• il y a 10 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous pour Midi News. Voici le programme du jour.
00:00:06 Est-ce que le tournant dans la crise des agriculteurs, la colère s'étend, le gouvernement qui tente d'apaiser le mécontentement est-il déjà dépassé ?
00:00:15 Et puis vers quoi allons-nous ?
00:00:16 C News en tous les cas est présent sur le terrain. Différents points de blocage sur la A64 à Toulouse,
00:00:22 la CET dans la Drôme, la préfecture d'Agen également dans le Lot et Garonne, toujours à Agen sur l'A62.
00:00:28 Nos reporteurs vont nous faire remonter l'ambiance sur place.
00:00:32 L'ambiance est à la bataille politique intense autour des agriculteurs et des pêcheurs également.
00:00:38 Cela s'intensifie, Fabien Roussel affirme ce matin sur notre antenne qu'il faut faire tomber le gouvernement.
00:00:43 Rien que ça. Jordan Bardella, lui, multiplie les déplacements et veut mettre la pression sur Gabriel Attal,
00:00:49 le RN qui affiche sa proximité avec le monde rural.
00:00:53 Et puis une partie des maires ne veut pas de la politique de répartition des migrants dans les villages et petites villes de France,
00:01:00 tel que pensé par l'exécutif. Il dénonce un transfert de responsabilité et lance un cri d'alerte.
00:01:07 On l'écoutera. Voilà pour le programme. Dans quelques instants, on vous présente nos invités.
00:01:11 Mais tout d'abord, place au journal. Bonjour à vous, Mickaël.
00:01:14 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:15 Une personne est morte et deux ont été blessés sur un barrage d'agriculteurs à Pamier dans la Riège.
00:01:21 Ils ont été percutés par une voiture qui tentait de forcer le blocage.
00:01:25 Écoutez le préfet de la Riège qui s'exprimait tout à l'heure sur ce drame.
00:01:28 On ne s'explique pas à ce moment les raisons qui ont conduit le véhicule qui a occasionné cet accident
00:01:35 à contourner un ensemble d'éléments à plusieurs kilomètres de là qui empêchait l'accès à cette voie rapide.
00:01:43 Ce qui est sûr, c'est que cette interdiction a été bien matérialisée.
00:01:47 Il y avait des plots, il y avait des signalisations, ils ont été contournés.
00:01:51 Ce véhicule s'est ensuite engagé sur la voie et trois kilomètres plus loin, il a percuté de nuit le dispositif mis en place par les agriculteurs.
00:02:01 Les agriculteurs qui ne lâchent rien. Leur colère s'étend désormais un peu partout en France et notamment dans la Drôme.
00:02:08 Vous le voyez, vous allez le voir sur ces images de l'autoroute A7 coupée dans les deux sens entre la Drôme et l'Isère.
00:02:15 Après la colère des agriculteurs, celle des pêcheurs qui ne retombent pas non plus pendant un mois.
00:02:20 Ils n'ont plus le droit de pêcher dans le golfe de Gascogne pour préserver les dauphins.
00:02:24 Ils dénoncent une catastrophe économique sans précédent, comme nous l'explique au Cap Ferré notre envoyé spécial Antoine Estève.
00:02:31 Effectivement pour les pêcheurs, c'est une nouvelle crise qui arrive dans un contexte économique déjà très compliqué depuis trois ans maintenant.
00:02:38 Avec la crise du gasoil d'abord qui a augmenté très fortement et puis il y a eu la crise des quotas, notamment les quotas de sol.
00:02:44 40% de sol en moins pour ces quotas ici dans le sud-ouest et particulièrement le golfe de Gascogne.
00:02:49 Pour les pêcheurs, c'est plus de 15% de leur chiffre d'affaires qui a disparu l'an dernier.
00:02:54 Et puis il y a cette nouvelle crise des cétacés. Il y aurait entre 650 et 700 000 cétacés, des dauphins notamment à protéger dans le golfe de Gascogne.
00:03:01 Mais ici, les petits pêcheurs que nous rencontrons, comme au port du Cap Ferré où je me trouve,
00:03:06 nous disent tous que ce ne sont pas leurs responsabilités avec leurs petits filets.
00:03:11 Ce ne sont pas eux qui tuent des dauphins ici dans le golfe de Gascogne, mais principalement ces énormes usines, bateaux-usines,
00:03:17 qui continuent de travailler à quelques kilomètres d'ici, parfois plus d'une centaine de mètres de long, plusieurs dizaines de kilomètres de filets.
00:03:24 Ce sont eux, d'après les petits pêcheurs, qui sont responsables de la mort de ces cétacés.
00:03:28 La plupart de pêcheurs que nous rencontrons nous disent qu'ils vont perdre avec cette nouvelle crise pendant un mois d'interdiction jusqu'au 22 février prochain.
00:03:35 Ils ont perdu plus de 15% de leur chiffre d'affaires.
00:03:38 L'actualité internationale à présent. Un supporter italien interdit de stade à vie.
00:03:43 L'auteur de cris racistes à l'encontre de Mike Maignan, le gardien de but de l'AC Milan,
00:03:48 lors d'un match contre l'Udinese a été identifié puis sanctionné par le club.
00:03:52 Samedi soir, les nombreuses insultes ont poussé le gardien de but à quitter la pelouse pendant une bonne dizaine de minutes.
00:03:58 Et puis après, la Iowa, la semaine passée, c'est au tour du New Hampshire de voter à l'occasion de la primaire des Républicains.
00:04:05 Depuis le retrait de Ron DeSantis, la principale rivale à Donald Trump est Nikki Haley.
00:04:10 Cette nuit, elle a battu sèchement l'ancien président américain lors du premier scrutin dans un petit village près de la frontière canadienne.
00:04:17 Mais le duel est loin d'être terminé.
00:04:20 Voilà pour l'actualité à midi sur CNews. Sonia, je vous dis à tout à l'heure.
00:04:24 Avec nos invités pour l'instant et à tout à l'heure, Michael, nous sommes avec Judith Vintro. Bonjour Judith.
00:04:29 Bonjour Sonia.
00:04:30 Grand reporter auprès du Figaro Magazine, Naïma Mfadel nous accompagne et je la salue.
00:04:34 Bonjour à vous Naïma.
00:04:35 Bonjour Sonia.
00:04:36 Et c'est ici ses spécialistes des questions de la ville, Régis LeSemit également présent. Bonjour à vous Régis.
00:04:40 Vous êtes directeur de la rédaction Omerta, spécialiste aussi des questions internationales.
00:04:44 Frédéric Durand est présent pour MediNews. Bonjour Frédéric.
00:04:48 Directeur de l'excellent magazine l'Inspiration politique et il est très précis aujourd'hui, comme tous les jours d'ailleurs,
00:04:53 et en particulier sur ces sujets. Bonjour Éric de Ritmaten.
00:04:57 Alors Éric et vous tous chers amis, aux immenses difficultés des agriculteurs s'ajoutent aujourd'hui, ce matin, un drame terrible.
00:05:05 Je voudrais y revenir quelques instants.
00:05:08 Ça s'est passé sur la route, sur la National 20, dans la Riège.
00:05:12 D'abord, on présente nos condoléances évidemment à la famille de cette agricultrice.
00:05:16 Donc cette femme a été tuée.
00:05:18 Son mari et sa fille sont dans un état préoccupant. La collision d'une voiture avec cette famille a eu lieu sur un point de blocage d'agriculteurs.
00:05:26 Le procureur a déjà fait un point sur la situation, excluant semble-t-il toute autre piste et plutôt privilégiant celle de l'accident.
00:05:34 Nous sommes avec Jean-Luc Thomas. Jean-Luc, d'abord, quelles sont les nouvelles de la famille et que savons-nous de ce qu'a dit justement le procureur sur cette situation ?
00:05:45 À propos de la famille, à la fois le conjoint de l'agricultrice qui est décédée et leur enfant sont hospitalisés à l'hôpital deux fois.
00:05:58 Ils sont en urgence absolue. En tout cas, ce sont les dernières nouvelles que nous avons.
00:06:04 La maman, d'une trentaine d'années, est décédée, tuée par cette voiture folle, on va dire.
00:06:11 Ce qui est problématique dans cet accident, c'est que l'ensemble de la route était balisé, il était interdit de passer.
00:06:21 Les personnes qui étaient dans cette voiture sont forcément descendues pour enlever les plots et les remettre après être passées.
00:06:30 Ensuite, c'était quand même signalé, il y avait des panneaux qui interdisaient de rouler.
00:06:37 Ils sont arrivés au point du choc que vous voyez juste derrière moi, tout près de ce pont.
00:06:45 Ils sont arrivés vraisemblablement avec une allure importante puisque les trois personnes,
00:06:53 l'agricultrice qui a été tuée et son conjoint et sa fille étaient derrière un mur de paille.
00:07:00 Et malgré ce, elles ont été tuées et grièvement blessées.
00:07:06 Mais comme vous l'avez dit, le procureur de la République, pour lui, c'est d'abord l'accident qui est privilégié.
00:07:16 Parce que, est-ce que les personnes n'ont pas vu ce mur ? Il y a plein encore d'interrogations.
00:07:25 L'enquête ne fait que commencer. Ce qui est sûr, c'est que les agriculteurs qui étaient sur le point de blocage
00:07:34 ont décidé de lever ce barrage un petit peu avant 11h.
00:07:40 Merci Jean-Luc Thomas. Effectivement, ce barrage-là est levé quand d'autres s'étendent un petit peu partout.
00:07:46 Je rappelle que c'est vraiment la piste de l'accident qui est privilégiée.
00:07:49 Toutefois, la question se pose. S'il y a multiplication des blocages, des points de tension, vers quoi sommes-nous en train d'aller ?
00:07:57 Judith Ventrebeau, et vous tous, je voudrais qu'on écoute ce qu'a dit ce matin Fabien Roussel.
00:08:01 Lui, il veut que le mouvement aille plus loin. Il est prêt à aller lui-même sur le point de blocage.
00:08:06 Et il appelle à une convergence des colères, la fameuse convergence des luttes.
00:08:10 On va voir tout à l'heure, on évoquera les pêcheurs et d'autres situations. Écoutons-le à ce sujet.
00:08:15 C'est le gouvernement qui a ajouté une taxe supplémentaire sur l'essence.
00:08:22 C'est le gouvernement qui décide d'augmenter de 10% l'électricité.
00:08:25 Les paysans, ils vont la payer. C'est le gouvernement qui décide d'augmenter les franchises médicales.
00:08:30 Ça va toucher aussi les paysans. Quand ça touche tous les Français, ça les touche eux aussi.
00:08:34 Donc c'est le gouvernement qui allume le feu.
00:08:36 Et c'est pour ça qu'il doit y avoir une forme de convergence de nos colères.
00:08:41 Je ne souhaite pas avoir mon pays à feu et à sang.
00:08:43 Je souhaite que le gouvernement crée les conditions d'un pays apaisé
00:08:47 où les Français puissent vivre de leur travail et retrouvent leur pouvoir d'achat.
00:08:50 Je lance le défi d'ailleurs à l'ensemble des députés que si nous sommes contre cette hausse des factures d'électricité,
00:08:55 cette hausse des franchises médicales, le retour de la détaxe sur le GNR,
00:08:59 j'appelle l'ensemble des députés à voter la motion de censure, à voter contre le discours de politique générale.
00:09:06 Je le dis.
00:09:07 Quels que soient les étiquettes, vous appelez l'ERN, la droite, vous appelez bien des partis.
00:09:12 J'appelle tout le monde. Mais chacun sera face à ses responsabilités.
00:09:17 Le gouvernement sans tête a augmenté les taxes sur les Français.
00:09:21 Eh bien je dis, il faut faire tomber ce gouvernement.
00:09:24 Alors ce qui m'intéresse, c'est la vision globale.
00:09:26 Est-ce qu'il faut voir les choses ainsi, Judith Vainthrope ?
00:09:29 Agriculteurs, pêcheurs, les hausses des prix d'électricité,
00:09:32 nous parlerons tout à l'heure avec Eric également des mutuelles, de la santé.
00:09:35 Est-ce que la situation-là, véritablement, est explosive ?
00:09:38 Elle est complètement explosive.
00:09:40 Il y a quand même une similitude, à mon avis, évidente avec le mouvement des Gilets jaunes.
00:09:45 C'est une petite décision, en l'occurrence la suppression de la détaxation du GNR, du gazole non routier,
00:09:52 qui met le feu aux poudres.
00:09:55 Et comme avec les Gilets jaunes, le gouvernement fait semblant de ne pas comprendre,
00:09:59 invoque des raisons écologiques qui sont complètement bidons,
00:10:03 parce que jusqu'à plus ample informer, le GNR est nécessaire au tracteur,
00:10:08 et on ne peut pas faire avancer un tracteur à l'électricité.
00:10:12 Ça n'existe pas.
00:10:13 Et puis il n'y a pas de prise, assurez-vous, dans les champs et dans les campagnes, très bizarrement.
00:10:18 Donc pas de solution de substitution.
00:10:21 Donc vraiment, on est dans l'écologie punitive, sans compter que la conséquence,
00:10:25 c'est qu'on va importer des produits qui viendront de pays qui se foutent éperdument de nos normes environnementales.
00:10:33 Donc vraiment, on est pile là-dedans, avec un gouvernement qui fait semblant de ne pas y comprendre.
00:10:38 Rappelez-vous les Gilets jaunes.
00:10:40 Il a fallu des semaines et des semaines, et là, ça en prend le chemin, à mon avis,
00:10:45 avant qu'Edouard Philippe consente.
00:10:47 Emmanuel Macron consente, oui, il a s'exprimé.
00:10:49 Oui, et rappelez-vous, d'ailleurs, il y avait une dissension entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe,
00:10:55 qui, contrairement à ce que lui avait demandé le président de la République, a dit à l'Assemblée, on va suspendre.
00:11:01 Et c'est Emmanuel Macron, rappelez-vous, qui a fait savoir, en vous en rappelant dans les rédactions,
00:11:06 que ce n'était pas une suspension, c'était une annulation de cette surtaxe.
00:11:09 Donc vous êtes en train de nous dire, et est-ce que vous êtes d'accord,
00:11:11 que ce que dit l'exécutif, c'est-à-dire attendez quelques jours et on va vous présenter des solutions.
00:11:15 D'abord, on a envie de savoir quelles solutions, parce que tout ne se joue plus sur nos territoires.
00:11:20 Est-ce que vous dites la même chose ? Est-ce qu'on va vers, Frédéric Durand, une gilet jaunisation ?
00:11:24 Je n'aime pas beaucoup le terme.
00:11:25 Et puis, il faut faire attention, dans le cas des agriculteurs, on le précise à nos téléspectateurs,
00:11:29 la base peut très rapidement aussi submerger, puisque l'AFNSEA est un syndicat agricole qui est bien établi
00:11:37 et qui est souvent aussi dénoncé par les plus petits.
00:11:40 Oui, je pense que la situation en tout cas est d'autant plus explosive que les marges de manœuvre pour le gouvernement sont minces
00:11:47 et que les solutions à apporter sont rares.
00:11:50 Dans le système qui nous est donné aujourd'hui, c'est-à-dire un système quand même très attaché à l'Europe, etc., relié.
00:11:56 Donc, on l'a bien vu sur l'électricité, la formation du prix de l'électricité sur le gaz, etc., est une aberration absolument totale.
00:12:03 Pour autant, on n'a pas réformé le système, on a fait un bouclier, sauf que le bouclier, ça va un temps,
00:12:08 mais au bout d'un moment, il n'y a pas d'argent parce qu'il faut aller tous les matins emprunter sur les marchés financiers.
