• il y a 8 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:04 Merci de votre fidélité.
00:00:05 Voici le programme du jour.
00:00:07 Faut-il généraliser le couvre-feu pour mineurs ?
00:00:09 Christian Estrosi souhaite rétablir justement un couvre-feu pour mineurs à Nice.
00:00:14 Robert Ménard annonce un couvre-feu à partir de 23h pour les mineurs de moins de 13 ans à Béziers.
00:00:20 Puis comme vous le savez, Gérald Darmanin l'a annoncé pour Pointe-à-Pitre.
00:00:25 Nous y serons et puis nous verrons les différentes réactions.
00:00:27 Et vous, qu'en pensez-vous ?
00:00:28 On découvrira ensemble le sondage à ce sujet.
00:00:31 Les universités ou plutôt certaines universités gangrénées par la gauche radicale.
00:00:36 Hier soir, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence à Sciences Po Paris
00:00:40 après l'annulation de celle de Lille et surtout après ses propos établissant,
00:00:43 je vous le rappelle, une sorte de parallèle entre le responsable de l'université de Lille et Eichmann.
00:00:49 Alors Mélenchon s'est-il excusé ?
00:00:51 Non. Joue-t-il à domicile à Sciences Po Paris ?
00:00:54 Oui, on en parlera.
00:00:55 Un accord est en train d'être signé entre la SNCF et les syndicats
00:00:59 pour permettre aux agents de partir plus tôt à la retraite
00:01:01 tout en étant payés.
00:01:03 Une forme de retraite anticipée, alors scandaleux ou alors normale pour des métiers pénibles.
00:01:09 Vous verrez que vos réactions, enfin on les découvrira à l'antenne, sont très vives.
00:01:12 Nous parlerons également de ce livre Enquête qui crée la polémique
00:01:16 accusée par SOS Homophobie d'être transphobe.
00:01:18 Transmania, écrit par Marguerite Stern et Dora Mouto,
00:01:22 est un succès de libérer bien plus et c'est Sophie Audugé qui nous rejoindra à 13h pour en parler.
00:01:27 Mais tout d'abord, le journal. Bonjour à vous, chère Mickaël.
00:01:30 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:31 C'était il y a tout juste 200 jours aujourd'hui l'attaque terroriste du Hamas.
00:01:36 En Israël, 1170 personnes ont été tuées le 7 octobre dernier
00:01:40 et 133 otages sont toujours retenus dans la bande de Gaza.
00:01:44 Parmi eux, trois Français, Orion, Oad et Ofer.
00:01:49 Ofer dont l'ex-femme Hadass Calderon, franco-israélienne du kiboutz Niros.
00:01:54 Le 7 octobre, cinq membres de sa famille ont été enlevés par les terroristes.
00:01:58 Ses deux enfants, Sahar et Eretz, qui ont depuis été libérés.
00:02:01 Sa mère et sa nièce qui ont été assassinées.
00:02:04 Son ex-mari, donc toujours otage, elle s'est confiée à notre envoyée spéciale, Régine Delfour.
00:02:09 Cela fait cinq mois que ses enfants, Sahar, 17 ans et Eretz, 12 ans, ont été libérés.
00:02:16 Et pourtant, le cauchemar continue pour Hadass.
00:02:19 Ils se sentent très coupables.
00:02:24 Ils ont été relâchés mais leur père est encore là-bas.
00:02:27 Quelque chose s'est cassé, ils ont totalement changé.
00:02:30 Ils sont complètement différents.
00:02:32 Ils pensent même qu'ils pourraient être à nouveau kidnappés.
00:02:38 Et peu importe ce que je peux leur dire, comme vous êtes en sécurité ou tout va bien maintenant.
00:02:44 Si Hadass a décidé d'emprunter la plume, c'est pour que le monde réalise ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:02:50 Le monde doit savoir, pendant qu'ils étaient en train de violer,
00:02:54 ils les torturaient avec des couteaux sur tout le corps.
00:02:57 Ils ont coupé les seins de ces femmes, ont mutilé leur partie intime,
00:03:02 introduit des choses, c'est totalement fou.
00:03:04 Et après, ils les ont tués d'une balle dans la tête.
00:03:07 Dans son livre qui sort demain en France,
00:03:11 Hadass met aussi en garde les Français contre le terrorisme.
00:03:14 Je pense que vous devez vraiment vous inquiéter et faire très attention avec le terrorisme.
00:03:19 On ne peut jamais savoir quand il va frapper et nous surprendre comme ce qui nous est arrivé.
00:03:24 Ça arrive par surprise, cela peut vous arriver dans votre maison,
00:03:28 à votre enfant, dans la rue, dans n'importe quel immeuble, dans un avion ou n'importe où.
00:03:33 Le terrorisme c'est comme un cancer qui se propage et vous ne pouvez pas l'arrêter.
00:03:38 Offert son ex-mari et l'un des trois otages français retenus dans la bande de Gaza.
00:03:44 Voilà pour ce témoignage poignant.
00:03:47 Dans le reste de l'actualité, un Tunisien de 37 ans sous OQTF,
00:03:51 accusé de viol et libéré sous contrôle judiciaire après son interpellation la semaine dernière.
00:03:57 Il ne s'est pas présenté à son procès au tribunal correctionnel de Nanterre.
00:04:01 Cet homme était chauffeur VTC et s'en est pris à sa victime en la raccompagnant chez elle après une soirée.
00:04:06 Une situation évidemment insupportable pour la jeune femme de 27 ans
00:04:10 qui ne comprend pas aujourd'hui comment son violeur peut être encore en liberté.
00:04:14 Je me suis rendue à une soirée et de là, blackout.
00:04:19 Je me réveille vers 8h40, nue dans mon lit avec un homme nu qui était en train de me toucher, de m'agresser.
00:04:25 Moi sur le coup j'ai été choquée, paniquée.
00:04:28 Je lui ai dit de partir, je lui ai dit "je suis désolée mais il va falloir partir, j'arrivais même pas à le regarder".
00:04:33 Il y a eu la confrontation etc. et en fait il a été placé déférié au tribunal de Nanterre.
00:04:38 Et à ce moment-là il n'a pas été placé en détention provisoire.
00:04:41 Si un jour il est contrôlé et qu'on voit qu'il est sur un fichier,
00:04:45 dans ce cas-là il va potentiellement avoir la peine,
00:04:48 mais jusque-là parce qu'il n'a pas été placé en détention provisoire, il n'aura rien.
00:04:53 Je trouve ça hyper décevant et frustrant.
00:04:56 L'enquête a été hyper bien menée.
00:04:58 Il y a vraiment des preuves à l'appui, il y a tout ce qu'il faut.
00:05:02 Mais parce qu'il n'a pas été en détention provisoire, il va rien se passer.
00:05:06 Et voilà ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à midi sur CNews.
00:05:11 Tout de suite, les débats en compagnie de Sonia Mabrouk et de ses invités.
00:05:14 Merci Miquel. Je suis entourée de Judith Vintraud.
00:05:17 Bonjour à vous Judith. Merci d'être là.
00:05:19 Maître Maxime Thiebaud nous accompagne. Bonjour.
00:05:21 Merci également à Philippe David d'être présent.
00:05:24 Bonjour.
00:05:25 Et je salue Arthur de Batrigan également bien sûr.
00:05:28 Bonjour à vous cher Arthur. Beaucoup beaucoup de sujets dans l'actualité.
00:05:31 Mais une affaire si je puis dire qui d'abord a suscité beaucoup d'émotions.
00:05:35 C'est un chanteur qui est très populaire, qui est très aimé par beaucoup de générations,
00:05:39 en particulier les plus jeunes mais pas seulement.
00:05:41 Et puis maintenant, des interrogations en tous les cas des zones d'ombre.
00:05:44 Déjà, Kenji Gerak est sorti d'affaires après, vous le savez, avoir été blessé par balle dans la nuit de lundi à mardi
00:05:50 sur une aire d'accueil des gens du voyage à Biscarose dans les Landes.
00:05:54 On peut noter d'ailleurs que cette aire de voyage est quasiment vide aujourd'hui.
00:05:58 Ils ont repris, si je puis dire, la route avec les caravanes direction Bordeaux.
00:06:03 C'est tout ce qu'on sait pour cette communauté.
00:06:05 L'artiste quant à lui et ses proches avance toujours la thèse d'un accident domestique.
00:06:10 Mais une enquête pourtant adipe d'homicide volontaire a été ouverte.
00:06:13 Est-ce à dire que les premiers éléments fragilisent la version des faits de l'artiste ?
00:06:18 Maître, on verra avec vous aussi ce qu'il en est, comment peut se passer une telle enquête.
00:06:22 Mais tout d'abord, les détails avec notre rédaction.
00:06:26 Après des premiers témoignages confus et malgré la cause accidentelle évoquée par le chanteur,
00:06:31 la justice ouvre une enquête pour tentative d'homicide volontaire.
00:06:35 Au lendemain du drame, des zones d'ombre interrogent les enquêteurs.
00:06:39 À son arrivée à l'hôpital, Kenji Jirak revient sur l'incident.
00:06:43 Il évoque un tir accidentel qu'il aurait lui-même causé
00:06:47 alors qu'il manipulait un pistolet automatique acheté dans une brocante.
00:06:51 Une arme retrouvée après les faits, dans un fossé, vidée de son chargeur.
00:06:56 Une thèse de l'accident soutenue également par des témoins sur place,
00:07:00 se prétendant comme proche du chanteur.
00:07:02 Les enquêteurs s'interrogent quant à eux sur les circonstances de l'achat de cette arme
00:07:07 et sur les raisons qui l'auraient conduite à la manipuler au milieu de la nuit.
00:07:11 Kenji Jirak est sorti du bloc opératoire dans la soirée ce lundi.
00:07:15 Il devrait être entendu par les enquêteurs dès que son état de santé le permettra dans la journée.
00:07:20 Bien, et je précise que selon le communiqué du procurat publié lundi soir,
00:07:24 le chanteur n'aurait pas pu expliquer ni les raisons de son récent achat d'armes, semble-t-il,
00:07:28 ni celles pour lesquelles il s'est retrouvé à manipuler cette arme.
00:07:32 Nous sommes sur place, toujours devant le centre hospitalier de Bordeaux,
00:07:35 avec notre journaliste Augustin Donadio.
00:07:37 Augustin, il va être entendu de nouveau, Kenji Jirak,
00:07:42 en fonction de son état de santé, probablement dans quelques heures, tout à l'heure.
00:07:48 Effectivement, selon le parquet de Monde-Marsan, il sera entendu par les enquêteurs
00:07:52 dès lorsque son état de santé le lui permettra.
00:07:55 Ce que l'on sait, c'est que des proches de sa famille ont d'ores et déjà été entendus par les enquêteurs hier,
00:08:01 dont sa compagne, sa femme, qui était présente au moment du drame.
00:08:06 Les enquêteurs tentent de reconstituer le déroulement des événements
00:08:11 dans cette soirée, dans cette nuit du dimanche à lundi, où Kenji Jirak a été blessé grièvement.
00:08:17 Les enquêteurs travaillent à tapis d'œuvre.
00:08:19 Ils ont retrouvé une arme sur cette aire d'accueil des gens du voyage,
00:08:23 une arme dépourvue de chargeurs, sans munitions à l'intérieur de celle-ci,
00:08:28 et une arme qui était éloignée de la caravane de Kenji Jirak.
00:08:32 Plusieurs zones d'ombre restent tout de même sur cette affaire,
00:08:36 à commencer par l'accueil qui a été réservé aux gendarmes lorsqu'ils sont arrivés sur place,
00:08:41 une vingtaine d'individus, qui leur ont dit concrètement
00:08:44 "Il ne s'est rien passé, il n'y a rien de spécial, vous pouvez rebrousser chemin".
00:08:48 C'est à ce moment-là que les enquêteurs, les gendarmes sont entrés sur le camp
00:08:52 et ont pu découvrir la scène.
00:08:54 Il faut savoir que dans cette communauté des gens du voyage, c'est la loi du silence qui règne.
00:09:00 Nous avons pu, avec Florian Paume, rencontrer à la fois la famille de Kenji Jirak,
00:09:04 qui s'exprime très peu, même sur son état de santé,
00:09:07 et d'autres personnes de la communauté qui ne vivent pas spécialement
00:09:10 sur cette aire d'accueil des gens du voyage,
00:09:12 et qui nous ont relaté une soirée avec de l'alcool, des tensions sur ce camp,
00:09:17 sans nous en dire plus, et évidemment tout cela hors caméra.
00:09:21 Cette enquête pourrait prendre du temps,
00:09:23 puisque selon le parquet de Mont-de-Marsan, 80 caravanes se situaient sur cette aire,
00:09:28 et évidemment les enquêteurs veulent recueillir le plus de témoignages possibles
00:09:31 pour tenter de reconstituer les événements.
00:09:33 Merci beaucoup, Augustin Donadio en direct et en duplex depuis Bordeaux.
00:09:37 Maître, là nous sommes face à une affaire,
00:09:40 dès le début les versions sont contradictoires,
00:09:43 si je puis dire, avec les premiers éléments de l'enquête,
00:09:45 ou ce qu'auraient découvert les enquêteurs.
00:09:47 Voilà pourquoi c'est une enquête pour homicides volontaires.
00:09:51 Effectivement, comme vous le dites, la prévention,
00:09:53 elle démontre un petit peu le sentiment qu'ont les enquêteurs,
00:09:56 c'est-à-dire quand vous parlez d'homicide volontaire,
00:09:58 vous n'êtes déjà pas sur une logique d'homicide involontaire,
00:10:01 donc ce n'est pas du tout la même prévention qui est visée,
00:10:04 et effectivement ce qui va être compliqué pour les enquêteurs,
00:10:06 c'est d'arriver à démontrer ce qui s'est réellement passé,
00:10:08 c'est-à-dire de manifester la vérité judiciaire,
00:10:11 si derrière vous avez une tradition culturelle,
00:10:14 qui est celle des gens du voyage,
00:10:16 de garder le silence et de régler leurs problèmes entre eux.
00:10:18 Parce qu'effectivement, il y a la question du silence qui va être gardée,
00:10:21 mais il y a aussi la question de régler le problème
00:10:24 qui a pu se poser entre eux, qui va se poser demain,
00:10:26 et la question d'une justice privée qui va aussi se poser.
00:10:29 Donc effectivement, ce qui est compliqué pour les enquêteurs,
00:10:32 c'est ce double enjeu d'arriver à manifester rapidement la vérité
00:10:35 pour savoir ce qui s'est réellement passé,
00:10:36 savoir si le chanteur dit la vérité ou pas,
00:10:39 et deuxièmement d'éviter qu'il y ait une justice privée qui s'installe ensuite.
00:10:42 S'il protège quelqu'un, quelqu'une, on ne sait pas,
00:10:45 difficulté aussi, vous l'avez dit, dans cette communauté,
00:10:48 surtout que nous l'avons constatée sur place,
00:10:50 c'est-à-dire qu'il faut en tous les cas pouvoir auditionner,
00:10:53 ou en tous les cas écouter les principaux témoins
00:10:55 qui ont pris la route, pour en tout cas certains d'entre eux
00:10:58 qui ont quitté cette aire d'accueil de Biscarosse.
00:11:01 On y sera tout à l'heure s'il y a de nouvelles informations.
00:11:04 On a beaucoup de sujets sur lesquels on voudrait vous entendre.
00:11:07 Christian Estrosi souhaite rétablir un couvre-feu pour mineurs à Nice.
00:11:11 Robert Ménard annonce un couvre-feu également à 23h pour les mineurs de moins de 13 ans.
00:11:16 Le maire de Béziers qui a pris pour cela un arrêté
00:11:18 interdisant aux moins de 13 ans d'être sur la voie publique,
00:11:21 je donne les détails, après 23h, à moins, bien évidemment,
00:11:24 d'être accompagné par un parent.
00:11:27 Le maire de Béziers s'annonce notamment sur l'annonce de Gérald Darmanin
00:11:31 qui, vous le savez, a annoncé un couvre-feu à Pointe-à-Pitre.
00:11:34 Écoutons Robert Ménard et ses explications,
00:11:37 pourquoi, selon lui, une telle mesure pourrait,
00:11:40 non pas évidemment être un bouclier face à l'hyper-violence des plus jeunes,
00:11:44 mais en tout cas rassurer une partie des habitants.
00:11:47 C'est une mesure de bon sens. Je vous rappelle que je l'avais fait il y a 10 ans.
00:11:51 On avait été poursuivi, vous vous en souvenez peut-être,
00:11:54 par la Ligue des droits de l'homme,
00:11:56 comme si elle avait rien d'autre à foutre, la Ligue des droits de l'homme.
00:11:58 Est-ce que vous croyez qu'un minot qui a 9 ans, 10 ans ou 11 ans,
00:12:02 il arrête tout seul en pleine nuit dans la ville ?
00:12:04 Bien sûr que non. D'abord, quand ils sont en bande, ils sont souvent des dangers.
00:12:08 Et quand ils sont tout seuls, ils sont en danger.
00:12:11 C'est difficile de me dire, en Guadeloupe, le ministre a raison de le faire
00:12:14 et vous, vous n'avez pas raison de le faire.
00:12:16 Alors, bon sens, dit Robert Ménard.
00:12:19 Moi, j'ai eu plusieurs policiers qui me disent, oui, très bien,
00:12:21 mais enfin, c'est qui qui va faire ?
00:12:23 Qui va faire ? Pardon, ce n'est pas très joli ce que je dis.
00:12:25 Pas du tout d'ailleurs, on devrait faire un couvre-feu sur ces expressions.
00:12:28 Non, non, corrigez-moi quand c'est comme ça, ce n'est pas joli.
00:12:31 Les policiers se plaignent d'un travail supplémentaire
00:12:34 parce que ce sont eux qui vont conduire ces jeunes au commissariat,
00:12:38 appeler les parents parce que voilà ce qui se passe.
00:12:40 Une fois qu'un mineur n'est pas chez lui à ce moment-là,
00:12:43 vous devez appeler les parents et parfois les parents vous disent,
00:12:45 non, on ne viendra pas le chercher.
00:12:47 Ce n'est pas si facile.
00:12:49 Dans ces cas-là, il faut lancer des procédures de déchéance de l'autorité parentale
00:12:52 parce qu'excusez-moi, faire des enfants, c'est les éduquer.
00:12:56 Ça ne consiste pas simplement à faire des enfants.
