Les informés de l'éco 27.01

  • il y a 9 mois
Agriculture : vers un nouveau modèle économique ?

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00:00 (Générique)
00:08 Vous êtes sur le plateau des informés, des informés de l'écho, comme chaque samedi pendant 20 minutes,
00:14 on débat de l'actualité économique et sociale avec Emmanuel Cuny. Bonjour Emmanuel.
00:18 Bonjour Jean-Rémi, bonjour à tous.
00:20 Et autour de la table avec nous, Anne-Sophie Elsif, enseignante en économie à Sorbonne,
00:24 chef économiste à la Société d'études BDO France. Merci beaucoup Anne-Sophie d'être là et à vos côtés.
00:29 Jean-Hervé Lorenzi, fondateur et président des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
00:35 Chers informés, bonjour à tous. Face à la colère des agriculteurs, va-t-on vers un nouveau modèle économique agricole ?
00:42 Je vous pose la question Emmanuel Cuny.
00:44 Alors malgré effectivement les points jugés positifs, on va dire hier, sur les annonces faites par le Premier ministre
00:53 Gabriel Attal aux agriculteurs, la situation reste vraiment tendue puisque les principaux syndicats agricoles
00:59 appellent à continuer le mouvement. Alors simplification administrative, détaxation du GNR, le fameux gazole non routier,
01:07 tout ça fait partie des points annoncés, des points principaux. En tout cas, le chef du gouvernement pouvait-il pour autant
01:14 apporter dès hier des réponses aux 120 points, 120 revendications qui avaient remonté quelques jours plus tôt à Matignon ?
01:22 D'évidence non. Autre question, est-ce que ces mesures sont suffisamment pérennes pour répondre aux problèmes de fonds du secteur ?
01:30 Et puis bien sûr, il y a la dimension européenne. Est-ce que la France peut faire cavalier seule pour faire plaisir à ses agriculteurs,
01:37 en tout cas les aider ? Beaucoup de questions en suspens et une phrase entendue hier sur les points de Bocla, de blocage,
01:43 il faut continuer. État d'esprit résumé sur France Info par le porte-parole de la Coordination rurale,
01:49 qui est le deuxième syndicat agricole français, Patrick Legrand.
01:53 Le problème aujourd'hui de M. Attal, c'est le Premier ministre, il a été choisi. Le pauvre, il vient d'arriver depuis huit jours,
01:58 il a peut-être vu trois fois des agriculteurs dans sa vie, on lui demande de régler une crise d'une profession qu'il ne connaît pas.
02:03 Donc il fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, je ne dis pas qu'il n'est pas de bonne foi, mais il est totalement à côté de ce que demandent
02:10 et de ce qu'a besoin la base du monde agricole. Si vous me reprenez mon premier discours qui est du lundi matin,
02:16 j'ai dit que c'était un sketch qui finirait mal, cinq jours après je dis que c'est un sketch qui finit mal.
02:21 Patrick Legrand de la Coordination rurale, les mots sont là, sont très clairs, le gouvernement n'a pas du tout fini de manger son pain noir.
02:28 Anne-Sophie Elsif, quel est le regard que vous portez sur les mesures annoncées par le Premier ministre ?
02:33 Est-ce qu'elles répondent aux attentes ? On a vu que les attentes étaient très nombreuses, il y en a presque plus d'une centaine.
02:38 De fait, il y a un petit côté déceptif ?
02:41 Pas forcément déceptif parce que c'est vrai que c'est un des secteurs, on en a déjà parlé dans cette émission,
02:46 qui va le plus subir la transition écologique et donc toutes les injonctions en raison de ces transitions.
02:51 Donc bien évidemment qu'il y a un objectif productiviste parce qu'il faut nourrir et il faut avoir une alimentation
02:56 qui soit de bonne qualité avec des prix toujours plus compétitifs et en même temps on a une compétition internationale
03:01 avec aussi des agriculteurs qui sont très touchés au niveau de leurs revenus puisque les revenus non agricoles
03:06 sont à peu près de 40% par rapport aux revenus, on va dire classiques. Donc il y a vraiment beaucoup d'agriculteurs
03:12 qui sont financièrement en difficulté. Donc c'est vrai que toute cette équation, et d'ailleurs on en parlera après,
03:16 c'est pas que français, c'est européen, c'est vrai que c'est très très compliqué. Alors là c'est vrai qu'il y a quand même un point
03:21 concernant le carburant qui je pense va être quand même une mesure qui va peut-être calmer un peu le mouvement
03:26 puisque c'est vrai que c'était très compliqué en termes de coûts et de charges pour les agriculteurs.