00:12:12 Donc, Bruno Le Maire ne sait plus comment faire.
00:12:14 Donc, il dit que c'est la fin du bouclier, sauf que la fin du bouclier, c'est une augmentation de 10% de l'électricité.
00:12:19 Vous voyez un peu le cercle vicieux dans lequel nous sommes et je ne vois pas aujourd'hui,
00:12:23 sauf à contester les règles dans leur globalité, sauf à remettre en question ces règles,
00:12:29 on arrive à l'élection européenne, ça va être un sujet,
00:12:33 donc sauf à contester certaines règles et à réformer en profondeur les règles qui nous unissent à l'Europe,
00:12:38 je ne vois pas où sont les marques de manœuvre.
00:12:40 - Vous avez exactement posé le sujet.
00:12:43 Moi, à chaque fois que j'ai interrogé, et là, il faut leur reconnaître une cohérence au gouvernement,
00:12:47 à chaque fois qu'on les interroge sur ce sujet, ils disent "il faut plus d'Europe".
00:12:51 C'est-à-dire, vous avez les acteurs, mais oui, je vous assure, il y a un problème avec l'Europe, il faut plus d'Europe.
00:12:56 Vous l'entendez la même chose ?
00:12:58 - J'ai rêvé où il y a plus d'un an, Bruno Le Maire a dit "évidemment, on va renégocier ces règles".
00:13:03 Il a fini par dire ça.
00:13:04 - Vous n'avez pas rêvé ?
00:13:05 - Oui, bien sûr.
00:13:06 - Emma M. Fadel.
00:13:07 - Je vais reprendre le slogan de nos agriculteurs, "on marche sur la tête",
00:13:10 parce qu'effectivement, Marc Fesneau, d'ailleurs, il y a quelques jours, il a dit exactement ce que vous venez de dire,
00:13:14 et il a dit tout simplement "il faut plus d'Europe justement, parce qu'on ne pourra pas faire sans l'Europe",
00:13:19 alors que c'est l'Europe aujourd'hui qui nous impose des normes.
00:13:22 Et le pire dans cette histoire, si je puis dire, c'est que quand les normes sont transposées au droit national,
00:13:28 c'est encore des autres normes qui viennent s'additionner à ces normes.
00:13:32 Et puis le plus aberrant aussi, c'est qu'aujourd'hui, on nous parle d'écologie, d'environnement, etc.
00:13:38 Et on importe, ça on a eu de cesse de le dire, on importe de pays qui sont loin d'être vertueux,
00:13:44 qui justement utilisent ce qu'on nous interdit de l'utiliser, et même des pays européens.
00:13:49 Mais si vous pouvez expliquer-moi comment on peut être compatissant certainement, sincèrement,
00:13:55 de la part de nos politiques au gouvernement, avec les agriculteurs en France,
00:13:59 et complaisant avec ce qui est décidé à Bruxelles, sur les normes qui ne sont pas les mêmes,
00:14:04 sur les injonctions contre Adjutant Arcoment ?
00:14:06 Oui, parce qu'on est totalement dépendant de Bruxelles, c'est ça le vrai problème.
00:14:10 C'est qu'on se trouve avec un gouvernement, et en particulier un président,
00:14:13 dont la philosophie est bruxelloise, dont les fibres sont européennes.
00:14:18 Et on se retrouve avec un peuple qui lui conteste, et a tendance, peut-être de façon parfois un peu exagérée,
00:14:24 à voir en Europe la source de tous ces mots.
00:14:27 Donc en fait on a une déconnexion.
00:14:29 Et moi je suis très inquiet, je vais vous dire, parce qu'on peut faire la comparaison avec les Gilets jaunes,
00:14:33 mais on peut dire qu'à l'époque des Gilets jaunes, il y avait peut-être plus de dialogues encore entre Paris et la province.
00:14:42 Là, je remarque quand même qu'on est un gouvernement, je disais ça l'autre jour,
00:14:46 dont la moitié des ministres sont nés dans un rayon de 13 km² à Paris.
00:14:50 Ou élus.
00:14:51 Voilà, et ou élus.
00:14:52 C'est très francilien.
00:14:53 Sauf, sauf, attendez, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Marc Fesneau.
00:14:58 Mais je parle de la moitié du gouvernement.
00:15:00 Et je dis, en tout cas dans l'exécutif, on est quand même avec un Premier ministre copie d'Emmanuel Macron.
00:15:07 Donc en fait, la déconnexion avec cette France profonde, qui commence à s'organiser,
00:15:12 on voit cette histoire de rond-point, de blocage, ça rappelle quand même, il y avait eu aussi, c'était le début des Gilets jaunes.
00:15:22 Et là, pourquoi pas, effectivement, qu'est-ce qui pourrait empêcher justement la multiplication et cette fameuse convergence des luttes dont parlait Fabien Roussel.
00:15:35 Fabien Roussel, regardez ces images devant la préfecture d'Agence.
00:15:37 C'est pour ça qu'on s'interroge maintenant sur le mode opératoire de la contestation qui est en train de décémer un peu partout.
00:15:43 Avec, vous le voyez, ces pneus qui sont déversés.
00:15:47 Il y a quand même, ce que dit Régis Soussomme et très juge Judith Vintrault,
00:15:51 avant, ce qu'on appelait les grands faux politiques, vous pouvez leur reprocher beaucoup de choses,
00:15:54 mais il y avait un ancrage dans la région et une capacité.
00:15:58 Moi, j'ai dit souvent qu'à l'époque des Gilets jaunes, peut-être que Jacques Chirac serait tout de suite venu sur un rond-point,
00:16:04 parler aux personnes mobilisées.
00:16:05 Bien sûr, mais ça, on ne dira jamais assez que l'intervention du cumul des mandats est une erreur atroce,
00:16:12 une démagogie et une erreur partagée par tous les partis d'ailleurs.
00:16:16 Je n'ai pas vu la droite qui aujourd'hui...
00:16:18 Vous pouvez expliquer à nos spectateurs de quoi il s'agit ? On ne peut pas cumuler quoi et quoi ?
00:16:20 Voilà, on ne peut pas être élu local maire, enfin on peut être conseiller adjoint, mais on ne peut pas être député et maire.
00:16:26 Donc on n'a plus du tout cette fréquentation quotidienne des problèmes des gens quand on est à l'Assemblée nationale,
00:16:36 même quand on tient une permanence une fois par semaine, puisque c'est le rythme habituel d'un député.
00:16:41 Une fois par semaine, il ouvre une permanence.
00:16:44 Mais je voulais dire, si vous me permettez, un mot sur Bruxelles-Bruxelles.
00:16:47 Bruxelles a bon dos.
00:16:49 Le système européen, et notamment le système européen du prix de l'énergie, c'est nous, la France, qui l'avons négocié comme des manches.
00:16:59 Et pour avoir fait plusieurs enquêtes sur plusieurs sujets de négociation au niveau européen,
00:17:05 tous les députés français me racontent qu'on est nuls.
00:17:09 Nos dossiers font 10 pages, là où les dossiers allemands, et en l'occurrence c'est l'Allemagne qui a pesé pour avoir ce système qu'il a favorisé,
00:17:18 elle, du prix de l'énergie.
00:17:20 Les Allemands arrivent avec des piles de dossiers.
00:17:23 Nous aussi, on obtient trois feuilles, y compris des députés de la majorité macroniste,
00:17:29 qui disent "j'appelle, j'appelle, j'appelle les ministères, j'ai pas de réponse, j'ai pas d'argument, j'ai personne".
00:17:35 Il faut regarder ça.
00:17:38 Les politiques sont aussi des êtres humains.
00:17:41 Et les êtres humains, ça se traite...
00:17:43 Et je voudrais ajouter quand même, parce qu'on parle de ces sujets de grande difficulté au moment où on a commencé cette émission,
00:17:48 c'est important, par ce drame terrible dans la Riège, sur la route, sur la National 20.
00:17:54 Il y a donc, je le rappelle, cette agricultrice qui a été tuée, son mari qui est dans un état préoccupant,
00:18:01 véritablement en urgence absolue, et malheureusement, malheureusement, son enfant, sa fille, qui serait décédée.
00:18:08 C'est vraiment là, je veux dire, bien sûr, selon le procureur, c'est la thèse de l'accident.
00:18:13 Enfin, il y a une charge émotionnelle, là, une véritable déflagration.
00:18:17 Nous avons deux personnes, c'est une famille d'agriculteurs, avec les difficultés dont nous sommes en train de parler,
00:18:22 et qui a été fauchée par une voiture.
00:18:24 Alors, j'allais dire, la situation était celle-là.
00:18:28 Très tôt ce matin, vers 5h et quelques, il y a un barrage avec une sorte de mur de foin qui était érigé,
00:18:34 puis une voiture, véritablement, dans une course folle.
00:18:36 Donc, apparemment, il y avait trois personnes dans cette voiture.
00:18:39 Les tests d'alcoolémie et autres n'ont rien donné pour le moment, mais qui a fauché ces trois personnes.
00:18:43 La femme, la mère, est morte sur le coup, le mari dans un état préoccupant, cette fille vient de mourir.
00:18:49 Est-ce que ça peut quand même changer la donne, aujourd'hui ?
00:18:54 Parce que là, je rappelle que les situations de blocage que vous voyez, on va aller voir sur les différences entre autres,
00:19:00 ce sont des situations aussi où il peut y avoir des complications pour circuler, Frédéric, etc.
00:19:05 Et ce qui s'est passé, cet accident, ce drame terrible, ça nous interroge sur la suite, forcément.
00:19:10 Effectivement, et puis il peut y avoir simplement une étincelle qui donne une dimension tragique à tout ce qui est en train de se passer.
00:19:17 Et donc, là, ça peut être effectivement le cas, parce qu'on ne sait pas ce que ça va donner sur le long terme.
00:19:24 On sait que les marges de manœuvre du gouvernement sont très faibles, comme on le disait tout à l'heure,
00:19:28 et que donc, il y a des chances pour que ça continue, à part la taxe sur le gazole.
00:19:33 Ça, c'est très simple à faire.
00:19:35 Oui, c'est très simple à faire. Ça peut être fait. Est-ce que pour autant, ça va régler durablement les problèmes ?
00:19:40 Les problèmes structurels ? Certainement pas, mais en tout cas, ça va apaiser le climat.
00:19:43 Voilà, si symboliquement, ce serait un geste, derrière, il risque d'en falloir plus, j'allais dire,
00:19:49 et notamment intervenir peut-être plus fermement dans le rapport de force entre les paysans et les grandes surfaces,
00:19:55 et les centrales d'achat des grandes surfaces.
00:19:57 Mais j'entends, mais ça, vous avez raison, Frédéric, mais ils le promettent.
00:20:01 Non, le maire dit qu'il va le faire de nouveau, mais simplement, j'insiste de nouveau sur...
00:20:05 Sur l'impact émotionnel ?
00:20:06 Oui, parce qu'il va être très très important.
00:20:08 Souvent, d'ailleurs, on dit que c'est une des professions où il y a le plus de suicides,
00:20:13 et je pense que ça, qui n'a rien à voir, va raviver quelque chose de très très intime.
00:20:18 C'est certain, je me souviens qu'à l'époque des Gilets jaunes, justement, on craignait,
00:20:22 qui est justement, on ne va pas dire un martyr, parce que là, on ne sait pas les raisons,
00:20:27 mais en tout cas, il y avait eu une personne qui avait été tuée pour les Gilets jaunes sur un rond-point,
00:20:32 par une voiture, d'ailleurs, aussi, à l'époque.
00:20:35 Il y avait une voiture qui avait essayé de forcer.
00:20:37 Là, on ne sait pas exactement pourquoi cette voiture, mais deux morts, ça commence à...
00:20:43 Voilà, pour le début du mouvement, il est évident que ça donne peu de chance au fait que ça s'arrête assez rapidement.
00:20:51 Et puis, il y a une véritable...
00:20:52 Oui, Naïma, juste, pardonnez-moi, il y a une question sur le fait que Général Darmanin a indiqué qu'il ne lèverait pas les blocages...
00:20:59 Par la force.
00:21:00 Par la force. On peut dire que c'est heureux, et tant mieux, mais si les blocages, voilà,
00:21:05 si la situation est quand même nuancée ou compliquée...
00:21:08 Je condamne assez souvent les délires écologistes et les entraves à la livre circulation
00:21:15 causées par des militants écolo-extrêmes pour ne pas approuver ce genre de blocage.
00:21:22 Je suis désolée, je partage tout à fait, et je comprends et je soutiens les revendications des paysans,
00:21:29 mais je ne suis pas d'accord avec ce...
00:21:31 Attendez, vous allez voir que certains, vraiment, mais je fais attention, dans l'opposition, dans quelques jours,
00:21:35 peuvent dire "mais écoutez, la responsabilité en incombe au gouvernement".
00:21:39 C'est parce qu'il y a une situation de blocage qu'on peut avoir des situations de grande tension et de détresse.
00:21:43 Mais il faut faire... On est dans une situation inflammable.
00:21:46 Les agriculteurs, il faut le souligner, sont dans un blocage, mais plutôt gentil, si je peux me permettre.
00:21:52 Parce qu'il y a des bretelles...
00:21:53 Il n'y a pas bloqué les dépôts d'essence, il n'y a pas encore...
00:21:55 Voilà, de sang-froid, etc.
00:21:56 On peut dire que c'est pas encore intensifié.
00:21:58 Donc ce qu'on peut craindre, effectivement, c'est que le gouvernement fasse, comme pour les Gilets jaunes,
00:22:02 c'est qu'ils se disent "on va laisser", parce que rappelez-vous, "on va laisser pourrir la situation",
00:22:07 et du coup que ces agriculteurs, justement, intensifient beaucoup, beaucoup plus et bloquent.
00:22:12 Mais moi, je voudrais revenir sur l'assimilitude, Sonia.
00:22:16 Moi, ça me fait vraiment beaucoup penser aux dépossédés de Christophe Gulli, parce que c'est vraiment ça.
00:22:21 C'est vraiment ceux qui se sentent méprisés par, comme vous disiez, Régis, par Paris, par cette élite,
00:22:29 qui est complètement déconnectée aussi de la réalité que vivent les gens au quotidien.
00:22:34 Ils sont éloignés de tout, en fait.
00:22:36 C'est des travailleurs pauvres, c'est des personnes qui travaillent beaucoup, qui ont du mal à joindre les deux bouts.
00:22:40 Donc, rappelez-vous, vraiment, je reviens sur les Gilets jaunes,
00:22:44 parce que c'était même la manière dont on parlait d'eux.
00:22:47 Et là, c'est aussi les...
00:22:48 Avant qu'ils soient méprisés, extrêmes droitisés, mais c'est vrai, c'est la France des oubliés, des déclassés,
00:22:53 des perdants de la mondialisation, près des réguliers.
00:22:56 Oui, complètement. Et puis, ils n'ont pas forcément les mêmes atouts de mobilité que peuvent avoir d'autres professions,
00:23:02 parce que quand on est dans une terre, elle est là, elle n'est pas ailleurs, etc.
00:23:05 Moi, je veux juste revenir sur ce que disait Judith Vant Romp sur le fait qu'elle désapprouve.
00:23:10 Juste, je veux rappeler que ça a commencé par des panneaux retournés.
00:23:13 Et que notre problème, en France, c'est que si le degré de revendication ne peut être...
00:23:20 Comment dire ? On ne peut y répondre que par le degré de la violence, alors on a un problème dans le dialogue social.
00:23:26 Parce que si on retourne des panneaux et que ça ne donne rien...
00:23:29 Pardonnez-moi, mais vous avez entièrement raison.
