• il y a 10 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 Le discours de politique générale du nouveau Premier ministre peine à convaincre les agriculteurs.
00:00:08 Gabriel Attal a pourtant consacré une partie de son allocution à la crise en cours en affirmant qu'il doit y avoir une exception agriculturelle française.
00:00:17 Tandis qu'Emmanuel Macron mettait en garde depuis la Suède en disant qu'il ne fallait pas tout mettre sur le dos de l'Europe.
00:00:22 Au final, peu de mesures concrètes mais des avancées.
00:00:25 Nous verrons quelles sont les réactions des agriculteurs.
00:00:28 Pas sûr en tout cas que tous ces beaux discours leur suffisent pour lever les barrages qui sont de plus en plus fournis.
00:00:32 On sera sur le terrain, vous le voyez, à leur côté avec les équipes de CNews.
00:00:36 On entendra le témoignage d'un paysan de la Haute-Loire, Sébastien, qui dit son halbol et qui évoque les nombreux suicides de ses collègues.
00:00:43 Par ailleurs, Gabriel Attal a annoncé vouloir déverrouiller notre économie, la dé-smicardiser, la dé-bureaucratiser
00:00:50 et généraliser les heures de travail en échange du RSA à tous les départements.
00:00:54 Un discours volontariste sur lequel on va revenir ce soir. Voilà pour les grandes lignes de punchline.
00:00:59 Tout de suite, il est pratiquement 17h, l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Barbara Duran.
00:01:03 Barbara.
00:01:04 Alors que d'intenses combats font rage entre l'armée israélienne et le Hamas dans la bande de Gaza,
00:01:12 les médiateurs internationaux poursuivent les tractations en vue d'une trêve.
00:01:16 Le mouvement islamiste qui confirme avoir reçu une proposition, je cite,
00:01:20 est en train d'examiner un accord de cesser le feu avec Israël. Fin de citation.
00:01:25 Une réunion s'est tenue ce week-end à Paris entre représentants américains israéliens, qataris et égyptiens.
00:01:32 La révolte agricole gronde dans toute l'Europe.
00:01:34 Regardez ces images en Belgique où des actions sont organisées à travers tout le pays pour se faire entendre.
00:01:40 Les agriculteurs ont prévu de se rendre à Bruxelles demain, veille d'un sommet européen extraordinaire, l'Italie.
00:01:46 Et l'Espagne ne sont pas en reste. Ce mardi, les trois principaux syndicats agricoles espagnols
00:01:51 ont annoncé rejoindre le mouvement de colère des agriculteurs.
00:01:55 Enfin, en France, des enfants malades parce qu'ils vont à l'école.
00:01:59 Santé publique France a publié ce mardi les résultats d'une étude sur l'impact de la pollution de l'air dans les salles de classe.
00:02:04 Et selon elle, près de 30 000 cas d'asthme seraient évitables chaque année si l'exposition à plusieurs polluants était réduite.
00:02:12 Un constat alarmant, l'école est le deuxième milieu intérieur le plus fréquenté par les enfants.
00:02:18 Barbara Durand, merci beaucoup. 17h01, on se retrouve sur le plateau de Punchline.
00:02:21 Louis Dragnel est là, bonsoir Louis.
00:02:23 - Bonsoir Laurence.
00:02:23 - Chef du service politique d'Europe 1, Rachel Kahn, essayiste et juriste.
00:02:26 - Bonsoir Laurence.
00:02:26 - Marc Twaty, économiste.
00:02:27 - Bonsoir Charles-Laurence.
00:02:28 - Ravie de vous retrouver mon chère mom. Vous n'allez pas nous parler de la dette ce soir.
00:02:31 - Un petit peu quand même.
00:02:32 - Beaucoup d'autres sujets.
00:02:33 - De la récession, parce que les chiffres viennent de sortir, on va en parler.
00:02:35 - Ah voilà, on est ici encore.
00:02:38 - Sabrina Medjeber, bonsoir, essayiste et sociologue et Patrick Legrade, à coordination générale.
00:02:42 Bonsoir à vous.
00:02:42 - Bonsoir.
00:02:43 - On va voir si vous avez été convaincu ou pas par les annonces de Gabriel Attal.
00:02:46 Il n'y en a pas énormément, mais il y a des avancées.
00:02:48 C'est ce que vous m'avez dit avant qu'on démarre l'émission.
00:02:50 Si vous le permettez, on va d'abord écouter ce qu'il a dit à propos de l'exception
00:02:53 d'agriculture française à l'Assemblée nationale tout à l'heure.
00:02:58 - Notre agriculture est une force, pas simplement parce qu'elle nous alimente au sens propre du terme,
00:03:03 mais parce qu'elle constitue un des fondements de notre identité, de nos traditions.
00:03:08 Parce que nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales,
00:03:11 et lorsqu'elles sont bridées, fragilisent l'ensemble de la société.
00:03:15 Je pense à la valeur travail, à l'effort et à la liberté d'entreprendre.
00:03:26 Notre agriculture est une force et notre fierté aussi.
00:03:29 Alors je le dis ici solennellement, il y a et il doit y avoir une exception agricole française.
00:03:36 Je suis lucide.
00:03:39 Je suis lucide face à l'empilement des normes, face aux décisions qui tombent d'en haut
00:03:43 et qui parfois tombent d'on ne sait où.
00:03:45 L'agriculture doute, elle aussi, et elle attend des réponses et des solutions.
00:03:50 Nous serons au rendez-vous sans aucune ambiguïté.
00:03:54 - Voilà l'exception agricole française.
00:03:56 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:03:57 D'abord, on va y revenir avec vous, Louis Rognel, avec vous Patrick Legras.
00:04:00 Je vais juste donner la priorité au terrain,
00:04:02 parce qu'on a notre équipe, Mickaël Dorian,
00:04:04 qui se trouve avec Jean-Laurent Constantini sur l'A1, l'autoroute A1, avec un agriculteur.
00:04:08 Bonsoir, Mickaël.
00:04:09 Qu'est-ce qu'ils en pensent, ceux qui sont autour de vous, de ce discours ?
00:04:14 - Bonsoir, Laurence, des agriculteurs, oui,
00:04:16 qui n'ont pas retenu grand-chose, finalement, de ce discours de politique générale
00:04:21 du Premier ministre, Gabriel Attal.
00:04:22 Je suis avec Vincent Bouchier, qui est exploitant à St-Lys
00:04:25 et président de la FDSEA de St-Lys.
00:04:28 Vincent, vous n'attendiez pas grand-chose de ces annonces.
00:04:32 Je crois que vous n'avez pas été déçu.
00:04:33 - Non, on n'attendait pas grand-chose.
00:04:35 On n'a pas eu plus que vendredi dernier.
00:04:37 Donc on a quelques paroles.
00:04:42 Dans ces quelques paroles, on attend des actes concrets.
00:04:45 Mais ce qu'on attend vraiment, c'est que le gouvernement s'engage réellement
00:04:51 pour qu'on ait une vision sur...
00:04:53 - C'est sûr.
00:04:54 - Parce que nous, ça fait 20 ans qu'on nous balade,
00:04:56 ça fait 30 ans qu'on nous fait des discours,
00:04:59 et on est arrivé à telle situation que si on veut qu'il y ait des jeunes
00:05:05 qui s'installent derrière nous, moi j'ai presque 60 ans,
00:05:07 il faut qu'il y ait une visibilité à plus de 10 ans.
00:05:10 Donc tout ce qui est proposé, ça dure au moins 10 ans,
00:05:14 et que nos enfants ou les jeunes qui vont s'installer
00:05:19 puissent vraiment avoir une perspective,
00:05:22 parce que tout ce qui est investissement en projet,
00:05:24 c'est des projets à long terme.
00:05:27 - Vincent Bouchier, plusieurs responsables locaux de la FDSEA,
00:05:30 dont vous faites partie, se sont exprimés tout à l'heure,
00:05:33 et il est question de durcir le mouvement,
00:05:37 mais toujours, c'est ce qui a été dit, dans le respect des règles.
00:05:40 Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
00:05:41 - Alors, le respect des règles, c'est qu'on a pris des engagements
00:05:45 en demandant le barrage sur la A1,
00:05:49 c'est-à-dire qu'on a dit qu'on allait être capable de gérer nos adhérents,
00:05:52 nos manifestants, en restant respectueux de l'environnement où on était,
00:05:57 en étant respectueux, en n'allant pas à la confrontation avec les gendarmes mobiles.
00:06:02 On n'est pas là pour faire la guerre, on n'est pas là pour se faire taper dessus,
00:06:04 on est là pour être dignes et donner une image,
00:06:07 s'il te plaît, pour donner une image à ceux qu'on veut défendre aussi,
00:06:13 en vendant des produits de qualité,
00:06:16 et c'est pour ça qu'on n'ira pas à un régime,
00:06:18 ce n'est pas prévu, ce n'est pas ce qu'on a prévu.
00:06:20 Nous, Rungis, c'est un moyen de vendre la qualité française.
00:06:23 Donc on y restera sur place sur la A1,
00:06:26 on sera ferme, déterminée, et ça peut durer longtemps.
00:06:31 La preuve, c'est qu'il y aura du bois qui vient d'être encore déchargé,
00:06:33 et on continue à apporter l'approvisionnement pour continuer et rester sur place.
00:06:37 - Et ça peut durer longtemps avec des renforts et les agriculteurs du Pas-de-Calais
00:06:41 qui doivent arriver demain, et même ceux du Nord, après-demain,
00:06:43 ils sont bien partis pour rester plusieurs jours,
00:06:47 voire peut-être même plusieurs semaines, Laurence.
00:06:48 - Ah oui, carrément. Merci beaucoup, Michael Dorian, Jean-Laurent Constantini.
00:06:51 Sur l'A1, Patrick Legras, j'ai bien envie de vous entendre.
00:06:54 On a entendu Gabriel Attal, l'exception agricole française,
00:06:57 on se demandera ce que ça veut dire en vrai.
00:07:00 Il y a quelques mesures concrètes qui ont été annoncées,
00:07:03 pas de quoi résoudre le problème de la vie quotidienne des agriculteurs.
00:07:07 Est-ce que les barrages vont se lever ou pas ?
00:07:09 - Ça, comme j'ai toujours dit, nous, c'est les barrages,
00:07:13 les décisions se prennent aussi par la base,
00:07:15 ce qui est très important, parce qu'il ne faut pas être non plus dans l'excès.
00:07:20 Aujourd'hui, il y a été dit, on ne va pas dire proposé,
00:07:24 dit des choses importantes, l'exception agriculturelle française.
00:07:29 - Mais ça veut dire quoi, concrètement ?
00:07:31 - C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le système de l'exception culturelle française existe,
00:07:37 c'est tout ce qui est audiovisuel,
00:07:38 c'est-à-dire que l'agriculture sortirait de l'organisme mondial du commerce.
00:07:44 - De l'OMC.
00:07:45 - Voilà, donc ça, jamais, il faut le dire et il faut le reconnaître,
00:07:50 jamais ces mots n'ont été prononcés par un gouvernement.
00:07:54 Donc évidemment, il faut voir, mais ça, c'était un aspect positif.
00:07:58 On se bat depuis des années sur ce dossier.
00:08:01 Je pense que ça va poser des problèmes.
00:08:03 Et comme M. Macron va jeudi à Bruxelles,
00:08:07 vous le savez, il y a d'autres pays qui se dressent aussi parce qu'on a vu les jachères,
00:08:12 tout ça, 22 sur 27.
00:08:14 Je pense qu'aujourd'hui, ce qui est dit, moi, ce que je ressors,
00:08:17 c'est qu'on peut prendre des décisions, puisqu'on a vu pour les versements,
00:08:20 tout ça, pour les versements de primes en retard.
00:08:23 Mais là, en disant ça, je pense que c'est enfin reconnaître que l'Europe est importante.
00:08:29 - C'est intéressant.
00:08:30 Alors, vous avez souvent parlé, Rachel Kendall, de l'exception culturelle française.
00:08:34 Et on disait toujours dans l'agriculture, il y a culture.
00:08:36 Si jamais ça devait se traduire exactement comme l'a dit Patrick Legra,
00:08:40 il y aurait une exception agricole française.
00:08:43 Déjà, ça signifie que les produits agricoles ne sont pas une marchandise comme les autres.
00:08:48 Donc, qu'elles sortent du schéma de libre-échange, que ce soit européen,
00:08:52 mais aussi de l'OMC, vous l'avez dit, donc Organisation mondiale du commerce,
00:08:58 et que par là même, des subventions aux produits agricoles seraient possibles,
00:09:02 ce qui est interdit dans le libre-échange.
00:09:04 Normalement, on n'a pas le droit de soutenir des produits, justement, notamment les Français.
00:09:08 Ce qui est intéressant dans cette notion aussi de l'exception culturelle, c'est reconnaître,
00:09:12 c'est reconnaître le fait que l'agriculture est essentielle,
00:09:15 mais aussi que dans notre agriculture française,
00:09:18 on a une diversité de nos agricultures françaises, qui n'est pas le cas des autres pays.
00:09:23 Marc Twaty, ça peut se faire d'un coup d'un trait de plume de sortir de l'OMC ou pas ?
00:09:26 Excusez-moi, je ne veux pas être méchant, je ne veux pas casser l'ambiance.
00:09:29 C'est beaucoup de marketing, c'est très bien de l'avoir dit.
00:09:31 Mais attendez, il va falloir négocier avec toute l'Europe, tous les pays européens,
00:09:34 c'est ce que je veux dire.
00:09:35 Les 27 pays de l'Union européenne, ça va être un petit peu compliqué.
00:09:38 Moi, je pense que c'est dangereux de faire ça,
00:09:39 parce qu'on lance effectivement des faux espoirs ou des espoirs tout court.
00:09:42 L'espoir fait vif, bien sûr, mais derrière les mesures, est-ce qu'elles seront là ?
00:09:46 Et n'oublions pas que là, on découvre l'agriculture française.
00:09:48 Mais encore une fois, c'était un choix stratégique des dirigeants français,
00:09:53 pas que actuel, ça fait des années que ça dure.
00:09:55 Comme pour l'industrie, je rappelle que dans les années 80, 90,
00:09:58 on a dit on va avoir une économie française sans usine.
00:10:01 Donc c'est pour ça qu'on a désindustrialisé le pays.
00:10:03 Alors maintenant, on dit pourquoi on fait ça ?
00:10:05 C'était un choix, une erreur stratégique.
00:10:07 Pareil pour l'agriculture, je gardais les chiffres encore quelques temps.
00:10:10 On a aujourd'hui, dans les années 80,
00:10:12 début des années 80, l'agriculture française était 5% de notre PIB,
00:10:15 notre richesse concrète en France.
00:10:17 Après, en 2005, c'était encore 2%.
00:10:19 Maintenant, c'est 1,5%.
00:10:21 Donc là, on découvre.
00:10:22 Ah oui, mais pourquoi ça baisse ?
00:10:23 Parce qu'évidemment, il y a tellement de rigidité et tellement,
00:10:26 effectivement, de fiscalité, de contraintes au delà même de l'Europe.
00:10:30 Je pense que l'Europe, c'est un peu le bouc émissaire.
00:10:31 Il n'y a pas que l'Europe.
00:10:33 Ça va au-delà de ça.
00:10:34 C'est ce que dit Emmanuel Macron.
00:10:35 Non, mais le gros problème, c'est qu'au niveau français aujourd'hui,
00:10:38 les agriculteurs sont des chefs d'entreprise.
00:10:40 Donc, on a le même problème que pour toutes les PME françaises.
00:10:43 Trop de châche, trop de pression, trop de normes,
00:10:45 de fiscal, de règlementaire, de normes, etc.
00:10:47 Et surtout, la différence, c'est qu'on accède à des produits importés
00:10:50 qui, eux, n'ont pas de normes.
00:10:51 Zéro norme.
00:10:52 Alors donc, évidemment, il y a une concurrence déloyale.
00:10:54 Et c'est ça qui est particulièrement dangereux.
00:10:56 Donc bon, c'est une avancée.
00:10:58 Moi, je serais quand même très, très prudent parce que,
00:11:00 encore une fois, les espoirs déçus,
00:11:02 c'est peut-être pire que quand il n'y a pas d'espoir.
00:11:04 Bon, je crois que tu as peu d'espoir quand même.
00:11:05 Les agriculteurs, ils sont assez lucides sur ce qui est en train de se passer.
00:11:11 Je veux juste qu'on écoute, parce que c'est intéressant,
00:11:13 et on verra avec vous, Louis de Rugnère,
00:11:15 quasiment au même moment que son Premier ministre,
00:11:16 Emmanuel Macron a parlé depuis la Suède,
00:11:18 notamment de la question agricole,
00:11:20 comme s'il avait besoin d'occuper le terrain
00:11:22 juste avant le grand moment de son Premier ministre.
00:11:24 Bon, c'est ainsi.
00:11:25 On va voir avec Florian Tardif ce qu'il a dit à propos de la crise agricole.
00:11:28 Oui, écoutez, Laurence, vous savez tout comme moi qu'en politique,
00:11:35 les symboles sont importants et alors que les agriculteurs
00:11:43 continuent leur blocage des principaux axes routiers de la capitale.
00:11:46 Emmanuel Macron poursuit sa visite d'État ici, à Stockholm.
00:11:49 Il dînera tout à l'heure avec le roi lors d'un dîner d'État
00:11:52 dont le fast qu'il accompagne risque de trancher avec ses images de tracteurs
00:11:55 sur les principales autoroutes franciliennes.
00:11:57 Alors certes, tout à l'heure, il a tenté de calmer leur colère
00:12:00 en expliquant qu'il continuera de défendre leurs intérêts
00:12:04 ces prochains mois, notamment au niveau européen.
00:12:06 Il aura très prochainement l'occasion de le faire en rencontrant ce jeudi
00:12:09 à Bruxelles la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
00:12:12 où il lui demandera notamment de mettre en place une régulation
00:12:16 des importations ukrainiennes, demande des agriculteurs.
00:12:19 Il lui demandera également que des règles homogènes soient demandées
00:12:22 lors de la signature de traité de libre-échange.
00:12:24 Il pense bien évidemment à celui qui concerne l'Union européenne
00:12:27 et le Mercosur et il lui demandera également un assouplissement des normes
00:12:31 qui concernent les Jachères par exemple ou les Prairies.
00:12:33 C'est ce qu'il a dit tout à l'heure lors de la tenue de cette conférence.
00:12:36 Mais voilà, ces images risquent peut-être de montrer un président
00:12:39 en décalage avec ce qui se passe actuellement dans son pays.
00:12:42 Eh bien, merci beaucoup, Florian. Merci beaucoup, Florian. Merci beaucoup.
00:12:46 C'était pour dédramatiser le petit début qui a été mal coupé au montage.
