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00:00 *Générique*
00:04 20h, 21h, France Info, les informés.
00:08 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
00:10 - Bonsoir à tous, bonsoir Jean-François.
00:12 - Bonsoir Bérangère.
00:13 - Que reste-t-il de la loi immigration ?
00:16 Un bon tiers des articles est censuré par le Conseil constitutionnel,
00:19 uniquement les ajouts du Parlement se défend Gérald Darmanin.
00:22 La gauche demande le retrait du texte entier,
00:26 les Républicains une révision de la Constitution,
00:29 la Présidente dénonce un coup de force des juges,
00:31 beaucoup de confusion ce soir,
00:33 alors que la crise agricole commence à déborder ici et là,
00:36 c'est l'autre grand sujet qui occupera notre deuxième demi-heure
00:39 jusqu'à 21h dans les informés.
00:41 Un blocage de Paris menace pour demain,
00:43 alors que Gabriel Attal doit annoncer des mesures d'urgence.
00:47 Comment en est-on arrivé là ?
00:49 Comment apaiser la colère ?
00:51 La FNSEA a-t-elle la clé ?
00:53 L'expert des informés est le journaliste Frédéric Danway,
00:56 qui suit ces questions depuis des années.
00:58 Avec autour de la table, bien sûr, nos précieux informés,
01:01 qui sont ce soir Claire Planchard,
01:03 rédactrice en chef informations générales du groupe Ebra,
01:06 François Miguet, directeur de lui-même
01:09 et journaliste économique du Point.
01:11 Ça vous va, directeur, François ?
01:13 Et puis Stéphane Zumsteig,
01:15 directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos.
01:17 Sans oublier, pour le service politique de France Info,
01:19 le non moins précieux Paul Barcelone,
01:22 qui nous éclairait sur notre premier sujet.
01:24 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:27 Que reste-t-il donc ce soir de cette loi immigration,
01:31 Jean-François, si on regarde les décisions
01:33 rendues par le Conseil constitutionnel,
01:35 alors les chiffres, il y a plusieurs façons de les prendre,
01:39 c'est un gros tiers, on va dire, du texte qui s'envole.
01:41 Oui, il faut dire ça, un gros tiers de ces mesures
01:45 qui ont fait débat pendant des semaines, pendant des mois.
01:48 Les 9 Sages ont censuré pour l'essentiel
01:51 le durcissement de l'accès aux prestations sociales pour les étrangers,
01:55 le délit de séjour irrégulier pour les étrangers,
01:58 l'instauration de quotas migratoires annuels fixés par le Parlement,
02:02 décidément, cette petite révolution voulue par Nicolas Sarkozy,
02:06 jadis, n'existera jamais,
02:08 la caution retour pour les étudiants étrangers,
02:11 le resserrement des critères du regroupement familial,
02:13 synonyme de restriction.
02:15 La plupart de ces mesures avaient braqué l'aile gauche de la majorité
02:20 pour l'essentiel des réactions que vous avez évoquées à l'instant,
02:23 Bérengère Bonte, il faut rappeler qu'au fond,
02:27 Éric Ciotti demande au gouvernement de reprendre, vous savez,
02:31 les 32 articles qu'on appelle les cavaliers législatifs pour faire simple,
02:36 c'est-à-dire ces articles qui ne sont pas censurés sur le fond,
02:39 mais ils peuvent revenir par la fenêtre à travers d'autres textes,
02:43 il y aura des demandes en ce sens.
02:45 Il est vrai aussi qu'Éric Ciotti, lui, appelle à une réforme constitutionnelle,
02:49 là où Jordan Bardella dénonce un coup de force des juges,
02:52 avec le soutien du président de la République lui-même,
02:55 puisqu'effectivement Emmanuel Macron, qui voulait sa loi,
02:59 avait saisi le Conseil constitutionnel,
03:02 le priant de faire un éventuel toilettage des mesures qui pourraient poser problème.
03:07 - Alors, tour de table tout de suite, que reste-t-il pour vous de ce texte ?
03:12 J'ai envie de vous poser la question, Stéphane Zumsteig.
03:15 - Alors, je ne sais pas si c'est exagéré ou pas de parler d'une victoire pour le gouvernement,
03:18 mais ce qui va rester de ce texte, en gros, les deux tiers des articles
03:21 qui ont été validés, ou presque les deux tiers,
03:24 c'est quand même ce que le gouvernement, l'exécutif, avait imaginé
03:27 avant les tractations, les négociations avec la droite, et notamment avec les LR.
03:32 Donc c'est ça qui va rester.
03:34 Ça pourrait apparaître, là encore je le répète, comme plutôt une bonne nouvelle pour le gouvernement,
03:39 notamment parce que Jean-François l'évoquait à l'instant,
03:41 ça va permettre de ramener dans le giron présidentiel, en tout cas cette aile gauche
03:46 qui est un peu frondeuse au moment du vote.
03:49 Maintenant, ce que ça signifie aussi, c'est qu'on n'en a vraiment pas fini avec la loi sur l'immigration
03:53 parce que tout ça va susciter, et suscite déjà la colère, si ce n'est la fureur des oppositions,
03:57 et notamment des LR. Il n'y a qu'à voir la teneur des déclarations, notamment de Bruno Rotailleau,
04:01 vous parliez du gouvernement des juges, de la pression maximale qui va être mise par les LR
04:05 sur le gouvernement dans les mois qui viennent.
04:07 On va continuer à parler d'immigration dans les mois qui viennent, dans le cadre d'une campagne électorale européenne,
04:11 alors même que le souhait de Macron, c'était d'en finir au plus tôt avec cette loi.
04:16 Mais rien n'est réglé, en fait, politiquement.
04:18 - Et le texte de M.Morcellone, vraiment, ça va ramener, vous pensez aussi, l'aile gauche de la majorité ?
04:22 Je veux dire, si on parle du texte, sans doute, mais toute cette séquence va laisser vachement beaucoup de traces.
04:28 - Probablement, parce que ce texte a quand même été voté, adopté par le Parlement,
04:33 au prix d'une crise politique pour la majorité, c'est certain.
04:37 Moi, je dis victoire pour le gouvernement, parce que ce soir, le piège s'est refermé sur les Républicains.
04:42 Il faut revenir à l'origine même du texte, pour voter cette loi promise lors de la campagne présidentielle 2022 par Emmanuel Macron.
04:49 C'était son programme de candidat. Emmanuel Macron avait besoin des voix de la droite.
04:53 Il avait besoin d'un accord avec les Républicains.
04:55 Il a laissé penser aux Républicains que les LR pourraient ajouter des dispositions,
05:01 les dispositions qu'a citées Jean-François tout à l'heure en début d'émission.
05:05 Toutes ces dispositions-là, Emmanuel Macron savait avant même que le Parlement se penche,
05:10 de quelque façon que ce soir sur ce texte, qu'elles étaient inconstitutionnelles.
05:13 Et pour autant, il les a laissées entrer dans ce texte-là.
05:17 Et le piège s'est refermé ce soir sur les Républicains, puisque, à une exception près,
05:21 toutes les mesures censurées par le Conseil constitutionnel sont d'inspiration de la droite.
05:25 Donc, à l'évidence, c'est une victoire pour le gouvernement.
05:28 - Claire Planchard, c'est frappant de voir la façon dont Gérald Darmanin, sur Twitter, a immédiatement réagi.
05:34 C'est un peu audacieux, peut-être même, on va dire.
05:36 Le Conseil constitutionnel valide l'intégralité du texte du gouvernement.
05:39 On apprenait qu'il y avait censure d'un tiers du texte.
05:41 Mais factuellement, c'est pas complètement faux non plus.
05:44 - Oui, mais ils ont joué quand même un jeu dangereux.
05:46 Et Gérald Darmanin disait juste avant l'adoption, il faut pas être juriste avant les juristes.
05:51 Le Président disait, effectivement, il y a des éléments dans ce texte qui ne sont pas constitutionnels.
05:56 Mais Laurent Fabius, le Président du Conseil constitutionnel, l'a rappelé lors de ses voeux Président de la République.
06:01 L'État de droit, une de ses règles cardinales, c'est de ne pas voter un texte
06:05 dont on sait que certaines dispositions sont contraires à la loi fondamentale.
06:08 C'est-à-dire que le texte était pour beaucoup de gens de la majorité
06:11 et qui ont poussé, comme vous avez dit, ces amendements et ces changements pour avoir une victoire politique.
06:17 Contraire pour certains. Alors effectivement, là, on sait qu'il y en a des cavaliers législatifs,
06:21 que c'est pas sur le front, mais qu'ils allaient être censurés.
06:23 Donc il y a quand même eu un jeu. Et il a dit, ce n'est pas une chambre d'appel des décisions du Parlement.
06:27 On sert d'utiliser le Conseil constitutionnel en ultime arbitre d'une bataille politique qui s'est jouée,
06:32 on l'a vu, avec des tractations.
06:34 C'est quand même un jeu délicat et on le voit aujourd'hui quand on entend le RN et LR appeler à une réforme de la Constitution.
06:41 C'est l'argument de dire que la Constitution et l'État ne protègent pas les citoyens français
06:45 qui voulaient une réforme de l'immigration, enfin une lutte contre l'immigration.
06:50 Il y a quand même un débat qui fait un peu froid dans le dos, moi je trouve,
06:53 surtout dans le contexte actuel européen, puisque voilà, c'est un débat qui...
06:56 Et on est vraiment sur une victoire politique, je trouve, cher fort, cher payé, notamment pour la démocratie.
07:02 Alors on va rentrer dans le détail des différentes forces en présence, on va dire,
07:06 parce que c'est intéressant de rentrer dans le détail.
07:08 François Miguet, je reviens vers vous juste après le Fil Info, puisqu'il est 20h10, Emmanuel Langlois.
07:12 Et les agriculteurs laissent de nouveau éclater leur colère ce jeudi.
07:17 L'AFDESE, CEA et les Jeunes agriculteurs d'Île-de-France appellent même à bloquer demain les accès à Paris entre 14h et minuit,
07:24 au moment même où le chef du gouvernement, Gabriel Attal, doit faire des propositions concrètes
07:29 de mesures de simplification pour le monde agricole, d'après Matignon.