00:23:32 Si on prend d'autres exemples de mouvements, il a fallu parfois caillasser des voitures, des policiers...
00:23:41 Ça, c'est l'incapacité d'avoir un dialogue social de la part de l'État.
00:23:44 C'est l'argument de tous les gens qui recourent à la violence. Ça n'est pas audible.
00:23:48 Pourquoi on ne prend pas en compte ? Pourquoi on ne les reçoit pas quand les panneaux sont retournés ?
00:23:54 Pourquoi on ne leur dit pas ?
00:23:56 C'est ça que je veux dire. Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est se dire, regarder avec sérénité et se pencher sur ce qui est devenu le monde agricole aujourd'hui.
00:24:06 À la fin de la Seconde Guerre mondiale, on était à peu près à 30% d'agriculteurs.
00:24:11 Aujourd'hui, on en a 2%. Mais ils incarnent, et on l'a dit plusieurs fois sur ce plateau, et c'est bien de le répéter aussi,
00:24:17 il y a quand même quelque chose de civilisationnel chez ces agriculteurs, en rapport justement avec ce qu'est la France profonde.
00:24:25 On dit souvent la France profonde. Mais aujourd'hui, leur style de vie fait qu'ils se sont prolétarisés, on dira.
00:24:34 C'est-à-dire qu'ils sont devenus des gens qui travaillent, qui se lèvent à 5h du matin, qui se couchent à 9h,
00:24:41 dont aujourd'hui, j'en connais un certain nombre, dont les enfants hésitent à reprendre le flambeau parce que c'est tellement dur.
00:24:49 Donc si vous voulez, il y a une sorte de... Et c'est là où le mouvement est inquiétant, parce que quand on est dans une logique existentielle,
00:24:57 on est prêt à aller parfois jusqu'au bout. Et c'est là où je pense que le gouvernement ferait bien de se plancher,
00:25:03 et je pense qu'il en est parfaitement conscient, avec attention sur ce mouvement.
00:25:08 C'est d'autant plus inflammable que ça se joue à un mois du Salon de la culture, à 5 mois des élections européennes, et que la bataille est lancée.
00:25:14 Alors là, restez avec nous, vous allez voir une séquence assez incroyable où, sur parfois d'autres médias,
00:25:19 on reproche aux politiques de s'intéresser à la crise des agriculteurs. Oui, on leur dit qu'ils surfent sur la colère.
00:25:27 Oui, ça arrive. Moi, je pensais que c'était le rôle quand même des politiques qui intéressaient.
00:25:31 Et Éric de Ritmaten est avec nous, je le dis, pour évidemment nous donner des éléments factuels à tout de suite.
00:25:37 Je vois qui.
00:25:41 Merci d'être avec nous. Et évidemment, dans cette édition, nous allons démarrer et revenir sur cet accident,
00:25:47 semble-t-il, cet accident tragique et la mort de l'agricultrice et de sa fille.
00:25:52 Évidemment, vous en parlez dans vos titres, Mickaël.
00:25:55 Absolument, on vient de l'apprendre. Une deuxième personne est morte dans l'Ariège après le drame survenu sur un barrage d'agriculteurs à Pamier.
00:26:01 Il s'agit de l'adolescente de 14 ans. Une troisième personne est également blessée.
00:26:05 Ils ont été percutés par une voiture qui tentait de forcer le blocage. Les trois occupants du véhicule ont été interpellés.
00:26:11 Un Français sur dix est isolé et un sur cinq se sent seul. C'est le résultat du dernier rapport sur les solitudes de la Fondation de France.
00:26:18 Un rapport qui fait également le lien entre isolement et précarité, puisque les plus modestes sont plus exposés à l'isolement.
00:26:24 Et puis, grève générale, manifestation de masse ou encore tractation en Parlement.
00:26:28 L'heure est au bras de fer en Argentine entre le gouvernement et le plus grand syndicat du pays.
00:26:33 Une première poussée de tensions depuis l'arrivée à la tête du pays de l'ultra-libéral Javier Milei.
00:26:38 Malheureusement, c'est la principale information de cette mi-journée. Je vous rappelle que l'accident a eu lieu à 5h30.
00:26:45 Accident tragique, accident, je dis, parce que ce sont les mots du procureur.
00:26:49 En tous les cas, c'est la piste privilégiée qui a eu lieu sur le point de blocage à Pamier en Ariège.
00:26:55 Cette agricultrice était avec son mari et sa fille, semble-t-il, derrière un mur, un barrage de foin,
00:27:02 où ils étaient en train probablement de se restaurer.
00:27:05 La maman est morte sur le coup, après le choc, avec une voiture qui les a percutés.
00:27:13 Et sa fille, une adolescente de 14 ans, est décédée il y a quelques instants, déçue de ses blessures.
00:27:19 Confirmation du procureur de la République de foie, Olivier Mousset,
00:27:23 qui indique donc que le père, le mari, est toujours dans un état préoccupant.
00:27:29 Nous essayons d'analyser les conséquences de ce drame terrible, tragique, véritablement.
00:27:35 On mesure tous d'abord la charge émotionnelle, il faut la mesurer auprès de ces agriculteurs.
00:27:41 On le dit souvent, il n'y a pas seulement que les difficultés financières, et vous l'avez très bien dit, Régis Le Sommier,
00:27:48 il y a, et vous l'avez dit au cinéma, une forme parfois de mépris, malheureusement,
00:27:52 un sentiment, une réalité d'être mis au banc de la société,
00:27:56 de ne pas être considéré comme étant d'abord comme ceux qui nous nourrissent,
00:28:00 comme étant aussi parfois moqué, ringardisé par des écologistes, pas par les vrais,
00:28:05 des écologistes urbanisés, on va dire.
00:28:08 Donc tout ça va peser très lourd dans la balance.
00:28:10 Oui, moqué, ringardisé, vous pouvez m'ajouter agressé,
00:28:14 puisque certains mouvements qui se réclament de l'écologie, qui sont en fait de l'extrême gauche radicale,
00:28:21 n'hésitent pas à saboter.
00:28:23 Il y a même des manuels qui leur expliquent comment saboter.
00:28:26 Et du côté de ces agriculteurs, Frédéric disait tout à l'heure,
00:28:30 ils n'ont plus de contact avec une classe politique complètement déconnectée.
00:28:35 Il faut ajouter à ça que les seuls contacts qu'ils ont, c'est avec une administration et une bureaucratie
00:28:43 qui est parfaitement inhumaine.
00:28:46 Il faut entendre les agriculteurs raconter comment des inspecteurs de je ne sais quel service
00:28:51 débarquent dans leur ferme pour vérifier des trucs complètement kafkaïens.
00:28:57 Est-ce qu'ils se conforment bien d'une part aux normes européennes
00:29:01 et d'autre part aux surnormes que la France s'acharne à édicter avec un zèle qui est complètement désespérant.
00:29:11 On a une administration absolument tentaculaire
00:29:15 dont la raison de vivre est devenue de grossir, grossir, grossir tout le temps,
00:29:23 se survivre à elle-même.
00:29:26 Et donc elle se nourrit de tout.
00:29:29 Nous serons dans quelques instants sur place avec notre reporter pour d'abord juger,
00:29:34 mais on la connaît, l'émotion qui est très grande sur place.
00:29:38 Et au-delà, il y a beaucoup, beaucoup de déclarations de responsables politiques,
00:29:42 évidemment de tous bords, qui expriment leur soutien, leur condoléance à cette famille.
00:29:48 On va analyser les conséquences potentielles.
00:29:51 Et c'est vrai, Éric, nous détaillons avec vous à la fois l'hystérie des normes,
00:29:55 les injonctions contradictoires souvent de Bruxelles et de nos gouvernements,
00:29:59 une forme de mépris aussi.
00:30:01 Et puis, comment dire, parfois on pointe du doigt les agriculteurs
00:30:05 alors qu'ils sont souvent les premiers écologistes,
00:30:08 puisqu'ils connaissent si bien le milieu naturel dont ils s'occupent.
00:30:12 Oui, ils défendent notre environnement, alors ils s'opposent aux environnementalistes.
00:30:16 Moi, je me suis entretenu ce matin avec Jean-Yves Bricou,
00:30:20 qui est le président de la Chambre d'Agriculture de l'Aisne.
00:30:24 Et vraiment, c'était intéressant, parce que ce que vous dites est juste.
00:30:27 Ils sont vraiment pourchassés, ces agriculteurs, par l'Office français de la biodiversité.
00:30:33 Par exemple, les normes européennes, qui d'ailleurs, il faut bien le savoir,
00:30:36 sont à peu près les mêmes dans toute l'Europe.
00:30:38 Mais certains pays sont plus durs, et parmi les pays les plus durs, il y a la France.
00:30:42 Il m'expliquait que oui, nous, on met le curseur le plus haut possible,
00:30:45 parce que derrière tout cela, il y a aussi la déconsommation,
00:30:49 il y a une sorte de déconstruction.
00:30:51 – Eric, et l'électoralisme de bas étage ?
00:30:53 – Peut-être ça aussi.
00:30:54 – Simplement, on a des gouvernants qui veulent les voix des écolos, c'est tout.
00:30:57 – Oui, c'est ça. Alors, je vais vous donner quelques exemples.
00:30:59 Rapidement, par exemple, on n'a pas le droit, quand on est agriculteur,
00:31:02 d'aller curer un fossé, parce que ça va détruire la faune, les insectes,
00:31:07 les grenouilles, les crapauds.
00:31:09 Pour couper vos haies, par exemple, on peut le faire,
00:31:12 je crois que c'est interdit, c'est ça, interdiction de tailler entre mars et août.
00:31:15 Pourquoi ? Alors, je vais vous donner la réponse.
00:31:17 C'est parce que les oiseaux sont en pleine modification.
00:31:20 Ces normes tuent leur travail au quotidien.
00:31:23 – Pardonnez-moi, à l'instant, on apprend, compte tenu de la situation,
00:31:26 que le ministre de l'Agriculture va se rendre dans l'Ariège, Marc Feneau.
00:31:30 On va voir dans quelques instants aussi les nombreuses réactions politiques,
00:31:34 pas seulement, mais beaucoup de réactions politiques.
00:31:36 On va voir à la fois Fabien Roussel, Marine Le Pen,
00:31:39 beaucoup de membres aussi du gouvernement qui présentent leur condoléances,
00:31:43 apportent le soutien.
00:31:44 Alors, le ministre de l'Agriculture se rend sur place.
00:31:46 On vous a détaillé tout à l'heure les principales annonces du procureur
00:31:51 qui confirme, en tout cas, qui privilégie la piste de l'accident.
00:31:54 Les conséquences politiques, il ne faut pas les minimiser,
00:31:57 avec cette situation, c'est-à-dire, nous sommes aujourd'hui
00:32:01 face à une carte de France, Frédéric Durand,
00:32:03 où il y a différents points qui s'allument avec des blocages,
00:32:06 et autant de blocages que d'abord de difficultés et aussi de dangers.
00:32:09 Alors, comment peut réagir le gouvernement ?
00:32:11 Est-ce qu'on peut encore dire, est-ce que Marc Feneau peut encore venir
00:32:15 dans un tel contexte émotionnel, dire "attendez encore quelques jours
00:32:18 avant que je vous présente mes mesures" ?
00:32:20 – C'est un peu ce qu'il va être obligé de dire, je pense,
00:32:23 parce qu'il ne va pas avoir de mesures là, immédiates,
00:32:26 qui sont posées en dehors, on le disait, du gasoil,
00:32:28 qui peut être quelque chose qui est fait simplement,
00:32:30 qui peut faire, au moins temporairement, rebaisser un petit peu l'attention,
00:32:34 parce que chacun sait, les paysans le savent,
00:32:36 que c'est pour le coup ça, une taxe française,
00:32:39 donc on n'a pas besoin d'aller demander de comptes ailleurs pour le faire,
00:32:42 les paysans ne sont pas plus idiots que les autres,
00:32:44 ils savent très bien ensuite la complexité des systèmes
00:32:46 qui ont été mis en place.
00:32:47 Moi, je voudrais ajouter que ce n'est pas la faute de l'Europe,
00:32:49 c'est que les politiques, en France comme dans les autres pays,
00:32:51 se déchargent du sale boulot sur l'Europe,
00:32:53 ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
00:32:54 Et comme ça, après, ils peuvent dire "oui, mais c'est de la faute de l'Europe".
00:32:56 Deux minutes, parce que sur la question culturelle,
00:32:58 juste un petit mot, parce qu'on était très fiers avant d'être paysans,
00:33:01 on voulait que ces enfants deviennent paysans.
00:33:03 Aujourd'hui, les paysans disent à leurs enfants "faites tout, sauf mon métier".
00:33:07 Et notre ami le philosophe paysan, Michéa, nous dit,
00:33:10 cette phrase que je trouvais extrêmement juste,
00:33:12 il nous dit "la norme vient toujours d'en haut, et la tradition d'en bas".
00:33:16 Et chaque fois qu'une norme tombe, elle vient tuer une tradition.
00:33:18 Les paysans, ils savent ce qu'il faut faire pour la nature.
00:33:20 - On va prendre la direction, puis vous allez avoir le loisir de débattre,
00:33:23 parce qu'on va quand même rester beaucoup sur cette situation tragique, l'émotion.
00:33:27 Je vous le disais, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, va se rendre sur place.
00:33:32 On va voir dans quelques instants les différentes réactions de condoléances, de soutien.
00:33:35 Et puis un peu partout, maintenant, des routiers sont en train de rejoindre le mouvement des agriculteurs.
00:33:42 Donc la contagion, vous posez la question de la contagion, des colères, en tous les cas,
00:33:47 les mécontents sont en train de se retrouver.
00:33:49 Sur l'A7, nous sommes avec Olivier Madinier, à Lebon, dans la Drôme.
00:33:54 L'A7 qui est bloqué depuis ce matin, quelle est précisément la situation à l'heure actuelle, cher Olivier ?
00:33:59 - Eh bien, écoutez, l'autoroute A7 est toujours bloquée.
00:34:04 Vous le disiez, un blocage qui a débuté à 4 heures ce matin.
00:34:09 L'autoroute est bloquée dans les deux sens, depuis Marseille et depuis Lyon.
00:34:14 Ce sont des milliers de poids lourds qui se sont retrouvés pris au piège
00:34:19 et qui sont bloqués au niveau d'Albon, dans le département de la Drôme.
00:34:26 Alors au sud, les autorités ont ce matin fait sauter les barrières de sécurité
00:34:32 afin que ces poids lourds puissent faire demi-tour.
00:34:35 Ça va être le cas aussi en provenance de Lyon, mais ça va prendre énormément de temps
00:34:40 de débloquer tous ces poids lourds qui ont été pris au piège.
00:34:44 Et vous l'imaginez aussi, tous les axes secondaires sont totalement saturés.
00:34:48 C'est un mouvement qui a été assez spontané.
00:34:50 C'est une poignée d'agriculteurs qui a décidé hier soir, ils sont une trentaine,
00:34:56 ils ont décidé hier soir de bloquer cet axe majeur, cet axe autoroutier,
00:35:01 qui est l'un des plus importants en Europe.
00:35:04 - Merci, cher Olivier.
00:35:07 Alors je vous le disais, contagieux, en tous les cas, première connexion,
00:35:11 routiers, agriculteurs, là on peut dire, Judith, que c'est la hantise d'un gouvernement.
00:35:16 - Oui, mais c'est en train de se concrétiser.
00:35:18 Alors qu'attendent-ils ? Je suis d'accord bien sûr avec Eric, avec Frédéric,
00:35:23 supprimer, enfin restaurer la détaxation du gazole non routier
00:35:28 sera loin de régler les immenses et multiples problèmes qui se posent aux agriculteurs,
00:35:35 mais c'est un signe pour faire baisser la tension qui doit être pris tout de suite.
