L'INTÉGRALE - Les Auditeurs ont la parole du 29 janvier 2024

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Regardez Les auditeurs ont la parole du 29 janvier 2024 avec Eric Brunet.

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00:00:00 Vous êtes sur RTL.
00:00:02 [Musique]
00:00:06 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:00:11 Est-ce que vous soutenez le siège de Paris ? Faut-il empêcher les agriculteurs de bloquer la capitale ?
00:00:17 C'est notre grande édition spéciale "Les auditeurs ont la parole" RTL au cœur de la crise.
00:00:22 Continuez de donner la parole aux agriculteurs.
00:00:25 Je dis bonjour à Henri, tiens, qui a fait le 3210.
00:00:28 Bonjour mon cher Henri.
00:00:30 Bonjour.
00:00:31 Bonjour. Soutenez-vous le siège de Paris Henri.
00:00:34 Je soutiens de loin, mais je suis de tout cœur avec ce présent sur les blocages.
00:00:39 Il ne faut sûrement pas arrêter parce qu'il ne faut rien lâcher.
00:00:43 D'accord. Vous êtes agriculteur vous-même ?
00:00:45 Oui, c'est ça.
00:00:46 Très bien. Restez avec nous. Je vous repasserai le micro dans une poignée de secondes.
00:00:49 Tout de suite à 13h01. C'est le rappel des titres avec Agnès Bonfillon. Rebonjour Agnès.
00:00:54 Rebonjour Eric. Effectivement, l'objectif c'est bloquer Paris dans moins d'une heure.
00:00:58 Objectif des agriculteurs avec des revendications multiples, très différentes selon les filières.
00:01:05 Nous vous l'avons fait entendre dans cette édition spéciale.
00:01:08 Comment répondre rapidement de façon concrète ?
00:01:11 C'est le défi lancé au gouvernement, mais aussi à Bruxelles.
00:01:16 Le ministre de l'Agriculture Marc Fenault a répété ce matin que de nouvelles mesures seraient annoncées dans les 48 heures.
00:01:23 Les syndicats d'agriculteurs doivent être reçus en fin d'après-midi par le Premier ministre Gabriel Attal.
00:01:31 Autre profession mobilisée, les chauffeurs de taxi aujourd'hui.
00:01:34 Ce n'est pas la première fois qu'ils disent leur opposition au partage des courses conventionnées.
00:01:39 Cette fois, eux aussi ont décidé de se faire entendre au niveau national.
00:01:43 De nombreuses opérations escargots ont lieu autour des grandes villes, Paris, Bordeaux, Belfort, Toulouse ou encore Lyon.
00:01:51 Vous nous appelez au 3210 d'ailleurs. On parlera également de la protestation et la grogne des chauffeurs de taxi en France dans cette émission.
00:01:58 La météo c'est avec vous Louis Baudin. Pas de pluie ?
00:02:01 Non, pas de pluie et du coup un soleil même un peu plus présent que ce que je vous annonçais ce matin.
00:02:05 J'avais annoncé un voile nuageux, finalement celui-ci est très limité.
00:02:08 Le soleil s'impose très largement, alors pas partout.
00:02:11 Il y a quand même comme prévu un peu plus de nuages entre la Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais, mais ça n'empêche pas quelques éclaircies.
00:02:16 Beaucoup de nuages également dans le Languedoc-Roussillon, on appelle ça des entrées maritimes qui remontent justement du Golfe du Lyon.
00:02:21 Portées par du vent d'automne qui atteindra 70 km/h du côté de Toulouse.
00:02:25 Et là on pourra peut-être avoir quelques gouttes de pluie sur les Cévennes.
00:02:28 Dans les autres régions donc avec ce ciel plutôt ensoleillé, les températures seront encore largement au-dessus des moyennes de saison.
00:02:34 Un 9 à 14 degrés, pas moins dans la moitié Nord, 14 à 16 degrés dans le Sud.
00:02:38 On ira même localement jusqu'à 18 degrés, notamment du côté de Biarritz.
00:02:42 Et pour demain Louis ?
00:02:43 Pour demain, ça deviendra franchement plus nuageux normalement dans la moitié Nord,
00:02:46 avec une petite perturbation qui va réussir à glisser dans ces régions avec un peu plus de nuages, voire temporairement quelques gouttes de pluie.
00:02:52 En revanche dans le Sud, c'est-à-dire de l'Aquitaine aux frontières de l'Est et près de la Méditerranée,
00:02:56 là le soleil s'imposera, sauf dans le Languedoc-Roussillon comme aujourd'hui on aura ces nuages côtiers avec toujours du vent d'automne.
00:03:02 Et puis les températures ne bougent pas. Un 9 à 13 degrés l'après-midi dans le Nord, 14 à 16 dans le Sud.
00:03:07 Merci beaucoup Louis.
00:03:08 Merci Louis, merci Agnès Bonfillon.
00:03:11 On se retrouve demain à midi dans RTL Midi bien évidemment. Bonjour Lisa Marai.
00:03:14 Bonjour Eric, bonjour à tous.
00:03:16 Beaucoup d'appels j'imagine dans le répondeur RTL autour du siège de Paris et des agriculteurs qui convergent vers la capitale.
00:03:23 Complètement, la mobilisation des agriculteurs est au cœur de notre répondeur.
00:03:27 Un message de Daniel pour commencer, un message de soutien aux agriculteurs et à leurs causes écoutées.
00:03:32 Bonjour, j'espère que le gouvernement accordera la totalité des revendications aux agriculteurs,
00:03:40 car sans l'agriculture, la France ne mangera pas.
00:03:44 Il ne faut pas oublier, ils sont très importants, voire indispensables pour le peuple français. Voilà.
00:03:49 Contrairement à Daniel, Françoise s'agace un peu de la tournure que prend le mouvement.
00:03:54 J'entends cet agriculteur d'Agin qui envisage de venir bloquer Rungis.
00:03:59 Écoutez monsieur, moi je suis désolée mais Rungis, je ne comprends pas où vous voulez en venir.
00:04:03 Vous voulez que les aliments pourris ça Rungis ? Ce n'est pas raisonnable.
00:04:06 Jusqu'à présent, je soutenais votre mouvement. Si vous commencez à empêcher les gens d'aller travailler
00:04:11 et que vous voulez bloquer la capitale avec la FNSEA par-dessus, ils n'avaient qu'à se réveiller la FNSEA.
00:04:16 Ils se réveillent maintenant pour mettre le bazar en France. Non mais on rêve !
00:04:20 Un message de Stéphane qui, comme tout optimiste, voit du positif partout, même dans les blocages. Écoutez.
00:04:27 Bonjour, Éric Hadizamari. Par rapport au blocage des agriculteurs,
00:04:30 hier je suis parti voir le match de foot Toulouse-Lens depuis le Pays-Basque.
00:04:33 Et quel bonheur de prendre son temps, de passer par les routes départementales de Mont-de-Marsan,
00:04:37 Nogaro, Vic-Fezansac, Hochelon, pour celles et ceux qui connaissent,
00:04:40 et d'apprécier nos richesses du terroir à travers ces villes et villages,
00:04:43 et d'avoir ces Pyrénées en parallèle, ça booste et c'est la meilleure thérapie du moment.
00:04:48 Bonne journée à tous !
00:04:49 Il est génial Stéphane, il voit vraiment le côté positif de tout ça.
00:04:52 Enfin, un message d'une auditrice qui se pose une question, et je dois avouer que je me suis posée la même.
00:04:56 Allô ? Je voudrais poser une question à tous les agriculteurs qui sont actuellement sur les routes et qui font barrage.
00:05:04 Je voudrais bien savoir qui est-ce qui s'occupe des animaux pendant ce temps ? Voilà, merci !
00:05:10 Ben oui c'est vrai, c'est une vraie question.
00:05:12 Ah ben y'a toujours quelqu'un dans son équipe, dans son exploitation.
00:05:14 Souvent ce sont des couples, des ménages, ça peut être...
00:05:18 Tout le monde n'est pas sur le barrage, bien sûr, mais bon, les petits agriculteurs, je me dis...
00:05:24 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:05:28 Eric Brunet.
00:05:30 Avant de vous écouter, j'aimerais qu'on aille sur un barrage quand même.
00:05:32 Notre journaliste Arthur Perreira est justement à Étampes, pas très très loin de l'île de France,
00:05:38 près d'un convoi, c'est ça Arthur ? Bonjour Arthur !
00:05:42 Bonjour, je suis actuellement dans le convoi, puisque je suis dans un tracteur dans la cabine avec Dylan.
00:05:47 Alors on a fait une petite pause, puisque les agriculteurs du Sud, Essone et du Loiret,
00:05:52 se sont tout simplement regroupés, des consignes ont été données.
00:05:55 Devant moi, je vois même un container rouge rempli de vivres,
00:05:59 puisque le mouvement va durer dans le temps, vous l'avez compris.
00:06:02 Aussi tout simplement un groupe électrogène pour alimenter tout le monde,
00:06:07 pour tout simplement éclairer lorsqu'il fait nuit.
00:06:10 Et puis on le voit bien sur les pancartes des agriculteurs, la colère, les messages de "Attention,
00:06:16 on est finalement le grenier de la France".
00:06:19 Et puis voilà, le convoi repart à l'instant, roule à peu près à 40 km/h,
00:06:24 il va nous falloir une heure et demie avant de rejoindre Saint-Arnoux.
00:06:27 Et sur place, à peu près 150 agriculteurs qui sont attendus.
00:06:31 Alors le but là, c'est de bloquer Paris ou de bloquer Rungis dans votre convoi Arthur ?
00:06:36 Alors dans mon convoi, le but c'est de bloquer Paris,
00:06:39 c'est-à-dire qu'il va y avoir 8 blocages autour de la capitale,
00:06:42 on l'a dit depuis ce matin, c'est-à-dire la 10, la 13, la 1, pour ne citer qu'eux.
00:06:47 Et puis après Rungis, ce sont les agriculteurs qui viennent du sud de la France,
00:06:52 qui eux souhaitent bloquer en partie ce marché international.
00:06:55 Mais nous le but c'est vraiment de bloquer Paris, avec des barrages filtrants,
00:06:58 notamment au niveau de la 10.
00:07:00 Merci Arthur Perreira pour RTL du côté d'Étampes, 40 à l'heure sur l'autoroute.
00:07:05 Merci à vous. Henri, bonjour Henri, re-bonjour agriculteur.
00:07:10 Donc vous, vous n'êtes pas dans les barrages, mais vous les soutenez, c'est ça ?
00:07:15 C'est ça, j'ai des contraintes qui font que je suis double actif,
00:07:19 et donc je n'ai pas pu me libérer.
00:07:21 Mais bon, je soutiens tout le monde.
00:07:24 Et là, c'est le gros roll-ball, on n'y arrive plus.
00:07:28 Quelle est la revendication numéro 1, si il devait y en avoir une pour vous Henri ?
00:07:33 C'est réduire tout ce qui est charges sociales,
00:07:37 les salaires sociaux, les salaires sociaux, et puis aussi les impôts.
00:07:40 On se fait assassiner de tous les bouts, on n'y arrive plus.
00:07:44 Vous êtes quoi ? Vous faites de la polyculture ?
00:07:47 Vous êtes dans quel coin de France, et qu'est-ce que vous faites ?
00:07:50 Alors je suis dans l'Aisne, je suis uniquement de la Céville.
00:07:53 J'ai 34 ans, je suis installé depuis janvier 2021.
00:07:58 Et là, ça ne va plus, ça ne va plus.
00:08:01 On se retrouve dans une situation où,
00:08:05 actuellement, je suis obligé de faire une demande de court terme
00:08:07 pour payer mes impôts et mes soffres.
00:08:09 Parce que je n'arrive plus à vendre les deux bouts.
00:08:11 Et vous pensez que quelle est la meilleure idée ?
00:08:15 Bloquer Paris, bloquer le mine, le marché d'intérêt national,
00:08:22 ou bien ne rien faire ?
00:08:24 Il y a des agriculteurs qui sont contre les blocages d'ailleurs.
00:08:27 Non mais il faut bloquer Paris, il faut se faire entendre.
00:08:31 Il faut faire des mesures concrètes.
00:08:33 On ne peut plus s'en sortir comme ça.
00:08:35 Ce n'est pas possible, c'est un métier de passion.
00:08:37 On va en vivre et au final, on se retrouve pris par la gorge.
00:08:42 Alors vous êtes céréalier, on dit toujours "mais les céréaliers, ils sont riches, ils sont riches".
00:08:46 Vous entendez ça ?
00:08:47 Ah ben, ils sont riches, peut-être chez certains, mais c'est pas mon cas.
00:08:51 Moi, si vous voulez parler chiffres,
00:08:53 là je me retrouve entre 2022 et 2024,
00:08:56 une perte de marge brute d'environ 15 000 euros.
00:08:59 Et ça, c'est dû à l'inflation,
00:09:00 parce que je me suis retrouvé à payer 18 000 euros d'engrais,
00:09:03 plus de 8 000 euros de produits chitaux.
00:09:06 Et ça nous plombe.
00:09:08 À la fin du mois, quand vous avez payé les taxes, les impôts que vous évoquiez tout à l'heure,
00:09:12 combien il vous reste Henri ?
00:09:14 Rien du tout, je ne me prends pas de salaire dessus.
00:09:17 Vous ne prenez pas de salaire sur l'exploitation ?
00:09:19 Je n'ai pas de salaire sur l'exploitation.
00:09:21 40 hectares de céréales,
00:09:23 et je ne fais que du maintien de poids de soumol, je ne prends aucun salaire dessus.
00:09:26 Merci Henri.
00:09:28 Dans un instant Marina, Sylvain, François qui nous appellent.
00:09:31 Certains sont pour le blocage,
00:09:33 d'autres sont carrément contre le blocage de Paris.
00:09:36 13h14h30
00:09:39 Les auditeurs ont la parole
00:09:41 avec Eric Brunet sur RTL.