07:34 Restrictions d'accès aux prestations sociales et au regroupement familial,
07:37 ou encore conditions de délivrance d'un titre de séjour étudiant.
07:40 Le Conseil constitutionnel a largement censuré le projet de loi immigration.
07:45 Au total, les SAGE retoquent partiellement ou totalement 35 des 86 articles, soit plus du tiers du texte.
07:53 Le groupe LR a immédiatement réclamé une nouvelle loi afin de reprendre les mesures retoquées pour Jordan Bardella,
07:59 le président du Rassemblement national sur X.
08:02 La seule solution, c'est le référendum sur l'immigration.
08:06 Le gouvernement prend acte, réagit, quant à lui, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.
08:11 Et puis on connaît désormais l'affiche de la finale d'AMD, l'Open d'Australie de tennis.
08:15 Jen Kynwen, 15e joueuse mondiale, défiera samedi pour sa première finale en grand chelm,
08:20 la bélarusse Arina Sabalenka, numéro 2 mondial, tenante du titre.
08:24 La chinoise l'a emportée tout à l'heure en demi contre l'ukrainienne issue des qualifications Diana Arayastremka.
08:31 Autour de la table ce soir, Claire Planchard du groupe Ebra, François Miguet du Point, Stéphane Zumsteig d'Ipsos et Paul Barcelone de France Info.
08:48 On continue à décrypter cette censure d'un bon tiers de la loi immigration, les gagnants, les perdants.
08:55 Que reste-t-il de ce texte, Jean-François ? C'est ça la question.
08:59 Oui, alors je voudrais rebondir à ce que disait Claire Planchard à l'instant et poursuivre sa réflexion.
09:04 C'est-à-dire que oui, les 9 sages sont restés dans les clous de la Constitution, c'est indéniable.
09:09 Ils ont fait leur job, si je puis dire.
09:11 Mais vous ne pouvez pas empêcher une partie de l'opinion de penser que quelque part,
09:15 il y a une forme d'empêchement dans cette histoire, que les mesures qui étaient censées,
09:20 qui étaient censurées, étaient relativement populaires dans l'opinion et pas seulement à droite.
09:26 Je me tourne vers Stéphane Zumsteig, je cherche son acquiescement.
09:29 Mais ce que les Français retiendront de la décision du Conseil constitutionnel, sans doute à tort,
09:35 mais c'est que quelque part, il y a une cour suprême dans ce pays qui, au fond,
09:41 au nom de la Constitution peut-être empêche d'une certaine façon,
09:44 c'est le système, je n'accuse pas les sages, c'est le système qui veut ça,
09:47 empêche le peuple d'exprimer son désir de voir les questions d'immigration réglées
09:53 avec des mesures qui étaient, je le répète, relativement populaires.
09:57 La suite de la logique du raisonnement, quelle est-il ?
10:00 C'est Marine Le Pen pour le RN et Eric Ciotti pour les Républicains.
10:04 C'est qu'il faut changer la Constitution parce qu'il faut redonner la parole au peuple.
10:07 Et les gagnants ne sont pas forcément les perdants.
10:09 Vous verrez que ça va se poursuivre, effectivement, pendant la campagne des européennes
10:13 avec des primes aux partis qui parlent de ces questions-là.
10:16 François Miguel, vous n'avez pas encore eu la parole, mais qui empêche, à vos yeux,
10:21 le Conseil constitutionnel, le gouvernement ou la majorité
10:25 qui font voter un texte dont ils savent qu'une partie est anticonstitutionnelle ?
10:29 Comment vous voyez ça ?
10:30 Il y a eu un jeu trouble, manifestement, du gouvernement,
10:34 puisqu'on l'a vu, le président de la République lui-même a soumis au Conseil constitutionnel un texte
10:40 en demandant au Conseil constitutionnel qu'il l'évalue en sachant, semble-t-il,
10:45 qu'il allait en censurer une partie.
10:47 Donc tout ça est déjà assez difficile à expliquer aux Français,
10:50 surtout dans un contexte où il y a eu un débat très intense autour de cette loi immigration,
10:55 des tractations politiques à n'en plus finir.
10:57 J'ai entendu sur ce plateau dire "victoire du gouvernement".
11:01 J'ai envie de dire "pas si vite", parce que 70% des Français, selon un sondage Elabe,
11:07 au moment où la loi a été adoptée, étaient d'accord avec les mesures prises dans la loi.
11:12 On voit que les Républicains vont rapidement revenir à la charge,
11:16 et donc le sujet ne va pas s'évacuer aussi rapidement, peut-être, que le gouvernement le souhaiterait.
11:22 Sauf que les Républicains vont en l'occurrence, et Claire le disait,
11:25 revenir à la charge avec une proposition de réforme constitutionnelle.
11:28 Aujourd'hui, il n'y a pas possibilité de faire un référendum sur l'immigration,
11:33 parce qu'effectivement, il faudrait changer la constitution.
11:36 Mais cette réforme constitutionnelle, Emmanuel Macron,
11:38 il n'était pas fondamentalement opposé à l'affaire.
11:41 Simplement, il a fixé un cadre, et je ne me fais pas du tout attention,
11:44 l'avocat de l'exécutif ou du chef de l'État, sur ce plateau, absolument pas.
11:49 Mais simplement, il a proposé un cadre de discussion autour de cette réforme constitutionnelle,
11:53 qui était le deuxième rendez-vous à Saint-Denis, la deuxième édition des rencontres de Saint-Denis.
11:57 Et à ce deuxième rendez-vous, la droite n'est pas venue, les Républicains ne sont pas venus,
12:01 Éric Ciotti n'y est pas allé.
12:03 Ce soir, les LR ont beau jeu de dire "on va proposer une réforme constitutionnelle",
12:06 sauf que quand ils s'étaient agis d'en discuter, ils n'étaient pas là.
12:09 - Stéphane Zoubsac, vous partagez ce...
12:11 La position de LR, Bruno Retailleau dit, quand on lui demande ce soir
12:15 "est-ce qu'il y a une rupture de confiance avec la Macronie",
12:17 il dit "il ne peut pas y avoir une rupture, puisqu'il n'y a jamais eu de confiance, déjà".
12:20 - Ils ont topé avec le gouvernement.
12:22 - Il n'y a jamais eu de confiance, mais je me souviens de Bruno Retailleau,
12:24 il y a quelques semaines, se félicitant que le texte de droite passait à l'Assemblée nationale.
12:28 - Parler tout à l'heure de jeu dangereux pour le gouvernement,
12:30 mais les LR aussi jouent un jeu dangereux, je trouve,
12:32 parce qu'on évoquait tout à l'heure cette situation que la droite et l'extrême droite
12:37 vont appeler le blocage institutionnel, très bien,
12:40 en arguant du fait qu'une majorité des Français souhaitent un durcissement de la politique migratoire,
12:44 mais que les juges ont dit non, en parlant de gouvernement de juge.
12:47 C'est totalement légitime qu'un parti politique, qu'une force politique,
12:50 demande une révision de la constitution,
12:52 considérant que c'est un texte qui doit évoluer dans le temps,
12:55 en fonction d'une situation politique, économique, sociale ou internationale.
12:58 Ce qui est plus contestable, je trouve, c'est quand des responsables politiques
13:01 d'un parti dit de gouvernement comme les Républicains
13:04 parlent d'un gouvernement de juge, de décision des juges,
13:07 remettant en cause, quelque part, la légitimité de la plus haute instance juridique
13:12 de l'ordre institutionnel français.
13:14 Bruno Retailleau a dit "écoutez, le discours de politique de Général Dattale,
13:17 autant qu'il le fasse directement devant les juges".
13:19 Là, il y a une sorte de dérive populiste,
13:21 auquel on est habitué dans certains partis politiques,
13:23 qu'on n'était pas en droit d'attendre, quelque part,
13:26 de partis qui prétendent gouverner la France,
13:30 et qui ont gouverné la France de nombreuses décennies.
13:32 Puisqu'on en parle, on va l'écouter Bruno Retailleau.
13:34 C'était ce soir chez nos confrères de BFMTV.
13:37 Je pense qu'Emmanuel Macron, ce soir, a gagné son pari.
13:41 Le problème, c'est que la politique, la démographie, la démocratie, a perdu beaucoup.
13:45 Pourquoi vous demandez aux gens d'aller aux élections, de se déplacer,
13:49 si la décision finale n'appartient plus à ceux qui ont le pouvoir de voter,
13:54 qui sont élus, mais à ceux qui sont nommés ?
13:56 - À ceux qui sont nommés ?
13:59 - Non mais il faut quand même, j'insiste au risque de radoter,
14:03 mais je pense que c'est important de l'avoir à l'esprit,
14:05 de bien se souvenir que les seuls avec qui un accord était possible sur ce texte,
14:10 c'est la droite.
14:12 Et les républicains, les dirigeants des républicains,
14:14 Bruno Retailleau en premier lieu,
14:16 ils savent depuis le début qu'ils sont pivots dans cette affaire.
14:19 Et pour autant, les républicains à l'Assemblée nationale,
14:21 ils ont participé à éviter le débat à l'Assemblée,
14:25 avec cette motion de rejet qui a été votée par les LR, par le RN, par toute la gauche.
14:29 - Présentée par la gauche, mais...
14:31 - Et derrière, ils sont revenus à la table des négociations,
14:33 en amenant, et Jean-François en faisait la liste tout à l'heure,
14:36 toutes ces mesures de fermeté pour durcir le texte.
14:39 Aujourd'hui, le Conseil constitutionnel, les censures, je regrette,
14:42 mais le piège se referme sur eux,
14:44 et c'est l'histoire de l'arroseur arrosé.
14:46 On peut le tourner dans tous les sens, et dans le sens qu'on veut.
14:48 LR s'est fait prendre à son propre jeu sur cette histoire.
14:51 Et j'ai envie de dire...
14:54 Non, plus que leurs yeux pour pleurer, malheureusement.
14:57 - L'avenir de l'LR ?
14:58 - Il n'y aura pas, par ailleurs, de deuxième texte.
