• il y a 11 mois
En réponse à la colère des agriculteurs, Gabriel Attal a annoncé mettre leur cause "au-dessus de tout". Le Premier ministre a notamment acté la fin de la hausse de la taxe sur le gazole non routier et annoncé "un mois de la simplification" des normes, en plus de dix mesures de simplification immédiates. Des annonces jugées insuffisantes par la plupart des syndicats agricoles

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Transcription
00:00 Alors la réaction elle est en plusieurs points.
00:01 La première, je vais commencer par la loi EGalim, on avait compris le matin.
00:05 On n'a pas besoin que le Premier ministre nous dise ce qu'a dit M. Feneau et M. Le Maire le matin,
00:09 on va mettre 2% de taxes sur le chiffre d'affaires des grandes entreprises.
00:14 Mais ça va dans le bon sens ?
00:15 Évidemment que ça va dans le bon sens, parce que c'est pas respecté.
00:18 On sait très bien, et on l'a vu, quand les patrons de l'actalis sont auditionnés
00:21 par une commission parlementaire à l'Assemblée nationale, ils refusent de répondre.
00:25 À quel moment, nous, un agriculteur, si le contrôleur vient dans notre cour
00:28 et qu'on refuse de répondre, c'est 5% d'aide compensatoire.
00:30 Et ça peut aller très vite à 50%.
00:32 Et les menaces sont beaucoup plus dures.
00:34 Donc c'est facile de taper sur l'agriculteur plutôt que sur la personne qui, au milieu, prend des marges.
00:39 Le plus grand groupe laitier au monde, c'est l'actalis,
00:43 il n'est même pas capable de payer ses éleveurs en France.
00:45 Bon, ça c'est déjà un premier point.
00:47 Ensuite, les annonces de Gabriel Attal, c'est simple, ça se résume,
00:50 si on faisait un dîner, vous mettez 12 escargots autour de la table,
00:53 et quand on vous les amène, ils sont déjà vides.
00:55 Voilà, c'est une coquille vide, il n'y a rien dedans.
00:57 Les gens ont déjà mangé les choses.
00:59 C'est facile.
00:59 - Attendez, par exemple, si on prend un exemple précis, le gasoil non routier.
01:02 - Je vais vous l'expliquer tout simplement.
01:03 - La taxe, j'essaie d'expliquer, la taxe devait augmenter,
01:07 et puis il dit, voilà, il n'y a plus de taxe.
01:09 - Eh bien c'est simple, moi je vous promets de vous offrir un cadeau,
01:13 et en fait, maintenant je ne vous le donne pas.
01:15 C'est simple, c'est ce qu'il fait.
01:16 Il nous a promis une taxe, parce qu'il ne faut pas l'oublier,
01:18 ils nous ont promis une taxe.
01:19 Ils voulaient amener le gasoil non routier des agriculteurs
01:22 au même prix que le carburant que tout le monde achète.
01:25 Aujourd'hui on nous dit, on ne va pas vous mettre la taxe.
01:28 En rien, cela n'améliore la trésorerie des exploitations agricoles,
01:31 puisqu'il n'y avait pas d'impact aujourd'hui.
01:33 Alors si on fait des déclarations pour récupérer une part,
01:36 une usine à gaz, comme on sait toujours faire.
01:38 - Oui, et du coup, certains ne faisaient pas les démarches
01:42 pour récupérer la remise, et voilà, ça a quand même un petit impact.
01:45 Ça a quand même un impact.
01:46 - Ça a un impact, mais aujourd'hui, c'est pas ce que les agriculteurs demandent.
01:50 Les agriculteurs lui ont dit, partout sur les barrages,
01:53 on veut un revenu, on veut être considéré,
01:57 on veut simplement que les gens comprennent
01:59 que l'alimentation française est de meilleure qualité,
02:01 donc elle est plus chère, donc faites en sorte que...
02:03 Mais non, il n'y a rien.
02:04 - Concrètement, vous attendez quoi comme action forte, prioritaire ?
02:11 - Alors, on attend plusieurs choses.
02:12 Déjà, il a été très vague sur Bruxelles.
02:17 À quel moment il ne peut pas nous dire,
02:20 oui, on va aller à Bruxelles, mais non.
02:23 On est parmi les six premiers États membres fondateurs de l'Union européenne.
02:26 L'Union européenne avait un but,
02:28 sécuriser l'alimentation de tout un continent, quasiment.
02:33 Et aujourd'hui, on se rend compte qu'on a reculé.
02:36 Aujourd'hui, la souveraineté alimentaire
02:38 et la qualité alimentaire sont laissées pour compte.
02:41 Donc on le voit très bien, aujourd'hui, l'Union européenne nous dit,
02:44 ne produisez plus pour sauver la qualité des sols,
02:46 et on fera venir des bateaux, on fera venir des importations.
02:49 On le voit bien sur le poulet,
02:50 un poulet sur deux que les Français mangent n'est pas français.
02:52 On le voit sur plein de fruits et légumes.
02:54 On le voit sur le maïs et autres.
02:55 Donc aujourd'hui, il n'a pas assez parlé d'Europe
02:58 et il n'a pas voulu remontrer que la France avait une vraie place en Europe
03:02 et qu'elle pouvait être un leader agricole.

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