00:09:43 13h14h30
00:09:47 Les auditeurs ont la parole
00:09:49 avec Eric Brunet sur RTL.
00:09:51 Bonjour.
00:09:55 Labourage et pâturage
00:09:57 sont les deux mamelles de la France.
00:09:59 C'est Colbert,
00:10:01 Premier ministre de Louis XIV
00:10:03 qui a dit ça, et c'est toujours vrai.
00:10:05 Une auditrice qui nous dit ça
00:10:07 sur le répondeur d'RTL.
00:10:09 Les auditeurs ont la parole. Marina est avec nous.
00:10:11 Bonjour ma chère Marina.
00:10:13 Où êtes-vous ? Qui êtes-vous ?
00:10:15 Bonjour, je suis agricultrice dans le Puy de Dôme.
00:10:17 Dans le Puy de Dôme.
00:10:19 Vous n'êtes pas dans le cortège,
00:10:21 mais vous connaissez des agriculteurs
00:10:23 autour de chez vous
00:10:25 qui sont partis ?
00:10:27 Ils sont sur Clermont-Ferrand, oui.
00:10:29 Sur Clermont-Ferrand.
00:10:31 Qu'est-ce que vous diriez de votre situation ?
00:10:33 Pourquoi avez-vous fait le 3210 ?
00:10:35 Eh bien tout simple.
00:10:37 Déjà, la première colère que j'ai,
00:10:39 c'est quand j'écoute les politiques
00:10:41 comme M. Jadot, Mme Tondelier,
00:10:43 Mme Rousseau, qui se permettent de dire
00:10:45 qu'on est responsable du cancer,
00:10:47 ou des choses comme ça. Foutez-les dehors.
00:10:49 Foutez-moi ça dehors, ne les invitez même plus sur les plateaux.
00:10:51 Ils font honte à la France.
00:10:53 Ils ne savent même pas de quoi ils parlent. Ils ne savent même pas ce que c'est l'agriculture.
00:10:55 Et ils laissent parler les gens qui ont les bottes au pied.
00:10:57 La première des colères, elle est là.
00:10:59 La deuxième des colères, c'est que
00:11:01 suivant la filière,
00:11:03 qui que ce soit, chaque paysan,
00:11:05 ou même les pêcheurs,
00:11:07 on a tous nos problèmes.
00:11:09 Il y en a, c'est les loups, d'autres c'est les ours,
00:11:11 d'autres c'est la grippe aviaire avec
00:11:13 les canards, d'autres...
00:11:15 Chacun a son problème.
00:11:17 Moi, pour ma part, c'est l'élevage
00:11:19 et toutes les contraintes qui sont liées autour de l'élevage.
00:11:21 C'est qu'on ne bloque pas
00:11:23 les intermédiaires. Quand M. Le Maire
00:11:25 dit que... - Vous êtes éleveuse, hein Marina ?
00:11:27 - Oui, je suis éleveuse.
00:11:29 Je suis seule.
00:11:31 C'est pour ça que je n'ai encore pas pu me rendre
00:11:33 sur les manifestations.
00:11:35 Parce que je suis seule sur l'exploitation.
00:11:37 Mais seule, quoi. Voilà.
00:11:39 - Pardonnez-moi de parler
00:11:41 à Arjan, mais vous gagnez
00:11:43 combien à la fin du mois ?
00:11:45 - Je ne me perds pas de salaire.
00:11:47 Je fais en sorte de pouvoir payer la MSA,
00:11:49 de pouvoir payer mes impôts, de pouvoir
00:11:51 payer toutes mes charges, mes vétérinaires,
00:11:53 tout ce qui est obligatoire.
00:11:55 Parce que sinon, si je ne paye pas,
00:11:57 vous savez que si, par exemple,
00:11:59 je ne paye pas l'EDE,
00:12:01 qui est l'établissement
00:12:03 pour avoir les cartons,
00:12:05 les passeports pour les bovins,
00:12:07 si je ne le paye pas, ils ne me donnent pas mes passeports.
00:12:09 C'est-à-dire que je ne peux pas vendre mes veaux.
00:12:11 On en est là.
00:12:15 Il faut savoir que l'agriculture, c'est le secteur primaire.
00:12:17 C'est-à-dire qu'il génère des emplois.
00:12:19 De même que le BTP, de même que...
00:12:21 Donc, à un moment donné, il faut savoir ce que le gouvernement
00:12:23 veut. Tout simplement.
00:12:25 Est-ce qu'il veut qu'il n'y ait plus de France ?
00:12:27 Ou... Qu'est-ce qu'il veut ?
00:12:29 - Marina, comment on peut vivre sans
00:12:31 se verser de salaire ? C'est-à-dire que vous faites
00:12:33 le minimum pour payer, vous venez de le dire,
00:12:35 toutes les charges, mais une fois
00:12:37 que vous avez payé toutes les charges,
00:12:39 vous ne vous versez pas de salaire ?
00:12:42 - Non, non, non.
00:12:44 Après, j'ai ma fille qui fait des études,
00:12:46 donc je paye ce qu'il y a à payer.
00:12:48 Mais je ne me verse pas de salaire.
00:12:50 Après, de là à là, je n'ai pas de...
00:12:52 Je n'ai jamais de week-end, je n'ai jamais de vacances,
00:12:54 je n'ai jamais d'extra,
00:12:56 je ne fais rien, quoi.
00:12:58 Je travaille. Après, attention, je ne m'en plains pas.
00:13:00 Moi, c'est une passion, c'est mon bonheur et tout.
00:13:02 Ça va très bien comme ça. La seule chose que je demande,
00:13:04 c'est qu'ils arrêtent de prendre les gens
00:13:06 pour des imbéciles. Parce que quand on nous dit
00:13:08 "Est-ce que les Français sont payés...
00:13:10 Les consommateurs sont prêts à payer
00:13:12 plus cher et qu'on leur fait porter
00:13:14 la responsabilité ?" Je dis "Non,
00:13:16 ce n'est pas aux consommateurs. Ils payent déjà
00:13:18 assez cher. Ce n'est pas à eux.
00:13:20 C'est au gouvernement à mettre la pression
00:13:22 sur les intermédiaires pour
00:13:24 bien vérifier où passe
00:13:26 l'argent. Je vais vous dire
00:13:28 quelque chose, je pense que
00:13:30 personne, sans doute, ceux qui ne sont pas
00:13:32 agriculteurs, quand je vends
00:13:34 un broutard qui part pour l'Italie,
00:13:36 tout ça, bon, je suis payée
00:13:38 au poids. Mais quand je vais
00:13:40 tuer une bête pour la France,
00:13:42 pour l'abattoir, je suis payée à la carcasse.
00:13:44 Ou un porc, c'est pareil.
00:13:46 C'est à la carcasse. C'est-à-dire on me paye
00:13:48 que la carcasse. Les abats,
00:13:50 je ne suis pas payée pour les abats. Quand vous achetez du foie
00:13:52 de veau, il me semble qu'il est très cher
00:13:54 au magasin. Quand vous achetez la langue
00:13:56 de porc ou de la langue de bœuf, c'est très
00:13:58 cher. La tête de veau et tout ça,
00:14:00 nous, c'est 0 francs 0 centimes.
00:14:02 On n'est pas payée là-dessus. Qui c'est qui s'engraisse ?
00:14:04 - Ah, les abats,
00:14:06 on ne les achète pas.
00:14:08 - Non, on ne les paye pas.
00:14:10 - Marina, vous avez parlé tout à l'heure
00:14:12 des écolos que vous ne pouvez plus
00:14:14 voir en peinture.
00:14:16 Yannick Jadot, l'écologiste
00:14:18 que vous connaissez bien,
00:14:20 n'arrête pas de dire "écoutez-le,
00:14:22 vraiment, les agriculteurs, on leur laisse tout
00:14:24 faire. Écoutez-le." - Vous avez
00:14:26 dernière rénovation qui bloque une autoroute
00:14:28 sur la question du climat. Pendant
00:14:30 un quart d'heure, ils sont en garde à vue
00:14:32 et les procès tombent
00:14:34 et les sanctions tombent.
00:14:36 Si les écologistes faisaient le millième
00:14:38 de ce qui se passe aujourd'hui, ils seraient
00:14:40 en prison et condamnés.
00:14:42 - Marina, vous l'entendez ?
00:14:44 - Oui. - Réaction ?
00:14:46 - Je vais lui répondre simplement.
00:14:48 Les écologistes, ils mettent...
00:14:50 ils ne s'engagent pas.
00:14:52 Ils ne mettent pas leurs billes dans le jeu. C'est facile.
00:14:54 Moi aussi, les plus écologistes,
00:14:56 ce sont les paysans. Parce que nous,
00:14:58 on met nos fermes en hypothèque.
00:15:00 On travaille et on est
00:15:02 payé sur le fruit de notre travail
00:15:04 et jamais en fonction
00:15:06 de ce qu'on devrait être payé. Lui, il est payé sur quoi ?
00:15:08 Ils sont payés sur quoi, les écolos ?
00:15:10 Et nous, on ne casse rien.
00:15:12 Je ne suis jamais allée jeter de la soupe sur la joconde.
00:15:14 Et j'aimerais bien
00:15:16 prendre le temps d'aller la voir, par contre.
00:15:18 Mais je n'ai jamais rien cassé.
00:15:20 Et je ne jeterai pas de la soupe non plus. Je n'irai pas abîmer
00:15:22 les oeuvres d'art. Je n'ai jamais pris des boules
00:15:24 de pétanque pour aller jeter après les gendarmes.
00:15:26 Jamais. Alors il faudrait quand même
00:15:28 savoir ce que c'est à les écologistes.
00:15:30 Après, il y a les écologistes qui sont respectueux
00:15:32 et je suis d'accord.
00:15:34 Nous, on est les premiers à vouloir
00:15:36 que ça aille bien et que la planète soit
00:15:38 propre pour nos enfants et tout derrière.
00:15:40 On est les premiers, mais on ne veut pas être
00:15:42 les responsables
00:15:44 de tous les maux. Vous savez que
00:15:46 le premier qui utilise le glyphosate
00:15:48 en France, c'est la SNCF.
00:15:50 On ne le dit pas, ça.
00:15:52 Ce n'est pas les paysans. C'est la SNCF.
00:15:54 Les canons à neige pour aller faire du ski.
00:15:56 On pompe l'eau où, là, pour trouver l'eau ?
00:15:58 Et on met des produits pour faire
00:16:00 de la neige artificielle. Quand elles fondent,
00:16:02 ça devient quoi ?
00:16:04 Ils sont où les écolos pour ces combats-là ?
00:16:06 Macron, qui n'a plus
00:16:08 d'électricité,
00:16:10 de nucléaire,
00:16:12 parce que ça a été très mal géré.
00:16:14 Parce que ça serait nous qui gérerions nos permes comme ça,
00:16:16 comme le gouvernement a géré depuis des années.
00:16:18 On n'aurait plus de perme, on serait à la rue.
00:16:20 Parce qu'ils ne savent pas gérer.
00:16:22 Les centrales à charbon qui ont été remises
00:16:24 en route, là, en France. Personne ne dit rien,
00:16:26 les écolos, là ? Qu'est-ce qu'on fait ?
00:16:28 Tous les avions, là, parce que quand moi j'ai écouté
00:16:30 à pleurer, je vous garantis à pleurer,
00:16:32 quand j'ai écouté que c'était les vaches
00:16:34 qui polluaient par la cour des comptes,
00:16:36 alors déjà qu'ils commencent à faire leur métier, chacun à sa place.
00:16:38 Mais qui c'est qui pollue ?
00:16:40 Je lève la tête, je compte les avions.
00:16:42 C'est qui qui sont dans les avions ? Ce sont mes vaches ?
00:16:44 Mais qu'ils arrêtent un peu.
00:16:46 Moi, je suis avec une race
00:16:48 qui est menacée, ce sont les Ferrandes.
00:16:50 Je suis pour la sauvegarde des races.
00:16:52 Ils sont où les écolos pour faire de la sauvegarde ?
00:16:54 Nulle part. Par contre, quand ils viennent,
00:16:56 je suis bien contente de les voir, les différentes races de vaches.
00:16:58 Vous êtes dans quel endroit de France ?
00:17:00 Dans Auvergne, dans le Puy-de-Dôme.
00:17:02 Dans le Puy-de-Dôme, oui, vous me l'avez dit tout à l'heure.
00:17:04 Très, très remontée, Marina,
00:17:06 mais elle tape,
00:17:08 elle cible,
00:17:10 et ses arguments font mouche.
00:17:12 Je l'ai écoutée sans rien dire.
00:17:14 Je l'ai laissée dérouler,
00:17:16 et ce qu'elle dit est simplement fort
00:17:18 et puissant, et il faut l'entendre,
00:17:20 qu'on soit d'accord ou pas, mesdames, messieurs.
00:17:22 3210, vous continuez à
00:17:24 appeler dans un instant.
00:17:26 Je vous ferai écouter le petit coup de gueule ce matin sur RTL.
00:17:28 Dive Calvi,
00:17:30 à tout de suite.
00:17:32 Envoyez-nous vos messages
00:17:34 sur l'application RTL, ou appelez-nous
00:17:36 au 3210.
00:17:38 Eric Brunet.
00:17:40 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:17:42 J'ai été stupéfait d'entendre notre
00:17:44 ministre de l'Intérieur demander aux Français,
00:17:46 aux Français de ne pas encombrer les routes.
00:17:48 Comme une inversion de valeur, c'est pas mal.
00:17:50 On attend, lui, à ce qu'il fasse respecter les routes,
00:17:52 le ministre de l'Intérieur.
00:17:54 Et non pas qu'il nous demande de ne pas prendre notre voiture.
00:17:56 On a connu le gouvernement beaucoup plus ferme concernant l'ordre public.