15:00 Emmanuel Macron, il va dans les prochaines heures promulguer cette loi.
15:03 Aujourd'hui, il est en Inde, mais enfin, il va quand même la promulguer.
15:05 Il a demandé à Gérard Gaminin de l'appliquer.
15:07 - C'est que niveau l'entrée de Toulon, ça ? Promulgation, Stéphane Zoumsec ?
15:09 - Promulgation, oui, mais je pense que les LR ont encore une petite fenêtre,
15:12 en tout cas pour exister dans les semaines qui viennent.
15:14 C'est en mettant une pression maximale, certes.
15:16 Ils sont tombés dans un piège, vous avez raison,
15:18 mais maintenant, ils vont parler de l'AME.
15:20 - C'est-à-dire obtenir un autre texte autour de l'AME ?
15:22 - Je pense que ça va être compliqué.
15:24 En revanche, d'obtenir un autre texte, d'autant plus qu'on voit bien
15:26 l'urgence et la précipitation, mais dans une exception non négative.
15:29 Emmanuel Macron qui demande maintenant de promulguer le texte le plus rapidement possible.
15:33 En revanche, il reste un autre débat qui avait été mis sous la table.
15:37 Quelque part, c'était l'AME.
15:39 Rappelez-vous, dans le package du deal entre les LR et l'exécutif,
15:42 il y avait "OK, l'AME, on le sort de ce texte, mais on en parlera",
15:45 et c'est un engagement de la première ministre de l'époque,
15:47 on en parlera dès janvier.
15:49 Tout ça donne un petit argument à la droite pour exister encore dans les semaines qui viennent,
15:54 en expliquant qu'il y a eu une sorte d'entourloupe, certes,
15:57 du Conseil constitutionnel ou du gouvernement,
15:59 et que le parti est tombé dans un piège,
16:01 mais il y a quelque chose qui n'est pas négociable,
16:03 c'était la suppression de l'AME, et qu'il y a eu un engagement de l'exécutif.
16:06 Ça pourrait permettre, quelque part, aux LR de maintenir la tête un petit peu au-dessus de l'eau,
16:10 dans les semaines qui viennent, en continuant à parler de ce sujet,
16:12 qui lui est profitable, en général.
16:15 - Ce sujet, Stéphane Zoumsteig, vous l'évoquiez tout à l'heure,
16:17 qui sera au cœur de la campagne des européennes,
16:20 et ce qui s'est produit là, on va le faire rebondir à l'infini, jusqu'au mois de juin.
16:24 - On va en parler cinq ou six mois, alors que ça devait être terminé avant Noël.
16:27 - Bien sûr.
16:28 - La question, c'est comment la majorité peut aller chercher une majorité,
16:30 précisément, dans cette confusion-là,
16:33 les LR, je dirais, Chah et Chaudet craignent l'eau froide, Paul Barcelone,
16:37 sur l'AME notamment.
16:39 - Oui, alors sur l'AME, il va y avoir un débat au Parlement.
16:43 - Je vous pleure ce débat, parce qu'effectivement, il n'est pas tout à fait terminé, quand même.
16:46 - Non, non, et effectivement, il va revenir, d'autant que Gabriel Attal s'est engagé
16:49 à tenir lui-même l'engagement qu'avait pris Elisabeth Borne,
16:53 Première ministre, de débattre de l'AME.
16:56 Mais à l'évidence, et j'aurais pu tenir les mêmes propos au moment du débat sur les retraites,
17:01 il y a un lien de confiance entre les Républicains et la majorité,
17:04 il est probablement rompu, si tant est qu'il ait existé un jour,
17:07 et en tout cas, il est très, très abîmé, donc ça va être difficile,
17:10 sur ces ruines-là, si j'ose dire, de reconstruire quelque chose derrière.
17:14 Mais il faut aussi avoir à l'esprit, dans ces moments-là,
17:17 que ce n'est pas parce qu'Emmanuel Macron a changé de Premier ministre,
17:21 en remerciant Elisabeth Borne et en nommant Gabriel Attal,
17:23 que la donne politique a changé.
17:25 On est au même stade de majorité relative,
17:28 il faudra faire les mêmes compromis pour avoir des lois à l'Assemblée nationale,
17:32 si tant est que des compromis soient possibles.
17:34 Cette donne politique-là, cette équation politique-là,
17:37 elle n'a pas changé avec l'arrivée de Gabriel Attal à Matignon.
17:39 Dans la donne politique, il y avait aussi l'ERN,
17:42 qui avait parlé de victoire idéologique au moment du vote de la loi,
17:45 on en parle juste après, le Fil info de 20h20, Emmanuel Langlois.
17:48 Le chômage en lésères, gilets jaires, hausse en France
17:53 pour le deuxième trimestre consécutif,
17:55 le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 0,2% dans l'Hexagone
17:59 au quatrième trimestre de l'an dernier,
18:01 ce qui porte le nombre de chômeurs inscrits à plus de 3 millions.
18:04 La colère des agriculteurs, elle ne retombe pas,
18:07 les actions se multiplient,
18:09 la FDSEA et les jeunes agriculteurs d'Île-de-France
18:11 appellent ainsi demain à un blocus de Paris.
18:14 Selon la FNSEA, le chef du gouvernement, Gabriel Attal,
18:17 doit se rendre demain après-midi en Haute-Garonne,
18:20 près de la Gare d'Agin.
18:22 Ce soir, une manifestation d'agriculteurs a provoqué
18:25 l'interruption du trafic des trains entre Marmande et Agin.
18:28 La reprise est estimée vers 22h30.
18:32 Les socialistes demandent le retrait pur et simple du projet de loi sur l'immigration.
18:36 Le Conseil constitutionnel censure en effet plus du tiers du texte,
18:40 35 articles sur 86,
18:42 dont de nombreuses mesures de durcissement
18:44 adoptées le mois dernier sous la pression de la droite.
18:47 Le gouvernement a menti aux Français en leur faisant croire
18:50 qu'il les entendait sur le sujet, dénonce sur France Info
18:53 le député RN, Yohan Jilet.
18:56 Et puis à l'étranger, dans le sud de la bande de Gaza,
18:58 des combats acharnés opposent l'armée israélienne
19:01 et les combattants du Hamas palestinien, notamment à Hanounès,
19:04 où des tirs meurtriers envisagèrent un refuge de l'ONU
19:07 abritant des personnes déplacées.
19:10 France Info
19:13 20h, 21h, les informés.
19:16 Jean-François Aquilli, Bérangère-Bonde.
19:19 Ce soir avec Paul Barcelone de France Info,
19:22 Stéphane Soumsec d'Ipsos, François Miguet-Dupoint,
19:25 Claire Planchard du groupe Ebra.
19:27 On va écouter le député RN, Yohan Jilet,
19:29 qui était votre invité, Jean-François, dans le 18-20, France Info,
19:32 et qui évoque, lui, et qui demande,
19:35 comme tout le RN d'ailleurs, un référendum
19:38 et une réforme de la Constitution.
19:40 Marine Le Pen, Jordan Berdella, et plus largement au Rassemblement National,
19:43 nous avions dit que pour avoir une politique migratoire ferme,
19:47 la politique que veulent les Français,
19:49 il faut forcément passer par une révision de la Constitution,
19:53 et en l'occurrence, c'est pour cela que nous proposons avec Marine Le Pen depuis tant d'années
19:56 un référendum. Offrir un référendum aux Français,
19:59 c'est leur permettre non seulement de s'exprimer sur le sujet,
20:03 mais aussi de rendre constitutionnel l'ensemble des mesures que nous proposons.
20:07 Stéphane Soumsec, la victoire idéologique reste là, non ?
20:13 Pour le Rassemblement Nationaliste ?
20:15 On l'a vu tout au long de ces négociations,
20:18 mais c'est la conséquence d'un jusqu'au boutisme politique et de choix tactiques
20:21 tant des LR que de l'exécutif depuis la rentrée après l'été dernier.
20:26 C'est une victoire idéologique, parce que là encore,
20:28 quand on reprend les propos d'un certain nombre de responsables politiques,
20:30 qu'il s'agisse du ministre de l'Intérieur, qu'il s'agisse de responsables LR
20:34 comme Bruno Rotailleau et Eric Ciotti,
20:36 ils allaient plus loin, notamment au niveau des LR,
20:38 ils sont allés plus loin que ce que demande le RN depuis sa création,
20:41 depuis qu'il est apparu dans le paysage politique au début des années 80.
20:46 C'est une victoire idéologique pour eux, évidemment,
20:49 parce que le reste de la classe politique de centre et de droite les suive
20:53 et parfois les précède dans un certain nombre de propositions,
20:58 mais c'est aussi une victoire encore plus importante, idéologique,
21:01 parce qu'on voit bien l'opinion publique sur cette question bien précise
21:04 de la politique migratoire s'est spectaculairement droitisée ces dernières années.
21:08 Vous y faisiez référence tout à l'heure.
21:11 Toutes les mesures qui allaient dans le sens du durcissement,
21:13 qui était notamment proposé par les Républicains,
21:15 étaient approuvées à des majorités très fortes
21:17 et il n'y avait pas de clivage entre les Français de droite,
21:19 plus nombreux aujourd'hui que les Français de gauche,
21:21 y compris quand vous êtes à gauche, quand vous êtes jeune,
21:23 quand vous êtes dans les milieux urbains, c'est-à-dire des gens
21:25 qui étaient traditionnellement bienveillants à l'égard de l'étranger.
21:29 En général, je schématise, on basculait totalement dans le souhait
21:33 de moins d'immigrés, plus de difficultés à rentrer sur le territoire
21:36 et moins de prestations sociales, ou en tout cas moins de prestations sociales
21:39 immédiatement après votre entrée sur le territoire.
21:41 Mais par-delà, Stéphane Zumsteg, on va dire les idées,
21:44 les propositions des uns et des autres, on se retrouve d'une question
21:47 telle que l'immigration, qui est quand même un sujet extrêmement clivant
21:49 dans ce pays, mais partout ailleurs, dans tous les autres pays également,
21:52 jusqu'aux Etats-Unis, il y a cette idée selon laquelle la Constitution,
21:56 eh bien, elle est censée être l'émanation de la volonté du peuple.
