SMART BOURSE - Emission du mercredi 24 janvier

  • il y a 9 mois
Mercredi 24 janvier 2024, SMART BOURSE reçoit Vincent Lequertier (Gérant Senior, responsable de l'allocation d'actifs, WeSave) , Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) , Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco) et Roni Michaly (Président Directeur Général, Galilée AM)

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00:00 *Générique*
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des marchés chaque jour sur Bsmart à 17h pour la grande édition si vous nous suivez en direct,
00:16 à retrouver en replay chaque soir sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:22 Au sommaire de cette édition ce soir, la tech en vedette à l'occasion de la série de publications de résultats trimestrielles dont les investisseurs ont pris connaissance ces dernières heures.
00:33 Les vedettes du jour en Europe qui tirent l'Eurostock 50 s'appellent ASML dans le secteur des équipements pour semi-conducteurs.
00:41 Le titre est en train d'accélérer à la hausse avec une progression de plus de 10% désormais.
00:46 Autre poids lourd de l'indice européen, SAP qui capitalise encore autour de 200 milliards quand même.
00:53 En Allemagne, le géant des logiciels là aussi connaît une progression de plus de 7% après la publication de ses résultats et un plan de restructuration pour accélérer sur les métiers d'avenir,
01:04 comprenez l'intelligence artificielle et ses futurs développements.
01:09 Et puis que dire de la tech américaine ? On voit Netflix s'y bondit là aussi de plus de 10%
01:13 après un recrutement spectaculaire en termes de nombre d'abonnés sur le trimestre écoulé.
01:18 Et puis Microsoft qui franchit tranquillement la barre des 3000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
01:24 Tout ça donne évidemment du vert sur les grandes places boursières mondiales en Europe et aux Etats-Unis.
01:31 Et puis reste encore la question chinoise dont on parlera avec nos invités dans quelques instants.
01:36 Est-ce que les actions chinoises ont marqué formellement un point bas ?
01:40 Est-ce que les dernières mesures annoncées ou pressenties et deux jours de rebond sur les actions chinoises permettent d'affirmer que les marchés chinois ont trouvé un plancher ?
01:51 Question qu'on traitera avec nos invités d'ici quelques instants.
01:55 Et dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous nous focaliserons sur une des grandes thématiques du moment qui nous permettra de continuer de parler de tech.
02:03 Le focus de ce quart d'heure sera consacré à l'économie numérique et c'est Rony Michali, le président de Galilée Asset Management,
02:10 qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45 pour décrypter les enjeux de cette thématique.
02:26 Du vert généralisé donc sur les marchés, sur les marchés actions notamment. Les infos clés du jour au terme de cette séance en Europe, c'est avec Pauline Grattel.
02:35 Le cas qui est plus généralement, les marchés européens sont en hausse aujourd'hui, tirés par la tech dans le sillage des records historiques qui s'enchaînent à Wall Street
02:45 pour le Nasdaq 100 et pour le S&P 500. La Bourse de Paris gagne plus de 1% au cours de la séance et se rapproche des 7500 points.
02:53 Dans les infos clés du jour, c'est reparti pour les résultats d'entreprises. On commence avec Netflix qui gagne plus de 13 millions d'abonnés sur le seul quatrième trimestre de 2023,
03:04 soit 260 millions à travers le monde. Côté chiffre d'affaires, Netflix dépasse les attentes des analystes. Pour le prochain trimestre, le groupe mise même sur une croissance de 13%.
03:15 Ses résultats sont salués par le marché. Le titre gagne 10%. ASML enregistre des résultats meilleurs qu'attendus et trois fois plus de commandes que le trimestre précédent,
03:26 un niveau record. En termes de commandes, cela correspond à plus de 9 milliards d'euros contre un peu plus de 2 milliards le trimestre précédent. Cette performance est saluée
03:36 par les investisseurs. ASML gagne plus de 6,5% à Amsterdam et figure en tête de l'Eurostoxx 50 avec SAP qui annonce se concentrer sur les secteurs stratégiques de croissance.
03:48 Comprenez l'intelligence artificielle. L'investissement se chiffre à 2 milliards d'euros. Et pour y parvenir, l'entreprise annonce une nouvelle restructuration et la suppression de 8000 postes,
03:58 soit 8% de ses employés. Un virage vers l'IA salué par le marché. Le titre gagne environ 7%. En revanche, c'est plus compliqué pour Alstom. Même si les résultats sont meilleurs
04:10 qu'attendus, le groupe prévoit de supprimer 1500 postes ainsi qu'une augmentation de capital pour réduire sa dette de 2 milliards d'euros. Le problème, c'est que ce genre de nouvelles
04:20 ne suscite pas du tout l'enthousiasme des investisseurs. Alstom finit lanterne rouge du CAC et abandonne 6%. Autre info du jour, la Banque de Chine annonce réduire de 50 points de base
04:31 le taux de réserve obligatoire des banques. C'est la première décision de ce type en 2024 qui a permis au marché action chinois de poursuivre son rebond entamé hier.
04:41 La séance est également riche en indicateurs macro avec la sortie des PMI préliminaires pour le mois de janvier. En zone euro, l'indice composite ressort à 47,9% contre 47,6% en décembre.
04:53 L'économie européenne reste encore en contraction mais s'améliore en janvier. A noter une légère amélioration de l'activité manufacturière en général.
05:02 À l'inverse, l'activité des services, elle, s'essouffle plus que prévu. A noter enfin du côté des situations spéciales. Casino annonce la conclusion de l'accord de session
05:12 avec Auchan et Intermarché de 288 magasins pour 1,35 milliard d'euros. Ce matin, à la demande de Casino, l'action avait été suspendue dans l'attente d'une communication.
05:24 Ce soir, les investisseurs prendront connaissance des résultats de Tesla, la première entreprise d'essai magnifique à publier. Et demain, l'attention des investisseurs sera portée sur la réunion de la BCE
05:35 et sur la première estimation du PIB américain du quatrième trimestre, sans oublier la publication des résultats de LVMH.
05:43 Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart.
05:49 (Générique)
05:59 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Christian Parézo est avec nous, économiste bien sûr et président de Deltaire Economics.
06:06 Bonsoir Christian. - Bonsoir. - Merci d'être là, merci à Alain Dubruel d'être à nos côtés également. Bonsoir Alain. - Bonsoir Grégoire.
06:11 Directeur de la gestion de Claresco et Vincent Lecartier qui complète ce trio. Bonsoir Vincent. - Bonsoir Grégoire. - Ravi de vous retrouver, vous êtes responsable de l'allocation d'actifs de WeSave.
06:21 Évacuons le sujet chinois pour commencer cette émission. C'est la question que je posais en introduction et que je vous renvoie Vincent.
06:29 Est-ce que les dernières mesures annoncées ou pressenties qui visent visiblement à soutenir assez directement les marchés actions chinois et ces deux jours de rebonds qu'on a pu voir sur les bourses chinoises,
06:42 que ce soit les marchés domestiques ou le marché de Hong Kong, est-ce que ça suffit à appeler un plancher ou un point bas au moins temporaire sur ces marchés d'actions chinoises ?
06:54 Je ne suis pas technicien mais d'un point de vue technique, vous étiez sur un support important. De toute façon, vous étiez sur une zone d'alerte pour un certain nombre d'investisseurs.
07:05 Est-ce que le fait de mettre à la louche 300 milliards de dollars sur la table pourrait changer grand-chose si vous rapportez ça à la capitalisation du Hang Seng, 5-6% de la capitalisation ?
07:19 Ça ne change pas grand-chose au sujet. Alors rapporter ça à la capitalisation totale, si on regarde le flottant, peut-être que ça aurait un peu plus d'impact.
07:30 De toute façon, je ne pense pas que ça change grand-chose. La conclusion, c'est quoi ? C'est que vous avez une forme de nationalisation additionnelle de la bourse.
07:40 Donc je ne suis pas certain que ça soit le meilleur des messages que vous fassiez passer aux investisseurs et notamment aux investisseurs ESG.
07:48 Donc voilà, je ne suis pas sûr que ça soit quelque chose de transformant. Le fait de baisser les taux d'intérêt ou en tout cas les réserves obligatoires des banques,
08:01 est-ce que ça change quelque chose ? Je pense que ce n'était pas tellement un problème d'offre de crédit qui était un sujet, c'est plus la demande de crédit.
08:11 Les ménages n'ont pas envie de s'endetter pour l'immobilier vu qu'ils sont déjà collés avec. Et les entreprises ont une perspective d'activité qui tendance au fur et à mesure à se dégrader.
08:22 Donc vous avez moins besoin d'emprunter pour investir. Donc je n'ai pas le sentiment que ça change grand-chose à la situation.
08:30 Ça reste plus réactif que proactif.
08:33 Exactement. Et c'est plus une question d'image de marque qui est nécessaire. Par contre, là où il fallait, je pense quand même, et où je pense qu'il faut quand même,
08:43 essayer de calmer le jeu sur les marchés d'action, c'est qu'au bout d'un certain temps, si votre capitalisation en relatif par rapport aux autres marchés se dégrade,
08:53 ça veut dire que votre pouvoir d'achat à l'extérieur, si vous voulez faire une OPA ou une OPE, vous êtes en train de perdre des moyens.
09:00 Ça veut dire que si vous voulez faire des emprunts qui sont calibrés par rapport à la taille de vos actifs, vous vous empruntez moins que d'autres zones.
09:10 Donc vous perdez en potentiel de dynamique relative. Donc au bout d'un certain temps, oui, c'est important de calmer le jeu et même d'essayer de soutenir la bourse.
09:19 Oui, donc il y a même un enjeu politique, presque, vous dites. La bourse chinoise doit refléter la puissance chinoise. Hong Kong vient de se faire dépasser en termes de market cap par la bourse indienne.