00:17:58 Pendant la réforme des retraites et pendant les gilets jaunes,
00:18:00 la matraque était de bonne alloi.
00:18:02 Vous avez entendu Yves Calvi,
00:18:04 les amis. C'était ce matin,
00:18:06 face à Sylvain Maillard,
00:18:08 patron de Renaissance,
00:18:10 le mouvement macroniste à Paris.
00:18:12 Yves, le petit coup de sang
00:18:14 d'Yves Calvi, je sais pas
00:18:16 ce que vous en pensez, mais oui, il dit,
00:18:18 en gros, que le ministre de l'Intérieur
00:18:20 nous demande de ne pas prendre nos voitures aujourd'hui.
00:18:22 C'est vraiment une sacrée inversion des valeurs.
00:18:24 Beaucoup d'appels au 3210 Sylvain,
00:18:26 par exemple. On va prendre Sylvain.
00:18:28 Bonjour Sylvain, vous êtes agriculteur ?
00:18:30 - Bonjour, oui, je suis agriculteur dans l'Allier,
00:18:32 près de Vichy, pas très loin de Marina,
00:18:34 à quelques dizaines de kilomètres,
00:18:36 je suppose.
00:18:38 Je suis éleveur à l'étang, en race charolaise.
00:18:40 Et j'ai aussi un petit peu de culture.
00:18:42 - Très bien.
00:18:44 D'abord, vous avez
00:18:46 entendu à l'instant le coup de gueule
00:18:48 d'Yves Calvi qui dit
00:18:50 qu'on demande
00:18:52 aux Parisiens de ne pas prendre leurs voitures.
00:18:54 Ça me paraît bizarre. Vous, en tant qu'agriculteur,
00:18:56 vous comprenez ou pas ?
00:18:58 - Je comprends tout à fait
00:19:00 que les Français
00:19:02 s'agacent de la situation.
00:19:04 Et je suis
00:19:06 moi-même pas très favorable au blocage.
00:19:08 Ça ne me
00:19:10 réjouit pas d'emmerder mes compatriotes.
00:19:12 Pardonnez-moi l'expression.
00:19:14 Mais c'est quelque part
00:19:16 la seule façon
00:19:18 qu'on nous laisse pour se faire entendre.
00:19:20 Et malheureusement,
00:19:22 j'aimerais quand même témoigner là-dessus,
00:19:24 c'est extrêmement organisé.
00:19:26 La FNSEA a senti la grogne monter
00:19:28 et a décidé
00:19:30 de dégoupiller la semaine dernière,
00:19:32 de lancer des manifestations
00:19:34 pour faire tomber cette grogne,
00:19:36 grâce aux quelques annonces
00:19:38 qu'aurait fait le Premier ministre vendredi.
00:19:40 Or, le malaise est beaucoup plus profond que ça.
00:19:42 Donc, contrairement à ce qui était prévu,
00:19:44 la base refuse
00:19:46 de suivre, de rentrer chez elle
00:19:48 et continue la mobilisation.
00:19:50 Je pense que le ton du gouvernement
00:19:52 aura changé. Dans les médias, je pense que
00:19:54 le traitement va changer aussi.
00:19:56 Oui, on commence à entendre des voix s'élever
00:19:58 contre nos actions. Et malheureusement,
00:20:00 on n'est pas assez nombreux et on a
00:20:02 autre chose à faire. On a eu de travail
00:20:04 dans nos exploitations. On ne peut pas tenir
00:20:06 le mouvement dans la durée.
00:20:08 Je crains que les blocages, quelque part,
00:20:10 ne soient pas totalement efficaces pour nous faire
00:20:12 avancer. Puisque nos revendications vont
00:20:14 bien au-delà des quelques mesurettes
00:20:16 qu'on a pu obtenir. La promesse
00:20:18 de ne pas augmenter le
00:20:20 carburant.
00:20:22 - Il y en a beaucoup qui disent
00:20:24 que Jérôme Baille et d'autres
00:20:26 dans le sud-ouest de la France
00:20:28 se sont "couchés", je réutilise
00:20:30 leur mot, un peu trop vite,
00:20:32 devant Gabriel Attal.
00:20:34 - C'est très facile à dire. Jérôme Baille,
00:20:36 oui, on l'a entendu dire au début,
00:20:38 oui, seule une balle dans la tête me fera arrêter.
00:20:40 Malheureusement,
00:20:42 Jérôme Baille n'a pas
00:20:44 l'habitude de fréquenter
00:20:46 ces gens-là, les politiques.
00:20:48 Il croit qu'en se mettant autour d'une table
00:20:50 et en criant un peu plus fort, en tapant du
00:20:52 poing, en se donnant des gros yeux, parce que c'est
00:20:54 un gros costaud, ça va suffire.
00:20:56 Ce n'est pas comme ça.
00:20:58 Je prends pour exemple
00:21:00 Jérôme Baille, lui, il est éleveur,
00:21:02 il a des taureaux, et c'est lui
00:21:04 qui est maître de ses animaux.
00:21:06 Nous, on est en face des gens
00:21:08 qui ne sont pas très gros, pas très
00:21:10 costauds, qui crient un peu moins fort que nous,
00:21:12 mais qui sont nos maîtres, parce que, quelque part,
00:21:14 ils ont des outils qu'on n'a pas,
00:21:16 et qui sont peut-être aussi plus intelligents, je ne sais pas.
00:21:18 Et ça,
00:21:20 j'appelle tous mes collègues à faire attention.
00:21:22 Jérôme Baille, moi, je ne veux pas
00:21:24 être trop dur, comme l'ont été certains.
00:21:26 Il s'est investi dans le mouvement.
00:21:28 Il a aussi souffert
00:21:30 du tragique événement, du décès
00:21:32 de cette agricultrice et de sa
00:21:34 fille sur un barrage.
00:21:36 Et il faut se mettre
00:21:38 à sa place. Il est passé des jours
00:21:40 et des jours en blocage.
00:21:42 - On voit bien, Sylvain,
00:21:44 quand on vous écoute
00:21:46 et d'autres agriculteurs, on voit bien que
00:21:48 vous n'avez pas la rage
00:21:50 qu'il y a pu y avoir dans certains,
00:21:52 la haine et la rage qu'il y a pu y avoir
00:21:54 dans certaines périodes récentes de l'histoire
00:21:56 de notre pays, et que vous n'êtes pas
00:21:58 des bloqueurs professionnels et des manifestants
00:22:00 professionnels. Écoutez, par exemple, le patron de la
00:22:02 FNSEA, Arnaud Rousseau,
00:22:04 qui était ce matin sur RTL face à
00:22:06 Amandine Bégaud.
00:22:08 - Notre objectif, ce n'est pas d'ennuyer
00:22:10 ou de pourrir la vie des Français.
00:22:12 Notre objectif, c'est de mettre la pression sur le gouvernement
00:22:14 pour faire que, rapidement, on trouve
00:22:16 des solutions de sortie de crise.
00:22:18 On fait monter la pression parce qu'on a compris
00:22:20 que, finalement, quand c'était loin de Paris, il n'y avait pas
00:22:22 de réception
00:22:24 du message. - François
00:22:26 est avec nous également. On était avec Sylvain, là.
00:22:28 Il reste Sylvain Méchac. J'accueille également François.
00:22:30 Vous êtes dans quel terroir
00:22:32 de France, François ? - Bonjour,
00:22:34 Eric. Je suis en Normandie,
00:22:36 dans le département de Verne.
00:22:38 - Quand Arnaud Rousseau de la FNSEA
00:22:40 a dit "Notre objectif n'est pas d'ennuyer
00:22:42 et de pourrir la vie des Français",
00:22:44 sous-entendu, on n'est pas des bloqueurs professionnels,
00:22:46 vous entendez ça ?
00:22:48 - Tout à fait. Nous, on est des
00:22:50 travailleurs avant tout. Et puis,
00:22:52 je vous appelais. C'était pour
00:22:54 éclaircir certains points par rapport à ce que
00:22:56 je peux entendre ici et là sur les revendications
00:22:58 que l'on porte. Par exemple,
00:23:00 les taxations du GNR.
00:23:02 - Le carburant qu'on met
00:23:04 dans les tracteurs
00:23:06 et le matériel agricole.
00:23:08 - J'entends ici et là que ce n'est pas écologique.
00:23:10 Qu'est-ce que vous faites ? Je réponds
00:23:12 que c'est parfaitement faux. C'est totalement écologique.
00:23:14 Je vais vous prendre un petit exemple.
00:23:16 Par exemple, pour désarmer un champ, il y a deux manières
00:23:18 de le faire. Soit chimiquement avec des produits
00:23:20 phytosanitaires. Ça, l'État et les citoyens
00:23:22 ne veulent pas. Très bien, je suis d'accord.
00:23:24 Il reste quoi pour le faire ?
00:23:26 C'est mécaniquement.
00:23:28 On a-t-elle un outil avec
00:23:30 des dents, avec un tracteur devant qui consomme
00:23:32 malheureusement du GNR ? Ça coûte 4 à 5 fois
00:23:34 plus cher. Et si en plus, l'État
00:23:36 augmente les taxes sur
00:23:38 ce GNR, moins de
00:23:40 chimique, mais le mécanique, il le taxe
00:23:42 encore plus. - Là, vous parlez de désherber un champ
00:23:44 mécaniquement. - Voilà, tout à fait.
00:23:46 Donc, il ne faut pas confondre agronomie et magie.
00:23:48 À un moment donné, on marche sur la tête. Ils veulent qu'on
00:23:50 aille dans des
00:23:52 choses plus vertueuses. Très bien,
00:23:54 moi je suis d'accord. Mais à ce moment-là, qu'ils allient
00:23:56 les actes à la parole.
00:23:58 Ensuite, j'aimerais approfondir
00:24:00 certains points que les agriculteurs précédents
00:24:02 ont énoncés.
00:24:04 On entend les consommateurs qui ont
00:24:06 peur de voir les agriculteurs mieux
00:24:08 rémunérés parce que ça va faire forcément des
00:24:10 prêts un peu plus chers pour eux quand ils font leurs courses au
00:24:12 quotidien. Alors, je vais leur dire tout de suite, c'est
00:24:14 faux, c'est faux. Et qu'ils n'aient pas peur
00:24:16 de nous soutenir car
00:24:18 ça ne va pas leur coûter plus cher.
00:24:20 Ce qui se passe, en fait, c'est les intermédiaires
00:24:22 qui doivent faire des efforts.
00:24:24 Pas le consommateur, pas le producteur.
00:24:26 Aujourd'hui, moi mon blé, par exemple, je le vends au prix
00:24:28 d'il y a trois ans. Est-ce que vous avez vu
00:24:30 votre baguette de pain baisser ces derniers
00:24:32 jours ? Non, non, ça c'est sûr que non.
00:24:34 Attendez, François et Sylvain
00:24:36 d'ailleurs, je voudrais vous garder
00:24:38 avec moi parce que
00:24:40 il va falloir qu'on parle quand même de ces
00:24:42 citadins, pas forcément citadins,
00:24:44 de ces Françaises françaises
00:24:46 qui commencent à dire "Oh là là,
00:24:48 le blocage, non, non, non, il en a marre des blocages.
00:24:50 Là, les paysans,
00:24:52 les agriculteurs sont en train de déraper quand
00:24:54 ils parlent de blocage. J'aimerais vous entendre là-dessus
00:24:56 parce qu'il y a déjà des gens qui disent
00:24:58 ras-le-bol.
00:25:00 Jusqu'à 14h30
00:25:02 Eric Brunet vous donne
00:25:04 la parole sur RTL.
00:25:06 Jusqu'à 14h30
00:25:10 Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet
00:25:12 sur RTL.
00:25:14 J'entends cet agriculteur d'Agin
00:25:16 qui envisage de venir bloquer
00:25:18 Rungis. Écoutez, monsieur, moi je suis
00:25:20 isolée mais Rungis. Je ne comprends pas où vous voulez
00:25:22 en venir. Vous voulez que les aliments pourris
00:25:24 s'arrungissent ? Ce n'est pas raisonnable.
00:25:26 Jusqu'à présent, moi je soutenais votre mouvement.
00:25:28 Si vous commencez à empêcher les gens d'aller
00:25:30 travailler et que vous voulez bloquer la capitale
00:25:32 avec la FNSEA par-dessus,
00:25:34 ils n'avaient qu'à se réveiller la FNSEA.
00:25:36 Ils se réveillent maintenant pour mettre le bazar en France.
00:25:38 Non mais on rêve !
00:25:40 Voilà, c'est Françoise qui nous a laissé ce message tout à l'heure
00:25:42 sur le répondeur. J'aurais qu'on prenne Nathalie
00:25:44 pour commencer. Bonjour Nathalie,
00:25:46 vous n'êtes pas agricultrice.
00:25:48 Qu'est-ce que vous faites dans la vie, Nathalie ?
00:25:50 Bonjour, je suis assistante maternelle.
00:25:52 Je voulais dire bonjour à tous les auditeurs.
00:25:54 Je voulais dire que
00:25:56 le mouvement des agriculteurs,
00:25:58 je peux comprendre qu'ils aient des soucis.
00:26:00 Oui, on en a tous quand même.
00:26:02 Mais moi je suis contre le blocage par contre.
00:26:04 Je disais justement à la personne
00:26:06 que j'ai eu au téléphone tout à l'heure
00:26:08 que j'ai enterré mon papa mercredi
00:26:10 et mes enfants qui sont venus
00:26:12 de... toute la famille qui sont venues d'endroits
00:26:14 différents. J'ai mes enfants qui sont venus
00:26:16 surtout de Toulon.
00:26:18 Ils ont été bloqués à Bourges.
00:26:20 Complètement bloqués sur l'autoroute.
00:26:22 Ils étaient à une heure. Ils ont roulé
00:26:24 pendant 9 heures. Ils se sont levés très tôt le matin
00:26:26 pour venir à l'enterrement de leur grand-père.