03:31 Donc ça c'est un effet je pense qui sera apprécié. Après à moyen long terme il y a la transition et même si les agriculteurs
03:38 peuvent faire la transition, ils n'ont pas forcément au niveau de l'offre sur le marché, les capacités, les machines
03:44 qui peuvent en effet moins polluer et avec les mêmes capacités que ce qu'ils utilisent aujourd'hui.
03:49 Donc on voit c'est vraiment un secteur qui est en immense mutation et ça va continuer au moins les 10 prochaines années.
03:55 Jean-Rével Renzi, cette émission impossible de rassembler, de rassurer tout le monde en quelques déclarations hier soir ?
04:00 Moi je trouve que, je préfère votre première question, je trouve que Gabriel Attal...
04:05 Vous le choisissez allez-y.
04:06 Ah oui, c'est votre question. Il a fait le job de ce qu'il pouvait faire. C'est très amusant la présentation qui en a été faite.
04:14 Il est là depuis quelques jours, il découvre un sujet qui est évidemment pas son sujet, c'est un sujet de 30 ans.
04:20 En réalité c'est une convergence incroyable au fond de nos deux difficultés depuis plusieurs décennies.
04:27 Le rapport que nous avons avec la production, en réalité nous avons désindustrialisé le pays et nous étions en train d'agriculteuriser le pays.
04:37 Pour l'industrialiser c'était dire qu'on va faire des services, là c'est pour dire que c'est la transition écologique,
04:43 ils doivent payer tout le prix de la transition écologique. Et puis il y a le rapport au travail qui est, comme vous le savez,
04:49 aussi très compliqué, qui a trouvé une sorte de difficulté majeure depuis la sortie de la Covid.
04:55 Les gens ont besoin d'être considérés, ils ne sont pas considérés. Ils ont besoin d'avoir des rémunérations normales, ils n'ont pas de réunion normales.
05:02 Et ils n'ont pas de perspective parce qu'en permanence on leur explique, sur ce plan là, M. Attal a été absolument parfait,
05:10 qu'ils sont les fauteurs de toutes les difficultés anti-transition écologique.
05:16 Dernier mot sur ce qu'a dit tout à l'heure, ce qu'a dit Emmanuel, la France n'est pas une exception, ne serait pas une exception,
05:24 elle est aujourd'hui une exception dans son rapport avec l'agriculture. Car nous sommes, comme il a été demandé,
05:30 et c'est la réponse à la question, la sur-transposition des directives européennes qui sont déjà au fond très, j'allais dire,
05:39 dans le système de décroissance avec les jages chers, etc. Et nous nous en rajoutons sur les produits financiers, etc. sur tous les sujets.
05:49 Donc le sujet c'est notre exception aujourd'hui. Si on arrivait à être à peu près comme sont les autres pays européens, ce serait déjà très bien.
05:56 Emmanuel Cuny, est-ce que les annonces faites hier qui sont là pour calmer un petit peu les esprits, est-ce que c'est des annonces de long terme ?
06:02 Les annonces pérennes, c'était pas le but du jeu en fait. Quand on regarde les mesures qui ont été annoncées hier, aide financière d'urgence,
06:09 détaxation, on en parlait du GNR, simplification administrative, sanctions contre les entreprises qui ne respectent pas la loi EGalim
06:17 pour permettre un revenu décent aux agriculteurs. Hier on a entendu des mesures, mais surtout un récit dans la bouche du Premier ministre Gabriel Attal,
06:28 pas de mesures pérennes. Et puis quand on parle de pérennité, il faut regarder ce qui se passe, Anne-Sophie Alsif en parlait, du contexte français sur la scène internationale.
06:38 Est-ce qu'il faut quitter les grands accords internationaux comme le Mercosur notamment, c'est-à-dire les accords commerciaux entre l'Europe et l'Amérique latine ?
06:46 Mais non, parce que si on quitte, effectivement on fera peut-être plaisir aux agriculteurs français et européens, mais on va avoir des mesures de rétorsion dans l'autre sens.
06:53 Donc c'est un jeu sans fin et c'est très compliqué à gérer, très très compliqué politiquement.