00:12:58 Moi, j'ai eu des enfants, ils ne rentraient pas comme ils voulaient,
00:13:00 à l'heure où ils voulaient, à minuit, à 2h, 4h du matin.
00:13:02 Non, il y avait des règles et c'était carré.
00:13:04 Et c'était carré.
00:13:06 Parce que, on n'est pas…
00:13:08 Un terme utilisé par Édouard Philippe, Premier ministre,
00:13:13 ce n'est pas le bobinard, l'expression connue par les militaires.
00:13:17 Ce n'est pas chacun fait ce qu'il veut, comme il veut.
00:13:21 Un gamin de 11 ans, 12 ans, n'a rien à faire dehors.
00:13:23 Je peux vous dire une chose, je trouve que 23h, c'est très tard.
00:13:26 Oui, c'est tard.
00:13:27 Mais c'est ce que je voulais dire.
00:13:28 Je trouve déjà que 23h, c'est la fête.
00:13:29 Pour moins de 13 ans.
00:13:30 Oui, mais l'hiver, il fait nuit à 17h.
00:13:32 Alors, s'ils ont l'école, jusqu'à 19h, 20h,
00:13:35 mais pour moi, un gamin de 11 ans n'a rien à faire,
00:13:37 non accompagné dehors à 20h15 ou 20h30.
00:13:40 Pas du tout.
00:13:41 Alors, c'est sûr que dire ça, c'est surréaliste,
00:13:44 mais comme le dit Robert Ménard,
00:13:45 les indignations sont à géométrie variable,
00:13:47 ce qui est valable à pointe à pique n'est pas valable à baiser et réciproquement.
00:13:50 Alors maintenant, il va falloir faire une carte de France,
00:13:52 et des tom-toms bien évidemment.
00:13:54 Où peut-on faire un couvre-feu pour les mineurs et où ne peut-on pas ?
00:13:57 Vous ne croyez pas si bien dire,
00:13:58 parce que Arthur de Vatrigan, quand on interroge les Français,
00:14:00 67% des interviewés veulent un couvre-feu généralisé pour les moins de 17 ans.
00:14:07 Non, mais merci, non ?
00:14:09 Non, là, la question qui se pose,
00:14:11 c'est à partir de quand ça devient un peu liberticide, quand même.
00:14:13 C'est liberticide, le problème, c'est que vous allez faire une loi.
00:14:16 Donc ça sera une loi ou un décret.
00:14:18 Donc imaginons, vous trouvez un gamin qui a 12 ans et demi,
00:14:21 dans la rue à 23h, il est en situation illégale.
00:14:24 Mais quand il tabasse une grand-mère pour lui dépouiller,
00:14:27 il est en situation illégale.
00:14:28 Quand il va insulter un policier, il est en situation illégale.
00:14:31 Quand il va voler dans un magasin, il est en situation illégale.
00:14:33 Donc là, en fait, vous allez rajouter une règle,
00:14:35 que déjà les règles précédentes ne respectent pas,
00:14:37 qui sont des règles encore plus importantes.
00:14:39 Donc à quoi ça sert ?
00:14:41 Donc quoi, c'est un constat d'échec ?
00:14:43 Vous allez créer des règles,
00:14:45 où ça va être encore une fois les gens bien élevés qui obéissent
00:14:47 et qui sont responsables, qui vont la voir.
00:14:49 Alors, encore une fois, 13 ans dans la rue à 23h,
00:14:51 il faut vraiment qu'il y ait une circonstance très particulière
00:14:54 pour qu'un gamin ne soit tout seul.
00:14:55 Normalement, ça n'existe pas.
00:14:57 Mais vu comment ça part, là on dit jusqu'à 17 ans,
00:14:59 pardon, ma fille qui a 17 ans a le droit d'aller au cinéma
00:15:01 et elle rentre à 23h15, par exemple.
00:15:03 Et je n'ai pas envie, parce qu'il y a Matteo et Kevin
00:15:05 qui foutent le bazar quelque part,
00:15:07 que ma fille soit privée de cinéma.
00:15:09 Voilà, tout simplement.
00:15:10 C'est très bien, encore une fois, qu'on l'a vu pendant le confinement.
00:15:13 Tout le monde le respectait.
00:15:15 Dans Seine-Saint-Denis, il y a des gens qui ne le respectaient pas très bien.
00:15:17 Mais ce n'était pas grave, ils étaient le roi eux.
00:15:19 C'est toujours la même chose.
00:15:20 Je vais vous dire qu'on n'est pas vraiment qu'en Seine-Saint-Denis, pardonnez-moi.
00:15:23 Les exemples dans certains milieux, certains quartiers étaient légions.
00:15:27 Philippe parlait d'enlever la...
00:15:29 Je ne sais plus le terme que vous avez...
00:15:31 L'autorité parentale.
00:15:33 Si on ne s'occupe pas de ces goés, mais vous avez déjà...
00:15:35 On a le droit de faire une déchance d'autorité parentale.
00:15:37 Dans le Code pénal, article 217-17,
00:15:39 vous pouvez condamner les parents qui se soustraient
00:15:41 à leur obligation légale.
00:15:43 Ça n'a jamais été appliqué.
00:15:45 J'adore "article", "sous-tiré", etc.
00:15:47 Mais ça, ça existe.
00:15:49 La question, c'est donc, quand on dit "couvre-feu généralisé",
00:15:51 on fait assaut d'autoritarisme et constat d'échec.
00:15:54 Je suis d'accord avec vous.
00:15:56 Ça ne sert à rien, les lois existent.
00:15:58 Ce que dit Arthur est très important.
00:16:00 On va faire peser une contrainte qui n'est pas un peu liberticide,
00:16:04 qui est liberticide sur tout le monde,
00:16:07 par incapacité de faire le travail avec les gens...
00:16:12 - De l'État.
00:16:14 - Le travail de l'État, c'est ça.
00:16:16 On emmerde tout le monde pour quelques perturbateurs
00:16:20 et quelques parents irresponsables.
00:16:22 Parce qu'un gamin de moins de 13 ans dehors,
00:16:25 c'est tout de suite une enquête sociale administrative
00:16:29 sur les parents, voire plus,
00:16:32 et l'enfant en question commet des actes illégaux.
00:16:37 Tout de suite.
00:16:39 C'est cet angle mort.
00:16:41 J'ai l'impression que depuis que je couvre la politique,
00:16:44 j'entends parler de responsabiliser les parents,
00:16:47 de sanctionner les parents.
00:16:49 Ça a été fait un tout petit peu sous Nicolas Sarkozy.
00:16:53 François Hollande a tout de suite supprimé cette mesure
00:16:56 en expliquant que ça ne marche pas.
00:16:59 Manque de peau, on n'en sait rien,
00:17:01 les règles étaient appliquées,
00:17:03 les juges étaient en réticence à l'appliquer.
00:17:05 - Comme les peines planchées.
00:17:07 - Exactement.
00:17:09 - On ne sait pas.
00:17:11 - La fermeté, ça ne marche pas.
00:17:13 - On n'a pas essayé.
00:17:15 - L'avis de Maxime Thibault,
00:17:17 juste après les titres de Mickaël.
00:17:19 - Gabriel Attal souhaite simplifier
00:17:21 les démarches administratives.
00:17:23 Le Premier ministre s'est exprimé depuis Sceau
00:17:25 et a détaillé sa feuille de route pour une, je cite,
00:17:28 "déburocratisation de la France".
00:17:30 Une première nuit de couvre-feu
00:17:32 pour les mineurs et à pointe à pitre.
00:17:34 Elle s'est déroulée dans le calme.
00:17:36 Depuis hier soir, les moins de 18 ans
00:17:38 n'ont pas le droit de sortir entre 20h et 5h du matin
00:17:41 sous peine d'une amende de 750 euros.
00:17:43 L'autoroute A13 va rester fermée
00:17:45 jusqu'à mardi prochain entre Paris et Vaucrosson.
00:17:48 La préfecture doit faire un nouveau point vendredi.
00:17:51 Cette parcelle est fermée dans les deux sens
00:17:53 depuis la semaine dernière,
00:17:55 après la découverte de fissures sur la chaussée.
00:17:57 - Vous en parliez, Mickaël,
00:17:59 c'était l'objet de notre débat.
00:18:01 Couvre-feu, solution, panacée.
00:18:03 Regardez les explications de Clotilde Payet.
00:18:05 Et ce sondage, où vraiment une grande majorité des Français
00:18:08 est vraiment pour un tour de vis.
00:18:10 Mineurs, il faut vraiment s'entendre sur l'âge.
00:18:12 Parce que pour Bézier, c'est moins de 13 ans.
00:18:14 Moins de 17 ans, on passe à autre chose.
00:18:16 Regardez.
00:18:18 - C'est une mesure de fermeté
00:18:20 qu'a pris le maire de Bézier
00:18:22 pour lutter contre la délinquance.
00:18:24 Un couvre-feu mis en place hier soir
00:18:26 et ce jusqu'au 30 septembre prochain.
00:18:28 Les quartiers prioritaires sont concernés.
00:18:30 Le centre-ville, le quartier Ladewez
00:18:32 ou encore l'Iranguet.
00:18:34 Un couvre-feu qui interdit à tout mineur
00:18:36 âgé de moins de 13 ans et non accompagné par un adulte
00:18:38 de se trouver dehors entre 23h et 6h du matin.
00:18:40 En 2014, Robert Ménard avait déjà pris une telle mesure
00:18:42 qu'il avait dû retirer
00:18:44 à la suite d'une décision du Conseil d'Etat.
00:18:46 Au motif que la ville de Bézier
00:18:48 n'avait pas apporté d'éléments précis et circonstanciés
00:18:50 de nature à étayer l'existence de risques particuliers
00:18:52 relatifs aux mineurs de moins de 13 ans.
00:18:54 Aujourd'hui,
00:18:56 Robert Ménard appuie sur la nécessité de cette mesure
00:18:58 pour assurer la sécurité de sa ville
00:19:00 fortement touchée par la délinquance.
00:19:02 - C'est-à-dire qu'en attendant
00:19:04 qu'Emmanuel Macron lance
00:19:06 formellement le Grenelle
00:19:08 sur l'hyperviolence des jeunes,
00:19:10 certains maires agissent.
00:19:12 Et quelle que soit l'étiquette,
00:19:14 Christian Estrosi, Robert Ménard, etc.
00:19:16 C'est important de le dire.
00:19:18 - Alors il faut effectivement,
00:19:20 c'est une mesure de police,
00:19:22 démontrer un trouble existant à l'ordre public
00:19:24 dans sa commune.
00:19:26 Toute mesure de police est contrôlée dans sa nécessité,
00:19:28 dans sa proportionnalité.
00:19:30 Et ce pourquoi M. Ménard avait été,
00:19:32 à l'époque, du moins sa décision, censuré
00:19:34 par le Conseil d'Etat.
00:19:36 Moi, je m'interroge sincèrement
00:19:38 sur l'opportunité d'un couvre-feu généralisé.
00:19:40 Si on parle d'un couvre-feu généralisé.
00:19:42 Globalement, quand vous êtes gendarme,
00:19:44 que vous vous promenez en zone rurale,
00:19:46 que vous voyez un gamin de 10, 11 ans, tout seul le soir,
00:19:48 vous faites quoi ? Vous arrêtez ? Vous lui demandez ce qu'il se passe.
00:19:50 Et si vous voyez qu'il est tout seul,
00:19:52 vous le raccompagnez chez ses parents.
00:19:54 C'est ce qui se fait depuis Matuzalem,
00:19:56 lorsqu'un gendarme croise un mineur.
00:19:58 Mais ce qui se passe réellement,
00:20:00 ils sont en grappe quelque part.
00:20:02 C'est ça, c'est les vrais troubles.
00:20:04 Les troubles dans les zones rurales,
00:20:06 dans la mairie, ou sur le stade, au city,
00:20:08 où les gamins font un peu les pitres le soir,
00:20:10 surtout l'été. Les gendarmes, pareil,
00:20:12 ils passent, ils s'arrêtent, ils parlent avec les jeunes,
00:20:14 ils leur disent "vous pouvez rester, mais là il est un peu tard,
00:20:16 il est temps de rentrer, on va appeler vos parents".
00:20:18 Et je peux vous dire que ça déguerpit rapidement
00:20:20 la surveillance de leurs parents. Mais la vraie difficulté,
00:20:22 c'est les gamins dans les zones un peu plus criminologènes,
00:20:25 où vous avez du trafic de stupéfiants,
00:20:27 et qui servent pour faire le chouffe,
00:20:29 qui servent pour être des vecteurs de trouble à leur public,
00:20:31 parce que les parents n'ont plus la main dessus.
00:20:33 Et comme le disait très justement Philippe tout à l'heure,
00:20:35 ce qu'il faudrait, c'est vraiment une intervention sur ces gamins-là,
00:20:37 pour qu'on puisse rétablir, en fait,
00:20:39 tout simplement, l'autorité parentale
00:20:41 qui n'a jamais existé, ou même qui n'existe plus.
00:20:43 Mais ça c'est un problème qui est un peu plus global
00:20:45 qu'un couvre-feu le soir.
00:20:47 - Mais le mot "autorité parentale",
00:20:49 nous avons diffusé la prise de parole
00:20:51 de Gabriel Attal, qui était dans cet internat à Nice.
00:20:54 Vous avez vu la teneur des échanges à un moment ?
00:20:57 C'est-à-dire qu'il demande,
00:20:59 il y avait certains jeunes autour de lui,
00:21:01 contraints et forcés d'être là,
00:21:03 qui ne comprennent rien,
00:21:05 qu'ils soient là, et on leur parle
00:21:07 comme si on devait s'excuser,
00:21:09 parce qu'on les a amenés ici.
00:21:11 Donc l'autorité, c'est un grand mot,
00:21:13 c'est joli, l'autorité,
00:21:15 c'est comme le Grenelle,
00:21:17 c'est comme "il n'y a pas de vagues",
00:21:19 c'est comme tout ça, mais concrètement...
00:21:21 C'est vrai, je trouve que hier,
00:21:23 l'échange m'a beaucoup interpellée, moi.
00:21:25 Je ne sais pas si c'était votre cas.
00:21:27 - Je n'ai pas pu le voir.
00:21:29 - Je vous le résume, à grands traits.
00:21:31 Ils n'avaient rien à faire de ce qui se passait autour d'eux.
00:21:34 - Mais ça correspond tout à fait
00:21:36 à ce que dit l'hôpital psychiatre Maurice Berger,
00:21:39 c'est-à-dire que ce n'est pas une perte d'autorité,
00:21:42 une disparition de l'autorité,
00:21:44 ce sont des enfants qui ont été élevés
00:21:46 sans aucune autorité,
00:21:48 sans aucun repère,
00:21:50 sans aucun cadre.
00:21:52 Alors, ces cas-là,
00:21:54 où on dit qu'ils sont désespérés,
00:21:56 et dans ce cas-là,
00:21:58 on attend qu'ils fassent une grosse bêtise,
00:22:00 voire pire, et on les enferme le plus longtemps possible,
00:22:03 ou alors, on essaie,
00:22:05 par des mesures qui, évidemment,
00:22:07 ne sont pas parfaites
00:22:09 et ne résoudront pas le problème
00:22:11 en acclade comme on doit,
00:22:13 de...
00:22:15 de construire quelque chose
00:22:17 qui s'apparente à un cadre.
00:22:19 - Les maires...
00:22:21 - Et la solution des internats
00:22:23 n'est pas mauvaise, je trouve.
00:22:25 - Internats, couvre-feu,
00:22:27 quoi d'autre ? On va continuer à en parler ?
00:22:29 - Ce n'est pas comparable, les internats.
00:22:31 - Non, ce n'est pas la même chose, bien sûr.
00:22:33 On va marquer une pause.
00:22:35 On va aller dans une autre ambiance,
00:22:37 quoique, à Sciences Po Paris,
00:22:39 ou d'ailleurs dans d'autres universités.
00:22:41 Très intéressant, quand même, comment
00:22:43 on a vu que Mélenchon a été accueilli.
00:22:45 Ce qu'il a dit, parce qu'il a salué
00:22:47 l'insoumission
00:22:49 des étudiants de Sciences Po Paris.
00:22:51 Alors, je ne savais pas que c'était des insoumis,
00:22:53 à leur manière, peut-être. Ça nous a peut-être échappé.
00:22:55 On va revenir sur ce qui a été dit, surtout,
00:22:57 et puis, vous écouterez quelques...
00:22:59 Comment dire ?
00:23:01 On lira la réaction, par exemple, de Mme Bergeau-Blacler.
00:23:03 Eux, ce sont les vrais insoumis, peut-être.
00:23:05 - Il est interdit de Sciences Po.
00:23:07 - Florence Bergeau-Blacler, Alain Fickel-Froel,
00:23:09 sont interdits de s'y tait à Sciences Po Paris.
00:23:11 (Générique)
00:23:13 - Midi News, la suite.
00:23:15 On a retrouvé la séquence.
00:23:17 Vous ne l'avez pas vue.
00:23:19 - Ça va peut-être être plus clair.
00:23:21 - Vous trouvez que je n'ai pas été suffisamment claire ?
00:23:23 - Vous, complètement, mais...
00:23:25 - Mais bien sûr.
00:23:27 - Vous verrez cette séquence.
00:23:29 Si vous ne l'avez pas vue, on l'a diffusée en partie hier.
00:23:31 Je trouve que quand on parle d'autorité
00:23:33 et qu'on ne recadre pas des jeunes, des enfants,
00:23:35 vous allez voir qu'il vous manque de respect.
00:23:37 Vous allez voir tout cela.
00:23:39 - Un homme qui a menacé de mort,
00:23:41 l'ancien proviseur du lycée Maurice Ravel,
00:23:43 comparaît aujourd'hui.
00:23:45 Il avait publié un message après l'altercation
00:23:47 entre le chef d'établissement et une élève
00:23:49 qui refusait d'enlever son voile.
00:23:51 Agé de 26 ans, il se présente comme un militant
00:23:53 pro-palestinien.
00:23:55 La protection des données personnelles
00:23:57 au coeur des préoccupations de la CNIL,
00:23:59 la Commission nationale informatique et liberté
00:24:01 enregistrait un record de plaintes en 2023.
00:24:03 L'année 2024 devrait être également très dense
00:24:05 avec une menace importante autour des Jeux olympiques.
00:24:07 Près de 250 habitats illégaux détruits,
00:24:09 4000 contrôles effectués et près de 100 personnes interpellées.