00:26:28 Et ils n'ont pas pu assister à l'enterrement.
00:26:30 Parce qu'ils ont été bloqués sur l'autoroute.
00:26:32 Ils ont vu les gendarmes. Les gendarmes n'ont rien fait.
00:26:34 Personne ne bougeait. Ils ont fait faire demi-tour sur l'autoroute.
00:26:36 J'étais à cette cérémonie,
00:26:38 j'ai enterré mon papa.
00:26:40 Les agriculteurs ne se rendent pas compte
00:26:42 mais il y a certainement beaucoup de personnes qui sont dans mon cas
00:26:44 et qui ont
00:26:46 des problèmes comme ça.
00:26:48 C'est honteux de bloquer.
00:26:50 On ne bloque pas. On ne peut pas prendre
00:26:52 un otage de la France. Qu'ils filtrent
00:26:54 s'ils veulent mais qu'ils ne bloquent pas.
00:26:56 C'est tout ce que je voulais dire.
00:26:58 - Restez avec nous Nathalie parce que vous n'êtes pas
00:27:00 la seule à dire ça et à penser ça aujourd'hui
00:27:02 en France. Sylvain
00:27:04 et François qui étaient
00:27:06 agriculteurs et qui étaient avec nous il y a quelques instants.
00:27:08 Qu'est-ce que vous répondez à Nathalie ?
00:27:10 Sylvain pour commencer. - D'abord,
00:27:12 je vous remercie de votre condoléance Madame. - Merci.
00:27:14 - Je comprends tout à fait
00:27:16 le tort
00:27:20 qui vous a été causé.
00:27:22 Par contre, le problème c'est qu'on est face
00:27:24 à un état contre lequel on ne peut
00:27:26 qu'employer de la violence
00:27:28 pour se faire entendre.
00:27:30 Je suis le premier à le déplorer.
00:27:32 Malheureusement, retourner les panneaux
00:27:34 c'est bien mignon mais ça a duré
00:27:36 depuis plus d'un mois.
00:27:38 Ça ne faisait rien.
00:27:40 Personne n'en parlait.
00:27:42 Il a fallu que les blocages
00:27:44 arrivent pour
00:27:46 que les choses soient un peu
00:27:48 entendues. Après,
00:27:50 ce jeu-là aussi
00:27:52 fait partie des moyens
00:27:54 de ce qu'on appelle l'ingénierie sociale pour le gouvernement.
00:27:56 - Je ne suis pas certain que vous
00:27:58 ayez convaincu Nathalie là, Sylvain.
00:28:00 - Je comprends bien.
00:28:02 Moi-même, je ne suis pas
00:28:04 vraiment pour les blocages.
00:28:06 Je ne suis pas pour emmerder mes compatriotes.
00:28:08 Par contre, ça a été
00:28:10 le seul moyen de se faire entendre.
00:28:12 - Que dit ton attelier, Sylvain ?
00:28:14 Je voudrais entendre François maintenant aussi
00:28:16 qui répond à Nathalie, également agriculteur.
00:28:18 - Oui, tout à fait.
00:28:20 Je suis totalement désolé pour
00:28:22 cette dame. C'est malheureux
00:28:24 de ce qui est arrivé. Mais je vais vous raconter
00:28:26 une petite histoire. Moi, par exemple,
00:28:28 ma première manif, c'était
00:28:30 il y a plus de 20 ans. Là, j'ai une quarantaine
00:28:32 d'années, donc j'étais tout jeune.
00:28:34 Les revendications de l'époque, on peut les
00:28:36 reprendre mot pour mot pour aujourd'hui.
00:28:38 En 20 ans, on a eu
00:28:40 tous les bords politiques aux manettes
00:28:42 et ça n'a rien avancé.
00:28:44 On en est au même point.
00:28:46 À un moment donné, c'est vrai que
00:28:48 c'est le rapport de force. C'est malheureux
00:28:50 parce que le dialogue, on l'a
00:28:52 avec les élus. D'ailleurs,
00:28:54 je rigole en disant ça, c'est qu'on ne fait plus
00:28:56 du lobbyisme, on ne fait plus
00:28:58 du lobbying. On fait de l'éducation
00:29:00 avec nos dirigeants politiques.
00:29:02 On leur apprend la vraie vie,
00:29:04 comment ça se passe sur nos fermes.
00:29:06 Je reprends par exemple, vous tenez le petit
00:29:08 exemple tout à l'heure, on parlait de la cour des comptes.
00:29:10 Vous savez qu'ils ont fait un rapport concernant
00:29:12 les émissions de CO2 en lien avec l'élevage.
00:29:14 Donc, ils arrivaient à une conclusion
00:29:16 comme quoi l'élevage est
00:29:18 mauvais pour l'environnement.
00:29:20 - Il fallait supprimer des vaches.
00:29:22 - Ils se sont trompés. Ils ont confondu
00:29:24 CO2 et carbone. Alors, on ne peut
00:29:26 pas comparer des kg de carbone
00:29:28 avec des kg de CO2. La ration entre les deux,
00:29:30 c'est 3,7. Donc, on a
00:29:32 parfaitement entendu parler des rapports du
00:29:34 cour des comptes, des conclusions
00:29:36 de ce rapport-là. Par contre, on n'a pas entendu
00:29:38 le communiqué de presse qui est venu quelques
00:29:40 jours après, en disant "Ah mince, on s'est trompés".
00:29:42 Et du coup, les conclusions étaient totalement différentes.
00:29:44 - Ah, extraordinaire. Alors là,
00:29:46 vous me l'apprenez, ça. Vous me l'apprenez.
00:29:48 - S'il vous plaît, faites votre travail de journaliste.
00:29:50 - Vous avez raison. Merci.
00:29:52 Vous avez raison. Ça veut dire que la cour des comptes
00:29:54 trois jours après a communiqué pour dire
00:29:56 "On s'est trompés. Les émissions
00:29:58 de CO2, ça n'a rien à voir avec
00:30:00 les émissions de carbone. Ce n'est pas le même ratio."
00:30:02 Pardon ? - C'est parce qu'en fait, ils se sont trompés
00:30:04 dans leur calcul, tout simplement.
00:30:06 Donc, forcément, les conclusions à la fin, ce ne sont pas
00:30:08 du tout les mêmes. Donc, vous voyez, on a ces gens-là...
00:30:10 - Une grande leçon d'humilité. - On a ces gens-là en face
00:30:12 de nous. Et du coup, c'est ça qui est malheureux.
00:30:14 On a des gens qui ne sont pas là.
00:30:16 - Je voudrais qu'on y entende Nathalie, là. Parce que, même
00:30:18 chose, c'est bien ce que vous dites. Mais Nathalie,
00:30:20 je ne suis pas certain que vous l'ayez convaincue, Nathalie.
00:30:22 - Ben non. Non. Parce que moi,
00:30:24 je trouve que c'est vrai, mais qui est-ce qui est embêté, là ?
00:30:26 Qui ? Ben nous,
00:30:28 citoyens, lambda, le petit citoyen,
00:30:30 qui fait ce qu'il peut.
00:30:32 Et voilà. Et à côté de ça, les politiques, eux,
00:30:34 ben voilà, ils sont bien protégés.
00:30:36 Ils sont là-haut. Eux, on ne les bloque pas.
00:30:38 C'est nous qu'on bloque tout le temps, je veux dire.
00:30:40 C'est triste. Parce que mon fils, lui, son grand-père,
00:30:42 son enterrement, on ne le refera pas. Vous voyez ?
00:30:44 Il n'a pas pu dire au revoir. On fait comment, maintenant ?
00:30:46 Et ils sont arrivés,
00:30:48 et ils ont été bloqués quand même trois heures.
00:30:50 Vous imaginez, vous devez aller à l'enterrement de votre grand-père.
00:30:52 Vous avez fait huit heures de route, vous voyez.
00:30:54 Vous êtes bloqués pendant trois heures sur l'autoroute,
00:30:56 à ne pas pouvoir faire quoi que ce soit.
00:30:58 Non, mais il faut penser à nous aussi, quoi.
00:31:00 On n'y peut rien. On achète,
00:31:02 on fait ce qu'on peut. On achète des produits français,
00:31:04 mais c'est là-haut, c'est là-haut qu'il faut aller.
00:31:06 Il faut aller, enfin, voir
00:31:08 les... tous ceux qui sont là-haut,
00:31:10 en fait. C'est pas à nous. On n'est pas responsables.
00:31:12 - Si je peux rebondir sur ce que dit Madame ?
00:31:14 - Oui. - Donc, nous,
00:31:16 on ne fait que ça. Moi, je suis
00:31:18 adhérent à un syndicat. On
00:31:20 interpelle fréquemment les politiques
00:31:22 sur nos problématiques. Ils nous
00:31:24 écoutent très bien, il n'y a pas de soucis.
00:31:26 Mais seulement, le problème, c'est qu'on s'adresse
00:31:28 à des sous-fifres. On s'adresse au préfet,
00:31:30 on s'adresse à un sous-fifre. Même M. Attal est un sous-fifre.
00:31:32 Tout se décide
00:31:34 à la Commission européenne, et je ne suis même pas sûr
00:31:36 que Mme. Van der Leyen ne soit pas une sous-fifre.
00:31:38 Donc, on ne sait même pas où est le pouvoir.
00:31:40 Et donc, moi... - Intéressant,
00:31:42 on a dit, la question de la dilution
00:31:44 du pouvoir, chez nous.
00:31:46 - On a parlé de
00:31:48 la pertinence des blocages.
00:31:50 Oui, j'ai dit tout à l'heure
00:31:52 qu'il n'était pas très joyeux d'emmerder nos concitoyens.
00:31:54 Et je pense
00:31:56 qu'il faudrait quand même qu'on vise un peu tous les gens qui profitent
00:31:58 de ces
00:32:00 politiques agricoles. Parce que je
00:32:02 voudrais quand même vous signaler aussi qu'il y a quand même
00:32:04 un agriculteur, un ou deux agriculteurs qui se suicident
00:32:06 tous les jours.
00:32:08 Ça aussi, c'est un drame.
00:32:10 Ça aussi, c'est un drame.
00:32:12 Et ils se suicident, c'est pas parce que...
00:32:14 C'est pas seulement des histoires personnelles.
00:32:16 Le côté matériel joue pour énormément.
00:32:18 - Bien.
00:32:20 - Et donc, moi, je voudrais appeler mes collègues
00:32:22 plutôt que de bloquer
00:32:24 les français, viser les gens qui
00:32:26 s'engraissent sur notre dos. A savoir
00:32:28 l'industrie agroalimentaire, la grande distribution.
00:32:30 Et dans l'allier, nous allons lancer
00:32:32 une opération de contrôle de la grande distribution.
00:32:34 C'est-à-dire... - Ça a déjà été fait
00:32:36 quand on rentre pour regarder.
00:32:38 - On va le faire sérieusement et on va afficher
00:32:40 clairement dans les rayons les prix.
00:32:42 Les prix d'achat. - Bien, merci,
00:32:44 Sylvain. - Tous ceux qui sont intéressés,
00:32:46 je les invite à contacter
00:32:48 leur syndicat, à contacter le...
00:32:50 Je suis en train de faire bouger les syndicats là-dessus.
00:32:52 Ils les aiguilleront. - Bien, merci,
00:32:54 Sylvain, à les contrôler, donner
00:32:56 la transparence des prix dans la grande distribution.
00:32:58 Il faut que je vous dise que dans un tout
00:33:00 petit instant, Victor vient de me glisser
00:33:02 un petit mot, le patron du Standard,
00:33:04 pour dire que nous serons avec une grande
00:33:06 actrice et réalisatrice, Sarah
00:33:08 Forestier, qui a eu, il y a quelques
00:33:10 années, César du meilleur espoir féminin.
00:33:12 En 2005, elle a eu un autre
00:33:14 César, me semble-t-il, en 2011.
00:33:16 2005, c'était le film
00:33:18 "L'esquive". Et elle souhaite
00:33:20 soutenir
00:33:22 le monde agricole. Elle sera avec nous
00:33:24 dans une poignée de secondes. A tout de suite.
00:33:26 - Contactez-nous gratuitement via
00:33:28 l'appli RTL ou au 3210.
00:33:30 Les auditeurs ont
00:33:32 la parole avec Eric Brunet
00:33:34 sur RTL. - Oui, bonjour.
00:33:36 Alors, moi, c'est Ludo, je suis chauffeur
00:33:38 routier. Moi, j'arrive pas à comprendre qu'on leur achète
00:33:40 le litre de lait 45 centimes
00:33:42 et qu'on le retrouve à 1,20€
00:33:44 1,30€ en grande surface.
00:33:46 Le problème, je sais pas d'où il est.
00:33:48 - Eh oui, Ludo
00:33:50 qui ne comprend pas. Victor, beaucoup d'auditeurs
00:33:52 ont téléphone au 3210.
00:33:54 Beaucoup de messages écrits aussi.
00:33:56 - Oui, tout à fait. Bonjour Eric, bonjour à tous.
00:33:58 Beaucoup de messages sur notre application
00:34:00 RTL. On commence avec Olivier à Bordeaux.
00:34:02 Il faut que la manifestation agricole continue.
00:34:04 Il faut tout bloquer et que les gens
00:34:06 qui sont contre finiront par changer
00:34:08 d'avis. Jocelyne a tourné en Belgique.
00:34:10 Les Belges ont aussi de tout coeur
00:34:12 avec les agriculteurs. Ils sont occupés à bloquer
00:34:14 un axe crucial vers la capitale bruxelloise.
00:34:16 Et Christine a Audange.
00:34:18 Bravo aux agriculteurs. Ils ont le courage de continuer
00:34:20 leur action, même s'ils nous gênent.
00:34:22 Eh bien, c'est pas grave.
00:34:24 - Mesdames, messieurs, nous sommes avec la comédienne
00:34:26 Sarah Forestier.
