nombreuses reprises, avant que Berkowitz soit arrêté.
00:50:23 Il l'a dessiné au dos d'un annuaire téléphonique de Minot.
00:50:26 Est-ce que vous le voyez là ?
00:50:29 Le symbole masculin en haut, sur le côté ?
00:50:31 Le symbole féminin se trouve en face.
00:50:33 C'est censé être un serpent.
00:50:36 C'est censé être un genre de S.
00:50:37 Selon Taylor, John Carr dessinait ce symbole quatre mois avant qu'on ne le publie pour la première fois dans un journal.
00:50:45 On avait une autre personne à qui parler.
00:50:48 Un thérapeute spécialiste de la santé mentale, nommé Lee Slater.
00:50:53 J'ai rencontré John Carr pour la première fois en février 1978.
00:50:57 Il est arrivé à la clinique en tant que personne non identifiée qui traînait dans la rue, d'après ce que j'ai compris.
00:51:05 Mais il était tout simplement agité et était bouleversé.
00:51:07 Je lui ai demandé de s'asseoir, il s'est assis, il n'arrêtait pas de se lever et de marcher un peu, puis il se rasseyait.
00:51:13 J'ai compris qu'il y avait quelque chose qui clochait.
00:51:16 Et c'est là qu'il a dit "je pense que quelqu'un veut me tuer, on va essayer de me faire du mal".
00:51:22 Il a dit qu'il pensait avoir des problèmes avec la justice à New York.
00:51:27 C'est là qu'il a ajouté qu'il y avait un lien entre lui et David Berkowitz, le tueur, le fils de Sam.
00:51:35 Et qu'il avait des informations qui, selon lui, intéresseraient beaucoup la police.
00:51:39 À partir de là, les choses ont vraiment pris une autre tournure.
00:51:43 Il a évoqué avoir participé à une sorte de pratique de sorcellerie.
00:51:52 On avait entendu parler de ce type d'activité dans la région de Minot.
00:51:57 On avait trouvé des symboles sataniques peints sur les arbres, ce genre de choses.
00:52:03 Est-ce que c'était vrai ou pas, je l'ignore.
00:52:05 Ces personnes ont dit que John était le chef du groupe.
00:52:11 Que John avait accompli des rituels à de nombreuses reprises.
00:52:16 Ce qu'on sait, c'est que dans un des cas, John a tué un berger allemand.
00:52:20 Pas loin d'où on est, derrière ce bâtiment-là.
00:52:24 Avant, il y avait deux maisons ici.
00:52:26 Et ils ont bu son sang.
00:52:29 Il était question de boire du sang, de l'urine dans un calice.
00:52:32 C'était hallucinant.
00:52:34 Maury avait découvert des activités similaires à New York.
00:52:38 Les meurtres rituels d'animaux.
00:52:42 On n'avait aucune idée de l'étendue réelle de cette pratique.
00:52:47 D'autres chiens ont été trouvés à l'arrière.
00:52:49 On ne les a pas trouvés nous-mêmes.
00:52:51 Mais on a des rapports d'autres personnes qui étaient présentes.
00:52:56 Un des amis de John avait une oreille de berger allemand traité par un taxidermiste.
00:53:00 J'ai le reçu pour le prouver.
00:53:02 Un des chiens a été abattu sur Warburton Avenue.
00:53:06 Et un autre des chiens qu'on a trouvé avait l'oreille coupée.
00:53:09 Ce n'était pas seulement une personne en cause ici.
00:53:12 C'était un vrai réseau avec des connexions.
00:53:14 On avait mis le doigt dans un vrai nid de frelons.
00:53:18 Il ne faut pas longtemps pour comprendre qu'on a Sam Carr, John Carr, le fils de Sam, Berkowitz.
00:53:25 En fait, ils sont tous liés.
00:53:26 Il suffit d'observer pour connaître la vérité.
00:53:29 On a là une affaire de conspiration.
00:53:33 Ce groupe est présent dans tout le pays.
00:53:36 Si John Carr était impliqué, peut-être était-il considéré comme peu fiable, pas digne de confiance,
00:53:42 quelqu'un qui, s'il avait été pris, aurait très facilement pu se dévoiler et tout raconter sur les meurtres du fils de Sam.
00:53:49 Je pense qu'on a forcé John à mettre fin à ses jours.
00:53:53 On a sûrement dû lui dire, je vais te tuer, John.
00:53:56 Mais je vais aussi aller tuer ton ex-femme.
00:53:58 Je vais tuer ta fille, je vais tuer ta mère et ton père.
00:54:00 Je vais tuer ta sœur, je vais tuer ton frère.
00:54:03 C'est tout de même assez surprenant qu'une enquête menée à New York vous ait permis de découvrir que John Carr
00:54:10 était le chef d'un groupe satanique ici et qu'il connaissait David Berkowitz.
00:54:15 Quelle a été la réaction de la police de New York lorsqu'elle a appris cette nouvelle ?
00:54:22 Rien n'a jamais été entrepris.
00:54:24 Pour tout vous dire, j'ai trouvé ça un peu étrange.
00:54:27 Ce type-là a de très grandes chances d'être impliqué dans un meurtre de masse.
00:54:32 Pendant des semaines, les autorités de Minot ont envoyé des rapports vérifiés qui ont été transmis au bureau du procureur de Brooklyn.