09:29 On voit tous les efforts qui sont faits par les opérateurs boursiers japonais, par exemple, pour justement rester dans l'histoire boursière mondiale. Oui, il y a des enjeux forts quand même derrière.
09:42 Et je pense qu'il y a un enjeu important aussi dans la zone. C'est-à-dire que pour la Chine, du point de vue du statut, il était une évidence pour eux que c'était eux qui seraient les leaders.
09:54 La question commence à se poser un petit peu plus, au moins d'un point de vue financier.
09:59 Christian, est-ce qu'il y a un début de panique de la part des officiels chinois qui continuent de multiplier des mesures dont on sait que le track record est jusqu'à présent assez faible ?
10:12 Oui, très clairement. Le problème, c'est que la Chine a un problème de demande, pas d'offre. Et toute la réponse aujourd'hui des Chinois, c'est sur l'offre.
10:19 On le voit, ils essayent de relancer. Ils ont fait un plan infrastructure qui n'a pas marché. Ils ont fait un plan, là ils ont un nouveau plan, qui est pour stabiliser la situation financière des provinces et des collectivités locales, mais qui ne redonne pas de la croissance.
10:30 Et l'autre partie du plan, c'est de stimuler les investissements productifs dans des secteurs dans lesquels on a déjà des surinvestissements.
10:37 Je vous donne juste une idée pour vous donner à quel point on marche sur la tête en Chine. On est aujourd'hui sur la production de panneaux solaires, au dernier chiffre connu, +56%.
10:47 Vous avez tous entendu parler quand même qu'on stockait un peu les panneaux solaires. Et c'est un des secteurs qui est aujourd'hui prioritaire dans le plan de relance chinois.
10:55 Il faut investir dans les panneaux solaires, dans ce qui est censé être l'avenir de la Chine, de produire de plus en plus de technologies, et notamment ce segment-là.
11:02 Véhicule électrique, globalement, la Chine pourra répondre à la demande mondiale de véhicules électriques à la fin de cette année, en termes de capacité de production.
11:11 La production chinoise de véhicules électriques 2024, en capacité de production, pourrait servir l'ensemble de la demande mondiale.
11:20 Donc je peux vous dire qu'ils vont casser les prix sur les véhicules électriques. Je pense qu'ils vont être agressifs.
11:24 Mais ça, c'est des stratégies de défense. C'est parce que justement, ils n'arrivent plus à saturer leur marché domestique avec ces produits-là.
11:31 Il n'y a pas que ça. Le vrai problème, c'est qu'aujourd'hui, ils font une relance via les entreprises d'État.
11:36 Et là, on voit une déconnexion de la croissance entre les entreprises d'État et les entreprises du secteur privé.
11:41 Et aujourd'hui, quand vous avez un chiffre de production industrielle, ce sont les entreprises d'État qui tirent vers le haut la production industrielle, et pas les entreprises privées.
11:48 Donc aujourd'hui, ils ont fait un énorme plan de relance, qui ne se voit pas vraiment parce que ce n'est pas aussi visible qu'on croit,
11:53 mais qui a poussé les entreprises d'État à investir sur les secteurs prioritaires du plan chinois, stratégiques chinois,
11:59 qui va entraîner des capacités de production très excédentaires, encore plus sur leur marché intérieur,
12:04 ce qui va faire que la Chine va être très agressive sur ses marchés extérieurs, va exporter sa désinflation et va jouer.
12:10 C'est la seule stratégie qui s'offre à eux aujourd'hui ?
12:13 Non, ce n'est pas la seule, mais c'est là, politiquement, qu'il est acceptable pour le gouvernement chinois. C'est ça qu'il faut comprendre.
12:18 Je vous prends juste l'exemple de la baisse des réserves obligatoires. C'est quoi ? On va baisser les réserves obligatoires,
12:23 les banques vont prêter plus facilement. Mais qui va emprunter ? Comme ça a été dit, ce ne sont pas les ménages chinois,
12:27 ils n'ont pas envie d'acheter de l'immobilier, ils ont compris. Donc, ça va être les entreprises d'État qui vont emprunter auprès des banques chinoises,
12:33 pour faire des investissements qui ne servent à rien, mais qui vont accroître les capacités d'offre et qui vont leur permettre encore d'essayer d'exporter plus à prix bradé,
12:41 donc qui sera non rentable. Donc, ça va faire monter les créances douteuses dans les vilans des banques, et ça ne va pas forcément relancer l'économie chinoise.
12:47 Donc, franchement, la vraie relance, ce serait une relance de baisse d'impôts massives vis-à-vis des ménages, de soutien de la consommation.
12:55 On n'en sort pas. Le modèle domestique tel qu'il était présenté et voulu ne fonctionne pas.
13:01 Il ne fonctionne pas. Et c'est même un retour en arrière, j'ai l'impression.
13:04 Alors, même M. Xi Jinping ne veut pas. Il a dit que les ménages chinois devaient s'enrichir par le travail et non par des aides d'État.
13:10 Donc, il y a un problème idéologique aujourd'hui dans la Chine qui, aujourd'hui, est bloqué parce que les États-Unis ont plus ou moins fermé le marché américain,
13:19 qu'ils ont moins facilement accès aux consommateurs américains. Donc, les entreprises du secteur privé chinois préfèrent, même chinoises,
13:26 préfèrent investir maintenant en Inde, en Vietnam pour contourner les barrières douanières américaines.
13:30 Et donc, on est sur, véritablement, un plan de relance qui s'annonce infructueux.
13:35 Et c'est peut-être ça l'élément central parce que, jusqu'à présent, on avait toujours la bourse qui rebondissait en se disant,
13:40 ils vont faire un plan de relance par les infrastructures. Bon, on voit que maintenant, ça atteint un peu ses limites,
13:44 ce sont les infrastructures nécessaires. Donc, on avait toujours cette idée, le plan de relance était la solution miracle.
13:49 Ils maîtrisaient leur économie, ils allaient relancer l'économie. Et là, on voit qu'ils ont un vrai problème éthologique
13:53 et il y a un vrai échec des derniers plans, même s'ils ne l'ont pas dit, ils ne l'ont pas annoncé officiellement parce que je pense qu'ils ne voulaient pas le suivre.
13:59 Mais je vous prends juste un exemple, les investissements dans les infrastructures, c'est +8% sur un an.
14:04 Donc, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de plan dans les infrastructures. Ils investissent massivement dans les infrastructures.
14:08 Mais ce n'est pas suffisant aujourd'hui pour relancer l'économie chinoise parce que c'est le consommateur chinois qui est en panne.
14:13 Et je dirais que, pour bien faire, il faudrait presque qu'il fasse un chèque, comme a fait Biden, aux Chinois pour qu'ils consomment.
14:19 Et ça, ce n'est pas dans l'idéologie chinoise d'aujourd'hui. Et c'est là que ça bloque aujourd'hui sur l'économie chinoise.
14:24 À propos du consommateur chinois, Alain, alors déjà, que vous inspire la situation chinoise ?
14:29 Bon, on en discute, on peut en discuter tous les jours. Moi, ce qui m'intéresse aussi, et notamment à l'occasion des publications de résultats qu'on va avoir,
14:36 c'est que nous disent les secteurs qui sont reliés à la consommation chinoise aujourd'hui ?
14:43 Je pense évidemment au premier d'entre eux, le luxe européen et français.
14:47 C'est ce qu'on va voir prochainement. Mais il faut rappeler, pour l'instant, on se comparait au dernier trimestre avec une période où les Chinois étaient encore en containment Covid.
14:56 Donc les bases sont encore relativement faciles. Donc il n'y a pas de chiffres. Les tendances devraient, a priori, rester positives. Il n'y a pas de grande baisse.
15:03 Et puis, tout ce qui est cosmétiques luxe, on est aussi, même si la consommation est moins dynamique qu'avant, on est toujours dans une phase d'embourgeoisement progressif.
15:13 Les classes moyennes progressent. Donc le nombre de consommateurs qui accèdent à ces produits augmente chaque année, malgré la croissance ralentie.
15:21 Donc c'est quand même des éléments... Ce n'est pas le fait que chacun consomme plus ou moins, mais c'est qu'il y a plus de consommateurs, tout compris, qui accèdent à ces catégories.
15:29 Donc ça offre quand même une certaine résilience. Pour l'instant, on note effectivement les messages. Il n'y a pas d'euphorie côté chinois, mais pas non plus d'énorme trou d'air à ce stade.
15:39 Mais les comparables sont encore faciles. Alors c'est vrai que dans les parties, tout ce qui concerne des métiers comme le cognac ou autre, là, comme il y a des effets de stock qui sont très importants...
15:47 Bon, ça vient aussi des Etats-Unis, mais il y a eu des effets de déstockage, de restockage sensibles...
15:53 Rémi Cointreau, je prenais l'exemple de Rémi Cointreau, c'est sur les plus bas Covid, le cours de bourse.
15:58 Oui.
15:59 Oui, oui, oui, de mars 2020.
16:00 À un moment, on était à -45.
16:02 Tiens, on a effacé 3 ans, 4 ans quasiment de performance boursière.
16:06 On doit rappeler aussi qu'il y a énormément de stock dans ces entreprises, donc les taux plus élevés aussi s'ajoutent, etc.
16:11 En tout cas, la consommation chinoise, ça n'étonnera personne, elle est médiocre pour l'instant.
16:16 Maintenant, pour ce qui est de la bourse, il faut rappeler quand même que ça fait déjà pas mal de mois qu'on dit que le marché chinois est au plus bas.
16:22 On le disait déjà en septembre-octobre.
16:24 Rappelons, les marchés, en gros, si on se positionne en euros, les marchés actions l'année dernière, ils ont progressé de 18%, 22% aux Etats-Unis, 16% en Europe,
16:33 -17% en Chine si on prend l'indice des valeurs domestiques, tout ça en euros.
16:37 Donc il y a déjà un énorme gap aujourd'hui, depuis le début de l'année.