00:34:28 Je sais que vous avez eu deux Oscars.
00:34:30 Sarah, j'aimerais bien vous présenter.
00:34:32 Vous avez eu plusieurs... - Bonjour.
00:34:34 - Deux Césars, pardon, j'ai dit Oscars. - Oui, pas encore
00:34:36 les Oscars. - Et cinq
00:34:38 nominations, voilà. Sarah Forestier.
00:34:40 Merci. Alors, vous avez fait le
00:34:42 32 Nils, vous voulez être avec nous.
00:34:44 Vous, la comédienne réalisatrice,
00:34:46 vous voulez être avec nous dans les auditeurs
00:34:48 ont la parole. Est-ce à dire que
00:34:50 vous avez quelque chose à dire sur le monde
00:34:52 rural qui est en colère en ce moment ?
00:34:54 - Oui, voilà. Bon, comédienne, on s'en fout
00:34:56 un peu. L'important, si vous voulez,
00:34:58 c'est qu'on est tous concernés. Moi, je veux dire
00:35:00 je soutiens les agriculteurs
00:35:02 et on est tous, en fait, en tant
00:35:04 que consommateurs concernés. Parce que quand on
00:35:06 va acheter quelque chose, un produit
00:35:08 dans le supermarché, on n'a
00:35:10 pas envie que l'essentiel de notre argent
00:35:12 aille dans les marges. On a envie de payer
00:35:14 les agriculteurs. Mais si vous me permettez,
00:35:16 j'interviens
00:35:18 aussi parce que j'entends
00:35:20 souvent parler de l'exception culturelle
00:35:22 française et de dire qu'on
00:35:24 protège la culture, on protège
00:35:26 la culture et on ne protège pas l'agriculture.
00:35:28 Ceux qui disent ça, ils ont raison.
00:35:30 Et si vous me permettez, je vais vous lire une petite lettre
00:35:32 que j'ai écrite qui est quand même importante
00:35:34 parce que je vais vous expliquer comment nous,
00:35:36 on nous protège et que finalement,
00:35:38 on ne protège pas les agriculteurs. Vous me permettez ?
00:35:40 - Allez-y ! - Allez-y, j'y vais !
00:35:42 Donc, pourquoi la France protège
00:35:44 sa culture et pas son agriculture ?
00:35:46 La culture française, elle se
00:35:48 porte bien. On entend souvent parler
00:35:50 de l'exception culturelle française.
00:35:52 C'est un mot chic, mais en fait, pour parler
00:35:54 d'un protectionnisme qui ne dit pas son nom.
00:35:56 Parce que quand on entend le mot "exception", on se dit
00:35:58 "quoi, c'est miraculeux, c'est une exception,
00:36:00 c'est exceptionnel ?" Non. En fait, c'est juste que
00:36:02 l'État français a décidé de protéger
00:36:04 sa culture et il l'a fait.
00:36:06 Donc, je vous le prends par exemple, il y a plein de mesures,
00:36:08 mais je vous le prends simplement un truc assez simple.
00:36:10 D'accord ? Par exemple, dans le cinéma français,
00:36:12 les gens ne se passent pas. Mais sur tous les films
00:36:14 qui sortent au cinéma, quand vous allez
00:36:16 voir un film, que ce soit un film américain,
00:36:18 un film italien, un film français,
00:36:20 n'importe lequel, quand vous achetez votre ticket,
00:36:22 eh bien en fait, on prend un petit pourcentage,
00:36:24 je vais dire symboliquement 0,01%,
00:36:26 donc on prend ça
00:36:28 sur votre prix du ticket, c'est récupéré
00:36:30 et c'est mis dans une caisse
00:36:32 pour financer uniquement la production
00:36:34 des films français.
00:36:36 Imaginez, donc ça veut dire qu'on favorise
00:36:38 le cinéma français. Imaginez
00:36:40 simplement qu'on fasse la même chose dans l'agriculture.
00:36:42 Tu vas au supermarché, t'achètes
00:36:44 une tomate espagnole, une tomate
00:36:46 marocaine, je ne sais pas, une pomme de terre
00:36:48 italienne, n'importe quoi.
00:36:50 Tous les produits agicole, d'accord ?
00:36:52 Si on prenait simplement 0,001%,
00:36:54 d'accord ? Et si c'était mis
00:36:56 dans une caisse commune qui servait
00:36:58 à favoriser uniquement la production
00:37:00 française, vous imaginez ?
00:37:02 Alors moi je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire, d'accord ?
00:37:04 Mais je dis qu'on peut le faire parce qu'on l'a fait pour la culture.
00:37:06 Donc je ne dis pas que c'est forcément cette
00:37:08 mesure-là précise qu'il faut faire,
00:37:10 mais ce que je veux dire,
00:37:12 et qui est très important, c'est qu'on est
00:37:14 capable de mettre en place des systèmes,
00:37:16 d'accord ? Où on intervient
00:37:18 dans le modèle économique
00:37:20 pour protéger un secteur de la production
00:37:22 française. Donc on a décidé de
00:37:24 protéger la culture, et finalement l'agriculture,
00:37:26 on la laisse comme ça. On les
00:37:28 laisse crever. On ne décide pas
00:37:30 d'intervenir dans le modèle. Alors
00:37:32 que c'est là le cœur du problème. Et c'est
00:37:34 là où je voulais en venir. C'est que Gabriel Attal
00:37:36 a annoncé des mesures, d'accord, qui sont
00:37:38 positives, mais qui sont périphériques.
00:37:40 C'est important, mais
00:37:42 ce n'est pas le cœur du problème. Le cœur
00:37:44 du problème, c'est le modèle économique
00:37:46 européen, qui n'est pas régulé.
00:37:48 D'accord ? Parce que quand
00:37:50 on entend parler des problèmes de revenus,
00:37:52 le fait que les agriculteurs ne puissent pas vivre de leur travail,
00:37:54 parce qu'ils n'ont pas des prix satisfaisants,
00:37:56 ou le problème de la concurrence déloyale,
00:37:58 eh bien c'est deux choses qui
00:38:00 sont fondamentales,
00:38:02 d'accord ? Elles sont liées au modèle
00:38:04 économique européen. Et c'est
00:38:06 ce modèle qu'il faut réguler. Parce que
00:38:08 quand ils disent "les agriculteurs ont marche sur la tête",
00:38:10 ils ont raison. Parce qu'on ne peut pas en même temps
00:38:12 rester dans un modèle économique
00:38:14 européen, d'accord, qui les
00:38:16 met en danger, qui les met dans la
00:38:18 sauce de la concurrence déloyale,
00:38:20 et en même temps dire qu'on va les protéger.
00:38:22 Enfin je veux dire, on ne peut pas les laisser
00:38:24 subir une concurrence déloyale dans ce modèle,
00:38:26 et en même temps, d'un autre côté, leur
00:38:28 donner des aides. C'est-à-dire que d'un côté,
00:38:30 l'Europe les affaiblit,
00:38:32 et d'un autre côté, c'est l'Europe qui leur donne des aides.
00:38:34 Mais oui, on marche sur la tête.
00:38:36 Et donc en fait, c'est ce modèle qui doit être régulé.
00:38:38 Et moi, je veux le dire, les grands hommes de ce pays,
00:38:40 d'accord, les grands hommes d'État qu'on a eu par
00:38:42 le passé, dans l'histoire de France,
00:38:44 c'est des hommes qui n'ont pas
00:38:46 eu peur, ça a été des grands administrateurs,
00:38:48 ils n'ont pas eu peur d'administrer,
00:38:50 d'accord, de protéger, de réguler.
00:38:52 Et ils sont rentrés dans les
00:38:54 modèles économiques et ils les ont changés.
00:38:56 Et bon, pour terminer,
00:38:58 ce que je veux dire, c'est que
00:39:00 il faut s'attaquer au cœur du problème,
00:39:02 qui est le modèle économique européen qu'il faut réguler.
00:39:04 Et je pense
00:39:06 qu'il y a deux choses qui sont primordiales,
00:39:08 et j'en terminerai là, c'est que
00:39:10 il faut des prix de plancher,
00:39:12 qui soient garantis, d'accord, pour protéger
00:39:14 vraiment les agriculteurs.
00:39:16 Ils ne peuvent pas être à la
00:39:18 merci du marché. Et ensuite,
00:39:20 s'attaquer à la concurrence
00:39:22 déloyale, d'accord, parce qu'effectivement
00:39:24 les normes ne sont pas les mêmes.
00:39:26 Ils se retrouvent avec des produits qui viennent de l'autre bout
00:39:28 de la planète, mais parfois des produits aussi
00:39:30 qui sont des produits de pays juste à côté,
00:39:32 qui n'ont pas les mêmes normes
00:39:34 de production, qui sont forcément vendus moins cher,
00:39:36 et c'est un coup de tête,
00:39:38 quoi. C'est de la concurrence déloyale.
00:39:40 Et je pense que pour ça, il faut que les
00:39:42 normes de production soient égales
00:39:44 aux normes de consommation. Ça veut dire quoi ?
00:39:46 Ça veut dire que c'est simple, ce qu'on n'a
00:39:48 pas le droit de produire en France,
00:39:50 on ne devrait pas pouvoir le consommer en France.
00:39:52 Ce qu'on n'a pas le droit de produire en France,
00:39:54 on ne devrait pas l'importer en France.
00:39:56 Et c'est super important parce que
00:39:58 si vous voulez, on essaye,
00:40:00 il ne faut pas tirer vers le bas
00:40:02 l'agriculture française
00:40:04 en nous changeant, en nous
00:40:06 se conformant à des normes
00:40:08 qui sont dans d'autres pays, qui sont dégueulasses.
00:40:10 Parce que de toute façon, ces normes, on ne pourra pas les concurrencer.
00:40:12 Il y a des pays, même en Europe,
00:40:14 où ils sont payés 4 euros de l'heure.
00:40:16 4 euros de l'heure, le travail !
00:40:18 On ne va pas se mettre à dire qu'on va faire
00:40:20 pas rien en France. Donc on ne va pas tous
00:40:22 se tirer vers le bas. Ce qu'il faut,
00:40:24 non, c'est que l'État français
00:40:26 décide d'intervenir
00:40:28 dans le modèle économique
00:40:30 et de dire "bah non", en fait. Les normes de
00:40:32 consommation... - Vous, finalement,
00:40:34 Sarah Forestier, vous, je rappelle
00:40:36 à ceux qui prennent l'émission en route, les auditeurs
00:40:38 en la parole, que vous êtes actrice, réalisatrice
00:40:40 et que vous avez
00:40:42 été césarisée et qu'aujourd'hui
00:40:44 votre coup de gueule, votre coup de sang,
00:40:46 c'est juste pour dire "on a pu le faire
00:40:48 pour la culture". Mettre
00:40:50 un système un peu protectionniste
00:40:52 en place pour protéger. Et ça fonctionne !
00:40:54 Vous avez raison de le dire.
00:40:56 Moi qui suis à ce micro,
00:40:58 j'aimais bien, il y a quelques années,
00:41:00 écornifler un peu le monde
00:41:02 des intermittents du spectacle.
00:41:04 Et j'ai deux ou trois personnes, des comédiens
00:41:06 qui, à ce plateau, sont venus me voir, Eric,
00:41:08 arrêtent parce que franchement, ça marche.
00:41:10 Le système de la
00:41:12 protection de la culture française, ça marche.
00:41:14 Donc j'ai arrêté de
00:41:16 lui envoyer
00:41:18 des flèches. Et vous vous dites
00:41:20 "il faudrait qu'on réussisse à faire la même chose
00:41:22 pour le modèle agri..." C'est vrai qu'on a
00:41:24 la première agriculture d'Europe ! C'est vrai
00:41:26 qu'elle mérite, comme le cinéma !
00:41:28 On avait un des premiers cinémas d'Europe,
00:41:30 on a toujours d'ailleurs un des premiers cinémas d'Europe,
00:41:32 et on avait la première agriculture d'Europe !
00:41:34 - Absolument ! Et si vous voulez,
00:41:36 l'Europe, elle doit tenir
00:41:38 ses promesses. L'Europe, elle doit nous protéger,
00:41:40 l'Europe, elle doit pas nous trahir.
00:41:42 Et le problème, c'est que c'est ce qui se passe.
00:41:44 Donc qu'est-ce qu'on a ensuite ? On a des peuples entiers
00:41:46 qui veulent se barrer d'Europe ! Il y a plein de gens
00:41:48 qui sont en colère contre l'Europe ! Mais c'est à l'Europe
00:41:50 de se bouger et de tenir ses promesses !
00:41:52 Je veux dire, écoutez,
00:41:54 ce que moi je veux dire, essentiellement,
00:41:56 c'est que c'est à l'État français, et moi je crois
00:41:58 que Gabriel Attal est un homme de conviction,
00:42:00 il l'a montré dans l'éducation,
00:42:02 c'est un homme aussi qui doit être un homme d'action.
00:42:04 Et moi j'ai confiance en ça, parce qu'il a l'air d'être
00:42:06 vraiment un sacré bonhomme. Mais il faut
00:42:08 qu'il y aille, il faut qu'il s'attaque
00:42:10 au modèle économique, il faut pas juste
00:42:12 des mesures sur le côté. Et je vous
00:42:14 prends un exemple, le problème de l'électricité.
00:42:16 En fait c'est toujours le même problème.
00:42:18 En France, on produit une électricité
00:42:20 nucléaire qui est pas chère, d'accord ?
00:42:22 On pourrait, écoutez-nous tous,
00:42:24 on pourrait tous acheter
00:42:26 pas cher l'électricité.
00:42:28 Simplement, qu'est-ce qui se passe ? Ils ont
00:42:30 mis l'électricité sur le marché
00:42:32 européen, d'accord ?
00:42:34 Ce qui fait que le prix de l'électricité
00:42:36 il est en fonction du gaz maintenant.
00:42:38 - Eh oui, il est indexé, bien sûr.
