Les informés de franceinfo du 1er février 2024

  • il y a 7 mois

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00:00 20h21, Les Informés, Jean-François Akili, Bérangère Bondes.
00:05 En compagnie ce soir de Nathalie Moret du groupe ÉBRA, François Miguet du POINT, Bruno Cotteres du CéviPof
00:10 et on est avec Jean-Christophe Bureau de l'école Agro-ParisTech, l'économiste.
00:15 Je continue le tour des informés. Bruno Cotteres, votre sentiment sur "entendu, pas entendu",
00:22 est-ce que c'était une question d'argent ? Est-ce que c'était une demande d'argent déjà ?
00:25 C'est très important, la demande d'argent quand même, elle est effectivement pas mal entendue.
00:29 Il est bon de rappeler les chiffres, effectivement, qui sont quand même des sommes assez importantes.
00:35 Donc il y a la demande d'argent, bien évidemment. On voit qu'il y avait d'autres aspects, les réglementations.
00:41 C'est beaucoup imposé. Ça a quand même beaucoup tourné autour de la question de la réglementation.
00:46 Donc de ce point de vue-là, on peut dire "entendu", sans aucun doute. Par contre, il y a un sentiment,
00:56 un peu de confusion quand même, qui commence à dominer. On ne comprend plus très, très bien où est-ce qu'on en est.
01:01 C'est-à-dire est-ce que le gouvernement fait toujours de l'écologie sa priorité,
01:06 puisque c'est ça qui a été dit il y a deux ans au moment de l'élection présidentielle ?
01:09 Est-ce que c'est en train de passer au second plan ? Est-ce que le chef de l'État porte toujours l'idée
01:15 que la dimension européenne doit transcender la dimension nationale ? Ou est-ce qu'au contraire,
01:19 on est dans un moment de retour sur une souveraineté qui, de souveraineté européenne,
01:24 deviendrait de plus en plus souveraineté nationale ? – Il dit changer les règles européennes.
01:28 – Voilà, changer les règles. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Comment c'est interprété par nos partenaires ?
01:34 Voilà, à la fois c'est entendu, mais en même temps, c'est entendu en créant encore plus de, on va dire, un petit peu de confusion.
01:43 – Vous dites quoi ? Il a coché les cases ? Enfin, ils ont coché les cases.
01:47 – Effectivement, Gabriel Attal avait un enjeu capital qui est de montrer que la méthode Attal, ça marche tout de suite,
01:51 qu'on a des résultats tout de suite, qu'on arrive à impulser quelque chose au niveau européen.
01:57 Donc de ce point de vue-là, sans aucun doute, mission pour le moment accomplie.
02:00 Les agriculteurs donnent rendez-vous au moment du salon de l'agriculture.
02:03 Ils ne désarment pas. Ils disent que les tracteurs pourront revenir.
02:07 – Et ça devient une réunion de revoyure dans l'esprit du président.
02:10 – Très clairement, c'était très clairement dit par le patron de la FNSEA aujourd'hui.
02:13 – Et parmi les réactions qu'on n'a pas entendues, vous êtes tous les deux,
02:16 on suivra le tour de table, mais c'est intéressant, vous tous les deux a pointé
02:19 l'inquiétude autour des enjeux environnementaux.
02:21 Et il y a des acteurs qui se sont aussi exprimés aujourd'hui,
02:25 qui sont les ONG environnementales, qui sont très inquiètes.
02:27 On va écouter notamment sur la pause d'éco-phytos,
02:31 cet objectif de réduction de moitié de l'utilisation des substances chimiques d'ici 2030.
02:37 Mais pas seulement, on va écouter François Veillerette,
02:39 c'est le directeur et porte-parole de l'association Génération Futur.
02:43 – Les deux mesures qu'on regrette, c'est non seulement le report d'éco-phyto,
02:46 c'est un report de quelques semaines peut-être,
02:49 mais surtout, ce qu'a annoncé Gabriel Attal,
02:51 c'est qu'ils vont changer l'indicateur qui était chargé de suivre l'évolution des pesticides dans le plan.