00:12:52 Oui, c'est comme ça. C'est les coulisses de la télé qu'on vit en direct.
00:12:57 Bon, Emmanuel Macron parle en même temps.
00:12:59 Lui, il va parler au niveau européen.
00:13:01 Il y a des chances que ça puisse se débloquer, Patrick Legrand ou pas ?
00:13:05 On a toujours dit qu'on attendrait jeudi.
00:13:07 On n'a pas changé. Jeudi, la grande réunion européenne.
00:13:11 Même beaucoup de gens de chez nous et d'agriculteurs veulent aller à Bruxelles
00:13:14 pour montrer à Macron, à M. Macron,
00:13:21 au président de la République, que le monde agricole est derrière lui, sur Bruxelles.
00:13:26 Donc en soutien du président ?
00:13:28 Pour qu'il puisse convaincre le président que les décisions bruxelloises
00:13:35 ne vont pas dans le sens ou doivent être prises pour aller dans le sens des agriculteurs français.
00:13:39 Sauf qu'il y aura aussi des Italiens, des Belges, etc.
00:13:40 Des Espagnols.
00:13:41 Et pas des Allemands.
00:13:42 Et pas des Allemands.
00:13:43 Pourquoi ? Parce que les Allemands ont un intérêt extrêmement important,
00:13:46 le Mercosur, notamment pour l'exportation de voitures.
00:13:49 Vous allez voir, ce sera peut-être le premier bras de fer qu'Emmanuel Macron va mener face aux Allemands.
00:13:54 Donc il va se heurter à la fois à Ursula von der Leyen,
00:13:58 qui a déjà dit qu'elle ne voulait absolument pas remettre en question
00:14:01 tous les accords qui ont été signés ou qui sont en train d'être signés.
00:14:04 Et puis, il y a les autorités allemandes.
00:14:06 Emmanuel Macron était il y a encore dix jours à Berlin pour montrer que tout allait bien avec les Allemands.
00:14:11 Eh bien là, on va voir réellement si Emmanuel Macron engage le bras de fer.
00:14:15 Parce que, si vous voulez, il y a deux possibilités pour Emmanuel Macron.
00:14:18 Soit il l'engage réellement et il essaye d'aller jusqu'au bout.
00:14:21 Et à ce moment-là, il faut essayer de convaincre à l'unanimité les membres,
00:14:25 enfin tous les chefs d'État et de gouvernement.
00:14:26 Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
00:14:27 Ce qui ne va pas être simple.
00:14:29 Mais il peut y avoir aussi une forme de jeu de dupe où Emmanuel Macron vous laisse croire.
00:14:33 "Regardez, je suis allé à Bruxelles, je me suis battu, mais ils n'ont pas voulu.
00:14:36 Ce n'est pas de ma faute."
00:14:37 Ce qui lui permettrait aussi de ne pas marquer trop d'entailles dans son projet de souveraineté européenne.
00:14:44 Parce que derrière tout ça, et je sais que c'est très éloigné de la réalité du terrain,
00:14:50 mais globalement, ce qui est décidé politiquement a des déclinaisons très concrètes dans votre vie.
00:14:55 Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron a toujours vendu son projet de souveraineté européenne.
00:15:00 Dès lors que le Premier ministre est en train de poser le jalon de la singularité du modèle
00:15:06 exceptionnel au sens premier du terme de l'agriculture française,
00:15:09 eh bien, ça veut dire que vous acceptez de sortir de cette logique de solidarité européenne.
00:15:14 Et donc, vous retournez à la défense de la souveraineté française.
00:15:18 Donc, ils disent pas la même chose tous les deux.
00:15:20 C'est pour ça que moi, la seule question que je me pose, au-delà de ce qui a été dit sur l'OMC,
00:15:24 qu'est-ce que veut dire concrètement l'exception agricole française,
00:15:29 à la fois politiquement, par rapport à tout le concept de souveraineté politique,
00:15:34 et puis de manière très opérationnelle, très concrète pour vous ?
00:15:37 Effectivement, on va y revenir.
00:15:40 En ce qui nous concerne la coordination rurale, on l'a toujours demandé,
00:15:42 comme vous dites après l'explication, mais comme on a toujours dit,
00:15:46 on est là pour défendre les intérêts des agriculteurs français.
00:15:50 La différence qu'il peut y avoir, je pense qu'ils se sont concertés,
00:15:54 entre le Premier ministre et le Président de la République nous importe peu.
00:15:58 Même si c'est un jeu, si c'est une subtilité, nous, le fait qu'un Premier ministre en parle,
00:16:04 c'est une chose qui est importante.
00:16:07 Sabrina Medjibor, vous avez écouté Gabriel Attal, on a entendu Emmanuel Macron.
00:16:11 Il y a peu d'annonces concrètes, mais on va y revenir quand même.
00:16:13 Il y a toujours cette colère inextinguible des agriculteurs,
00:16:16 qui représente un monde qui est en train de se révolter en réalité.
00:16:20 Effectivement, c'est une très grande opposition entre à la fois la singularité française
00:16:26 et la pluralité de la politique européenne,
00:16:28 et à la fois de la technocratie européenne contre la démocratie des peuples européens.
00:16:33 Donc ça, c'est la première réflexion ou le premier constat que j'acte concernant cette situation.
00:16:41 Après, il y a effectivement quelque chose qui est très intéressant
00:16:44 d'un point de vue de la sociologie des mouvements sociaux.
00:16:47 C'est-à-dire qu'on assiste là réellement à une vitalité collective,
00:16:52 extrêmement en publicité, qui fait l'adhésion de 92% des Français.
00:16:56 Donc il y a une réelle identification à ce mouvement.
00:17:02 Pourquoi ? Parce que c'est précisément, comme le disait tout à l'heure Rachel,
00:17:06 c'est-à-dire l'exception culturelle française.
00:17:08 Le général de Gaulle ironisait en se demandant comment gouverner un pays avec 258 sortes de fromages.
00:17:14 Le mot terroir, par exemple, est intraduisible dans le monde,
00:17:17 y compris dans les plus grandes écoles d'oenologie et de gastronomie.
00:17:21 La gastronomie française est très, très riche.
00:17:23 Et là où je m'étonne beaucoup, parce qu'on parlera certainement de ce qu'a dit Gabriel Attal,
00:17:28 mais vous voyez, le malaise français, c'est aussi l'incompréhension des politiques et de leurs représentants.
00:17:34 Quand hier Prisca Tevenault était en porte-parole du gouvernement,
00:17:39 on lui pose cette question finalement, "Qu'est-ce que pour vous l'agriculture française ?"
00:17:43 Et elle répond, "C'est l'agriculture qu'Emmanuel Macron défend depuis 2017."
00:17:49 Voyez-vous, il y a des éléments de langage, une sémantique, une rhétorique.
00:17:54 Il peut y avoir une difficulté à définir aussi.
00:17:56 Une difficulté à définir ? Non, Louis, en réalité, je ne suis pas d'accord.
00:17:59 Je le déplore, le premier a déploré.
00:18:01 Je ne suis pas sûr que dans la mesure où au gouvernement d'Emmanuel Macron,
00:18:05 il y a beaucoup de rats des villes et très, très peu de rats des champs,
00:18:08 je pense qu'en fait, la crise de l'agriculture est une révélation,
00:18:11 est quelque chose de totalement nouveau pour beaucoup de gens qui ont vu des vaches au salon de l'agriculture.
00:18:18 Et quand ils ont été le week-end avec leurs enfants à la terre de Galicia.
00:18:23 Lorsqu'on est un représentant politique, on est capable de parler de Côte de Bône,
00:18:27 on est capable de parler de volailles de Brest, on est capable de parler de l'exception du fait,
00:18:31 par exemple, que les climats de Bourgogne sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO.
00:18:37 C'est ça qui fait la singularité française et la richesse de l'agriculture française.
00:18:39 On a une équipe qui nous attend à l'Assemblée nationale.
00:18:41 Élodie Huchard, vous êtes avec un député Rassemblement national du Loiret.
00:18:45 Thomas Ménager, Élodie, qu'est-ce que les députés du RN ont pensé de ce discours de Gabriel Attal ?
00:18:52 Eh bien, justement, Laurence, effectivement, je suis avec Thomas Ménager,
00:18:55 qui est également porte-parole du groupe Rassemblement national ici à l'Assemblée.
00:18:58 Ce matin, vos collègues me disaient, avant le discours, qu'ils n'attendaient pas grand-chose de Gabriel Attal.
00:19:03 Qu'est-ce que vous avez pensé au sein du groupe de ce discours ?
00:19:05 Par contre, oui, pas grand-chose, mais on est quand même déçus.
00:19:08 C'est toujours les mêmes poncifs, toujours les mêmes formules.
00:19:10 Alors, il a peut-être un talent oratoire un petit peu différent d'Elisabeth Borne,
00:19:13 mais sur le fond, pas de changement de cap, pas de changement de vision,
00:19:16 rien sur l'inflation, sur le pouvoir d'achat, rien sur, notamment,
00:19:19 les annonces qui avaient été faites sur l'augmentation de l'électricité,
00:19:21 rien de ce qu'attendaient les Français.
00:19:23 Donc, malheureusement, on est déçus.
00:19:25 Je pense que les Français, devant leur télévision, sont déçus.
00:19:27 Et puis, pas de changement de méthode non plus, pas d'annonce de référendum,
00:19:29 toujours les mêmes attaques contre l'opposition.
00:19:31 Et puis, j'ai l'impression qu'il avait oublié qu'il a été de tous les gouvernements successifs
00:19:35 d'Emmanuel Macron et qu'il était responsable d'une situation
00:19:38 qu'il prétend vouloir combattre et où il prétend vouloir apporter des solutions.
00:19:42 Certains à gauche expliquent que, finalement, ce discours,
00:19:44 dans la même liée que le remaniement, c'est un peu un coup de barre à droite
00:19:48 pour le gouvernement de Gabriel Attal.
00:19:50 Est-ce que vous partagez aussi cette analyse ?
00:19:51 Tout ce qui est à la droite de l'extrême gauche est très à droite.
00:19:54 Donc, non, au final, il n'y a rien, rien sur la justice.
00:19:57 Les Français attendent de la fermeté en matière de justice pénale.
00:20:01 On le voit aujourd'hui, les policiers arrêtent des personnes qui ressortent aussitôt.
00:20:04 On le voit aussi sur la loi immigration.
00:20:06 Il y a eu une censure du Conseil constitutionnel massive,
00:20:08 des mesures qui étaient plébiscitées par les Français.
00:20:11 Et finalement, il fait comme si cela n'existait pas.
00:20:13 Il ne revient pas, il ne propose pas ce que nous, nous proposons en Assemblée nationale,
00:20:15 c'est-à-dire un référendum, une réforme constitutionnelle.
00:20:19 Donc, je ne vois pas en quoi c'est un discours de droite,
00:20:21 du moins, en aucun cas un discours de fermeté sur les sujets régaliens,
00:20:24 les sujets que les Français attendent.
00:20:25 En ce qui concerne l'agriculture,
00:20:27 qui forcément était dans la tête de beaucoup de députés quand ils ont écouté ce discours,
00:20:31 qu'est-ce que vous pensez de ce qu'a dit le Premier ministre ?
00:20:33 Est-ce qu'il fallait peut-être des annonces plus fortes, plus importantes,
00:20:35 dès aujourd'hui, dans l'hémicycle ?
00:20:37 C'était vide. En fait, on pensait qu'il utiliserait ce discours de politique générale
00:20:40 pour annoncer des changements très forts en matière de concurrence déloyale,
00:20:43 en matière de prix garantie pour que les agriculteurs puissent vivre de leur travail dignement,
00:20:48 pour mettre fin à cette concurrence déloyale.
00:20:50 Voilà, aujourd'hui, c'est toujours les mêmes poncifs qu'on entend depuis maintenant 7 ans,
00:20:54 sur des clauses miroirs qui n'arrivent jamais,
00:20:56 sur le fait que la France est toujours soumise au diktat européen,
00:20:59 et que c'est toujours l'agriculture française qui, malheureusement, empathie.
00:21:03 Et il reprend enfin une idée, un concept que nous développons depuis plusieurs années
00:21:07 sur les questions de l'exception agriculturelle française.
00:21:09 Mais concrètement, on ne sait pas ce qu'il souhaite.
00:21:11 Nous, nous avons une mesure très claire,
00:21:13 c'est d'exclure des traités de libre-échange l'agriculture
00:21:16 pour faire en sorte que nos agriculteurs puissent vivre dignement de leur travail,
00:21:18 ce qu'ils ne peuvent pas faire heureusement aujourd'hui, malheureusement aujourd'hui,
00:21:21 et ce qui entraîne ce blocage de Paris aussi,
00:21:24 qui est un cri de désespoir des agriculteurs français.
00:21:26 – Merci beaucoup Thomas Aménager,
00:21:28 vous avez entendu effectivement ses arguments,
00:21:29 Laurence, et je peux vous dire qu'on a beaucoup discuté avec les députés
00:21:32 depuis la fin de ce discours, et que toute l'opposition
00:21:35 est relativement d'accord avec ce qu'on vient d'entendre sur le manque d'annonces,
00:21:38 surtout en ce qui concerne le domaine agricole.
00:21:40 – Merci, Elodie Huchard avec Hugo Concalves à l'Assemblée Nationale.
00:21:43 Patrick Legra, concrètement, il a annoncé, Gabriel Attal, sur la loi EGalim,
00:21:47 100 inspecteurs de la DGCCRF supplémentaires, ça date de la semaine dernière,
00:21:51 donc ça, ok, on oublie.
00:21:53 Dès le mois de février, 50% du remboursement TICPE sera versé aux exploitants,
00:21:57 ça fait 733 euros par exemple pour une exploitation qui utilise, a-t-il dit,
00:22:01 7000 litres de GNR, c'est conséquent ou pas ?
00:22:04 – Vous voyez, j'avais dit les 215 millions qui donnaient 600 euros,
00:22:08 volontairement j'avais minimisé, je pense qu'on n'était pas mauvais dans les chiffres,
00:22:12 ça c'est des choses qui sont, non, pas nécessaires, mais quasiment obligatoires,
00:22:16 puisque c'est du remboursement, donc ça, comme vous le dites,
00:22:19 ce n'est pas un scoop, c'est clair.
00:22:21 – Bon, guichet pour la prise en charge des frais vétérinaires concernant la MHE au vert ?
00:22:25 – Ça, c'est ce qu'a réussi à avoir M. Bayle sur le point de l'autoroute 64.
00:22:32 – Et d'ici le 15 mars, toutes les aides de la PAC seront versées
00:22:35 sur les comptes bancaires des exploitants.
00:22:36 – Si demain vous avez un salaire et que vous êtes payé 5 mois ou 4 mois après,
00:22:40 je pense que c'est pas mal.
00:22:42 – Donc ça, c'était attendu, mais c'était déjà dans les tuyaux, je veux dire,
00:22:45 rien de nouveau sous le soleil, on est d'accord ?
00:22:47 Qu'est-ce que vous trouvez ? Alors, les avancées, c'est quoi ?
00:22:49 Les normes simplifiées, 10 normes simplifiées ?
00:22:52 – Alors, sur les contrôleurs, on a décidé de mettre l'accent sur la grande distribution,
00:23:00 c'est un choix.
00:23:02 Comme je vous ai dit, loi EGalim égale traçabilité du produit du début à la fin.
00:23:08 Moi, je vous dis là devant vous, s'il y a des gens qui veulent en débattre,
00:23:11 qui ont des responsabilités dans la coopération, dans l'industrie,
00:23:15 c'est intéressant.
00:23:17 Le reste, je vous dis, c'est vous qui faites, même si nous on fait l'actualité,
00:23:21 c'est vous qui analysez.
00:23:23 – Oui, mais vous êtes quand même beaucoup mieux placé pour nous
00:23:25 que nous pour savoir si ça, évidemment, c'est important ou pas important.
00:23:29 – Je pense que vous avez fait du très bon travail depuis 8 jours,
00:23:31 vous savez ce qu'on en pense.
00:23:33 Je vous dis, moi aujourd'hui, j'ai tout de suite voulu marquer l'aspect positif
00:23:38 sur le dossier de l'exception agriculturelle.
00:23:42 Le Premier ministre, après j'ai toujours dit, pour l'instant,
00:23:45 c'est quand même une avancée, mais quand allons-nous en accoucher ?
00:23:49 Mais pour nous, c'est une avancée.
00:23:50 – C'est une avancée, on balaye tout ça dans la main.
00:23:52 – On est facilement critiqué en disant qu'on est toujours négatif.
00:23:55 Je ne sais pas si la FNSE a répondu,
00:23:57 parce qu'ils sont quand même le syndical le plus important.
00:24:00 Ils travaillent et ils ont des partenaires qui sont agro-industriels et coopérateurs,
00:24:05 je pense que c'est à eux qui devront accepter cette position de loi EGalim,
00:24:11 non pas la grande distribution, et nous on a toujours dit, sur le produit transformé.
00:24:15 – C'est ça, allez petite pause, on se retrouve dans un instant avec vous,
00:24:17 Patrick Legra, avec toute l'équipe, pour continuer à évoquer ce que dit Gabriel Attal.
00:24:22 On repartira sur le terrain pour voir les réactions des agriculteurs.
00:24:25 Ça ne bouge pas beaucoup, les tracteurs ne bougent pas beaucoup,
00:24:28 les blocages persistent et vont durer.
00:24:30 À tout de suite.
00:24:31 [Musique]
00:24:35 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews.
00:24:38 D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec Barbara Duran.
00:24:40 [Musique]
00:24:43 – Un enfant de 7 ans est décédé dans l'incendie d'un immeuble,
00:24:46 ça s'est passé la nuit dernière à Marseille,
00:24:48 au deuxième étage d'une barre de 7 étages à Parc-Alist,
00:24:52 une cité grande grainée notamment par les trafics de stupéfiants.
00:24:55 Le sinistre a également entraîné l'hospitalisation de 11 personnes,
00:24:58 dont 4 enfants en urgence absolue.
00:25:02 Une prime spécifique pour les agents mobilisés dans la préparation
00:25:05 ou le déroulement des Jeux Olympiques de Paris,
00:25:07 elle sera versée par l'État et pourra aller jusqu'à 1900 euros,
00:25:11 a annoncé le ministre de l'Intérieur.
00:25:13 Cela concerne les policiers et les gendarmes travaillant en Ile-de-France.
00:25:18 Enfin, après la mort de trois militaires américains tués dimanche
00:25:21 par une frappe de drone en Jordanie,
00:25:23 Joe Biden a déclaré que oui, il avait décidé comment riposter,
00:25:27 sans donner plus de précisions.