00:42:40 - Et donc, il est en fonction du même
00:42:42 problème, il est sûr. Parce que ce que ça veut dire ?
00:42:44 Ça veut dire qu'en fait,
00:42:46 l'Europe, qui est censée nous protéger,
00:42:48 elle nous a mis, on a mis l'électricité
00:42:50 sur ce truc-là, et donc
00:42:52 on met l'électricité dans le marché
00:42:54 européen, qui nous la fait être plus
00:42:56 chère, et à côté de ça,
00:42:58 on a Bruno Le Maire qui nous met des boucliers.
00:43:00 - Oui. Sarah Forestier,
00:43:02 mesdames, messieurs,
00:43:04 César du meilleur espoir féminin en 2005,
00:43:06 César également en 2011
00:43:08 pour le film "Le nom des gens".
00:43:10 - Et on s'en fiche des César,
00:43:12 qui a tellement des amis à France. - Mais oui, mais je vous présente aux gens, ils se disent
00:43:14 "Qui c'est cette dame ? Est-ce que c'est une agricultrice ?"
00:43:16 etc. et je trouve que... - Simplement,
00:43:18 on est tous, je vais vous dire, on est tous des
00:43:20 petits-fils, petits-fils,
00:43:22 arrière-petits-fils. - Vous avez raison.
00:43:24 - Parce que tous nos ancêtres, la vérité c'est que la France
00:43:26 c'était un grand pays agricole,
00:43:28 tous nos ancêtres y sont agriculteurs et qu'on doit
00:43:30 tous être là pour eux. Mais moi je ne veux pas qu'il se passe
00:43:32 la même chose que pour les généreux.
00:43:34 - Merci Sarah. Merci beaucoup
00:43:36 Sarah Forestier.
00:43:38 On vous retrouve tout de suite. Vous voulez rebondir d'ailleurs sur le
00:43:40 coup de gueule de cette comédienne ?
00:43:42 Vous nous appelez au 3210, à tout de suite.
00:43:44 - Eric Brunet vous donne la parole
00:43:46 sur RTL.
00:43:48 - 13h, 14h30.
00:43:50 - Les auditeurs ont la parole
00:43:52 - avec Eric Brunet sur RTL.
00:43:54 - Beaucoup d'appels au
00:43:56 3210. François, bonjour mon
00:43:58 cher François. - Bonjour.
00:44:00 - Vous avez entendu le coup
00:44:02 de sang, le coup de gueule de la comédienne
00:44:04 Sarah Forestier ? - Oui, oui, que je partage
00:44:06 complètement. - C'est vrai qu'on est
00:44:08 parvenu à protéger l'industrie.
00:44:10 J'utilise le mot volontairement
00:44:12 d'industrie de la culture. Pourquoi
00:44:14 est-ce qu'on ne protégerait pas d'autres
00:44:16 secteurs de notre économie, comme
00:44:18 l'agriculture, avec la même philosophie
00:44:20 générale, un peu protectionniste bien sûr,
00:44:22 François ? - Oui, oui, bien sûr.
00:44:24 Il faudrait aller
00:44:26 en tous les cas dans ce sens-là.
00:44:28 Mais ce qu'il y a, c'est que
00:44:30 ça fait combien de temps qu'on peut
00:44:32 parler de ça sans que ça ne se fasse jamais ?
00:44:34 C'est-à-dire que moi j'entends
00:44:36 ce genre de truc, mais alors avant
00:44:38 d'arriver à... Vous avez vu
00:44:40 les intermittents du spectacle, la
00:44:42 difficulté qu'ils ont eue pour pouvoir
00:44:44 réussir quelque chose comme ça.
00:44:46 Donc ça va être très
00:44:48 difficile. Et donc je voudrais rebondir à partir
00:44:50 de là sur la question des blocages.
00:44:52 Moi je ne suis pas agriculteur,
00:44:54 mais je pense qu'il faut
00:44:56 intensifier les blocages parce que malheureusement,
00:44:58 malheureusement,
00:45:00 s'il n'y a pas d'action assez forte,
00:45:02 ils ne seront pas entendus.
00:45:04 Et l'action assez forte
00:45:06 passe par ce que
00:45:08 dit Sarah Forestier, mais elle passe aussi
00:45:10 par autre chose. Elle passe
00:45:12 par deux autres choses.
00:45:14 Un,
00:45:16 que les producteurs
00:45:18 puissent vendre
00:45:20 au prix normal, c'est-à-dire
00:45:22 pas à perte, qu'ils puissent avoir au moins un petit bénéfice
00:45:24 pour pouvoir vivre. Deux,
00:45:26 que les
00:45:28 grandes surfaces
00:45:30 runent sur leurs
00:45:32 marges pour pouvoir régler le truc.
00:45:34 Et trois, parce que j'ai
00:45:36 dit deux, mais en fait c'est une troisième chose.
00:45:38 Et trois, que tout cela,
00:45:40 malgré tout cela,
00:45:42 il y aura sans doute des augmentations
00:45:44 sur les rayons.
00:45:46 Et donc il faut une augmentation générale des salaires
00:45:48 en France. Le problème,
00:45:50 c'est que cette histoire
00:45:52 de bas salaires, de coût du travail
00:45:54 qu'on nous a rabâché pendant des années,
00:45:56 amène à ce genre de situation.
00:45:58 Il faudrait non seulement
00:46:00 le blocage des agriculteurs, mais
00:46:02 on parle de convergence de lutte, il faudrait
00:46:04 de convergence de lutte pour essayer
00:46:06 d'imposer, une fois pour toute en France,
00:46:08 une augmentation générale
00:46:10 des salaires. On ne s'en sortira
00:46:12 pas sans ça. Voilà ce que je pense.
00:46:14 - Vous savez que, puisque vous parlez de convergence
00:46:16 de lutte, il y a nos amis taxis
00:46:18 qui sont très nombreux. Je ne parle pas
00:46:20 des taxis parisiens, je parle de tous les taxis
00:46:22 de France et de Navarre, y compris les taxis
00:46:24 qui sont en zone rurale,
00:46:26 qui eux aussi, aujourd'hui, organisent
00:46:28 des blocages parce qu'une loi
00:46:30 les contraint à faire
00:46:32 différemment. Et ils vont perdre de l'argent
00:46:34 si cette loi est appliquée.
00:46:36 Notamment pour amener
00:46:38 les patients, les convoyer
00:46:40 vers les centres de soins, les hôpitaux,
00:46:42 les cliniques pour les diabétiques,
00:46:44 les personnes qui souffrent de cancer, etc.
00:46:46 Donc, ils sont aujourd'hui
00:46:48 dans la rue, ils font des opérations
00:46:50 escargots et je pense également
00:46:52 au monde des taxis. Il est 13h58
00:46:54 et je vois Jean-Alphonse Richard qui vient d'entrer
00:46:56 dans le studio. Bonjour Jean-Alphonse. - Bonjour.
00:46:58 - De quoi parlons-nous dans
00:47:00 l'heure du crime à 14h30 ? - Eh bien Eric,
00:47:02 aujourd'hui je vais vous parler d'un meurtre dans une tour
00:47:04 de contrôle, dans la tour de contrôle de l'aéroport
00:47:06 de Balmulhouse. - Non, c'est incroyable !
00:47:08 Dans la tour de contrôle ? - Oui, mais vous allez voir,
00:47:10 dix coups de machette sur le contrôleur aérien
00:47:12 Jean Meyer. Son tueur
00:47:14 va être très rapidement identifié.
00:47:16 C'est un contrôleur stagiaire, il s'appelle
00:47:18 Karim Wally. On le dit
00:47:20 fragile psychologiquement
00:47:22 mais on va s'apercevoir que cet homme
00:47:24 a tout organisé, sa cavale, sa fuite,
00:47:26 etc. C'est un admirateur du Joker,
00:47:28 Karim Wally, dans Batman.
00:47:30 Donc, on va penser
00:47:32 que ce jour-là, en fait, il voulait peut-être commettre
00:47:34 un attentat dans la tour de contrôle et qu'il a
00:47:36 été surpris par Jean Meyer qui venait
00:47:38 d'arriver depuis presque 13 ans.
00:47:40 Wally est le français le plus recherché
00:47:42 des autorités, avec
00:47:44 évidemment Dupont de Ligonnès.
00:47:46 Sauf que Wally, on sait à peu près où il se trouve,
00:47:48 il se cache sans doute à Hong Kong
00:47:50 mais on n'arrive pas à l'arrêter.
00:47:52 On va recevoir la veuve de Jean Meyer
00:47:54 dans cette émission, dans l'heure du crime.
00:47:56 À la recherche du Joker
00:47:58 Karim Wally, c'est à 14h30
00:48:00 dans l'heure du crime, le meurtre dans la tour de contrôle.
00:48:02 - A tout de suite sur RTL
00:48:04 dans les auditoires On la Parole, ce sera le rappel
00:48:06 des titres. On parlera d'autres sujets,
00:48:08 des taxis, on dira également un mot
00:48:10 sur la joconde qui a été aspergée
00:48:12 de soupe. A tout de suite.
00:48:14 - Politique, sport, culture,
00:48:16 l'actualité complète en un clic
00:48:18 sur RTL.fr
00:48:20 - RTL
00:48:22 - RTL, il est 14h01.
00:48:24 ...
00:48:29 À la une de l'actualité avec vous, Lisa-Marie Marques,
00:48:31 le bras de fer entre les agriculteurs
00:48:33 et le gouvernement, il continue
00:48:35 ce bras de fer et l'étau se resserre autour
00:48:37 de Paris. - Oui, les syndicats veulent bloquer
00:48:39 Paris à partir de cet après-midi. Plusieurs
00:48:41 convois sont arrivés. Depuis
00:48:43 ce matin, nous vous faisons vivre la mise en place
00:48:45 de ces barrages sur RTL avec nos
00:48:47 nos reporters sur le terrain.
00:48:49 C'est le cas de Valentin Boisset.
00:48:51 Valentin, vous étiez sur l'autoroute A10
00:48:53 au sud de Paris tout à l'heure.
00:48:55 Où êtes-vous maintenant et comment ça se passe autour
00:48:57 de vous ? - Alors, je me trouve
00:48:59 au niveau du péage d'entrée de Longuevilliers
00:49:01 et ça y est, l'autoroute est
00:49:03 fermée vers Paris. On a sorti
00:49:05 ici les palettes et les premiers
00:49:07 casse-croûte à l'instant puisque les tracteurs arrivent et qu'ils
00:49:09 s'installent sur l'autoroute.
00:49:11 D'ici quelques minutes, plus aucune voiture
00:49:13 ne passera dans les deux sens. Alors,
00:49:15 combien de jours vont-ils rester ? Aucun
00:49:17 ne le sait vraiment, mais ils m'ont montré
00:49:19 leur stock de nourriture et il y a de quoi
00:49:21 tenir bien plus que deux jours sur ce
00:49:23 blocage de l'A10. - Merci Valentin
00:49:25 Boisset. Des agriculteurs qui
00:49:27 s'installent donc aux abords de Paris pendant
00:49:29 que le gouvernement, lui, continue
00:49:31 de peaufiner sa réponse. De nouvelles
00:49:33 annonces sont prévues dans les prochaines 48
00:49:35 heures. Demain, le Premier ministre
00:49:37 Gabriel Attal prononcera également
00:49:39 son discours de politique
00:49:41 générale devant le Parlement. - Et dans un
00:49:43 contexte très tendu en effet.
00:49:45 Et en plus des agriculteurs,
00:49:47 on l'a appris, les chauffeurs de taxi sont
00:49:49 également mobilisés depuis ce matin. - Des taxis
00:49:51 qui organisent des opérations escargot
00:49:53 autour de Paris, Marseille et Bordeaux
00:49:55 par exemple. Ils réclament de
00:49:57 l'assurance maladie une renégociation des
00:49:59 tarifs des transports de patients
00:50:01 avec l'assurance maladie. - Et on en parle
00:50:03 avec vous dans quelques secondes. 3210
00:50:05 pour nous appeler et l'application RTL
00:50:07 bien sûr. On parlera également dans les
00:50:09 auditeurs en la parole du Louvre qui va porter
00:50:11 plainte après que deux militantes
00:50:13 écologistes ont aspergé la
00:50:15 joconde de soupe.
00:50:17 3210 pour nous appeler. Que pensez-vous de
00:50:19 ce mode d'action nécessaire, scandaleux ?
00:50:21 3210. Mais d'abord
00:50:23 un détour de l'autre côté de la Manche. La princesse
00:50:25 Kate est sortie de l'hôpital. - Annonce
00:50:27 du palais de Kensington. La princesse
00:50:29 Kate, épouse de l'héritier de la couronne
00:50:31 britannique William, a quitté l'hôpital
00:50:33 de Londres ce matin où elle était
00:50:35 hospitalisée depuis le 16 janvier
00:50:37 pour une opération chirurgicale
00:50:39 de l'abdomen. Sa convalescence
00:50:41 devrait durer au moins jusqu'à Pâques
00:50:43 a prévenu le palais qui n'a toujours
00:50:45 pas donné de précision sur le mal dont
00:50:47 souffre la princesse. - Et avant de parler de la mobilisation
00:50:49 des taxis, un petit point sur la météo.
00:50:51 - Le temps, oui, le temps de demain, mardi
00:50:53 ce sera très nuageux au nord d'une
00:50:55 ligne La Rochelle-Strasbourg
00:50:57 avec de rares pluies possibles le matin
00:50:59 toujours des nuages également
00:51:01 dans le Languedoc-Roussillon avec un
00:51:03 risque de pluie et dans les autres régions
00:51:05 le ciel restera lumineux
00:51:07 avec un voile nuageux.
00:51:09 Les températures, le matin -1 à
00:51:11 1°C en Lorraine, Alsace
00:51:13 et Franche-Comté, 4 à 8°C
00:51:15 partout ailleurs. L'après-midi
00:51:17 11 à 14°C prévus
00:51:19 dans la moitié nord, 15 à 17°C
00:51:21 dans le sud et la maximale
00:51:23 18°C attendue à Agen.