02:59 Ça fait 15 ans que cet indicateur qui s'appelait le Nodu
03:01 était attaqué par l'industrie des pesticides et par l'FNSU.
03:03 Pendant 15 ans, tous les gouvernements de droite, de gauche, du centre,
03:07 ont refusé de bouger cet indicateur parce que c'était un indicateur robuste,
03:10 le meilleur d'après les experts de l'INRA qui avaient contribué à le créer.
03:14 Et donc on revient à une situation antérieure à 2007, antérieure à l'ère Sarkozy,
03:18 c'est-à-dire le recul.
03:21 – Jean-Christophe Bureau, quand vous entendez ça, vous le signiez déjà tout à l'heure,
03:28 cette histoire d'éco-phyto, puisqu'on en parle, pourquoi ça n'a pas été fait ?
03:33 Ça a été décidé au moment du Grenelle, il y a 15 ans, cette histoire de réduction de 50%.
03:38 C'était censé être effectif 10 ans plus tard.
03:39 – Alors moi je ne pleure pas tant que ça la "pause" du plan éco-phyto,
03:44 tout simplement parce qu'il n'a jamais fonctionné.
03:46 Il y a un rapport parlementaire écrit par un agriculteur en plus
03:50 qui a dit que c'était un échec total.
03:52 Le plan éco-phyto 1, on a fait un éco-phyto 2, puis on en est aux 2,5.
03:56 – Par manque de volonté, par manque de… c'était quoi le problème ?
03:59 – Si vous voulez, il a été vidé de sa substance au départ par,
04:04 c'était à l'époque Mme Lambert qui était encore aux jeunes agriculteurs,
04:07 CNJA qui était négocié le plus,
04:10 tout simplement parce qu'on n'a pas mis d'incitation financière du tout.
04:13 Il y avait quelque chose de très simple à faire, qui a fait le Danemark,
04:16 c'est de mettre des taxes à la place de ça.
04:19 Mais les taxes étant tout à fait taboues, on a fait vraiment une usine à gaz quand même, c'est vrai.
04:23 Et une usine à gaz où il ne reste plus de contenu effectif,
04:26 donc l'environnement n'a rien gagné à cette histoire,
04:30 mais beaucoup de charges administratives pour les agriculteurs.
04:33 On est un peu dans le pire des deux mondes.
04:35 Et du coup, enfin moi je pense par exemple que la suspension,
04:39 mais là on voit que les derniers manifestants en tout cas veulent vraiment qu'elle soit définitive,
04:45 de la jacher, ce qu'ils appellent la jacher, c'est pas tout à fait ça.
04:49 – Ça c'est le Nouveau Européen, les 4% de…
04:51 – Les États membres ont quand même des capacités de manœuvre sur ces dérogations.
04:57 Je pense que ça c'est beaucoup plus inquiétant pour l'environnement
05:00 à la limite que la fin de ce plan éco-phyto qui n'a jamais…
05:03 Alors ce qui serait très embêtant c'est la fin de l'ambition de réduire les 50%,
05:10 il ne faut pas rêver, mais les phytosanitaires, les pesticides.
05:14 Mais le plan lui-même, je ne vais pas tant le pleurer que ça s'il est abandonné,
05:18 mais vraiment cette jacher c'est…
05:20 Vous avez eu des efforts de verdir la Pâques depuis 2008,
05:24 Marianne Fjörberg en 2013, il n'y a rien à la fin,
05:28 à part cette petite conditionnalité qui est arrivée en 2023 pour l'ensemble des aides.
05:35 Si celle-là on arrive à avoir sa peau du côté des syndicats agricoles,
05:40 ça veut dire que vraiment il ne restera plus rien sur l'auvergnement de la Pâques.