00:25:29 Le président américain a par ailleurs indiqué en réponse à une question
00:25:32 sur l'Iran qu'il les tenait pour responsables
00:25:35 dans la mesure où ils fournissent les armes aux gens qui font ça.
00:25:39 - Merci Barbara Durand.
00:25:40 Est-ce que les agriculteurs ont été convaincus
00:25:42 par le discours de Gabriel Attal ?
00:25:43 Réponse tout de suite avec Maxime Le Guebembagaille,
00:25:45 de Piloteroute A6 dans l'Essone.
00:25:47 Vous êtes avec un producteur laitier de Dordogne, c'est bien cela ?
00:25:50 Bonjour à vous.
00:25:51 - Oui, bonsoir Laurence.
00:25:55 Effectivement, je me trouve avec Louis.
00:25:57 Louis qui est producteur de laitiers et qui a écouté avec attention
00:26:01 ce discours pendant plus d'une heure de Gabriel Attal,
00:26:04 comme tous les agriculteurs ici présents sur ce lieu de blocage dans l'A6.
00:26:08 Alors ma première question elle est toute simple.
00:26:10 Louis, est-ce que vous avez été convaincu
00:26:12 par les annonces de Gabriel Attal ?
00:26:14 - Alors non, pas du tout.
00:26:15 Comme vous pouvez le voir, on est en train de lever le camp
00:26:17 pour se rapprocher de la capitale
00:26:18 parce qu'on a été vraiment très frustrés
00:26:21 de ce que vient de dire notre Premier ministre.
00:26:23 Ce ne sont pas du tout les réponses qu'on attendait.
00:26:24 Elles sont égales à celles qui ont été faites vendredi
00:26:27 et donc on n'est vraiment pas satisfait du tout.
00:26:29 - Qu'est-ce que vous attendez précisément ?
00:26:32 - Aujourd'hui, on attend juste de vivre de notre métier,
00:26:34 vivre de notre profession.
00:26:35 On est passionné.
00:26:36 Moi je vais vous dire par exemple,
00:26:37 l'an dernier j'ai déclaré 2165 euros de revenus à 27 ans.
00:26:41 Je trouve ça assez scandaleux pour les heures qu'on fait.
00:26:43 La passion qu'on met à notre travail, c'est vraiment nul.
00:26:47 Donc on essaye juste de venir pour vivre notre métier.
00:26:50 - Et ce que vous êtes en train de me dire,
00:26:51 c'est que vous êtes insatisfait par les mesures
00:26:53 et donc là, les tracteurs sont prêts à partir en direction de Paris,
00:26:57 de la route parisienne ?
00:26:58 - Oui bien sûr.
00:26:59 Là en fait, on se rapproche de la capitale
00:27:00 comme vous avez pu voir.
00:27:01 Dès que M. Attal a fini de parler, on attendait plus.
00:27:03 On n'a pas eu, on a pris les tracteurs, on est parti.
00:27:05 Donc là, on se décale, on se rapproche de Paris.
00:27:07 - Voilà, écoutez, bah, Laurent, c'est très clair.
00:27:09 Les agriculteurs ici sur la 6 n'ont pas du tout été convaincus,
00:27:12 une nouvelle fois.
00:27:13 Et ils prennent donc la route en direction de la capitale.
00:27:15 Écoutez, on va essayer de suivre ce convoi
00:27:17 pour vous tenir informés en temps réel.
00:27:19 - Merci beaucoup Maxime Legay et Bamba Gueye.
00:27:21 Effectivement, vous nous faites signe dès que le convoi bouge.
00:27:23 Patrick Legray, vous êtes de la coordination rurale.
00:27:25 Votre constat, je vous le dis,
00:27:26 il a été bien bloqué ce matin par les gendarmes.
00:27:29 - Alors avant de parler de ça,
00:27:30 je voudrais revenir sur les gendarmes qui sont augmentés.
00:27:34 Je trouve que c'est bien,
00:27:36 suite aux Jeux Olympiques.
00:27:40 Mais j'étais sur un autre plateau
00:27:41 et j'ai appris que les 45 000 volontaires
00:27:43 qui viennent gratuitement, eux, ils n'auront pas de logement.
00:27:46 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qui est embêtant,
00:27:47 c'est qu'on fait des politiques, je dirais, à l'assiette.
00:27:51 - Bon, mais là...
00:27:52 - Là, pareil. Donc c'est pareil.
00:27:53 Là, aujourd'hui...
00:27:54 - Ils sont tout près de Paris, la 6.
00:27:55 - Aujourd'hui, ils sont entre 30 et 50 kilomètres.
00:27:58 Il n'y a pas de force de l'ordre.
00:27:59 Nous, à Vierzon, on était à 300 kilomètres.
00:28:02 On nous met 400 CRS.
00:28:04 - Pourquoi ?
00:28:06 - Je pense que si j'analyse, en prenant un peu de hauteur,
00:28:10 ce que doivent faire les politiques,
00:28:12 c'est qu'ils pensent certainement que
00:28:14 le danger peut venir de la coordination
00:28:17 et pas forcément des autres.
00:28:19 - Vous êtes plus dangereux que les autres ?
00:28:20 Plus virulents ? Plus visibles ?
00:28:22 - Non, mais peut-être plus dangereux.
00:28:23 C'est-à-dire plus dangereux au niveau de la motivation,
00:28:26 au niveau des revendications,
00:28:29 au niveau de l'engouement,
00:28:32 aussi bien de la population que d'autres agriculteurs.
00:28:35 Aujourd'hui, on a une motivation
00:28:40 et un retour même de gens non-syndiqués,
00:28:43 parce qu'on dit toujours les syndicats,
00:28:44 mais c'est un peu comme d'autres syndicats.
00:28:45 - Il n'y a pas que des gens syndiqués sur les blocages.
00:28:47 - Et on se rend compte que les non-syndiqués
00:28:49 se retrouvent énormément dans notre façon de faire,
00:28:52 qui est une façon de faire terrain.
00:28:55 C'est-à-dire que nous, les 47, on avait dit, on laissait Paris.
00:28:58 C'est-à-dire même à la rigueur, on est revenu en voiture,
00:29:00 ils ont dit non, à Jeanne, à Toussaint, on a des problèmes,
00:29:03 on va venir en tracteur.
00:29:04 Donc je ne sais même pas comment ils font le GNR, tout,
00:29:06 mais ils disent non, non.
00:29:07 Donc c'est vrai qu'il y a de la solidarité,
00:29:10 mais même en ayant de la solidarité,
00:29:11 il y a de la reconnaissance et il y a aussi, je dirais,
00:29:14 de la solidarité par les personnes
00:29:16 qui prennent leur tracteur et qui nous suivent.
00:29:17 - Alors je ne sais pas si on a les images où on voit
00:29:19 que votre convoi a été arrêté par les gendarmes
00:29:21 ou les forces de l'ordre,
00:29:23 et qu'ils ont pris le talus,
00:29:26 qu'ils ont ouvert une porte sur l'autoroute
00:29:28 et ils ont pris de la clé des champs, en fait, c'est ça ?
00:29:30 Il y a une partie du convoi qui est passée comme ça, Patrick Pogra ?
00:29:33 Dommage, on n'a pas l'image, ce n'est pas grave.
00:29:35 - Non mais...
00:29:36 - On va les mêler à voir.
00:29:37 - Le monde agricole est des merdards.
00:29:39 - Oui, c'est sûr.
00:29:40 On ne les arrête pas.
00:29:41 On ne les arrête pas.
00:29:42 Louis, il y a cette espèce de flottement ce soir.
00:29:47 On voit que le discours n'a pas imprimé
00:29:49 auprès des agriculteurs.
00:29:50 Il y avait trop peu de choses concernant l'agriculture.
00:29:52 C'est un discours de politique générale.
00:29:54 On a abrassé, Gabriel Attal a abrassé de très nombreux thèmes.
00:29:57 C'était des demandes très précises, des choses très concrètes.
00:30:00 Là, ça va être le statu quo jusqu'à jeudi ?
00:30:02 - On a l'impression que chaque jour qui passe
00:30:04 nous fait entrer encore plus dans une crise
00:30:07 dont l'issue...
00:30:09 Enfin, moi, j'ai du mal, pourtant je suis un optimiste de nature,
00:30:12 j'ai du mal à voir un dénouement positif dans cette crise.
00:30:15 Parce que ça fait 5, 6, 7, 8 jours que vous dormez dehors.
00:30:21 Ça fait autant de jours que...
00:30:24 Je vous laisserai...
00:30:25 - Non, non, allez-y, finissez, je prendrai la parole.
00:30:27 - Et pendant toute cette période-là, plus le temps passe jusqu'au début de la semaine,
00:30:32 plus le gouvernement considérait que vous alliez avoir besoin
00:30:35 de rentrer chez vous pour vous occuper de vos exploitations et de vos fermes.
00:30:38 Et ils ont découvert, globalement, entre hier et aujourd'hui,
00:30:42 que vous étiez organisés.
00:30:44 Et que la plupart de ceux qui sont aujourd'hui avec leurs tracteurs sur les routes
00:30:47 ont des membres de leur famille
00:30:49 ou alors il y a la solidarité à la campagne, la solidarité du monde agricole qui opère
00:30:54 et qui fait qu'en réalité, vous avez une capacité à tenir dans la durée.
00:30:58 Ça, c'est quelque chose qui n'était pas prévu.
00:31:00 - Et que les renseignements n'avaient pas forcément été...
00:31:02 - Dans les notes qu'on a pu consulter du renseignement territorial,
00:31:05 maintenant, la projection, elle se situe au moins jusqu'à la fin de la semaine.
00:31:08 Et même certains analystes du renseignement territorial nous expliquent
00:31:12 que le mouvement devrait durer, selon leurs informations,
00:31:15 jusqu'à la fin de la semaine prochaine.
00:31:17 Et que, on le voit bien, par rapport aux capacités dont dispose Gabriel Attal
00:31:23 et le cadre politique dans lequel se situe Emmanuel Macron,
00:31:27 il y a très peu de possibilités que les réponses qu'il vous apporte vous satisfassent.
00:31:32 Et c'est ça la difficulté.
00:31:34 - Si vous arriviez à en placer une avec Bruno Ragnel...
00:31:36 - Vous allez me poser une question, je vous réponds.
00:31:38 Et c'est pour ça que je ne vois pas...
00:31:40 - C'est bon, tous les deux, là ?
00:31:42 - Je vois difficilement comment on peut trouver une issue.
00:31:44 Et il y a un élément qui est important, et vraiment c'est le dernier,
00:31:47 c'est que les consignes qui ont été données par les forces de l'ordre pour l'instant,
00:31:50 c'est de ne pas interpeller, d'essayer de contenir,
00:31:52 alors chacun emploie les mots qu'il veut,
00:31:54 mais il y a bien un moment où les agriculteurs vont arriver autour de Paris,
00:31:57 on le sait bien, la plupart d'entre vous vous dites "on ne veut pas rentrer dans Paris",
00:32:02 quand on discutait avec les uns et les autres, si, il y a une volonté d'entrer dans Paris.
00:32:06 Et quand vous rentrerez dans Paris ou pas, en tout cas certains des agriculteurs
00:32:11 rentreront dans Paris, là en termes de gestion du maintien de l'ordre,
00:32:14 gestion des tracteurs sur le périphérique, des tracteurs dans Paris,
00:32:18 la dimension du maintien de l'ordre est totalement différente.
00:32:21 - M. Legras, qu'est-ce que vous répondez à Louis Dragnell ?
00:32:24 - Je n'ai pas l'habitude, mais je me rends compte que si je lui dis de finir,
00:32:27 je n'aurais pas dû quoi.
00:32:29 Non, mais blague à part, je pense que, évidemment, avec ce que vous me dites,
00:32:34 parce que c'est important, c'est intéressant, avec le discours qu'on a eu,
00:32:37 même si c'est Véronique, la présidente, qui devrait être à ma place,
00:32:40 je pense que ça peut être aussi interprété de deux manières.
00:32:43 C'est-à-dire aujourd'hui de mettre les forces de l'ordre vis-à-vis de la CR 47,
00:32:47 puisque c'est ça, et qui maintenant devient beaucoup d'autres CR,
00:32:50 et qui va être... - Coordination Rurale.
00:32:52 - Oui, coordination Rurale, excusez-moi, mais quand je dis CR, voilà,
00:32:54 nous on parle de CR. Je pense qu'aujourd'hui, premièrement,
00:32:58 il motive les gens qui avaient encore un doute, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:33:02 on va arriver, grosso modo, je peux vous le dire, c'est pas un scoop,
00:33:05 on va arriver près de Orléans. J'ai encore des mails et des SES,
00:33:09 des gens que j'aurais jamais cru, mais des gens qui sont à 100, 200, 300 km...
00:33:13 - Qui rejoignent le cortège. - Qui vont rejoindre le cortège.
00:33:16 Et je le dis, ça c'est bon enfant, je dois rappeler aussi certaines personnes après,
00:33:25 je pense que ça peut être bon enfant à un moment, mais le problème il est ailleurs.
00:33:29 C'est soit le gouvernement pense vraiment, en ne recevant pas ma présidente
00:33:34 et mon secrétaire général, soit il pense vraiment qu'on peut être l'élément
00:33:38 qui peut résoudre le problème, et ça c'est tout à notre honneur,
00:33:41 parce qu'en fait on ne comprend pas et on en discutait,
00:33:44 puisque avant d'être avec vous sur le plateau, on était ensemble.
00:33:47 Soit il pense vraiment qu'on est dans le vrai, ce qui nous fait plaisir,
00:33:50 mais ce qui ne résout pas le problème. Soit il pense vraiment qu'il a les solutions
00:33:58 pour faire traîner le dossier et que comme les Gilets jaunes ou d'autres,
00:34:01 les Dockers et tout ça, la solution, la crise va pourrir.
00:34:06 Mais si je vous dis aujourd'hui, avec les SMS qu'on reçoit qui vont à une vitesse,
00:34:10 que demain ou après-demain, on a d'autres corps professionnels qui vont manifester,
00:34:16 par exemple les VTC, par exemple d'autres camionneurs.
00:34:25 Vous êtes prêts à aller jusqu'où ? Parce qu'on voit même des appels sur les réseaux sociaux,
00:34:30 et d'ailleurs les policiers les ont vus, des appels à ce que par exemple,
00:34:34 le plus grand nombre de Français à la fin de la semaine ou même la semaine prochaine
00:34:38 qui se joignent au cortège autour de Paris.
00:34:40 Est-ce que vous êtes prêts à appeler à une grande mobilisation populaire ?
00:34:43 Demandez, nous on ne veut pas mettre le pays par terre.
00:34:46 C'est ça, quand on nous dit que vous êtes des extrêmes.
00:34:49 Il est déjà par terre.
00:34:51 Oui, mais aujourd'hui vous avez des gens qui nous appellent et qui nous disent
00:34:55 "on va vous rejoindre". Jamais j'ai fait un appel.
00:34:57 Là on était dehors, on discutait, il y a des gens qui nous ont vus avec la coordination,
00:35:00 ils se sont retournés, ils sont venus félicitations, continuez.
00:35:03 Je veux dire, il y aurait une caméra qui nous verrait et pas un.
00:35:06 Moi aujourd'hui, trois, j'ai mon secrétaire général pareil,
00:35:09 parce que évidemment les gens commencent à nous voir grâce à votre émission.
00:35:13 Mais c'est tout, c'est-à-dire qu'on n'a pas le temps,
00:35:15 et les gens on est au téléphone, ils nous disent félicitations,
00:35:17 ou ils nous arrêtent, ils veulent nous parler, je dis tiens, ils cherchent sa route.
00:35:19 Mais non, continuez. Donc je ne comprends pas.
00:35:21 Je dirais, on le dit toujours, vous l'avez vu, depuis des siècles,
00:35:25 quand le monde paysan ne trouve pas d'accord avec ses chefs, ça s'est rarement bien passé.
00:35:29 Il y a un vrai enjeu, ça dépasse l'agriculture,
00:35:34 c'est une vraie crise sociale, voire sociétale.
00:35:37 Parce que, encore une fois, ce qui est incroyable,
00:35:40 c'est que le gouvernement fait la même erreur qu'à l'époque des Gilets jaunes.
00:35:42 On sous-estime l'ampleur du mouvement alors qu'il y a une vraie adhésion.
00:35:46 Ce n'était pas forcément le cas pour les Gilets jaunes,
00:35:48 on a vu une vraie adhésion parce que les Français aiment leur agriculture.
00:35:50 Il n'y a pas de black bloc chez nous, je le répète.
00:35:52 C'est ça, c'est ça qui est très important, c'est que le conflit est bien géré.
00:35:56 Mais le vrai enjeu, c'est que, encore une fois, M. Vattel nous avait dit
00:35:59 "je vais vous dire la vérité", etc., quand il a été nommé.
00:36:02 On a dit "tout va bien", on a eu les chiffres aujourd'hui de...
00:36:05 - Il n'a pas dit "tout va bien". - Ah oui, quand même !
00:36:07 - Il a dit qu'il était assez lucide sur le diagnostic.
00:36:10 - Il ne nous a pas parlé de la récession, qui vient d'être confirmée aujourd'hui par l'INSEE, par exemple.
00:36:13 Il nous dit que le chômage baisse alors qu'il a augmenté.
00:36:15 Encore une fois, il faut dire les choses.
00:36:16 Je pense que ce que ne veulent plus les Français, c'est qu'on leur fasse du marketing.
00:36:20 Ils veulent des besoins concrets.
00:36:21 Je pense que c'est le problème au niveau de l'agriculture française.
00:36:24 Il faut faire attention, si on ne va pas plus loin, ça va durer.
00:36:26 Et ça, c'est très dangereux, parce que justement, comme la France est déjà à terre,
00:36:29 elle est déjà en situation de récession, si jamais ça continue, comment va-t-on s'en sortir ?
00:36:34 C'est ça, moi, qui m'inquiète aujourd'hui pour l'avenir de la France.
00:36:36 - On parle du risque de récupération politique.
00:36:37 Il y a quand même quelques récupérations politiques qui ont été tentées, notamment la CGT.
00:36:41 Je pense que vous leur avez fait clairement comprendre où était leur place.
00:36:44 Il y a eu aussi, sur un péage de Saint-Quentin-Falavier sur l'autorouta 43,
00:36:48 je ne sais pas si on a la photo, des manifestants pro-Palestine
00:36:52 qui sont venus avec la Confédération paysanne de Joseph Bovey.
00:36:56 Ça, ça sent quand même la récupération politique, Rachel Khan.
00:36:59 - Mais elle est toujours écartée.
00:37:00 - Oui, mais bon, ils sont là, on les voit là.
00:37:03 - Il faut y échanger de nom, entre-temps.
00:37:06 - Je peux pas louer Rachel.