00:51:25 Les auditeurs ont la parole
00:51:27 jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:51:29 - C'est un manque
00:51:31 de respect envers nos patients, il y a des personnes
00:51:33 qui ont des grosses pathologies, des
00:51:35 dialysés, des personnes qui ont un cancer,
00:51:37 des gens fragiles et ils veulent qu'on les
00:51:39 mette tous dans le même véhicule
00:51:41 avec une remise allant jusqu'à 30
00:51:43 à 40%. Donc c'est vraiment
00:51:45 dénigrer notre travail et dénigrer nos patients.
00:51:47 Donc on est là pour nos patients et pour défendre
00:51:49 notre profession. - Très en colère aujourd'hui,
00:51:51 il leur a le bol vraiment. - En colère, mais
00:51:53 surtout tous les travailleurs français devraient
00:51:55 se manifester, les retraités aussi.
00:51:57 Il y en a ras le bol, quand il n'y aura plus rien dans le frigo,
00:51:59 on sera pris en étau,
00:52:01 il faut que les gens se réveillent. Il y en a ras le bol.
00:52:03 Il y en a ras le bol.
00:52:05 - Eh oui, mesdames, messieurs,
00:52:07 il n'y a pas que les taxis qui bloquent,
00:52:09 il n'y a pas que les, pardon, les agriculteurs,
00:52:11 il y a aussi les taxis.
00:52:13 Denis est avec nous. - C'était Frédéric Perruche
00:52:15 qui a tendu le micro à des taxis,
00:52:17 un de nos reporters qui est également sur le terrain auprès
00:52:19 des chauffeurs de taxi. - Ça bloque beaucoup en France,
00:52:21 on voit beaucoup de reporters sur le terrain.
00:52:23 Denis est avec nous. Bonjour Denis.
00:52:25 - Bonjour monsieur Brunet. - Vous êtes un taxi
00:52:27 qui bloque vous, Denis ? - Oui, oui,
00:52:29 oui, ce matin je m'en suis
00:52:31 fait une obligation. On était
00:52:33 à Chartres, il y avait
00:52:35 110 véhicules.
00:52:37 On s'aperçoit qu'on fait comme les agriculteurs,
00:52:39 on prévient, on fait des
00:52:41 manifestations, mais tant que c'est
00:52:43 loin de Paris, ça va bien, ça ne fait
00:52:45 pas de bruit, c'est bien.
00:52:47 Mais d'ici qu'on soit obligés de bloquer
00:52:49 Paris comme les agriculteurs pour se faire
00:52:51 entendre, il n'y a pas des kilomètres.
00:52:53 - C'est quoi votre problème ? Les agriculteurs, on a
00:52:55 un peu compris. Quel est le problème
00:52:57 des taxis aujourd'hui qui ont pris la décision
00:52:59 ce matin de bloquer des grandes villes ? Je vous rappelle que c'était
00:53:01 le blocage de Chartres.
00:53:03 - Nous, on va avoir une augmentation
00:53:05 préfectorale du compteur,
00:53:07 du prix du kilomètre,
00:53:09 et avec le système de la
00:53:11 CPM de paiement, on va
00:53:13 avoir une augmentation sur les courses
00:53:15 de 1%. - Sur les
00:53:17 courses médicales, pour les patients
00:53:19 que vous amenez à l'hôpital. - Voilà. On va avoir
00:53:21 1% d'augmentation
00:53:23 avec les charges qui augmentent,
00:53:25 le gasoil qui augmente, enfin tout
00:53:27 augmente, à un moment, on va avoir
00:53:29 plus de charges que de rentrées. Donc, on
00:53:31 va être comme les agriculteurs. - Denis,
00:53:33 j'ai entendu que, vous savez,
00:53:35 quand vous convoyez, quand vous amenez
00:53:37 un patient, par exemple, faire une
00:53:39 dialyse à l'hôpital,
00:53:41 il y a parfois 30, 50, parfois 100 kilomètres,
00:53:43 j'ai entendu qu'on allait vous demander d'en
00:53:45 prendre plusieurs en même temps, de faire une sorte de
00:53:47 covoiturage. C'est vrai, ça ?
00:53:49 - Oui, ça c'est plus que
00:53:51 dans les tuyaux, mais vous savez,
00:53:53 quelqu'un qui va en dialyse,
00:53:55 il a envie de rentrer aussitôt,
00:53:57 s'il faut récupérer 3
00:53:59 clients ou 2 clients
00:54:01 à la suite, dans les hôpitaux
00:54:03 de Paris, quand vous savez la circulation,
00:54:05 vous partez le matin et que vous revenez que le soir
00:54:07 à 18h, en exagérant,
00:54:09 ça va être compliqué pour
00:54:11 les clients. - Oui, oui, je comprends.
00:54:13 Je comprends parfaitement, Denis.
00:54:15 - On ne fait pas du ramassage scolaire.
00:54:17 - Oui, oui, oui.
00:54:19 - Et ça, tant qu'on...
00:54:21 Là, je vous dis, tant qu'on est loin
00:54:23 de Paris, ça va bien, les agriculteurs,
00:54:25 la semaine dernière, ça allait bien.
00:54:27 Là, ils ont dit "on monte à Paris, il va falloir nous prendre
00:54:29 de sérieux". La politique change.
00:54:31 Darmanin change.
00:54:33 - Oui.
00:54:35 - Et bon,
00:54:37 M. Attal, il a essayé de souffler
00:54:39 2-3 mesurettes pour atténuer le truc,
00:54:41 et il ne pensait pas que ça allait faire ça.
00:54:43 - C'est assez
00:54:45 fascinant, parce que beaucoup de taxis
00:54:47 vivent dans la ruralité,
00:54:49 notamment, grâce
00:54:51 à ça. Ça peut représenter, pour certains
00:54:53 taxis dans les zones rurales, 90%
00:54:55 du chiffre d'affaires,
00:54:57 ces transports médicalisés.
00:54:59 - Mais tout à fait, mais le problème,
00:55:01 c'est que, avant,
00:55:03 je vais dire, à la belle époque,
00:55:05 on pouvait en faire moins,
00:55:07 parce qu'il y avait du taxi payant, il n'y avait pas
00:55:09 les VTC.
00:55:11 Il s'est créé des VTC,
00:55:13 ils font
00:55:15 du transport payant,
00:55:17 tant bien que mal,
00:55:19 et pas forcément bien,
00:55:21 et ils cassent les prix.
00:55:23 - Ils cassent les prix.
00:55:25 Denis, un des nombreux taxis
00:55:27 mobilisés, il a bloqué Chartres
00:55:29 ce matin, il n'y a donc pas que des blocages
00:55:31 d'agriculteurs en ce moment en France,
00:55:33 mais des taxis qui se mobilisent
00:55:35 contre cette nouvelle
00:55:37 réglementation qui leur est
00:55:39 tout à fait défavorable.
00:55:41 Mesdames, Messieurs, il est 14h09,
00:55:43 dans un instant, que s'est-il
00:55:45 passé au musée du Louvre ?
00:55:47 Deux écologistes sont
00:55:49 venus asperger la joconde
00:55:51 de soupe. A tout de suite.
00:55:53 - Envoyez-nous vos messages
00:55:55 sur l'application RTL
00:55:57 ou appelez-nous au 3210.
00:55:59 - 50 centimètres.
00:56:01 ...
00:56:03 - Merci d'écouter RTL.
00:56:05 ...
00:56:07 - RTL,
00:56:09 vivre en France.
00:56:11 - Les auditeurs ont la parole
00:56:13 jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:56:15 - Eric Brunet.
00:56:17 - C'est moi que je suis la joconde,
00:56:19 je suis connue
00:56:21 par le monde,
00:56:23 au Louvre où la foule abonde,
00:56:25 pour me voir, on fait
00:56:27 la ronde,
00:56:29 mais moi, faut que je me mordonde,
00:56:31 la joconde,
00:56:33 la joconde.
00:56:35 - Que s'est-il passé, Lisa,
00:56:37 Marie, hier, au musée du Louvre ?
00:56:39 - La joconde a été visée
00:56:41 ce dimanche par de la soupe
00:56:43 déversée par deux militantes écologistes
00:56:45 du collectif RIPoste
00:56:47 alimentaire. Les deux femmes
00:56:49 ont été interpellées et placées en garde à vue
00:56:51 pour dégradation d'un blin classé
00:56:53 ou inscrit, c'est ce qu'a précisé
00:56:55 le parquet de Paris. Elles avaient
00:56:57 caché la soupe dans leur thermos
00:56:59 à café. Vous voulez qu'on écoute ?
00:57:01 Ça a été filmé, la scène,
00:57:03 on entend brièvement ce que disent
00:57:05 les deux militantes. Vous voulez qu'on écoute, Eric ?
00:57:07 - Allez, écoutons-les.
00:57:09 - Qu'est-ce qu'il y a d'important ?
00:57:11 - Qu'est-ce qu'il y a de plus important ?
00:57:13 - L'arme ne doit
00:57:15 une alimentation saine et durable.
00:57:17 - L'arme ne doit une alimentation saine et durable.
00:57:19 - Oui, Elisa Marie, c'est un peu
00:57:23 confus, mais on a compris que c'était grosse agitation.
00:57:25 - Oui, grosse agitation.
00:57:27 De la soupe déversée
00:57:29 sur la vitre qui protège
00:57:31 la Joconde.
00:57:33 La ministre de la Culture, Rachida Dati, a réagi
00:57:35 sur X. Elle a écrit "La Joconde,
00:57:37 comme notre patrimoine, appartient aux générations
00:57:39 futures. Aucune cause ne peut
00:57:41 justifier qu'il soit pris pour cible".
00:57:43 Je précise que la Joconde avait déjà été prise
00:57:45 pour cible en 2022. Cette fois, on l'avait
00:57:47 entartée. - Ça commence à être
00:57:49 une sale habitude. C'est effectivement
00:57:51 la deuxième fois en deux ans.
00:57:53 Mathieu a fait le 3210.
00:57:55 Bonjour Mathieu, pourquoi avez-vous fait le 3210 ?
00:57:57 - Oui, bonjour. J'ai fait le
00:57:59 3210 hier. C'était pour réagir
00:58:01 par rapport à la Joconde.
00:58:03 Parce que du coup, je trouve que
00:58:05 en fait, ils perdent leur cause.
00:58:09 L'écologie
00:58:11 durable, citoyenne, on est tous
00:58:13 pour. Mais eux,
00:58:15 ils font perdre tout
00:58:17 en fait. C'est un
00:58:19 patrimoine
00:58:21 mondial, national,
00:58:23 comme je l'avais dit avant.
00:58:25 Mais du coup, ils se
00:58:27 décréditent par rapport à tout.
00:58:29 Et donc, je comprends pas.
00:58:31 Et je comprends pas
00:58:33 quel est le lien entre eux et par rapport
00:58:35 aux agriculteurs. Parce qu'ils ont mis que c'était
00:58:37 par rapport aux agriculteurs qui faisaient ça, etc.
00:58:39 Mais on est tous pour ça, en fait.
00:58:41 - Oui, vous avez raison.
00:58:43 Bien sûr, c'est absurde. On est tous
00:58:45 pour ça. Mais beaucoup ne voient pas
00:58:47 le rapport, bien évidemment. André est avec nous
00:58:49 également. André, bonjour André.
00:58:51 - Oui, bonjour. - Votre réaction après cette
00:58:53 aspersion
00:58:55 de soupe ?
00:58:57 - C'est tellement bête et tellement
00:58:59 neuneux qu'on a presque pas
00:59:01 envie de réagir.
00:59:03 On a envie de dire les bras menton,
00:59:05 comme aurait dit la Vénice de Milo.
00:59:07 Mais plus sérieusement,
00:59:09 ça ne veut rien dire,
00:59:11 en fait. Parce que si c'est pour monter
00:59:13 la différence entre un bol de soupe
00:59:15 qui coûte trois fois rien
00:59:17 et un tableau dont l'estimation
00:59:19 raisonnable frôle le milliard,
00:59:21 puisqu'on voit des Van Gogh partir à
00:59:23 200 ou 300 millions, là on est
00:59:25 certainement plus proche du milliard.
00:59:27 Oui, si c'est juste pour faire le contraste,
00:59:29 ça n'a aucun sens.
00:59:31 C'est creux,
00:59:33 c'est niais.
00:59:35 C'est un premier point. Deuxième point,
00:59:37 heureusement qu'il y a une fenêtre,
00:59:39 enfin une vitre de protection devant le tableau.
00:59:41 Ce qui fait que c'est plus
00:59:43 en droit une tentative de dégradation
00:59:45 qu'une dégradation, puisque le tableau
00:59:47 n'a pas été touché.
00:59:49 Mais si je peux me permettre de compléter ce que disait
00:59:51 votre collègue en tout début,
00:59:53 ce n'est pas la deuxième fois, c'est la huitième fois
00:59:55 qu'on s'en prend à la joconde.
00:59:57 En 55, vous n'étiez pas né, moi non plus,
00:59:59 en 55, un touriste
01:00:01 avait balancé un poids,
01:00:03 enfin un poids à un instrument de mesure,
01:00:05 un poids sur le tableau,
01:00:07 et c'était le coup de gauche,
01:00:09 je crois, de la joconde,
01:00:11 avait été atteint. A l'époque, il n'y avait pas de vitre de protection.
01:00:13 Fort heureusement, ce genre de
01:00:15 mauvaises expériences font qu'aujourd'hui
01:00:17 on a une vitre de protection,
01:00:19 mais si c'est pour faire
01:00:21 parler d'eux, oui, on parle d'eux.
01:00:23 On parle d'eux une journée, deux journées,
01:00:25 sur les radios, dans la télé,
01:00:27 dans les journaux, et voilà.