00:35:39 Tout de suite et qu'on peut faire. Absolument.
00:35:42 - Mais Judith, on peut aussi revenir sur l'importation,
00:35:46 notamment de pays qui sont loin d'être vertueux, la Chine...
00:35:50 - Comment ? Comment ? Avec nos petits bras, on va bloquer les produits ?
00:35:56 - Comment fait-on ? Comment fait-on pour imposer au reste du monde des normes environnementales ?
00:36:03 - Non, je parle juste de l'importation.
00:36:05 Regardez, on importe de la Chine, du porc, qui est élevé dans des immeubles.
00:36:09 Vous imaginez ça ? On a détaxé...
00:36:12 - D'accord. Et comment on fait pour expliquer aux consommateurs français qu'ils vont devoir payer...
00:36:17 - Je suis certaine. Vous savez, quand vous interrogez les Français...
00:36:20 - Oui, les porcs, c'est pas trop cher.
00:36:22 - Non, mais attendez, les Français... - Vous rigolez ?
00:36:24 - C'est pas ce qui coûte le plus cher. - Non, mais je crois pas que...
00:36:26 - Avec les problèmes de la vie en ce moment.
00:36:28 - C'est une question intéressante que vous posez.
00:36:30 Est-ce qu'il faut demander aux consommateurs français de pays plus chers ?
00:36:33 Nous leur avons posé la question. Justement, on anticipe sur vos débats.
00:36:39 Et c'est vraiment un effort, parce que je le rappelle, au moment où il y a une hausse des prix de l'électricité,
00:36:44 au moment où il y a une crise du logement, au moment où les mutuelles augmentent,
00:36:47 ce n'est pas un petit effort qui est demandé.
00:36:49 Eh bien, voici la réponse des interviewés. Puis vous allez réagir de suite.
00:36:54 - Tout est relatif. Si c'est 50 centimes, oui.
00:36:59 Si c'est au-delà, non, moi, je pourrais pas. Financièrement, je ne pourrais pas.
00:37:03 Ou alors, voilà, il faut augmenter les retraites, il faut augmenter les salaires.
00:37:07 - Oui, parce que les agriculteurs, moi, je connais un petit peu ce milieu-là.
00:37:11 Il y en a qui crèvent la dalle. Il y a des gros qui gagnent de l'argent,
00:37:14 mais les 3/4 des petits, là, ils crèvent de faim.
00:37:17 - On peut payer un peu plus cher, mais pour de la qualité, oui, on peut payer un peu plus cher.
00:37:22 - Un peu plus, oui, c'est certain, oui. C'est tout à fait normal, ce serait normal.
00:37:26 Mais je vois pas combien je pourrais mettre, c'est selon.
00:37:31 Bon, voilà. - Oui. Là, il y a... Moi, je pense qu'il y a toutes les...
00:37:36 On sent bien qu'il y a une cocotte minute qui est en train de bouillir
00:37:40 et peut-être potentiellement d'exploser avec des choses, en fait, qu'on n'avait pas vues
00:37:45 ou qu'on a peut-être un petit peu méprisées. On a parlé du mépris des agriculteurs,
00:37:50 de ce fameux, et ça, c'était bien de le rappeler, ces pancartes inversées,
00:37:53 de ne pas avoir su lire ce que voulaient dire ces pancartes inversées,
00:37:57 et que là, on arrive à une sorte de saturation, d'accumulation des choses
00:38:01 qui peuvent peut-être exploser. Ce qui me semble indispensable, avant tout,
00:38:05 avant peut-être de parler de mesures, etc., c'est qu'il y ait un véritable dialogue
00:38:09 qui s'engage, et pas simplement avec la FNSEA, avec ceux qui sont à la tête de ces mouvements,
00:38:15 à ce que le gouvernement se mobilise. Est-ce qu'on n'est pas...
00:38:18 Il n'y a pas un retard à l'allumage, justement, de la part du gouvernement,
00:38:21 c'est-à-dire d'aller vers ces gens, de tout de suite capter cette énergie négative
00:38:26 qui peut déborder, pour essayer, justement, de résoudre le problème au départ.
00:38:30 – Je crois qu'ils y ont pensé, Régis, mais vous me dites, s'il vous plaît,
00:38:35 quelles mesures concrètes ?
00:38:37 – Le ministre Castaner, Christophe Castaner, avait proposé à Emmanuel Macron
00:38:40 au troisième rassemblement des Gilets jaunes, d'aller rencontrer les Gilets jaunes.
00:38:44 Emmanuel Macron avait refusé. Donc il n'y a pas eu de dialogue, en fait.
00:38:47 Et là, on se rend compte que... – Vous allez le faire.
00:38:52 – On arrive à une opposition qui est en train de se cristalliser.
00:38:57 – Dans une situation politique inflammable, agriculteurs, pêcheurs,
00:39:01 c'est aussi une bataille politique qui est en cours.
00:39:03 Alors l'URN, avec Jordan Bardella, je voudrais quand même vous soumettre ça.
00:39:06 Il veut prendre le gouvernement de cour et le mettre sous pression
00:39:09 sur le sujet de l'agriculture et de la pêche.
00:39:11 Il y a eu deux déplacements du président de l'URN,
00:39:14 il est ce mardi au port de Lorient. Et puis je voudrais vous faire écouter,
00:39:17 alors ça c'est assez incroyable, sur la forme.
00:39:21 Parfois on est critique nous-mêmes par rapport à différents politiques,
00:39:25 on dit qu'ils n'y vont pas assez vite, mais parfois pour d'autres, ils vont trop vite.
00:39:30 C'est ce qu'a dit le service public autour de Jordan Bardella,
00:39:33 qui lui reproche en réalité de surfer sur la colère des agriculteurs.
00:39:37 Alors vous allez me dire quelle est la nuance,
00:39:39 entre surfer sur la colère ou s'en préoccuper ?
00:39:41 Ecoutez, ça m'intéresse.
00:39:44 Quand Jordan Bardella et l'URN surfent sur la crise agricole,
00:39:49 la récupération d'une colère et ses contradictions.
00:39:52 Les européennes c'est dans cinq mois, le salon de l'agriculture dans un mois,
00:39:55 mais la chasse aux voies est déjà lancée, peu importe le cynisme, la conviction.
00:39:59 C'est qu'il faut politiquement tirer le premier,
00:40:01 afin d'espérer prendre la tête d'une contestation rentable.
00:40:04 Et Jordan Bardella endosse à fond avec zèle le rôle du pyromane.
00:40:08 Avec Marine Le Pen et le sondeur Jérôme Sainte-Marie,
00:40:11 ils ont revu les courbes.
00:40:13 Un Français sur deux, en cas de type sauce,
00:40:15 se dit appartenir à une France en colère et contestataire.
00:40:18 C'est deux tiers chez les sympathisants RN.
00:40:21 L'agenda politique du gouvernement est évidemment bousculé.
00:40:24 Première vraie crise à gérer pour Gabriel Attal,
00:40:27 qui recevra ce soir la FNSEA.
00:40:29 Le projet de loi agricole prévu mercredi attendra un mois.
00:40:32 Le tendre est d'être complété.
00:40:34 En attendant, ce sujet est trop important pour être brouillé,
00:40:37 trollé par un RN qui se repaie des souffrances,
00:40:40 sans savoir comment les calmer.
00:40:42 - J'ai pas le souvenir d'avoir entendu France Inter dire la même chose
00:40:47 à propos de la France insoumise, à propos de la mort du jeune Nahel.
00:40:50 - La crise des agriculteurs, elle est bel et bien là,
00:40:53 et puis elle est réelle, même si le Front National en parle.
00:40:57 - Mais bien sûr !
00:40:59 - Vous avez entièrement raison !
00:41:01 - C'est l'inversion des effets et des causes.
00:41:05 - C'est ce qu'ils font tout le temps !
00:41:07 - Je suis pas si persuadé non plus que les journalistes de France Inter
00:41:11 soient très proches du monde paysan.
00:41:13 - Ce que j'essaie de dire, c'est qu'évidemment, on prend des postures,
00:41:16 parce que dès lors que le RN, il lui arrive,
00:41:19 lorsque la situation est là, de la dénoncer,
00:41:21 et c'est pas parce qu'elle la dénonce que ce serait faux de la dénoncer.
00:41:24 Donc là, c'est vraiment des postures idéologiques.
00:41:26 Je voulais me permettre de revenir, parce que j'ai pas pu le dire,
00:41:29 sur un petit point qui n'a pas été soulevé
00:41:31 dans toute la crise dans laquelle on a parlé,
00:41:33 c'est les prix.
00:41:34 Parce que je suis désolé, quand on demande aux consommateurs,
00:41:36 comme vous l'avez fait, est-ce que vous êtes prêts à payer un peu plus cher ?
00:41:38 Ils savent pas, les consommateurs, la plupart du temps,
00:41:40 qu'ils ont vendu 20 centimes le kilo de poire,
00:41:43 ce que eux vont acheter à 3 euros !
00:41:45 - On va y revenir, on a l'heure pour ça.
00:41:47 Je voudrais quand même faire le tour de table sur le sujet que je vous ai soumis.
00:41:50 Qu'est-ce que vous en pensez Naïma Amkradal ?
00:41:52 - Écoutez, je pense tout simplement, effectivement, comme disait Judith,
00:41:55 par rapport à la France Insoumise
00:41:57 et la récupération de ce drame autour du jeune Nahel,
00:42:01 effectivement, au service public, on ne l'a pas entendu.
00:42:03 Donc c'est toujours pareil, c'est en fonction,
00:42:05 donc ils ont effectivement une posture idéologique.
00:42:08 - Après on peut critiquer les propositions, les soumettre à débat.
00:42:10 - De toute façon, moi je pense que c'est le rôle du politique
00:42:13 de se saisir des sociétés, des sujets qui mettent en colère les Français
00:42:17 et de toutes les manifestations autour des enjeux de société.
00:42:21 Et évidemment, imaginez que si aucun politique
00:42:24 ne se positionne par rapport à ça, ce qu'on aurait dit.
00:42:27 - Et bien justement, qu'est-ce qu'on aurait dit ?
00:42:30 On va continuer à en parler. Alors restez avec nous,
00:42:32 parce qu'il y a en fait un sujet, un mot qui relie toutes ces crises
00:42:36 de l'agriculture, de la pêche, du pouvoir d'achat,
00:42:39 du logement peut-être pas, en tout cas c'est la souveraineté.
00:42:42 Souveraineté perdue, alors comment la retrouver ?
00:42:45 Et est-ce que le pouvoir a toujours le pouvoir, justement ?
00:42:47 Qu'est-ce qu'on peut décider aujourd'hui pour sauver nos agriculteurs ?
00:42:51 On parlera aussi des maires, quelques maires, ils sont nombreux,
00:42:54 à ne pas vouloir la répartition des migrants dans leur région.
00:42:58 Ils lancent un cri d'alerte. Et puis aussi, nous évoquerons,
00:43:01 Eric, si vous pouvez rester avec nous la deuxième heure,
00:43:03 électricité mutuelle, est-ce que ce sont des hausses inévitables ?
00:43:07 L'électricité quand même un peu moins de 10 %,
00:43:10 l'augmentation des complémentaires santé,
00:43:13 est-ce que ce soigné en France va devenir un luxe ?
00:43:15 On vous en parle dans quelques instants.
00:43:17 Midi News, la suite, nous allons continuer à évoquer le tournant.
00:43:26 Est-ce un tournant dans la crise des agriculteurs,
00:43:28 avec la colère qui s'étend ?
00:43:30 Et le gouvernement est-il déjà dépassé face à une forme de contagion,
00:43:34 des mécontentements ?
00:43:36 Nous évoquerons également ce qui se passe dans certains territoires
00:43:40 où des maires, des élus de terrain ne veulent pas
00:43:42 de la répartition des migrants dans leur ville et village.
00:43:45 Et puis ils dénoncent un transfert de responsabilité de l'exécutif.
00:43:49 Et puis nous parlerons aussi, ça nous concerne tous,
00:43:51 des prix, prix de l'électricité, les mutuelles, ça augmente.
00:43:55 Alors, est-ce que ce sont des augmentations inévitables ?
00:43:59 Le débat est à suivre.
00:44:00 Tout d'abord, le journal. Rebonjour à vous, cher Michael.
00:44:03 Rebonjour Sonia, bonjour à tous.
00:44:05 Les agriculteurs ne lâchent rien.
00:44:07 Leur colère s'étend un peu partout en France.
00:44:09 Ils continuent de multiplier les blocages, mais pas que.
00:44:12 A Agen, vous le voyez, du fumier a été déversé devant la préfecture.
00:44:15 Une action justifiée par cet agriculteur interrogé tout à l'heure.
00:44:19 Là, c'est la représentation des tripes et des sannes du paysan.
00:44:23 Des agriculteurs, des paysans, ça représente ça, c'est un symbole fort.
00:44:27 On y laissera nos tripes et nos sannes s'il faut, mais on va se défendre.
00:44:31 On va arrêter de crever comme ça, la bouche ouverte.
00:44:34 On va se défendre jusqu'au bout.
00:44:36 Et s'il faut laisser nos tripes et nos sannes, c'est un symbole, ça.
00:44:39 C'est ce qu'on voulait, on veut montrer à l'État jusqu'à où on est capable.
00:44:44 La colère des agriculteurs, mais aussi des pêcheurs,
00:44:48 qui s'invitent aujourd'hui à Bruxelles.
00:44:49 Les ministres européens du secteur vont se pencher sur la rémunération,
00:44:53 la durabilité des pratiques, l'innovation technologique
00:44:56 ou encore la compétitivité.
00:44:57 Une initiative bienvenue, mais tardive à réagir,
00:45:00 le COPAC-OGK, l'Organisation des syndicats agricoles européens.
00:45:04 Dans l'actualité, le nombre de demandes d'asile à un niveau historique.
00:45:09 En 2023, il y a eu en France 142 500 demandeurs d'asile,
00:45:13 soit le plus haut niveau jamais enregistré,
00:45:15 indiqué l'Office français de protection des réfugiés apatrides,
00:45:19 ce qui équivaut à une hausse de 8,6 % en 2023
00:45:23 par rapport à l'année précédente.
00:45:26 L'actualité internationale, Israël propose au Hamas
00:45:29 une trêve de deux mois, une pause qui permettrait
00:45:32 de libérer les derniers otages en échange de prisonniers palestiniens.
00:45:36 Un plan de médiation serait actuellement mené conjointement
00:45:39 par le Qatar et l'Égypte.
00:45:40 Les précisions avec notre correspondante à New York,
00:45:43 Elisabeth Gueddel.
00:45:45 Selon les responsables israéliens cités par Axios,
00:45:47 les deux mois de pause donneraient le temps de libérer
00:45:49 en plusieurs phases les 104 otages encore vivants
00:45:53 qui se trouveraient à Gaza, selon les estimations d'Israël,
00:45:56 et de ramener les dépouilles des 28 otages morts en captivité.
00:45:59 En première phase, la libération des otages de plus de 60 ans,
00:46:03 puis des femmes soldats, puis des hommes de moins de 60 ans
00:46:06 et enfin des militaires hommes israéliens.
00:46:08 La dernière phase serait consacrée au rapatriement des corps
00:46:11 des otages décédés.
00:46:13 Il y aurait en échange la libération de prisonniers palestiniens.
00:46:17 Et puis l'armée israélienne se retirerait des grandes villes de Gaza
00:46:20 pour permettre aux Gazouïs déplacés vers le sud
00:46:22 du fait des bombardements israéliens de revenir vers le nord.