00:37:08 - Non, mais c'est vrai.
00:37:09 En fait, c'est complètement dingue,
00:37:11 surtout que ces militants pro-palestiniens s'occupent de notre terre.
00:37:19 Et alors, quand on pense à Israël,
00:37:21 cette terre qui a réussi à planter quand même...
00:37:25 - Une terre agricole.
00:37:26 - Une terre qui a réussi à planter des arbres, des fruits,
00:37:29 une gestion de l'eau, des nouvelles technologies pour gérer justement les eaux usées.
00:37:34 Et en fait, qu'ils soient dans ce mélange-là, c'est assez dingue.
00:37:36 Cette récupération, elle est détestable parce qu'il y a un enjeu agricole.
00:37:40 Dans sa diversité qui mérite...
00:37:43 - Allez, on va partir 5 minutes à l'Assemblée nationale.
00:37:46 Marine Le Pen prend la parole après le discours de Gabriel Attal.
00:37:49 - À l'occasion d'une conférence de presse fleuve.
00:37:52 Oh, vous comme nous, et surtout comme le pays,
00:37:56 subissons l'intempérance jupitérienne.
00:37:59 Il est vrai que le nouvel équilibre institutionnel du quinquennat
00:38:02 a trop souvent ravalé, et c'est malheureux.
00:38:05 Le rôle du Premier ministre a celui d'un simple figurant,
00:38:08 un communicant, un collaborateur, comme dirait un ancien président.
00:38:12 Avec Emmanuel Macron, cette atrophie institutionnelle
00:38:16 est encore aggravée par la conception autocentrée qu'il se fait du pouvoir.
00:38:21 Le président est ministre de tout, et évidemment, le premier d'entre eux.
00:38:26 Pour aller directement au fait, je n'ai pas vu dans ce discours
00:38:31 de politique générale qui tombe lourdement d'une des fenêtres du château
00:38:35 les voies et moyens du redressement.
00:38:38 Je n'ai pas senti le grand souffle qui puisse emporter le pays
00:38:41 vers des lendemains heureux.
00:38:43 Et pour tout dire, je n'ai senti aucun souffle.
00:38:47 Il ne suffit pas d'invoquer une volonté de mettre fin au conservatisme
00:38:51 pour bousculer un système sclérosé par des décennies de politiquement corrects,
00:38:56 de connivences, de bétonnages, de rentes de situations pas toujours légitimes.
00:39:01 Force est de constater que non seulement vous n'y êtes pas parvenu,
00:39:04 mais tout au contraire, vous poursuivez un modèle endogamique et oligarchique
00:39:09 dont votre ministre, madame Oudéa Castera, apparaît comme l'incarnation archétypale.
00:39:15 Et puis, il y a le fond.
00:39:17 L'avalanche de promesses à laquelle nous venons d'assister
00:39:20 ne nous laisse entrevoir qu'une réponse à quelques urgences médiatiques,
00:39:25 comme s'il s'agissait de gagner du temps.
00:39:28 Je ne vois rien en effet qui contribue au redressement des piliers effondrés.
00:39:32 Vous continuez à porter une vision utilitariste construite autour de mesurettes,
00:39:36 sans transcendance ni portée, et surtout, une vision fondamentalement post-politique et post-nationale.
00:39:44 Dans ce catalogue de mesures éparses et parfois contradictoires,
00:39:47 vous tentez d'allier un peu de droite et un peu de gauche,
00:39:50 et en réalité, vous accommodez le pire de la droite et le pire de la gauche.
00:39:55 Le pire de la droite, c'est par exemple la hausse des franchises médicales,
00:40:00 ou la nouvelle réforme à venir du chômage.
00:40:03 Le pire de la gauche, la hausse des taxes sur l'électricité,
00:40:06 ou la normalisation à outrand, je pense bien sûr au DPE qui fait tant de mal au secteur du logement.
00:40:12 Et le bilan financier de vos politiques est apparu il y a quelques jours.
00:40:16 Un déficit budgétaire de l'Etat proche du record de l'année 2020.
00:40:21 La situation exige une remise à plat d'une autre ampleur.
00:40:25 Un grand mouvement appuyé sur une volonté nationale,
00:40:28 sur la force retrouvée de l'Etat,
00:40:30 et sur une volonté populaire qui légitime l'action publique en clair.
00:40:35 La souveraineté, l'Etat, la démocratie.
00:40:40 La première condition est de rendre au pays sa capacité de décider.
00:40:44 Et votre arrimage aveugle et inconditionnelle sur l'agenda bruxellois
00:40:49 vous condamne d'office aux mêmes errements que vos prédécesseurs.
00:40:53 À quoi riment les discours sur le volontarisme lorsque vous savez que vous avez laissé
00:40:59 les commandes intellectuelles et institutionnelles à l'autorité supranationale de l'Union européenne ?
00:41:05 À quoi bon les déclarations sur l'agriculture au-dessus de tout
00:41:11 lorsque vous êtes prisonnier des logiques décroissantistes du hockisme vert ?
00:41:16 Appuyez sur des ballots de paille, vous parlez de souveraineté française.
00:41:22 Quand l'Elysée use et abuse d'un oxymore, d'une incantation antinomique,
00:41:28 la souveraineté européenne, alors que la très-mercantile Union européenne
00:41:33 a depuis toujours révoqué le mot souveraineté pour s'en remettre de manière obsessionnelle
00:41:38 à la seule loi du marché.
00:41:41 Pensez, Monsieur le Premier ministre, qu'au moment même où les agriculteurs français
00:41:45 manifestaient à Bruxelles devant le Parlement européen, à quelques mètres de là,
00:41:49 dans un immeuble en verre, vos élus du groupe Renaissance
00:41:53 votaient un nouvel accord de libre-échange désastreux avec le Chili.
00:41:58 Or, cela ne vous empêchait pas le lendemain, la main sur le cœur,
00:42:05 de promettre aux agriculteurs français de les défendre.
00:42:09 Les commentateurs amusés y verront les artifices du « en même temps ».
00:42:14 Moi, ces faux semblants m'inspirent la plus grande peine pour nos agriculteurs,
00:42:20 pour cette France rurale qui souffre, pour notre peuple que l'on trompe.
00:42:24 La confiance pourtant, si nécessaire en ces temps de crise,
00:42:28 ne peut revenir dans votre monde où l'on privilégie le court terme, l'éphémère, l'apparence,
00:42:33 et où l'on pense pouvoir éteindre les contestations par des initiatives dilatoires,
00:42:38 le mensonge, la ruse ou à l'usure.
00:42:41 Il ne sert à rien de vouloir écoper le bateau qui fait eau
00:42:45 quand les membres de l'équipage aux ordres du commandant s'activent en même temps
00:42:49 à ouvrir des voies d'eau partout dans la coque.
00:42:52 Quel crédit peut-on accorder à ces incohérences ?
00:42:57 Avez-vous comme Premier ministre seulement prise sur ce qui se passe,
00:43:02 sur ce qui est décidé, sur ce système qui a fait le choix résolu de la vassalisation à Bruxelles ?
00:43:09 Du pacte vert au pacte des migrations,
00:43:12 vos choix politiques ressemblent de plus en plus à des pactes faustiens.
00:43:17 On se perd en conjecture sur les bénéfices que vous en tirez,
00:43:21 à moins que comme Faust, il s'agisse seulement de gagner un peu plus de temps de jouissance.
00:43:28 Il est parfois compliqué de comprendre ce qu'est le macronisme,
00:43:34 et vraisemblablement beaucoup, même les observateurs avertis, seraient incapables d'en donner une définition précise.
00:43:41 Une chose est sûre, il s'agit d'une pensée liquide, avec pour perspective une société liquide.
00:43:49 Parce que pour vous, tout doit se résumer à des flux,
00:43:53 la théorie du ruissellement vous sert à servir les nantis.
00:43:58 Le seul ruissellement qu'il y a eu, c'est celui de l'argent public qui a coulé à flots avec votre cap.
00:44:03 Vous avez pour perspective de noyer la France dans l'océan de la dette.
00:44:08 900 milliards de dettes supplémentaires en 7 ans,
00:44:12 autant que le montant total de la dette française en l'an 2000.
00:44:17 Cette liquidité que vous prenez mène, et c'est logique, à la liquidation.
00:44:23 Emmanuel Macron en tête, vous mettez en oeuvre la grande déconstruction,
00:44:28 le grand effacement de la France comme des somnambules sans tenir compte des réalités sociales
00:44:34 ou de l'évolution du monde qui s'ajoute à l'abrasion naturelle du temps,
00:44:38 quand rien dans la décision politique ne conduit au dépassement.
00:44:42 La première condition, vous disais-je, c'était la souveraineté.
00:44:46 La seconde condition, c'est la restauration de l'Etat.
00:44:49 Et de ce point de vue, je ne vois pas dans votre déclaration de lueur d'espoir.
00:44:54 La restauration de l'Etat suppose de sortir de la grande confusion politico-administrative
00:44:59 qui règne dans nos institutions nationales ou locales.
00:45:02 Il est urgent de remettre de l'ordre dans l'organisation publique.
00:45:06 Avec le gouvernement des sachants, dont le Saint-Simonisme ambiant a fait une religion en France et en Europe,
00:45:12 on assiste à un va-et-vient entre fonction administrative et politique,
00:45:16 entre fonction publique et intérêt privé, entre fonction élective et haute magistrature.
00:45:22 Il en réside une confusion profonde, une confusion dommageable pour la gestion publique,
00:45:28 mais aussi la crédibilité des institutions, leur solidité, leur efficacité.
00:45:33 Confusion politique, lorsque les politiques ont abdiqué leurs responsabilités
00:45:38 et que le mot politique devient synonyme d'impuissance.
00:45:42 Confusion institutionnelle, lorsque plus personne ne sait qui fait quoi,
00:45:46 qui décide de quoi et même qui est en état juridiquement de décider.
00:45:50 Le local ? Le national ? Le parlement ? Le président ? Le juge ? Le conseil constitutionnel ? Bruxelles ? La presse ? L'OTAN ?
00:45:59 Comble de paradoxes.
00:46:01 Sous la cinquième qui lui en donne le pouvoir, le président ne préside pas, il gouverne.
00:46:07 Et lorsque le président gouverne, le gouvernement se contente d'administrer les affaires courantes.
00:46:13 Que dire des régions qui ouvrent des ambassades à l'étranger ?
00:46:16 Des communes qui subventionnent sans objet municipal le trafic d'êtres humains par le biais des associations complices des passeurs ?
00:46:23 D'un clan politique qui saccage la capitale de tous les Français ?
00:46:27 D'un préfet de police qui est incapable de faire cesser les vendeurs à la sauvette sous la tour Eiffel ?
00:46:32 Ou d'une préfecture qui entretient des rapports troubles avec des individus impliqués dans l'acte terroriste de Trèbes ?
00:46:39 Pour nous au Rassemblement National, il n'y a de restauration de la puissance publique qu'à deux conditions.
00:46:44 La restauration de la fonction publique, la restauration des moyens de l'Etat.
00:46:48 La question, la grande question qui est posée au pays, n'est pas seulement le programme de tel ou tel gouvernement.
00:46:54 Ce n'est pas la vision seulement de tel ou tel président.
00:46:57 Ce n'est pas la bonne volonté supposée ou réelle de tel ou tel ministre.
00:47:02 C'est le retour du politique.
00:47:04 C'est aux politiques qu'il appartient de décider.
00:47:07 Et tout particulièrement dans les ministères, dans les assemblées, dans les régions ou dans les communes.
00:47:14 L'élu doit arrêter de se tourner vers le fonctionnaire pour se faire souffler une décision et encore moins une injonction.
00:47:21 Les ministres doivent cesser d'être les porte-parole serviles des directeurs d'administration,
00:47:26 des féodalités bancaires, de la grande distribution ou des intérêts financiers.
00:47:32 Ils doivent redevenir les inspirateurs des grandes impulsions publiques dont le pays a besoin.
00:47:39 Le retour du politique, c'est aussi congédier la pensée magique, celle du "quoi qu'il en coûte" ou celle du "il suffit d'emprunter",
00:47:46 celle des experts ou des grands prêtres de la pensée unique, la logique frileuse et désastreuse du pas de vague quand il s'agit d'affronter les problèmes.
00:47:55 A l'heure où vous parlez de réarmement, peut-être pour vous donner des airs guerriers, je ne crois pas avoir entendu l'expression "réarmement régalien".
00:48:03 Ce n'est pas un oubli, parce que ce n'est pas votre projet.
00:48:07 Pourtant la question est d'importance. La France est-elle condamnée à s'enfoncer dans le laxisme judiciaire ?
00:48:14 La politique peut-elle encore continuer à demander à la police de terrain les solutions sécuritaires et sociales qui relèvent justement du politique et de lui seul ?
00:48:24 L'entreprise peut-elle supplier les carences de formation et parfois même d'éducation ?
00:48:30 C'est aux politiques au pluriel de reprendre conscience de leur rôle et confiance dans leur vocation,
00:48:36 qui est celle de décider librement de la vie de la cité, des régulations nécessaires, des sanctions, lorsqu'elles participent au juste et nécessaire équilibre social.
00:48:45 Mais c'est vrai, cela demande du courage.
00:48:48 Pour reprendre le cardinal de Richelieu, fondateur de l'État, la politique revient à rendre possible ce qui est nécessaire.
00:48:56 Cela exige de la persévérance.
00:48:59 Le retour du politique implique en réalité la détermination à reprendre le contrôle.
00:49:06 A le reprendre sur les forces supranationales comme l'Union Européenne, sur les féodalités qui gangrènent la vie sociale et économique,
00:49:13 sur les inerties administratives ou d'habitude, sur la résignation de l'opinion, lassée des échecs de ses dirigeants.
00:49:22 Et le moyen, le bras armé de cette reprise de contrôle, c'est l'État, pour peu qu'il soit respecté, c'est-à-dire restauré.
00:49:30 La restauration de l'État, c'est la réhabitation des grands corps, préfectorales ou corps diplomatiques,
00:49:36 le retour du sens de l'État et au plus près des gens, partout sur le territoire, en métropole et en Outre-mer, la proximité des services publics.
00:49:44 C'est un État conscient qui n'agit pas pour lui, mais au service de la nation.
00:49:48 Un État conscient que son premier devoir est la sécurité intérieure et extérieure, l'égalité des citoyens et la liberté de tous.
00:49:57 C'est un État dont les agents sont honorés, respectés et récompensés comme le mérite le service qu'ils consacrent au pays.
00:50:07 C'est un État doté des moyens de ses missions.
00:50:11 La troisième condition du redressement, c'est la démocratie, c'est-à-dire le retour du peuple ou de ses représentants.
00:50:17 Quoi que vous puissiez dire sur votre prétendu changement de méthode, monsieur le Premier ministre,
00:50:21 on ne peut que constater votre incapacité à sortir des logiques verticales, à votre décharge.
00:50:26 Après sept ans de pouvoir d'Emmanuel Macron, je ne crois pas que vous puissiez modifier ce qui apparaît être une marque de fabrique du macronisme.
00:50:33 Votre discours sonnait d'ailleurs comme un cruel réquisitoire des sept ans d'Emmanuel Macron.
00:50:38 Vous n'avez pas de majorité, et au lieu d'en chercher une par le respect de vos alliés, par l'écoute, par le dialogue et éventuellement par le compromis,
00:50:45 vous comptez sur des ruses institutionnelles en excluant par principe les voies transparentes et saines de trouver l'assise majoritaire dont vous avez besoin.
00:50:54 L'élaboration de la loi par des 49.3 à la mitrailleuse, les décisions publiques au marteau ou les atteintes au droit d'amendement au nom de prétendus cavaliers
00:51:03 ne sont pas admissibles dans une démocratie moderne.
00:51:06 Lorsque le Conseil constitutionnel participe au détricotage arbitraire de l'expression de la représentation parlementaire par une lecture militante de la Constitution,
00:51:15 il en ressort une impression de déni démocratique, inquiétudement du principe même de la démocratie.
00:51:22 Qui peut croire que le délit de séjour irrégulier n'aurait rien à voir avec l'immigration et à ce titre devrait être effacé de la loi ?
00:51:32 Un pays ne peut pas, sans conséquences psychologiques, passer des lois sans vote et parfois sans débat,
00:51:38 ignorer les contestations sociales, réprimer l'expression des souffrances populaires ou jouer avec une délectation cynique la stratégie du pourrissement.
00:51:47 Le respect de la volonté du peuple, fondement de la démocratie, nul ne devrait pouvoir s'en affranchir.
00:51:54 Vous devez cesser de considérer l'exercice de la démocratie comme une formalité administrative,
00:52:00 la conduite de l'Etat comme un passe-temps, les institutions comme des instruments, les fonctions ministérielles comme un jeu de chaises musicales.
00:52:08 Ce que nous attendons d'un gouvernement, c'est qu'il définisse clairement la grande voie autour de laquelle doit s'articuler toute action publique,
00:52:16 toute projection pour l'avenir. Nous n'avons rien vu de tout cela, ni depuis 7 ans, ni aujourd'hui.
00:52:23 Je vous remercie.
00:52:26 Voilà donc pour le discours de Marine Le Pen, la chef de file des députés du Rassemblement National,
00:52:33 qui Louis de Ragnel disait que le discours de Gabriel Attal était un catalogue sans souffle et surtout stigmatisant le président de la République, ministre de tout.
00:52:41 Réaction très attendue de Marine Le Pen.
00:52:43 Globalement, ce sont des arguments qu'on a déjà entendus plusieurs fois dans la bouche de Marine Le Pen.
00:52:48 L'attaque contre lui en même temps, ensuite Emmanuel Macron qui selon elle serait responsable de la décapitation ou presque de la fonction publique.
00:52:57 Et puis elle rappelle, parce qu'elle se souvient aussi qu'elle a été portée au deuxième tour de l'élection présidentielle grâce à ce sujet-là.
00:53:04 Elle insiste beaucoup sur les questions de pouvoir d'achat, simplement par rapport à la critique de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron qui gouvernerait.
00:53:12 Et bien figurez-vous, depuis trois jours, c'est exactement le contraire qui se produit.
00:53:16 Puisque réellement Emmanuel Macron se tient à distance et essaye de présider et essaye de faire en sorte que Gabriel Attal, pour le coup, puisse gouverner.
00:53:24 On verra si ça réussit à tenir parce qu'après ce discours-là, Emmanuel Macron pourrait aussi être jaloux de son Premier ministre.
00:53:31 Effectivement, ça c'est une des grandes questions que l'on va se poser ce soir.
00:53:34 Après ce discours de Gabriel Attal, ce discours de politique générale que l'on a entendu sur CNews et dans lequel il a évoqué un certain nombre de questions, dont celle de l'agriculture.