21:59 C'est ce qui est dit à travers ces propositions des uns et des autres
22:01 qui se situent éventuellement à droite dans cette histoire.
22:04 Si la Constitution, les Français, le peuple en question a la sensation
22:08 que la Constitution l'enferme, c'est qu'au fond, la mission démocratique
22:12 de la Constitution n'existe plus telle que la Constituée de Général De Gaulle.
22:16 Cette idée-là est en train de cheminer peu à peu dans les esprits
22:20 et vous verrez que cette idée-là va rebondir.
22:22 C'est un débat qui dépasse les propositions sur tel ou tel aspect,
22:26 l'immigration ou autres questions, qui est en train de cheminer lentement
22:29 et dont s'est emparé le Rassemblement national.
22:32 Est-ce que vous partagez ce point de vue, Stéphane Zoubstek ?
22:34 Oui, bien sûr, mais là encore, ce sentiment de l'opinion publique
22:38 des Français et des Françaises que vous évoquez, il est aussi
22:40 fortement entretenu par une partie de la classe politique.
22:42 Là encore, ce n'est pas un péché, ce n'est pas un crime
22:44 que de réformer ou de changer la Constitution.
22:46 Non.
22:47 Mais un juge au Conseil Constitutionnel, il dit le droit.
22:49 Il faut faire évoluer le droit.
22:51 Moi, ce que je trouve contestable et en tout cas regrettable,
22:53 c'est qu'une partie de cette classe politique s'en prend
22:55 à des gouvernements des juges comme s'ils n'étaient pas indépendants,
22:57 comme s'ils étaient partieaux.
22:58 Non, enfin, ce sont des juristes, alors le droit, ce n'est pas intangible,
23:01 évidemment, ce n'est pas un monolithe, mais là, ils se sont opposés
23:04 à ce qu'ils considèrent ne pas être conforme à la Constitution.
23:07 Si les Français souhaitent un durcissement de la politique migratoire,
23:12 très bien, ils rencontreront une classe politique qui sera disposée
23:16 à faire évoluer les choses.
23:17 Mais ce que je trouve pour l'instant critiquable, c'est cette remise
23:19 en cause par des partis politiques, a priori, qui font partie du système
23:24 et qui ont gouverné et qui ont vocation à gouverner à nouveau,
23:27 de remettre en cause une décision qui, a priori, émane de personnes indépendantes.
23:32 Je ne les connais pas personnellement, je pense que les neuf membres
23:35 du Conseil constitutionnel ne sont pas aux ordres de tel ou tel parti politique,
23:38 ce serait faux de le dire, et tout ça va encore plus,
23:42 et vous en parliez à l'instant, renforcer le populisme,
23:46 le populisme qui ne se limite plus aujourd'hui aux partis dits populistes,
23:49 mais qui a un fusée dans la quasi-totalité de la vie politique
23:52 et des partis politiques français.
23:53 Un mot de la gauche, parce que dans tout ça, c'est eux qui avaient déposé
23:56 cette motion de rejet préalable, Claire Planchard,
23:59 là ce soir, ils hésitent entre soulagement, en gros, les différentes voix disent
24:04 "on a évité le pire", de ce texte qui ne nous plaisait pas,
24:07 mais maintenant le problème reste entier.
24:09 Oui, il y a eu une forte mobilisation, il y a eu des manifestations
24:13 tous les week-ends en région, enfin il y a eu quand même,
24:15 pas une mobilisation massive, mais il y a des voix qui se sont élevées,
24:18 donc effectivement, la censure d'une partie des mesures les plus contestées,
24:22 on a vu un communiqué d'Amnesty International, d'ONG,
24:25 qui salue le fait que certaines de ces mesures aient été retoquées.
24:29 En revanche, effectivement, le texte est adopté,
24:32 qui est quand même très restrictif et auquel les partis de gauche s'opposaient,
24:36 c'est pour ça qu'on entend des voix disant "il faudrait que cette loi soit abandonnée,
24:40 non promulguée", puisque, et ça chacun est dans sa lecture,
24:43 pour eux c'est un échec du gouvernement qui a fait une association,
24:46 une alliance avec le Rassemblement National et LR,
24:49 enfin la partie la plus droitière, radicalisée de ce parti,
24:52 et qui fait qu'aujourd'hui, pour eux, ils disent que ça va entacher
24:55 la suite du quinquennat, parce qu'il y a eu un jeu qui fait,
24:58 comme vous disiez, le jeu du populisme, un moment où on aborde
25:01 des élections européennes, où la question de l'immigration,
25:03 on va parler des agriculteurs, où la question de l'agriculture
25:06 vont être centrales, et où le ARN a un boulevard,
25:09 mais vraiment sur ces deux sujets-là, et on le voit depuis ces derniers jours,
25:12 enfin là, de nouveau la réforme de la Constitution sur l'immigration,
25:15 le référendum sur l'immigration en réformant la Constitution,
25:20 et puis la façon dont Jordan Bardella s'empare de la grogne des agriculteurs,
25:25 on a ce rapport de force entre la norme, la loi,
25:28 la hiérarchie des normes entre l'Europe et la Constitution française,
25:32 enfin on est dans un jeu qui paraît très complexe,
25:34 mais sur lequel le ARN est positionné depuis très longtemps,
25:38 et donc là, ils vont pouvoir dérouler, et je pense que cette "victoire tactique"
25:42 va politiquement coûter très cher à Emmanuel Macron dans cette élection,
25:46 où le ARN est donné à plus dix points, je crois,
25:48 par rapport à la majorité présidentielle dans les sondages,
25:51 alors on est certes loin encore à six mois des élections,
25:54 mais il y a un vrai vrai enjeu là.
25:56 Le macronisme est mort, c'est ce que dit Julien Bayou,
25:59 puisqu'on parlait de la nuplieuse députée Europe Écologie-Les Verts, écoutez.
26:03 Ce faisant, le président a trahi deux fois,
26:06 il a trahi les électeurs du deuxième tour, comme moi,
26:09 qui n'ont pas voté pour lui, mais qui ont voté contre Marine Le Pen.
26:11 Mais il a également trahi les électeurs du premier tour,
26:14 les macronistes sincères, et je crois que ça,
26:16 ça va laisser des traces longtemps dans cette majorité.
26:19 Le macronisme est mort.
26:20 Paul Barcelone ?
26:21 Non mais c'est intéressant d'observer les différences de réaction,
26:25 à gauche particulièrement, où Julien Bayou,
26:29 mais Cyril Chatelain aussi, la présidente du groupe écologiste à l'Assemblée,
26:33 qu'on entendait aussi tout à l'heure sur France Info,
26:35 disait "c'est un soulagement",
26:37 et la réaction du sénateur communiste Yann Brossat,
26:40 qui disait "c'est une énorme claque pour le gouvernement",
26:42 qui fait preuve de lâcheté, qui met en avant son incompétence.
26:47 Donc il y a des différences de réaction,
26:50 et inévitablement, je rejoins ce qui vient d'être dit,
26:53 le sujet de l'immigration va revenir dans la campagne des Européennes,
26:57 et le Rassemblement national s'engouffre déjà dans cette brèche-là,
27:01 a réclamé autrefois une victoire idéologique,
27:05 et aujourd'hui va perdurer sur cette ligne sans hésiter.
27:08 - Bon, merci beaucoup Paul Bartholone, on vous libère parce que
27:12 vous avez encore du boulot sur tout ça pour l'antenne.
27:15 On va s'interrompre nous, puisqu'il est 20h30,
27:17 le temps de faire un point sur l'info,
27:19 et on arrivera sur notre deuxième grand sujet,
27:21 évidemment la grogne des agriculteurs.
27:23 - Bonsoir Edvard Marguer.
27:34 - Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
27:36 On va parler des agriculteurs qui sont partis du Sud-Ouest,
27:39 c'est pour cela que le Premier ministre sera en Haute-Garonne,
27:42 demain après-midi, précision du syndicat agricole FNSEA,
27:45 c'est donc dans ce département que Gabriel Attal fera des annonces
27:49 pour tenter de calmer la crise, la Haute-Garonne,
27:51 où se trouve Carbone, au sud de Toulouse,
27:54 là où l'autoroute A64 est toujours bloquée depuis une semaine,
27:58 depuis les blocages ont pris de l'ampleur,
28:00 de nombreuses régions sont désormais concernées,
28:03 avec des actions parfois plus fortes,
28:05 comme le visier a été projeté sur des préfectures aujourd'hui,
28:08 à Agen ou encore à Poitiers.
28:10 Emmanuel Macron demande à son ministre de l'Intérieur
28:13 d'appliquer la loi immigration dans les meilleurs délais,
28:16 c'est ce que dit l'entourage du président,
28:17 après la décision du Conseil constitutionnel,
28:19 qui a censuré 40% des articles de la loi immigration.
28:24 Suite à cette censure, Marine Le Pen estime que seule une réforme
28:27 de la Constitution permettra de répondre aux enjeux.
28:30 Le président du parti Les Républicains, lui, ne veut pas en rester là,
28:34 et Sioty appelle le gouvernement à présenter un nouveau texte,
28:37 avec les 32 articles jugés comme étant des cavaliers législatifs par les sages,
28:42 c'est-à-dire des mesures qui n'avaient rien à faire dans une telle loi.
28:46 La Russie ouvre une enquête pour terrorisme
28:49 après le crash d'un avion militaire russe près de la frontière ukrainienne.
28:53 C'était hier, Moscou accuse Kiev d'avoir abattu sciemment l'appareil
28:57 qui, selon les autorités russes, transportait 65 prisonniers ukrainiens.
29:01 LVMH va de record en record, le groupe français,
29:04 leader mondial du luxe, publie ses chiffres.
29:07 86 milliards d'euros de vente l'an dernier, en 2023,
29:11 ce qui représente plus de 15 milliards d'euros de bénéfices nets.
29:15 Pour aborder notre deuxième sujet, la grogne agricole,
29:29 les informés évidemment n'ont pas bougé.