16:40 Enfin, à part les toutes dernières séances, on était encore en baisse de quasiment 10% côté chinois, donc c'était vraiment le crash.
16:45 Donc là, des nouvelles qui ont leur limite, mais on part de tellement bas que c'est pas illogique qu'il y ait un petit moment de rebond.
16:52 Maintenant, est-ce que ce rebond sera durable et fort ?
16:54 Effectivement, parce que les chrétiens, c'est pas gagné.
16:56 On ne peut pas dire qu'ils investissent du bon côté.
16:59 Et c'est vrai que sur les capacités de production chinoises, dans certaines industries, c'est colossal.
17:03 En rappelant, par exemple, dans le solaire, je crois que les capacités de production mondiales se rapprochent de 900 gigawatts.
17:10 80%, d'ailleurs, vient de Chine.
17:13 Et l'année dernière, je crois qu'on a les installations, c'était même pas la moitié de ça.
17:16 Donc il y a un écart entre la capacité de production, principalement chinoise, et un marché qui a envie, mais qui ne suit pas aussi vite qu'il ne pourrait ou ne devrait.
17:23 Donc il y a des surcapacités, des stocks qui s'accumulent, donc des prix, effectivement, qui vont continuer à baisser.
17:28 Même si sur son marché, la Chine a installé, en termes de capacités solaires, l'équivalent de ce que le reste du monde a installé l'an dernier.
17:37 Mais ça ne suffit pas à saturer les capacités de production. En tout cas, ça ne suffit pas à absorber toute la production de panneaux solaires en Chine.
17:46 Oui, il y a plus de panneaux solaires installés en Chine l'année dernière que dans le reste du monde.
17:49 Mais comme c'est eux qui produisent le plus, ils ont une capacité colossale, il y a malgré tout une imbalance.
17:54 Il y a trop de rodoff, pas assez de demandes pour l'instant.
17:57 Est-ce que, alors je ne suis pas un peu spéculatif, mais s'il faut concevoir la possibilité d'un rebond des actions chinoises,
18:05 est-ce que ça peut défaire certaines positions qui ont profité, justement, de l'ininvestibilité de la Chine, comme on dit, Vincent ?
18:16 Tout le monde nous raconte que le marché indien a particulièrement profité de cette mécanique, peut-être le Japon également, dans une certaine mesure.
18:24 Alors il y a évidemment des longs shorts qui ont été mis en place, c'est un grand classique.
18:29 Le Japon, j'ai un peu de doute sur le sujet, dans la mesure où il est plus développé que pays émergents.
18:36 Donc l'Inde, oui, s'il devait y avoir un long short qui se déboucle, donc en clair, un peu de rachat de Chine,
18:42 il y aurait probablement un peu de vente d'Inde en face, d'autant plus que vous avez une élection qui approche et un marché qui est globalement cher.
18:52 Alors vous pouvez lui accorder des perspectives sympathiques quand même, mais objectivement, les ratios de valorisation sont relativement élevés.
19:00 - Oui, riche. - Voilà. Donc oui, il peut y avoir un peu de débouclement, et c'est mon pressentiment que pendant quelques semaines, on risque d'avoir ça.
19:11 Mais par contre, des flux acheteurs structurels de nouveau sur la Chine, j'ai beaucoup de doute,
19:17 parce que les gestions traditionnelles, je dirais, ont été rincées l'année dernière, ou sur les deux dernières années.
19:25 - Le marché va toujours là où ça fait mal, c'est-à-dire qu'il y avait quand même un consensus assez constructif sur la Chine,
19:31 qui a été pris à contre-pied tout au long de l'année. - Je pense que d'un point de vue intellectuel,
19:38 ça devient de plus en plus difficile à justifier auprès des clients d'avoir été chaud en début d'année dernière,
19:44 très froid, et même à sortir les pauses pendant l'année, et revenir de nouveau en début d'année.
19:50 Par contre, entre guillemets, les petits malins ou ceux qui ont les moyens de jouer,
19:55 d'avoir potentiellement un plan de relance sur la bourse en tout début d'année, c'est plutôt favorable,
20:03 parce que si vous devez tenter un coup, c'est plutôt en début d'année que vous le faites.
20:07 Au pire, s'il est perdant, vous avez tout le reste de l'année pour essayer de vous rattraper.
20:11 - Après juste un petit moment, dans la Chine, il y a maintenant de plus en plus d'investisseurs
20:15 qui regardent la partie structurelle de la Chine. On n'en est même plus à regarder le conjoncturel,
20:19 et ce qui a beaucoup marqué les esprits, c'est la statistique de cette baisse de la population totale chinoise
20:24 sur l'année 2023. Un peu exceptionnelle, on le sait, parce qu'il y a un taux de mortalité particulièrement élevé,
20:28 mais ça, ça marque énormément les esprits. Et quand on voit que la population totale baisse dans un pays,
20:33 c'est clairement très négatif sur le long terme, et je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'investisseurs
20:37 qui ont mis vraiment une croix sur la Chine, sur des aspects structurels, et pas que conjoncturels.
20:41 - Elle baisse au total, mais elle baisse encore plus fortement pour les classes actives,
20:45 le "pride age" entre 25 et 60 ans, qui est là le réservoir de force de travail qui a perdu 10 millions d'argent en dernier.
20:54 - Et qui est censé être la plus pure classe de moyenne moyenne, et tout ça, donc ça marque beaucoup les esprits.
20:56 Donc il ne faut pas vraiment avoir en tête qu'aujourd'hui, beaucoup d'investisseurs surpondèrent
21:01 beaucoup cet aspect structurel. - Il y a quand même un autre point à rappeler,
21:03 c'est que la Chine n'est pas la Russie, ni l'Argentine, mais c'est quand même un pays où on n'est pas exactement sûr
21:09 de la propriété, enfin pour un investisseur étranger, quand on investit dans des sociétés chinoises,
21:13 l'État peut vous les spolier du jour au lendemain, comme ça s'est fait dans le passé en Argentine.
21:17 Et puis si un jour il y a un conflit avec Taïwan... - Oui, mais attendons-nous ce que sont devenus les actifs...
21:22 - Toutes ces équipes démocrates sont encore suspendues. - C'est quand même un point en ligne de fond.
21:25 - Au-delà de la valorisation, qui, objectivement, peut être considérée comme très attractive aujourd'hui,
21:29 la question du droit de propriété n'est pas tout à fait la même que dans d'autres pays.
21:34 - Ajusté de tous ces risques qu'on vient de citer, oui, effectivement, les espérances sur la Chine sont très différentes.
21:39 - À quelques mois... - Oui, j'entends.
21:41 - À long terme, est-ce que vraiment on a envie d'être propriétaire d'actifs en Chine ?
21:44 - Moi, le chiffre qui m'a marqué, c'est les investissements directs étrangers, on ne parle pas des flux boursiers,
21:49 mais passer d'un record à près de 350 milliards de dollars en 2021, deux ans après, 2023, tomber à zéro.
21:56 On parle des investissements nets, bien sûr, il y a toujours des gens qui investissent structurellement en Chine,
22:00 plutôt peut-être d'ailleurs venant de l'Asie ou du global south aujourd'hui,
22:04 mais il y a quand même là une rupture spectaculaire entre la Chine et le reste du monde.
22:09 - Et puis ce qui est très inquiétant, c'est quand vous avez des entreprises chinoises, qui ne réinvestissent plus...
22:13 Ah, privées, entreprises chinoises privées, qui ne réinvestissent plus leurs bénéfices sur la Chine,
22:18 et qui vont l'investir dans d'autres pays, dans l'Asie.
22:21 Et ça, par contre, ça montre une vraie défiance du secteur privé chinois.
22:25 - Je profite de votre présence, Christian, pour faire un petit point semi-conducteur.
22:29 C'est le moment d'en parler, je sais que ça fait partie de votre optisme, mais on est ravis de profiter de votre expertise.
22:35 Bon, TSMC, ASML nous disent que le point bas de leur activité est derrière eux, sans doute autour du Q3 2023,
22:42 et que désormais, on repart comme en 40, avec des croissances à deux chiffres attendus.
22:48 Qu'est-ce qu'on peut dire de la situation de l'activité du secteur, et le lien avec la performance boursière ?
22:56 Puisque le SOX, qui est le grand indice sectoriel des semi-conducteurs aux États-Unis,
22:59 lui, il n'a pas attendu les résultats de TSMC et d'ASML pour décréter que le point bas d'activité était déjà passé.
23:05 Le SOX bat des records depuis déjà plusieurs semaines et quelques mois, même maintenant, Christian.
23:11 - Alors, oui, c'est compliqué, les semi-conducteurs en ce moment, parce que même on a eu Texas Instruments,
23:15 qui était assez décevant, publié hier, parce que ce qu'il faut bien comprendre,
23:19 c'est qu'on est sur un segment des semi-conducteurs qui se porte très bien et qui va peut-être exploser.
23:25 Ça, c'est un segment. Ce segment, c'est naturellement les puces pour l'intelligence artificielle,
23:29 qui sont des puces de haute gamme, à forte valeur ajoutée et à forte marge.
23:33 Donc, tous les acteurs qui touchent plus ou moins ce segment-là vont très très bien, puisque...
23:39 Alors, c'est naturellement Nvidia, mais ça commence à devenir cher, mais on l'a valorisé, parce que Nvidia était tout seul.
23:44 Bon, maintenant, il y a AMD, qui est en train de monter en puissance et qui va peut-être concurrencer Nvidia.
23:49 Et puis, on a peut-être des acteurs comme Micron, par exemple, Micron Technology,
23:53 qui fait des mémoires de base, des mémoires pour les smartphones, pour les PC,
23:57 où là, il n'y a pas véritablement de valeur ajoutée. - C'est de la commodité, maintenant, ça.
24:00 - C'est de la commodité, mais qui a l'idée de faire des mémoires pour les serveurs.