01:00:29 Je trouve ça totalement niais.
01:00:31 À tout prendre, si vraiment
01:00:33 il fallait faire quelque chose,
01:00:35 il faudrait vendre ces tableaux et les distribuer
01:00:37 et distribuer les pigments aux plus nécessiteux.
01:00:39 Mais ça, c'est en l'état du droit impossible,
01:00:41 puisque les collections
01:00:43 nationales sont protégées
01:00:45 par une loi
01:00:47 qui interdit leur aliénation,
01:00:49 mais enfin, une loi, ça peut se réformer.
01:00:51 - Oui, mais enfin, il n'est pas question
01:00:53 de se débarrasser de la joconde,
01:00:55 quoi qu'elle en soit. Merci André,
01:00:57 de votre appel au 3210.
01:00:59 Merci à Mathieu, également.
01:01:01 Beaucoup de réactions également
01:01:03 d'auditeurs et d'auditrices qui sont scandalisés
01:01:05 par cette affaire, bien évidemment.
01:01:07 Asperger la vitre
01:01:09 de protection de la joconde
01:01:11 au musée du Louvre de Soupes.
01:01:13 Dans un instant, nous allons aller voir
01:01:15 notre auditeur du bout du monde.
01:01:17 - Oui, c'est un auditeur aujourd'hui, et je vous propose
01:01:19 un indice sonore pour deviner la destination
01:01:21 dans laquelle il se trouve. - Allons-y.
01:01:23 - Trouvé !
01:01:25 - Vous avez trouvé ? - Trouvé !
01:01:27 - Si, comme Eric, vous aussi, vous avez trouvé
01:01:29 et vous voulez remporter un guide du routard
01:01:31 de la destination, vous nous écrivez
01:01:33 sur l'application RTL en précisant bien
01:01:35 vos coordonnées. - A tout de suite.
01:01:37 - Jusqu'à 14h30.
01:01:39 - Eric Brunet
01:01:41 vous donne la parole sur RTL.
01:01:43 - Jusqu'à 14h30. - Les auditeurs
01:01:49 ont la parole. - Avec Eric Brunet
01:01:51 sur RTL. - Bonjour Victor.
01:01:53 Au standard, est-ce que
01:01:55 des auditeurs ont trouvé la destination ?
01:01:57 - Évidemment que des auditeurs ont trouvé
01:01:59 et c'est Virgile qui a été tirée au sort.
01:02:01 Virgile de Martigny-Briand qui nous dit "on part en Grèce".
01:02:03 - D'accord, donc on part en Grèce.
01:02:05 - C'est la bonne réponse. - Eh oui, c'était du Syrtaki.
01:02:07 Un air de Syrtaki. C'est parti.
01:02:09 - Bonjour mon cher Eric.
01:02:15 - Bonjour Eric, bonjour Lisa Marie.
01:02:17 - Bonjour. - Alors, où êtes-vous
01:02:19 en Grèce ? - Eh bien
01:02:21 je suis dans la banlieue sud d'Athènes
01:02:23 à Glyphava,
01:02:25 au bord de la mer. - Oh là !
01:02:27 Glissez un oeil par la fenêtre
01:02:29 et racontez-nous ce que vous voyez.
01:02:31 - Ah, je n'ai pas la vue sur la mer
01:02:33 mais je suis actuellement dans mon jardin
01:02:35 où il y a un très beau rayon de soleil
01:02:37 devant mes orangers
01:02:39 et voilà.
01:02:41 - Vous m'avez l'air d'être un homme heureux
01:02:43 dites donc. Vous travaillez ?
01:02:45 Vous faites quoi en Grèce ? - Eh bien
01:02:47 je suis retraité depuis peu, on va dire.
01:02:49 Demi-retraité. - Demi-retraité.
01:02:51 - J'avais des
01:02:53 commerces
01:02:55 et puis avec la crise qui nous a
01:02:57 qui nous est
01:02:59 arrivée il y a quelques années
01:03:01 comme vous le savez,
01:03:03 évidemment le petit commerce,
01:03:05 on a subi des conséquences très lourdes
01:03:07 et donc
01:03:09 je me suis retrouvé jusqu'à il y a six mois
01:03:11 j'avais encore un commerce
01:03:13 de vêtements et puis là
01:03:15 j'ai pris ma retraite. - Dites-moi,
01:03:17 quand vous parliez de commerce, comme vous êtes
01:03:19 un français de l'étranger, ce commerce
01:03:21 c'est en France ou il était en Grèce ?
01:03:23 - Non, non, mes trois
01:03:25 commerces étaient en Grèce. - Ah d'accord, donc
01:03:27 vous vivez en Grèce depuis un petit moment ?
01:03:29 - Depuis 30 ans. - Alors la Grèce, on la
01:03:31 connaît comme une destination touristique
01:03:33 qui nous fait rêver, peut-être que
01:03:35 certains d'entre nous y sont déjà allés, qui nous
01:03:37 écoutent, mais vivre en Grèce
01:03:39 à Athènes, c'est comment ?
01:03:41 - Eh bien,
01:03:43 bon, ça dépend évidemment pour qui
01:03:45 et qu'est-ce qu'on
01:03:47 veut y trouver, mais pour les gens
01:03:49 qui aiment
01:03:51 un climat très, comment dire,
01:03:53 très agréable,
01:03:55 qui aiment des destinations
01:03:57 peu lointaines d'Athènes
01:03:59 avec des week-ends
01:04:01 dont j'ai pu profiter il y a une vingtaine
01:04:03 d'années encore, dans les îles,
01:04:05 dans le Péloponnèse,
01:04:07 une heure de bagnole, une heure et demie
01:04:09 de bagnole, deux heures, allez,
01:04:11 vous avez des endroits fantastiques
01:04:13 et toujours d'ailleurs. - Quelle est
01:04:15 votre île préférée, vous, Eric ?
01:04:17 - Eh bien, moi, mes origines
01:04:19 grecques sont de l'île de Lesbos.
01:04:21 - Ah, vous êtes originaire de Grèce,
01:04:23 je l'ignorais, d'accord.
01:04:25 - J'ai une mère, une mère qui était
01:04:27 d'origine grecque, mais bon,
01:04:29 on parlait pas le grec à la maison, par exemple,
01:04:31 elle était totalement francophone.
01:04:33 - D'accord.
01:04:35 Et donc, vous avez
01:04:37 spontanément plutôt été vers Lesbos
01:04:39 que d'autres îles ?
01:04:41 - Eh bien, moi, j'y suis allé très
01:04:43 souvent parce que c'est une île magnifique,
01:04:45 très grande, c'est la troisième île
01:04:47 en superficie, où il y a une
01:04:49 variété de paysages assez incroyables,
01:04:51 et il y a des
01:04:53 très beaux villages avec une
01:04:55 très belle architecture, rien à voir
01:04:57 avec les Cyclades.
01:04:59 - Et Eric, nous, on est des gourmands
01:05:01 par ici, alors qu'est-ce qu'on...
01:05:03 - Très bonne bouffe, bien marrée. - Ah ben voilà, voilà, je voulais parler de la bouffe,
01:05:05 justement.
01:05:07 - Très, très bon, moi, je cuisine
01:05:09 énormément, j'ai eu des commerces de
01:05:11 bouche, et à Paris et à Athènes,
01:05:13 donc je suis très sensible à la
01:05:15 gastronomie. L'île de Lesbos, je pense
01:05:17 que c'est l'une des meilleures îles pour la bouffe.
01:05:19 - Qu'est-ce qu'on y mange ? Faites-nous
01:05:21 saliver, là, on n'est pas encore passé
01:05:23 à table, nous, avec Lisa Marie,
01:05:25 on est à l'usine.
01:05:27 - C'est l'île du Ouzo,
01:05:29 c'est l'île où on produit au moins une
01:05:31 vingtaine de marques différentes d'Ouzo.
01:05:33 Et pour accompagner ce Ouzo,
01:05:35 eh ben, on a très souvent des
01:05:37 sardines au sel, c'est-à-dire
01:05:39 qu'on met des sardines crues
01:05:41 dans le sel pendant 3-4 heures,
01:05:43 et puis après, il faut les nettoyer
01:05:45 pendant longtemps, mais c'est un
01:05:47 maizé fantastique, un peu comme
01:05:49 un sushi, on va dire.
01:05:51 Ensuite, on a un autre poisson qui est
01:05:53 une bonite, pareil, qu'on met
01:05:55 dans le sel, et on enlève
01:05:57 les filets, et on mange ces filets de bonite
01:05:59 qui sont juste cuits dans le sel.
01:06:01 Et puis, il y a plein d'autres spécialités,
01:06:03 il y a les fleurs de courgettes farcies,
01:06:05 il y a les calamars
01:06:07 aux épinards,
01:06:09 bon, il y a pas mal de spécialités.
01:06:11 - J'ai l'impression qu'on mange bien, mais est-ce que ça coûte cher ?
01:06:13 - Vous avez déjà bu du Ouzo, vous ? - Non.
01:06:15 - C'est la nizette grecque, c'est ça ?
01:06:17 - Le pastis grec ? - Exactement !
01:06:19 - C'est la nizoué, c'est le pastis grec.
01:06:21 - Et est-ce que ça coûte cher,
01:06:23 alors, Eric, de manger,
01:06:25 de faire des courses ? - Ah ben, à Lesbos, non.
01:06:27 À Lesbos, toujours pas. C'est pas
01:06:29 une île très touristique. - Et à Athènes ?
01:06:31 - À Athènes, on peut manger
01:06:33 pour... Moi, j'ai dans un
01:06:35 restaurant, pas loin d'ici,
01:06:37 qui fait des grillades essentiellement,
01:06:39 bon, on mange pour
01:06:41 15 euros par personne,
01:06:43 mais on mange sérieusement.
01:06:45 - Alors, pour les gens qui aiment bien voyager,
01:06:47 les Grecs, quand on est à Athènes, ou quand on veut
01:06:49 s'y établir, comme c'est votre cas,
01:06:51 les Grecs parlent grec, quoi.
01:06:53 Donc, il faut parler grec.
01:06:55 - Absolument, oui, c'est mieux.
01:06:57 - Il y a des pays où tout le monde est anglophone.
01:06:59 En Grèce, la population
01:07:01 majoritaire n'est pas anglophone. - Non, mais il y a
01:07:03 énormément de Grecs qui sont anglophones.
01:07:05 - D'accord.
01:07:07 - Énormément. Même au marché,
01:07:09 ils sont capables de vous... Quand vous achetez vos légumes,
01:07:11 ils sont capables de vous aider en anglais.
01:07:13 - Vous n'allez pas aller au bord de la mer
01:07:15 cet après-midi, quand même pas ? Il ne faut pas exagérer, là.
01:07:17 Vous n'allez pas... - Bah, d'habitude, le lundi,
01:07:19 je vais nager dans un lac
01:07:21 qui se trouve à 10 minutes
01:07:23 de chez moi, en voiture.
01:07:25 - Et il n'est pas trop froid, ce lac, au mois de janvier ?
01:07:27 - Non, justement,
01:07:29 l'eau est plus chaude,
01:07:31 elle est genre à 19 degrés,
01:07:33 mais enfin, vous savez, pour l'instant, on n'a pas vu
01:07:35 beaucoup d'hiver. - Oui, d'accord.
01:07:37 - Malheureusement, peut-être, je ne sais pas.
01:07:39 Là, ils nous promettent trois jours avec de la neige,
01:07:41 mais enfin, c'est les
01:07:43 premiers symptômes
01:07:45 de l'hiver, en fait. - De l'hiver en Grèce.
01:07:47 Voilà, mesdames, messieurs, Eric
01:07:49 est un retraité heureux qui a
01:07:51 fermé ses commerces de bouche et qui passe une retraite
01:07:53 bien méritée
01:07:55 et bien agréable
01:07:57 à Glyfada, au sud
01:07:59 d'Athènes. Merci,
01:08:01 mon cher Eric, très très bel après-midi
01:08:03 à vous, forcément, à l'écoute d'RTL.
01:08:05 Ce qui est touchant, c'est que tous ces
01:08:07 auditeurs du bout du monde restent en contact
01:08:09 avec nous, par RTL. - Bien sûr, certains
01:08:11 nous envoient des photos, certains se sont rencontrés
01:08:13 même. - Oui. Bonjour,
01:08:15 Jean-Alphonse Richard. - Eh bien, bonjour, mon cher Eric.
01:08:17 - De quoi parlons-nous
01:08:19 dans l'heure du crime ? - Dans l'heure du crime, un meurtre
01:08:21 dans la tour de contrôle, c'est l'affaire
01:08:23 Karimou Ali, le joker.
01:08:25 Je vous dis tout dans l'heure du crime, tout de suite.
01:08:27 - A tout de suite, merci de votre
01:08:29 fidélité. Au revoir, Lisa Marilyn. - A demain.
01:08:31 - Et j'embrasse vos parents qui sont dans la région. - Eh oui, ils sont
01:08:33 venus me voir. - Ils sont venus vous voir de Toulouse.
01:08:35 A demain
01:08:37 sur RTL, et bel après-midi sur notre
01:08:39 antenne. Salut les amis.
01:08:41 - RTL
01:08:43 - Bonjour, c'est Ophélie Meunier.
01:08:45 - Le journal inattendu sur RTL.
01:08:47 - Chaque samedi, retrouvons-nous pendant une heure
01:08:49 en direct sur RTL à 12h30
01:08:51 pour le journal inattendu. Les informations
01:08:53 du jour avec les reportages éclairants
01:08:55 de la rédaction et un invité qui nous livre
01:08:57 son regard sur l'actualité.
01:08:59 Le journal inattendu, c'est tous les samedis, en direct
01:09:01 à 12h30 sur RTL.
01:09:03 - Vous avez manqué une émission ? Retrouvez-la
01:09:05 sur RTL.fr
01:09:07 et l'application RTL.

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