29:31 Stéphane Zoumsek, Deep South, François Miguet, Dupoint,
29:33 Claire Planchard du groupe Ebra.
29:35 Et on accueille Frédéric Dantais.
29:37 Bonsoir à vous, merci de nous rejoindre.
29:39 Journaliste, ça fait quoi, une bonne vingtaine d'années que vous suivez ces questions ?
29:42 L'agriculture, l'environnement,
29:44 notamment pour Radio France pendant toute une longue période.
29:46 Aujourd'hui un peu pour Marianne, notamment ?
29:48 - Je suis chroniqueur à Marianne, je suis ses sujets pour Marianne.
29:51 - On parle d'un blocage de Paris demain,
29:54 du lisier des pneus des palettes,
29:57 le spectacle notamment du côté de la gare d'Agen,
30:00 mais pas seulement.
30:02 Énorme pression en tout cas Jean-François,
30:04 sur le gouvernement Attal qui doit faire des annonces demain.
30:06 - Oui, alors il y a eu beaucoup de choses aujourd'hui.
30:08 Vous citez Agen, des agriculteurs ont bloqué la gare,
30:10 après avoir visité quand même,
30:12 c'est un petit changement des supermarchés,
30:14 centrales d'achat, des radars.
30:16 Ça veut dire que le mouvement,
30:18 si d'aventure il s'installe,
30:20 peut éventuellement,
30:22 ne parions pas sur ce qui n'est pas encore produit,
30:24 vriller si je puis dire.
30:26 Souvenez-vous, les gilets jaunes c'est la même chose,
30:28 au départ c'était sympathique, et après on est passé à autre chose.
30:30 Les tracteurs se rapprochent de Paris,
30:32 ils ne sont pas encore entrés, mais ils sont tout proches.
30:34 Vous avez la mobilisation qui a pris de l'ampleur
30:38 avec la confédération paysanne,
30:40 il y a les annonces attendues demain sur le terrain,
30:42 ce sera en Haute-Garonne, annonce la FNSEA
30:44 avec Gabriel Attal.
30:46 Il y a Gérald Darmanin, vous le savez,
30:48 qui a parlé de grande modération,
30:51 et attention, il y a ce risque
30:54 d'un enquistement du mouvement,
30:57 et de risques de possible débordement qui existent,
31:00 c'est ce que disent les services de renseignement ce soir.
31:02 - Frédéric Dantré,
31:04 votre regard sur la situation,
31:06 on est au jour 6 de cette gronne,
31:08 c'est finalement assez rapide,
31:10 c'est monté très vite, très fort,
31:12 quel regard vous avez sur ça ?
31:14 - Il y a deux choses,
31:16 là on en est dans le sampiternel,
31:18 la sampiternel comédie humaine,
31:20 entre la FNSEA qui est une féodalité,
31:22 et le ministre de l'agriculture,
31:24 même si le vrai ministre de l'agriculture,
31:26 c'est le patron de la FNSEA,
31:28 donc on a ce dialogue permanent depuis 20 ans,
31:30 et à chaque fois que ça pète,
31:32 on fait semblant de s'opposer,
31:34 on fait semblant de manifester,
31:36 ça répond à des canons de communication,
31:38 on attend de toucher le chèque,
31:40 on attend que le gouvernement dise "vous inquiétez pas,
31:42 les européens, les écolos, les réglementations,
31:44 les normes, on les oublie",
31:46 et donc on met tout ça sous le boisseau,
31:48 il y a une pensée magique qui s'installe,
31:50 c'est du théâtre ?
31:52 C'est du théâtre, le jeu entre la FNSEA et le ministère,
31:54 quand on regarde ça de loin,
31:56 ça m'aurait rire de voir, c'est toujours la même chose,
31:58 c'est les mêmes éléments de dialogue,
32:00 sauf que si vous avez regardé,
32:02 écoutez, la conférence de presse improvisée
32:04 de M. Rousseau ce midi,
32:06 il y avait deux choses,
32:08 il appelait mine de rien la violence,
32:10 en disant, enfin il menaçait de violence,
32:12 en disant "nous, la FNSEA,
32:14 on encadre, les gens qui sont en dessous,
32:16 si on n'était pas là,
32:18 ils pourraient péter de par l'exaspération",
32:20 ce qui est une menace déguisée,
32:22 et pourquoi c'est une menace déguisée ?
32:24 C'est le deuxième aspect intéressant,
32:26 c'est qu'en fait le mouvement a échappé à sa naissance
32:28 à la FNSEA, et risque d'échapper ensuite,
32:30 parce que moi je peux vous le dire,
32:32 je ne connais pas vraiment beaucoup d'agriculteurs
32:34 qui, même bien encartés à la FNSEA, soutiennent la FNSEA,
32:36 qui reste pour le monde agricole
32:38 un système pyramidal,
32:40 le même qu'ils dénoncent à Bruxelles et à Paris,
32:42 un système pyramidal avec à la tête des gens
32:44 qui ne sont plus des agriculteurs,
32:46 et la FNSEA qui se dit agriculteur,
32:48 c'est quand même assez rigolo, c'est le président d'avril,
32:50 c'est le président de Sophie Prochiol,
32:52 il a des mandats partout,
32:54 il a 700 hectares en Seine-et-Marne,
32:56 - Sauf que, pardon, je vous interromps,
32:58 il y avait Sylviane Lambert juste avant lui,
33:00 qui n'avait pas du tout le même profil,
33:02 donc au gré des différents mandats présidents,
33:04 - Vous avez raison de le dire,
33:06 Christiane Lambert que je connaissais un peu,
33:08 elle, elle était restée agricultrice,
33:10 elle était restée éleveuse,
33:12 c'était une femme dans un monde de mâles bien virils,
33:14 qui lui faisait bien sentir
33:16 qu'elle n'était qu'une femme,
33:18 et puis mine de rien, même si elle ne le disait pas forcément en public,
33:20 les questions d'agroécologie,
33:22 elle les avait intégrées,
33:24 mais là le président de la FNSEA, il s'en fout,
33:26 pour lui les agriculteurs sont des agents de production
33:28 pour l'exportation et conquérir des nouveaux marchés,
33:30 et à la base, quand vous allez rencontrer
33:32 des agriculteurs en carte aux FNSEA syndicalistes,
33:34 finalement ils vous disent la même chose,
33:36 sur le fond que la Confédération Paysanne
33:38 et les autres syndicats agricoles,
33:40 mais dès lors que, sur leurs vraies revendications,
33:42 qui sont des revendications finalement
33:44 assez psychanalytiques,
33:46 les agriculteurs en ont ras le bol,
33:48 non pas d'être méprisés, mais de ne pas être considérés,
33:50 de ne pas exister dans la société,
33:52 ils ont peur de disparaître
33:54 comme ont disparu les ouvriers
33:56 et les employés dans la sphère politique,
33:58 et ça, pour le coup, sur le terrain,
34:00 et sur le terrain, les gens sont très souvent
34:02 d'accord entre eux,
34:04 dès lors qu'on a les deux pieds dans les bottes
34:06 et qu'on se regarde en face, globalement les choses se passent,
34:08 mais dès lors qu'on arrive à un débat politique à l'échelle nationale,
34:10 là, les éléments de langage reprennent
34:12 et on fait semblant de s'opposer.
34:14 - C'est vrai que, Stéphane Soumestès, je me tourne vers vous,
34:16 le regard du sondeur est intéressant,
34:18 parce qu'on a le sentiment que ce sujet agricole
34:20 disparaît des esprits après
34:22 chaque grosse crise,
34:24 que, honnêtement, les politiques le connaissent mal,
34:26 je pense, que l'opinion connaît mal,
34:28 et il y a une sympathie,
34:30 mais bon voilà, on va être honnêtes,
34:32 les journalistes, très mal,
34:34 et sauf que ça s'enflamme.
34:36 - Ça s'enflamme,
34:38 alors c'est vrai que le monde agricole,
34:40 les préoccupations agricoles ne sont pas au sein
34:42 des attentes ou des discussions des Français,
34:44 y compris quand ils abordent
34:46 les aspects environnementaux. Maintenant,
34:48 qu'est-ce qu'on voit là, vous parliez tout à l'heure de sympathie,
34:50 c'est un monde, c'est une profession,
34:52 mais c'est plus qu'une profession, c'est un écosystème
34:54 en soi, et ce sont des territoires
34:56 qui suscitent la plus grande sympathie.
34:58 On l'a vu dans toute la
35:00 batterie d'enquêtes qui ont été publiées ces derniers jours,
35:02 il y a près de 90% des Français qui soutiennent ce mouvement.
35:04 - Pourquoi ? Parce qu'ils nous nourrissent ?
35:06 - Mais pour une raison très simple, c'est que
35:08 les agriculteurs ont bénéficié
35:10 d'une excellente image, et depuis toujours,
35:12 et elle n'a cessé de progresser d'ailleurs auprès des Français
35:14 et des Françaises. Il y a de la bienveillance, il y a de la sympathie,
35:16 mais il y a aussi de la compassion. Pourquoi ? Parce que
35:18 dans l'esprit des gens, alors évidemment il y a plein de types
35:20 d'exploitants agricoles, il y a des gens riches,
35:22 il y a des gens moyennement riches, et il y a des gens très pauvres.
35:24 Mais dans l'esprit des gens, c'est... agriculteur,
35:26 c'est un métier très dur,
35:28 qui est très mal rémunéré. Et donc ça suscite la sympathie
35:30 au même niveau que des soignants ou que des pompiers,
35:32 ce qui est assez rare. Là, on le voit bien, même si
35:34 ce mouvement devait
35:36 s'accompagner de violences de plus en plus fréquentes,
35:38 même si on en a eu déjà
35:40 un petit peu avec la sous-préfecture d'Agen,
35:42 je crois, on le voit bien,
35:44 l'enjeu du gouvernement pour l'instant, c'est de montrer,
35:46 il marche sur des oeufs, de montrer qu'il
35:48 accompagne ce mouvement, il le comprend,
35:50 voire il le soutient. Quand vous voyez Gérald Darmanin dire
35:52 qu'il est hors de question d'intervenir, je ne suis pas sûr
35:54 que d'autres populations manifestant et s'attaquant à une sous-préfecture
35:56 auraient bénéficié du même traitement.
