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Gabriel Attal a prononcé sa déclaration de politique générale ce mardi devant l'Assemblée nationale. Un discours qualifié de "plus réactionnaire depuis un siècle" par Jean-Luc Mélenchon

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Transcription
00:00 On voyait tout à l'heure la réaction de Jean-Luc Mélenchon qui dénonçait le discours le plus réactionnaire depuis un siècle.
00:07 Vous n'avez pas peur de l'excès ou de la caricature dans les réactions politiques ?
00:10 Non, déjà au niveau de la composition de son gouvernement, on se disait que Gabriel Attal c'était finalement le nouveau ministre de Nicolas Sarkozy.
00:17 Au niveau du programme, également aujourd'hui, et d'ailleurs ça ne m'étonne pas que les Républicains ne votent pas la motion de censure que nous proposons avec les autres groupes de gauche,
00:24 tellement ce programme est droitier, attaque sur le monde du travail, dérégulation, débureaucratisation, on voit bien ce que ça veut dire.
00:32 Et puis cet appel à la fin, sans arrêt, à l'ordre, aux devoirs, sans qu'on comprenne très bien quel est le projet républicain qu'on propose aux Français.
00:41 Donc je trouve que c'est la suite de Nicolas Sarkozy qui nous...
00:45 Qu'une mesure qui vous satisfait, par exemple la solidarité à la source, le versement des aides sans avoir besoin de les solliciter, le fait qu'une infirmière qui a de l'expérience puisse tout de suite aller en troisième année de médecine,
00:56 le fait, dit-il, que le personnel qui fait le ménage dans les bureaux puisse avoir des horaires normaux, ne pas avoir à être là à 5h, 6h du matin,
01:04 toutes ces mesures-là, vous ne vous dites pas, il y a tout de même une fibre, une sensibilité sociale ?
01:09 Alors vous remarquerez, c'est intéressant, pour les personnes qui travaillent souvent le soir ou le matin très tôt, il a dit "nous ferons en sorte qu'elles puissent".
01:16 C'est-à-dire que là, souvent, c'est des vœux pieux, des appels qui vont frapper l'opinion.
01:20 Ce que je remarque concrètement, c'est que dans cette explication qu'il faut que le revenu des actifs soit toujours supérieur au revenu des inactifs,
01:28 il attaque les inactifs, il attaque les chômeurs, il va attaquer le RSA parce qu'on va les obliger, avec un espèce de salaire du pauvre, à travailler 15h maintenant pour être au RSA.
01:38 Et par contre, pas un mot sur l'augmentation des salaires. C'est ça qu'il faudrait, c'est augmenter les salaires.
01:42 Il dit "dés-smicardiser la France" et ce sera dès le projet de loi de finances qui arrive à l'automne.
01:47 Oui, mais je crains que "dés-smicardiser la France", dans son discours, ça veuille dire par exemple de remettre en question le statut national du SMIC,
01:53 d'avoir un SMIC par branche, plutôt que d'envisager une politique qui permettrait d'augmenter les salaires, par exemple en décent les salaires sur l'inflation, c'est possible.
02:01 Donc je crains plutôt ce type de politique réactionnaire, je vous ferai remarquer aussi qu'il a continué à proposer l'inversion des normes,
02:09 puisque maintenant il explique que les accords d'entreprise et non plus par branche vont finalement être supérieurs à la loi,
02:14 donc tout ça va être au désavantage et au détriment des salariés.
02:17 Un mot rapide, Éric Coquerel, vous l'avez dit il y a un instant, Éric Ciotti, le patron de LR, a dit que la droite ne voterait pas votre motion de censure, donc allez-vous à l'échec.
02:25 Une fois encore, est-ce que ça sert vraiment à quelque chose de continuer à déposer des motions de censure, sans réussir évidemment à faire tomber le gouvernement ?
02:30 Ça ne vous a pas échappé déjà que l'Assemblée puisse voter, parce que la première simplification de Gabriel Attal, c'est de faire en sorte que l'Assemblée ne vote pas,
02:36 pas de vote de confiance, que je trouve toujours problématique d'un point de vue démocratique, donc déjà ça va être ça.
02:41 Et puis on va du coup voir qui est dans l'opposition, je pense que c'est aussi un travail de réaliste et de lucidité par rapport aux Français,
02:49 et de ce point de vue-là on va voir ce que font Rassemblement National et Les Républicains, mais toute la gauche va s'opposer.

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