00:24:11 C'est le premier bilan de l'opération Place Nette
00:24:13 lancée mardi à Mayotte et qui doit durer
00:24:15 jusqu'à la fin du mois de juin.
00:24:17 - Merci, Michael.
00:24:19 A tout à l'heure, le Premier ministre
00:24:21 à Nice hier pour la question des internats
00:24:23 avec une sorte de volontariat guidé
00:24:25 et qui s'exprimait, vous allez le voir,
00:24:27 avec des jeunes gens autour de lui.
00:24:29 Alors, des jeunes gens qui n'ont pas
00:24:31 de volontariat, qui n'ont pas de volontariat
00:24:33 pour les jeunes, qui n'ont pas de volontariat
00:24:35 autour de lui. Alors, des jeunes gens qui ont
00:24:37 des difficultés, qui ont un parcours scolaire
00:24:39 atypique, voire chaotique,
00:24:41 qui n'ont pas encore basculé,
00:24:43 on espère qu'ils ne le basculeront pas
00:24:45 évidemment dans la violence, donc un entre-deux
00:24:47 et écoutez la discussion entre eux.
00:24:49 - Est-ce que vous êtes contents
00:24:51 d'être là d'abord ?
00:24:53 - Non. - Non ? Ben c'est rassurant.
00:24:55 Parce que si vous étiez trop contents
00:24:57 d'être là, on se dirait que c'est peut-être pas
00:24:59 utile pour vous.
00:25:01 Non ? Donc pas contents d'être là,
00:25:03 mais là quand même, parce que c'est vos parents
00:25:05 qui vous ont dit "il faut y aller". C'est ça ?
00:25:07 Qui veut témoigner ? Vas-y.
00:25:09 - J'ai dit que ma mère m'a forcé, c'est tout.
00:25:11 - T'as forcé, d'accord.
00:25:13 Et qu'est-ce qu'elle a donné comme argument pour t'expliquer ?
00:25:16 - Elle m'a dit que j'allais partir en vacances.
00:25:18 - D'accord.
00:25:20 - Elle m'a dit qu'il y avait des activités
00:25:22 et tout ça, mais y'a rien.
00:25:24 - Et pourquoi tu voulais pas ?
00:25:26 Pourquoi tu voulais pas, toi ? - Parce que je voulais rester avec mes collègues,
00:25:28 je sais pas, dehors, et tout.
00:25:30 - Alors, tout le monde est mort de rire.
00:25:32 - Oui.
00:25:34 - Le ministre à côté, le garde... Vraiment, je trouve ça...
00:25:36 C'est... C'est dommage.
00:25:38 Parce qu'il aurait pu, puisqu'il fait beaucoup de communication,
00:25:41 peut-être profiter, si je puis dire, de cette séquence,
00:25:43 pour affirmer vraiment son autorité,
00:25:45 expliquer ce que c'est l'autorité.
00:25:47 - Le temps n'est pas le bon. - Non.
00:25:49 - Alors, effectivement, maintenant que j'ai vu la séquence,
00:25:51 on s'adresse à des gamins,
00:25:53 envoyés là pendant les vacances scolaires.
00:25:55 C'est une première
00:25:57 que Gabriel Attal avait annoncée.
00:26:00 C'est pas... C'est pas l'internat toute l'année.
00:26:02 C'est spécifiquement... - 15 jours.
00:26:04 - Pendant les vacances scolaires,
00:26:06 donc à la place des vacances scolaires.
00:26:08 Il me semble que la première efficacité
00:26:10 d'une sanction,
00:26:12 c'est d'être lisible.
00:26:14 Ce gamin est en train de nous dire
00:26:16 que sa mère lui racontait des histoires
00:26:18 pour le convaincre de partir.
00:26:20 Alors, je ne juge pas la mère.
00:26:22 Peut-être qu'elle n'avait pas d'autres moyens
00:26:24 de... de le mettre là-bas.
00:26:26 Mais ça partait mal.
00:26:28 L'autorité n'a pas à se dissimuler,
00:26:30 à se travestir
00:26:32 et à prendre des alibis.
00:26:34 Tu t'es mal conduit,
00:26:36 tu vas être puni.
00:26:38 On ne t'envoie pas en vacances.
00:26:40 - Mais alors ça, alors je n'étais pas dans le foyer,
00:26:42 mais alors là, nous sommes dans le cadre
00:26:44 de quelque chose qui est filmé.
00:26:46 - Oui, mais on continue dans la même ambiance.
00:26:48 - Je suis d'accord. Mais même pire,
00:26:50 parce que par le gouvernement quand même
00:26:52 et par un représentant de ce qui reste de l'autorité.
00:26:54 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:26:56 - Et que déjà,
00:26:58 on nous dit "retour de l'autorité",
00:27:00 Gabriel Attal parle avec les jeunes
00:27:02 et tout le monde se marre.
00:27:04 Y compris les jeunes.
00:27:06 Excusez-moi, ce n'est pas l'école des fans.
00:27:08 Ce n'est pas un endroit pour rigoler.
00:27:10 - C'est pas ce qui me choque, c'est les ministres qui se marrent.
00:27:12 - Mais les ministres qui se marrent aussi.
00:27:14 - De l'or à Éric Ciotti, Dodo,
00:27:16 qui rigolent aussi.
00:27:18 - Oui, mais peu importe.
00:27:20 - La scène en elle-même,
00:27:22 alors que les gens demandent un retour de l'autorité,
00:27:24 elle est surréaliste.
00:27:26 Moi, je ne pensais pas qu'on pouvait être autant déconnectés
00:27:28 de la réalité du pays,
00:27:30 de la réalité du terrain.
00:27:32 Et cette scène,
00:27:34 elle montre à quel point ils sont déconnectés
00:27:36 et à un niveau de déconnexion.
00:27:38 Mais ils sont
00:27:40 quelque part entre la planète Saturne
00:27:42 et la planète Uranus.
00:27:44 - Je ne veux pas faire de séquence nostalgie,
00:27:46 mais imaginez un ancien Premier ministre
00:27:48 il y a quelques décennies.
00:27:50 Imaginez dans cette même séquence,
00:27:52 vous croyez qu'il se serait laissé...
00:27:54 - Raymond Barre.
00:27:56 - Raymond Barre ?
00:27:58 - Je ne vois pas l'intérêt de filmer.
00:28:00 - Pour nous de commenter ?
00:28:02 - Non, mais on peut faire un compte-rendu.
00:28:04 Mais mettre en scène
00:28:06 les enfants ou les ados,
00:28:08 alors qu'on explique en parallèle que le problème c'est l'image,
00:28:10 on sait que c'est une génération qui est complètement
00:28:12 grinfée au narcissisme, ça n'aide pas non plus.
00:28:14 On sait que quand il y a une caméra,
00:28:16 on fait semblant et on joue un jeu, donc ça n'aide pas.
00:28:18 Vous avez des ministres qui sont assis au même niveau que les enfants,
00:28:20 donc déjà au niveau du symbole ça ne va pas,
00:28:22 ils le tutoient, on ne sait pas pourquoi.
00:28:24 Ce qu'ils ont oublié, c'est que l'autorité
00:28:26 c'est la légitimité, c'est tout.
00:28:28 Et la légitimité, ça fait juste depuis 1989
00:28:30 qu'on la sulfate
00:28:32 tous les ans, toutes les décennies.
00:28:34 - Légitimité du politique, du maître,
00:28:36 de l'enseignant, du policier, du pompier, exactement.
00:28:38 - C'est la légitimité de la force,
00:28:40 c'est la légitimité du statut, c'est la légitimité de plein de choses,
00:28:42 mais là il n'y a aucune légitimité.
00:28:44 - Moi il y a quelque chose qui me dérange
00:28:46 parce que ça montre
00:28:48 l'ensemble de la verticalité qui a disparu
00:28:50 et l'horizontalité qui s'est imposée
00:28:52 comme une solution malgré l'envie
00:28:54 de réinstaurer de l'autorité, ce qui est paradoxal
00:28:56 parce que la communication est contraire à la volonté
00:28:58 du fond. Le fond c'est de réinstaurer
00:29:00 de l'autorité par ces jours
00:29:02 de sensibilisation,
00:29:04 alors qu'en réalité la communication
00:29:06 est purement verticale avec des gamins qui rigolent
00:29:08 avec eux. Moi j'ai souvenir, quand j'étais gosse
00:29:10 on avait eu un député qui était venu dans notre classe,
00:29:12 on avait tous le trouillomètre à zéro
00:29:14 et je peux vous dire que la veille nos parents nous avaient dit
00:29:16 si ça se passe mal, ça va mal se passer
00:29:18 après l'école et on ne se serait pas permis
00:29:20 d'être insolent comme l'ont été
00:29:22 ses enfants avec le Premier ministre.
00:29:24 Ce qui démontre en plus que ces enfants n'ont même pas
00:29:26 notion de ce qu'est un Premier ministre,
00:29:28 de ce qu'il incarne et de ce qu'il représente
00:29:30 dans la société qui est la nôtre.
00:29:32 C'est un petit peu choquant et je trouve que
00:29:34 Gabriel Attal aurait pu
00:29:36 incarner l'autorité tout simplement
00:29:38 en leur demandant de se lever ou en étant
00:29:40 derrière un pupitre et en
00:29:42 leur donnant la parole avec le respect
00:29:44 en les vouvoyant tout simplement.
00:29:46 Et ça je pense que c'est un vrai raté et
00:29:48 paradoxalement, je ne pense pas
00:29:50 que ça vienne de Gabriel Attal, je pense que ça vient
00:29:52 davantage de ses conseils qui l'ont
00:29:54 emmené là-dessus parce que je me souviens que
00:29:56 Monsieur Attal, lorsqu'il était ministre de l'éducation nationale
00:29:58 avait des positions politiques
00:30:00 et d'internation de l'autorité qui étaient bien
00:30:02 meilleures en termes de communication que ce qu'il a montré hier.
00:30:04 Pour être objectif, parce qu'il ne s'agit pas de
00:30:06 caricaturer un déplaçant,
00:30:08 mais je ne sais pas si
00:30:10 ces quelques paroles vont venir contrebalancer
00:30:12 ce qu'on a dit quand un
00:30:14 gamin lui dit "Macron" et lui dit "non"
00:30:16 il dit "Monsieur Macron", heureusement d'ailleurs
00:30:18 et quand il dit "je ne connais pas la
00:30:20 Marseillaise" tu vas la prendre.
00:30:22 Tu casses, tu répares,
00:30:24 tu salis, tu nettoies, etc.
00:30:26 - Tu connais pas la Marseillaise, tu la prends.
00:30:28 - On peut déterminer "ad vitam aeternam".
00:30:30 - Même la façon dont les
00:30:32 gamins sont assis avachis sur leur
00:30:34 chaise.
00:30:36 - Parfois, dans
00:30:38 l'hémicycle, ça arrive aux parlementaires
00:30:40 et c'est un mauvais exemple.
00:30:42 Bon, alors, ils étaient, je ne sais pas si
00:30:44 avachis, mais en tous les cas, ils ont applaudi.
00:30:46 Jean-Luc Mélenchon, accueilli véritablement
00:30:48 comme une star, et qui donnait une conférence
00:30:50 à Sciences Po après l'annulation de celle
00:30:52 de l'île et surtout, j'insiste, après ces propos
00:30:54 qui ont établi une sorte
00:30:56 de parallèle entre le responsable de l'université
00:30:58 de l'île et Eichmann,
00:31:00 l'artisan de la solution finale. Alors, je me suis dit
00:31:02 qu'il va profiter, si je peux dire, d'une
00:31:04 tribune comme celle-là pour s'excuser. Non.
00:31:06 Il n'a pas réitéré sa comparaison
00:31:08 mais vous allez
00:31:10 voir cette séquence. Il a, comment dire,
00:31:12 fait l'éloge de l'insoumission
00:31:14 et je vous pose la question de quoi les étudiants
00:31:16 de Sciences Po sont-ils le symbole ? De quelle insoumission ?
00:31:18 Regardez.
00:31:20 (Applaudissements)
00:31:28 (Cris de la foule)
00:31:54 Le temple du politiquement correct qui s'imagine
00:31:56 sembler révolutionnaire. Ça vous inscris
00:31:58 à quoi, Maxime Thébault ? Vous avez connu
00:32:00 les bancs de Sciences Po ? Non, je n'ai pas
00:32:02 connu les bancs de Sciences Po mais
00:32:04 à mon époque, Sciences Po, c'était une magnifique école.
00:32:06 A votre époque, c'est celle-là.
00:32:08 Vous avez quasiment l'âge... Non mais il y a
00:32:10 une quinzaine d'années, lorsque
00:32:12 les étudiants allaient à Sciences Po, c'était une école prestigieuse
00:32:14 qui menait vers les grands concours et en fait,
00:32:16 c'était celle... Oh, c'était déjà quand même...
00:32:18 En tout cas, moi, c'est l'image que j'en avais de petit provincial.
00:32:20 Oui, oui, oui. La dérive remonte à l'époque
00:32:22 d'équoie, c'est-à-dire
00:32:24 1996. C'est ça.
00:32:26 Oui, après, moi, de ce que je voyais
00:32:28 de mon prisme d'étudiante bourgogne,
00:32:30 Sciences Po, c'était l'école prestigieuse
00:32:32 qui permettait d'intégrer les nards. Voilà, c'était ça
00:32:34 que je voyais. Mais effectivement, ce que
00:32:36 je constate aujourd'hui, c'est qu'on est très loin, tout
00:32:38 simplement, de cette logique
00:32:40 de défendre les valeurs républicaines, de cette
00:32:42 réflexion universitaire. Parce que l'université, c'est quoi ?
00:32:44 Et Sciences Po, c'est quand même l'incarnation, normalement,
00:32:46 du plus beau de l'université,
00:32:48 de ce que défend Sciences Po. C'est la nuance,
00:32:50 c'est la réflexion permanente, c'est la recherche
00:32:52 intellectuelle. Bon, là, on en est quand même
00:32:54 particulièrement très éloigné. - Ne récanez pas
00:32:56 comme le garde des seaux dans le fond. - C'est le mot nuance
00:32:58 qui... - Non, mais on en est particulièrement
00:33:00 très éloigné. En fait, on voit quoi ? C'est que Sciences
00:33:02 Po, effectivement, depuis... Moi, je l'ai vu
00:33:04 comme marquant depuis une dizaine d'années,
00:33:06 s'est complètement soumis à la
00:33:08 logique woko-islamiste.
00:33:10 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'objectif,
00:33:12 c'est de défendre des minorités, en dehors
00:33:14 de toute nuance, et qu'on est sur la logique
00:33:16 wokiste qui a gangréné les universités américaines,
00:33:18 où vous avez le mâle blanc
00:33:20 dominateur, le juif dominateur,
00:33:22 parce que c'est ça aussi leur logique. C'est pour ça
00:33:24 qu'ils sont à fond derrière la Palestine, en dehors de tout
00:33:26 raisonnement, et vous retrouvez des gamins
00:33:28 LGBTQI+ qui viennent défendre
00:33:30 les gens du Hamas et de l'islamisme
00:33:32 radical, ils ne dureraient pas deux secondes s'ils étaient
00:33:34 envoyés dans ce pays, ils seraient lapidés en place publique.
00:33:36 Donc, c'est complètement con, il faut quand même le dire tel que c'est.
00:33:38 Et donc, ce qui est assez choquant,
00:33:40 c'est que quelqu'un qui a la brillance
00:33:42 intellectuelle de M. Mélenchon, parce que c'est quand même la réalité,
00:33:44 M. Mélenchon est un homme brillant,
00:33:46 qui aille se pervertir, vous savez,
00:33:48 vous le faites depuis des années, auprès
00:33:50 de jeunes qui sont sur des logiques
00:33:52 qui sont complètement contraires.
00:33:54 - Alors, brillance intellectuelle, mais pardonnez-moi,
00:33:56 mais vous avez raison, vous pensez obscénité et indécence
00:33:58 sur la comparaison, moi je pensais vraiment qu'il allait revenir
00:34:00 un peu là-dessus, parce qu'à gauche, ça provoque...
00:34:02 - C'est que M. Mélenchon, il sait
00:34:04 très bien les limites de la légalité
00:34:06 et il en joue en permanence. Et c'est ça
00:34:08 qui est dramatique. Et c'est pour ça que d'un point de vue politique,
00:34:10 je pense qu'il faut le combattre avec la plus grande
00:34:12 défermeté que tous les républicains doivent le combattre.
00:34:14 Parce qu'il devient un vecteur, en fait,
00:34:16 de radicalisation dans notre pays, en étant
00:34:18 à la bonne limite et en sachant pertinemment
00:34:20 que son discours derrière entraîne de nombreux
00:34:22 jeunes qui sont aujourd'hui poursuivis pour
00:34:24 apologie du terrorisme ou autre, parce qu'eux ne connaissent pas
00:34:26 les limites de la légalité. - Écoutons-le
00:34:28 et vous réagissez juste après.
00:34:30 - Que mes premiers mots soient
00:34:32 pour la direction de cet établissement
00:34:34 qui a permis
00:34:36 que se tienne notre rencontre.
00:34:38 Au contraire,
00:34:40 d'autres qui, cédant aux pressions
00:34:42 que par ailleurs ils dénonçaient,
00:34:44 se sont mis à genoux
00:34:46 devant la menace
00:34:48 que paraît-il
00:34:50 présenter ma présence et celle de
00:34:52 Rima Hassan.
00:34:54 - Pas un mot, hein, sur...
00:34:56 - À propos de la direction sur ce mot,
00:34:58 depuis quand est-ce que c'est
00:35:00 légal de
00:35:02 payer un meeting, puisque
00:35:04 ça revient à ça ? Jean-Luc Mélenchon
00:35:06 tient un meeting, il n'est pas candidat
00:35:08 lui-même aux européennes,
00:35:10 Rima Hassan est septième sur la liste
00:35:12 insoumise, et on est en période électorale,
00:35:14 on en sait quelque chose
00:35:16 dans les médias. Alors depuis quand ?
00:35:18 Est-ce que c'est avec l'argent public,
00:35:20 puisque Sciences Po
00:35:22 n'est pas privé,
00:35:24 qu'on finance des meetings,
00:35:26 une salle, gratuite,
00:35:28 un public, des lecteurs,
00:35:30 ce ne sont pas des mineurs,
00:35:32 c'est une attraction... - Ah, c'est ce qui vous dérange.
00:35:34 Moi je préfère que tout le monde puisse y aller.
00:35:36 - C'est d'abord là... - Tout le monde, maintenant.