35:58 J'en suis vraiment pas sûr du tout.
36:00 Mais on le voit bien, là, il y a cette idée
36:02 de faire très attention
36:04 à ce qui pourrait se passer, parce que là encore, on a affaire
36:06 à un mouvement qui, d'emblée, est populaire.
36:08 Et j'insiste, je pense que même si tout ça
36:10 devait s'accompagner de violences de plus en plus
36:12 fréquentes, massives,
36:14 et avec un blocage de Paris, c'est pas ça
36:16 qui retournerait l'opinion. Vous parliez tout à l'heure,
36:18 Jean-François, des Gilets jaunes. Même quand il y a eu
36:20 le saccage de l'Arc de Triomphe,
36:22 les violences ont été condamnées. Mais le mouvement des Gilets jaunes,
36:24 qui est différent, évidemment, qui n'a rien à voir avec le mouvement
36:26 actuel, n'a pas été condamné. Loin de là.
36:28 - Claire Planchard, l'extrême prudence du gouvernement,
36:30 on va appeler ça comme ça, face aux manifestants,
36:32 elle s'explique aussi par cette adhésion
36:34 de l'opinion ?
36:36 - Je pense, oui, il y a un aspect assez pratique. C'est vrai que quand on a
36:38 des tracteurs, enfin voilà, il y a un rapport
36:40 de force qui s'est installé, et vous parliez du
36:42 poids de la FEDSEA, même si
36:44 au sein de la population agricole,
36:46 elle peut être contestée, ça reste un mouvement
36:48 majoritaire syndical et qui a un lien
36:50 avec les institutions
36:52 et le gouvernement.
36:54 Mais politiquement, on est dans une situation,
36:56 effectivement, où on a rappelé encore tout à l'heure,
36:58 on n'a pas de majorité,
37:00 on a eu des élections européennes qui approchent,
37:02 on a un mouvement soutenu
37:04 par les Français, et donc effectivement,
37:06 je pense que politiquement, c'est très sensible
37:08 pour le gouvernement. Enfin,
37:10 c'est ce qui me semble. Et après, sur le terrain, vous parliez
37:12 de la méconnaissance, mais c'est vrai que
37:14 dans la presse régionale, on est quand même beaucoup
37:16 proches, on a énormément de portraits,
37:18 de la diversité de ces métiers,
37:20 ce qui ressort effectivement, et ça explique,
37:22 je pense, la sympathie
37:24 des Français, c'est ce sentiment
37:26 d'épuisement, en fait. On a parlé de
37:28 burn-out d'une profession à qui on demande
37:30 des transitions, qui est à bout
37:32 de force, à qui, effectivement, il y a plein
37:34 d'injonctions paradoxales, ils sont au centre
37:36 de nos préoccupations. On a vu avant le COVID,
37:38 pendant le COVID, cette volonté de revenir
37:40 à une alimentation française,
37:42 voilà, et puis bon, on est reparti.
37:44 Ça n'a pas duré. Exactement.
37:46 Donc c'est à une conjonction, voilà,
37:48 de préoccupations qui fait qu'aujourd'hui,
37:50 le gouvernement marche sur les oeufs parce qu'il y a
37:52 tout cet ensemble de choses.
37:54 La classe politique, dans son ensemble,
37:56 qui marche sur des oeufs, on en parle après le Fil-Info,
37:58 20h41, Emmanuel Langlois.
38:00 La Fonde Agricole qui s'étend donc
38:02 alors que Gabriel Attal
38:04 s'apprête à annoncer demain des
38:06 mesures de simplification. La FDSEA,
38:08 les Jeunes Agriculteurs d'Île-de-France,
38:10 appelle, eux, leurs adhérents à bloquer
38:12 à partir de demain après-midi, les principales
38:14 autoroutes menant à Paris.
38:16 Selon la FNSEA,
38:18 le premier syndicat agricole, le chef du gouvernement
38:20 se rendra demain en Haute-Garonne.
38:22 Sans surprise,
38:24 et après la censure cet après-midi par le
38:26 Conseil Constitutionnel d'une partie de la
38:28 loi Immigration, les députés LR
38:30 demandent un nouveau texte qui viendrait
38:32 reprendre les mesures retoquées.
38:34 L'insoumis Éric Coquerel lui salue
38:36 une première victoire, il demande le retrait du texte.
38:38 Quant à Gérald Darmanin, le ministre
38:40 de l'Intérieur, indique ce soir
38:42 sur TF1 que la loi sera promulguée par
38:44 Emmanuel Macron dans les prochaines
38:46 heures. A l'étranger, la Russie
38:48 annonce l'ouverture d'une enquête pour terrorisme
38:50 au lendemain du crash d'un avion
38:52 militaire russe près de la frontière ukrainienne.
38:54 Moscou accuse Kiev
38:56 d'avoir volontairement abattu l'appareil.
38:58 D'après les autorités russes, ils transportaient
39:00 65 prisonniers
39:02 ukrainiens. Enfin, cette
39:04 vague de chaleur en plein hiver,
39:06 en plein mois de janvier en Espagne,
39:08 où selon l'agence météo espagnole, le
39:10 thermomètre est monté cet après-midi
39:12 à 29,5°C dans la région
39:14 de Valence dans l'Est,
39:16 28,5°C dans celle de Murcie au sud-est
39:18 et 27,8°C près
39:20 de Malaga dans le sud de l'Andalousie.
39:22 - Une tour de table a réagi aux 29°C
39:34 annoncés en Espagne
39:36 puisqu'on parlait de transition
39:38 agricole,
39:40 écologique et on en parle
39:42 avec Claire Planchard, rédactrice en chef
39:44 Information Générale du Groupe ÉBRA, François Miguet,
39:46 journaliste économique au Point,
39:48 Stéphane Zumsteig, directeur du département
39:50 Opinion et Politique d'Ipsos,
39:52 et Frédéric Danhaix, journaliste
39:54 et chroniqueur chez Marianne,
39:56 et spécialiste des questions environnementales
39:58 et agricoles. Ces normes
40:00 environnementales dont on parle beaucoup dans ce conflit,
40:02 cette transition écologique
40:04 justement, ça fait des années
40:06 que vous suivez tous ces sujets depuis plus de 20 ans.
40:08 Le Grenelle, c'est 2008, au moment du Grenelle
40:10 on parlait déjà d'une baisse de 50%
40:12 de l'usage des phytosanitaires, des pesticides et autres.
40:14 - Oui, et puis tout ce qui leur arrive dessus,
40:16 qu'ils reprochent, les agriculteurs parfois
40:18 ont raison. Tout ce qui est dans le pacte vert
40:20 qui n'a finalement pas été voté,
40:22 sur 27 propositions, le Green Deal, il n'y en a que 9
40:24 qui ont été retenues mineures, mais
40:26 toutes les normes contre lesquelles
40:28 la FNSEA fait semblant de lutter,
40:30 c'est des normes qui sont dans
40:32 les tuyaux depuis des années, 10 ans, 15 ans, 20 ans.
40:34 - Mais ce que je voudrais qu'on essaye de comprendre,
40:36 c'est que Bruno Le Maire, il était ministre de l'Agriculture
40:38 sous Nicolas Sarkozy, jusqu'en 2012.
40:40 - Bien sûr, bien sûr.
40:42 Et qui a négocié avec Bruno Le Maire
40:44 sur la fin de la détaxation du GNR ?
40:46 Le président de la FNSEA.
40:48 Ils ont fait un deal.
40:50 Et là on ne l'entend plus sur le GNR, le président de la FNSEA.
40:52 C'est un jeu de dupe. Les agriculteurs
40:54 qui sont sans doute le corps social,
40:56 qui changent le plus et le plus vite.
40:58 Moi je le vois, je le constate, il y a de plus en plus d'agriculteurs
41:00 en conservation des sols, en bio, en HV,
41:02 on en pense ce qu'on veut, mais c'est tout sauf du conventionnel.
41:04 Il y a de plus en plus d'agriculteurs
41:06 qui mesurent de plus en plus
41:08 leurs pesticides et leurs engrais parce qu'ils se rendent compte
41:10 qu'autour d'eux tout le monde est touché, y compris en bio,
41:12 par des substances actives.
41:14 Donc c'est un monde qui change, mais qui n'est pas accompagné
41:16 et sur qui s'abattent des normes
41:18 qui ne leur sont pas expliquées.
41:20 Et moi je mets les agriculteurs
41:22 dans la même situation que les petits patrons
41:24 et les maires des petites communes
41:26 qui doivent mettre en place par exemple des plans de prévention
41:28 du risque d'innovation, la rénovation énergétique
41:30 des bâtiments administratifs. Donc ils doivent appliquer
41:32 des textes qui sont contradictoires entre eux et qui,
41:34 si vous n'êtes pas juriste, vous êtes à peu près sûr
41:36 de vous planter, sachant qu'il y aura des contrôles.
41:38 Dans le monde agricole c'est pareil.
41:40 Des normes arrivent, mais personne, personne
41:42 n'est là pour leur expliquer, pour leur faciliter le travail.
41:44 C'est 2 à 3 heures par jour le travail administratif
41:46 d'un agriculteur dans les champs de l'agriculture.
41:48 Dans les champs d'agriculteurs, dans les coopératives,
41:50 il n'y a personne pour leur expliquer ça, pour leur faciliter le travail.
41:52 Ou alors au contraire, je termine là-dessus,
41:54 dans certaines coopératives on leur fait payer le service,
41:56 c'est-à-dire apprenez à lire, à ne pas vous planter
41:58 en lisant des documents administratifs.
42:00 Quel était le deal ? Pardonnez-moi, ça m'a accroché l'attention.
42:02 Sur la détaxation du GNR.
42:04 Au départ le gouvernement voulait tout détaxer
42:06 et je me souviens à l'époque que,
42:08 je ne sais plus quand c'était,
42:10 que le président de la FNSE a dit "on est arrivé à un accord".
42:12 Accord contre lequel la FNSE fait semblant de lutter aujourd'hui.
42:17 Mais c'était bien un accord entre Bercy et la FNSE.