24:03 Et ces mémoires, déjà, les serveurs sont très consommateurs, et ces mémoires sont ultra rapides,
24:08 et donc, ils se font énormément de marge sur ces mémoires pour l'intelligence artificielle.
24:12 Donc, par exemple, si vous prenez un acteur comme Texas Instruments, c'est pas bon.
24:17 Pourquoi ? Parce qu'ils sont dépendants de l'industrie, ils sont dépendants du secteur automobile,
24:21 on vend moins de véhicules électriques qu'anticipé, et donc, finalement, on a besoin beaucoup moins de puces,
24:25 et ça va très très mal, parce que votre calculatrice, votre aspirateur, finalement, ce n'est pas ce qui est booming en ce moment.
24:30 Donc, cet acteur-là souffre, et il est en train de même nous dire que ça est en train de se retourner,
24:35 que peut-être ses clients vont déstocker au premier trimestre, et qu'on n'est pas du tout sur une reprise aussi forte et aussi positive.
24:41 Et puis, vous avez ces acteurs des semi-conducteurs très pointus, qui eux ont ce qu'on appelle un "pricing power",
24:46 ils ont des vraiment arches, et le marché est en train de jouer vraiment une explosion.
24:49 Alors, jusqu'où on va ? Est-ce que le marché ne va pas trop loin ?
24:51 Ça, c'est la grande question, parce qu'eux-mêmes ne savent pas jusqu'où on va aller,
24:54 mais j'irais que là, on est dans la phase "constitution des capacités de calcul".
24:58 Alors, si vous écoutez des gens qui font les logiciels qui servent à faire l'intelligence artificielle,
25:04 ils vont dire, de toute façon, c'est une demande infinie de capacités, puisque c'est très consommateur d'énergie,
25:09 très consommateur de capacités de calcul, et si on devait, demain, tous utiliser l'intelligence artificielle,
25:15 il y aurait une demande telle que c'est vraiment un boulevard et une source de profit.
25:19 Donc ça, c'est la première chose.
25:21 On peut comprendre que le marché s'emballe, parce qu'ils se disent finalement,
25:23 "je n'ai pas de visibilité sur la conjoncture, je n'ai pas de visibilité sur ce que vont faire les banques centrales,
25:27 mais j'ai un secteur qui, quoi qu'il arrive, va se comporter bien, donc je vais le payer cher, mais tant pis,
25:30 je préfère concentrer tous mes investissements sur ce secteur qui ne peut que monter".
25:34 Et puis, après, il y a quand même quelques petits éléments de frein.
25:36 Alors, les petits éléments de frein, c'est la montée de la concurrence, notamment pour NVIDIA et AMD,
25:40 il faudra faire attention qu'il n'y ait pas quelques éléments où, on va dire,
25:43 ils n'ont pas forcément la capacité de maintenir des marchés si élevés,
25:46 parce qu'on en monte les capacités et qu'il y aura plus de concurrence.
25:48 Donc ça, ça peut être un premier point.
25:50 Alors là, on peut aller peut-être plus vers les fondeurs, et c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de fondeurs
25:54 qui sont capables aujourd'hui de faire ces puces-là, et c'est TSMC qui est le principal.
25:59 Donc on a vu, ça peut jouer.
26:00 Donc ça peut faire des arbitrages au sein de ce secteur, mais voyez qu'on paye très cher.
26:03 Et puis, il y a quelques facteurs de risque.
26:06 Si demain, vous utilisez plus votre smartphone pour utiliser l'intelligence artificielle,
26:11 c'est ce que semble aller vers quoi ?
26:13 Apple, Samsung, et puis peut-être Apple.
26:15 Ça sera plus au niveau local.
26:17 Donc on aura peut-être un peu moins besoin des serveurs qu'on pourrait anticiper.
26:20 Et puis, derrière, il y a aussi la question, c'est est-ce qu'il ne faut pas jouer la deuxième vague ?
26:25 Et la deuxième vague, ce sont ceux qui vont déployer l'intelligence artificielle.
26:28 Et c'est là où on aura peut-être aussi un deuxième round, à mon avis, au niveau des marchés,
26:32 puisque là, on a bien valorisé les acteurs qui font les pelles.
26:36 Maintenant, il faut peut-être prendre les acteurs qui vont distribuer l'intelligence artificielle.
26:39 Et c'est là qu'il y a peut-être beaucoup plus de potentiel pour les prochaines semaines.
26:42 Est-ce qu'on est à ce moment-là, selon vous, Vincent,
26:45 où on va voir le thème de l'intelligence artificielle générative se diffuser
26:49 au-delà des premiers vendeurs de pelles et de pioches ?
26:53 Et puis, quand même, sur le secteur des semi-conducteurs en tant que tel, je le disais,
26:57 le SOX bat de nouveaux records déjà depuis quelques temps maintenant.
27:00 Est-ce que c'est une thématique ou un secteur qu'il faut continuer de porter pour 2024 ?
27:08 Dans mes souvenirs, en fait, quand on adopte une technologie au niveau des bureaux,
27:15 ensuite, on l'adopte au niveau personnel, quand elle est vraiment séduisante, qu'elle est vraiment majeure.
27:23 J'ai l'impression qu'au niveau des bureaux, c'est déjà fait.
27:27 En tout cas, l'idée de devoir l'adopter est déjà consensuelle.
27:32 Et à titre personnel, je ne sais pas pour vous, mais moi, oui, déjà.
27:37 Donc, je pense que c'est une révolution, quelque chose de majeur.
27:42 Et que du coup, effectivement...
27:44 Les barrières ou les freins qu'on peut imaginer à l'adoption de ces usages,
27:47 pas peut-être des corporations qui vont essayer de freiner parce qu'elles savent que c'est une menace, etc.
27:52 Mais vous dites qu'il y a quand même une vitesse de diffusion de l'usage
27:57 qui est beaucoup plus rapide que ce qu'on avait dans les précédentes révolutions technologiques.
28:02 Ce n'est pas parce qu'il y a des trolls que je n'utilise pas Twitter.
28:05 Donc, c'est simplement une question d'éducation, ensuite, de connaître les limites de l'outil,
28:12 de savoir qu'il y a des biais qui peuvent, à certains moments, disjoncter.
28:17 Donc, effectivement, je pense qu'il va falloir l'appréhender correctement,
28:23 éduquer les gens pour se méfier de certains biais que ça peut avoir.
28:28 Mais je pense que l'adoption, pour moi, elle est évidente.
28:31 Donc, évidemment, la première étape, c'est les pelle-et-pioche, donc les semi-conducteurs.
28:36 La deuxième, c'est les développeurs de logiciels.
28:38 Et c'est déjà le moment pour vous de basculer un peu ?
28:43 En bourse, oui. Dans la réalité, c'est peut-être trop tôt.
28:46 Mais en bourse, on va le jouer.
28:48 C'est ce dont on parle.
28:49 En bourse, pour moi, on bascule sur cette étape.
28:52 Ça fait écho à la communication de la SAP aujourd'hui, particulièrement saluée,
28:57 parce qu'il y a tous les buzzwords, c'est l'intelligence artificielle,
29:00 on va se restructurer pour se mettre en ordre de marche, pour capter ces nouveaux marchés.
29:05 C'est la croissance séculaire pour nous, pour des années.
29:09 Oui, on nettoie les effectifs et on en embauche d'autres
29:12 qui vont être spécialisés sur les thématiques.
29:17 ASML et SAP, leaders de l'Eurostock 50 aujourd'hui.
29:21 Je trouve que c'est intéressant.
29:23 Un, ça nous rappelle que l'Eurostock 50 a changé quand même par rapport à il y a 10-15 ans,
29:27 où on avait de la belle banque, de la utilities ou du telco.
29:31 Là, on a quand même des boîtes en pointe, j'en sais rien,
29:35 mais en tout cas, on a de la vraie tech aujourd'hui,
29:37 et de la hard tech, et du software.
29:41 Sur SAP, attention, le problème c'est qu'en Europe,
29:44 il n'y a pas énormément de grosses sociétés de technologie.
29:47 Effectivement, c'est la seule grosse société de logiciel.
29:50 Il faut quand même rappeler, SAP, c'est quand même un diesel.
29:53 C'est donc le leader mondial des, ce qu'on appelle, des routes de production,
29:59 des routes de production de l'entreprise.
30:02 C'est bien simple, je n'ai pas rencontré une entreprise
30:05 qui n'a pas hurlé lorsqu'elle a mis 2, 3 ou 4 ans pour mettre en place SAP.
30:10 La force ou la faiblesse d'SAP, c'est qu'une fois qu'on l'a,
30:13 c'était tellement pénible de le mettre en place qu'on n'a pas pu en sortir.
30:17 - Oh, l'argument de vente, c'est terrible !
30:20 - C'est pour ça que boursièrement, sincèrement, j'ai eu du mal à être très convaincu.
30:24 - C'est au plus haut historique, je dois vous faire remarquer !
30:27 - Le titre a remonté l'année dernière.
30:29 Il avait essayé de revamper son offre avec un truc qui s'appelait HANA,
30:33 qui était une sorte de SAP+, où on remettait un coup de peinture sur le locomotive.
30:38 Ça avait recréé un petit peu de revenus, mais pas tant que ça.
30:42 C'est vrai qu'aujourd'hui, les résultats n'étaient pas si bons que ça,
30:46 mais qu'est-ce qui plaît ce matin ?
30:48 C'est deux choses.
30:49 Le premier, ils accélèrent dans la partie cloud en termes de perspectives,
30:52 ils croissent plutôt 26, 27 que 25.
30:54 Donc ça, c'est plutôt le bon côté de la force.
30:57 Et puis, un plan de restructuration qui va quand même pas mal peser sur le cash flow,
31:01 mais qui donne l'impression qu'ils veulent changer de braquet,
31:04 se focaliser sur les nouveaux produits.