00:35:38 - Pardon, pardon, pardon,
00:35:40 pas en période électorale.
00:35:42 - Pas en période électorale.
00:35:44 - Ah d'accord. - Pas en période électorale.
00:35:46 - D'un point de vue légal,
00:35:48 il faudrait une délibération de Sciences Po
00:35:50 qui prévoit que la salle est accessible
00:35:52 à l'ensemble des candidats. Donc il faudrait que
00:35:54 M. Bardella, demain, puisse aller faire...
00:35:56 - Je crois que Sébastien Chenu a pu y aller,
00:35:58 me semble-t-il, je vais vérifier. - Il a pu y aller une fois,
00:36:00 ce n'était pas en période électorale,
00:36:02 si je ne m'abuse, là, j'insiste,
00:36:04 pardon, je suis un peu règlement,
00:36:06 mais ça me paraît quand même...
00:36:08 - Je peux vous assurer que le règlement pour les médias,
00:36:10 il est tellement strict qu'on peut quand même
00:36:12 s'interroger sur d'autres enceintes.
00:36:14 - Non, c'est très intéressant,
00:36:16 c'est notre ami qui disait
00:36:18 que c'était l'antichambre de l'ENA.
00:36:20 Ce que j'espère dans tous ces jeunes insoumis
00:36:22 qui disent "l'insoumission, maintenant,
00:36:24 c'est Sciences Po",
00:36:26 c'est que quand, dans quelques années,
00:36:28 ils seront diplômés et qu'on leur proposera
00:36:30 une imposte dans une boîte du CAC 40
00:36:32 avec Golden Helo, Golden Parachute,
00:36:34 Retraite, Chapeau, Bonus et Stock Option,
00:36:36 au nom de leur insoumission
00:36:38 quand ils étaient jeunes,
00:36:40 ils refusent ces postes qui seraient payés
00:36:42 par le capitalisme le plus odieux
00:36:44 et le plus ultra-libéral.
00:36:46 Non mais ce serait bien qu'ils fassent quand même
00:36:48 preuve de cohérence, ça ne fait pas de mal
00:36:50 une fois de temps en temps, non ?
00:36:52 - L'idée est de faire de Gaza le thème
00:36:54 de la campagne électorale des Européennes,
00:36:56 je précise, et je rappelle à chaque fois
00:36:58 dans cette émission qu'il ne s'agit pas ici
00:37:00 de critiquer, attention, un soutien à la Palestine,
00:37:02 c'est tout à fait libre et légitime
00:37:04 quand on voit aussi le bilan.
00:37:06 La question c'est que, évidemment,
00:37:08 pour l'île, l'affiche de l'île,
00:37:10 c'était nier l'existence israélienne,
00:37:12 Jean-Luc Mélenchon n'est pas revenu sur le parallèle
00:37:14 qu'il a effectué, qui ne tombe pas,
00:37:16 vous avez raison, sous le coup de la justice,
00:37:18 pourquoi ? Parce que j'ai retrouvé la phrase,
00:37:20 il ne fait pas un parallèle direct, évidemment.
00:37:22 - Il est malin sur la déclarative,
00:37:24 par contre on dit qu'il est intelligent,
00:37:26 cultivé et tout, ça c'est pas de doute,
00:37:28 par contre je pense qu'il n'a pas lu Arendt, vraiment.
00:37:30 - Ah oui, il s'est trompé déjà.
00:37:32 - Il s'est gouré de Saint-Denis,
00:37:34 et s'il avait lu "La banalité du mal" et pas l'autre qui cite,
00:37:36 il aurait compris que la conclusion
00:37:38 d'Arendt sur Hachman, c'est quand même de dire
00:37:40 qu'Hachman a abdiqué la dignité de penser,
00:37:42 et que tout ce que montre Mélenchon
00:37:44 depuis des années, c'est qu'il a abdiqué la dignité de penser.
00:37:46 Après,
00:37:48 là, il va à Sciences Po, il va voir
00:37:50 ses électeurs, je rappelle que 55%
00:37:52 des étudiants de Sciences Po ont voté Jean-Luc Mélenchon.
00:37:54 Si vous faites voter que Sciences Po,
00:37:56 Jean-Luc Mélenchon est au pouvoir, donc il le sait très bien,
00:37:58 il va aller voir. Ensuite, on dit qu'il y a une offensive
00:38:00 de la gauche radicale.
00:38:02 On parle de Sciences Po
00:38:04 en 96, moi je pourrais monter
00:38:06 dans les années 60, si vous voulez, pour l'université.
00:38:08 Ça fait très très longtemps que la gauche
00:38:10 radicale tient le pouvoir
00:38:12 des universités. Et là, on parle
00:38:14 des thèses décoloniales
00:38:16 et wokistes, si elles
00:38:18 peuvent émerger, c'est parce que vous avez une alliance
00:38:20 des chercheurs, des universitaires, avec les associations,
00:38:22 comme en 2003, le thème
00:38:24 "Islamophobie" est sorti et a été
00:38:26 tenté de propager partout, parce que c'est un
00:38:28 chercheur du CNRS qui, en bossant
00:38:30 avec des associations, l'a fait émerger.
00:38:32 Je peux vous rappeler aussi, parce qu'on va
00:38:34 célébrer... - Arthur, vous avez raison, mais à l'époque,
00:38:36 le "d'où tu parles" n'était pas racial.
00:38:38 C'est-à-dire que si vous étiez riche, vous n'aviez
00:38:40 pas le droit à la parole.
00:38:42 - Rappelons combien il faut payer pour Sciences Po par an.
00:38:44 - Oui, il y a des bourses aussi.
00:38:46 - Oui, d'accord, c'est 15 milliards.
00:38:48 - Ça fait très très longtemps
00:38:50 que... - L'insoumission coûte cher.
00:38:52 - Le racisme change à donne,
00:38:54 mais par contre, ça reste toujours l'extrême-gauche
00:38:56 qui est au pouvoir. Je vous rappelle, on va
00:38:58 fêter les 70 ans de... - Mais pas la même.
00:39:00 - Non, c'est pas la même, c'est les fils d'eux.
00:39:02 C'est juste les révolutionnaires qui coupent la tête.
00:39:04 - Philosophiquement, c'est complètement différent.
00:39:06 - Les enfants de la gauche coupent la tête de leur père, comme tous les révolutionnaires, et qui, à chaque fois, vont un peu plus loin.
00:39:08 Mais je vous rappelle, dans les thèses de minorité,
00:39:10 on va fêter les 70 ans
00:39:12 de Diane Bienfou. Il y en a un qui s'appelle
00:39:14 Georges Goudarel, qui, en termes de collaboration,
00:39:16 n'a jamais fait plus monstrueux. Il s'est barré
00:39:18 dans le camp 113, où il a égouillé
00:39:20 278 Français en bossant pour
00:39:22 les Vietmines. Il rentre en France. Qu'est-ce qu'il fait ?
00:39:24 Pour le remercier, on lui file un titre de maître de conférence
00:39:26 à Paris 7, et on lui file
00:39:28 un titre de chercheur au CNRS. Et ça, c'est dans
00:39:30 les années 60. Donc l'offensive de la gauche
00:39:32 radicale et la passion
00:39:34 pour les minorités, c'est pas nouveau. - C'est pas nouveau.
00:39:36 Vous avez raison. Et la question, c'est comment combattre ?
00:39:38 Attention, bataille politique, idéologique
00:39:40 et désidée. Vous allez voir qui sont les vrais
00:39:42 insoumis. Je vais vous en parler. Et tout d'abord,
00:39:44 les titres avec vous, Michael.
00:39:46 - Benji Girac a livré un témoignage confus
00:39:48 aux enquêteurs. Le chanteur
00:39:50 qui va mieux a été opéré hier, près de Bordeaux,
00:39:52 après une blessure par balle au niveau du thorax.
00:39:54 Une enquête pour tentative d'homicide
00:39:56 volontaire a été ouverte.
00:39:58 Gabriel Attal souhaite simplifier les démarches
00:40:00 administratives. Le Premier ministre s'est
00:40:02 exprimé depuis Sceau et a détaillé sa feuille
00:40:04 de route pour une, je cite,
00:40:06 "débureaucratisation" de la France.
00:40:08 Il souhaite notamment placer l'intelligence artificielle
00:40:10 au service des Français.
00:40:12 Et puis la province la plus peuplée de Chine est en
00:40:14 alerte rouge après des pluies diluviennes,
00:40:16 des intempéries qui ont déjà fait au moins 4 morts
00:40:18 et entraîné des dizaines de milliers
00:40:20 d'évacuations dans le sud du pays.
00:40:22 Les autorités ont mis en garde contre un risque de crues
00:40:24 très élevées.
00:40:26 - Merci, Michael. Alors, qui sont en fait les vrais
00:40:28 rebelles ? Peut-être ceux qui n'ont pas le droit de citer
00:40:30 justement un Sciences Po. Alors, la liste est longue.
00:40:32 Quelques-uns que l'on connaît. Alain Finkielkraut,
00:40:34 Florence Bergeau-Blacklark,
00:40:36 qui a réagi. Vous allez voir ce qu'elle a dit
00:40:38 sur le réseau social X.
00:40:40 C'est l'auteur du livre "Les réseaux fréristes".
00:40:42 Et d'ailleurs, elle s'adresse directement
00:40:44 au Premier ministre. Je suis docteur en
00:40:46 anthropologie universitaire. Vous savez qu'elle est liée
00:40:48 au CNRS. Et je ne suis pas la bienvenue
00:40:50 à Sciences Po Paris. En revanche, le leader d'un
00:40:52 parti politique de surcroît antisémite,
00:40:54 dit-elle, et pro-islamiste
00:40:56 peut y organiser une conférence. Est-ce normal ?
00:40:58 Et elle interpelle aussi, je pense, la ministre
00:41:00 de l'Enseignement supérieur, qui est, il faut le dire,
00:41:02 depuis sa nomination, aux abonnés absents
00:41:04 totalement. - Oui. - Totalement.
00:41:06 C'est-à-dire qu'il n'y a jamais eu...
00:41:08 Non. D'ailleurs, c'est difficile de retrouver
00:41:10 les noms des... - C'est Madame Rotaillon.
00:41:12 - Ah, merci. - Sylvie Rotaillon.
00:41:14 - Elle est comme Frédérique... - Peut-être pense-t-elle...
00:41:16 - Elle est comme Frédérique Vidal,
00:41:18 qui a précédé
00:41:20 comme ministre de l'Enseignement
00:41:22 supérieur, qu'on n'entendait pas
00:41:24 jusqu'au moment où elle a découvert
00:41:26 l'existence de l'islamo-gauchisme.
00:41:28 Alors là, tout
00:41:30 le corps universitaire lui est tombé dessus,
00:41:32 CNRS en tête. CNRS
00:41:34 auquel elle avait demandé de mener
00:41:36 une enquête sur la réalité de l'islamo-gauchisme.
00:41:38 - Comment le résultat a été ? Ça n'existe pas.
00:41:40 - Curieux ? - Oui, c'est bizarre.
00:41:42 - Elle cherche toujours... Comment...
00:41:44 Vraiment, comment vous expliquer qu'il n'y ait pas plus d'indignation
00:41:46 sur le deux poids, de mesure, quelle que soit
00:41:48 la bataille des îles ? - La trouille...
00:41:50 Le trouillomètre à zéro. - Mais c'est quand même
00:41:52 incroyable, ça saute aux yeux de tout le monde. - Oui.
00:41:54 - Un minimum de bonne foi
00:41:56 ferait condamner le fait qu'il y ait...
00:41:58 Que certaines personnalités ne puissent pas avoir accès.
00:42:00 Et puis on peut ajouter Sylvia Nagazinsky
00:42:02 et tant d'autres, pour d'autres raisons.
00:42:04 - Paul Melin, qui a été banni à Nantes...
00:42:06 - Donc vous avez parlé courageusement ?
00:42:08 - Oui. - François Hollande, effectivement.
00:42:10 - Merci de le dire, courageux,
00:42:12 monore, mais il y a des choses, on peut faire des choses
00:42:14 beaucoup plus courageuses que ça. - Je suis d'accord, mais aujourd'hui
00:42:16 le courage de dire un peu les choses et de dénoncer,
00:42:18 vous l'avez fait. Paul Melin, qui quand même
00:42:20 est un souverainiste de gauche, n'a pas pu tenir conférence
00:42:22 ou ça... - À Nantes. - À Nantes.
00:42:24 - Non mais à Nantes, où la présidente de la faculté
00:42:26 est d'une très grande neutralité,
00:42:28 puisqu'elle avait envoyé un mail à tous ses étudiants
00:42:30 entre les deux tours de la présidentielle de 2022,
00:42:32 les appelant à voter
00:42:34 pour battre Marine Le Pen. - Ils l'ont tous fait ça.
00:42:36 - Ce qui prouve que la neutralité du service public,
00:42:38 je vais vous citer Hervé Villars, c'est comme Capri,
00:42:40 c'est fini. - Ah, ça nous manquait !
00:42:42 - Ben oui, c'est ça. - Au niveau citation,
00:42:44 on peut faire mieux. - Ce que dit Philippe
00:42:46 est très vrai, pratiquement
00:42:48 tous les présidents de l'université ont fait cela,
00:42:50 d'appeler à voter contre Marine Le Pen
00:42:52 entre les deux tours, ce qui est quand même une violation,
00:42:54 c'est une violation du principe de sincérité et de neutralité.
00:42:56 - La conférence des présidents ne l'a pas fait. - Je me pose la question.
00:42:58 - On vérifie. - Mais ça déroule quand même.
00:43:00 - Si un président de syndicat de policiers
00:43:02 avait dit "il faut
00:43:04 voter pour Marine Le Pen entre les deux tours",
00:43:06 le scandale que ça aurait fait ? - Ce n'était pas bien pensant.
00:43:08 - Mais après, je pense qu'il y a quand même
00:43:10 une petite responsabilité,
00:43:12 évidemment l'extrême-gauche
00:43:14 a le pouvoir, le monopole, et l'utilise.
00:43:16 Mais si vous regardez dans les
00:43:18 endroits où... - Au pouvoir des minorités,
00:43:20 pardon. - On critique l'extrême-gauche
00:43:22 qui a le pouvoir, la culture,
00:43:24 l'école, l'université
00:43:26 et la SNCF, par exemple.
00:43:28 Bon, et ben, sauf que
00:43:30 le problème, c'est que c'est bien de critiquer ça,
00:43:32 mais en fait, les bourgeois de droite
00:43:34 qui critiquent ça, ils disent à leurs enfants
00:43:36 de faire l'université, de faire l'école
00:43:38 de cinéma, de devenir
00:43:40 romancier, d'être infirmière. - Non mais attendez,
00:43:42 là-vous... - Non, le problème, c'est qu'ils ont
00:43:44 délaissé ce terrain-là depuis des décennies
00:43:46 en leur disant "vous allez faire du commerce, parce que ce qui est important
00:43:48 c'est le pognon, et ça, c'est pas bien,
00:43:50 c'est pas assez bien payé". Ils ont délaissé ce terrain.
00:43:52 - Non mais attendez. - Non mais je suis désolé, ils l'ont délaissé.
00:43:54 - Déjà, j'entends. - Ils ont été fascinés
00:43:56 par un faux magistère que la gauche s'appropriait
00:43:58 et aujourd'hui, ils se réveillent en disant "ah ben finalement, le magistère,
00:44:00 il est peut-être pas si... - La bataille est perdue
00:44:02 parce qu'elle n'a pas été menée. - Bah oui.
00:44:04 - Aujourd'hui, c'est la bataille sur le terrain.
00:44:06 - Comme si les petits
00:44:08 gauchos de Sciences Po n'étaient pas aussi
00:44:10 des bourgeois. - Si, bien sûr, mais des bourgeois qui y sont allés.
00:44:12 - Ce sont sociologiquement des bourgeois. - Bien sûr.
00:44:14 - Ce sont sociologiquement des bourgeois. - Ils y sont allés. - Mais en revanche,
00:44:16 là où vous avez raison,
00:44:18 qui a déserté le terrain ? Eh ben,
00:44:20 c'est... Alors, pas les intellectuels,
00:44:22 parce qu'on ne peut pas demander aux gens
00:44:24 de risquer leur peau, de risquer
00:44:26 les violences, parce qu'on en est là, malheureusement.
00:44:28 - Mais c'est le cas. - Mais les parties de droite,
00:44:30 les parties de droite ont
00:44:32 absolument capitulé,
00:44:34 ont laissé... - Ça dépend
00:44:36 qui, François-Xavier Bellamy, ne cesse
00:44:38 d'alerter sur ce sujet-là. - Oui, mais c'est un des rares.
00:44:40 - C'est un des rares, mais je vous donne l'exemple
00:44:42 qui vous contredit. - Depuis le boule, on leur a dit "la droite, c'est le régalien,
00:44:44 on va filer un os à ronger, la gauche, la culture
00:44:46 et l'université". Et donc, ils récupèrent ça
00:44:48 et aujourd'hui, la droite, qui a arrêté de penser depuis des années,
00:44:50 se dit "ah ben finalement, peut-être qu'on va mener le combat culturel".
00:44:52 - Attendez, dans quelques instants,
00:44:54 vous allez penser avec... - La droite a surtout participé
00:44:56 de la destruction nationale, il ne faut quand même pas l'oublier.
00:44:58 - Vous allez penser avec un livre,
00:45:00 un livre... - C'est un peu la même chose.
00:45:02 - Phénomène, un livre enquête qui est déjà
00:45:04 en rupture dans les librairies,
00:45:06 c'est le livre "Transmania".
00:45:08 Alors, livre-choc,
00:45:10 je ne sais pas si vous l'avez lu, on a de larges
00:45:12 extraits, et c'est Sophie Auduger qui va venir nous
00:45:14 en parler, sur l'idéologie transgenre.
00:45:16 Avez-vous, comment dire, une citation ?
00:45:18 - Pour remonter le moral, parce qu'on accorde
00:45:20 beaucoup au sens des Sciences Po, que c'était grand,
00:45:22 que c'était beau, c'était l'élite, de noter
00:45:24 les spectateurs de droite qui font peut-être un
00:45:26 complexe de n'avoir pas fait Sciences Po,
00:45:28 je citerais Audiard "un con de droite qui marche
00:45:30 ira toujours plus loin qu'un intellectuel de gauche assis".