00:53:45 En évoquant une exception agricole française.
00:53:49 On y revient dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:53:53 Et bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:53:59 Tant va la crue chaleau qu'elle se casse. Le discours de politique générale de Gabriel Attal n'a pas convaincu les agriculteurs de cesser leur mouvement de révolte.
00:54:06 Pas plus que celui du président Macron en visite d'Etat en Suède.
00:54:09 Ils ont entendu trop de belles paroles, trop de "je vous ai compris" pour croire à la magie du verbe.
00:54:15 Eux qui savent bien qu'on ne fait rien pousser dans les champs en donnant seulement des coups de menton.
00:54:19 Alors pour l'heure, rien ne bouge. Ni leur détermination, ni leur volonté d'installer leur mouvement dans la durée.
00:54:25 Des relèves sont prévus pour faire tourner les exploitations grâce à la famille, grâce aux copains.
00:54:29 Ils disent ne pas vouloir rentrer chez eux sans avoir rien obtenu.
00:54:33 Après Paris, leurs yeux sont déjà tournés vers Bruxelles où tout se décide finalement.
00:54:37 Les agriculteurs espagnols annoncent à leur tour rejoindre la gronde de toute l'Europe de la paysannerie.
00:54:42 Preuve que la colère n'a aujourd'hui plus de frontières. On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:54:48 [Générique]
00:54:59 Et il est pile 18h, bienvenue sur Europe 1 et sur CNews.
00:55:02 D'abord le rappel des titres de l'actualité. Alors que d'intenses combats font rage entre l'armée israélienne et le Hamas dans la bande de Gaza,
00:55:08 le mouvement islamiste confirme avoir reçu une proposition de trêve.
00:55:12 Proposition que le Hamas, je le cite, estime être en train d'être examinée.
00:55:17 Ce week-end, les médiateurs internationaux étaient réunis à Paris.
00:55:21 Une prime spécifique sera versée à tous les agents mobilisés pour les Jeux Olympiques de Paris l'été prochain.
00:55:26 Celle-ci pourra aller jusqu'à 1900 euros a annoncé le ministre de l'Intérieur.
00:55:30 Elle concerne principalement les policiers et les gendarmes travaillant en Ile-de-France.
00:55:33 Gérald Darmanin s'est également engagé au paiement à 100% des heures supplémentaires.
00:55:38 Un enfant de 7 ans tué dans l'incendie d'un immeuble, ça s'est passé la nuit dernière à Marseille,
00:55:43 dans une cité paupérisée et notamment gangrénée par le trafic de stupéfiants.
00:55:46 Les causes de l'incendie sont inconnues.
00:55:48 Le sinistre a également entraîné l'hospitalisation de 11 personnes dont 4 enfants. 4 enfants en urgence absolue.
00:55:54 Enfin, 116e jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:56:00 3 de ces otages, je vous le rappelle, sont français.
00:56:03 Ils se nomment Ofer, Orion, Oad. Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leur famille.
00:56:08 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:56:11 18h01 en direct sur Europe 1 et sur CNews.
00:56:14 Nous sommes avec nos invités pour évoquer cette actualité, cette crise des agriculteurs.
00:56:18 Manuel Valls, nous fait le plaisir d'être là. Bonsoir. Ancien Premier ministre.
00:56:21 Merci de votre présence. Nous sommes aussi avec Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs.
00:56:25 Bonsoir M. Gaillot. On va voir si vous avez été convaincu ou pas par le discours de Gabriel Attal.
00:56:29 Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1. Bonjour Laurence.
00:56:33 Rachel Kahn, essayiste. Bonjour Laurence. Et Marc Twaty, économiste.
00:56:36 On va écouter tout de suite les agriculteurs, si vous le voulez bien.
00:56:39 On va se rendre sur l'autoroute 1 dans le Val d'Oise où se retrouve Mickaël Dos Santos avec Thibault Marcheteau.
00:56:44 Dites-nous si les agriculteurs autour de vous, sur leur tracteur ou sur la chaussée, ont été convaincus ou pas,
00:56:52 tout simplement par ce discours de politique générale de Gabriel Attal.
00:56:58 Bonsoir Laurence. On va leur poser la question. On va poser la question à Lucas Mathieu. Il est agriculteur et...
00:57:04 Voilà. On a un petit problème de connexion. Pourtant, c'était pas très loin, l'autoroute 1.
00:57:13 M. Gaillot, peut-être qu'on va écouter... Je vais demander à David Poujol qui est en régie de nous faire écouter un petit peu de Gabriel Attal
00:57:19 sur l'exception agricole française. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je vous poserai aussi la question à M. Valls.
00:57:26 Mais d'abord, Gabriel Attal sur l'exception agricole française.
00:57:30 On doit continuer de simplifier les choses. C'est tout l'objet des discussions en ce moment.
00:57:36 C'est-à-dire simplifier les règles, faciliter, mieux accompagner le monde agricole filière par filière au niveau national européen.
00:57:42 Et en effet, on doit au niveau européen avoir une politique qui est cohérente avec cette souveraineté alimentaire que nous défendons.
00:57:49 Notre agriculture est une force et notre fierté aussi. Alors je le dis ici solennellement, il y a et il doit y avoir une exception agricole française.
00:57:59 Je suis lucide. Je suis lucide face à l'empilement des normes, face aux décisions qui tombent d'en haut et qui parfois tombent d'on ne sait où.
00:58:09 L'agriculture doute, elle aussi, et elle attend des réponses et des solutions.
00:58:13 Voilà Gabriel Attal qui était précédé de quelques mots d'Emmanuel Macron qui lui est en visite d'État en Suède.
00:58:19 L'exception agricole française, ça veut dire quoi Arnaud Caillaux ? Ça vous a convaincu ou pas ?
00:58:23 Je ferais y demander exactement ce qu'il entend par exception.
00:58:28 Non mais c'est à vous que je demande.
00:58:30 Moi je pense que c'est toujours risqué de vouloir faire des exceptions de tout à chaque moment de crise.
00:58:36 Il faut être prudent avec ça. Nous ce qu'on demande, ce n'est pas que l'agriculture soit placée au-dessus de l'environnement.
00:58:41 Je pense qu'on n'a pas intérêt à ce que les uns marchent sur les autres.
00:58:43 Après ce qu'on lui demande, c'est que l'agriculture soit au moins au même niveau que l'environnement et déjà là on aura fait un grand pas.
00:58:48 Mais en décrétant cette exception agricole française, Emmanuel Valls, qu'est-ce que cherche à faire le Premier ministre Gabriel Attal ?
00:58:54 À faire comme pour l'exception culturelle ? Qu'il y ait des droits spécifiques pour l'agriculture ? Qu'il soit différent ?
00:58:59 Vous m'interrogerez sans doute après sur mon sentiment sur le discours de politique générale.
00:59:05 Le défi pour le Premier ministre, c'est qu'il arrive, son discours de politique générale, arrive en pleine crise.
00:59:13 Donc il n'est pas audible ?
00:59:15 Non mais c'est difficile parce qu'il y a eu à la fois ce qu'il a annoncé vendredi, puis dimanche, ce qu'il dit aujourd'hui,
00:59:23 ce que doit dire le ministre de l'agriculture, ce que doit dire le président de la République aussi au Conseil européen.
00:59:28 Donc il y a une mobilisation du gouvernement face à cette crise, au risque de blocage,
00:59:33 face à la détresse qui est exprimée par beaucoup d'agriculteurs.
00:59:37 Mais nous l'évoquions il y a un instant avec mon voisin, en 2015, comme chef du gouvernement, j'ai connu une crise aussi importante.
00:59:48 Donc je regardais les titres des journaux par curiosité, puis en forme de nostalgie.
00:59:53 Ça vous rappelle des bons souvenirs ?
00:59:56 Que de bons souvenirs ! Mais bon, j'ai fait l'éclaration en disant, pour éviter le risque de blocage de Paris,
01:00:05 nous devons baisser les cotisations sociales, en appeler à l'Europe.
01:00:09 C'est une forme de répétition qui est lassante, pour les politiques, pour l'opinion sans aucun doute,
01:00:15 et surtout pour les acteurs que sont les agriculteurs.
01:00:18 Donc là je crois qu'il y a une attente très forte de mesures concrètes et d'une action à plusieurs niveaux,
01:00:22 européen et national, qui correspondent aux attentes fortes des agriculteurs.
01:00:28 Ça c'est évident.
01:00:30 Mais Manuel Valls, ça veut dire aussi que depuis 2015, la situation des agriculteurs a encore empiré.
01:00:35 Et c'est ça la réalité de ce qu'ils vivent tous les jours. On est en 2024.
01:00:39 Exactement, parce qu'il y a un débat de modèles.
01:00:43 Moi je crois beaucoup à l'idée qui est en train de s'imposer sur la souveraineté alimentaire,
01:00:49 parce que c'est ça la question essentielle pour nous Français et pour nous Européens.
01:00:54 C'est à ce niveau-là que cela se joue.
01:00:57 Et donc c'est ce double niveau français et européen qui nous oblige à vraiment un changement.
01:01:05 Mais ces changements sont à la fois par rapport aux objectifs, par rapport aux réglementations,
01:01:11 en n'opposant pas environnement et alimentation,
01:01:14 et en sortant des contradictions même que l'Europe a imposées.
01:01:19 Au fond, d'une manière générale, même si le Premier ministre a fait un bon discours,
01:01:25 ce que je peins à voir, c'est le cap, c'est la direction.
01:01:30 Où nous amène le Président de la République et le Premier ministre ?
01:01:33 Où amène-t-il la France sur tous ces sujets-là ?
01:01:36 À vouloir traiter beaucoup de sujets, on perd un peu au fond l'essentiel de l'objectif.
01:01:40 - Marc Twaty, pour rester sur le problème de l'agriculture et des agriculteurs,
01:01:44 qu'est-ce que ça veut dire une exception agricole française, concrètement ?
01:01:47 - Le gros problème, encore une fois, c'est que cette crise est là depuis une vingtaine, une trentaine d'années.
01:01:52 Et malheureusement, tous nos dirigeants, quels que soient les gouvernements,
01:01:54 n'ont pas pris les bonnes mesures que la crise a empiré.
01:01:57 Aujourd'hui, on nous parle d'une exception.
01:01:59 Évidemment que l'agriculture française est exceptionnelle.
01:02:01 Je vous rappelle qu'elle représentait près de 5% de notre richesse créée en France dans les années 80.
01:02:06 Après, on est descendu en 2005 à 2%. Maintenant, on est à 1,5%.
01:02:10 L'agriculture, c'est l'un des rares domaines en France qui fait un excédent commercial,
01:02:14 alors qu'ils, d'ailleurs, font comme neige et soleil, malheureusement, chaque année.
01:02:18 Et donc, c'est une force de la France.
01:02:20 Mais malheureusement, à cause de plusieurs facteurs, notamment d'un point de vue de la fiscalité,
01:02:24 d'un point de vue des normes, parce que c'est ça également le problème.
01:02:26 Aujourd'hui, on se met à découvrir qu'effectivement,
01:02:28 il y a des normes qui ne sont pas respectées par les concurrents étrangers.
01:02:31 - Qu'est-ce que ça peut recouvrir, ces mots ?
01:02:33 - Eh bien, justement... - "Agricole française", on sort quoi ?
01:02:36 - C'est simplement le jeu, c'est que si aujourd'hui... - On est sur de quel marché, là ?
01:02:39 - Le gros problème, c'est qu'aujourd'hui, la France est dans l'Union Européenne, comme vous le savez.
01:02:42 Si on veut effectivement que l'agriculture française sorte des accords européens,
01:02:47 il va falloir négocier avec l'ensemble de nos partenaires européens, les 27.
01:02:51 Donc, ça va être un petit peu compliqué, surtout ce qui a été annoncé là.
01:02:54 Je pense que c'est beaucoup du marketing, mais est-ce que ça va être suivi d'effets ?
01:02:57 Je pense que la remarque importante, c'est ça. On ne demande pas d'avoir un traitement de faveur,
01:03:01 c'est juste, finalement, et ce n'est pas que l'agriculture française,
01:03:03 tous les chefs d'entreprise aujourd'hui en France, de PME, sont logés à la même enseigne.
01:03:07 Trop de taxes, trop de pressions réglementaires, trop de normes, etc.
01:03:11 - On l'a largement évoqué. - C'est-à-dire une concurrence déloyale,
01:03:14 où le fait que pour les produits importés, il n'y a pas effectivement toutes ces normes.
01:03:17 Donc, c'est ça qui est très inquiétant, c'est qu'aujourd'hui, la France a perdu sa voie de négociation
01:03:23 d'un point de vue européen, et donc on va avoir beaucoup de mal à négocier, à imposer cela, jeudi, auprès des 27.
01:03:28 - Monsieur Gaillot, concrètement, ça veut dire que là, ce soir, vous demandez à vos adhérents,
01:03:33 des jeunes agriculteurs, de lever les barrages ? - Non, on ne va pas lever les barrages.
01:03:38 Il y a un moment donné, on a posé des demandes très claires.
01:03:41 Il faut une réponse. On ne va pas dire à des gens "c'est bon, on vous a vu, rentrez chez vous, on reviendra dans un an".
01:03:46 Ça fait des années qu'on est sur les mêmes demandes, ça fait des années qu'on répète au gouvernement, à ceux d'avant.
01:03:53 Moi, ça va faire bientôt 12 ans que je suis un jeune agriculteur à différents échelons.
01:03:56 - Vous allez finir par un vieux agriculteur, à force. - Je ne vais pas tarder à changer de camp.
01:04:00 - De catégorie. - Mais c'est malheureusement la dure loi de la vie.
01:04:03 - On en a besoin, les jeunes agriculteurs. - Oui, il y en a, et tant mieux.
01:04:06 Mais il y a un moment donné, on leur a dit, ça fait des années, on leur a dit "si on continue comme ça, on va finir dans le mur".
01:04:10 Quand on a commencé avec les panneaux à l'envers, le marche sur la tête, j'ai dit "attention, c'est un mouvement sous H100,
01:04:16 on ne le mesure pas à son ampleur, vous ne vous rendez pas compte de ce qui est en train d'arriver, le rat de bol, il est général".
01:04:21 Et donc là, il y a un moment donné, il faut qu'on change de logiciel.
01:04:24 Les agriculteurs, chacun fait la politique qu'il a envie, mais un agriculteur, vous ne faites pas en même temps sur ma ferme,
01:04:30 je ne vais pas un coup à droite, un coup à gauche. Non mais ça ne marche pas en fait, nous sommes des gens de terrain,
01:04:35 la plupart des gens, et quand vous êtes dans la réalité de la vie, ça ne marche pas.
01:04:38 Il y a un moment donné, ce gouvernement, il faut qu'il prenne ses responsabilités,
01:04:40 il faut qu'on reconnaisse qu'on a été trop loin et trop fort sur les normes environnementales dans ce pays.
01:04:45 On a voulu faire plus blanc que blanc, on fait des règles qui ne sont pas respectées ailleurs.
01:04:49 Et en contrepartie, on fait manger des choses à nos enfants dans les cantines scolaires qui ne respectent aucune norme française.
01:04:56 Le poulet, un sur deux, qui est consommé vient de l'étranger, et 100% des poulets français dans les grandes surfaces sont français.
01:05:06 En fait, il y a un moment donné, c'est le "on marche sur la tête", mais il est fort, et il faut vraiment changer de logiciel.
01:05:11 Moi, j'entends les environnementalistes dire "il faut faire des avancées, il faut aller de l'avant pour préserver cette planète".
01:05:17 Bien sûr, parce qu'un agriculteur sans planète, de toute façon, n'existera pas.
01:05:20 Mais en fait, on est capable, par la recherche, par les nouvelles technologies, par l'innovation,
01:05:26 de pouvoir continuer à produire à un haut niveau tout en préservant l'environnement.
01:05:31 Sauf que ça fait des années qu'on délaisse la recherche, on ne met pas d'argent dans la recherche dans ce pays.
01:05:35 On passe plus de temps à taper sur les firmes phytosanitaires qu'à dire "est-ce qu'on ne se mettrait pas autour d'une table
01:05:41 et leur dire "les gars, comment on travaille pour trouver des nouveaux biocontrôles, comment on fait pour se passer de la chimie".
01:05:46 Il y a quelques mois, j'étais sur l'île de la Réunion, quelqu'un qui est en maraîchage en plein champ,
01:05:51 qu'on lui dit "il faut arrêter de faire de la canne à sucre, d'y verser et fou", il fait de la lutte.
01:05:54 Sauf qu'il n'a plus de produits et il me dit "je vais arrêter mon maraîchage en plein champ parce que je ne peux plus,
01:05:59 mes légumes sont mangés par les mouches, par ci, par ça".
01:06:02 Elle est là la réalité. Donc on peut se raconter des belles histoires, on peut dire qu'on interdira tous les produits de main,
01:06:09 qu'on va être 100% bio, c'est faux.
01:06:11 Une petite pause, on se retrouve dans un instant avec vous Ernaud Gaillot, avec Manuel Valls et nos débatteurs
01:06:16 pour continuer à évoquer cette colère des agriculteurs, on les entendra sur le terrain, sur les autoroutes où ils bloquent la circulation.
01:06:22 A tout de suite.
01:06:23 18h16, de retour dans Punchline, c'est News Europe 1, tout de suite le terrain,
01:06:30 Maxime Legay, Bamba Gueye, vous vous trouvez sur l'autoroute A6,
01:06:32 et les agriculteurs s'apprêtent à reprendre la route en direction de Paris, c'est bien cela ?
01:06:38 Oui, bonsoir Laurence, tout à fait, alors pour être tout à fait honnête avec vous,
01:06:45 la situation est un peu à la confusion générale ici, puisque effectivement, nous sommes sur l'A6,
01:06:51 dans l'Essonne, lieu qui est bloqué depuis maintenant une journée entière, depuis 15h hier,
01:06:56 et ici, à la suite du discours de politique générale de Gabriel Attal,
01:07:01 les agriculteurs ont donc pris la décision de quitter les lieux, quitter les lieux pour prendre la route en direction de Paris,
01:07:09 donc ce sont des dizaines de tracteurs qui lèvent le camp et qui s'en vont vers Paris,
01:07:15 c'est une décision un peu spontanée qui a été prise face au mécontentement,
01:07:20 encore une fois, le Premier ministre n'a pas répondu à nos doléances,
01:07:23 il n'a pas pris la mesure de l'ampleur de la crise qui touche le monde agricole,
01:07:28 alors un départ, un départ, il semblerait qu'effectivement on se dirige vers la capitale,
01:07:33 on n'a pas encore de lieu de chute précis, tout ça est encore assez embryonnaire,
01:07:37 mais effectivement, je peux vous confirmer qu'on a levé le camp et qu'on est en train de prendre les tracteurs
01:07:41 pour se diriger vers l'A6 et remonter vers Paris.
