La mobilisation des agriculteurs s'est amplifiée ce mercredi et s'est étendue à d'autres régions, dans le but d'obtenir des réponses du gouvernement sur la question de leur rémunération, l'accumulation de normes ou encore sur la taxation du gazole non routier
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00:00 Vous comprenez, vous soutenez ce qui se passe à Jeun ?
00:02 Moi ce qui m'intéresse, c'est pas tellement les symptômes, c'est la maladie.
00:05 Et là je partage complètement, et d'habitude je partage pas tout à fait
00:08 les opinions forcément du groupe écologiste,
00:11 mais sincèrement la vraie difficulté du monde agricole, c'est ça dont il faut parler,
00:15 notamment les notions de normalisation.
00:17 Aujourd'hui un agriculteur est seul dans son exploitation,
00:19 on a des hauts fonctionnaires qui travaillent tous en silo,
00:22 qui nous pondent des lois, qui préparent des lois pour les parlementaires,
00:26 une qui va être sur l'azote, l'autre sur les phyto, l'autre sur le bien-être animal,
00:29 la dernière sur l'identification, la biodiversité, le plan A,
00:33 moi je peux vous en citer comme ça pendant presque un quart d'heure.
00:36 À Bruxelles ou en France ?
00:38 À Bruxelles, et vous avez la surtransposition française qui intervient à chaque fois.
00:42 Quand vous êtes seul dans votre exploitation, seul, moi je suis agriculteur,
00:46 je suis président de la chambre d'agriculture, mais je suis avant tout agriculteur.
00:48 Vous faites quoi vous ?
00:50 Je fais céréales, betteraves et de la pique-culture aussi.
00:54 Je suis apiculteur également.
00:55 Donc vous recevez toutes ces consignes, ces normes à respecter ?
00:58 Les agriculteurs, parce que président de la chambre d'agriculture,
01:00 on vient en accompagnement du monde agricole,
01:02 qu'est-ce que nous disent les agriculteurs depuis presque un an ?
01:04 Ils nous disent, toute la réglementation, nous on n'arrive plus à suivre.
01:07 Si on se fait contrôler demain, tu viendras nous défendre.
01:10 C'est ça le message qu'on entend actuellement dans les plaines.
01:12 Et comment est-ce qu'on arrive à réagir par rapport à ça ?
01:14 Même moi, mes techniciens de la chambre d'agriculture disent à un moment donné,
01:17 on ne comprend plus rien. On a des mesures par exemple.
01:19 Vous avez l'impression d'être trop fliqué parce qu'hier, il y avait quand même ce céréalier...
01:22 Pas fliqué !
01:22 Non mais il y avait ce céréalier en Seine-et-Marne qui expliquait.
01:24 Donc il avait fait ses déclarations, tel champ allait s'occuper de ça, il allait cultiver.
01:29 Et ensuite, il nous expliquait qu'il y a un satellite qui passe au-dessus de sa tête
01:32 et qui vérifie s'il n'a pas menti.
01:34 C'est quand même... En fait, il n'y a pas de confiance.
01:37 On se méfie de vous en fait.
01:38 C'est exact. Et moi, je pense qu'aujourd'hui, le monde agricole,
01:41 ce qu'il a besoin, c'est qu'on lui refasse confiance.
01:43 C'est-à-dire qu'on a eu à un moment donné,
01:45 et je vous dis, les injonctions politiques, on n'en peut plus.
01:48 On a le président de la République qui, à un certain moment, nous a dit
01:50 "il faut faire de la montée en gamme". Parfait.
01:51 Alors on a dit "on va faire de la montée en gamme".
01:53 On a poussé l'agriculture biologique, on a poussé d'autres secteurs d'activité.
01:56 Force est de constater qu'aujourd'hui, les gens qui viennent dans les exploitations
01:59 pour acheter des produits, c'est en perte de vitesse.
02:02 L'agriculture biologique est en perte de vitesse.
02:04 Et actuellement, on est en train de soutenir un conflit en Ukraine.
02:06 Pour arriver... Donc on fait rentrer du blé, des poulets, etc.
02:10 Parce qu'il faut soutenir, et c'est le monde agricole
02:12 qui est en train de supporter partiellement le conflit ukrainien.
02:15 Ça, c'est plus possible. Nous, on souhaite être respectés maintenant
02:18 dans nos produits, dans nos productions.
02:20 Mais vous n'êtes pas contre également des normes sanitaires
02:23 qui soient quand même renforcées ?
02:26 Parce que les clients, enfin les consommateurs, demandent aussi des produits sains.
02:30 Mais des produits sains, je pense qu'en France, regardez, il y a 50 ans
02:33 ou il y a même 100 ans, en France, on mourait d'intoxication alimentaire.
02:36 Vous avez beaucoup de gens qui mordent d'intoxication alimentaire, d'ailleurs.
02:39 Non, mais on nous parle des pesticides.
02:40 On nous dit les cancers sont provoqués aussi parce qu'on mange.
02:42 Moi, encore une fois, je ne suis pas scientifique.
02:45 Moi, je suis utilisateur. Le jour où on me dit tel produit est autorisé,
02:47 moi, je l'utilise. Quand il n'est plus autorisé, j'arrête de l'utiliser.
02:50 Et vous avez un exemple.
02:51 - Il y a des choses qui sont autorisées de l'autre côté de l'Europe
02:54 ou de la frontière, dans le monde entier, et plus en France.
02:56 - En fait, en concrète, en France, on a le droit à 130 molécules.
02:59 Vous allez en Amérique du Sud, c'est 2800 molécules.
03:01 Voilà, bon. Et on apporte quoi d'Amérique du Sud ?
03:03 - Du poulet brésilien, notamment.
03:05 - Il y a un traité qui est en cours en ce moment, qui va l'apporter.
03:08 Eh bien, il y a 2800 molécules en Amérique du Sud.
03:10 Bon bah voilà c'est tout !
03:12 — Ça, tout le monde peut se retrouver là-dessus.