00:45:32 - Je la connais. Bon, sur ce,
00:45:34 je ne préfère pas ajouter quelque chose, je crois
00:45:36 que tout est dit. Bonne attitude,
00:45:38 restez avec nous dans quelques instants,
00:45:40 plusieurs sujets à venir, dont ce livre et Sophie Auduger
00:45:42 sur l'école, à tout de suite.
00:45:44 [Musique]
00:45:46 - Pour les années, peut-être.
00:45:48 - Ah oui, c'est sûr. - Merci d'être avec nous.
00:45:50 Il faut arrêter, Philippe, David,
00:45:52 qui nous met des citations,
00:45:54 ne plus en finir. Il faut un petit peu
00:45:56 rechercher... Vous en avez à chaque fois des nouvelles ?
00:45:58 - Ah non, celle d'Audiard, elle est ancienne.
00:46:00 La version originale, c'est Arthur
00:46:02 qui me l'a rappelé, était dans un taxi pour Tobrouk
00:46:04 où elle était apolitique et après,
00:46:06 Audiard l'a un peu politisé. Mais c'était
00:46:08 du génie, Audiard, quand même.
00:46:10 - Évidemment, évidemment. Écoutez,
00:46:12 vous nous en distribuerez d'autres
00:46:14 tout au long de cette heure.
00:46:16 Alors, on a des sujets pas évidents,
00:46:18 si je puis dire. Il y a cet homme qui est jugé
00:46:20 aujourd'hui suite aux menaces à l'encontre du professeur
00:46:22 Maurice Ravel, qui, je vous le rappelle,
00:46:24 avait quitté ses fonctions pour raisons de sécurité.
00:46:26 Nous serons sur place au tribunal judiciaire
00:46:28 de Paris avec Noémie Schultz. Là, on va voir
00:46:30 et mettre avec vous également,
00:46:32 on n'aura pas le jugement là, mais si je puis dire,
00:46:34 sur pièce et sur place, comment
00:46:36 de telles menaces, de telles atteintes aussi
00:46:38 et la laïcité sont jugées. Nous parlerons également
00:46:40 d'un livre en quête qui crée la polémique
00:46:42 et l'événement Transmania,
00:46:44 écrit par Marguerite Hiterne et Dora Amutu,
00:46:46 qu'on a reçu à la fois sur CNews
00:46:48 et sur Europe 1. Et c'est Sophie Audugé
00:46:50 qui nous en parlera notamment. Bonjour à vous,
00:46:52 chère Sophie, et merci d'être avec nous. - Bonjour.
00:46:54 - Et tout d'abord, le journal Rebonjour,
00:46:56 Michael. - Rebonjour, Sonia,
00:46:58 bonjour à tous. Et à la une de ce journal,
00:47:00 c'était il y a tout juste 200 jours
00:47:02 aujourd'hui l'attaque terroriste
00:47:04 du Hamas en Israël.
00:47:06 Le 7 octobre dernier,
00:47:08 plus de 70 personnes ont été tuées
00:47:10 et 133 otages sont toujours retenus
00:47:12 dans la bande de Gaza, parmi eux 3 Français,
00:47:14 Orion, Oad et Ofer.
00:47:16 Écoutez, Olivier Jahoui, il fait partie
00:47:18 de la famille d'Ofer Calderon
00:47:20 et parle de traumatisme pour la société israélienne.
00:47:22 - Ce 7 octobre a été un trauma
00:47:26 d'abord pour la société israélienne.
00:47:28 Ma cousine, la mère d'Hadas,
00:47:30 80 ans, a été
00:47:32 assassinée le 7 octobre.
00:47:34 La nièce d'Hadas, la petite-fille
00:47:36 de ma cousine Carmela, 12 ans,
00:47:38 a également été assassinée le 7 octobre.
00:47:40 On sait maintenant qu'elles ont été retrouvées
00:47:42 mitraillées et brûlées, enlacées,
00:47:44 toutes les deux dans l'abri
00:47:46 dans leur maison.
00:47:48 On doit vivre avec ça.
00:47:50 Le retour des enfants d'Hadas,
00:47:52 12 ans et 16 ans,
00:47:54 Herez et Sahar,
00:47:56 qui a 16 ans, cette jeune fille le dit encore,
00:47:58 son corps est en Israël, mais sa tête
00:48:00 est encore là-bas.
00:48:02 52 jours, 52 nuits de captivité.
00:48:04 Leur maison brûlée.
00:48:06 Leur père toujours otage,
00:48:08 avec au moins 130 otages.
00:48:10 On a espoir encore,
00:48:12 on est obligé.
00:48:14 C'est vraiment terrible
00:48:16 depuis le 7 octobre.
00:48:18 - Dans le reste de l'actualité,
00:48:20 le Conseil de l'Europe et l'ONU
00:48:22 appellent Londres à revenir
00:48:24 sur son projet de loi qui vise
00:48:26 à expulser les migrants illégaux
00:48:28 vers le Rwanda.
00:48:30 Un projet approuvé cette nuit
00:48:32 par le Parlement britannique.
00:48:34 Après deux ans de débat,
00:48:36 les premières expulsions devraient avoir lieu
00:48:38 au mois de juillet.
00:48:40 Au moins 5 migrants, dont une petite fille,
00:48:42 sont morts la nuit dernière lors d'une tentative
00:48:44 de traversée de la Manche.
00:48:46 Le drame a eu lieu à 5h du matin
00:48:48 quand un small boat avec plus de 110 personnes
00:48:50 à bord a pris la mer depuis une plage
00:48:52 du Pas-de-Calais. L'enquête a été confiée
00:48:54 au procureur de la République
00:48:56 de Boulogne-sur-Mer.
00:48:58 Voilà, Sonia,
00:49:00 c'est l'essentiel de l'actualité à 13h.
00:49:02 Merci à vous, Sophio, du Gé-délégué
00:49:04 de général de SOS Education.
00:49:06 Aux côtés de Judith Vintraud,
00:49:08 avec Maître Maxime Thibault,
00:49:10 nous sommes avec Philippe David,
00:49:12 et avec Arthur de Batrigan.
00:49:14 Je voudrais qu'on dise quelques mots encore
00:49:16 puisque la situation évolue.
00:49:18 L'enquête démarre et se poursuit
00:49:20 et évolue rapidement autour de l'affaire.
00:49:22 C'est ainsi qu'il faut l'appeler
00:49:24 Kendi Chirac.
00:49:26 Selon le communiqué du procureur publié lundi soir,
00:49:28 il n'a pas été possible d'expliquer
00:49:30 la situation de son affaire.
00:49:32 Il n'a pas pu s'expliquer
00:49:34 sur les raisons de son achat
00:49:36 ni sur les conditions
00:49:38 dans lesquelles il l'aurait manipulée.
00:49:40 Il maintient toujours
00:49:42 que c'est un accident domestique.
00:49:44 Il est très difficile pour nos journalistes
00:49:46 et nos reporters sur place
00:49:48 de pouvoir avoir les explications
00:49:50 de ses proches qui ne parlent pas.
00:49:52 Nous serons avec Augustin Donadieu
00:49:54 dans quelques instants.
00:49:56 - Je me rappelle, c'est ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:49:58 Maxime Thibault, que c'est une enquête pour homicide
00:50:00 volontaire, même pas involontaire.
00:50:02 Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi c'est si rapide
00:50:04 à qualifier ?
00:50:06 Est-ce qu'il y a des éléments probants qui vont aussi vite pour qualifier ça ?
00:50:08 - Alors, j'imagine
00:50:10 qu'il y a une information judiciaire qui a été ouverte.
00:50:12 Effectivement, il faut qu'il y ait une prévention
00:50:14 qui soit déterminée pour que les enquêteurs
00:50:16 recherchent sur le terme de cette prévention
00:50:18 les faits qui permettent
00:50:20 de manifester la vérité judiciaire.
00:50:22 Donc, effectivement, les premiers éléments
00:50:24 de l'enquête, les premières investigations
00:50:26 qui ont été faites ont permis d'aider
00:50:28 le procureur de la République vers
00:50:30 des réquisitions plutôt dans un sens
00:50:32 que dans un autre. Effectivement, si on part
00:50:34 sur un homicide volontaire,
00:50:36 c'est qu'on a des
00:50:38 éléments qui nous permettent
00:50:40 de douter, en tout cas, d'avoir
00:50:42 des suspicions en l'état
00:50:44 de ce début d'information judiciaire
00:50:46 sur la circonstance qui a peut-être eu
00:50:48 cette infraction de commise.
00:50:50 - Il y a beaucoup de réactions. Il y a certains qui affirment
00:50:52 que c'est toujours, je veux dire, positif
00:50:54 d'être attaché, en tout cas, de vouloir
00:50:56 protéger non pas sa communauté
00:50:58 mais son entourage. C'est aussi une culture
00:51:00 qu'il n'a jamais niée ni renie, au contraire.
00:51:02 Malgré le succès,
00:51:04 malgré tout ce qu'il a connu,
00:51:06 il est toujours resté lié aux gens du voyage
00:51:08 et d'autres qui affirment, au contraire,
00:51:10 qu'il y a une loi du silence et qui est maintenant en train d'être
00:51:12 opérée, visible,
00:51:14 dans le cadre d'une enquête.
00:51:16 On va voir tous ces détails avec
00:51:18 Augustin Donnadu dans quelques instants,
00:51:20 mais tout d'abord, le rappel des faits.
00:51:22 - Après des premiers témoignages confus
00:51:32 et malgré la cause accidentelle évoquée par le chanteur,
00:51:34 la justice ouvre une enquête
00:51:36 pour tentative d'homicide volontaire.
00:51:38 Au lendemain du drame,
00:51:40 des zones d'ombre interrogent les enquêteurs.
00:51:42 À son arrivée à l'hôpital,
00:51:44 Kenji Jirak revient sur l'incident.
00:51:46 Il évoque un tir accidentel
00:51:48 qu'il aurait lui-même causé
00:51:50 alors qu'il manipulait un pistolet
00:51:52 automatique acheté dans une brocante.
00:51:54 Une arme retrouvée,
00:51:56 après les faits, dans un fossé,
00:51:58 vidée de son chargeur.
00:52:00 Une thèse de l'accident soutenue également
00:52:02 par des témoins sur place,
00:52:04 se prétendant comme proche du chanteur.
00:52:06 Les enquêteurs s'interrogent quant à eux
00:52:08 sur les circonstances de l'achat de cette arme
00:52:10 et sur les raisons qui l'auraient conduite
00:52:12 à la manipuler au milieu de la nuit.
00:52:14 Kenji Jirak est sorti du bloc opératoire
00:52:16 dans la soirée ce lundi.
00:52:18 Il devrait être entendu par les enquêteurs
00:52:20 dès que son état de santé
00:52:22 le permettra dans la journée.
00:52:24 - Bien, nous serons avec
00:52:26 Augustin Donatio dans quelques instants.
00:52:28 Nous parlerons aussi, j'ai atteint,
00:52:30 la confirmation d'un communiqué LFI
00:52:32 dans lequel Mathilde Panot serait
00:52:34 convoquée pour apologie de terrorisme
00:52:36 comme Rima Hassan et comme
00:52:38 Danielle Oubon, le temps de
00:52:40 vérifier cela.
00:52:42 Tout d'abord, on retrouve là sur l'affaire
00:52:44 Kenji Jirak et Augustin Donatio.
00:52:46 Augustin, vous nous disiez tout à l'heure
00:52:48 que l'enquête démarre, se poursuit
00:52:50 avec probablement une audition
00:52:52 de Kenji Jirak et puis une audition
00:52:54 qui sera peut-être plus compliquée
00:52:56 pour les autres parties prenantes
00:52:58 puisqu'on a appris ce matin
00:53:00 que l'air où se trouvaient les gens du voyage
00:53:02 a été vidé tout simplement.
00:53:04 - Effectivement, les 80 caravanes
00:53:08 du moins au moins 70
00:53:10 ont quitté cet air d'accueil des gens
00:53:12 du voyage de Biscarosse où s'est déroulé ce drame
00:53:14 dans la nuit de dimanche à lundi. On sait que les
00:53:16 enquêteurs sont à pied d'oeuvre
00:53:18 pour recueillir le maximum de témoignages
00:53:20 possibles et on imagine
00:53:22 que les témoins étaient nombreux lorsqu'effectivement
00:53:24 s'est déroulé ce drame
00:53:26 de Kenji Jirak qui a eu
00:53:28 ce coup de feu dans la poitrine.
00:53:30 Des enquêteurs qui devraient
00:53:32 également interroger Kenji Jirak
00:53:34 toujours hospitalisé à l'heure à laquelle
00:53:36 je vous parle. Le parquet de Mont-de-Marsan précise
00:53:38 qu'il sera entendu par les
00:53:40 enquêteurs quand son état
00:53:42 le lui permettra. Ce que l'on sait c'est que
00:53:44 son opération hier s'est bien passée
00:53:46 les proches que l'on a rencontrés à la sortie
00:53:48 de l'hôpital étaient soulagés. Ils nous ont dit
00:53:50 il est tiré d'affaire, il va bien
00:53:52 c'était leur mot. Et depuis
00:53:54 les versions
00:53:56 diffèrent. Il y a vraiment la loi du silence
00:53:58 parmi cette communauté des gens du voyage
00:54:00 et on entend ici ou là
00:54:02 des voyageurs qui viennent
00:54:04 nous raconter des versions
00:54:06 plus ou moins différentes. Certains
00:54:08 parlent de tensions sur
00:54:10 l'air des gens du voyage
00:54:12 dans la nuit de dimanche et lundi, des tensions sur fond
00:54:14 d'alcool, d'autres des tensions sur fond
00:54:16 de jalousie. Certains soutiennent
00:54:18 la thèse de
00:54:20 Kenji Jirak qui dit qu'il a manipulé tout seul
00:54:22 cette arme et qu'il a fait
00:54:24 une erreur. Tout cela, les enquêteurs
00:54:26 vont devoir vérifier tous ces propos.
00:54:28 Le travail est colossal.
00:54:30 Merci beaucoup Augustin Donadieu
00:54:32 évidemment on va suivre cette enquête.
00:54:34 Alors nous sommes 4 semaines après
00:54:36 que le chef d'établissement
00:54:38 au lycée Maurice Ravel ait quitté ses fonctions
00:54:40 pour raison de sécurité. Un jeune homme de 26 ans
00:54:42 doit comparaître aujourd'hui
00:54:44 en ce moment même pour l'avoir menacé
00:54:46 sur les réseaux sociaux. Un message publié
00:54:48 à la suite de la demande, je vous le rappelle, par ce responsable
00:54:50 à une élève dotée
00:54:52 de son voile. Donc message de menace
00:54:54 de mort grave. Nous sommes
00:54:56 sur place avec notre journaliste de police-justice
00:54:58 Noémie Schultz au tribunal judiciaire de Paris.
00:55:00 Noémie, que risque cette personne
00:55:02 aujourd'hui ?
00:55:04 Alors ce jeune homme
00:55:06 de 26 ans risque
00:55:08 jusqu'à 5 ans de prison, 45 000 euros
00:55:10 d'amende pour provocation publique
00:55:12 non suivie des faits à commettre, une atteinte
00:55:14 volontaire à la vie.
00:55:16 Il avait demandé
00:55:18 il y a quelques semaines un délai pour préparer
00:55:20 sa défense. Il avait été renvoyé en comparution
00:55:22 immédiate devant la justice.
00:55:24 Selon l'avocat du proviseur,
00:55:26 il s'agit du frère d'une élève
00:55:28 scolarisée au lycée Ravel.
00:55:30 C'est elle qui lui aurait raconté
00:55:32 l'incident entre le chef d'établissement
00:55:34 et trois élèves auxquels il avait demandé
00:55:36 d'ôter leur voile. L'une d'elles
00:55:38 avait refusé, ce qui avait entraîné
00:55:40 une altercation. Choqué par ce qui
00:55:42 lui avait été rapporté
00:55:44 par sa sœur, qui toujours
00:55:46 selon l'avocat du proviseur,
00:55:50 n'a pas assisté à la scène.
00:55:52 On a donc fait un récit mensonger, choqué.
00:55:54 Donc cet homme de 26 ans avait posté
00:55:56 un message sur les réseaux sociaux.
00:55:58 Il est soupçonné d'avoir notamment écrit
00:56:00 "Il faut le brûler, ce chien"
00:56:02 des faits qui font bien sûr penser
00:56:04 à une autre affaire, celle de l'assassinat
00:56:06 de Samuel Paty, puisque souvenez-vous,
00:56:08 tout était parti, là encore, du récit
00:56:10 totalement mensonger d'une collégienne
00:56:12 qui avait raconté à son père
00:56:14 ce qui s'était soi-disant passé
00:56:16 pendant un cours d'éducation
00:56:18 civique et morale, un cours auquel elle n'avait pas assisté.
00:56:20 Les enquêteurs, sous la direction
00:56:22 du Pôle national de lutte contre la haine en ligne,
00:56:24 ont réussi à remonter la piste,
00:56:26 à retrouver l'auteur
00:56:28 de ce message.
00:56:30 Il a été interpellé, il est donc renvoyé
00:56:32 aujourd'hui devant la justice.
00:56:34 Il a été placé sous contrôle judiciaire
00:56:36 en attente de son procès.
00:56:38 Une audience à laquelle le proviseur
00:56:40 ne va pas assister.
00:56:42 Il est encore
00:56:44 très inquiet
00:56:46 après les menaces qu'il a reçues.
00:56:48 Il a choisi de ne pas être présent pour des raisons de sécurité.
00:56:50 Mais ici, vous avez
00:56:52 des enseignants, des élèves
00:56:54 également du lycée Ravel qui sont venus
00:56:56 nous disent-ils en soutien
00:56:58 de ce proviseur qui depuis a
00:57:00 quitté l'établissement.
00:57:02 Il a préféré quitter ses fonctions
00:57:04 à la suite de cet incident.
00:57:06 Merci beaucoup Noémie Schultz. Noémie qui rappelle
00:57:08 effectivement que ce proviseur est parti.
00:57:10 D'abord c'est sa décision personnelle, mais on imagine
00:57:12 aussi le cadre dans lequel
00:57:14 il est parti. Sophie Audugé, il avait été reçu
00:57:16 par le Premier ministre et Alpec, on s'était dit
00:57:18 mais à l'époque, il n'y a pas si longtemps,
00:57:20 trop peu, trop tard, justement. On verra
00:57:22 ce que la justice va décider.
00:57:24 Et au moment où on ne cesse de dire, en tout cas le gouvernement
00:57:26 ne cesse de dire "pas de vague",
00:57:28 on espère que ça pourrait servir d'exemple.