00:46:26 Un plan présenté sous la médiation du Qatar et de l'Égypte,
00:46:30 des pays où se rend cette semaine le premier conseiller
00:46:33 du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient.
00:46:36 Beaucoup d'activités diplomatiques.
00:46:38 D'ailleurs, aujourd'hui, ici à New York, à l'ONU,
00:46:41 le tout nouveau chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné
00:46:45 va présider une réunion du Conseil de sécurité
00:46:48 consacrée au Proche-Orient, à la France,
00:46:50 qui préside jusqu'à la fin du mois le Conseil de sécurité des Nations Unies.
00:46:55 Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité
00:46:58 à 13h sur CNews. À tout à l'heure.
00:47:00 Merci. On va poursuivre avec nos invités.
00:47:02 Toujours autour de la table, nous avons Judith Vintraud,
00:47:05 Brigitte Le Sommier, notre journaliste économique Éric de Ritmaten,
00:47:08 Frédéric Durand, Naïma M. Fadel
00:47:10 et je remercie Grégory Joron. Je le salue. Bonjour à vous.
00:47:13 Merci d'être là. Secrétaire générale Unité SGP Police.
00:47:16 On a beaucoup de sujets également à vous soumettre, Monsieur Joron,
00:47:19 mais tout d'abord, on va rester sur l'information de la mi-journée.
00:47:23 Ça s'est passé le matin très tôt, vers 5h30.
00:47:25 Je vous le rappelle, cet accident tragique qui a eu lieu
00:47:28 sur le point de blocage à Pamiens, en Ariège.
00:47:32 Il y avait une famille, une mère de famille agricultrice, son mari et puis sa fille.
00:47:38 On a appris tôt dans la matinée que cette femme est morte sur le cou,
00:47:43 juste après qu'il y ait une voiture qui l'ait percutée.
00:47:46 Tout à l'heure, nous vous en informions assez rapidement,
00:47:50 le parquet avait communiqué sur la mort de l'adolescente
00:47:54 et à l'instant, c'est une contre-affirmation du même parquet qui affirme, je le cite,
00:47:59 "le parquet ayant communiqué le décès sur la fois d'une information erronée".
00:48:05 Il revient donc sur son information.
00:48:08 Le procureur y affirme que l'adolescent de 14 ans est très, très grièvement blessé.
00:48:13 Voilà donc l'état de la situation.
00:48:15 On dit depuis tout à l'heure que c'est évidemment une situation tragique, dramatique,
00:48:20 compte tenu déjà de la situation inflammable.
00:48:23 Peut-être une question à ce sujet, Grégory Joron,
00:48:25 parce qu'on va avoir plusieurs points de tension dans le pays
00:48:30 avec des situations compliquées aussi à sécuriser,
00:48:33 des routes, des autoroutes.
00:48:35 On voit aussi que quelques routiers ont rejoint le mouvement.
00:48:39 Est-ce que le policier que vous êtes craint justement
00:48:41 ou alors anticipe ce qui peut se passer ?
00:48:44 On avait eu ce que le parallèle dans les titres a été fait
00:48:48 avec le mouvement des Gilets jaunes.
00:48:50 Je rappelle que le premier décès lors du mouvement des Gilets jaunes,
00:48:53 c'était quasiment sur la première journée, lors d'un rond,
00:48:55 sur un rond-point où une dame avait été renversée par un véhicule.
00:49:01 Les blocages, il faut quand même appeler à une forme de prudence
00:49:06 et de mise en sécurité.
00:49:07 C'est un peu le travail de la police, mais pas que,
00:49:09 parce que malheureusement des fois quand ils sont faits de manière sauvage
00:49:11 sans que personne ne soit prévenu,
00:49:12 on a aussi les réactions d'automobilistes qui peuvent paniquer tout simplement.
00:49:17 C'est des fois assez humain et malheureusement avoir un geste
00:49:22 qui entraîne un drame et un accident.
00:49:24 C'est forcément quelque chose qui est inquiétant
00:49:27 quand on a ce genre de manifestation.
00:49:29 Je ne parle pas du fond, mais simplement de la forme
00:49:32 qui peut en effet représenter des dangers.
00:49:34 Une première entre guillemets polémique,
00:49:37 mais je mets vraiment beaucoup de guillemets,
00:49:39 puisque le groupe communiste a demandé à l'Assemblée nationale
00:49:44 qu'il y ait une minute de silence justement eu égard à cette femme,
00:49:48 à cette agricultrice, à ce qui s'est passé.
00:49:50 Apparemment, il n'y a pas eu consensus sur la question.
00:49:53 Vous souvenez qu'il y avait eu une minute de silence pour Naël.
00:49:57 Il y avait eu aussi une minute de silence après plusieurs semaines
00:50:01 pour Thomas à Crépole et beaucoup s'étaient interrogés au-delà.
00:50:05 Là, je ne fais pas vraiment de comparaison entre les drames,
00:50:08 mais beaucoup s'étaient interrogés sur le fait
00:50:10 de ce que c'est le rôle du Parlement d'organiser des minutes de silence,
00:50:14 quel que soit le contexte, après chaque drame.
00:50:17 En tout cas, sur ce sujet, pas de consensus.
00:50:19 On verra ce qu'il en sera tout à l'heure au Parlement.
00:50:22 Beaucoup de réactions politiques après ce drame,
00:50:24 le choc dans l'arrière.
00:50:26 On va les voir dans quelques instants.
00:50:28 Les voici déjà.
00:50:29 Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau,
00:50:31 dit dans le cadre d'une action syndicale pour défendre sa profession
00:50:35 et exprimer ses attentes,
00:50:36 "Une jeune agricultrice est décédée tout ce matin en Ariège".
00:50:39 Je pense à elle, je pense à son conjoint et à sa fille,
00:50:41 qui luttent pour leur vie.
00:50:43 C'est un drame pour nous tous.
00:50:45 Le ministre de l'Agriculture sera sur place tout à l'heure.
00:50:48 Le Premier ministre, ce matin en Ariège,
00:50:50 une agricultrice est morte, percutée par une voiture.
00:50:53 Deux membres de sa famille ont été gravement blessés.
00:50:55 Aujourd'hui, tous nos agriculteurs sont en deuil.
00:50:58 Notre nation est bouleversée et solidaire.
00:51:00 Au nom du gouvernement, je veux dire ma solidarité.
00:51:04 Réaction aussi des oppositions.
00:51:07 On a posé la question, est-ce que ça peut changer la donne,
00:51:10 accélérer les réponses à donner ?
00:51:12 C'est vrai que dans le timing politique, Judith Vainthrobe,
00:51:16 le Premier ministre reçoit ce matin,
00:51:19 pardonnez-moi, c'était aujourd'hui, hier, effectivement,
00:51:23 le syndicat, la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
00:51:26 Les annonces des mesures sont dans quelques jours.
00:51:29 Le temps de se concerter, de revoir le diagnostic, on connaît déjà ?
00:51:33 A mon avis, ça n'est pas tenable.
00:51:35 On a fait toute la première partie de l'émission
00:51:37 pour dire qu'il y avait des problèmes structurels
00:51:40 depuis de longues années qui, évidemment,
00:51:42 ne peuvent pas être résolus par une décision gouvernementale express.
00:51:45 En revanche, il y a une décision gouvernementale
00:51:48 qui, je pense, peut apaiser les choses,
00:51:50 c'est de restaurer la détaxation du gazole non routier.
00:51:55 Le drame qui vient de se produire
00:51:58 donne une raison supplémentaire au gouvernement
00:52:01 de chercher ce geste d'apaisement.
00:52:04 Je pense qu'il va le faire, je peux me tromper,
00:52:06 mais en tout cas, je ne comprends pas qu'il ne le fasse pas.
00:52:08 - Jordan Bardella, j'adresse toute mon condoléances
00:52:10 à la famille de l'agricultrice percutée ce matin
00:52:12 dans la riège par une voiture.
00:52:13 Ce drame terrible s'ajoute aux immenses difficultés
00:52:16 que vivent nos agriculteurs mobilisés depuis des mois
00:52:19 pour défendre leurs outils de travail et leur dignité.
00:52:22 On va y revenir dans quelques instants.
00:52:24 On a entendu vos analyses.
00:52:26 Je voudrais évoquer d'autres sujets sur la répartition des migrants.
00:52:30 Répartition des migrants dans les villes et les villages de France.
00:52:33 Une partie des maires ne veut pas, tout simplement,
00:52:35 de cette politique, cette clé, comme on dit, de répartition,
00:52:38 telle que pensée par l'exécutif,
00:52:40 et vous vous en souvenez à... comment dire...
00:52:42 énoncée clairement par Emmanuel Macron.
00:52:45 Ils dénoncent en fait un transfert de responsabilité,
00:52:47 disent que ce n'est pas à eux de s'occuper de ces migrants,
00:52:50 de savoir qui est légalement ou pas sur le territoire.
00:52:54 Et ils lancent un cri d'alerte que vous résume Tony Pitaro.
00:52:57 Séquemment de migrants parisiens vont-ils bientôt
00:53:01 s'installer en milieu rural ?
00:53:03 C'est la crainte du maire de Lavore dans le Tarn,
00:53:05 Bernard Carayon, qui lance un appel au maire à résister.
00:53:08 Je leur demande de poser à leur préfet
00:53:11 les mêmes questions que j'ai posées aux miens,
00:53:13 c'est-à-dire que fera-t-on des réfugiés
00:53:16 démoutés du droit d'asile ?
00:53:18 Où viennent d'ailleurs les étrangers qu'on veut nous imposer ?
00:53:21 De quel sexe sont-ils ?
00:53:23 Sont-ils des hommes, des femmes ?
00:53:25 Quelles seront leurs occupations dans la journée ?
00:53:27 Qui payera leur logement ?
00:53:29 Un appel soutenu par de nombreux maires,
00:53:31 comme à Val-du-Rhin, dans le Tarn.
00:53:33 C'est une bonne initiative de Bernard Carayon,
00:53:35 car je me mets à la place de mes collègues maires,
00:53:37 et je trouve ces obligations d'autant plus difficiles
00:53:39 à accepter qu'elles sont parfois imposées sans leur accord.
00:53:42 En 2023, Bernard Carayon avait déjà gagné
00:53:45 une bataille contre l'Etat.
00:53:46 Il s'était opposé à la création d'un centre d'accueil
00:53:48 pour les demandeurs d'asile.
00:53:50 Alors dans cette latte de protestation,
00:53:52 voici ce qui est dit.
00:53:53 Plusieurs sujets sont dans le collimateur.
00:53:55 La remise à neuf des logements vacants,
00:53:57 le statut de réfugié présumé,
00:53:59 avant examen de leur situation,
00:54:00 la faiblesse du nombre d'expulsions
00:54:01 pour les déboutés de ce même statut,
00:54:03 le lien entre immigration de masse,
00:54:05 disent ces maires,
00:54:06 délinquance et criminalité.
00:54:08 Bref, pourquoi on n'écoute pas, Naïma M. Fadel,
00:54:12 ceux qui sont en première ligne,
00:54:15 c'est pas qu'ils ne veulent pas,
00:54:17 c'est pas un défaut de solidarité ou de générosité,
00:54:20 ils veulent savoir qui les accueille sur leur territoire.
00:54:23 Ils devraient avoir le droit de décider
00:54:25 qui vient sur leur territoire,
00:54:27 alors que là, d'autorité, on répartit,
00:54:29 d'ailleurs c'est pas d'aujourd'hui,
00:54:31 on répartit depuis environ cinq, six ans,
00:54:33 des personnes, des migrants,
00:54:35 dans les différents territoires,
00:54:36 sachant que ces territoires sont souvent en difficulté,
00:54:39 qu'ils n'ont pas les services publics
00:54:41 pour pouvoir accompagner ces personnes.
00:54:45 Ces personnes-là sont souvent beaucoup des hommes,
00:54:48 les répartitions se font aussi par nationalité,
00:54:51 parce qu'on rencontre des difficultés,
00:54:54 des conflits inter-ethniques,
00:54:57 donc le gouvernement les répartit par nationalité.
00:55:00 Vous imaginez le truc kafkaïen,
00:55:03 c'est-à-dire qu'en fait, on reproduit
00:55:05 ce qu'on a dénoncé à un moment,
00:55:07 du fait du communautarisme et du séparatisme.
00:55:09 Et puis encore une fois, c'est la capacité,
00:55:12 parce qu'aujourd'hui ces collectivités
00:55:14 doivent non seulement les accueillir,
00:55:16 les loger, les nourrir, et c'est ça le drame.
00:55:19 On a réparti aussi, par exemple, vous savez,
00:55:21 les mineurs, nous accompagner,
00:55:22 notamment dans des départements,
00:55:23 encore une fois, sans demander l'avis
00:55:26 aux départements et aux collectivités,
00:55:28 et les départements se trouvent en difficulté
00:55:31 parce qu'ils n'ont pas la capacité,
00:55:33 en termes de personnel ou matériel,
00:55:35 de les accueillir.
00:55:36 Donc ils doivent faire face,
00:55:37 et je voudrais juste vous rajouter
00:55:39 quelque chose qui est quand même kafkaïen,
00:55:41 c'est que certains départements sont obligés
00:55:43 de loger ces mineurs dans des hôtels.
00:55:47 Et autre chose qui s'est passée,
00:55:49 c'est que dernièrement, on a réparti aussi
00:55:51 des majeurs dans les départements,
00:55:53 alors que les départements n'ont pas vocation
00:55:55 à accueillir des majeurs.
00:55:57 Il y avait eu un reportage d'ailleurs sur CNews,
00:55:59 sur une ville...
00:56:00 - Le Dodevgras.
00:56:01 - Exactement. Merci, Vili.
00:56:03 - Une belle spectatrice a fini.
00:56:05 - C'est une enquête que j'ai faite.
00:56:07 - Bien sûr.
00:56:08 - En l'excellant Figaro Magazine.
00:56:10 - Allez-y.
00:56:11 Non, en fait, ce qui était incroyable,
00:56:13 je trouvais, puisqu'on avait interviewé un peu...
00:56:16 CNews avait interviewé les gens qui vivaient autour,
00:56:19 c'était leur quotidien,
00:56:20 c'était complètement transformé.
00:56:22 C'est-à-dire que ces mesures-là,
00:56:24 d'accueil de migrants, en plus,
00:56:26 vous dites de groupes ethniques
00:56:28 qui viendraient des mêmes endroits.
00:56:30 Je rappelle que les demandeurs d'asile,
00:56:32 cette année, en 2023,
00:56:33 la majorité, l'énorme majorité,
00:56:35 c'était des Afghans.
00:56:36 Donc, avec tous les problèmes culturels
00:56:39 que ça peut poser,
00:56:40 c'est un bouleversement dans la vie
00:56:43 de ces petites communes.
00:56:44 Et je pense que c'est, pour une part,
00:56:47 la vie des gens, leur vie quotidienne,
00:56:49 qui risque d'être bouleversée.
00:56:51 On l'avait vu avec ce reportage.
00:56:53 - Et j'ajoute, effectivement,
00:56:54 que cette répartition est accélérée.
00:56:56 Et là, ça vous concerne aussi, Grégory Giron,
00:56:58 parce que l'exécutif tente de désengorger,
00:57:01 comme on dit, les centres-villes,
00:57:04 notamment la capitale, l'île de France,
00:57:06 en vue des...
00:57:07 - Des Jeux olympiques.
00:57:08 - Des Jeux olympiques.
00:57:09 Puisque, en fait, tout est à l'aune
00:57:10 des Jeux olympiques.