00:54:40 Ces rapports indiquaient que Berkowitz connaissait John Carr et avait été à Minot.
00:54:48 Peut-être qu'ils ne vous ont pas cru, qu'ils se sont dit "Ces types sont du Dakota du Nord, qu'est-ce qu'ils en savent ?"
00:54:53 Ouais, ils m'ont donné l'impression qu'ils avaient affaire à deux flics paumés, vous voyez le genre ? C'est pas du tout le cas.
00:55:02 D'abord New York et maintenant Minot.
00:55:10 Tout ce que j'avais découvert faisait le lien entre cette secte et les crimes du fils de Sam.
00:55:17 Et maintenant, John Carr était mort dans des circonstances suspectes.
00:55:21 Pouvait-il également être à l'origine de la mort d'un des leurs ?
00:55:25 J'ai emporté ces pensées troublantes avec moi à New York, où peu après mon arrivée, on m'a fait part d'une nouvelle choquante.
00:55:35 Michael Carr conduisait une voiture sur la West Side Highway à New York.
00:55:56 Et il a été tué dans un accident de voiture qu'on peut qualifier de suspect.
00:56:04 Il y avait des traces de pneus et des éléments d'un autre véhicule, ce qui indique que quelqu'un l'avait sorti de la route.
00:56:11 Ils ont découvert qu'il s'était tué en percutant de plein fouet un poteau de ligne à haute tension.
00:56:19 On ne heurte pas accidentellement une ligne à haute tension à 150 km/h. Ce genre de truc-là, ça passe pas, c'est tout.
00:56:27 Il y a eu John Carr, Michael Carr, que des suspects qui sont morts accidentellement. C'était une trop grande coïncidence.
00:56:36 Parfois, il faut ouvrir les yeux et voir le tableau dans son ensemble.
00:56:40 L'enquête de Minot a permis à Moriteri d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Il était prêt à se lancer avec tout ça.
00:56:53 On l'a fait paraître. Je me souviens qu'à l'époque, j'étais convaincu qu'on avait mis le doigt sur quelque chose de vrai.
00:57:01 C'est le genre de données qu'on présente en demandant « est-ce que c'est vraiment une coïncidence ? ».
00:57:08 Voyant tout ce que j'avais découvert dans mon enquête sur Minot, Gannet a finalement accepté de me laisser carte blanche.
00:57:16 Pour la première fois, quelqu'un allait établir publiquement un lien entre les attentats du fils de Sam et une secte.
00:57:23 Je savais que mes découvertes allaient faire l'effet d'une bombe, et les articles venaient d'allumer la mèche.
00:57:28 Est-ce que ça vous choque qu'un agent des forces de l'ordre du Dakota du Nord pense maintenant que John Carr était membre d'une secte satanique et pourrait avoir été un homme de main ?
00:57:38 Pas du tout, pas le moins du monde. Je me doutais que Berkowitz n'avait pas tout organisé.
00:57:44 Une secte est impliquée dans cette affaire, je le pense.
00:57:46 Comment se fait-il que personne n'ait tenté de faire quoi que ce soit pour savoir si c'était vrai ?
00:57:51 Je suis persuadé qu'il y a bien une secte.
00:57:54 Est-on en sécurité dans les rues ?
00:57:56 Tout le monde est concerné, même la police.
00:57:59 Ou encore notre bon vieux procureur Gold.
00:58:02 Le procureur de Brooklyn, Eugene Gold, furieux des rapports sur l'influence potentielle de la secte, a refusé pour la troisième fois une interview.
00:58:11 Et si le procureur de Brooklyn était clairement indigné par mon reportage, on ne savait pas vraiment comment les autres procureurs de district le prenaient.
00:58:19 John Santucci, le procureur du Queens, a convoqué une conférence de presse.
00:58:25 La dernière fois que j'avais contredit la version officielle, Mithiger s'était retrouvé menotté.
00:58:32 Allais-je être le prochain ?
00:58:35 J'avais passé deux ans de ma vie à me pencher sur l'une des affaires les plus célèbres de l'histoire des États-Unis.
00:58:41 Et les prochaines minutes pouvaient tout changer.
00:58:45 Mon esprit s'est emballé au moment où Santucci est enfin monté sur scène.
00:58:50 Je crois que David Berkowitz n'a pas agi seul.
00:59:01 En fait, d'autres personnes ont coopéré, l'ont aidé et l'ont encouragé à perpétrer ses crimes.
00:59:08 Le procureur du Queens ouvrait officiellement une enquête sur l'affaire du fils de Sam.
00:59:20 Enfin, cette montagne immuable avait été ébranlée.
00:59:25 Il s'apprêtait à examiner les éléments que j'avais découverts à la recherche de la secte qui se cachait dans l'ombre.
00:59:32 Mais ce que je ne savais pas, c'était jusqu'où cette secte allait mener.
00:59:41 Comment ça va Charles ?
00:59:48 Bien, et vous ?
00:59:49 Ça va.
00:59:50 Tant mieux.
00:59:52 À suivre...
00:59:56 À suivre...
01:00:01 À suivre...
01:00:06 À suivre...
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01:01:55 À suivre...
01:02:00 Merci à tous !

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