05:44 – Nathalie Moray, sur ce recul des ambitions environnementales,
05:48 je vous voyais au chez de la tête.
05:50 – Alors je pense que non seulement il est assumé, mais il est assumé avec des mots.
05:54 Quand vous écoutez Gabriel Attal en conférence de presse aujourd'hui,
05:58 il parle notamment d'un truc qui est un petit peu moins relevé,
06:01 mais l'accélération de l'adoption de la loi, de la proposition de loi sur le voisinage.
06:07 Vous savez quand les nouveaux ruraux arrivent à la campagne,
06:12 ils en ont marre de voir les tracteurs qui passent devant chez eux tard le soir,
06:16 qui laissent des déchets etc., qui entendent le coq, qui ça.
06:19 Et il a eu cette phrase, il a dit "quand on choisit la campagne,
06:23 on l'accepte et on l'assume", première chose.
06:26 Et il a dit "l'agriculture ce n'est pas une question de budget,
06:29 mais une question de fierté et d'identité".
06:32 Pour tout ça, on voit bien que Gabriel Attal,
06:36 il est dans un moment où il est vraiment en train de flatter les agriculteurs,
06:40 et flatter les agriculteurs au sens où l'environnement ça commence à bien faire.
06:47 Il a eu des accents très sarkozistes lors de sa discussion,
06:51 dans son discours de politique générale, et là on voit bien qu'il continue.
06:55 On est dans un moment qui n'est pas neutre,
06:57 on est à quatre mois des élections européennes,
07:01 où on voit que le Rassemblement National, qui est très fort dans la ruralité,
07:06 est à dix points en gros au-dessus de la liste Renaissance,
07:10 donc de la liste du gouvernement.
07:12 C'est ça qui est aussi en train de se jouer.
07:14 On est dans une vision, je ne sais pas si on est à vision au moyen terme,
07:17 mais à court terme, on essaye de gagner du temps sur tous les plans
07:21 pour les élections européennes, et c'est aussi valable pour le Mercosur.
07:24 Le Mercosur, ça fait quinze ans qu'il est en discussion,
07:28 on peut bien attendre encore quatre mois,
07:30 et on est là dans la pure politique en disant,
07:35 nous France, on est puissant, et quand on dit quelque chose, on nous écoute.
07:38 On est dans l'incantation, et je pense plus sur le court-termisme.
07:43 L'accord UE-Mercosur, qui existe, qui a été conclu en 2019,
07:47 qui n'est toujours pas ratifié, et c'est de ça qu'on parle.
07:50 On poursuit cet échange juste après le Fil info, 20h20, Stéphane Milhomme.
07:54 Lewis Hamilton quittera Mercedes à la fin de la saison 2024.
07:59 Le britannique, les septuples champions du monde de Formule 1,
08:02 rejoindra Ferrari en 2025.
08:05 Deux annonces confirmées par les deux écuries en seulement un quart d'heure,
08:09 après des jours de rumeurs pour le champion automobile.
08:13 Vers la sortie de la crise agricole,
08:15 des manifestants envisagent de lever le camp.
08:18 Il y a 200 points de blocage selon le ministère de l'Intérieur.
08:21 Le convoi à partir d'Agen, par exemple, n'ira pas jusqu'à Rungis, aux portes de Paris.
08:25 Il va finalement redescendre vers le sud-ouest, une demande de la coordination rurale.
08:30 Le ministère de l'Economie et des Finances a fait les comptes.
08:33 Les mesures d'urgence pour les agriculteurs atteignent 400 millions d'euros
08:36 et 150 millions aujourd'hui annoncées,
08:39 avec aussi le remboursement partiel de la taxe sur le gasoil non routier.
08:44 Le chef de la Maison Blanche, Joe Biden, appelle Ursula von der Leyen
08:47 pour la remercier, remercier la présidente de la Commission européenne
08:51 et les 27 Etats membres d'avoir voté une nouvelle aide de 50 milliards d'euros pour 4 ans
08:56 à destination de l'Ukraine, et cela près de deux ans après l'invasion par la Russie.