42:19 En échange de quoi ?
42:21 Alors ça, j'en sais rien du tout.
42:23 Mais donc, aujourd'hui, vous en déduisez quoi ?
42:27 On est sur des blocages, on va avoir...
42:31 Il faut s'attendre aux mêmes types de mesures ?
42:34 En gros, c'est sur le GNR, notamment sur ce carburant.
42:37 Sur le GNR, c'était une connerie de le détaxer, il n'y a pas de solution.
42:39 Que le gouvernement pourrait lâcher ?
42:41 Evidemment, mais c'était une connerie dès le départ.
42:43 Comment voulez-vous imaginer que les agriculteurs
42:45 vont acheter des tracteurs électriques qui ne fonctionnent pas ?
42:47 Ou des tracteurs à l'hydrogène qui n'existent pas ?
42:49 Donc le GNR, évidemment qu'il faut continuer à le détaxer,
42:51 y compris pour les marins-pêcheurs.
42:53 Mais prétendre faire de l'écologie,
42:55 quand on est un gouvernement,
42:57 en disant "on va arrêter de taxer le GNR",
42:59 c'est n'importe quoi. Mieux vaudrait faciliter.
43:01 Par exemple, sur les haies, le gouvernement a publié
43:03 un pacte haie qui est assez remarquablement écrit.
43:06 Et d'ailleurs, le pacte haie, c'est l'engagement de la nation
43:10 pour avoir 50 000 km de haies en plus d'ici 2050.
43:14 C'est 110 millions d'euros par an à partir de 2024,
43:17 au lieu de 50 millions sur 4 ans du plan de relance.
43:20 Et pour ceux qui ne sont pas spécialistes, l'avantage des haies ?
43:22 L'avantage des haies, ça maintient les soldes,
43:24 contrôler les inondations, le vent,
43:26 c'est le bocage et c'est très très bien.
43:28 C'est la première fois où je vois un document issu de l'État
43:30 qui n'est pas contredit par les ONG et les organisations agricoles.
43:34 Et pour illustrer ce que je vous raconte,
43:37 dans ce pacte haie, il y a un article qui dit
43:39 qu'on va faire un guichet unique. Pourquoi ?
43:41 Parce que les haies sont soumises à 15 textes
43:44 européens et français, et à peu près autant
43:46 de dérogations possibles.
43:49 Sachant que derrière, le contrôle ne se fait pas,
43:51 l'OFB, l'Office français de la biodiversité,
43:53 est censé contrôler, mais souvent, on ferme les yeux,
43:55 parce qu'il n'y a pas suffisamment de gens à l'OFB pour contrôler.
43:57 Bref, si vous voulez être dans les clous,
43:59 et être un bon agriculteur qui plante des haies,
44:02 je vous mets au défi de trouver le temps,
44:05 l'énergie et la culture juridique pour trouver
44:07 comment il faut faire, à qui s'adresser,
44:09 pour toucher des subventions qui ne vont pas se résumer à grand-chose.
44:12 Où est la clé ?
44:14 Qu'est-ce que vous voyez comme solution à ça ?
44:17 La clé, c'est que le mouvement...
44:20 Je ne suis pas agriculteur, je ne suis pas dans leur vie, mais...
44:23 Non, mais vous les fréquentez beaucoup, vous vous échangez beaucoup avec eux ?
44:26 En fait, leur revendication, ce n'est pas sur les revenus,
44:29 les revenus augmentés, ils sont nettement plus élevés
44:31 que ce qu'on imagine en général.
44:32 C'est vraiment sur le temps qu'ils aimeraient passer,
44:34 une fois descendus du tracteur avec leur famille,
44:36 et qu'ils doivent placer, à remplir des papiers à la con.
44:39 Moi, je suis travailleur indépendant, j'ai six statuts,
44:41 je connais un peu, c'est déjà ça.
44:43 Donc, être aidé pour remplir ces papiers,
44:45 et avoir au moins à la tête des chambres d'agriculture,
44:48 des gens capables de dire, "Attention, sur ce texte-là,
44:51 tu remplis ça, mais pas ça, parce que sinon, là,
44:53 tu es en contradiction avec l'autre texte."
44:55 Ils ont besoin d'être accompagnés, exactement comme les maires
44:57 ont besoin d'être accompagnés pour la rénovation énergétique des écoles,
45:00 par exemple, et si la rénovation énergétique,
45:02 je fais juste une petite parenthèse, est aussi lente,
45:04 c'est parce que les maires, les petites communes,
45:06 qui n'ont pas d'ingénieurs territoriaux, qui n'ont pas de juristes,
45:09 sont incapables de comprendre simplement ce qu'on leur demande.
45:12 C'est pareil pour le monde agricole.
45:14 Mais à la base, le monde agricole ne contredit pas
45:16 les normes environnementales.
45:18 Il contredit la difficulté de les appliquer,
45:20 parce qu'ils ne comprennent pas ce qu'on leur demande à leur lecture.
45:23 Ce n'est pas la même chose.
45:25 - M. Samir ?
45:26 - Oui, alors peut-être deux remarques.
45:28 La première, c'est que le risque, comme souvent dans ce genre de débat,
45:30 c'est de rester beaucoup sur la communication,
45:32 les enjeux FNEC, gouvernement, etc.
45:34 Au fond, je pense que si ce mouvement embryonnaire
45:37 est populaire auprès des Français pour le moment,
45:39 c'est que les Français, comme les agriculteurs,
45:42 remarquent qu'il y a énormément de normes,
45:45 énormément de tracasseries qui s'abattent sur eux.
45:48 Vous avez cité les indépendants,
45:50 vous avez cité les petits patrons.
45:52 Énormément de gens, aujourd'hui, croulent sous des normes
45:55 et un temps administratif qui s'allonge de plus en plus.
45:58 Donc les agriculteurs, tous les jours,
46:01 sont confrontés à ça avec une situation qui va s'empirer,
46:04 puisque l'Union européenne est en train de...
46:07 Alors, vous avez dit, le Green Deal n'a pas été...
46:10 Seulement neuf mesures ont été appliquées,
46:12 mais quand même, il y a, par exemple, l'obligation
46:15 qui devrait arriver pour tous les élevages
46:17 de plus de 128 ou 21 500 poulets.
46:20 Ils vont être soumis au régime de l'industrie chimique.
46:23 Si je ne me trompe pas, pendant ce temps-là...
46:25 - C'est-à-dire ?
46:26 - C'est-à-dire que si vous avez un élevage de ce type,
46:29 vous allez devoir faire monter vos installations
46:32 à un niveau de sécurité environnemental, etc.,
46:35 comme les industries chimiques.
46:37 Mais pendant ce temps-là, les Français, eux, continuent...
46:39 - Ça se justifie ou pas ?
46:40 - Oui, sur le papier, ça se justifie.
46:42 - ...d'acheter des poulets du Brésil ou d'Ukraine,
46:44 qui ne sont pas soumis à ça.
46:45 - Voilà, vous avez parfaitement raison.
46:46 Sur le papier, c'est justifié, mais il faut les aider.
46:48 Et ça va coûter en moyenne 50 000 euros
46:50 aux propriétaires d'une porcherie.
46:52 - Et les Français n'achèteront pas ces produits-là,
46:54 puisqu'en supermarché, tout le monde regarde, évidemment,
46:56 en premier lieu, le prix.
46:57 Pareil, les Français ont arrêté,
46:59 tous les patrons d'hypermarché vous le diront,
47:01 d'acheter du bio en quantité,
47:03 puisqu'il y a un enjeu d'inflation et de pouvoir d'achat.
47:05 Dans ces conditions d'hier sans cesse,
47:07 aux agriculteurs de France, de montée en gamme, montée en gamme,
47:09 ils se rendent bien compte que c'est une impasse pour eux.
47:12 - Exactement.
47:14 - On en parle après le Fil info.
47:15 20h50, Emmanuel Langlois.
47:17 - On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.
47:22 Commentaire ce soir du ministre de l'Intérieur,
47:24 Gérald Darmanin, sur TF1,
47:26 alors que les agriculteurs laissent de nouveau éclater leur colère.
47:29 Ce jeudi, l'AFDSEA et les jeunes agriculteurs d'Île-de-France
47:32 appellent même à bloquer les accès à Paris demain,
47:35 entre 14h et minuit,
47:37 au moment où le chef du gouvernement, Gabriel Attal,
47:39 doit lui faire des propositions concrètes
47:41 de mesures de simplification pour le monde agricole.
47:43 D'après Matignon, selon l'AFNSEA,
47:46 il sera demain en déplacement en Haute-Garonne.
47:49 Après son homologue catholique,
47:51 l'église protestante allemande est à son tour pointée du doigt.
47:54 Jusqu'à 10 000 mineurs pourraient y avoir été abusés sexuellement,
47:58 selon un rapport présenté aujourd'hui à Hannover
48:00 par des chercheurs.
48:02 D'après les scientifiques, un peu plus de 2 000 cas d'abus
48:04 ont pu être comptabilisés,
48:06 mais ce nombre n'est que le sommet de l'iceberg.
48:09 Et puis des résultats records pour l'année 2023,
48:12 malgré un ralentissement du marché.
48:14 Pour LVMH, le numéro 1 mondial du luxe,
48:17 Français annoncent des ventes en hausse de 9%
48:20 à 86 milliards 200 millions d'euros,
48:22 un bénéfice net en augmentation de 8%
48:24 par rapport à l'an dernier, à plus de 15 milliards d'euros.
48:27 Tout en restant vigilants dans le contexte actuel,
48:30 nous abordons l'année 2024 avec confiance,
48:32 a commenté le PDG Bernard Arnault.
48:35 François Miguet, là pour le point,
48:47 Claire Planchard pour le groupe Ebra,
48:48 Stéphane Zunzig pour Ipso,
48:49 c'est Frédéric Danhé, le journaliste spécialiste
48:52 des questions environnementales et d'agriculture.
48:56 On va écouter Gérald Darmanin,
48:58 on l'entendait dans le fil info,
49:00 Gérald Darmanin au 20h de TF1 ce soir.