01:07:45 Merci, vous êtes quelques kilomètres de la capitale, Maxime Legay, Bambac Gay, depuis l'autoroute A6,
01:07:50 Louis de Reynel, un mot sur le dispositif des forces de l'ordre,
01:07:52 qui est constitué par 15 000 hommes mobilisés depuis le début de cette crise,
01:07:56 quelles sont les consignes qui sont passées exactement aux forces de l'ordre ?
01:07:59 Parce qu'ils ont arrêté certains convois, notamment sur la 64, de la coordination orale,
01:08:04 ils en laissent passer d'autres, comment ça se passe en fait ?
01:08:07 Le cadre global qui a été fixé, c'est pas d'interpellation, tant qu'il n'y a pas d'infraction,
01:08:12 tant qu'il n'y a pas de dégradation de bâtiments publics,
01:08:15 et tant qu'il n'y a pas d'atteinte aux personnes.
01:08:17 Mais ça reste une consigne quand même très large, puisque vous pouvez aussi interpréter
01:08:22 des tracteurs qui roulent à 40 km/h sur l'autoroute,
01:08:26 normalement ils n'ont pas le droit de rouler sur une aussi longue distance.
01:08:29 Vous pouvez, si vous voulez, arrêter le mouvement,
01:08:31 mais il y a une volonté aujourd'hui du gouvernement de surtout ne pas créer l'incident.
01:08:36 Mais à force de... En fait, il y a une question qui va se poser quand même dans les prochains jours.
01:08:40 Les tracteurs, maintenant c'est acquis par les services d'enseignement, vont entrer dans Paris.
01:08:45 - Ah, "rentrer dans Paris" vous dites ?
01:08:47 - "Vont entrer dans Paris", ça c'est...
01:08:49 Même si pour l'instant les organisations syndicales ne le disent pas,
01:08:52 c'est que... Enfin voilà, en tout cas côté police, ils s'attendent à l'arrivée des tracteurs dans Paris.
01:08:56 C'est une des raisons pour lesquelles la sécurité, notamment de Matignon et de l'Elysée, a été renforcée.
01:09:02 Et donc à partir de quel moment la préfecture de police ou le ministre de l'Intérieur dira
01:09:09 "Maintenant c'est trop, on interpelle, on stoppe".
01:09:13 Pour l'instant il n'y a pas eu d'interpellation.
01:09:15 - Il n'y a pas d'interpellation ?
01:09:16 - Le gouvernement veut à tout prix essayer d'éviter de se trouver dans cette situation-là.
01:09:20 - Débuter la confrontation des tracteurs contre les forces de l'ordre, n'est-ce pas ?
01:09:23 - Exactement, et je termine juste là-dessus.
01:09:25 - C'est un cauchemar pour les politiques.
01:09:27 - Il y a des signaux inquiétants, c'est pour ça qu'au côté des services d'enseignement,
01:09:29 il y a eu un changement de ton depuis hier soir.
01:09:32 Le nombre d'agriculteurs qui étaient sur les routes a triplé simplement dans l'après-midi d'hier.
01:09:37 Et ça c'est quelque chose qui n'était pas prévu dans cette proportion-là.
01:09:40 Et ce qui est écrit c'est "Le mouvement s'inscrit dans la durée".
01:09:43 Cette initiative est annoncée pour durer au moins pour une durée de 5 jours.
01:09:47 Certains spécialistes expliquent que le mouvement pourrait tout à fait être prolongé
01:09:51 jusqu'à même la fin de la semaine prochaine.
01:09:54 Et puis simplement pour terminer, il y a quelque chose qui...
01:09:57 Ce qu'on appelle des signaux faibles, mais qui sont regardés de très près.
01:10:00 C'est de plus en plus de mouvements spontanés,
01:10:03 c'est-à-dire des mouvements d'agriculteurs
01:10:05 qui ne répondent plus aux consignes des organisations syndicales.
01:10:08 - Et qui vont eux-mêmes...
01:10:09 - Et ça c'est ce qui inquiète le plus le gouvernement.
01:10:11 - Je pense que Manuel Valls pourra le confirmer quand vous serez Premier ministre.
01:10:14 - Vous avez été ancien ministre de l'Intérieur aussi.
01:10:16 Est-ce que vous auriez dit, comme Gérald Darmanin,
01:10:18 "On ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS" ?
01:10:20 - Le ministre de l'Intérieur a reçu aussi des consignes très claires
01:10:23 du Président de la République et du Premier ministre.
01:10:26 D'abord un mouvement des agriculteurs, avec les engins,
01:10:31 avec les tracteurs, les déterminations qui, là-leur,
01:10:34 se traitent toujours d'une manière différente.
01:10:36 On le sait, ça fait partie de notre histoire.
01:10:38 Il y a aussi évidemment cette détresse.
01:10:40 Et puis comme il y a une volonté du gouvernement,
01:10:42 il y avait en tout cas une volonté du gouvernement
01:10:44 de trouver très vite des solutions.
01:10:46 Je crois que l'erreur principale de tout gouvernement à éviter,
01:10:50 celui-ci je crois ne l'a pas totalement évité,
01:10:52 c'est de privilégier la communication.
01:10:55 Or, la difficulté c'est qu'on n'est pas dans un moment de communication,
01:10:59 même si c'est extrêmement médiatisé.
01:11:02 Puis nous sommes dans un moment, en plus,
01:11:04 c'était très palpable encore cet après-midi
01:11:07 avec le discours de Politique Générale,
01:11:09 l'affrontement pour les élections européennes,
01:11:12 dans l'objectif des élections européennes,
01:11:14 qui m'inquiète un peu parce que si l'affrontement,
01:11:16 c'est uniquement pour faire vite,
01:11:18 pour être familier à Tal Bardella,
01:11:20 tous les mouvements sociaux,
01:11:22 tous les débats politiques, publics,
01:11:24 toutes les discussions vont se faire autour de cela.
01:11:27 J'espère que le gouvernement ne joue pas uniquement sur cette fibre
01:11:32 parce que de mon point de vue,
01:11:33 elle sert beaucoup le Rassemblement National,
01:11:35 mais je ne suis pas sûr qu'elle serve le gouvernement
01:11:38 et la majorité et la cause européenne.
01:11:40 - Arnaud Gaillot, jeune agriculteur,
01:11:41 président des jeunes agriculteurs,
01:11:42 ça se passe comment sur le terrain ?
01:11:44 Le dialogue avec les forces de l'ordre est fluide pour l'instant ?
01:11:46 - Oui, ça se passe très bien.
01:11:48 C'est souvent en bon enfant,
01:11:49 et les forces de l'ordre le disent souvent,
01:11:51 que les manifestations d'agriculteurs
01:11:53 se passent régulièrement plutôt bien.
01:11:55 Alors forcément, quand il y a un peu de lisier,
01:11:57 ils aiment beaucoup moins, je comprends aussi,
01:11:59 mais voilà, c'est très bon enfant sur le terrain.
01:12:01 Ils sont aussi là pour sécuriser,
01:12:03 pour ne pas qu'il y ait des accidents,
01:12:04 parce qu'on est quand même sur des routes,
01:12:05 à des endroits où il y a des passages,
01:12:07 ça se passe bien.
01:12:08 Et puis après, on le cesse de le répéter à nos adhérents,
01:12:11 de dire, voilà, attention à la sécurité,
01:12:14 ne faites pas n'importe quoi, ne dégradez pas non plus,
01:12:16 parce que voilà, vous l'avez souvent dit aussi,
01:12:18 les concitoyens soutiennent le mouvement,
01:12:20 sauf qu'il ne faudra pas à un moment donné
01:12:22 dépasser certaines limites où,
01:12:24 quand le contribuable va commencer à se dire,
01:12:26 c'est bien gentil, si vous cassez,
01:12:27 c'est moi qui vais payer.
01:12:28 Donc voilà, il y a des limites à ne pas franchir.
01:12:31 Pour l'instant, ça se passe régulièrement,
01:12:34 sur l'ensemble du territoire, plutôt bien.
01:12:35 Il faut que ça continue comme ça.
01:12:36 Moi, je le dis, c'est des chefs d'entreprise pour la plupart,
01:12:39 donc ils ne sont pas là pour dégrader,
01:12:41 ils ont tous aussi autre chose à faire.
01:12:43 On préférait tous être dans nos fermes, dans nos champs,
01:12:45 s'occuper de nos bêtes, nos champs.
01:12:47 Et donc voilà, il faut que le gouvernement arrête.
01:12:50 Et là, je partage ce que disait l'ancien premier ministre,
01:12:54 on n'est pas dans un moment de communication.
01:12:56 Ça ne marchera jamais avec le monde agricole,
01:12:58 de faire de la com'.
01:13:00 Et ça, il faut qu'ils l'impriment dans la tête.
01:13:02 Ce qu'ils veulent, c'est des réponses claires, précises,
01:13:05 et dire voilà comment on fait,
01:13:07 voilà comment ça va se passer,
01:13:08 telle semaine, dans un mois, dans deux mois, dans un an.
01:13:11 On n'est pas des gens complètement débiles,
01:13:14 si des fois ils pourraient le croire,
01:13:15 parce qu'on vient de la campagne.
01:13:16 On est capable de comprendre que...
01:13:18 Mais il y a des réponses que vous attendez,
01:13:20 qui sont politiquement quasiment impossibles
01:13:22 à assumer par Emmanuel Macron.
01:13:24 Je prends un exemple.
01:13:25 Allez-y.
01:13:26 Sur la question des barrières douanières
01:13:28 sur l'importation de céréales qui viennent d'Ukraine.
01:13:30 Emmanuel Macron, une des premières décisions
01:13:33 qu'il a prises au lendemain de l'annonce
01:13:35 de son nouveau gouvernement,
01:13:36 c'est d'envoyer son ministre des Affaires étrangères à Kiev
01:13:39 pour expliquer "notre priorité absolue
01:13:41 en politique étrangère, c'est l'Ukraine".
01:13:43 Une de vos demandes, c'est justement
01:13:45 de rétablir les barrières douanières,
01:13:47 ou une partie des barrières douanières,
01:13:49 qui aujourd'hui déstabilisent complètement
01:13:51 le marché des céréales,
01:13:52 notamment pour la nourriture des animaux.
01:13:54 Et en fait, ça supposerait,
01:13:56 de la part du chef de l'État,
01:13:58 une rupture par rapport à son ADN politique
01:14:00 qu'est la souveraineté européenne ?
01:14:02 Je ne pense pas, parce que ce qu'on y demande surtout,
01:14:04 c'est d'avoir une traçabilité sur où vont
01:14:06 les denrées qui rentrent de l'Ukraine.
01:14:08 Nous, on est prêt à dire "ok, ça rentre sur l'Europe,
01:14:10 nos ports européens servent pour exporter vos denrées
01:14:13 parce que vos ports ont été pris par la Russie,
01:14:15 ça nous va très bien".
01:14:16 Sauf qu'à l'heure actuelle,
01:14:17 on est incapable de savoir où vont
01:14:19 les denrées ukrainiennes qui rentrent
01:14:21 sur le territoire européen
01:14:22 et qui ne respectent aucune règle européenne.
01:14:24 Bien sûr, il faut aider l'Ukraine.
01:14:26 Bien sûr, il faut leur permettre d'exporter,
01:14:28 mais pas au mépris de la population
01:14:30 et des agriculteurs européens.
01:14:31 Allez, un petit retour sur le terrain avec Augustin Donadio,
01:14:33 Fabrice Elsner, vous êtes à Rungis,
01:14:35 ce fameux marché de Rungis dans le Val-de-Marne.
01:14:38 Augustin, des agriculteurs ont tenté
01:14:40 de se rapprocher du marché,
01:14:41 mais ils se sont vus repousser par les forces de l'ordre,
01:14:43 c'est bien cela ?
01:14:44 Oui, effectivement, c'est tout à fait ça, Laurence.
01:14:48 Cet après-midi, selon les forces de l'ordre,
01:14:50 une dizaine d'agriculteurs seraient arrivés
01:14:53 en voiture, à pied,
01:14:54 et auraient tenté de s'approcher
01:14:56 de l'une des cinq entrées
01:14:57 de ce marché international de Rungis.
01:15:00 Ils se sont vus, effectivement,
01:15:02 refuser l'accès à ce plus gros marché
01:15:04 de produits frais d'Europe.
01:15:06 Ils ont été repoussés à quelques mètres,
01:15:08 quelques kilomètres d'ici,
01:15:10 sans plus de précision à ce sujet.
01:15:13 Mais, effectivement, la pression s'accentue
01:15:15 ici, aux mines de Rungis.
01:15:17 Une dizaine de camions de police
01:15:20 a pris position à toutes les entrées
01:15:22 de ce marché international,
01:15:24 avec des blindés de la gendarmerie.
01:15:27 Un parcours a été fléché pour tous les véhicules
01:15:30 qui souhaitent rentrer dans ce marché de Rungis.
01:15:32 Les conducteurs, les livreurs, les commerçants
01:15:34 doivent montrer patte blanche,
01:15:35 ils doivent montrer leur carte professionnelle.
01:15:37 En quelques mots, Rungis,
01:15:38 c'est véritablement un point stratégique
01:15:40 pour les agriculteurs.
01:15:41 Quelques chiffres, c'est un million
01:15:43 de mètres carrés, c'est 1 400 entreprises,
01:15:47 13 000 professionnels,
01:15:48 30 000 camions par jour
01:15:50 qui transitent par Rungis.
01:15:52 Et en 2022, seulement 3 millions de tonnes
01:15:56 de marchandises qui ont transité ici.
01:15:57 Donc, les agriculteurs souhaitent
01:15:59 effectivement investir ce marché de Rungis,
01:16:01 surprotéger ces derniers jours.
01:16:03 Et juste avant ce duplet,
01:16:04 je me suis entretenu avec la coordination rurale.
01:16:07 Leur convoi est actuellement sur la route
01:16:09 direction Orléans.
01:16:10 Ils s'arrêteront ce soir à Orléans.
01:16:12 Ils demandent à ce que le Premier ministre,
01:16:13 Gabriel Attal, les rejoigne demain
01:16:15 dans la journée et accepte leur doléance.
01:16:17 Sans quoi, la coordination rurale me l'a affirmé,
01:16:20 ils se rendront à Paris et viseront
01:16:22 le marché international de Rungis.
01:16:24 Merci Augustin, donne adieu.
01:16:26 Fabrice Elsner, effectivement,
01:16:27 on avait quelqu'un de la coordination rurale
01:16:29 il y a quelques instants qui disait
01:16:30 que d'autres professions pourraient rejoindre.
01:16:31 Aussi les agriculteurs, les VTC, les taxis,
01:16:34 les chauffeurs de poids lourds,
01:16:35 Marc Toitur, on peut avoir une coalition.
01:16:37 C'est vrai que c'est très dangereux
01:16:38 parce qu'on est déjà sur un volcan.
01:16:39 C'est-à-dire qu'on a une situation économique,
01:16:41 on a eu le chiffre ce matin où la France
01:16:42 est rentrée en récession depuis le 3e trimestre 2023.
01:16:45 Le chômage est en train d'augmenter très fortement.
01:16:47 Les indicateurs de confiance dans les chefs d'entreprise
01:16:50 sont très mauvais, pas que dans l'agriculture d'ailleurs.
01:16:52 Donc si effectivement on a un blocage de l'économie française,
01:16:54 qui peut tout à fait se justifier bien entendu,
01:16:56 à ce moment-là, la récession va durer,
01:16:58 on va avoir une situation dramatique.
01:16:59 Et c'est ça qui est complètement fou et surtout dangereux.
01:17:02 C'est qu'on a aujourd'hui le gouvernement,
01:17:05 malheureusement, on n'a plus les moyens
01:17:06 de relancer la machine.
01:17:07 On a dépensé plus de 750 milliards d'euros
01:17:09 de dettes publiques depuis 2020
01:17:11 pour une hausse du PIB de seulement 300 et quelques.
01:17:14 Donc ils m'ont 400 milliards.
01:17:15 Donc c'est ça le danger.
01:17:16 Comment on va-t-il faire pour pouvoir
01:17:18 effectivement relancer cette machine ?
01:17:20 On a déjà utilisé toutes les cartouches.
01:17:21 Donc je suis d'accord avec vous,
01:17:22 il faut arrêter le marketing.
01:17:24 Il faut prendre effectivement des bonnes mesures.
01:17:25 Et donc vous laisser vivre,
01:17:26 vous laisser faire votre métier.
01:17:28 Sinon effectivement on aura une situation qui peut durer.
01:17:31 Moi ce qui m'inquiète, c'est que justement
01:17:32 que le gouvernement ne prenne pas la mesure
01:17:34 de l'ampleur de ce mouvement.
01:17:36 Se disant finalement on va continuer le marketing
01:17:38 et ça va s'arranger.
01:17:39 Ça c'est extrêmement dangereux.
01:17:40 Et donc j'espère qu'on va s'en sortir assez rapidement.
01:17:42 Mais il faudra prendre des vraies mesures.
01:17:44 Sinon ça ira jusqu'au bout.
01:17:45 M. Gaillot, vous voulez affamer la capitale ?
01:17:46 Vous voulez affamer les Brésiliens ?
01:17:47 Non, alors moi je vous le dis,
01:17:48 cash chez jeunes agriculteurs,
01:17:49 elle a effet Nessa.
01:17:50 Nous on trouve que,
01:17:51 pour moi personnellement et mon réseau,
01:17:52 c'est une mauvaise idée d'aller à Rungis.
01:17:54 Je pense que les citoyens français
01:17:55 n'ont pas besoin qu'on leur vide leur assiette
01:17:57 pour comprendre que les agriculteurs les nourrissent.
01:17:59 Je pense que c'est une mauvaise stratégie.
01:18:00 C'est ci et là, broche sur laquelle on est assis.
01:18:02 Et là je pense que c'est risqué
01:18:03 de se mettre une partie à dos des concitoyens.
01:18:05 On reste sur notre mouvement.
01:18:06 Après chaque syndicat fait ce qu'il veut.
01:18:08 Par contre, sur les mesures,
01:18:09 oui il y a moins de moyens,
01:18:10 mais il y a des mesures,
01:18:11 ça ne leur coûte pas de moyens.
01:18:12 C'est supprimer des normes
01:18:14 qui ont été prises dans ce pays
01:18:15 qui n'existent pas au niveau européen.
01:18:17 Il y a des solutions françaises.
01:18:18 Oui, sur la rémunération.
01:18:19 Parce que tout le monde projette tout à Bruxelles.
01:18:20 Ils peuvent mettre à leur responsabilité
01:18:22 des gens que d'habitude on voit beaucoup sur les plateaux.