06:57 C'est une très bonne question, Anne-Sophie Alsif. Est-ce qu'il faut, est-ce qu'on peut sortir de ce type d'accord de libre-échange ?
07:04 Alors le Mercosur, on le rappelle, il n'est pas encore signé, mais ce type d'échange comme ça ?
07:09 C'est compliqué parce que c'est comme la politique commerciale est une compétence de l'Union européenne.
07:13 Et donc en effet, on est tous ensemble avec des différences importantes au niveau de l'Europe.
07:17 C'est vrai que la France est vraiment la puissance agricole. Donc quand il y a ce type d'accord, c'est vrai que nous, on est plus touchés.
07:23 Ça veut dire qu'on est un peu les dindons de la farce ?
07:25 Pas les dindons de la farce, parce que ça apporte aussi, on parle toujours de ce qu'on perd dans les accords, mais on peut aussi gagner des choses.
07:31 Ce qu'il faut, c'est qu'en effet, quand on négocie, quand l'Union européenne négocie pour les pays, il faut vraiment que la France fasse entendre sa voix
07:37 et qu'on ait un petit peu des mesures qui puissent protéger, on l'a vu dans d'autres secteurs, l'exception culturelle.
07:42 Donc c'est possible de faire entendre sa voix. Donc ce n'est pas pour ça qu'il faut sortir, mais en tout cas, il faut vraiment négocier sur certains points
07:48 pour que les accords nous profitent dans les deux sens.
07:51 On peut mieux travailler ces impératifs de marché, Jean-Rémi Lorenzi, les échanges internationaux ?
07:57 Oui, bien entendu. Il se trouve que l'agriculture était l'un de nos secteurs phares en matière d'exportation.
08:06 Ça ne l'est plus. Anne-Sophie a parfaitement raison. Il se trouve qu'on est les dindons de la farce.
08:12 L'Europe, c'est formidable, mais il faut aussi être des grands garçons, être capables de défendre nos intérêts.
08:18 Et à l'évidence, pour des raisons d'ailleurs de nature politique dans notre pays, nous sommes très sensibles au discours sur la transition écologique,
08:25 alors qu'on est plutôt les bons élèves en Europe sur ces thèmes-là. Et donc il faut essayer de rééquilibrer nos positions.
08:32 Est-ce que l'accord avec le Mercosur doit être enterriné ? Moi, je n'en suis pas sûr.
08:37 D'ailleurs, sur ce point-là, je pense que beaucoup de pays en Europe n'en sont pas sûrs.
08:41 Je dis juste à Emmanuel que nous sommes dans une relation où, en fait, notre pouvoir par rapport au Mercosur est plus important que le leur par rapport à nous.
08:52 Donc on doit pouvoir trouver des positions qui sont plus équilibrées. On est dans une espèce de vision un peu passéiste.
08:58 L'accord du Mercosur, c'est l'ancienne mondialisation. Ce n'est pas du tout la mondialisation qui vient avec des chaînes de valeurs qui ne sont plus les mêmes.
09:05 Donc essayons d'être un tout petit peu plus adaptés à la période d'aujourd'hui plutôt que de revenir inlassablement sur une vision de la mondialisation heureuse.
09:14 On se retrouve dans un instant les informer pour la suite de ce débat sur la question de l'agriculture.
09:20 Mais pour l'heure à 9h51, c'est le Fil-info avec Dan Fershiet.
09:24 La loi Immigration promulguée par Emmanuel Macron, le texte dont 35 articles ont été retoqués totalement ou partiellement par le Conseil constitutionnel,
09:32 est à présent publiée au journal officiel en une version finale qui conserve les propositions initialement souhaitées par le gouvernement.
09:39 Les jeunes agriculteurs annoncent lever leurs barrages d'ici midi avant de les remettre en début de semaine prochaine ce matin.
09:46 Certains de ces barrages sont toujours en cours en Corrèze, en Gironde ou encore sur l'Addis au niveau de New York.
09:52 Dans la Drôme, la CET reste entièrement fermée dans les deux sens jusqu'à Avignon.
09:55 Des actions malgré les annonces hier du Premier ministre, notamment l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier.
10:02 La plus haute juridiction de l'ONU appelle Israël à empêcher tout acte éventuel de génocide à Gaza.
10:07 La Cour internationale de justice estime également qu'Israël doit prendre des mesures immédiates pour permettre à l'AIDE d'entrer dans l'enclave palestinienne.
10:16 L'équipe de France de handball en finale de l'Euro.