31:06 Maintenant, nous, la question qu'on se pose en interne, c'est que l'intention est très louable,
31:10 mais mettre un TGV sur une machine à vapeur, ça va être compliqué.
31:15 Parce que le track record en matière d'exécution pour ce genre de projet ou de virage chez SAP,
31:22 n'est pas évident.
31:23 La difficulté, en fait, c'est qu'ils ont une plateforme qui est "robuste",
31:27 mais qui commence à être très vieille.
31:29 Donc, ils ont fait plein de développements sur un moteur qui est,
31:32 somme toute, assez ancien.
31:34 Et c'est très compliqué de...
31:36 Justement, quand on rajoute des fonctionnalités supplémentaires sur un vieux truc,
31:40 à la fin, ça devient compliqué.
31:41 Donc, soit on se réinvente totalement,
31:44 mais c'est très compliqué au sein de nos organisations de changer.
31:47 Soit ils arrivent à trouver des petits ajouts
31:50 qui vont permettre d'apporter les plus des nouveaux logiciels,
31:53 de l'intelligence artificielle,
31:55 mais il faut que la plateforme historique soit capable de le supporter.
32:00 Et là, on est un peu en doute.
32:01 En tout cas, nous, on ne voit rien.
32:03 Le marché fait crédit, mais il doit faire ses preuves.
32:05 Vous dites pour SML.
32:06 Ils ont mis les bons mots.
32:07 Sur ASML.
32:08 En revanche, c'est différent.
32:09 Là, c'est un pécade.
32:10 Oui.
32:11 Rappelons d'ailleurs, au passage,
32:12 que même si ça fait déjà 6-9 mois que tout le monde s'attendait
32:15 à ce que le marché des semi-conducteurs atterrisse en fin d'année, début 2024,
32:20 et que le rebond soit pour après,
32:22 à SML, clairement, ils ont indiqué que le premier trimestre serait plutôt assez faible.
32:26 Ce qui a marqué, et que le vrai redémarrage, c'est 2025.
32:30 Mais ce qui permet de le rendre crédible,
32:32 c'est que les prises de commandes étaient quasiment 3 fois supérieures
32:35 à celles du trimestre précédent.
32:36 Donc oui, ça ne va pas se traduire tout de suite dans les chiffres.
32:38 En revanche, ça crédibilise, et plus que fortement,
32:42 l'idée d'un fort rebond en 2025.
32:44 C'est pour ça que le titre en profite, et c'est tout à fait légitime.
32:47 Et sur SAP, je dirais prudence, parce qu'on comprend qu'il va y aller vers l'IA.
32:51 Pas le même cheval, quoi.
32:52 Mais on part d'une plateforme qui est très ancienne,
32:54 et culturellement, ce n'est pas forcément évident.
32:57 Est-ce que les jeunes ingénieurs d'IA ont envie d'aller travailler chez SAP ?
33:01 C'est pas gagné.
33:03 Déjà, il faut qu'il y en mette 8 000 personnes sur le marché.
33:05 Oui, mais ce n'est pas les mêmes.
33:06 Oui, mais ce n'est pas les mêmes.
33:08 Plus globalement, Vincent, où est-ce qu'il y a des points d'attention
33:13 pour cette saison de publication ?
33:16 Où est-ce qu'on va avoir de vrais problèmes de demande,
33:18 peut-être pour certains secteurs aujourd'hui,
33:20 avec un pouvoir de circulation des prix des entreprises
33:23 qui va s'éroder, voire se dissiper totalement ?
33:26 Où est-ce qu'il y a encore du vent dans les voiles,
33:29 et peut-être même des équilibres offre-demande
33:33 qui seraient favorables encore à la croissance bénéficiaire et aux marges ?
33:37 Alors, je sais que tout le monde regarde les marges.
33:40 Moi, j'ai l'impression qu'il faut commencer à regarder de nouveau les chiffres d'affaires.
33:44 Notamment dans tout ce qui est industriel,
33:47 parce qu'en fait, on a eu des effets stocks
33:49 qui ont été très importants avec la Covid,
33:51 et ensuite avec la guerre en Ukraine et l'hyperinflation.
33:54 Donc pour moi, en fait, l'année dernière,
33:57 il y a eu un gros trou d'air sur beaucoup de dossiers industriels à cause de ça.
34:01 En plus, l'économie était en train de ralentir,
34:04 donc ça en rajoutait une couche.
34:06 Si on est bel et bien dans la perspective d'un rebond économique l'année prochaine,
34:12 qu'en plus les stocks ont déjà été en partie érodés l'année dernière,
34:17 moi, ça commence à m'intéresser de regarder les industriels
34:21 pour voir si en termes de chiffres d'affaires, c'est pas en train de se réveiller.
34:25 Donc à la limite, les marges, leur structure de coût,
34:28 il faut évidemment le regarder.
34:30 Mais je pense que la hausse des volumes peut d'une certaine manière compenser la baisse des marges.
34:35 Donc en structure globale sur les bénéfices,
34:38 je pense qu'on peut s'en sortir correctement.
34:40 Ce qui m'intéresse aussi, c'est de regarder un peu la décomposition géographique des résultats,
34:46 parce que les gros mouvements de délocalisation Chine vers les pays périphériques,
34:53 ou ce genre de choses, je trouve ça intéressant.
34:55 Je suis curieux de voir si la méfiance qu'on voit en bourse à l'encontre de l'Europe,
35:02 c'est-à-dire on a une guerre à nos frontières,
35:06 donc les investisseurs qui se méfient de la zone,
35:08 est-ce qu'on retrouve la même chose au niveau industriel ?
35:11 Voilà, c'est des messages qui, moi, m'intéressent,
35:15 pour voir un petit peu la déconnexion qu'il peut y avoir entre la bourse et le réel.
35:21 Et je m'attends en fait bien à une forme de rééquilibrage
35:25 entre les services qui ont très très bien tenu depuis deux ans,
35:31 qui ont fait un rattrapage depuis la Covid.
35:34 Moi, je m'attends à ce que ça s'essouffle,
35:36 et qu'à l'inverse, la partie industrielle qui a souffert depuis deux ans,
35:39 elle commence à se réveiller.
35:41 Et que ça soit probablement, je dirais, vers l'été,
35:45 c'est-à-dire en clair, plus on approchera de 2025 avec une reprise économique,
35:50 plus la tentation des investisseurs de faire cette bascule,
35:54 de faire une rotation sur les portes d'accueil, devrait se mettre en place.
35:57 À la faveur des résultats qui vont arriver.
35:59 Ce que décrit Vincent, j'ai l'impression que c'est exactement la leçon
36:02 qu'on peut retirer des PMI du jour, par exemple, dans une certaine mesure.
36:06 Christian, le manufacturier semble avoir marqué un point bas
36:09 et offre des surprises légèrement positives sur les PMI qu'on a vu en zone euro.
36:14 À l'inverse, on commence à avoir des déceptions
36:17 et des surprises négatives sur la partie services.
36:20 Alors, il y avait deux choses.
36:21 Il y a quand même un élément qui reste très négatif,
36:23 tant pour l'industrie que pour le secteur des services,
36:25 qui est, moi, très important en tant qu'économiste.
36:27 C'est le jour où je verrai la composante production
36:31 passer sous la composante nouvelles commandes.
36:33 D'accord.
36:34 Ça, c'est quand même important, parce que là, on est encore
36:36 sur une contraction des carnets de commandes.
36:38 Donc, on sera un peu rassuré sur la conjoncture
36:41 quand j'aurai ajusté mon niveau de production
36:43 à un niveau inférieur des nouvelles commandes,
36:44 parce qu'on pourra se dire, là, on est sur quelque chose
36:46 qui va redémarrer et qui est beaucoup plus durable.
36:48 Là, ce que nous disent les données, c'est qu'on chute moins vite.
36:50 Il faut dire qu'on a tellement chuté dans l'industrie
36:52 qu'au bout d'un moment, ça peut quand même
36:54 commencer un peu à se stabiliser, ce n'est pas mauvais.
36:56 Et surtout, je suis d'accord, il y a eu un effet stock
36:58 qui a été très important et qui a expliqué la chute de l'industrie.
37:01 Donc, ça peut se calmer, alors que dans les services,
37:03 on n'a pas forcément cet amortisseur.
37:05 Par contre, ce qui est un petit peu inquiétant
37:07 dans les enquêtes qu'on a eues dans les PMI Flash,
37:09 c'est la partie inflation qui repart.
37:12 Alors, avec deux éléments.
37:14 D'une part, du côté de l'industrie,
37:16 on a bien une hausse des délais d'ivraison,
37:18 on a bien une légère hausse, ça dépend des pays.
37:21 C'est directement corrélé au maire rouge ?
37:24 Voilà, ça c'est lié à la maire rouge.
37:25 Mais par contre, ce qui est certain, c'est que dans l'industrie,
37:27 on ne peut pas le répercuter sur ses prix de vente.
37:29 Ah, c'est fini ça ?
37:31 Voilà, c'est fini.
37:32 Donc, ça veut dire que ça va être plutôt un élément négatif.
37:34 On n'est plus en 2021, 2022.
37:36 La hausse des coûts, c'est plutôt un effet sur les marges
37:38 que sur les prix de vente.
37:40 Bon, ça, ça peut être un petit peu négatif pour les bénéfices,
37:42 mais ça peut rassurer la BCE de son côté.
37:44 Par contre, ce qui est peut-être un peu plus inquiétant,
37:46 c'est que dans la partie services,
37:48 on a une hausse des prix payés,
37:50 une hausse des coûts de production, principalement salaire,
37:52 et là, ça s'est répercuté dans les prix de vente encore,
37:55 et il y a une petite accélération des prix.
37:57 Donc ça, c'est beaucoup plus inquiétant,
37:59 parce que certes, ça ralentit dans les services,
38:01 mais peut-être pas suffisant,
38:02 et pour l'instant, on continue d'augmenter les prix.