09:00 En compagnie ce soir de François Miguet du Point,
09:12 Nathalie Moret du groupe Ébra Bruno Cotteres du CELIPOF
09:15 et le professeur d'économie agro-paritec Jean-Christophe Bureau.
09:18 Il y a beaucoup de sujets ce soir.
09:21 On termine le tour de table, ce premier tour de table avec vous François Miguet
09:25 sur la question de départ, sur aura-t-il convaincu,
09:30 aura-t-il calmé la colère, votre regard là-dessus ce soir.
09:34 Oui, on a bien vu que Gabriel Attal a cherché l'apaisement aujourd'hui
09:37 et que pour le moment il a remporté ce pari provisoirement,
09:40 puisque les syndicats agricoles majoritaires ont appelé à la levée des barrages.
09:45 La FNSEA par exemple, c'est plus de 100 000 adhérents, donc c'est quelque chose.
09:48 Seuls les deux syndicats un petit peu aux extrêmes ont décidé de maintenir le blocage.
09:52 Cela dit, ce qu'a dit le président de la FNSEA, M. Rousseau, aujourd'hui,
09:57 montre que parti n'est pas complètement gagné non plus,
10:01 puisqu'il disait que personne ne doit considérer que c'est terminé ce soir.
10:05 Nous allons voir si ces annonces sont du toc.
10:07 Le rendez-vous qui est donné, c'est le salon de l'agriculture qui va démarrer le 24 février.
10:12 Donc c'est bientôt, on verra si ça tient.
10:14 Jean-François, c'est vrai que c'est une victoire, pas victoire.
10:19 C'est impossible aujourd'hui de dire que quelqu'un a gagné, parce que l'histoire est loin d'être finie.
10:25 Alors la difficulté dans cette affaire, c'était qu'au fond, vous avez, je parle au passé,
10:30 les manifestants, la mobilisation est toujours sur le terrain.
10:34 Vous avez des agriculteurs qui réclamaient des mesures d'urgence tout de suite.
10:40 Or, ce qui est développé, ce qui est mis sur la table, ce sont des mesures qui prennent du temps.
10:44 Et oui, mais pas seulement ce qui passe par Bruxelles.
10:46 Tout ce qui est égalim, tout ce qui est application.
10:49 Nous sommes aussi dans la démonstration que les lois qui sont votées dans ce pays
10:53 ont du mal à être, on va dire, déclinées sur le terrain, appliquées.
10:57 Elles trouvent rarement un débouché très concret dans la vie quotidienne.
11:01 Ce que disent les agriculteurs, c'est qu'au fond, ils veulent qu'on les considère, qu'on les aide.
11:06 Il y avait cette sensation peut-être qu'il y avait quelque chose qui était en jachère jusqu'à aujourd'hui.
11:12 La difficulté, c'est qu'il faut du temps pour tout ça.
11:14 Le temps, Emmanuel Macron savait que ce salon de l'agriculture allait être un moment absolument épouvantable
11:20 si d'aventure le conflit perdurait jusque-là.
11:24 Il a réussi aujourd'hui à le transformer en rendez-vous de travail pour voir si les mesures, au fond, se sont développées.
11:33 Il somme le gouvernement de se mettre à l'œuvre.
11:36 Ce qui est assez étonnant, c'est quand il dit qu'il va falloir profondément changer la règle en Europe.
11:41 Sans doute, tout le monde acquiesce, mais je rappelle que cette majorité passe son temps à reprocher,
11:47 notamment au Rassemblement national, justement de vouloir bousculer les règles européennes.
11:52 Donc c'est très compliqué à la fois de dire "Vive l'Europe, vous êtes anti-européens, nous sommes l'Europe",
11:58 et en même temps dire "Cette Europe ne va pas, elle ne fonctionne pas, il va falloir changer les règles profondément".