01:18:25 Et si vous en apercevez,
01:18:26 ça fait quelques jours qu'ils ont quitté les plateaux.
01:18:28 Je pense à M. Leclerc,
01:18:29 je pense aux certaines grandes transformateurs.
01:18:31 Ils annulent beaucoup les invitations qu'on leur donne.
01:18:34 Ils ont une partie déclarée.
01:18:36 Et moi je pense que dans un moment comme celui-là,
01:18:38 où un pays est secoué comme celui-là,
01:18:40 quand vous aimez votre pays,
01:18:42 quand ce pays vous fait vivre,
01:18:43 vous prenez vos responsabilités
01:18:44 et vous payez à juste titre.
01:18:46 Les agriculteurs, on ne leur demande pas de tournure donnée.
01:18:49 Et ça ne coûtera pas plus cher aux consommateurs.
01:18:50 Manuel Vassara,
01:18:51 il y a un risque de récupération politique
01:18:52 de cette colère des agriculteurs ou pas ?
01:18:54 Oui, toujours.
01:18:55 Oui, mais ils sont très…
01:18:56 Ils savent ce qu'ils veulent.
01:18:58 Les agriculteurs.
01:18:59 Oui, les agriculteurs, ils savent.
01:19:01 Et en plus, il y a un syndicalisme agricole
01:19:04 de très grande responsabilité.
01:19:06 On est d'accord, pas d'accord.
01:19:07 Il faut trouver des solutions.
01:19:09 Et ce sont en plus des gens qui aiment leur pays,
01:19:12 qui aiment ce qu'ils font,
01:19:13 qui savent la responsabilité qui est la leur.
01:19:15 C'est nourrir ce pays.
01:19:18 Donc il y a toujours des risques de récupération.
01:19:20 Mais il y a des organisations majoritaires
01:19:22 qui sont responsables.
01:19:23 Donc il faut leur faire confiance.
01:19:24 Il faut jouer avec elles, pas contre elles.
01:19:25 Malgré elles.
01:19:26 Absolument.
01:19:27 J'aimerais qu'on garde quelques instants,
01:19:28 Manuel Vassara,
01:19:29 parce que vous avez évoqué la situation en Israël.
01:19:31 On est en plein milieu des combats dans la bande de Gaza.
01:19:35 Vous avez lancé une pétition aujourd'hui.
01:19:37 Expliquez-nous le sens de la pétition que vous avez lancée.
01:19:39 Non, je ne l'ai pas lancée directement,
01:19:41 mais j'ai publié il y a quelques jours déjà
01:19:43 une tribune qui s'appelait…
01:19:45 "J'accuse", vous voyez.
01:19:46 "J'accuse", voilà.
01:19:47 Je fais référence, mais modestement,
01:19:50 parce que je suis inquiet de la manière
01:19:53 dont le conflit entre Israël
01:19:56 et une organisation terroriste est traité.
01:19:58 Je ne parle pas des médias,
01:19:59 et encore moins ici, sur ce plateau,
01:20:01 mais par les différents acteurs internationaux ou nationaux.
01:20:05 Mais notamment le rôle,
01:20:07 un femme qui a joué l'Afrique du Sud,
01:20:09 accusant devant la Cour internationale de justice Israël
01:20:13 de se prêter à un géocide.
01:20:16 Et on voit là tous les acteurs.
01:20:18 Quand vous savez que l'un des témoins importants de…
01:20:21 Il y a eu deux types de témoins d'ailleurs de l'Afrique du Sud.
01:20:24 Il y a eu l'UNRWA,
01:20:25 l'Organisation des réfugiés palestiniens,
01:20:28 aujourd'hui dans la tourmente,
01:20:29 parce que sans doute plusieurs dizaines de ses membres
01:20:31 ont participé aux attaques terroristes.
01:20:33 Activement.
01:20:34 Activement, donc c'est très grave.
01:20:35 Je crois qu'on est…
01:20:36 Par ailleurs, cette organisation finance des programmes scolaires,
01:20:40 vous en avez souvent parlé ici,
01:20:41 qui forgent la haine d'Israël et des Juifs
01:20:46 chez les jeunes Palestiniens.
01:20:48 L'Afrique du Sud s'est dotée d'autres témoins.
01:20:52 Jean-Luc Mélenchon et Jérémie Corbine,
01:20:54 l'ancien leader du Parti travailliste exclu du Labour
01:20:57 pour anglais, pour antisémitisme.
01:21:01 Bon, donc ça montre bien que ce…
01:21:04 On est dans un moment très particulier
01:21:06 et il faut soutenir Israël qui est au fond
01:21:11 dans une confrontation qui nous concerne directement.
01:21:14 D'ailleurs, je trouve que ce qui a manqué
01:21:16 et dans les propos du président de la République l'autre jour
01:21:18 et encore aujourd'hui,
01:21:19 je sais que c'est difficile parce qu'il faut traiter tous les sujets.
01:21:21 Pour Gabriel Talla.
01:21:22 Oui, c'est… Au fond, nous sommes dans un moment historique
01:21:27 avec ce qui se passe en Ukraine,
01:21:29 des risques de guerre selon beaucoup de spécialistes
01:21:32 dans les années qui viennent avec la Russie sous le sol européen.
01:21:35 La confrontation avec l'islamisme,
01:21:37 c'est avec une partie du monde,
01:21:39 avec le wokisme, l'extrême gauche,
01:21:42 un message très anti-occidental
01:21:44 que délivrent un certain nombre d'acteurs,
01:21:46 je viens de l'évoquer.
01:21:48 Je pense qu'il faudrait essayer de ramasser au fond,
01:21:50 même s'il y a beaucoup d'attentes et beaucoup de priorités,
01:21:52 les grandes priorités du pays autour de la situation internationale,
01:21:57 la montée de l'antisémitisme,
01:21:59 le défi que nous pose l'islamisme dans nos sociétés européennes,
01:22:02 la question évidemment de la dette,
01:22:05 l'autorité républicaine,
01:22:06 le Premier ministre en a parlé, je crois, avec force aujourd'hui.
01:22:09 Et il y a un mot qui, je m'échappe de votre question,
01:22:12 qui manquait assez profondément aujourd'hui,
01:22:14 je trouve, dans le discours,
01:22:16 c'est celui de la justice sociale.
01:22:17 Il y a des déficits,
01:22:20 mais il y a un déficit dans la politique actuelle du gouvernement
01:22:24 et dans le discours du Premier ministre,
01:22:26 qui est la question de la justice sociale.
01:22:28 La France est un grand pays qui a besoin d'énergie,
01:22:30 de force, bien évidemment, de liberté,
01:22:34 mais c'est une république, c'est aussi une république sociale.
01:22:37 Et si on n'écoute pas l'attente vis-à-vis des inégalités,
01:22:41 j'ai trouvé que le discours était,
01:22:43 je ne sais pas s'il était droitier au fond,
01:22:44 mais il était droitier au sujet, très libéral, vieille façon.
01:22:47 Rachel Kahn, peut-être une réaction à la pétition et à ce j'accuse de Manuel Valls ?
01:22:51 Oui, parce que le j'accuse, c'est une super initiative dans la période.
01:22:57 C'est-à-dire que de marteler, effectivement, point par point,
01:23:01 tout ce qui s'est passé depuis le 7 octobre
01:23:03 et comment tout a été manipulé
01:23:05 pour, au fond, entacher nos principes fondamentaux,
01:23:08 nos principes républicains.
01:23:10 Et on a bien senti comment une partie de la France,
01:23:13 aussi s'est sentie très seule le 7 octobre,
01:23:17 comment une partie de la France les a complètement lâchées,
01:23:20 surtout avec cette notion que je déteste,
01:23:24 nous on ne prend pas partie,
01:23:26 et les autres qui derrière ont fait directement
01:23:29 cette propagande insidieuse
01:23:31 et qui nous rappelle malheureusement la France de 42.
01:23:35 Donc merci beaucoup.
01:23:37 Que pensez-vous maintenant de cette date, du 7 février,
01:23:42 et de la présence de l'extrême gauche à cette hommage nationale ?
01:23:46 Manuel Valls.
01:23:48 Il faut que le 7 février, l'hommage aux victimes,
01:23:52 aux franco-israéliens, avec la pensée que vous avez évoquée
01:23:55 pour les otages, les victimes,
01:23:58 ce que l'on sait, ce qui ne se dit pas encore,
01:24:01 les viols vis-à-vis des femmes,
01:24:03 puisque c'était un féminicide aussi ce 7 octobre,
01:24:07 ce soit un moment de recueillement et d'hommage.
01:24:09 Il est très attendu par les familles des victimes.
01:24:13 J'espère qu'il y aura toute la solennité nécessaire,
01:24:17 mais il est évident que ceux qui, depuis des semaines,
01:24:21 parlent du Hamas comme une organisation de résistance,
01:24:25 ne la qualifient pas comme une organisation terroriste,
01:24:30 doivent faire très attention à ne pas en rajouter
01:24:34 et à ne pas salir cette cérémonie.
01:24:37 Cette cérémonie doit être solennelle.
01:24:40 Je me rappelle de la cérémonie qui a eu lieu
01:24:43 après les attentats du 13 novembre.
01:24:45 C'était aux Invalides.
01:24:47 Il faisait très froid, sous un ciel bleu.
01:24:50 Il y a eu de très belles chansons et beaucoup d'émotions.
01:24:53 Ce n'est pas un moment pour les politiques,
01:24:56 c'est un moment pour les victimes.
01:25:00 La France doit être là, à la hauteur de cette attente,
01:25:05 comme sa diplomatie devrait être à la hauteur du moment.
01:25:09 Elle ne l'a pas été, elle ne l'est pas,
01:25:12 dans une espèce de renvoi des ados.
01:25:16 Ce moment-là, il faut le soigner.
01:25:19 - Sanctuarisé, cet hommage du 7 février.
01:25:22 Merci beaucoup, Manuel Valls, d'être venu ce soir.
01:25:24 Merci, M. Gayot.
01:25:25 On va continuer à parler des agriculteurs dans un instant,
01:25:27 notamment avec Alain Bauer, qui va venir nous parler
01:25:30 de sécurité et de ce qui se passe dans le monde agricole.
01:25:34 - Caché.
01:25:36 - 18h39, on se retrouve en direct dans Punchline,
01:25:39 sur CNews et sur Europe 1.
01:25:40 Alain Bauer nous a rejoint.
01:25:41 Bonsoir, Alain Bauer.
01:25:42 - Bonsoir.
01:25:43 - Merci beaucoup.
01:25:44 Vous êtes professeur de criminologie.
01:25:45 Ce dernier livre que vous publiez,
01:25:47 "Tu ne tueras point", aux éditions Fayard,
01:25:50 "Choses vues", "Violence, notre vie en insécurité".
01:25:52 Ça parle évidemment à tous les Français.
01:25:54 Le Premier ministre, Gabriel Attal,
01:25:56 en a parlé très brièvement dans son discours politique général
01:25:59 il y a quelques instants.
01:26:00 Pour cela, j'aimerais juste qu'on évoque la détresse
01:26:02 des agriculteurs, leur colère.
01:26:04 Je ne sais pas si on peut écouter quelques-uns
01:26:06 de ces agriculteurs, mais ils disent tous la même chose.
01:26:08 Ce sentiment de déclassement, ce sentiment de mépris,
01:26:11 cette arrogance dont ils affublent les élites par rapport à eux.
01:26:14 Vous comprenez ce sentiment-là, Alain Bauer ?
01:26:16 - La France est un pays de mille ans de jacquerie.
01:26:19 Mille ans de jacquerie.
01:26:20 Ça fait mille ans que les agriculteurs, les éleveurs,
01:26:23 les viticulteurs, tous ceux dont le produit est à la fois
01:26:28 nourrir et vient de la terre, se révoltent contre
01:26:31 l'arrogance, le mépris et l'impôt.
01:26:34 La taille, la gabelle, les fermiers généraux.
01:26:37 C'est une histoire permanente que l'État n'a jamais digérée
01:26:40 ni compris parce que la logique de la relation entre l'État
01:26:45 et le mouvement social, alors agriculteurs, viticulteurs,
01:26:49 pêcheurs, chasseurs parfois, transporteurs routiers,
01:26:53 de temps en temps les étudiants, les gilets jaunes
01:26:56 qui étaient des travailleurs pauvres qui manifestaient
01:26:58 le week-end parce qu'ils travaillaient le reste de la semaine.
01:27:01 Les agriculteurs actuels, on en a discuté à la sortie du plateau,
01:27:07 qu'à un moment il faut aller traire les vaches
01:27:09 et gérer le bétail.
01:27:10 Ce n'est pas tous des agro-céréaliers industrialisés.
01:27:15 En fait, il y a un problème, c'est que l'État en France
01:27:17 ne sait fonctionner qu'au rapport de force.
01:27:20 Avant qu'il y ait un rapport de force,
01:27:21 donc un processus de confrontation, ce n'est pas grave.
01:27:24 Donc on ne va pas négocier parce qu'en fait,
01:27:26 tout ça n'est pas suffisamment puissant.
01:27:28 Puis le rapport de force arrive et l'État découvre subitement
01:27:31 que ce qu'il a créé lui-même, les règles, les taxes,
01:27:34 les impôts, les normes et tout le reste, pose un problème.
01:27:39 Et il est plein d'injonctions contradictoires d'ailleurs.
01:27:42 Achetez tous des voitures diesel.
01:27:44 Oui, mais le diesel c'est mal, il faut s'en séparer.
01:27:47 On n'a pas de transport en commun, mais on va vous réduire
01:27:51 la vitesse sur des routes dont a priori la mortalité n'est pas pire
01:27:56 ou même moindre d'ailleurs dans la réalité.
01:27:58 Et ainsi de suite.
01:27:59 Vous avez une accumulation de mesures discrétionnaires
01:28:02 prises par Paris de manière impérative
01:28:04 et qui heurtent de manière régulière la réalité.
01:28:07 Et tant que ça n'explose pas, on ne discute pas et on ne négocie pas.
01:28:11 Et donc le processus de la France, c'est un moteur à explosion
01:28:13 un peu particulier parce qu'il est un peu diesel,
01:28:15 ce qui est rare d'un point de vue chimique.
01:28:17 Mais en tout cas, c'est exactement ce qui est en train de se passer.
01:28:20 On ne peut pas aller à la confrontation.
01:28:22 Au moment de la confrontation, on commence à lâcher du lest,
01:28:24 le moins possible, puis un peu plus, puis encore plus,
01:28:27 parce qu'on se rend compte que l'ampleur de la souffrance
01:28:31 et donc de la violence rentrée qui, du coup, bouillonne
01:28:35 et qu'on essaye de contenir comme une cocotte minute,
01:28:38 et cela, donc les agriculteurs, en fait, c'est une longue histoire
01:28:40 de mille ans de violence sociale en France
01:28:43 au nom de revendications parfaitement légitimes
01:28:46 que l'État a le plus grand mal à admettre.
01:28:48 - Donc Alain Bauer, si je vous entends bien,
01:28:50 vous dites qu'on va aller à l'affrontement.
01:28:52 C'est ça qui nous attend dans les prochains jours.
01:28:54 - C'est ce qui est en train de se passer.
01:28:56 D'ailleurs, quand vous écoutez la représentation de
01:28:59 "ici, il se passe ça, là, il y a un désordre,
01:29:02 mais on monte vers Paris", il y a eu une opération réussie
01:29:05 qui était sur la A64 où, en répondant directement
01:29:08 à des revendications extrêmement précises
01:29:10 sur un sujet très précis, l'agriculteur qui dirigeait le blocus
01:29:13 a dit "bon, moi, je suis content, je rentre à la maison".
01:29:15 - Tu rembelles.
01:29:16 - Voilà, au moins, il y a eu une cohérence dans le truc.
01:29:18 Maintenant, vous avez plein de revendications complexes.
01:29:20 Quand vous avez les 122 revendications de la FNSA,
01:29:23 vous comprenez la diversité du problème.
01:29:25 Comme le disait le patron des jeunes agriculteurs,
01:29:27 il y a des choses qui ne coûtent rien et qui sont simples.
01:29:29 Tu supprimes tout ce qui est inutile, superfétatoire,
01:29:32 rajouté aux emmerdements existants déjà
01:29:34 du fait de toute une série de réglementations
01:29:36 qui sont communes à tout le monde.
01:29:38 Parfait. Ça, c'est facile. Tu dis "voilà, j'ai la liste".
01:29:40 Quand le Premier ministre, la première fois sur sa botte de paille,
01:29:43 explique qu'il y a 18 manières de tailler les haies...
01:29:46 - C'est 14, je crois. - 14, pardon.
01:29:48 - Le noir, 14. - Enfin bref, vous comprenez...
01:29:50 - De toute manière, c'est 14 réglementations.
01:29:52 - Vous comprenez que c'est ridicule.
01:29:54 Donc, que lui-même comprend que c'est ridicule.
01:29:56 Il vient d'arriver, il trouve le truc, il pense que c'est ridicule.
01:29:59 Et vous vous demandez comment un bureau a pu inventer...
01:30:01 Pardon, 14 bureaux ont pu inventer autant de réglementations
01:30:04 dont, naturellement, vous ne comprenez pas la légitimité, la logique.
01:30:08 Le reste, voilà, ça, c'est de l'autoproduction bureaucratique.
01:30:11 En fait, la bureaucratie tue la bureaucratie.
01:30:13 Vous pouvez inverser le processus en disant
01:30:15 "j'élimine les processus bureaucratiques"
01:30:17 et une longue ordonnance, qui sera votée massivement par le Parlement,
01:30:21 permet de régler tout ça.
01:30:23 Après, il y a les problèmes qui sont les contradictions.
01:30:25 Les grands céréaliers qui ont pris ce que c'était que l'agro-industrie,
01:30:29 qui ont compris les mécanismes européens,
01:30:31 qui bénéficient massivement de la PAC,
01:30:33 eux, ils sont assez satisfaits de ce qui se passe.
01:30:36 Leur problème, c'est plutôt l'arrivée de l'Ukraine, le Mercosur, etc.
01:30:40 Les grands accords internationaux.
01:30:42 Mais le petit éleveur avec ses 40 vaches, son problème, c'est la fin du mois.
01:30:46 Et en même temps, la fin du mois et la fin du monde, pour le même prix.
01:30:49 Tout ça sur ses épaules.
01:30:51 Tout ça sur ses épaules.
01:30:52 Et il ne comprend pas non plus que, quand on lui dit "revenu minimum agricole",
01:30:55 ce qui était une idée de Michel Rocard quand on a fait les quotas laitiers,
01:30:58 au moins j'ai un souvenir, parce qu'Emmanuel Valls aussi, probablement,
01:31:01 ils n'acceptent pas les quotas laitiers parce qu'ils ne comprennent pas
01:31:04 ce que c'est que cette régulation qui réduit la production pour augmenter les revenus.