00:57:11 - Je crois que là, on est à moins de 6 mois
00:57:14 de l'événement et qu'en effet,
00:57:15 toutes les décisions politiques
00:57:16 qui seront prises autour de ces sujets-là
00:57:18 seront dictées aussi par la réussite des JO,
00:57:20 puisque l'ensemble du monde sera tourné
00:57:22 vers la France,
00:57:23 notamment vers notre capitale.
00:57:24 Et je vous rappelle qu'on a des zones
00:57:27 zéro délinquance prévues,
00:57:29 notamment en Seine-Saint-Denis.
00:57:30 Donc c'est pour vous dire...
00:57:32 - On va en parler,
00:57:33 ça n'a pas encore commencé.
00:57:34 - C'est pour vous dire tout ce qu'on doit faire.
00:57:38 - Mais pardonnez-moi, redites-moi,
00:57:40 comment ça s'appelle le qualificatif ?
00:57:42 - Zéro délinquance.
00:57:43 - Zéro délinquance.
00:57:44 - Donc c'est 100% au QTF,
00:57:46 zéro délinquance, c'est...
00:57:47 - Non, c'est zéro délinquance...
00:57:49 - Un peu plus longtemps.
00:57:50 - Du 26 juillet au 11 août.
00:57:51 - Oui.
00:57:52 - Après, il y a pas de souci.
00:57:55 Après, il y a pas de souci
00:57:57 avec les chiffres pour Macron,
00:57:58 parce que lui, le plein emploi, par exemple,
00:58:00 c'est 5% de chômage,
00:58:01 c'est-à-dire 2 millions de personnes.
00:58:02 Donc on n'a pas trop de problèmes.
00:58:03 Justement, moi, je pense que c'est,
00:58:05 d'une part, méprisant,
00:58:06 méprisant pour les villes et villages,
00:58:08 méprisant pour les immigrés eux-mêmes,
00:58:10 et que c'est complètement vain,
00:58:11 parce que, de toute manière,
00:58:12 on a beau mettre les gens là,
00:58:14 ce qui le travaille est ailleurs,
00:58:15 c'est ailleurs qu'on ira essayer
00:58:16 de gagner sa vie.
00:58:18 Donc si vous voulez...
00:58:19 Alors peut-être que c'est un coup
00:58:20 pour les Jeux olympiques,
00:58:22 mais alors on voudrait faire avancer
00:58:23 le Rassemblement national plus vite
00:58:25 sur le chemin de l'Elysée,
00:58:26 on ne s'y prendrait pas autrement.
00:58:28 Donc c'est difficile à comprendre.
00:58:30 - Frédéric a raison,
00:58:31 c'est que certains qui ont été répartis
00:58:33 sont revenus sur Paris.
00:58:35 - Mais c'est normal.
00:58:36 - Les zones d'attraction sont là.
00:58:38 - Mais bien sûr.
00:58:39 Et d'ailleurs, c'est tout à fait compréhensible.
00:58:41 C'est pas que je ne dénigre pas
00:58:42 certaines villes et villages,
00:58:44 mais qu'on ait envie d'aller vers
00:58:45 d'autres métropoles pour trouver du travail.
00:58:47 - Comme disait Neymar,
00:58:48 ce système date de plusieurs années,
00:58:51 presque plus de 10 ans, d'ailleurs.
00:58:53 Et c'est Emmanuel Macron qui a donné
00:58:55 un coup de booster,
00:58:57 en prenant non pas l'argument des JO,
00:58:59 mais l'argument du dépeuplement
00:59:01 des zones rurales, en disant
00:59:03 "ça sera bien pour les zones rurales",
00:59:05 on leur envoyait des migrants.
00:59:06 - C'est-à-dire on enlève les maternités,
00:59:07 les chemins de fer, on enlève
00:59:08 toutes les zones rurales.
00:59:09 On les appauvrit et après on leur dit
00:59:11 "on va faire un geste, on va mettre..."
00:59:13 - Et enfin, vous avez donc une carte nationale
00:59:19 décidée au ministère de l'Intérieur
00:59:22 avec les préfets.
00:59:23 Quand j'ai fait mon enquête,
00:59:25 j'ai interrogé plusieurs préfets
00:59:26 pour savoir si les élus locaux étaient consultés.
00:59:29 La réponse était "surtout pas".
00:59:31 Parce que dès que vous consultez un élu local,
00:59:34 sa réponse va être "non, je n'en veux pas".
00:59:36 Donc c'est encore pire,
00:59:38 on va susciter une mobilisation
00:59:40 encore plus grande,
00:59:41 donc on ne leur demande rien.
00:59:43 Il y a deux régions et deux sols
00:59:46 qui échappent à une répartition supplémentaire.
00:59:50 C'est l'île de France et le Nord,
00:59:54 qui sont les Hauts-de-France,
00:59:56 qui sont absolument saturés,
00:59:59 et la Corse pour d'autres raisons.
01:00:01 - On ne demande pas à une deutre
01:00:02 à traiter les problèmes des îles.
01:00:03 - Pardonnez-moi, les titres,
01:00:04 et on y revient.
01:00:05 Juste les titres.
01:00:06 On écoutera aussi dans quelques instants
01:00:07 l'écrivain Andrés Galli à ce sujet
01:00:09 et on reprend notre débat.
01:00:10 - Les agriculteurs ne lâchent rien.
01:00:13 Leur colère et les blocages qui vont avec
01:00:15 s'étendent désormais un peu partout en France
01:00:17 et notamment dans le département de la Drôme.
01:00:19 Vous le voyez ici sur ces images de l'autoroute A7
01:00:22 coupée dans les deux sens entre la Drôme et l'Isère.
01:00:25 La hausse des complémentaires santé
01:00:27 atteindra 10% en 2024 selon UFC que choisir
01:00:30 et non 8,1% comme annoncé par la mutualité française,
01:00:34 une moyenne qui masque des augmentations
01:00:36 bien plus importantes, notamment chez les retraités.
01:00:39 Et puis après l'Iowa la semaine passée,
01:00:41 c'est au tour du New Hampshire de voter à l'occasion
01:00:43 pour de la primaire des Républicains
01:00:45 depuis le retrait de Ron DeSantis,
01:00:47 la principale rivale à Donald Trump
01:00:49 et désormais Nikki Haley.
01:00:51 Cette nuit, elle a battu sèchement l'ancien président américain
01:00:53 lors du premier scrutin dans un petit village
01:00:55 près de la frontière canadienne.
01:00:57 Mais le duel est loin d'être terminé.
01:00:59 - Merci Miquel.
01:01:01 On va parler de la hausse des mutuels,
01:01:03 c'est vraiment très important.
01:01:05 Et en plus ça touche l'électorat de la Macronie,
01:01:08 les retraités.
01:01:10 Vous allez nous donner les détails.
01:01:12 Je voudrais simplement qu'on écoute encore
01:01:14 sur le sujet de la répartition des migrants drisgalistes.
01:01:16 - Oui, c'est ça.
01:01:18 - Et voici ce que le journaliste a dit ce matin sur notre antenne.
01:01:20 - C'est une histoire parce que ces gens sont très proches
01:01:22 de la population, une population à laquelle on a tout pris.
01:01:24 L'inflation lui a pris son pouvoir d'achat,
01:01:26 la désindustrialisation lui a pris ses sources de travail dignes,
01:01:28 parce qu'en France il y avait beaucoup d'industrie dans les régions,
01:01:30 dans les vallées du Jura et autres.
01:01:32 On lui a pris sa fierté parce que tout se passe à Paris,
01:01:34 toute l'intelligence, la culture, la politique.
01:01:36 Et là on veut lui prendre son mode de vie,
01:01:38 son identité, son identité,
01:01:40 son identité politique.
01:01:42 Et là, on veut lui prendre son mode de vie.
01:01:44 Son identité, le fait d'aller,
01:01:46 de faire 100 mètres entre chez soi le tabac presse
01:01:48 et de voir des gens avec qui vous avez grandi,
01:01:50 auxquels vous faites confiance.
01:01:52 C'est un droit de l'homme qu'on est en train de prendre aux gens
01:01:54 en répartissant comme ça les migrants.
01:01:56 - Bien, voilà, on voulait hume-relayer cette alerte des maires.
01:01:58 Alors Grégory Joron, vous avez donc parlé tout à l'heure
01:02:00 de zéro délinquance pour Saint-Denis,
01:02:02 la Seine-Saint-Denis.
01:02:04 Vous avez dit que vous aviez un rapport
01:02:06 avec le gouvernement de la République.
01:02:08 Est-ce que vous avez parlé de ce rapport
01:02:10 avec le gouvernement de la République ?
01:02:12 Vous avez parlé de ce rapport pour Saint-Denis,
01:02:14 la Seine-Saint-Denis.
01:02:16 Qu'est-ce qui s'est passé en quelques jours ?
01:02:18 On va le rappeler à nos téléspectateurs,
01:02:20 même s'ils nous suivent et qu'on en parle souvent
01:02:22 sur notre antenne.
01:02:24 Un lycéen de 18 ans a succombé à ses blessures.
01:02:26 C'était le samedi 20 janvier, après avoir été agressé
01:02:28 donc mercredi à Saint-Denis.
01:02:30 Le même jour, un adolescent de 14 ans, j'insiste sur l'âge,
01:02:32 avait été poignardé à mort lors d'une rixe
01:02:34 dans la même ville.
01:02:36 Le dispositif politique dans ces cas-là,
01:02:38 qu'est-ce qui se passe ?
01:02:40 Les groupements sont interdits,
01:02:42 enfin on essaie de les interdire un temps,
01:02:44 mais toujours les mêmes pansements, sans résultat.
01:02:46 Double peine aussi pour les populations,
01:02:48 ne l'oublions pas.
01:02:50 Le résumé, Célia Barotte et Laurent Constantini.
01:02:52 Saint-Denis, une commune fortement impactée
01:02:54 par la violence en ce début d'année.
01:02:56 Depuis le 12 janvier,
01:02:58 on recense 10 faits de bande,
01:03:00 contre 12 au total l'an passé.
01:03:02 Pour rassurer les dionysiens,
01:03:04 un dispositif de policiers a été mis en place
01:03:06 aux abords des établissements scolaires.
01:03:08 Nous mobilisons près de 200 policiers,
01:03:10 c'est une quarantaine en temps normal
01:03:12 sur la voie publique,
01:03:14 donc c'est 5 fois plus d'effectifs de police
01:03:16 qui sont mobilisés pour ramener un peu de calme,
01:03:18 de sérénité.
01:03:20 Une violence en hausse,
01:03:22 mais sur la même période,
01:03:24 64 personnes ont été placées en garde à vue.
01:03:26 Et l'arrêté municipal interdisant les regroupements
01:03:28 a permis de procéder à une trentaine de verbalisations.
01:03:30 Le maire a d'ailleurs décidé de le prolonger
01:03:32 jusqu'à mercredi midi.
01:03:34 Là, on a un dispositif
01:03:36 spécifique qui correspond
01:03:38 à une situation exceptionnelle.
01:03:40 Des drames comme ceux que nous avons
01:03:42 au cours de la semaine, nous n'en avons jamais connu.
01:03:44 C'est normal qu'il y ait une réponse exceptionnelle
01:03:46 à cet égard, mais moi je ne souhaite pas
01:03:48 qu'il y ait que le format de travail commun,
01:03:50 ça soit un quart de CRS devant chaque lycée.
01:03:52 Suite au décès des jeunes Sedan,
01:03:54 14 ans et Farid, 18 ans,
01:03:56 il n'y a pas eu de nouvelles exactions
01:03:58 à Saint-Denis.
01:04:00 Et depuis le 12 janvier dernier,
01:04:02 5 faits de bande ont été avortés
01:04:04 par le service de police.
01:04:06 Grégory Jean, je vais vous laisser réagir
01:04:08 parce que finalement, c'est les mêmes questions
01:04:10 que l'on pose depuis toujours.
01:04:12 Oui, après, il y a quelque chose
01:04:14 d'intéressant, c'est 10 phénomènes
01:04:16 de bande en 15 jours ou 3 semaines
01:04:18 et 12 sur l'année dernière.
01:04:20 Donc il y a bien quelque chose qui a changé.
01:04:22 Il faudrait regarder
01:04:24 d'où viennent les phénomènes.
01:04:26 Peut-être que c'est le même quartier,
01:04:28 peut-être qu'on a la constitution d'un petit noyau
01:04:30 dur qui veut prendre la main
01:04:32 ou simplement faire sa loi
01:04:34 parce qu'il faut délier
01:04:36 les choses du simple trafic
01:04:38 de stupéfiants, parce qu'on a toujours
01:04:40 tendance à ramener aussi la vie des quartiers
01:04:42 à cette problématique
01:04:44 de stup', mais ce n'est pas que ça non plus.
01:04:46 Et souvent, ces phénomènes de bande,
01:04:48 c'est plutôt des affrontements pour des choses
01:04:50 assez futiles à l'origine, des moqueries
01:04:52 parce qu'il y en a un qui a piqué la copine de l'autre,
01:04:54 on en est presque là. Et les réseaux sociaux
01:04:56 sont aussi des incubateurs et des accélérateurs
01:04:58 de tout ça. Moi, ce qui m'intéresse
01:05:00 là-dedans, c'est réellement pourquoi
01:05:02 10 en 15 jours et 12 en un an ?
01:05:04 Je crois que
01:05:06 les enquêtes le diront,
01:05:08 il y a peut-être un phénomène qui vient
01:05:10 d'un quartier particulier avec une bande particulière
01:05:12 qui se laisserait aller
01:05:14 un peu plus que d'habitude.
01:05:16 La réalité, c'est que la réponse
01:05:18 aujourd'hui, elle ne peut être que
01:05:20 celle-ci, c'est-à-dire immédiate en mettant
01:05:22 des forces. - Mais pardonnez-moi, qu'ils soient après retirés.
01:05:24 - Bien sûr. - C'est à chaque fois le même
01:05:26 mouvement du balancier.
01:05:28 - Après, la réalité, c'est qu'est-ce qu'on fait
01:05:30 avec ce phénomène de bande ? Il y a eu un plan gouvernemental
01:05:32 en 2021 sur
01:05:34 les violences
01:05:36 en bande, qui était plutôt
01:05:38 intéressant, puisqu'il dupliquait finalement ce qui a été
01:05:40 fait sur le département 75, ce qui fonctionne.
01:05:42 Dès lors qu'on met de la pluralité
01:05:44 et de la collégialité à l'action,
01:05:46 ça fonctionne. - On est d'accord. Mais peut-être que la première chose,
01:05:48 vous, vous avez un diagnostic qui est lucide,
01:05:50 qui est objectif, qui est carré, c'est de poser
01:05:52 déjà le bon diagnostic. Pourquoi
01:05:54 je vous dis cela ? Parce que quand même, moi, je garde en tête
01:05:56 ce qu'a dit le président de la République lors de la conférence
01:05:58 de presse sur les émeutes qui ont
01:06:00 secoué notre pays. Et ce matin,
01:06:02 je vous rappelle qu'il avait dit que c'était la faute
01:06:04 en grande partie à l'oisiveté, à l'ennui
01:06:06 et aux écrans. Et ce matin, nous avions
01:06:08 chez Pascal Praud le maire de la
01:06:10 Ile-des-Roses, Vincent Jambrin.
01:06:12 Vincent Jambrin, c'est celui qui
01:06:14 a fait l'objet
01:06:16 à son domicile d'une tentative grave
01:06:18 d'attaque, d'incendie,
01:06:20 avec un choc important
01:06:22 pour sa femme et ses enfants.