49:03 Est-ce que les agriculteurs s'en prennent
49:05 de policiers ou de gendarmes ?
49:06 Est-ce qu'ils s'en prennent aux bâtiments publics ?
49:08 Est-ce qu'ils mettent le feu aux bâtiments publics ?
49:09 Ce n'est pas le cas.
49:10 Voilà, donc j'ai rappelé, non ce n'est pas le cas.
49:12 Vous avez vu les images à Bordeaux devant la préfecture ?
49:14 Ils n'ont pas défoncé la grille d'entrée ?
49:16 Moi je suis élu d'un territoire où il y a aussi des agriculteurs,
49:19 je suis habitué au coup de sang et légitime
49:22 de ceux qui souffrent et qui ne gagnent pas beaucoup d'argent.
49:24 Mais on voyait le sens de ma question,
49:25 on fait deux poids deux mesures.
49:26 Non, il n'y a pas deux poids deux mesures,
49:27 on ne peut pas comparer les choses.
49:28 Les agriculteurs travaillent et lorsqu'ils ont envie de démontrer
49:31 qu'ils ont des revendications,
49:33 le gouvernement est à l'écoute,
49:35 le Premier ministre fera des annonces demain,
49:36 il faut les entendre.
49:37 On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.
49:39 Voilà, en revanche, j'ai rappelé au préfet
49:42 que si les bâtiments publics, si les policiers, les gendarmes,
49:44 les agents de préfecture étaient pris à partie,
49:46 évidemment que nous interviendrons.
49:47 Mais je pense qu'il y a une grande compassion
49:49 et une grande écoute à avoir avec nos agriculteurs.
49:51 Alors ça c'est la déclaration du jour.
49:53 On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.
49:56 Moi je suis désolé.
49:57 On envoie des CRF si éventuellement il y a des troubles à l'ordre public.
50:02 Donc c'est bien de déclarer ça et se faire plaisir
50:04 et envoyer des messages d'amour aux agriculteurs.
50:07 Ils en ont besoin en plus parce qu'ils se mobilisent,
50:10 ils sont inquiets pour leur avenir.
50:11 Mais si demain la situation dégénère,
50:13 qu'est-ce qu'il va faire le ministre de l'Intérieur ?
50:16 Il enverra la force publique parce qu'il faudra rétablir l'ordre public.
50:20 Donc c'est une déclaration qui ne repose sur rien en réalité.
50:24 Non, c'est un choix qui…
50:25 Frédéric Danret.
50:26 Ça repose sur rien, ça veut dire que les Gilets jaunes,
50:29 ils s'en sont pris plein la figure.
50:30 Je rappelle juste ça.
50:31 Là pour le coup, on n'a rien toléré du tout.
50:34 Mais moi ce que j'entends là comme,
50:35 ce que j'entends régulièrement, ce que j'ai entendu ce midi
50:37 chez le président de la FNSEA,
50:39 c'est du vrai mépris de classe d'agricoles.
50:41 On a l'impression que c'est des bébés phoques.
50:43 Ils sont malheureux, c'est des pauvres victimes,
50:46 ils ne gagnent pas bien leur vie.
50:47 Il faut quand même qu'ils s'expriment,
50:49 il faut quand même qu'ils tapent sur les préfectures.
50:51 Donc on va leur donner un chèque.
50:53 On va leur promettre plein de diesel pas cher.
50:55 On va leur promettre de sursoir à l'application des normes.
50:58 Et puis derrière, ils s'en foutent.
50:59 Enfin pour moi, c'est un discours infantilisant, victimisant.
51:02 Ce n'est pas prendre les agriculteurs pour des adultes.
51:04 Je suis désolé, tu tapes sur une préfecture,
51:06 tu tombes sous le coup de la loi.
51:07 Est-ce que l'entrée de la CGT, c'est l'autre nouveauté du jour,
51:10 dans le mouvement, peut changer quelque chose à tout ça ?
51:12 Et accessoirement, je vais vous donner 30 secondes
51:15 pour m'expliquer le point commun entre la FNSEA et la CGT.
51:18 Je n'aurais pas besoin de 30 secondes pour vous donner les points communs.
51:22 Non mais convergences d'élu ?
51:24 Non, des convergences d'élu entre ces deux organisations.
51:28 Non, mais le risque, il existe pour le pouvoir,
51:31 pour les pouvoirs publics, que ce mouvement dégénère, d'une part,
51:35 à l'échelle des mouvements menés par les agriculteurs,
51:38 ou qu'il y a un mouvement social venant d'autres fronts sociaux,
51:41 quelque part, qui rejoignent ça.
51:43 Ça c'est une possibilité.
51:44 Personne n'a vu venir cette crise, en tout cas à court terme.
51:47 Il y a un risque réel.
51:48 Et les propos de Gérald Darmanin montrent bien,
51:50 alors je ne vais pas parler de panique, certainement pas,
51:52 mais en tout cas, l'empressement et la très forte bienveillance,
51:56 surprenante bienveillance d'un ministre de l'Intérieur,
51:59 du ministre de l'Intérieur, à l'égard de mouvements
52:01 qui, s'ils n'ont pas encore dégénéré,
52:03 ont déjà provoqué un certain nombre d'excès.
52:05 Je ne reste plus dit quand il s'agit d'attaquer une préfecture.
52:07 Mais je pense qu'il y a un risque,
52:09 il y a un risque que tout ça s'embrase, évidemment.
52:11 On verra bien si Paris est bloqué.
52:12 C'est quoi ? Paris va être bloqué une demi-journée,
52:14 ou deux, trois jours ?
52:15 Ce n'est pas du tout la même chose, en termes d'approvisionnement.
52:17 Mais on voit bien que, pour l'instant, en tout cas,
52:19 le gouvernement fait tout, tout pour éteindre le feu.
52:22 Mais face à lui, il est face aussi à une population
52:25 qui a l'air déterminée, les agriculteurs,
52:27 y compris ses représentants, même si vous parliez de la FNSEA,
52:30 en disant que vous ne représentez pas forcément le monde agricole,
52:33 qui, elle aussi, est très ferme, en tout cas, dans ses revendications.
52:37 Il y a une urgence aussi à calmer le jeu.
52:39 Pour Gabriel Attal, qui va se retrouver,
52:41 alors on parlait de la loi immigration tout à l'heure,
52:44 il y a les agriculteurs,
52:45 à prononcer une déclaration de politique générale, mardi.
52:49 C'est le premier jour du reste de sa vie,
52:52 et c'est quand même très, très compliqué, Claire Planchard.
52:54 Oui, donc ils ont annoncé des mesures en deux temps, je crois, demain.
52:58 Voilà, mesures d'urgence, essayer de calmer la situation.
53:00 Et puis lors du discours de politique générale, mardi, d'autres mesures.
53:04 Et c'est vrai que là, après la Talmania,
53:06 l'espèce d'état de grâce des premiers jours,
53:09 peut-être qu'on va rentrer dans le dur.
53:11 Mais c'est vrai que par rapport à d'autres mouvements,
53:13 on a vu les pêcheurs qui commençaient à s'y associer.
53:15 Je pense qu'ils ont très peur des routiers également.
53:17 Il pourrait y avoir des professions très impactées
53:22 par les questions de tarification, de taxation des carburants
53:25 ou d'autres choses qui ont des points communs qui pourraient converger.
53:29 Donc je pense qu'effectivement, il y a une crainte et de débordement.
53:32 Effectivement, très brièvement, à part les carburants,
53:35 la taxation du kérosène, enfin pas du kérosène, du diesel, des tracteurs.
53:41 Voilà, du Génère, si on veut être technique, et Jean-François l'est,
53:45 pointu sur ce sujet. Quoi d'autre peut-on attendre demain, François Miguet ?
53:49 Oui, évidemment, il y a les mesures pour le gazole non routier.
53:53 Donc, comme vous l'aviez rappelé, il y avait une négociation déjà
53:56 entre la FNSEA et le gouvernement, ce qui faisait que les Français
54:00 étaient mieux lotis d'ailleurs que les Allemands.
54:02 C'est pour ça que les agriculteurs allemands ont manifesté.
54:05 C'est parce qu'eux allaient prendre une augmentation très forte
54:09 que n'allaient pas encaisser les agriculteurs français.
54:12 Et puis, il y a aussi toute une série de simplifications qui sont attendues
54:15 et un sujet sur les délais de paiement pour rembourser les sinistres
54:20 et les paiements de la PAC.
54:22 Frédéric Norais ?
54:23 Il y a deux risques qui font peur au gouvernement.
54:25 Un, c'est la fermeture non pas de Paris mais de Régis.
54:28 C'est une demi-journée d'approvisionnement.
54:30 Et puis deux, c'est la jonction entre les équivalents des agriculteurs
54:33 qui sont les patrons, les petits patrons, les TPE, les maires des petites communes.
54:37 Ce n'est pas avec la CGT.
54:39 Parce que finalement, les problèmes sont les mêmes.
54:41 Allez, les une des journaux respectifs, je commence par vous.
54:45 Honneur aux dames, tiens, Claire Planchard.
54:47 Les journaux du groupe Hébra, les grands titres de la presse quotidienne
54:51 régionale de l'Est de la France.
54:53 On consacre notre dossier d'information générale à la pression
54:56 qui monte avant les annonces de Gabriel Attal sur l'agriculture.
55:00 Et la une de l'hebdomadaire Le Point avec vous, François Miguet.
55:04 Cette semaine, on a une parole aux survivants,
55:07 comme Marie Vasilie, 93 ans, qui a été déportée à Ravensbruck.
55:12 Je ne croyais pas revivre cela, je pensais que c'était terminé.
55:15 C'est l'antisémitisme qui est à la une du Point.
55:18 Frédéric Danhé, vos chroniques vidéos sur le site de Marianne.
55:22 Qui s'appelle l'idée à la con. Il y en a une toutes les semaines.
55:25 On ira voir. Merci à Stéphane Soumseg également.
55:27 Demain à 9h, les informés Jean-Rémi Baudot et Renaud Daly. Bonne soirée.
55:31 Ici Elisabeth Pelland,
55:32 ♪ ♪ ♪
55:34 [Musique]