10:19 Les Bleus affronteront le Danemark demain à Cologne après leur victoire sur la Suède. 34 à 30 victoires après prolongation.
10:25 Et grâce à un magnifique jeu au 9 mètres signé Eloïm Prandy.
10:29 En retour sur le plateau des informés de l'Eco avec Anne-Sophie Alsif, enseignante en économie à la Sorbonne.
10:46 Et Gérard Vellerhanzy, fondateur et président des rencontres économiques d'Aix.
10:50 Nous parlons ce matin Emmanuel de l'avenir de l'agriculture française au lendemain des annonces du Premier ministre Gabriel Attal.
10:55 Avec évidemment une dimension importante, la dimension européenne, ce qu'on appelle la PAC, la politique agricole commune, absente dans les propos du chef du gouvernement hier.
11:04 Oui alors c'est un point important effectivement parce que la politique européenne commune ce sont les aides mais aussi les contraintes.
11:11 On en a un petit peu parlé, beaucoup de contraintes environnementales avec le fameux pacte vert.
11:16 Essentiel évidemment, nécessaire dans le contexte actuel de la transition énergétique.
11:20 Mais si tout est imposé sans pragmatisme, ben là ça fait mal.
11:25 On voit des inspecteurs, alors ça c'est en France, arriver dans des exploitations agricoles sans prévenir.
11:31 On rentre dans les étables, on vérifie si tout est bien, l'agriculteur arrive derrière.
11:34 On l'a entendu sur France Info en reportage cette semaine, c'est terrifiant.
11:37 C'est-à-dire qu'un fonctionnaire arrive dans une ferme, inspecte, ne dit même pas bonjour et puis fait sa petite note et repart.
11:43 C'est quand même un gros problème psychologique pour les gens qui y sont confrontés.
11:47 Et puis les primes, alors les primes, soit elles sont versées en retard, c'est un gros reproche qui est fait aujourd'hui,
11:53 soit elles ne viennent pas du tout parce que, encore une fois, l'administration est vraiment tatillonne, il faut remplir des tas de formats.
11:58 On ne va pas y revenir dans les détails.
12:02 Donc l'Europe, oui, mais l'Europe mieux, comment faire ? Là on est vraiment, je crois, au cœur du sujet.
12:08 Il faut changer la PAC, Jean-Hervé Le Renzi ?
12:12 Oui, enfin je rappelle juste, en gros on reçoit 10 milliards d'euros.
12:16 Il faut simplement rappeler que nous contribuons au budget européen un peu plus.
12:21 C'est-à-dire que quand on dit c'est formidable la PAC, c'est très très bien parce que c'est en réalité une réallocation des ressources en France.
12:28 C'est-à-dire qu'il y a 10 milliards qui passent par l'Europe, mais dans les faits, quand on regarde bien notre participation, elle est supérieure à ce que nous recevons.
12:35 Deuxième remarque, cette idée de, j'allais dire, qui est une idée très idéologique.
12:41 Moi je suis à fond pour la PAC, je trouve que ce que fait l'Europe est très bien dans ce domaine-là, avec un petit détail, ça s'appelle le Green Deal.
12:49 C'est une vision quand même pour un économiste qui est très proche de la décroissance.
12:54 C'est-à-dire cette idée des jachères, rien que le mot jachère, c'est effrayant pour un univers.
12:59 C'est des pays vieux qui sont en réalité en train de se protéger de je sais pas quoi.
13:04 Et on a le sentiment au fond que tout ça est dans une perspective qui est une perspective où on privilégie par tous les moyens le caractère environnemental.
13:13 Sur ce point-là, le Premier ministre, le jeune Premier ministre, a été top dans l'expression qu'il a donnée sur les jugements qui étaient portés sur les agriculteurs.
13:22 Donc il faut changer vraiment d'état d'esprit, c'est le bon moment parce qu'il va y avoir les élections, parce qu'il va y avoir une nouvelle commission.
13:29 Et donc il faut avoir un caractère, j'allais dire, beaucoup plus offensif.
13:34 Si on veut rester l'Europe leader et important dans le monde, il faut arrêter d'être, j'allais dire, peureux, refermer sur nous-mêmes, transis de peur par rapport à toute initiative.
13:51 Anne-Sophie Elsy, vous qui connaissez bien la question de l'agriculture, est-ce qu'il faut changer cette politique agricole commune européenne ?