12:02 Donc il y a une forme de contradiction qui s'installe et qui crée aussi une confusion.
12:06 C'est ce que vous évoquez, Nathalie Moré, dans cette campagne des européennes qui démarre.
12:09 En fait, dans la conférence de presse qu'il a donnée tout à l'heure à Bruxelles,
12:13 il a beaucoup insisté sur le fait que l'Europe pouvait changer de logiciel, que l'Europe pouvait écouter, qu'on pouvait changer les choses.
12:19 Et il a, j'allais dire, dit en passant, évidemment on garde une haute ambition écologique, mais presque en passant.
12:27 Donc on voit bien que dans son discours, il y avait en même temps, mais il y avait j'allais dire 80-20%.
12:33 On voit vraiment que là, la Macronie a choisi son camp et ce n'est pas celui de l'écologie.
12:38 Alors vous savez ce que dit Gabriel Attal, pour compléter ce que vous annoncez.
12:41 Il dit "Ce n'est pas une souveraineté retranchée", je le cite, sur elle-même.
12:44 Donc message en direction du Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordane Bardella.
12:48 Mais c'est une ouverture avec des règles, de la réciprocité et les mêmes exigences pour tous.
12:53 Je suis désolé, mais les oppositions, pas seulement le RN, tiennent ce discours aussi en disant "l'Europe c'est sympa,
12:59 mais il va falloir qu'il y ait de la réciprocité parce que ça ne fonctionne pas.
13:02 À cause de ça, il y a des déséquilibres et au fond, ça ne marche pas".
13:05 C'est un discours à l'identique. Donc ça va être très compliqué de savoir qui dit quoi dans cette affaire.
13:09 - Et c'est des très forts... - Bono Cotteres.
13:12 - Ça devient vraiment très compliqué parce que non seulement il y a effectivement cette contradiction
13:17 que c'est le chef de l'État et son chef de gouvernement qui sont sur un créneau fondamentalement pro-européen,
13:25 qui disent cela, et autre paradoxe, c'est une majorité qui exerce le pouvoir depuis pratiquement 7 ans
13:33 qui dit "il y a plein de choses qui ne vont pas".
13:35 Donc voilà, on se retrouve dans une série de paradoxes. On voit bien que le thème de la souveraineté est en plein...
13:44 en train de ressortir très fortement, pas seulement en France.
13:49 On voit que dans plein d'autres pays, en perspective de la campagne des élections européennes,
13:53 il y a du détricotage qui est en train de se faire des partis de centre-droit
13:57 qui commencent un petit peu aussi à revenir en arrière sur ce thème qui est "on a trop embêté les gens,
14:02 trop de réglementation, il faut donner du temps, etc."
14:06 Et donc on commence à voir effectivement une série de contradictions dans l'exercice de communication des gouvernements
14:14 qui est assez important.
14:15 Le trouble qu'on a entendu dans la voix de beaucoup d'agriculteurs notamment,
14:20 et juste après la prise de parole de Gabriel Attal, était assez net.
14:25 J'ai entendu des gens de la coordination rurale notamment à Bruxelles qui disaient
14:29 "mais en fait, nous, on ne veut pas... ce repli sur soi, ce n'est pas forcément ce qu'on veut."
14:35 Et puis d'ailleurs, est-ce que l'Europe suivra ?
14:38 C'est très étrange, effectivement, comme positionnement à François Méguet.
14:42 C'est vrai que Gabriel Attal est très difficile à suivre, comme Emmanuel Macron est très difficile à suivre.
14:48 Dans la foulée de ce que disait Bruno Cottres, il y a l'autre paradoxe.
14:52 C'est est-ce qu'on est écologique comme priorité, "make the planet great again",
14:58 ou est-ce qu'on veut permettre aux agriculteurs d'utiliser les pesticides à loisir ?
15:05 Est-ce qu'on est dans la simplification normative ?