38:04 Donc, ça veut dire que dans les prochains mois,
38:06 on va quand même avoir une inflation.
38:07 Alors, je ne suis pas inquiet,
38:08 on est dans un grand mouvement de désinflation,
38:10 je ne vous parle pas d'un retour de la désinflation,
38:12 mais ça justifie pleinement le discours prudent des banquiers centraux
38:14 en disant "attention, l'inflation va ralentir
38:16 beaucoup plus lentement maintenant,
38:18 parce qu'on attaque le dur,
38:20 et le dur, c'est l'inflation dans les services,
38:22 et l'inflation dans les services va peut-être rester
38:24 comme on l'anticipe dans les prochains mois.
38:26 Donc, c'est juste le petit bémol que je mettrais,
38:28 c'est-à-dire qu'on ne ralentit pas suffisamment les services
38:30 pour que l'inflation,
38:32 véritablement, se calme dans ce segment-là,
38:34 et ça, ça sera très regardé, naturellement,
38:36 par les banques centrales.
38:38 D'où le fait que la BCE se fixe, visiblement,
38:40 le mois de juin comme étant un horizon
38:42 acceptable aujourd'hui.
38:44 Oui, en plus, parce qu'ils veulent voir les statistiques sur la carrière,
38:46 et on comprend bien pourquoi.
38:48 Mais, très clairement, c'est un passage un peu à vide pour les marchés,
38:50 parce que d'un côté, on n'a pas forcément les bonnes nouvelles
38:52 de la reprise, et de l'autre,
38:54 on a les banquiers centraux prudents. Ça ne donne pas une image
38:56 très favorable par rapport à ce qu'on avait en décembre,
38:58 où c'était meilleur des mondes.
39:00 On verra. Je n'ai pas ouvert la boîte Banque Centrale,
39:02 on en a déjà beaucoup parlé. Christine Lagarde s'est exprimée au moins
39:04 4 ou 5 fois la semaine dernière, je crois qu'elle a tout dit
39:06 en prévision de la réunion de la BCE demain
39:08 et de la fête de la semaine prochaine.
39:10 Je voulais qu'on dise un mot des small-cap, quand même, Alain.
39:12 Bon, il y a eu le rebond de fin d'année, quand même,
39:14 qui a pu être assez violent, même,
39:16 d'ailleurs.
39:18 Comment on transforme l'essai ?
39:20 Novembre-décembre, c'est la première fois
39:22 depuis 5 ans qu'on a un vrai
39:24 rebond, une séquence
39:26 de surperformance, voire surperformer le marché.
39:28 Notons que, à l'exception,
39:30 à part les deux derniers jours,
39:32 où il y a quelques large-cap qui performent
39:34 très bien, depuis le début de l'année,
39:36 les small-mid font jeu égal,
39:38 voire un petit peu mieux, que
39:40 les larges. Donc, pour l'instant, ça tient.
39:42 Maintenant, ça reste, à mon point de vue, encore un peu
39:44 un call top-down, c'est-à-dire, les stratégistes
39:46 disent "Oui, l'écart est colossal,
39:48 forcément, il y a un moment où ça va revenir, ne serait-ce que si...
39:50 Surtout, si on commence à penser à une
39:52 baisse des taux d'intérêt,
39:54 à une reprise 2025 qui pourrait se traduire
39:56 par anticipation, il y a des niveaux
39:58 de valorisation qui font que
40:00 1) elles sont très attractives, mais ça, c'est pas nouveau,
40:02 2) que peut-être les flux pourraient commencer à revenir.
40:04 Pour l'instant, c'est encore un peu
40:06 modeste, mais c'est vrai que le call,
40:08 pour l'instant, est quand même plus top-down que bottom-up.
40:10 Est-ce que les résultats vont aider à passer
40:12 d'une logique top-down à quelque chose
40:14 de bottom-up, un peu plus constructif ?
40:16 Si je suis tout à fait honnête, je pense que les résultats
40:18 des prochaines semaines, les résultats ne vont pas forcément être extraordinaires.
40:20 Mais ça, c'est aussi vrai pour les larges,
40:22 mais je pense que les petites...
40:24 le soutien bottom-up, il viendra
40:26 plutôt dans les trimestres qui suivront.
40:28 Maintenant,
40:30 ce qu'on entend par rapport à ce qui
40:32 était dit juste avant, c'est que moi,
40:34 je pense qu'on reste quand même dans une phase de ralentissement économique,
40:36 donc les chiffres d'affaires
40:38 ne vont pas être très bons,
40:40 les marges, dans un premier temps, elles vont souffrir
40:42 d'une moindre activité.
40:44 Alors, on note effectivement que
40:46 il y a quand même... j'ai vu pas mal d'entreprises qui commencent à
40:48 nous dire que du côté des coûts, notamment
40:50 matière première, transport, il y a quand même des éléments.
40:52 Là, il y a beaucoup moins d'inflation,
40:54 mais du côté des coûts, selon les entreprises,
40:56 il pourrait y avoir des amortisseurs. Donc moi, pour l'instant,
40:58 paradoxalement, je suis peut-être plus négatif
41:00 sur les chiffres d'affaires que sur les marges,
41:02 notamment dans l'industrie. Les salaires ont monté,
41:04 mais d'autres prix ont baissé. Il y a quand même des facteurs
41:06 qui font qu'on va pouvoir reconstituer un petit peu en amont
41:08 ce qu'on perd en aval. Et la deuxième chose,
41:10 c'est que beaucoup, en effet, disent
41:12 que l'année, les derniers trimestres
41:14 ont été durs, mais qu'il y a une partie
41:16 qui est liée à un effet de stockage qui est massif
41:18 et que même si les entreprises, à défaut de parler
41:20 de reprise, commençaient à stabiliser
41:22 leur stock, bien, pour certains industriels,
41:24 ça voudrait dire quand même une petite embellie.
41:26 Donc ça, c'est aussi... alors, il faut voir le calendrier,
41:28 mais c'est un point dont il faut tenir
41:30 compte également. Donc au final, oui,
41:32 je pense que les petits et les moyennes valeurs,
41:34 dans une perspective de baisse des taux d'intérêt
41:36 avec une reprise dans quelques
41:38 trimestres, aujourd'hui, elles peuvent au moins faire
41:40 un jeu égal avec les grosses, et comme il y a une optionnalité
41:42 sur le fait qu'elles devraient faire mieux après,
41:44 c'est pour ça qu'un certain nombre de gens commencent à s'y intéresser, effectivement.
41:46 Mais les résultats eux-mêmes
41:48 ne vont pas encore être flamboyants dans l'immédiat.
41:50 - Petit tour de table rapide, là, sur
41:52 une conviction ou quelques
41:54 convictions clés que vous avez, là, sur...
41:56 en matière d'investissement pour cette
41:58 année, enfin, en tout cas, au moment où on se parle.
42:00 - Donc, j'avais une repondération
42:02 des small mid-cap, oui,
42:04 effectivement. Deuxième point, c'est...
42:06 avec une baisse des taux, bon,
42:08 ce qui va arriver, on ne sait pas exactement quand,
42:10 mais on est toujours assez positif sur les foncières cotées.
42:12 Bon, elles sont bien rebondies,
42:14 sur les derniers mois de l'année, mais on est encore sur
42:16 des niveaux de décote par rapport à l'histoire,
42:18 qui sont... on est plutôt à 30, 35 de décote,
42:20 là où on pourrait plutôt être à 20, 25.
42:22 Et la deuxième chose, c'est que,
42:24 rappelons, c'est un secteur dont le compte de résultats
42:26 pour la plupart des boîtes est correct.
42:28 Le bilan est correct. Ce qui pose des
42:30 problèmes, c'est, un, leur capacité
42:32 à effectuer des cessions, parce que tout
42:34 était bloqué, et leur capacité
42:36 à se refinancer, parce que par nature,
42:38 tous les 7 ans, on fait un peu tourner le portefeuille.
42:40 Parce que le gros avantage depuis
42:42 quelques mois,
42:44 c'est pas que les prix ont arrêté de baisser, ils continuent
42:46 de s'éroder légèrement, ça c'est normal,
42:48 mais c'est que les entreprises commencent à avoir un petit peu
42:50 plus de transactions, et surtout, les entreprises
42:52 ont pu se refinancer à des taux
42:54 un peu plus intéressants. Certaines ont fait des augmentations
42:56 de capital, alors évidemment, légèrement dilutive, mais
42:58 ce qui est à peu près sûr aujourd'hui, c'est que...
43:00 - Renforcer quand même la structure. - Elles ne vont pas
43:02 se cracher dans les 12-18 mois,
43:04 quand le marché, avec un mur de la dette, sera au plus bas.
43:06 - Oui, je comprends. - Elles vont survivre, et du coup,
43:08 si elles survivent, ça veut dire que cette décote est trop élevée,
43:10 donc il y a un point de rebond. Voilà. - Oui.
43:12 - Vincent ?
43:14 - Position sur les obligations d'entreprise,
43:16 on est confiant sur les perspectives
43:18 de cycle, on a une baisse des taux à venir,
43:20 on a des rendements qui sont élevés,
43:22 ça me paraît plus séduisant
43:24 que les obligations d'Etat, parce que
43:26 les banques centrales ont encore potentiellement
43:28 du quantitative tightening à faire.
43:30 Donc, obligations
43:32 d'entreprise, peut-être
43:34 le resol, pour rejoindre
43:36 un petit peu la thématique... - Donc, small limit cap
43:38 US. - Small limit cap, nous, on en a mis déjà
43:40 un petit peu, et je pense que
43:42 l'élection de Trump peut potentiellement
43:44 re-réveiller les petites capitalisations,
43:46 si on se dit que
43:48 le but, c'est de relancer
43:50 l'économie nationale en priorité. - MAGA.
43:52 - Les petites capitalisations
43:54 américaines pourraient peut-être se réveiller à cette occasion.