00:57:30 Pour l'instant...
00:57:32 Oui, le "pas de vague", c'est un effet
00:57:34 d'annonce et de la communication
00:57:36 comme le fait souvent Gabriel Attal.
00:57:38 Mais la réalité, c'est qu'effectivement
00:57:40 c'est la stratégie du "pas de vague"
00:57:42 qui est en oeuvre
00:57:44 à l'école. Tout un ensemble de faits
00:57:46 ne sont pas déclarés
00:57:48 et donc on a une vision vraiment
00:57:50 infime de faits qui remontent
00:57:52 et cette situation
00:57:54 évidemment, elle va se poursuivre.
00:57:56 Il y a des mesures extrêmement strictes qu'il faut répondre
00:57:58 immédiatement et qui ne sont pas prises de toute manière.
00:58:00 Donc on en aura d'autres, bien sûr.
00:58:02 - Qui ne sont pas prises malgré...
00:58:04 Alors il y a encore à Nice, le Premier ministre
00:58:06 qui affirme "c'est terminé"
00:58:08 et qui affirme à la fois les sanctions,
00:58:10 que les professeurs sont soutenus, etc.
00:58:12 Mais ça rejoint presque
00:58:14 un petit peu ce dont on va parler avec ce livre
00:58:16 "Transmania". Je l'ai
00:58:18 précisé tout à l'heure, livre enquête, livre événement,
00:58:20 livre choc, bref. Accusé par
00:58:22 SOS Homophobie d'être transphobe.
00:58:24 Deux auteurs, Marguerite Stern
00:58:26 et Dora Mouto. Véritable
00:58:28 succès de librairie. D'ailleurs,
00:58:30 si vous cherchez à le trouver, c'est très difficile
00:58:32 en ce moment. Qu'est-ce que
00:58:34 vous pouvez nous dire de ce livre ? D'abord vous,
00:58:36 Sophie Audugé, vous avez souvent parlé de
00:58:38 cet antrisme
00:58:40 sur l'idéologie transgenre
00:58:42 à l'école. Est-ce que c'est conforme à ce que
00:58:44 vous
00:58:46 savez, évidemment, de cet antrisme à l'école ?
00:58:48 Oui, alors évidemment,
00:58:50 j'ai le livre.
00:58:52 Évidemment, j'ai pu m'entretenir avec Dora Mouto et
00:58:54 Marguerite Stern il y a plusieurs mois
00:58:56 avant que le livre sorte, bien sûr.
00:58:58 Nous, au niveau de SOS Éducation, on était
00:59:00 les premiers à réagir, puisqu'il y a eu cette fameuse circulaire
00:59:02 blanquaire en septembre 2021
00:59:04 qui considérait que la transidentité
00:59:06 était un fait et qu'elle devait donc être
00:59:08 à la fois enseignée aux élèves le plus
00:59:10 tôt possible et qu'on devait prendre
00:59:12 en considération le ressenti de l'élève et donc
00:59:14 son changement, sa transition.
00:59:16 À ce moment-là, ça a été
00:59:18 cataclysmique en tous les cas pour nous au niveau
00:59:20 de SOS Éducation, puisqu'on n'a pas compris pourquoi
00:59:22 cette circulaire, qui
00:59:24 n'avait pas sa place dans l'école, évidemment,
00:59:26 d'abord prenait une forme d'un document
00:59:28 de 11 pages qui était un plébiscite
00:59:30 sur l'idéologie transaffirmative,
00:59:32 sur cette
00:59:34 négation de l'identité
00:59:36 du sexe et de la réalité du sexe
00:59:38 biologique et cette
00:59:40 mise en avant d'un dogme,
00:59:42 celui d'un genre qui serait ressenti
00:59:44 avec aucune réalité du sexe
00:59:46 biologique. Donc on a fait, nous, un travail important
00:59:48 aussi et
00:59:50 Dora, Moutou et Margaret Stern ont fait
00:59:52 un travail qui est plus
00:59:54 récent, plus d'actualité, puisque nous
00:59:56 en 2021, on avait
00:59:58 produit une note de 90 pages qui montrait
01:00:00 que déjà, on savait qu'il y avait
01:00:02 un danger à emmener les jeunes
01:00:04 enfants dans une transition
01:00:06 à la fois sociale, c'est-à-dire dans l'école,
01:00:08 mais également médicamenteuse, mais également
01:00:10 chirurgicale. - Je précise que vous parlez des jeunes enfants.
01:00:12 - On parle d'enfants. - Il ne s'agit pas d'adultes du tout ici.
01:00:14 - Mais en fait, voilà, ce qui est très important
01:00:16 de bien préciser, et c'est pour ça que
01:00:18 la censure,
01:00:20 parce que c'est bien cela dont il s'agit, il faut savoir
01:00:22 que ce livre a
01:00:24 des affiches, évidemment, dans les
01:00:26 villes de France, c'est de la communication
01:00:28 classique d'un éditeur, et
01:00:30 on a la mairie de Paris et la mairie
01:00:32 de Lyon qui ont
01:00:34 demandé à Decaux, une entreprise
01:00:36 privée, d'enlever immédiatement ces affiches
01:00:38 parce que ce livre serait transphobe
01:00:40 et homophobe. Alors, il n'est pas du tout transphobe et homophobe,
01:00:42 je le montre pour qu'on le voit bien, voilà, il n'est pas du tout transphobe
01:00:44 et homophobe, d'ailleurs, Marguerite Stern
01:00:46 et Doramouto sont des féministes,
01:00:48 plutôt de gauche,
01:00:50 des féministes qui, à un moment, ont dit
01:00:52 "Bah non, une femme est une femme, elle a un sexe de femme,
01:00:54 il ne peut pas y avoir de femme avec un pénis."
01:00:56 Et à ce moment-là, Doramouto a vécu
01:00:58 une mort sociale,
01:01:00 elle a perdu tous ses contrats, et elle s'est
01:01:02 dit "Mais là, il y a quelque chose qui tombe paront", c'est-à-dire que
01:01:04 on est dans quelque chose qui nous
01:01:06 dépasse tous, c'est-à-dire qu'on ne peut plus parler,
01:01:08 et il y a donc, là, véritablement,
01:01:10 une censure de la parole, une censure
01:01:12 de la liberté d'expression.
01:01:14 - Je voudrais ajouter que c'est très étayé, que c'est argumenté,
01:01:16 que ces chiffres... - Oui, alors, c'est une enquête,
01:01:18 voilà, c'est très important, c'est-à-dire qu'elles arrivent à un moment
01:01:20 où il y a d'autres livres qui ont été
01:01:22 écrits également dans d'autres pays du monde,
01:01:24 par des spécialistes également, donc là,
01:01:26 elles arrivent à un moment où il y a quand même un peu des chiffres,
01:01:28 donc l'enquête est vraiment fouillée,
01:01:30 il y a des chiffres également sur la France, ce qui est important,
01:01:32 et puis elle montre aussi l'impossibilité
01:01:34 de pouvoir présenter cette réalité.
01:01:36 - Deux femmes, féministes,
01:01:38 plutôt de gauche, tout à fait,
01:01:40 et qui se sont construites
01:01:42 avec ce parcours-là,
01:01:44 et qui sont aujourd'hui, véritablement,
01:01:46 comme vous avez dit, mort sociale,
01:01:48 c'est le cas. - Ah oui, absolument.
01:01:50 - C'est d'une violence, ce qui nous regarde.
01:01:52 - C'est menacé aussi, également.
01:01:54 - C'est la culture de l'annulation.
01:01:56 - Exactement, de l'effacement.
01:01:58 On va continuer à en parler.
01:02:00 - Vous avez parlé à la Science Po ?
01:02:02 Non, je posais la question, c'est pour un ami.
01:02:04 - Tout à fait. Malheureusement, tout le monde a la réponse.
01:02:06 Les titres avec vous, Michael.
01:02:08 - Un professeur agressé
01:02:10 et menacé de mort par un de ses élèves
01:02:12 en plein cours, ça s'est passé hier
01:02:14 au Collège Bellevue de Toulouse.
01:02:16 Le parquet a ordonné l'interpellation
01:02:18 et le placement en garde à vue de l'adolescent.
01:02:20 Gabriel Attal souhaite simplifier
01:02:22 les démarches administratives.
01:02:24 Le Premier ministre a détaillé sa feuille de route pour une,
01:02:26 je cite, "débureaucratisation de la France".
01:02:28 Il souhaite notamment placer l'intelligence artificielle
01:02:30 au service des Français.
01:02:32 L'autoroute A13 va rester fermée
01:02:34 au moins jusqu'à mardi prochain
01:02:36 entre Paris et Vaucrosson.
01:02:38 La préfecture doit faire un nouveau point en fin de semaine.
01:02:40 Cette parcelle est fermée dans les deux sens
01:02:42 depuis la semaine dernière
01:02:44 après la découverte de fissures sur la chaussée.
01:02:46 - Je vous le disais, puisque c'est confirmé,
01:02:50 puisque à l'instant, je vois le communiqué
01:02:52 justement de la France insoumise.
01:02:54 Après Daniel Obono,
01:02:56 Rima Hassan,
01:02:58 c'est Mathilde Panot
01:03:00 qui est la présidente du groupe parlementaire
01:03:02 de la France insoumise
01:03:04 qui est convoquée pour...
01:03:06 - Apologie.
01:03:08 - Apologie de terrorisme.
01:03:10 Ça devient, si je puis dire, en tous les cas,
01:03:12 un phénomène.
01:03:14 C'est quand même la troisième personnalité dans ce parti.
01:03:16 Elle dit qu'elle a reçu une convocation
01:03:18 et qu'elle va être auditionnée
01:03:20 sur des propos.
01:03:22 Elle alerte solennellement
01:03:24 sur, dit-elle,
01:03:26 cette instrumentalisation grave de la justice
01:03:28 visant à baïonner des expressions politiques,
01:03:30 j'allais dire, classiques.
01:03:32 Maître, c'est loin d'être anodin.
01:03:34 Et quand on entend "apologie de terrorisme",
01:03:36 on parle de responsables politiques,
01:03:38 nous sommes dans des situations,
01:03:40 si c'est avéré, extrêmement graves.
01:03:42 - Oui, vous avez raison de dire "si c'est avéré",
01:03:44 puisque c'est une mise en cause.
01:03:46 - Et elle est présumée innocente.
01:03:48 - Elle est présumée innocente et, effectivement,
01:03:50 elle devra peut-être s'en expliquer devant la justice
01:03:52 ou devant des juges.
01:03:54 Alors, d'une part, effectivement,
01:03:56 ce qui me dérange, et je le dis sincèrement,
01:03:58 c'est qu'il y a une immixtion
01:04:00 du pouvoir judiciaire
01:04:02 en période électorale.
01:04:04 Et habituellement, on a une certaine retenue
01:04:06 du pouvoir judiciaire.
01:04:08 Et pendant les périodes électorales, même si on a eu des exemples
01:04:10 contraires lors des présidentielles et lors d'une présidentielle
01:04:12 il y a bientôt dix ans,
01:04:14 normalement, on a ce petit retrait.
01:04:16 Là, on ne l'a pas. Et ça, ça me dérange d'un point de vue
01:04:18 purement de respect des libertés fondamentales
01:04:20 et de l'expression... - Mais c'est tout à votre honneur,
01:04:22 parce que je ne sais pas si l'inverse aurait été vrai.
01:04:24 - Tout à fait. Je ne pense pas que l'inverse aurait été vrai,
01:04:26 effectivement. Et après,
01:04:28 effectivement, s'il y a lieu d'aller condamner des propos
01:04:30 qui ont été tenus et qui ont été contraires
01:04:32 à nos lois, on peut le faire. Mais après la période électorale,
01:04:34 il faut quand même savoir qu'on a des délais de prescription
01:04:36 qui sont un peu longs et qui auraient permis
01:04:38 de le faire ensuite. Donc, ça, c'est juste
01:04:40 un petit point de vue de procédure
01:04:42 et de respect des élections.
01:04:44 Après, effectivement, sur le fond,
01:04:46 il est vrai, et on l'a déjà dit plusieurs fois,
01:04:48 que les propos tenus par une partie
01:04:50 des élus LFI sont
01:04:52 à tendance problématique
01:04:54 quand on sait qu'ils ne sont pas loin de soutenir
01:04:56 le Hamas, ou ils le soutiennent
01:04:58 de pas très loin. Et les propos qui ont été
01:05:00 tenus autour du 7 octobre aussi.
01:05:02 Effectivement, qu'après, le parquet soit gêné
01:05:04 et qu'il y ait des ouvertures d'informations,
01:05:06 d'enquêtes sur
01:05:08 ce fondement, à savoir l'apologie
01:05:10 du terrorisme, peut s'expliquer aussi.
01:05:12 - Mais comment de telles enquêtes peuvent-elles être menées ?
01:05:14 Parce qu'il ne s'agit pas... Est-ce qu'il s'agit
01:05:16 de voir s'il y a des liens intellectuels ?
01:05:18 Attention, je ne sais pas en train de dire...
01:05:20 - Ah non, c'est beaucoup plus simple que ça.
01:05:22 - C'est les propos qui sont passés au tamis
01:05:24 de notre loi.
01:05:26 - J'ai déjà eu des dossiers pour l'apologie du terrorisme.
01:05:28 C'est très simple. En fait,
01:05:30 vous avez l'enquêteur qui va extraire
01:05:32 le propos qui a été tenu, qui va
01:05:34 auditionner la personne mise en cause
01:05:36 tout simplement pour savoir si c'est effectivement elle
01:05:38 qui l'a dit ou pas, si elle reconnaît avoir tenu ses propos,
01:05:40 lui poser des questions un peu de contexte
01:05:42 aussi, pourquoi vous avez dit cela,
01:05:44 est-ce que vous pensez telle ou telle chose,
01:05:46 est-ce que vous êtes contre l'État d'Israël, par exemple,
01:05:48 ou est-ce que vous êtes pro-Hamas ? Ça peut être des questions
01:05:50 contextuelles comme celle-ci. Et ensuite,
01:05:52 le dossier envoyé pour étude au parquet
01:05:54 qui, en fonction des réponses et en fonction de ce qui a été dit,
01:05:56 va décider de renvoyer devant un tribunal ou pas.
01:05:58 - Ça va être très intéressant de voir si elles maintiennent leurs propos
01:06:00 devant les enquêteurs, ou alors si c'est
01:06:02 juste une posture politique, voire politicienne
01:06:04 ou électorale en période de campagne.
01:06:06 - Et c'est vraiment très compliqué comme matière
01:06:08 parce qu'il faut vraiment apprécier
01:06:10 mot pour mot si effectivement on est sur
01:06:12 de l'apologie ou si on est sur de la liberté
01:06:14 d'expression, ce que sait très bien faire M. Mélenchon,
01:06:16 on demeure. - J'ai une question de droit
01:06:18 comme on a un éminent avocat avec nous,
01:06:20 l'immunité parlementaire, parce que Rima Hassan
01:06:22 n'est pas parlementaire, mais Mathilde Panot,
01:06:24 oui, ça... - Alors,
01:06:26 il y a réunion du bureau, et je crois que c'est
01:06:28 la présidente de l'Assemblée nationale qui peut
01:06:30 décider, et dans ce cas-là, s'élever
01:06:32 et la justice dans ce concours.
01:06:34 - D'accord, ok. Même pour un cas comme ça,
01:06:36 pour une simple convocation. - Ah bah évidemment, et surtout dans des cas
01:06:38 aussi graves, en tous les cas. Mais la vraie
01:06:40 question, elle est en fait, moi je trouve, démocratique
01:06:42 de liberté, c'est-à-dire, comme vous l'avez dit,
01:06:44 est-ce qu'on doit combattre, ou,
01:06:46 attention quand je dis "ou", c'est un générique,
01:06:48 est-ce que les partis ou est-ce que leurs adversaires
01:06:50 politiques doivent les combattre sur le
01:06:52 terrain des idées, ou est-ce que la justice
01:06:54 doit faire son entrée, Arthur de Vatrican,
01:06:56 dans cette campagne ? - Il ne faudrait pas en faire des
01:06:58 martyrs non plus, c'est un peu le problème, parce que
01:07:00 c'est quand même aussi leur ligne de conduite
01:07:02 et leur ligne de communication, on le voit,
01:07:04 regardez, le système est contre moi,
01:07:06 ce qui est un peu embêtant. Après,
01:07:08 forcément, on a un peu envie de dire
01:07:10 la liberté d'expression est importante, mais ça fait toujours
01:07:12 du mal de le dire avec la France insoumise, parce que c'est pas
01:07:14 leur domaine de pédélection.
01:07:16 - Oui, mais il faut pouvoir le défendre. - Ils ont quand même deux sports favoris,
01:07:18 c'est un, la compromission, et deux, d'envoyer
01:07:20 tout le monde à la 17ème à chaque fois,
01:07:22 à le dire, la France insoumise passe son
01:07:24 temps à envoyer des
01:07:26 journalistes, des politiques, à la 17ème
01:07:28 chambre correctionnelle, la liberté d'expression, ils n'aiment
01:07:30 pas ça. Donc, après, là
01:07:32 on est sur une apogée du terrorisme, honnêtement,
01:07:34 une convocation, c'est un truc assez...
01:07:36 - Ils ont, comment dire, ils ont
01:07:38 mis en avant et communiqué
01:07:40 sur leur convocation. - Oui, vous avez...
01:07:42 Attendez, j'apporte un élément, en fait,
01:07:44 c'est le communiqué qui le dit,
01:07:46 c'est que cette, comment dire,
01:07:48 cette convocation a l'attrait
01:07:50 à une communication officielle
01:07:52 qui a été faite par la France insoumise,
01:07:54 qui date du 7 octobre, 7 octobre,
01:07:56 évidemment, donc juste après... - C'est leur communiqué écrit.
01:07:58 - C'est le fameux communiqué, juste après,
01:08:00 où ils affirmaient que le Hamas était
01:08:02 un groupe de combattants,
01:08:04 et qu'il n'était pas un groupe terroriste,
01:08:06 et c'est sur la fois de ce communiqué,
01:08:08 donc, que la...
01:08:10 Si tu veux, du groupe parlementaire...
01:08:12 - Les convocations, c'est rien,
01:08:14 ils ne sont même pas obligés d'y aller,
01:08:16 s'ils n'ont pas envie d'y aller.
01:08:18 - Excusez-moi, quand on vote les lois...
01:08:20 - Un groupe de résistants, pardonnez-moi,
01:08:22 pas de convocation, c'est pire.