15:09 Et en même temps, Gabriel Attal vient de parler de mettre la souveraineté agricole,
15:15 je ne sais plus comment il le dit, dans la loi, changer le code rural.
15:19 Tout ça, c'est de la norme supplémentaire.
15:21 Et donc, j'imagine que les agriculteurs qui l'ont entendu aujourd'hui,
15:24 et certainement comme beaucoup de Français, ont été un petit peu déboussolés
15:27 parce qu'on a du mal à comprendre la cohérence d'ensemble.
15:30 Bruno Cottres ?
15:31 Oui, clairement. Je trouve que c'est un au-delà même du problème dont on parle de l'agriculture.
15:35 C'est un problème fondamental depuis le début du deuxième mandat d'Emmanuel Macron.
15:40 Où est la cohérence d'ensemble ? Où est le projet politique fondamental ?
15:45 Est-ce que simplifier, mettre moins de normes, c'est un projet politique ?
15:52 Alors à ce moment-là, il faut qu'il soit complètement explicité comme tel,
15:55 qu'on explique pourquoi on le fait, qu'on explique pourquoi on ne l'a pas fait avant,
15:59 si c'est si urgent que cela.
16:01 Donc voilà, est-ce que c'est un projet politique de simplifier les normes ?
16:05 Et quel est ce projet politique ?
16:06 Ou est-ce que c'est un moyen pour faire quelque chose ?
16:08 À ce moment-là, c'est quoi qu'on veut faire avec la simplification ?
16:11 Les présidents successifs ont revendiqué la simplification administrative.
16:15 Ça ne date pas d'Emmanuel Macron. Ça n'a jamais avancé, cette histoire.
16:18 Ils savent que c'est un thème sur lequel les gens suivent plutôt.
16:21 Les gens n'aiment pas remplir des pavillés compliqués, bien évidemment.
16:24 Le discours de M. Giscard parlait de la marée blanche de la paperasse.
16:27 C'était en 1978.
16:28 Mais comme vous le disiez, si c'est pour en rajouter d'autres, c'est un peu le serpent qui se mange la queue.
16:34 Malheureusement, on resserre le robinet, mais il y a toujours de nouvelles normes qui arrivent.
16:37 On essaiera de comprendre ce que c'est, effectivement, cette histoire de souveraineté à inscrire dans la loi.
16:42 On verra ce que ça peut vouloir dire juste après le point sur l'info.
16:45 On va donc s'interrompre puisqu'il est 20h30 sur France Info.
16:48 (Générique)
16:54 Bonsoir, Édouard Marguer.
16:55 Bonsoir, Bérangère. Bonsoir à tous.
16:57 Un retour à la ferme avec le sentiment de la mobilisation.
17:01 Bien fait, les agriculteurs lèvent les barrages dans de nombreux endroits.
17:06 Ce soir, c'est le cas notamment sur l'Assis au sud de Paris.
17:09 La coordination rurale annonce également que le convoi parti d'Agin vers Rungis repart vers le Lot-et-Garonne,
17:15 le deuxième syndicat agricole de France, qui appelle comme le premier, la FNSEA,
17:20 à suspendre le mouvement suite aux annonces du gouvernement.
17:24 Le Premier ministre a en effet annoncé des nouvelles mesures de soutien,
17:27 comme un renforcement des lois EGalim, un soutien fiscal et social pour les éleveurs,
17:32 ou encore une pause dans le plan Éco-Fito pour un montant de 400 millions d'euros.
17:37 Les manifestants qui demandent des actes, maintenant, avant le Salon de l'agriculture,
17:41 le 28 février, sous peine de reprendre les blocages.
17:45 Le gouvernement veut maintenant des aides pour les pêcheurs.
17:48 Ils ont interdiction de travailler pendant un mois dans le golfe de Gascogne pour sauvegarder les dauphins.