13:56 Alors moi, je dirais pas changer, mais en effet, on va dire l'adapter plus. C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de changements.
14:03 Moi, je pense que c'est bien. Et c'est bien d'avoir vraiment un pacte vert pour créer des incitations. Et ça en crée.
14:08 On a vu, vous avez de plus en plus d'exploitations qui sont passées au bio, par exemple.
14:12 Par contre, quand vous dites ça et que vous regardez le contexte, comme on l'a dit, il n'y a pas toujours les moyens, on va dire, et l'alternative technologique et économique pour les agriculteurs de mettre ça en œuvre.
14:23 Donc même si à la volonté, c'est très compliqué financièrement, il y a aussi une très grande dichotomie en France sur la taille des exploitations.
14:28 Vous avez des très grosses exploitations avec de grosses entreprises qui en ont plus de moyens et d'autres qui en ont beaucoup moins.
14:34 Donc là, il y a aussi une forte inégalité. Et puis on l'a vu avec l'inflation.
14:38 C'est vrai qu'on a eu des coûts, on l'a dit, avec l'énergie qui ont beaucoup augmenté.
14:42 Et beaucoup d'agriculteurs, par exemple, qui étaient passés au bio ou qui avaient essayé d'être en transition, on a vu, par exemple, que les ventes de bio se sont effondrées.
14:49 Donc ce type d'agriculteurs a vraiment payé les conséquences alors que, justement, ils essayaient de mettre ça en œuvre.
14:56 Ça, bien évidemment, c'est la situation économique.
14:58 Donc c'est vrai que je pense que c'est bien de continuer, mais d'adapter par rapport aussi au contexte global, en ayant une aide, et financière, comme essaie de le faire la PAC,
15:07 mais plus globalement sur les moyens techniques et technologiques, on l'a dit, qui n'existent pas toujours et quand ils existent sont excessivement chers.
15:13 Et puis aussi aider les plus petites exploitations qui, des fois, ont essayé d'être en bio et de faire la transition.
15:18 Et eux peuvent subir un choc économique comme on l'a connu avec l'inflation.
15:21 Mais il vous semble que l'Europe est prête à ce type de débat, à rouvrir la question d'accord ?
15:25 Oui, complètement. Là, on a les élections européennes, on voit parce que nos voisins allemands sont aussi confrontés à ces sujets, aussi au sujet de rémunération.
15:33 Donc je pense que ça va être un des "far-term" de la campagne et qu'en effet, il va y avoir un débat sur ces questions.
15:38 Débat dans toute l'Europe, d'ailleurs, sur la question agricole, Emmanuel Cuny. Est-ce que vous voyez, imaginez, une extension de ce conflit ?
15:45 Alors, tout le monde se regarde en ce moment. Bon, il n'y a pas vraiment d'autres appels que les agriculteurs.
15:51 Il y a quand même des images fortes qui ont été diffusées hier.
15:55 Ces militants de la CGT qui ont essayé de rejoindre les agriculteurs sur les points de blocage et qui ont été évincés manu militari très rapidement avec leur mégaphone
16:06 pour... ils voulaient prendre un petit peu le pas sur le mouvement et ils ont été sortis des cortèges.
16:12 Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, avait appelé, elle a dit "les salariés, les paysans peuvent s'unir pour dénoncer les multinationales
16:20 et on voit que sur le terrain, la mayonnaise ne prend pas entre les agriculteurs et la CGT.
16:24 Pour des raisons évidentes, c'est que, d'une manière générale, les agriculteurs votent plutôt droite et extrême droite et Sophie Binet n'est pas d'extrême droite, comme vous le savez.
16:34 Donc tout ça est évident sur un plan politique. Ce qui est très intéressant, c'est que le malaise que nous avons vis-à-vis de l'agriculture, il est très partagé, vous l'avez dit,
16:44 il est très partagé parce que là c'est une conception presque idéologique dans la balance légitime entre le problème de transition écologique et le maintien d'activité dans nos pays,
16:57 il est clair que ça penchait plutôt d'un côté et qu'il faut rééquilibrer le dispositif.
17:01 Joël Valoranzi du Cercle des économistes, Anne-Sophie Alsif de la Sorbonne, merci beaucoup d'avoir été dans les Informés de l'éco,
17:07 merci évidemment Emmanuel Kiny de m'avoir accompagné, on se retrouve la semaine prochaine et les Informés reviennent demain avec les Informés de l'Europe
17:13 à 9h40.

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