01:08:24 - Quand on vote les lois, on a quand même un devoir
01:08:26 d'exemplarité, non ? - Non, pas forcément.
01:08:28 - Pardonnez-moi, qu'est-ce qu'on aurait dit si...
01:08:30 - C'est pas un manque d'exemplarité,
01:08:32 de ne pas se rendre à une convocation
01:08:34 qui n'est pas obligatoire. Ce que je veux dire,
01:08:36 c'est que c'est pas le parquet qui a communiqué,
01:08:38 c'est pas la police qui a communiqué, et c'est pas obligatoire.
01:08:40 C'est eux qui communiquent, c'est une stratégie de leur part,
01:08:42 et nous, on rentre dans leur stratégie, dire "regardez,
01:08:44 un tel, puis encore un tel, puis encore un tel,
01:08:46 ils vont jouer leur position de martyr,
01:08:48 nous, la liberté d'expression, on peut plus rien dire..."
01:08:50 - Quel cas, nous ne dérons pas aucune convocation,
01:08:52 aucune intimidation de quelque nature que ce soit,
01:08:54 ne nous empêchera de protester contre le génocide
01:08:56 en cours, contre le peuple palestinien.
01:08:58 - Ça s'appelle de la politique et de la communication.
01:09:00 - En tous les cas, Gaza est devenu le thème central
01:09:02 d'élections européennes, je le précise.
01:09:04 - Ce sera les élections françaises aussi,
01:09:06 en 2027, avec...
01:09:08 - On va marquer une pause, allez-y.
01:09:10 - C'est la problématique du législateur,
01:09:12 c'est mon intime conviction,
01:09:14 je suis pour une liberté d'expression totale
01:09:16 pour les parlementaires, c'est-à-dire, peu importe ce qu'ils disent,
01:09:18 après, ils doivent être jugés dans les urnes.
01:09:20 Pour les parlementaires, je dis bien, après, il y a des limites
01:09:22 pour tous les citoyens, mais pour les parlementaires,
01:09:24 après tout, les citoyens...
01:09:26 - Votre propre... - On pourrait faire l'apologie
01:09:28 de la pédophilie, par exemple ? - Mais non.
01:09:30 - Non, mais... - Si vous voulez.
01:09:32 - Mais s'il dit les pires des atrocités,
01:09:34 il sera pas réélu ?
01:09:36 On jugera l'intelligence...
01:09:38 - Alors, sur ces atrocités-là, oui,
01:09:40 sur d'autres, si je peux dire, je ferai pas le pari
01:09:42 de l'intelligence, je le dis pas du tout
01:09:44 pour les électeurs, mais on sait jamais.
01:09:46 Je veux dire, parfois, dans les urnes,
01:09:48 on met pas le bulletin pour de bonnes raisons, parfois.
01:09:50 - Moi, j'ai une intime conviction que la tendance
01:09:52 à la censure est souvent plus facile que celle de la liberté d'expression.
01:09:54 - D'accord, et ici, nous défendons aussi
01:09:56 la liberté d'expression de Jean-Luc Mélenchon,
01:09:58 de Réma Hassan, de Mathilde Panot et de Daniel Obono.
01:10:00 Voyez la différence.
01:10:02 - Je crois que l'incitation doit quand même être une limite.
01:10:04 - D'accord. - Moi, c'est là que je vois la limite.
01:10:06 - On va suivre... - Oui, mais c'est plus
01:10:08 que la liberté d'expression, là. On est sur une autre incrimination.
01:10:10 - Oui, oui. - Une courte pause.
01:10:12 - On incite un public à commettre une infraction.
01:10:14 - Et on se retrouve là, nous allons parler,
01:10:16 et votre avis va être intéressant, Sophie Odieu,
01:10:18 nous en avons parlé tout à l'heure sur les couvre-feu pour mineurs.
01:10:20 Ça rejoint aussi la problématique de l'école,
01:10:22 l'hyperviolence. Nous irons à Grande-Synthe,
01:10:24 vous allez voir, l'émotion est extrêmement importante,
01:10:26 la peur aussi d'une partie des habitants.
01:10:28 Une courte pause et on se retrouve.
01:10:30 Merci d'être avec nous. Beaucoup de sujets importants à évoquer.
01:10:40 Je remercie Régine Delfour d'être avec nous.
01:10:42 Régine qui est de retour d'Israël.
01:10:44 D'abord, ça nous fait du bien que vous soyez avec nous.
01:10:46 - Merci. - Vous avez été là pendant 10 jours,
01:10:48 mais je rappelle à nos téléspectateurs qui vous ont suivi
01:10:50 au fur et à mesure des duplexes que vous avez réalisés,
01:10:52 que vous y êtes depuis le 10 octobre, le lendemain,
01:10:54 le 8 déjà, et vous avez vécu au fur et à mesure,
01:10:56 et au rythme, parfois aussi, évidemment,
01:10:58 douloureux, tragiques, du retour de certains otages,
01:11:00 de la perte d'autres. On va beaucoup en parler,
01:11:02 puisqu'aujourd'hui, c'est le 200e jour de guerre
01:11:04 entre Israël et le Hamas. Mais tout d'abord,
01:11:06 les titres avec vous, Mickaël.
01:11:08 - Un homme est jugé aujourd'hui, après avoir menacé de mort,
01:11:10 l'ancien proviseur de l'État,
01:11:12 le président de l'État, le président de l'État,
01:11:14 l'ancien proviseur du lycée Maurice Ravel.
01:11:16 Il avait publié un message menaçant après l'altercation
01:11:18 entre le chef d'établissement et une élève
01:11:20 qui refusait d'enlever son voile.
01:11:22 Agé de 26 ans, il se présente comme un militant
01:11:24 pro-palestinien.
01:11:26 Kenji Girac doit toujours être auditionné
01:11:28 par les enquêteurs alors que les caravanes
01:11:30 sont en train de quitter l'aire d'accueil de Biskaros
01:11:32 où le chanteur a été blessé par balle.
01:11:34 Une enquête pour tentative d'homicide volontaire
01:11:36 a cependant été ouverte.
01:11:38 Et puis, les cyberattaques au cœur des pro-palestiniens
01:11:40 ont été encore plus élevées.
01:11:42 Et puis, les cyberattaques au cœur des préoccupations
01:11:44 de la CNIL, la Commission nationale informatique
01:11:46 et liberté, a enregistré un record
01:11:48 de plaintes en 2023.
01:11:50 Et l'année 2024 devrait être également
01:11:52 très dense avec une menace
01:11:54 importante autour des Jeux olympiques.
01:11:56 Merci, Mickaël. Et à tout à l'heure.
01:11:58 Je voudrais d'abord revenir sur ce sujet
01:12:00 où les élus, les maires, sont en première ligne
01:12:02 sur la question des couvre-feu.
01:12:04 On a parlé de Nice avec la volonté
01:12:06 de Christian Estrosi, Robert Ménard-Béziers.
01:12:08 Et puis, l'annonce de Gérald Darmanin
01:12:10 s'est élue il y a quelques jours
01:12:12 pour ce couvre-feu à Pointe-à-Pitre.
01:12:14 Après, je le rappelle, des semaines
01:12:16 d'extrême violence dans les rues.
01:12:18 Regardez ce sujet à Pointe-à-Pitre.
01:12:20 Et puis, est-ce qu'on peut faire la comparaison
01:12:22 avec la métropole ?
01:12:24 Parlons-en. Regardez.
01:12:26 Oui, bonjour, c'est la police.
01:12:28 Juste, ce serait pour vérifier, vous pouvez me confirmer
01:12:30 l'âge de votre fille ?
01:12:32 Dès 20h hier soir, dans les rues
01:12:34 de Pointe-à-Pitre, 35 policiers
01:12:36 et une quinzaine de gendarmes sont déployés.
01:12:38 L'objectif, faire respecter le couvre-feu
01:12:40 pour les mineurs non accompagnés,
01:12:42 effectif jusqu'à 5h du matin.
01:12:44 C'est une découverte, parce que c'est une grande première.
01:12:46 Donc, on s'adapte, on improvise
01:12:48 par rapport aux instructions
01:12:50 et puis à la situation.
01:12:52 Cet arrêté est destiné à lutter contre
01:12:54 la violence et la mise en sécurité des mineurs
01:12:56 dans un contexte d'augmentation
01:12:58 de la délinquance, où 40%
01:13:00 des faits seraient commis par des jeunes âgés
01:13:02 de 15 à 17 ans, entre 20h et 22h.
01:13:04 On est dans un secteur où il y a beaucoup
01:13:06 de dégagements scolaires.
01:13:08 Le dégagement scolaire est important
01:13:10 chez nous, dans ce secteur-là.
01:13:12 Quelle solution, qu'est-ce qu'on a fait ?
01:13:14 Quelle outille existe ?
01:13:16 Est-ce qu'on a fait des bilans de tout cela ?
01:13:18 Des jeunes en perte de repère sur une île
01:13:20 où 34,5% de la population
01:13:22 vit au-dessous du seuil de pauvreté nationale,
01:13:24 selon l'INSEE.
01:13:26 Ils sont influencés par la musique,
01:13:28 qui est souvent hardcore.
01:13:30 On parle de drogue, d'armes à feu
01:13:32 et on prône cette violence-là.
01:13:34 Les parents ne servent plus d'exemple.
01:13:36 Cet arrêté restera en place
01:13:38 pour une durée d'un mois renouvelable.
01:13:40 Les contrevenants peuvent s'exposer
01:13:42 à une amende pouvant atteindre 750 euros
01:13:44 si le couvre-feu n'est pas respecté.
01:13:46 Ce qui m'interpelle ici,
01:13:48 c'est les raisons évoquées.
01:13:50 C'est à la fois des errances,
01:13:52 violences, mais aussi des crochages scolaires,
01:13:54 comme si le couvre-feu devenait une panacée.
01:13:56 Comment vous réagissez, Sophie Odjigé ?
01:13:58 Est-ce que ça peut aussi, peut-être,
01:14:00 aider justement à réduire
01:14:02 les risques de violences ?
01:14:04 On parle de très grandes violences.
01:14:06 Nous ne sommes pas dans le cadre
01:14:08 ni de la ville de Nice,
01:14:10 ni de Béziers, etc.
01:14:12 Donc là, ça s'impose.
01:14:14 Si on se replace du point de vue
01:14:16 de la métropole,
01:14:18 je pense que la situation
01:14:20 est quand même assez différente.
01:14:22 Je ne suis pas favorable du tout
01:14:24 à un couvre-feu.
01:14:26 Je trouve que c'est évidemment
01:14:28 une restriction des libertés.
01:14:30 Je pense que c'est
01:14:32 un aveu d'incapacité
01:14:34 à agir.
01:14:36 On accepterait que
01:14:38 les parents soient incapables de s'occuper
01:14:40 de leurs enfants.
01:14:42 On a un gouvernement qui ne sait pas
01:14:44 ce que c'est que d'être parent,
01:14:46 qui ne connaît rien à l'enfant
01:14:48 et qui n'a aucune connaissance du développement de l'enfant.
01:14:50 Ça nous amène à une situation catastrophique.
01:14:52 On laisse perdurer une désinstruction nationale
01:14:54 avec une montée de la violence
01:14:56 endémique de plus en plus tôt.
01:14:58 On ne prend absolument pas les dispositions
01:15:00 qu'on aurait déjà dû prendre
01:15:02 depuis 10 ou 15 ans.
01:15:04 On va faire un coup de com, un effet d'annonce
01:15:06 en disant qu'on va mettre un couvre-feu.
01:15:08 Le couvre-feu, c'est quand on est dans des situations
01:15:10 extrêmement graves, des situations de guerre.
01:15:12 Je crois qu'il faut arrêter
01:15:14 d'avoir cette communication
01:15:16 des restrictions des libertés.
01:15:18 Il faut que chacun reprenne
01:15:20 ses responsabilités.
01:15:22 La réalité, c'est qu'effectivement, les enfants sont violents
01:15:24 parce que dès la primaire,
01:15:26 ils ne sont pas instruits comme ils devraient être instruits.
01:15:28 Il y a, et Maurice Berger
01:15:30 l'explique très bien depuis très longtemps,
01:15:32 et là-dessus, on voit bien que le discours
01:15:34 de Gabriel Attal hier
01:15:36 est une fois encore une manipulation.
01:15:38 Il nous dit qu'il y a des familles défaillantes et des familles dépassées.
01:15:40 Non, les familles défaillantes, c'était avant.
01:15:42 Il y a aujourd'hui des familles qui partagent
01:15:44 pas du tout la culture française,
01:15:46 qui n'ont pas du tout les mêmes valeurs
01:15:48 que les valeurs françaises d'éducation.
01:15:50 Le rapport à la violence n'est pas le même.
01:15:52 Le rapport à l'autorité n'est pas le même.
01:15:54 On rentre dans une confrontation qui est majeure,
01:15:56 c'est-à-dire ce qui n'est pas accepté par une partie des parents.
01:15:58 Ça, c'est du très long terme.
01:16:00 C'est une bataille culturelle.
01:16:02 Oui, mais si vous voulez, quand à partir du moment en primaire
01:16:04 où on accepte de ne pas instruire des enfants,
01:16:06 où on accepte que des enfants ne soient pas scolarisés,
01:16:08 parce qu'il y a des enfants qui sont déscolarisés
01:16:10 dès la primaire,
01:16:12 sur votre plateau, une des intervenantes
01:16:14 nous rappelait qu'effectivement, il y a un rectorat
01:16:16 qui refuse de faire remonter les informations
01:16:18 des absences des enfants en primaire.
01:16:20 Donc si vous voulez, quand on a vu par exemple les jeunes hier
01:16:22 incapables de se tenir, incapables de parler,
01:16:24 qu'on a encore mis en rond comme si on était
01:16:26 dans une réunion sympathique,
01:16:28 je veux dire, évidemment que c'est déjà trop tard.
01:16:30 Je veux dire, c'est très tôt, très jeune
01:16:32 qu'il faut mettre en place des systèmes d'autorité,
01:16:34 des systèmes de respect,
01:16:36 des valeurs,
01:16:38 d'une forme de morale,
01:16:40 qui est la morale républicaine.
01:16:42 Et ça, aujourd'hui, ce n'est pas fait.
01:16:44 Et s'il faut agir, c'est évidemment bien plus tôt.
01:16:46 À 15 ans, 16 ans, c'est déjà évidemment bien trop tard.
01:16:48 Non, mais ce qui me fait plaisir,
01:16:50 c'est que vous avez raison.
01:16:52 Et que l'autorité, ce n'est pas l'autoritarisme,
01:16:54 c'est tout simplement le respect.
01:16:56 C'est ce qu'il y a de plus partagé, tout simplement.
01:16:58 Le maître...
01:17:00 Quand vous lisez les réactions sur les réseaux sociaux,
01:17:02 je ne citerai personne qui dit que
01:17:04 demander aux élèves de se lever,
01:17:06 c'est surréaliste.
01:17:08 Mais moi, toute ma scolarité...
01:17:10 Alors vous êtes d'une génération, on se levait.
01:17:12 On se levait, mais attendez, je vais vous prendre un exemple.
01:17:14 Au service militaire, je fais partie de la génération
01:17:16 qui l'a encore faite, même si un brigadier
01:17:18 rentrait dans la chambre,
01:17:20 quand on n'était pas encore gradé,
01:17:22 quand on était élève gradé, on se levait.
01:17:24 Ce n'était pas la même phrase,
01:17:26 c'était un sous-officier ou un gapo,
01:17:28 un bi ou un bichef,
01:17:30 un officier ou un sous-officier.
01:17:32 Mais c'était carré.
01:17:34 On se levait, dans la salle où il rentrait,
01:17:36 on se levait et personne n'aurait crié
01:17:38 au fascisme ou au nazisme.
01:17:40 Mais Philippe, il y a des choses, par exemple,
01:17:42 qui peuvent paraître anecdotiques, mais c'est tellement vrai.
01:17:44 Moi, quand je suis venue de Tunisie, en France,
01:17:46 j'ai remarqué qu'il n'y avait plus d'estrade,
01:17:48 il n'y en avait quasiment plus.
01:17:50 Je me suis demandé pourquoi, parce que pour moi,
01:17:52 c'était toujours l'estrade.
01:17:54 On m'a dit "mais parce qu'il y a un rapport vertical
01:17:56 à l'autorité". Je me suis dit "vous plaisantez".
01:17:58 Je me suis dit "mais c'est normal, c'est le maître,
01:18:00 c'est l'enseignant". Parce qu'il ne faut pas justement
01:18:02 montrer qu'il y a une verticalité.
01:18:04 - Mais je crois que ce que vous racontez...
01:18:06 - C'est une anecdote, ça n'a pas valeur
01:18:08 d'analyse très très fine ni élevée.
01:18:10 - Parce que Sophie Odiger parlait tout à l'heure
01:18:12 de l'immigration et des enfants originaires.
01:18:14 - Pardonnez-moi...
01:18:16 - C'est précisément ceci.
01:18:18 - Voilà, ils connaissaient cette autorité
01:18:20 là chez eux.
01:18:22 - Voilà, exactement. Mais plus que chez nous.
01:18:24 - Alors ils sont français.
01:18:26 - Ils viennent en général, leurs familles
01:18:28 viennent en général de cultures
01:18:30 beaucoup plus autoritaires
01:18:32 et beaucoup plus contraignantes
01:18:34 sur les libertés que les nôtres.
01:18:36 Ou alors, je pense
01:18:38 à certains pays d'Afrique,
01:18:40 par exemple, de cultures
01:18:42 où il y a une responsabilité collective,
01:18:44 c'est-à-dire que quelqu'un voit
01:18:46 un gamin faire n'importe quoi,
01:18:48 il lui colle une chiffre
01:18:50 ou en tout cas il le réprimande
01:18:52 même s'il n'est pas son père ni sa mère.
01:18:54 - D'où ma question,
01:18:56 pourquoi vous faites en France ce que vous ne faites pas ailleurs ?
01:18:58 Je n'arrête pas de la poser depuis des années.
01:19:00 - Parce que la France a renoncé
01:19:02 d'elle-même
01:19:04 à tout ce qui pouvait représenter
01:19:06 l'autorité. Et là, on est obligés
01:19:08 de retomber sur mai 68,
01:19:10 la culture de mai 68.
01:19:12 - Il est interdit d'interdire.
01:19:14 - Sur le pédagogisme qui est fait pour
01:19:16 que l'enfant s'épanouisse et qu'il n'y ait plus
01:19:18 du tout de transmission
01:19:20 verticale.