43:56 - MAGA au carré, ou...
43:58 Plus encore, hein. - Voilà.
44:00 - Pour finir avec vous, Christian,
44:02 on a une idée forte pour vous,
44:04 aujourd'hui. - Moi, pour l'instant, je ne vais pas être original,
44:06 je pense qu'il faut rester relativement prudents
44:08 des secteurs plutôt défensifs, ou alors
44:10 des thématiques comme l'intelligence artificielle, qui est pour moi
44:12 une thématique de défensif.
44:14 C'est un peu étonnant de dire ça, mais... - C'est acyclique.
44:16 C'est acyclique, pour vous, aujourd'hui.
44:18 - Pour l'instant, tant qu'on n'a pas de visibilité, vous allez sur
44:20 ces valeurs-là, même si la valorisation est très élevée.
44:22 - Bon...
44:24 Pas besoin... Oui, le marché est déjà dessus, hein.
44:26 On verra, je n'ai pas vu comment étaient les résultats
44:28 de Nvidia, ce sera évidemment un moment
44:30 clé, quand même, de ce début de l'année, dans les prochaines
44:32 semaines. - Mais ils vendent le futur. - Demain matin.
44:34 - Ben, allez, on est là, présent. - Ouais, mais
44:36 ils ont délivré, quand même. - Ah, ils ont délivré. - Je veux dire,
44:38 ils vendent le futur, mais c'est pas
44:40 un PowerPoint comme en 2000, quoi.
44:42 Enfin, je veux dire, il y a eu quand même du chiffre d'affaires
44:44 encaissé, déjà, et des commandes prises... - C'est pas du métavers.
44:46 - Non, c'est pas du métavers. - Et très au-dessus des attentes, et profitable.
44:48 - Et profitable.
44:50 - Merci beaucoup, messieurs. Merci d'avoir été les invités
44:52 de Planète Marché ce soir. Christian Parizeau,
44:54 Altair Economics, Alain Dubreuil, Clare Escoy,
44:56 Vincent Lequartier, We Save.
44:58 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
45:10 chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
45:12 Le thème ce soir, c'est celui de la
45:14 gestion thématique, en général,
45:16 et plus précisément, du thème de l'économie
45:18 numérique, dont nous allons parler avec Rony Michaly,
45:20 président de Galilée, Asset Management.
45:22 Bonsoir, Rony. - Bonsoir, Grégoire.
45:24 - Merci beaucoup d'être avec nous et de venir régulièrement,
45:26 je le rappelle, chaque mois, pour décrypter
45:28 avec vos outils d'analyse et de valorisation
45:30 ces grandes thématiques
45:32 qui font l'avenir,
45:34 pour dire les choses simplement.
45:36 Un mot, quand même, de l'actualité de la gestion
45:38 thématique, vous concernant, Rony,
45:40 et c'était la conviction que vous partagez avec nous
45:42 dès le départ, quand on s'est vu les premières fois
45:44 autour de ces micros.
45:46 Rony, la conviction qu'on peut
45:48 faire de la gestion 100%
45:50 thématique,
45:52 et notamment sur la base d'ETF,
45:54 qui restent les instruments, peut-être, les plus
45:56 simples et les plus évidents, en tout cas,
45:58 qui font partie des instruments les plus simples et les plus
46:00 évidents, pour s'exposer sur ces
46:02 grandes thématiques, Rony. - Absolument,
46:04 Grégoire. Avec
46:06 l'essor et la multiplication
46:08 des ETF thématiques récemment,
46:10 ces dernières années, on a pensé,
46:12 nous, depuis le début, de toute façon,
46:14 qu'on pouvait faire un portefeuille 100%
46:16 thématique, et maintenant, on a la conviction
46:18 chez Galilée AM qu'on peut faire
46:20 un portefeuille 100% composé
46:22 d'ETF thématique,
46:24 et dans le cadre de notre partenariat
46:26 avec BlackRock, on a décidé
46:28 de créer, finalement,
46:30 un portefeuille qui serait 100%
46:32 avec des ETF high shares,
46:34 puisque la gamme d'high shares est
46:36 assez diversifiée pour le faire. - Mais il a
46:38 fallu, quand même, ce temps
46:40 pendant lequel la gestion passive a dû
46:42 s'approprier aussi
46:44 cette gestion thématique, c'est ça,
46:46 Rony ? - Absolument, parce que si on regarde
46:48 dans nos indicateurs,
46:50 encore en 2018-
46:52 2019, toutes les thématiques
46:54 n'étaient pas couvertes encore par deux
46:56 ETF. - Oui, c'est ça. - Donc c'est vrai que
46:58 maintenant, en plus... - Il faut quand même une profondeur
47:00 de gamme, de marché, de produit,
47:02 de solution, pour pouvoir
47:04 mettre en place ces mandats 100% ETF
47:06 thématique. - Exactement, si on a juste un
47:08 seul fonds ou un seul ETF sur une thématique,
47:10 il faut qu'il y ait un vrai gisement,
47:12 c'est l'essence du codex.
47:14 Donc en plus des portefeuilles prudents, équilibrés
47:16 et dynamiques, on a choisi de créer un portefeuille
47:18 100% thématique, qui par essence est dynamique
47:20 puisque c'est des actions. - Très intéressant,
47:22 mais ça raconte, je trouve, l'évolution de
47:24 l'industrie et notamment de la place
47:26 que représente cette gestion thématique
47:28 aujourd'hui, y compris dans la gestion
47:30 indicielle. On parle avec vous
47:32 de l'économie numérique,
47:34 Rony. Avant de décrypter les fondamentaux
47:36 de la thématique, je crois qu'il faut quand même
47:38 la définir un peu, en tout cas la circonscrire.
47:40 Parce que l'économie numérique, à un
47:42 moment, en 2024,
47:44 ça veut dire tout et rien à la fois.
47:46 - Absolument. Alors
47:48 l'économie numérique, à la base,
47:50 c'est principalement les producteurs
47:52 de hardware et de software. Et depuis
47:54 l'émergence d'Internet,
47:56 finalement, c'est essentiellement
47:58 maintenant toutes les activités qui trouvent
48:00 l'origine de leur
48:02 activité économique sur Internet.
48:04 Donc, principalement,
48:06 on va dire maintenant le e-commerce
48:08 et les plateformes de réservation.
48:10 C'est devenu indispensable dans la vie
48:12 quotidienne. On a toujours,
48:14 quand on parle de cette thématique,
48:16 l'exemple de la personne qui achète
48:18 son billet de métro,
48:20 ou qui recharge son pass avec son application mobile,
48:22 qui, à midi,
48:24 va déjeuner en commandant
48:26 sur Deliveroo, qui,
48:28 l'après-midi, va acheter un cadeau pour
48:30 papy et mamie sur Amazon,
48:32 et qui, le soir, peut-être pour rentrer chez lui,
48:34 rentrer en Uber,
48:36 et arriver chez lui et regarder une série Netflix.
48:38 Donc, sa vie... - C'est bien, on a cité que des boîtes
48:40 américaines.
48:42 - Alors, l'ITG, principalement américaine.
48:44 - Ça montre déjà un peu où se tournent
48:46 les enjeux. - Exactement.
48:48 Mais disons que, voilà, c'est
48:50 réellement quelque chose qui va prendre une place
48:52 et qui va rythmer la vie quotidienne
48:54 de certaines personnes, notamment les urbains.
48:56 - Bon. Qu'est-ce qu'on peut dire
48:58 des fondamentaux de la
49:00 thématique, notamment
49:02 quand on cherche à s'assurer que
49:04 c'est bien une thématique globale,
49:06 transversale, et qu'il ne s'agit pas
49:08 d'investir juste sur un ou deux
49:10 secteurs, Rony ? - Absolument.
49:12 Alors, on va regarder si la thématique
49:14 est structurelle, internationale et
49:16 transversale. C'est ça, quand on regarde
49:18 les fondamentaux de la thématique.
49:20 Et, pour savoir si elle est structurelle,
49:22 on va s'intéresser aux méga-tendances qu'il apporte.
49:24 Alors, il y en a plusieurs.
49:26 Il y a la digitalisation des habitudes de consommation,
49:28 c'est très important. Il y a
49:30 l'essor de l'économie collaborative,
49:32 très important, et aussi l'ubérisation.
49:34 L'ubérisation, c'est finalement
49:36 la constitution de plateformes numériques
49:38 qui va mettre en relation directement
49:40 des demandeurs et
49:42 des prestataires. Donc ça, c'est les trois
49:44 méga-tendances qui portent la thématique. Et,
49:46 il y a récemment des tendances, alors
49:48 les tendances sont conjoncturelles, alors que
49:50 les méga-tendances sont structurelles. - Structurelles.
49:52 - Voilà. Les tendances...
49:54 Enfin, la tendance principale
49:56 qui va porter cette thématique,
49:58 c'est, après la pandémie,
50:00 l'émergence
50:02 de ce qu'on appelle l'économie de la flemme.
50:04 C'est-à-dire...
50:06 C'est-à-dire plus besoin
50:08 de se déplacer, on va commander
50:10 tout, tout de suite, sans bouger notre canapé.
50:12 Et c'est vrai que cette tendance-là,
50:14 on la connaît, elle a été
50:16 accélérée, on va dire,
50:18 avec le confinement. - Oui, on l'a tous vécue
50:20 pendant quelques semaines ou quelques mois de confinement
50:22 autour de la planète. - On s'est bien habitués. - C'est ça, oui.
50:24 - Exactement. - Mais ça reste. Il y a une...
50:26 Comment dire ? Une réminiscence
50:28 de ce qui a été vécu
50:30 par l'ensemble de la population pendant ces
50:32 semaines et ces mois de confinement qui restent
50:34 aujourd'hui dans les comportements. - Ça reste
50:36 un petit peu, effectivement. Comme je disais,
50:38 c'est une tendance. - Oui, oui. - Et donc,
50:40 du coup, selon un rapport de l'ONU,
50:42 si vous voulez, cette thématique "économie numérique",
50:44 elle représente aujourd'hui
50:46 15% du PIB mondial, elle croît
50:48 2,5 fois plus vite que le PIB mondial
50:50 et elle devrait représenter 30%
50:52 du PIB mondial en 2030.