01:06:24 Alors, il était très ému
01:06:26 d'en parler. Écoutons-le.
01:06:28 Il y a encore
01:06:30 beaucoup d'émotions.
01:06:32 Dans ce livre,
01:06:34 il y a trois temps
01:06:36 qui s'alternent régulièrement. Il y a effectivement ce que vous
01:06:38 venez de lire comme extrait, c'est-à-dire
01:06:40 le temps des émotions, le temps
01:06:42 du drame, le temps
01:06:44 de l'attaque chez moi, les émeutes avant.
01:06:46 C'est le temps
01:06:48 d'une certaine forme de sidération.
01:06:50 On a l'impression
01:06:52 d'être dans un film tellement
01:06:54 ça paraît irréel, tout ce qui se passe dans ces moments-là.
01:06:56 J'ai voulu
01:06:58 le raconter, même si j'avais
01:07:00 beaucoup hésité au départ parce que
01:07:02 à la fois, ça m'a servi d'une certaine
01:07:04 manière de thérapie et
01:07:06 également parce que
01:07:08 je ne pouvais pas supporter l'idée que ça soit oublié.
01:07:10 J'avais envie que les gens
01:07:12 mesurent tout ce qui s'était passé.
01:07:14 Bien, que les gens mesurent et que
01:07:16 le premier d'entre eux, c'est-à-dire que
01:07:18 le président de la République, mesure aussi.
01:07:20 Ça n'a pas été
01:07:22 quand même très...
01:07:24 C'est extrêmement grave la manière dont le président
01:07:26 de la République a analysé cette guérilla urbaine.
01:07:28 Ça a été quelque chose de terrible
01:07:30 pour notre pays. On a quand même brûlé,
01:07:32 incendié des équipements publics,
01:07:34 régalien, etc. On s'est attaqué à des
01:07:36 commissariats, des gendarmeries. On s'est
01:07:38 attaqué à des élus et notamment...
01:07:40 Les écoles. Les écoles, les centres sociaux,
01:07:42 etc. Mais là, un élu chez lui.
01:07:44 Il s'est attaqué à sa famille.
01:07:46 Et puis, ça veut dire aussi
01:07:48 que l'oisiveté, on a le droit,
01:07:50 quand on est oisif, de commettre
01:07:52 de telles exactions.
01:07:54 Et puis, ça veut dire...
01:07:56 - La mer à la montagne.
01:07:58 - Ça veut dire que tous les milliards
01:08:00 qu'on a mis dans la politique
01:08:02 de la ville n'ont servi à rien.
01:08:04 - Grégory Jean, comment vous avez réagi, vous,
01:08:06 à cette phrase ?
01:08:08 Dénué de tout, à ce fait politique.
01:08:10 - Je sais pas.
01:08:12 Ça n'a pas de sens.
01:08:14 Aussi bien que l'oisiveté peut être mère de tous les vices,
01:08:16 ça fait un peu léger.
01:08:18 C'est comme les propos de la première ministre
01:08:20 quelques semaines avant qui nous expliquent encore
01:08:22 qu'on est dans un sentiment d'insécurité.
01:08:24 Il y a cette forme de décalage
01:08:26 qui forcément, quand on connaît les émeutes,
01:08:28 et en plus, il y a eu des enquêtes, des inspections générales
01:08:30 de justice. Il suffisait de les lire
01:08:32 pour comprendre les motivations
01:08:34 des émeutiers en règle générale
01:08:36 et se dire que c'est pas l'oisiveté
01:08:38 qui les a poussés à ça.
01:08:40 C'est donc un discours politique
01:08:42 assez gênant.
01:08:44 - On va marquer une pause,
01:08:46 décalage aussi, avec les agriculteurs
01:08:48 dont la colère s'étend.
01:08:50 On va aller en Corse.
01:08:52 Vous allez voir à Bastia aussi,
01:08:54 mobilisation importante.
01:08:56 Et puis dans certaines villes, des routiers
01:08:58 qui rejoignent, pour le moment,
01:09:00 c'est une forme de convergence,
01:09:02 les agriculteurs.
01:09:04 Eric de Rittembaten nous dira aussi
01:09:06 il y a une autre marmite, si je peux dire,
01:09:08 qui bousse, c'est celle des augmentations de prix.
01:09:10 Électricité mutuelle,
01:09:12 ça fait mal.
01:09:14 Monod Jiré, à tout de suite.
01:09:16 - La suite de nos débats,
01:09:20 on va parler des hausses des prix
01:09:22 d'électricité, des mutuelles.
01:09:24 Ce matin, lors de la grande interview,
01:09:26 Fabien Roussel a dénoncé le racket du gouvernement.
01:09:28 Mais tout d'abord, le rappel des titres
01:09:30 avec vous, Michael.
01:09:32 - Aujourd'hui, tous nos agriculteurs sont en deuil.
01:09:34 Gabriel Attal a rendu hommage sur X
01:09:36 à l'agricultrice décédée sur un point de blocage
01:09:38 à Pamier dans l'Ariège.
01:09:40 Plusieurs membres de sa famille gravement blessés
01:09:42 ont été percutés par un véhicule
01:09:44 qui tentait de forcer le barrage.
01:09:46 La colère des pêcheurs non plus ne retombe pas.
01:09:48 Pendant un mois, ils n'ont plus le droit de pêcher
01:09:50 dans le golfe de Gascogne pour préserver les dauphins.
01:09:52 Ils dénoncent une catastrophe économique
01:09:54 sans précédent. Certains pourraient perdre
01:09:56 jusqu'à 15% de leur chiffre d'affaires.
01:09:58 Et puis, grève générale, manifestations de masse
01:10:00 ou encore tractations au Parlement.
01:10:02 L'heure est au bras de fer en Argentine.
01:10:04 Entre le gouvernement et le plus grand syndicat du pays,
01:10:06 une première poussée de tensions
01:10:08 depuis l'arrivée au pouvoir de Javier Millae.
01:10:10 - Je vous remercie, Miquel.
01:10:12 Je vous dis à tout à l'heure.
01:10:14 Augmentation des complémentaires de santé,
01:10:16 des franchises,
01:10:18 confirmation de la hausse des prix d'électricité.
01:10:20 Il est vrai, contenue, une hausse
01:10:22 à moins de 10%, mais elle fait mal.
01:10:24 Surtout qu'elle est mise sur le dos de Poutine.
01:10:26 Mais ça, on va en parler un peu plus tard.
01:10:28 Eric de Rietmatten,
01:10:30 est-ce qu'on va vers
01:10:32 une smicardisation de la France
01:10:34 quand on voit toute cette convergence
01:10:36 des augmentations ?
01:10:38 - Les salaires ne suivent pas
01:10:40 la hausse des prix.
01:10:42 On parle souvent de la hausse des prix de l'INSEE,
01:10:44 qui est un panier général, mais on ne parle pas
01:10:46 de la hausse des prix alimentaires qui a été terrible.
01:10:48 Ça se calme un peu maintenant.
01:10:50 Mais je voudrais revenir sur les mutuelles.
01:10:52 Les complémentaires santé sont maintenant obligatoires.
01:10:54 Ça coûte de plus en plus cher.
01:10:56 Les hausses sont maintenant au-delà
01:10:58 des 8% annoncées.
01:11:00 C'est encore une fausse information
01:11:02 qui avait été délivrée par les autorités.
01:11:04 La mutualité avait dit que ce sera juste 8%.
01:11:06 On est à 10%.
01:11:08 Quand vous regardez pour les retraités,
01:11:10 qui ont perdu l'assurance complémentaire
01:11:12 de l'entreprise,
01:11:14 ils se retrouvent à payer
01:11:16 leur mutuelle.
01:11:18 J'ai eu un témoignage.
01:11:20 Vous êtes salarié, vous payez 159 euros par mois
01:11:22 pour votre mutuelle. Vous êtes à la retraite,
01:11:24 vous passez à 205. Pour 2023, ce sera 259.
01:11:26 - Vous avez des augmentations
01:11:28 de plus de 30% ?
01:11:30 - Absolument. C'est le cas.
01:11:32 Vous avez même jusqu'à 40% pour des retraités
01:11:34 parce que du jour au lendemain...
01:11:36 Est-ce qu'on parle de raquettes ?
01:11:38 Là, c'est un autre problème.
01:11:40 Vous avez tellement de frais de santé
01:11:42 aujourd'hui. Comme la Sécurité sociale rembourse
01:11:44 de moins en moins, les complémentaires santé
01:11:46 prennent de plus en plus en charge.
01:11:48 Plus vous avez de soins, plus vous avez de frais.
01:11:50 C'est une assurance. C'est normal que les cotisations
01:11:52 montent. Mais c'est vrai qu'il y a vraiment
01:11:54 des abus. Est-ce que c'est bien réparti ?
01:11:56 C'est la grande question.
01:11:58 La complémentaire santé, aujourd'hui, devient
01:12:00 une Sécurité sociale privée.
01:12:02 On a payé ça à ces révoltants
01:12:04 parce qu'on paye des charges sociales énormes
01:12:06 sur nos salaires. Il faut voir aussi ce que payent
01:12:08 les chefs d'entreprise et ce que le salarié paye
01:12:10 autour de 20%.
01:12:12 Aujourd'hui, on est vraiment pénalisé.
01:12:14 Essayez de changer de lunettes. Vous verrez
01:12:16 combien vous rembourse la Sécurité sociale.
01:12:18 - Je ne vais pas les perdre.
01:12:20 Je m'habitue aux miennes.
01:12:22 C'est très important ce qu'on dit sur le sujet
01:12:24 des mutuelles.
01:12:26 - Mais ça veut dire surtout que ce que le gouvernement
01:12:28 présente comme une économie de 12 milliards
01:12:30 d'euros par an, vous vous rappelez,
01:12:32 ce sont les chiffres que Bruno Le Maire
01:12:34 annonçait qu'il fallait trouver
01:12:36 pour ne pas que les intérêts de la dette
01:12:38 qui menacent d'être le premier budget de la nation
01:12:40 devant l'éducation,
01:12:42 incessamment, sous peu, explosent
01:12:44 encore. Ces économies ne sont pas
01:12:46 des économies. Ce sont des baisses
01:12:48 de remboursement,
01:12:50 des renchérissements
01:12:52 de taxes.
01:12:54 Il y a zéro économie.
01:12:56 - La hausse du prix de l'électricité,
01:12:58 je l'ai perçue comme un nouvel impôt.
01:13:00 C'est vrai que c'est le retour.
01:13:02 - C'est présenté comme ça.
01:13:04 Les téléspectateurs savent que
01:13:06 les prix de gros baissent
01:13:08 et le prix de détail
01:13:10 augmente. La différence,
01:13:12 c'est Bruno Le Maire qui nous avait
01:13:14 expliqué il y a quelques jours
01:13:16 qu'il fallait quand même, je cite
01:13:18 les mots, protéger les finances
01:13:20 publiques.
01:13:22 - Je suis en train de rappeler que l'électricité
01:13:24 a augmenté en deux ans de 44 %.
01:13:26 - Exactement.
01:13:28 - Et en cinq ans, 72 %.
01:13:30 - Oui, mais elle a baissé ensuite.
01:13:32 - Oui, d'accord, mais s'il vous plaît,
01:13:34 ne me faites pas... C'est comme le Covid.
01:13:36 C'est l'augmentation de la baisse.
01:13:38 J'avais jamais rien compris de la tendance.
01:13:40 Enfin, vous voyez, on voit tous que
01:13:42 ce n'était pas le moment, je sais qu'il y a
01:13:44 3 000 milliards de dettes, mais ce n'était pas
01:13:46 le moment de différer dans une telle situation
01:13:48 simplement.
01:13:50 - Et surtout, les explications...
01:13:52 - De baisser les dépenses.
01:13:54 - On est quand même dans une espèce
01:13:56 de contorsion intellectuelle
01:13:58 quand même assez sidérante.
01:14:00 - Parce qu'il y a des choses qui peuvent s'expliquer
01:14:02 même si c'est abusif.
01:14:04 Et c'est le cas des complémentaires
01:14:06 à santé. C'est vrai qu'on va
01:14:08 de plus en plus chez le médecin, etc.
01:14:10 Sur l'électricité, puisque vous avez dit
01:14:12 les deux sujets, rien ne s'explique.
01:14:14 Et comme le seul souci aujourd'hui
01:14:16 de Le Maire, c'est d'aller emprunter de l'argent
01:14:18 sur les marchés pour la France, alors à des
01:14:20 taux dissuasifs...
01:14:22 - Il a le nez sur la situation sociale aussi.
01:14:24 - Non mais attendez, moi je pars du principe
01:14:26 qu'on ne veut pas changer le système
01:14:28 et qu'on ne veut pas le réformer en profondeur.
01:14:30 C'est-à-dire que, par exemple, on en a discuté hier
01:14:32 sur la question du prix de l'électricité
01:14:34 qui est calqué sur la dernière centrale à gaz, etc.
01:14:36 Ça, c'est un système qui a été inventé
01:14:38 de toute pièce, qu'on pourrait très bien réformer,
01:14:40 dire non, ce système-là n'est pas juste.
01:14:42 - Pour faire plaisir aux Allemands.
01:14:44 - Il a vu passer le mégawatt-heure de 50 euros
01:14:46 en temps normal à 1000 euros en temps de crise.
01:14:48 Donc on peut se dire, un produit ne peut pas
01:14:50 augmenter à ce point-là, même dans une économie de marché.
01:14:52 Restons, ne soyons pas marxistes, restons libéraux.
01:14:54 Même dans le cadre normal d'une économie de marché,
01:14:56 il n'y a aucun prix qui peut passer en quelques mois
01:14:58 de 50 à 100.
01:15:00 - Mais Frédéric, pardonnez-moi, moi je posais la question
01:15:02 à la porte-parole du gouvernement,
01:15:04 et j'ai dit pourquoi, pourquoi ?
01:15:06 Vous n'avez même pas esquissé l'idée,
01:15:08 enfin, posé sur la table la piste
01:15:10 d'une sortie temporaire du marché européen
01:15:12 de l'électricité.
01:15:14 Réponse, mais madame, si on l'avait fait,
01:15:16 on serait sortis de l'Europe.
01:15:18 - L'Espagne, le Portugal,
01:15:20 - Mais c'est tout ce qui est incroyable,
01:15:22 Eric et Frédéric.
01:15:24 - Ils ne sont pas sortis, c'est parce qu'ils sont
01:15:26 éloignés du centre néoralgique européen,
01:15:28 et donc ils peuvent vivre aussi beaucoup
01:15:30 avec le solaire et l'éolien,
01:15:32 et c'est pour ça qu'ils ont dit, nous on s'en sort plus,
01:15:34 on produit énormément avec le solaire,
01:15:36 donc on n'a pas besoin d'être attachés
01:15:38 à la marge européenne.
01:15:40 Mais attendez, nous on était bien contents
01:15:42 de trouver, alors je ne veux pas défendre,
01:15:44 on a remis sur le marché européen de l'électricité,
01:15:46 ce qui est, je trouve, scandaleux dans le système,
01:15:48 je l'ai dit plein de fois, mais simplement,
01:15:50 quand une centrale nucléaire ne tournait plus,
01:15:52 on était bien contents d'aller acheter...
01:15:54 - Mais pourquoi elle ne tournait plus ?
01:15:56 - On peut être d'accord avec deux points de vue.
01:15:58 Il y a une chose, moi, qui me touche,
01:16:00 c'est pourquoi ne peut-on pas,
01:16:02 pendant ce temps, réformer le système lui-même ?
01:16:04 Et moi, je vais vous dire,
01:16:06 il y a une question idéologique derrière.