01:19:22 - Vous vouliez ajouter quelque chose, Sophie ?
01:19:24 - Oui, je voulais dire qu'il y a aujourd'hui des établissements en France,
01:19:26 des établissements publics,
01:19:28 où les jeunes se lèvent,
01:19:30 sont debout quand le professeur arrive
01:19:32 et ne s'assoit pas avant qu'on leur ait
01:19:34 autorisé à le faire.
01:19:36 Et quand vous leur demandez ce que j'ai fait ce matin
01:19:38 à ma fille, elle me dit "mais attends, on ne se pose même pas
01:19:40 la question, c'est comme ça depuis la primaire".
01:19:42 Et dans des établissements
01:19:44 publics, il ne faut pas non plus
01:19:46 penser qu'il y avait un autre âge
01:19:48 et qu'aujourd'hui ce n'est plus possible, ça n'existe pas.
01:19:50 Si, ça existe encore, les établissements publics...
01:19:52 - Et quand même pas la majorité des établissements publics.
01:19:54 - Non, mais ça existe aussi.
01:19:56 - Comme les poissons-volants.
01:19:58 - Quand vous entrez sur le plateau, moi je me lève.
01:20:00 - Non, non, je ne suis pas d'accord.
01:20:02 Je pense que c'est très... Justement, on se doit
01:20:04 aujourd'hui de rétablir des choses qui seront
01:20:06 très faciles à rétablir. Je veux dire, en primaire,
01:20:08 c'est très facile d'avoir des enfants
01:20:10 en rang, qui soient debout, qui attendent que
01:20:12 le prof... que le maître ou la maîtresse
01:20:14 arrivent et s'assoient quand ils arrivent. Ce n'est pas très compliqué.
01:20:16 - Régine Delfour,
01:20:18 notre journaliste CNews, je vous le disais
01:20:20 de retour d'Israël. Votre témoignage
01:20:22 est essentiel. Essentiel
01:20:24 pour plusieurs raisons parce que quand vous êtes sur place,
01:20:26 il y a la lecture... Comment dire ?
01:20:28 Il y a la lecture politique au sens
01:20:30 noble du terme, c'est-à-dire vous nous expliquez
01:20:32 ce qui se passe avec les différentes
01:20:34 tensions, les contradictions,
01:20:36 le débat qui est en cours, et puis il y a une lecture
01:20:38 personnelle. Il y a ce que
01:20:40 vous avez vécu et ce que vous avez
01:20:42 même enduré, parce que vous avez
01:20:44 vu des choses extrêmement difficiles. Vous y étiez
01:20:46 le 8 octobre. Vous connaissez
01:20:48 certaines familles d'otages
01:20:50 personnellement. C'est le cas d'Addas Kalderon.
01:20:52 Je rappelle que c'est la mère de deux jeunes
01:20:54 otages libérés, mère Courage,
01:20:56 dont une partie de la famille a été assassinée.
01:20:58 Le père de ses enfants,
01:21:00 l'un des trois des otages français, est encore
01:21:02 détenu.
01:21:04 Quand on traverse une période
01:21:06 comme cela, ça arrive évidemment aux grands
01:21:08 reporters dont vous êtes,
01:21:10 on revient tout de suite dans le bas, on écoute
01:21:12 d'autres sujets d'actualité,
01:21:14 parfois importants et parfois plus anecdotiques.
01:21:16 Comment, j'allais dire,
01:21:18 comment on passe
01:21:20 de l'un à l'autre d'une situation de guerre
01:21:22 où vous étiez, à une situation
01:21:24 aujourd'hui, j'allais dire en France,
01:21:26 je n'oserais pas la qualifier, je ne sais pas comment dire.
01:21:28 C'est assez compliqué en fait.
01:21:30 C'est vrai que moi j'ai enchaîné
01:21:32 plusieurs missions, j'ai eu
01:21:34 heureusement la chance,
01:21:36 la dernière mission où pendant deux mois je ne suis pas repartie.
01:21:38 Sinon j'étais toujours
01:21:40 quelque part en boucle
01:21:42 sur Israël dans ma tête.
01:21:44 Et j'avais du mal à comprendre
01:21:46 certains, pourquoi remonter sur certains faits d'actualité
01:21:48 puisque c'est
01:21:50 toujours difficile de prendre du recul.
01:21:52 J'ai évidemment des contacts permanents
01:21:54 avec des familles d'otages
01:21:56 quand on apprend
01:21:58 sur certains décès.
01:22:00 Et là en fait,
01:22:02 je suis à rentrer hier.
01:22:04 Donc quelque part je ne suis pas
01:22:06 totalement encore ici.
01:22:08 Donc je vois le débat
01:22:10 sur le fait si on doit se lever ou pas
01:22:12 en classe. Ce qui me semble quelque part
01:22:14 un peu fou parce que moi aussi je fais partie de cette génération,
01:22:16 on était debout.
01:22:18 Mais donc voilà, c'est un petit peu
01:22:20 compliqué. Après on prend du recul
01:22:22 et puis malheureusement, ou heureusement,
01:22:24 la réalité revient très très vite
01:22:26 et vous rattrape. - Je vous pose cette question
01:22:28 parce que Hadass Calderon, que vous connaissez bien,
01:22:30 alerte la France en disant
01:22:32 "ce qui nous arrive, peut vous arriver".
01:22:34 Alors nous avons eu des chocs extrêmement...
01:22:36 Ils font partie des chocs les plus puissants
01:22:38 que nous avons vécu en France
01:22:40 avec les attaques terroristes
01:22:42 islamistes. Mais
01:22:44 elle dresse ce lien.
01:22:46 Comment cette femme,
01:22:48 avec tout ce qu'elle a vécu, peut avoir le recul
01:22:50 aussi, l'analyse, de parler
01:22:52 comme ça et de dire
01:22:54 des choses aujourd'hui
01:22:56 avec une analyse presque politique ?
01:22:58 - En fait, c'est pas la seule. Moi, dès
01:23:00 le 8 octobre, tout le monde m'a
01:23:02 alertée en me disant "mais
01:23:04 attention, là, ce qu'on est en train de vivre, vous risquez
01:23:06 de le vivre, ça va bientôt se déplacer
01:23:08 au niveau de l'Occident. Il faut d'ailleurs nous
01:23:10 aider si vous n'avez pas envie de vivre la même chose".
01:23:12 Ma dernière mission,
01:23:14 j'ai rencontré un membre de la famille Bibas,
01:23:16 Bibas avec le petit garçon,
01:23:18 le bébé, Fir, qui avait 8 mois
01:23:20 quand il a été kidnappé
01:23:22 avec son frère Ariel, qui disait exactement
01:23:24 la même chose. Je ne comprends pas.
01:23:26 Il me disait "je ne veux même pas faire de politique intérieure,
01:23:28 je veux que la communauté internationale
01:23:30 comprenne ce qui est en train de se jouer
01:23:32 dans le monde". - Ils pensent que nous n'avons pas suffisamment
01:23:34 pris conscience de tout ça ?
01:23:36 - Non, non. - Qu'on est passés à autre chose ?
01:23:38 - Oui, pour eux, en fait, on voit ce conflit
01:23:40 d'une façon assez lointaine.
01:23:42 On voit plutôt,
01:23:44 on estime que c'est plutôt
01:23:46 un conflit entre...
01:23:48 - Territorial, entre... - Voilà.
01:23:50 Entre Israël depuis 48,
01:23:52 en fait depuis plus longtemps même,
01:23:54 et que c'est plutôt un conflit entre
01:23:56 les juifs et les musulmans et que ça s'arrête là.
01:23:58 Mais ça ne s'arrête pas là
01:24:00 parce que ce que me disait Hadass,
01:24:02 c'est en fait quand il y a une guerre,
01:24:04 vous êtes en guerre contre un pays, vous savez quel est l'ennemi.
01:24:06 Mais là, en fait, vous ne savez pas,
01:24:08 ça peut vous prendre, vous surprendre
01:24:10 à n'importe quel moment, à aucun moment
01:24:12 le 7 octobre, ils pensaient vraiment ce qu'il allait se passer.
01:24:14 Il faut savoir que tous les gens
01:24:16 qui habitaient près de la bande de Gaza, dans ces kibouts,
01:24:18 ce sont des gens qui travaillaient avec
01:24:20 les Palestiniens qui venaient travailler chez eux.
01:24:22 Ils essayaient, ils emmenaient des enfants
01:24:24 aussi en colonie, ils emmenaient des gens
01:24:26 aussi dans les hôpitaux. Ils essayaient
01:24:28 justement de vivre ensemble.
01:24:30 Et c'était vraiment dans tous les kibouts, on voyait ce drapeau,
01:24:32 c'était vivre ensemble.
01:24:34 Et ils ne pensaient pas, pour eux, c'est plus
01:24:36 qu'une trahison, mais ils ne pensaient pas, ils pensaient vraiment
01:24:38 qu'ils allaient arriver à faire cela.
01:24:40 Maintenant Hadass me dit,
01:24:42 "Mais vous pouvez me donner 5 millions de dollars,
01:24:44 je ne remettrai plus jamais les pieds là-bas."
01:24:46 Et pourtant, sur Hadass ou d'autres,
01:24:48 sur la solution à deux États
01:24:50 et même sur l'action
01:24:52 de Benyamin Netanyahou, parfois et souvent
01:24:54 d'ailleurs, ils sont beaucoup plus critiques
01:24:56 que certains, je dis bien certains
01:24:58 Français de confession juive ici
01:25:00 sur notre sol.
01:25:02 Beaucoup sont pour la solution à deux États en Israël
01:25:04 parce que leur objectif c'est de vivre en paix,
01:25:06 vivre vraiment sereinement.
01:25:08 Et on le voit de plus en plus,
01:25:10 il y a des manifestations
01:25:12 samedi, tous les samedis il y a des manifestations
01:25:14 sur la place qui a été rebaptisée
01:25:16 la place des otages. Mais à côté, vous avez
01:25:18 la Kyria, c'est le QG de l'armée
01:25:20 sur la rue Caplan, où il y a
01:25:22 des manifestations. Il y avait une énorme
01:25:24 manifestation samedi
01:25:26 contre Benyamin Netanyahou.
01:25:28 Hier à Césaray, là où il a
01:25:30 sa maison de
01:25:32 campagne, on va dire, de vacances,
01:25:34 ils ont aussi manifesté
01:25:36 en fait, le peuple, une grande partie
01:25:38 du peuple israélien qui manifestait avant le
01:25:40 7 octobre, réclame des élections
01:25:42 anticipées, législatives,
01:25:44 ils ne veulent plus de Benyamin Netanyahou,
01:25:46 ça fait 200 jours, les otages ne sont
01:25:48 toujours pas rentrés, et
01:25:50 pour eux il faut avancer.
01:25:52 Oui, le rejet de
01:25:54 Netanyahou est évidemment très très fort,
01:25:56 et nous,
01:25:58 et la conscience du danger
01:26:00 beaucoup plus
01:26:02 aiguë
01:26:04 que celle que l'on peut avoir en France et en Europe,
01:26:06 mais par exemple, les Israéliens
01:26:08 sont très unanimes quand on leur parle de
01:26:10 l'UNRWA, l'agence de
01:26:12 l'ONU qui est dédiée aux palestiniens.
01:26:14 Et pourquoi j'en parle ? Parce qu'aujourd'hui,
01:26:16 Catherine Colonna, ancienne ministre des Affaires étrangères,
01:26:18 a rendu le rapport
01:26:20 qu'elle a été chargée de faire,
01:26:22 après la découverte des collusions,
01:26:24 et même de la participation de certains
01:26:26 membres de l'UNRWA au
01:26:28 pogrom du 7 octobre, du soutien
01:26:30 qu'ont exprimé les autres, et puis
01:26:32 de son action éducative en général,
01:26:34 puisqu'elle est dédiée à l'éducation,
01:26:36 et qu'elle empoisonne la jeunesse
01:26:38 gazaouite avec des livres
01:26:40 d'histoire notamment,
01:26:42 qui leur apprennent à haïr
01:26:44 les Juifs. Pas Israël,
01:26:46 pas seulement Israël, les Juifs.
01:26:48 Et Catherine Colonna a trouvé
01:26:50 qu'il n'y avait rien à dire.
01:26:52 De plus, plus jeune âge,
01:26:54 il y a cette éducation.
01:26:56 Et nous, nous allons,
01:26:58 nous avons repris, je crois,
01:27:00 les financements, nous la France, à l'UNRWA,
01:27:02 et nous allons continuer. J'ai beaucoup de questions aussi
01:27:04 qui me parviennent. Est-ce que
01:27:06 l'absence de journalistes
01:27:08 occidentaux à Gaza...
01:27:10 Oui. Alors ça, moi j'ai pu
01:27:12 entrer le 1er janvier
01:27:14 dans Gaza, dans le plus grand tunnel,
01:27:16 mais c'est chapeauté par Tsaïn, on ne peut pas.
01:27:18 Très très rare, c'est vraiment
01:27:20 exceptionnel. Oui, c'est très rare, on est très peu
01:27:22 à être... Et sinon c'est impossible,
01:27:24 impossible d'y entrer. Non, c'est pas totalement
01:27:26 impossible. Si vous connaissez des militaires,
01:27:28 vous pouvez rentrer. Parce que là, les seuls
01:27:30 journalistes qui y sont, ce sont des journalistes palestiniens ou d'Al
01:27:32 Jazeera. Vous voyez celui qui a eu un prix
01:27:34 pour cette photo, c'est un prix
01:27:36 quand même... Vous avez vu ?
01:27:38 Bien sûr. Voilà, le 7 octobre, et il a été
01:27:40 couronné, c'est un Palestinien,
01:27:42 je ne sais pas si c'est... On voit, c'est à l'arrière
01:27:44 d'une sorte de pick-up,
01:27:46 avec des... Qui savait ce qui s'était
01:27:48 venu, voilà, et qui était là
01:27:50 à ce moment-là, et il a
01:27:52 eu un prix pour cette photo.
01:27:54 Mais oui, oui, mais...
01:27:56 Avoglement international, une fois de plus.
01:27:58 Mais depuis toujours,
01:28:00 depuis tous les conflits,
01:28:02 les journalistes, en fait, il y a cette colline
01:28:04 à Sderot, où on a
01:28:06 un point de vue sur la bande de Gaza,
01:28:08 et en fait, tous les journalistes sont
01:28:10 toujours massés à ce niveau-là.
01:28:12 Et en fait, on était tous
01:28:14 là, et c'est très frustrant quand vous voyez
01:28:16 en fait, tous les bombardements qui sont dans la
01:28:18 bande de Gaza, et on vous interdit d'y aller.
01:28:20 Voilà l'image en direct avec
01:28:22 cette colline. C'est-à-dire que vous, Régine Delfons,
01:28:24 si vous avez eu la possibilité, vous seriez allée ?
01:28:26 Oui. Enfin, avec l'accord
01:28:28 évidemment de... Évidemment. De la direction.
01:28:30 Parce qu'il y a les risques pour vous, etc.
01:28:32 Mais quand je suis en face, enfin...
01:28:34 On reçoit aussi
01:28:36 des missiles.
01:28:38 On a 30 secondes pour se coucher.
01:28:40 Et vous me disiez que le Hamas continue
01:28:42 évidemment de tirer.
01:28:44 Oui, ça, cette semaine, ça faisait très longtemps.
01:28:46 Il y a eu des roquettes qui ont été lancées
01:28:48 et sur Sderot et sur Hachkelon, et ça faisait très longtemps
01:28:50 que ce n'était pas arrivé. Donc ça vient
01:28:52 de la bande de Gaza, parce que tous les jours, il y a des
01:28:54 missiles qui viennent du Hezbollah,
01:28:56 du sud du Liban, sur le nord
01:28:58 d'Israël. Il y en a aussi par le
01:29:00 Yémen. Mais la bande de Gaza
01:29:02 continue, même s'il y a toutes ces
01:29:04 opérations en ce moment. Et à l'instant, le
01:29:06 Hezbollah, me dit Benjamin
01:29:08 à l'oreille, vient de viser certaines positions
01:29:10 israéliennes. Donc
01:29:12 le combat, la guerre
01:29:14 se poursuit. Deux centièmes
01:29:16 jours, quand même, et le Hamas qui
01:29:18 n'est pas décimé, contrairement à ce que
01:29:20 dit Benjamin Netanyahou. Non, parce que
01:29:22 ils avaient commencé, nous, quand on y était,
01:29:24 on avait vu tous les habitants du nord
01:29:26 se sont réfugiés dans le sud
01:29:28 de la bande de Gaza, donc à Rafah, ce qui
01:29:30 pose le problème de cette opération. Mais
01:29:32 il semblerait que le Hamas ait pu aussi
01:29:34 se réarmer
01:29:36 dans le nord. Et cette
01:29:38 semaine, dans le centre, vers
01:29:40 Beïtanoun, ils étaient en train
01:29:42 d'avoir aussi des opérations ciblées.
01:29:44 On a l'impression, enfin, ils découvrent
01:29:46 aussi ces kilomètres de tunnels,
01:29:48 ces caches. On ne sait pas s'il y a des
01:29:50 armes qui peuvent passer
01:29:52 tranquillement par d'autres pays.
01:29:54 Voilà, par certains tunnels.
01:29:56 Et il semble que non, c'est très
01:29:58 compliqué. Alors quand Benjamin Netanyahou
01:30:00 vous dit qu'il ira jusqu'au bout, jusqu'à
01:30:02 l'élimination du Hamas pour
01:30:04 libérer les otages,
01:30:06 ils ont mis plus de 20 ans pour trouver
01:30:08 et éliminer les terroristes qui avaient
01:30:10 assassiné les
01:30:12 athlètes à Munich. La guerre
01:30:14 contre le terrorisme, c'est une guerre asymétrique
01:30:16 extrêmement longue. Merci en tout cas pour
01:30:18 votre témoignage. D'ailleurs, vos différents reportages,
01:30:20 on peut les trouver sur
01:30:22 le site, évidemment. Merci
01:30:24 Régine, c'est un plaisir de vous retrouver. Je remercie
01:30:26 nos invités, mes amis également.
01:30:28 C'était un plaisir. Je vous retrouve très bientôt.
01:30:30 Merci à vous Sophie également.
01:30:32 Restez avec nous, vos éditions se poursuivent.
01:30:34 Et je vous dis à demain midi avec grand plaisir.
01:30:36 [Musique]