01:31:08 Dix ans après, on supprime les quotas laitiers à un autre gouvernement
01:31:11 et ils font les mêmes manifestations pour maintenir les quotas laitiers
01:31:14 parce qu'ils en ont compris les vertus.
01:31:16 Mais ils ne veulent être ni assistés ni salariés.
01:31:18 Le problème, c'est que le revenu minimum garanti, il ne se gère,
01:31:21 et ils ont raison de le dire, qu'avec ceux qui sont les intermédiaires,
01:31:24 ceux qui achètent et ceux qui vendent.
01:31:26 Et vous avez un ministère, Bercy, qui lui-même est dans un enjeu contradictoire.
01:31:30 Il faut faire baisser les prix.
01:31:32 Très bien, on baisse les prix dans le supermarché, donc on baisse les prix à l'achat.
01:31:35 Il y a quand même quelqu'un qui...
01:31:37 Alors évidemment, on refait de la marge au milieu.
01:31:39 Et puis ensuite, on dit qu'il faut augmenter le revenu.
01:31:41 Il n'y a pas de problème, et c'est le consommateur qui va repayer.
01:31:44 Il y a un moment où il faut qu'il y ait une cohérence générale dans l'activité de l'État.
01:31:48 Ce que j'indique d'ailleurs dans le livre qui relève d'autres problématiques de violence,
01:31:52 c'est que l'incohérence générale de l'État, les injonctions contradictoires,
01:31:56 son incapacité à assumer sa mission traditionnelle,
01:31:58 puisque c'est l'État qui a créé la nation en France, c'est un seul État-nation,
01:32:02 les autres sont des nations-États, amène mécaniquement,
01:32:05 la nature ayant horreur du vide, la violence à remplacer l'ordre.
01:32:08 Alors Alain Bouart, j'aimerais qu'on revienne au sujet de votre livre qui est la sécurité.
01:32:11 On a entendu Gabriel Attal, cet après-midi, annoncer "l'impunité, c'est fini".
01:32:16 Vaste programme. Écoutons Gabriel Attal à l'Assemblée nationale.
01:32:19 Le réarmement civique, c'est bien entendu le respect de la loi.
01:32:23 Nos concitoyens attendent de nous que nous agissions encore et toujours
01:32:27 contre les violences, contre les trafics, contre les cambriolages,
01:32:30 contre l'insécurité du quotidien et la délinquance.
01:32:33 Ils demandent de l'ordre dans nos rues.
01:32:35 Tout n'est pas une question de moyens, il faut les mettre au service d'une stratégie plus offensive encore.
01:32:40 Comme l'a dit le Président de la République,
01:32:42 nous allons doubler la présence policière dans les rues d'ici à 2030.
01:32:45 Contre l'insécurité, nous nous sommes fixés deux priorités.
01:32:48 La lutte contre les stupéfiants et la lutte contre la délinquance du quotidien,
01:32:52 en particulier les cambriolages.
01:32:54 Nous allons encore monter d'un cran dans notre combat contre la drogue,
01:32:58 en mettant en oeuvre un nouveau plan de lutte contre les stupéfiants.
01:33:01 Notre stratégie de harcèlement et de pilonnage contre les dealers porte ses fruits.
01:33:05 Nous avons réussi à faire disparaître un quart des points de deal.
01:33:08 Alors nous allons poursuivre avec 10 opérations place nette par semaine.
01:33:11 Nous devons aussi taper les dealers au porte-monnaie et leur couper les vivres.
01:33:15 C'est pourquoi nous allons désormais geler les avoirs des trafiquants de drogue qui se sont identifiés.
01:33:20 Notre réarmement civique passe par une justice plus rapide et plus efficace.
01:33:24 Ensemble, nous allons envoyer un message clair. L'impunité, c'est fini.
01:33:28 Nous avons décidé de moyens exceptionnels pour notre justice.
01:33:31 Ils seront au rendez-vous pour accélérer les délais.
01:33:33 Nous allons améliorer le fonctionnement de la justice.
01:33:36 L'impunité, c'est fini Alain Bauer. Est-ce que ce n'est pas le premier des ministres ?
01:33:41 Non, mais heureusement qu'il dit ça plutôt que l'inverse.
01:33:43 Oui, mais bon, il y en a beaucoup qui l'ont dit avant lui.
01:33:45 Oui, alors c'est toujours un problème du discours politique général.
01:33:49 C'est le catalogue de la redoute.
01:33:51 Par ailleurs, c'était un vrai discours de premier ministre, article 20 de la Constitution.
01:33:56 Pour l'instant, on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir embrassé à la fois la fonction et le problème
01:34:01 au milieu d'une crise agricole qui n'était pas prévue au calendrier.
01:34:06 Le vrai drame du gouvernement et du président de la République,
01:34:10 c'est que d'habitude on gère des crises les unes après les autres.
01:34:13 On a une crise, elle s'arrête, on a un petit moment pour se remettre, on reprend une deuxième crise.
01:34:18 Là, c'est tout en même temps.
01:34:20 La crise des ruines, c'est fini.
01:34:22 La crise sociale n'est pas terminée, la crise sanitaire n'est pas terminée,
01:34:24 la crise des hôpitaux n'est pas terminée.
01:34:26 C'est la première crise totale de l'histoire d'un pays qui n'est pas en guerre.
01:34:30 Quand on est en guerre, on est en guerre. C'est la guerre.
01:34:32 Mais là, ce n'est pas le cas.
01:34:34 Nous ne sommes pas encore en guerre.
01:34:36 Elle est proche de nous, elle se rapproche, elle est aux alentours.
01:34:38 Mais sur le reste, nous avons une multiplicité de crises cumulatives
01:34:42 qui sont nées d'un seul et unique malaise, le retrait de l'État.
01:34:46 L'État a une promesse en France, il fait tout.
01:34:48 Il est le seul à pouvoir le faire, il doit tout faire et personne d'autre n'y connaît rien.
01:34:52 Et lui seul est en charge de…
01:34:54 À partir du moment où il a commencé à se retirer sur l'ensemble des secteurs de souveraineté,
01:34:59 puisque ce mot est très à la mode, de réarmement,
01:35:02 c'est pas à Louis Dragnel que j'expliquais qu'on a une armée échantillonnaire, expéditionnaire,
01:35:06 qui a un peu de tout et beaucoup de rien et qui est dans la panade la plus totale,
01:35:09 parce qu'elle a été déshabillée, désaussée et à moitié détruite par Bercy.
01:35:13 C'est la réalité, c'est comme ça.
01:35:15 Quand on gouverne avec un plan, une feuille Excel, on ne gouverne pas, on ratiocine.
01:35:20 Le gouvernement, c'est pas des comptables.
01:35:22 Les comptables, c'est fait pour garantir le bon usage du denier public.
01:35:25 C'est très utile, mais c'est pas des financiers.
01:35:27 La stratégie, c'est la stratégie. L'État stratégique, il a disparu.
01:35:29 Donc je préfère que Gabriel Attal dise ce qu'il dit.
01:35:32 Après, c'est comment il le fait.
01:35:34 Parce que personne ne donne d'ordre aux magistrats,
01:35:36 qui par ailleurs sont beaucoup moins laxistes que ce que tout le monde raconte,
01:35:39 mais qui ne savent plus où mettre des gens en prison.
01:35:41 Le plan stupéfiant, j'ai été auditionné hier par le Sénat.
01:35:46 Il n'y a pas de cohérence dans notre politique de lutte contre les stupéfiants.
01:35:48 On ne sait pas contre quoi on lutte.
01:35:50 On ne lutte pas contre les consommateurs.
01:35:52 Les consommateurs devaient être considérés comme des malades
01:35:54 qu'il faut traiter d'une addiction.
01:35:56 Ce qu'on a fait il y a 100 ans, en créant la première loi
01:35:59 pour aider les gens à sortir de l'addiction aux stupéfiants.
01:36:02 Mais on ne traite pas un consommateur malade
01:36:04 comme un gros trafiquant lié à Pablo Escobar ou ses successeurs.
01:36:08 Ce problème est là.
01:36:10 Nous avons des injonctions contradictoires permanentes.
01:36:12 Vous ne pouvez pas avoir une circulaire du tribunal de Cayenne
01:36:14 qui dit qu'à moins d'un kilo, on ne poursuit plus parce qu'on ne sait pas quoi faire.
01:36:17 - On parle d'un kilo là.
01:36:19 - Un kilo, pas 100 grammes.
01:36:21 Je précise que la loi prévoit zéro gramme.
01:36:23 - Oui, normalement, en théorie.
01:36:25 - En théorie, c'est rien.
01:36:27 Mais on n'a aucune clarification.
01:36:30 Il dit que tout doit être clair, tout doit être clarifié.
01:36:32 Très bien.
01:36:34 D'ailleurs, c'est mieux d'entendre ça que le contraire.
01:36:36 Mais la difficulté va être de construire à l'intérieur.
01:36:39 Vous allez avoir demain les chiffres officiels de la délinquance 2023.
01:36:43 - Ils vont être catastrophiques.
01:36:45 - Ils sont très mauvais.
01:36:47 Sur les violences, coups et blessures volontaires, homicides.
01:36:49 Et demain, je publierai, ou après-demain, mon traditionnel "Homicidité".
01:36:52 C'est un homicide plus tentatif.
01:36:54 Homicide, c'est facile.
01:36:56 Pour la première fois depuis presque 10 ans,
01:36:58 nous repassons la barre des 1000 homicides.
01:37:00 On était descendu à moins de 700 en 2011-2012.
01:37:05 Nous repassons la barre des 1000 homicides.
01:37:08 Tentative d'homicide, normalement,
01:37:10 c'est-à-dire tout ce que j'appelle des homicidités,
01:37:12 parce qu'une tentative d'homicide, c'est juste un homicide qui a raté.
01:37:15 Soit par l'efficacité des services de secours,
01:37:17 qui sont venus plus vite,
01:37:18 soit par l'incompétence du tireur,
01:37:20 parce que la Kalachnikov, ça tire un peu partout,
01:37:22 mais ça ne tire pas droit.
01:37:24 Et donc, cumulativement, nous allons être encore au-dessus
01:37:26 de la barre des 4000,
01:37:27 que nous avons atteint pour la première fois en plein confinement.
01:37:30 En plein confinement.
01:37:32 On a une situation de dégradation de tout ce qui est violence.
01:37:35 Le cœur de "Tu ne tueras point",
01:37:37 c'est que l'indicateur de la violence d'une société,
01:37:39 c'est l'homicide.
01:37:40 Quand tu as une augmentation massive des homicides,
01:37:42 des tentatives d'homicides, des coups et blessures volontaires
01:37:44 qui peuvent se traduire de temps,
01:37:46 des règlements de comptes entre criminels,
01:37:47 ce qui est le cas dans les trafics de stupéfiants,
01:37:49 et particulièrement à Marseille,
01:37:51 mais dans beaucoup d'autres endroits.
01:37:52 Un étalement des zones de deal,
01:37:54 4000 identifiées par mon collègue Jérôme Fourquet,
01:37:58 avec qui on travaille beaucoup,
01:37:59 sur la question de l'étalement géographique.
01:38:02 Après tout, la cartographie, c'est un indicateur comme un autre.
01:38:05 C'est l'art de la guerre, c'est la carte.
01:38:06 Et donc, vous découvrez absolument l'étalement général
01:38:10 des grandes villes vers les agglos,
01:38:12 des agglos vers les petites et moyennes villes,
01:38:14 et vers les toutes petites villes.
01:38:15 Vous avez aujourd'hui une culture et une économie du stup
01:38:19 qui concerne des centaines de milliers de personnes
01:38:21 qui, à un moment ou à un autre, sont impliquées, complices,
01:38:25 actrices, ou vivent, ou en tout cas,
01:38:27 essayent de vivre du trafic.
01:38:29 Ce n'est donc pas simplement des opérations coup de poing.
01:38:32 C'est autre chose qui doit être structurée,
01:38:34 et notamment sur la question du traitement médical
01:38:37 des consommateurs et du traitement pénal des trafiquants.
01:38:41 Rapidement, deux questions.
01:38:42 Alain Boer, je voulais simplement vous faire rebondir
01:38:44 sur une phrase que je trouve intéressante,
01:38:46 dans ce qu'a dit Gabriel Attal cet après-midi.
01:38:48 Il dit "il doit y avoir une exception agricole française".
01:38:51 Qu'est-ce que vous comprenez ?
01:38:53 Est-ce que vous comprenez qu'il faut un retour
01:38:54 à la souveraineté française en matière agricole ?
01:38:57 - Ah mais moi, je pense qu'il faut un retour à la souveraineté
01:38:59 en toute matière, la souveraineté...
01:39:01 - Française, parce qu'il y a aussi la souveraineté européenne.
01:39:03 - Non, je ne sais pas ce que c'est.
01:39:04 - On est d'accord ?
01:39:05 - On n'a pas encore découvert le concept
01:39:06 de souveraineté européenne.
01:39:07 Nous ne sommes pas d'accord sur grand-chose.
01:39:08 Il y a des éléments qui permettent des accords.
01:39:10 On voit d'ailleurs à quel point ils sont difficiles
01:39:12 au fur et à mesure de l'expansion de l'Europe.
01:39:16 Il y a une cohérence militaire à peu près claire
01:39:20 qui est l'OTAN, qui n'est pas l'Union européenne.
01:39:22 C'est justement pour ça que c'est cohérent et clair,
01:39:24 parce qu'il n'y a qu'un seul chef, les Etats-Unis.
01:39:28 Mais pour le reste, non, il n'y a pas de souveraineté européenne.
01:39:31 Il n'y en a pas encore. On peut le regretter.
01:39:33 Moi, j'appartiens à ceux qui, comme Michel Rocard,
01:39:35 pensaient qu'il y avait écrit un très joli petit livre
01:39:37 que tout le monde oubliait,
01:39:38 qui s'appelait "Le marché commun contre l'Europe",
01:39:40 en disant que l'Europe des citoyens,
01:39:42 ce n'était pas l'Europe des consommateurs et des...
01:39:44 Voilà, qu'on n'était pas dans une Europe de la consommation,
01:39:46 qu'on devait être dans une Europe construite autour du citoyen.
01:39:50 D'autres appellent ça l'Europe des nations.
01:39:52 On peut l'appeler comme on veut, mais dans la réalité,
01:39:54 il n'y a pas de souveraineté européenne.
01:39:56 Donc, je préfère qu'on ait une souveraineté française
01:39:58 et qu'on négocie des accords bilatéraux, multilatéraux,
01:40:00 en conservant des décisions qui sont les nôtres,
01:40:04 et puis en voyant ensuite comment on gère des espaces multiples.
01:40:07 Nicolas Sarkozy avait eu l'idée, vous savez,
01:40:09 de cette Europe à géométrie variable,
01:40:11 qui permettait de faire un peu de défense ici,
01:40:13 un peu de sécurité intérieure là, un peu de Maastricht ailleurs.
01:40:16 - Valérie Giscard-Dirsain aussi.
01:40:17 Une petite question, Rachel Kahn.
01:40:18 - C'est un très beau titre, "Tu ne tueras point".
01:40:21 Et je me demandais si c'était une référence au code pénal
01:40:26 ou plutôt au tableau de la loi,
01:40:29 et si la délinquance, finalement, et aujourd'hui,
01:40:33 l'islamisme, etc.,
01:40:35 ce n'était pas directement une atteinte au tableau de la loi.
01:40:38 - Alors, d'abord, c'est un commandement.
01:40:41 - Oui.
01:40:42 - Mais c'est un très beau commandement
01:40:43 parce qu'il est plus laïque qu'on ne le croit.
01:40:45 D'abord, ce n'est pas le premier, mais le cinquième ou le sixième.
01:40:47 Je cite d'ailleurs toutes les autres religions
01:40:49 en disant qu'en fait, tout le monde, à un moment ou à un autre,
01:40:51 a considéré que l'homicide, l'assassinat ou le meurtre,
01:40:53 ce n'était pas bien.
01:40:54 Les laïcs comme les croyants.
01:40:56 Alors, il y a beaucoup de croyants qui tuent au nom de Dieu
01:40:58 parce qu'ils n'ont pas bien compris les textes,
01:41:00 d'autres qui les ont trop bien compris,
01:41:01 parce que, contrairement à ce qu'on raconte,
01:41:03 quand on lit attentivement les textes et qu'on sait de quoi on parle,
01:41:06 la violence, elle est aussi consubstantielle à l'idée
01:41:08 qu'il faut convertir tout le monde ou soumettre tout le monde.
01:41:11 Soumission, c'est un très beau titre.
01:41:14 Mais dans la réalité, ce qu'on découvre,
01:41:16 c'est que quand une société civilise le crime, elle va mieux.
01:41:20 Quand une société arrête de faire société,
01:41:23 c'est-à-dire que ces institutions se retirent
01:41:25 pour considérer que tout le monde fait ce qu'il veut
01:41:27 parce qu'une nouvelle forme de liberté existe,
01:41:29 eh bien, c'est comme conduire sans code de la route,
01:41:33 le Far West sans shérif ou Internet sans régulation.
01:41:37 Vous avez la rage aux sphères et des trolls,
01:41:39 parce que c'est la nature.
01:41:40 Et donc, il faut réguler, institutionnaliser,
01:41:43 accepter des règles.
01:41:44 Ces règles s'appellent la loi.
01:41:46 Et quand la loi est remplacée par le désordre et le chaos,
01:41:49 il y a de la violence et des victimes.
01:41:50 L'idée générale est de revenir aux fondamentaux.
01:41:53 L'État, en France, est celui qui doit garantir.
01:41:56 Il doit donc revenir sur le terrain d'abord
01:41:59 avec le dialogue qui nécessite d'être dans un État de droit.
01:42:03 Et ça, c'est l'enjeu le plus important.
01:42:05 Et de ce point de vue-là, le besoin du retour de l'État,
01:42:08 c'est la garantie de la protection des individus et des citoyens
01:42:11 et donc d'avoir moins de victimes, parce que derrière le tune-ture à points,
01:42:14 il y a des homicides et des assassinats.
01:42:17 Alain Bauer, Tune-ture à points aux éditions Fayard-Chosevou.
01:42:20 On le recommande à nos auditeurs et à nos téléspectateurs.
01:42:22 Merci beaucoup d'être venu.
01:42:23 Merci Rachel Canouilh de Ragnel.
01:42:24 Dans un instant sur Europe 1, vous avez rendez-vous
01:42:26 avec Céline Giraud pour Europe 1 soir
01:42:28 et Christine Kelly pour Faceinfo.
01:42:29 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:42:31 À demain.
01:42:32 ♪ ♪ ♪