50:54 Et ça, c'est colossal comme augmentation.
50:56 - Oui. C'est implacable comme
50:58 démonstration. - Alors, un mot
51:00 peut-être sur le fait... Le cyberespace,
51:02 il est mondial. Donc, c'est une thématique
51:04 qui est bien sûr internationale. La
51:06 fracture numérique, elle est là
51:08 quand même. Il n'y a que 60% de la population
51:10 mondiale qui a Internet. Mais
51:12 finalement, on peut considérer que surtout dans les
51:14 pays développés, c'est une thématique internationale
51:16 et transversale. Alors, bien sûr, il y a la vente en ligne
51:18 qui est concernée, il y a la mode qui est concernée,
51:20 il y a les jeux en ligne qui sont concernés,
51:22 le paiement en ligne, les réservations...
51:24 - Ça serait plus rapide de dire qui n'est pas concerné.
51:26 - Voilà. Exactement. Voilà. C'est vraiment
51:28 une thématique transversale dans le sens multisectoriel.
51:30 - Qu'est-ce qu'on peut dire de la
51:32 valeur de cette thématique sur le
51:34 plan boursier ?
51:36 Quelles ont été les performances
51:38 historiques de la thématique
51:40 telle que vous la mesurez avec vos outils
51:42 d'appréciation ? Et puis,
51:44 est-ce que c'est cher aujourd'hui ?
51:46 - Alors, les performances ont été
51:48 ces dernières années un peu mi-figue, mi-raisin.
51:50 C'est en
51:52 2019, donc très bonne performance, plus 29%.
51:54 2020, plus 76%,
51:56 bien sûr, c'est l'année
51:58 Covid, donc bien sûr, ça en bénéficie.
52:00 2021, moins 11. 2022,
52:02 moins 36%, donc deux années compliquées.
52:04 Et 2023, plus
52:06 25%. Donc,
52:08 on a eu, bien sûr,
52:10 des années qui ont
52:12 été à la fois
52:14 très bonnes et très mauvaises.
52:16 En fait, 2021
52:18 et 2022, c'est la double peine,
52:20 parce que 2021, on sort progressivement
52:22 des confinements. Et 2022,
52:24 c'est l'année de l'inflation. Et bien sûr, c'est une
52:26 thématique qui n'aime pas du tout l'inflation,
52:28 puisque le consommateur ne va pas
52:30 être content, bien sûr, de voir ses abonnements augmenter
52:32 ou bien les produits
52:34 qu'il va commander sur Internet augmenter.
52:36 Alors, on a un PER de 23 fois
52:38 les bénéfices aujourd'hui, donc
52:40 sur le marché.
52:42 Une volatilité de 23%,
52:44 ça c'est facile à retenir. Donc,
52:46 on est structurellement plus élevé
52:48 que le MSCI en termes de
52:50 risque. On est structurellement
52:52 plus cher quand même.
52:54 Mais on pense qu'il y a du potentiel
52:56 sur la thématique du fait de la rebaisse de l'inflation.
52:58 Et du fait aussi que
53:00 si on regarde les ratios de debt net
53:02 sur EBITDA de ces
53:04 boîtes, elles ont encore du cash à investir.
53:06 En plus de ça, on a
53:08 une croissance du chiffre d'affaires de 12%
53:10 par an et une croissance des bénéfices
53:12 par action de 24%
53:14 par an pour les trois prochaines années.
53:16 Donc, ça nous donne quand même pas mal de perspectives sur cette thématique.
53:18 C'est un peu plus cher,
53:20 mais il y a des raisons pour ça
53:22 effectivement qui l'expliquent.
53:24 Comment on fait le mapping
53:26 des forces et des faiblesses
53:28 de cette thématique aujourd'hui,
53:30 Rony ? Alors, les forces,
53:32 bien sûr, la principale force, on va dire,
53:34 c'est que la croissance de cette thématique
53:36 est catalysée par l'innovation.
53:38 Il y a plus de 10%
53:40 si on regarde l'intensité
53:42 d'innovation, c'est-à-dire la part
53:44 du chiffre d'affaires réinvesti en R&D,
53:46 elle est supérieure à 10%, donc c'est
53:48 énorme. Il y a des thématiques où on est
53:50 autour de 2-3%. Quelques pourcents, oui, c'est ça.
53:52 Donc, voilà,
53:54 peut-être l'exemple qu'on peut donner, c'est les bottes
53:56 que maintenant vous retrouvez sur les sites de commerce en ligne
53:58 qui vont personnaliser votre
54:00 parcours d'achat, qui sont des vraies
54:02 innovations, qui vont quasiment
54:04 maintenant essayer de remplacer un vendeur
54:06 physique dans un magasin. Et
54:08 je crois qu'il y a plus de 65%
54:10 des Français qui nous disent qu'ils
54:12 sont plus tentés d'acheter lorsque leur expérience
54:14 client, leur parcours client
54:16 est personnalisé. Donc ça, c'est vraiment
54:18 le gros point fort, c'est
54:20 une croissance qui est catalysée par l'innovation.
54:22 Bien sûr, on peut
54:24 regarder aussi les points faibles, ce qu'il faut toujours se remettre en question.
54:26 Et là, il y en a quand même quelques-uns.
54:28 C'est un marché, cette
54:30 thématique est
54:32 très concurrentielle.
54:34 Il y a une concurrence qui est très, très
54:36 intensive, qui peut impliquer
54:38 une pression sur les prix,
54:40 bien sûr, qui peut impliquer
54:42 aussi que les technologies
54:44 obsolètes mettent de côté
54:46 très rapidement les boîtes qui se font dépasser.
54:48 Il y a très peu aussi de barrières
54:50 à l'entrée, dans tout ce qui
54:52 est plateforme en ligne. Donc,
54:54 ça, c'est un gros point faible.
54:56 La sécurité des données, les cyberattaques,
54:58 on en parle très souvent, je ne vais pas forcément
55:00 revenir. Les émissions de gaz à effet de serre,
55:02 quand vous commandez
55:04 sur Alibaba, pour citer une boîte qui n'est
55:06 pas américaine, quand vous
55:08 commandez, bien sûr,
55:10 en faisant venir un paquet
55:12 depuis la Chine, bien sûr,
55:14 ça augmente les émissions de gaz à effet de serre, sans parler
55:16 même de Uber ou de Uber Eats, etc.
55:18 Donc, ça, c'est vraiment
55:20 une problématique importante. Et
55:22 enfin, le risque lié aux tarifs douaniers.
55:24 Attention, Donald Trump
55:26 a gagné hier dans le New Hampshire.
55:28 Potentiellement,
55:30 à partir de novembre prochain. - D'ailleurs, ces plateformes, c'est du commerce.
55:32 Et donc, derrière le commerce,
55:34 le risque de l'augmentation des droits de douane
55:36 peut être un frein.
55:38 - Exactement.
55:40 - Comment est-ce qu'on investit dans la
55:42 thématique ? Là aussi, c'est l'exercice
55:44 à chaque fois avec vous,
55:46 Rony, de pouvoir proposer quand même des
55:48 solutions et des
55:50 produits dédiés à cette thématique.
55:52 Alors,
55:54 c'est tout à votre honneur, à la fois
55:56 dans le monde de la gestion passive, mais aussi
55:58 dans le monde de la gestion active. C'est un peu ça
56:00 la règle qu'on s'est fixée, Rony.
56:02 - Exactement. Il faut qu'il y en ait pour tous les
56:04 groupes. Et on
56:06 tient vraiment, on met un point d'honneur à ce que tout
56:08 le monde y trouve son compte. - On essaye de réconcilier
56:10 ces deux mondes. - Exactement. Alors,
56:12 on a AXA Digital Economy en fond,
56:14 avec un gérant physique,
56:16 qui surpondère
56:18 les actions américaines.
56:20 Bonne performance l'année dernière, quand même, +32%.
56:22 Je disais que l'indice de référence
56:24 qu'on a reconstitué,
56:26 en faisait 25. Donc,
56:28 c'est quand même une bonne performance.
56:30 Ensuite, chez Thématiques SAHEM,
56:32 on a un fonds sur l'économie de
56:34 l'abonnement. Attention, il n'y a pas que
56:36 de l'économie numérique, mais il y a
56:38 beaucoup d'économies numériques dedans, et qui
56:40 s'appelle Thématiques Sustration
56:42 Economy. Et
56:44 enfin, puisqu'on parlait de BlackRock
56:46 tout à l'heure, un ETF de chez
56:48 iShares, qui s'appelle iShares
56:50 Digitalisation, dans lequel vous retrouverez
56:52 toutes les actions en vue
56:54 sur cette thématique. Mercado Libre,
56:56 Shopify, Amazon, Netflix
56:58 qui sont dans les premières
57:00 actions qui sont dans cet ETF, et je pense qu'ils représentent
57:02 bien la thématique, en tout cas
57:04 de manière efficiente.
57:06 - Merci beaucoup, Rony. Merci pour
57:08 votre éclairage et l'analyse
57:10 de cette thématique de l'économie
57:12 numérique, ses forces,
57:14 ses faiblesses, est-ce que c'est cher
57:16 et comment y investir ? Rony
57:18 Michali avec nous régulièrement,
57:20 chaque mois quasiment, pour décrypter ses grandes
57:22 tendances, ses méga-trends
57:24 structurels, et
57:26 la manière d'y investir sur le plan boursier.
57:28 Président de Galilée Asset Management
57:30 qui était l'invité de ce quart d'heure
57:32 thématique de Smart Bourse ce soir.
57:34 [Musique]

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