01:16:08 - Mais on ne veut pas, mais vraiment,
01:16:10 mais très sincèrement, moi,
01:16:12 quand je pose la question,
01:16:14 il y a, tout n'est pas de la faute de l'Europe,
01:16:16 mais quand parfois, quand même, il y a des lourdeurs,
01:16:18 des injonctions contradictoires, on nous dit,
01:16:20 il faut plus d'Europe. Donc je me dis,
01:16:22 c'est idéologique. - Ça doute.
01:16:24 - Non, c'est vous qui dites, il faut plus d'Europe.
01:16:26 - Oui, tout à fait, mais après, tout dépend de l'Europe.
01:16:28 Là, on voit, par exemple, un système
01:16:30 qui est complètement aberrant, qui ne peut pas s'expliquer,
01:16:32 pourquoi on n'ose pas y toucher, parce qu'on ne le supporte pas.
01:16:34 - Parce qu'on ne le veut pas.
01:16:36 - Parce que ça changerait tout leur logiciel.
01:16:38 - Mais non, il peut s'expliquer
01:16:40 puisqu'on a cédé devant l'Allemagne.
01:16:42 - C'est ça l'explication.
01:16:44 - On cède devant l'Allemagne,
01:16:46 mais en même temps, il y a la liberté du marché,
01:16:48 qui est sacro-sainte, et à laquelle on ne doit pas toucher.
01:16:50 - Oui, c'est les deux bons de pair.
01:16:52 - Réinventer. Régis.
01:16:54 - Ce qui est complètement incroyable,
01:16:56 on en parlait tout à l'heure pendant la pause,
01:16:58 l'Europe sait aussi se rendre détestable.
01:17:00 Ursula von der Leyen a annoncé hier
01:17:02 une taxe sur les agricultures,
01:17:04 sur les émissions carbonées.
01:17:06 - A annoncer, à émigrer.
01:17:08 - Oui, à émigrer.
01:17:10 - Je pense que le temps que ça...
01:17:12 Alors là, si c'est accepté, là...
01:17:14 - Ce qui est incroyable...
01:17:16 - Là, je pose mes lunettes,
01:17:18 celui-là, ça va plus.
01:17:20 - C'est ça, c'est qu'on ne peut pas...
01:17:22 Elle voit ce qui est en train de se passer en Allemagne,
01:17:24 elle voit ce qui est en train de se passer en France.
01:17:26 - OK, il va...
01:17:28 - On va taxer encore les agriculteurs.
01:17:30 - Mais quand vous partez du principe
01:17:32 qu'il y a une souveraineté européenne,
01:17:34 déjà, ça ne va pas, c'est pas possible.
01:17:36 - On devrait changer...
01:17:38 - Il faut qu'on existe, il n'y a pas de nation européenne.
01:17:40 - Elle chérit, cette souveraineté européenne.
01:17:42 - Europe ou pas Europe,
01:17:44 que dans un espace économique à peu près cohérent,
01:17:46 on essaye de faire les choses
01:17:48 de façon coordonnée,
01:17:50 me paraît juste du bon sens.
01:17:52 - Coordonnée avec combien de pays ?
01:17:54 - Ce qui ne va pas,
01:17:56 c'est la façon dont la France
01:17:58 brade ses intérêts,
01:18:00 ou en tout cas ne les défend pas.
01:18:02 J'ai parlé tout à l'heure de la...
01:18:04 - Souvent au profil de l'Allemagne.
01:18:06 - Oui, et notamment en termes d'énergie.
01:18:08 C'est vraiment un système fait
01:18:10 par l'Allemagne pour l'Allemagne.
01:18:12 J'ai parlé tout à l'heure
01:18:14 de l'incompétence de nos négociateurs français,
01:18:16 de nos pauvres députés
01:18:18 français au Parlement européen
01:18:20 qui implorent Paris
01:18:22 d'envoyer des ministres
01:18:24 comme le font les Allemands pour négocier,
01:18:26 de faire des dossiers qui tiennent...
01:18:28 Mais rien que ça.
01:18:30 - Eric de Rijkmaaten, c'est à vous.
01:18:32 - Vous savez, pour le marché européen,
01:18:34 on a vraiment EDF pendant des années.
01:18:36 Quand on avait nos centrales nucléaires
01:18:38 qui tournaient à plein régime,
01:18:40 on vendait au prix fort sur le marché européen.
01:18:42 Et c'est là qu'EDF a gagné de l'argent.
01:18:44 Après, il y a eu la crise avec la Russie et l'Ukraine.
01:18:46 Là, effectivement...
01:18:48 - On va revenir...
01:18:50 - On va revenir...
01:18:52 - ... du gouvernement de François Hollande.
01:18:54 - On va...
01:18:56 - Il nous reste quelques minutes, c'est important.
01:18:58 - J'ai dit que vous parlerez,
01:19:00 on a le temps.
01:19:02 - Oui, parce que je pense qu'il y a le lien
01:19:04 de la souveraineté pêcheur-agriculteur,
01:19:06 mais aussi, évidemment, prix de l'électricité.
01:19:08 Je voudrais qu'on se rende en Corse,
01:19:10 à Bastia.
01:19:12 C'est Christina Luzzi qui va nous expliquer
01:19:14 que la colère des agriculteurs
01:19:16 s'étend également sur place.
01:19:18 - Les membres de la FDSU de Haute-Corse
01:19:20 ont à leur tour décidé de rejoindre
01:19:22 le mouvement de grogne qui agite le monde agricole
01:19:24 depuis plusieurs semaines, un peu partout
01:19:26 en France et en Europe.
01:19:28 Les agriculteurs corses se sont donc retrouvés
01:19:30 en commun à la Chambre d'agriculture de Haute-Corse
01:19:32 avant de partir en convoi avec des tracteurs
01:19:34 et des bétaillères vers la préfecture de Haute-Corse
01:19:36 où une délégation doit être reçue
01:19:38 par le préfet du côté des revendications.
01:19:40 Elles sont communes à celles des agriculteurs européens,
01:19:42 mais il y a aussi ici
01:19:44 des revendications plus spécifiques
01:19:46 liées à l'insularité, comme nous l'explique
01:19:48 Joseph Colombagne, président de la FDSEA
01:19:50 et de la Chambre d'agriculture de Haute-Corse.
01:19:52 - Une Europe qui ne prend pas en compte
01:19:54 la spécificité, la Corse par exemple,
01:19:56 l'éloignement, l'absence
01:19:58 de désordre foncier,
01:20:00 l'absence de structuration,
01:20:02 notamment le problème des abattoirs,
01:20:04 la non-performance des abattoirs,
01:20:06 l'absence d'organisation de marché,
01:20:08 l'absence d'usines de transformation d'aliments.
01:20:10 Aujourd'hui,
01:20:12 une céréale qui est sur le continent
01:20:14 à 200 euros, elle arrive ici en Corse
01:20:16 à 440 euros.
01:20:18 Donc on ne peut pas s'en sortir.
01:20:20 - Cette action n'est qu'une première étape
01:20:22 dans le mouvement d'exaspération des agriculteurs corses.
01:20:24 - Bien, je voudrais juste ajouter,
01:20:26 on a beaucoup de témoignages sur ce que vous avez dit,
01:20:28 Eric et vous tous, sur les mutuelles.
01:20:30 Je ne vais pas tous les citer, mais par exemple,
01:20:32 Carole me dit "Bonjour madame,
01:20:34 je suis retraitée,
01:20:36 ma mutuelle a augmenté de 15% au 1er janvier,
01:20:38 soit 267 euros mensuels.
01:20:42 Voici mon témoignage.
01:20:44 - Oui, c'est ça.
01:20:46 - Ce que je trouve troublant en vérité,
01:20:48 c'est que la France a beaucoup plus de pouvoir
01:20:50 sur l'Europe qu'elle ne veut le faire croire.
01:20:52 C'est-à-dire que l'Europe
01:20:54 sans la France, ça n'existe pas.
01:20:56 Pourquoi n'utilisons-nous pas
01:20:58 ce poids-là ?
01:21:00 Parce qu'on est d'accord avec le système.
01:21:02 Si demain vous avez
01:21:04 aux pouvoirs dirigants qui veulent l'Europe autrement,
01:21:06 ils pèseront de tout le poids
01:21:08 que peut peser la France.
01:21:10 C'est pour ça que je disais que c'est une sorte de pisalé.
01:21:12 On fait faire
01:21:14 le mauvais boulot à l'Europe
01:21:16 pour pouvoir dire "C'est pas nous, c'est l'Europe".
01:21:18 Non, ça c'est trop facile.
01:21:20 On est et on pèse très lourd en Europe.
01:21:22 Si on faisait des décisions demain,
01:21:24 on pourrait les faire entendre à nos partenaires.
01:21:26 - On a cédé tant de choses à l'Allemagne.
01:21:28 - Mais oui.
01:21:30 - Ce n'était pas dans nos intérêts.
01:21:32 Ce n'est pas dans nos intérêts vitaux.
01:21:34 Ces images des agriculteurs,
01:21:36 je vous le disais,
01:21:38 puisque nos reporters sont un petit peu partout,
01:21:40 de nombreuses informations
01:21:42 nous remontent.
01:21:44 Sur la SET, on apprend que des agriculteurs ont été
01:21:46 rejoints par les routiers.
01:21:48 Vous avez vu ce qui s'est passé malheureusement
01:21:50 sur un barrage routier en Ariège.
01:21:52 On a également,
01:21:54 nous y étions avec Olivier Madiné tout à l'heure,
01:21:56 c'était, que je ne dise pas d'approximation,
01:21:58 nous étions sur quel barrage ?
01:22:00 On va me le dire.
01:22:02 Ah, la 62, la 64, effectivement.
01:22:04 La SET.
01:22:06 Et puis,
01:22:08 et la A16
01:22:10 qui est également bloquée actuellement.
01:22:12 Je préfère demander des informations
01:22:14 parce que les blocages sont en cours.
01:22:16 Les routiers rejoignent les agriculteurs.
01:22:18 Alors moi, ça m'étonne les routiers.
01:22:20 Enfin, ça m'étonne.
01:22:22 Ils ont beaucoup de revendications.
01:22:24 C'est un métier très difficile.
01:22:26 La nuit, avec des heures pas possibles.
01:22:28 Mais pourquoi en ce moment, Eric ?
01:22:30 Là, ils n'ont aucune raison de manifester
01:22:32 puisque la taxe sur le non-routier
01:22:34 ne les concerne pas.
01:22:36 Maintenant, ils auraient raison
01:22:38 de manifester ou de bloquer
01:22:40 en fonction, si vous voulez, d'abord de la concurrence déloyale
01:22:42 qui existe avec beaucoup de routiers étrangers en France.
01:22:44 Et deuxièmement,
01:22:46 et là c'est plus inquiétant
01:22:48 parce que c'est passé complètement inaperçu,
01:22:50 c'est le projet du retour de l'éco-taxe.
01:22:52 Vous savez, cette éco-taxe qui avait été mise en place
01:22:54 avec les fameux portiques que vous voyez parfois
01:22:56 au-dessus des autoroutes,
01:22:58 donc c'est une dizaine, une quinzaine d'années.
01:23:00 Ça a été arrêté, ça a coûté 10 milliards à la France
01:23:02 parce qu'il a fallu retirer les portiques.
01:23:04 Et aujourd'hui, l'État français
01:23:06 envisage de remettre en place,
01:23:08 de donner la liberté aux régions
01:23:10 de taxer les routes.
01:23:12 Et là, je peux vous dire qu'il y aurait une raison de manifester.
01:23:14 - Vous parliez des bonnets rouges.
01:23:16 Je me souviens à l'époque,
01:23:18 quand il y a eu cette idée totalement marchand tête,
01:23:20 que quelqu'un s'était opposé.
01:23:22 C'est pour ça que je vous dis là, en crash, ça compte.
01:23:24 Je me souviens que c'était Jean-Yves Le Drian,
01:23:26 qui a dit "attention, ça sent très mauvais".
01:23:28 - Oui, parce qu'il avait au gouvernement des gens...
01:23:30 - Il connaît le terrain, il connaît sa région.
01:23:32 Et je pense que c'est ça ce qui manque.
01:23:34 Vous avez dit que c'était un gouvernement francilien.
01:23:36 Il manque aussi ses poids lourds.
01:23:38 - Il connaît le terrain parce qu'il était élu.
01:23:40 - Il était élu et qu'il est toujours respectueux.
01:23:42 - Oui, et puis il y en a beaucoup qui ont critiqué le cumul.
01:23:44 On est en train d'y revenir dessus.
01:23:46 - Écoutez, je vous propose...
01:23:48 - Oui, proposez-moi.
01:23:50 - A vous tous, une tribune pour rétablir...
01:23:52 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:23:54 - Le cumul des mandats.
01:23:56 - Vous pensez qu'on aurait des succès ?
01:23:58 - Tout à fait.
01:24:00 - Il y a un élu qui a justement demandé...
01:24:02 - Non mais le gouvernement, il réfléchit.
01:24:04 - Non mais il réfléchit beaucoup.
01:24:06 - C'est la droite sénatoriale
01:24:08 qui veut revenir sur cette interdiction du cumul.
01:24:10 - Non mais là, vraiment, c'est du bon sens.
01:24:12 - C'est la droite la séné a prouvé par l'hémalogie.
01:24:14 - C'est du bon sens.
01:24:16 - Les titres avec vous, Miquel.
01:24:18 - Les agriculteurs de l'Afrique,
01:24:20 rien, leur colère s'étend un peu partout en France,
01:24:22 sur les autoroutes, vous l'évoquiez, Sonia,
01:24:24 mais également dans les centres-villes,
01:24:26 comme à Agin, où du fumier a été déversé
01:24:28 devant la préfecture de la ville.
01:24:30 Le nombre de demandes d'asile
01:24:32 à un niveau historique en 2023,
01:24:34 il y a eu en France 142 500 demandeurs d'asile,
01:24:36 soit le plus haut niveau jamais enregistré
01:24:38 à indiquer l'Office français de protection
01:24:40 des réfugiés et apatrides,
01:24:42 ce qui équivaut à une hausse de 8,6 % en 2023
01:24:44 par rapport à l'année précédente.
01:24:46 Et puis, Israël propose au Hamas
01:24:48 une trêve de deux mois,
01:24:50 une pause qui permettrait de libérer
01:24:52 les derniers otages en échange
01:24:54 de prisonniers palestiniens,
01:24:56 un plan de médiation qui serait
01:24:58 actuellement mené conjointement par le Qatar et l'Egypte.
01:25:00 - Et puis regardez cette carte
01:25:02 des blocages, des points de tension
01:25:04 qui s'étendent un peu partout,
01:25:06 Beauvais, Strasbourg, Poitiers,
01:25:08 Nior, Béjarak, Agen,
01:25:10 on en a parlé avec ce drame terrible
01:25:12 et peut-être c'est appelé
01:25:14 à encore se développer.
01:25:16 La réponse de l'exécutif là
01:25:18 se fait urgente, on va voir,
01:25:20 on aura l'occasion d'en reparler.
01:25:22 Demain matin, pour la grande interview
01:25:24 de nos télés, ce matin c'était Fabien Roussel,
01:25:26 demain ce sera Jordan Bardella,
01:25:28 on va continuer à évoquer ce sujet.
01:25:30 Je vous remercie.
01:25:32 Je vous souhaite aussi bonne chance,
01:25:34 c'est beaucoup de travail pour les policiers
01:25:36 à qui nous pensons également quotidiennement.
01:25:38 Je vous dis à bientôt. - Au revoir.
01:25:40 - Et bel après-midi à vous sur notre antenne, bien sûr.
01:25:42 [Musique]