17:54 Le ministre de la Transition écologique annonce que les indemnités promises
17:57 pourraient être versées dès le début du mois prochain, si la Commission européenne les approuve le 5 février.
18:04 Un premier pas vers une nouvelle trêve à Gaza.
18:07 Hamas donne une confirmation préliminaire positive concernant la libération des otages israéliens
18:12 et une proposition de trêve, c'est ce que dit le Qatar ce soir,
18:16 proposition qui résulte de la réunion de Paris le week-end dernier.
18:20 Le président américain au téléphone avec la présidente de la Commission européenne,
18:24 Joe Biden, a appelé Ursula von der Leyen pour remercier l'Union européenne de son plan d'aide pour l'Ukraine.
18:30 Les 27 ont validé 50 milliards d'euros pour Kiev.
18:33 Le président américain est bloqué au Congrès par les conservateurs pour des raisons de politique interne.
18:39 Un séissement en Formule 1.
18:41 Lewis Hamilton annonce quitter Mercedes à la fin de la saison pour rejoindre le concurrent historique Ferrari en 2025.
18:49 Décision surprise du pilote britannique, septuple champion du monde, sous contrat avec Mercedes depuis 2013.
19:00 20h, 21h, France Info, les informés.
19:04 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
19:06 On est ce soir en compagnie de Nathalie Moret, journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra,
19:11 François Miguet, journaliste économique au Point, Bruno Cotras, chercheur CNRS au Cévi-Pof,
19:16 et Jean-Christophe Bureau, professeur d'économie à Agro-Paris Tech.
19:20 Alors, inscrire la souveraineté dans la loi en tourne autour depuis tout à l'heure, qu'est-ce que ça veut dire ?
19:25 Beaucoup de gens se sont posé la question.
19:27 On va écouter l'agro-économiste Jean-Marie Serroni, qui est membre de l'académie d'agriculture.
19:34 Il explique qu'inscrire l'agriculture dans le code rural comme intérêt fondamental de la nation,
19:40 ça va permettre de rééquilibrer les priorités, ce qui n'était pas le cas aujourd'hui.
19:45 Il y a quelques clauses qui sont considérées d'intérêt général.
19:49 L'agriculture n'y était pas, l'environnement y était.
19:52 Ce qui veut dire que quand il y avait des conflits, enfin pas des conflits au sens de bagarre,
19:56 mais quand il y avait des arbitrages à faire entre l'environnement passé devant l'agriculture,
20:02 notamment sur les questions relatives à l'eau et relatives à l'irrigation.
20:06 Et donc là, c'est plus que symbolique, ça donne une dimension,
20:09 même si dans la pratique ça ne s'est pas passé pas si mal que ça,
20:12 mais ça donne une dimension symbolique et juridique plus forte
20:16 au statut de l'activité économique agricole comme fondamentale pour la souveraineté de la nation.
20:24 Jean-Christophe Bureau, je me tourne vers vous.
20:26 C'est assez contre-intuitif, mais ce serait un éclairage intéressant.
20:30 Que vous en pensez-vous ?
20:32 Jean-Marie, je pense, reprend les termes d'un rapport récent du Conseil général de l'agriculture,
20:39 l'alimentation et les espaces ruraux, qui est une instance parmi d'autres,
20:44 qui dit justement exactement ça, qu'il manque d'objectifs quantifiés sur la souveraineté alimentaire.
20:51 Alors là, pareil, il faut encore la définir.
20:54 Alors qu'il y a des objectifs, même s'ils ne sont pas respectés,
20:57 sur des objectifs de réduction de phytos,
21:02 les fameux 50% qui ne sont jamais arrivés,
21:04 puisque on a plutôt augmenté depuis qu'on a décidé de cet objectif de -50%.
21:09 Donc l'idée, ce que dit ce rapport, c'est qu'il faudrait rééquilibrer.
21:12 Personnellement, je le trouve vraiment très très mauvais et je ne suis pas du tout en accord avec ça.
21:17 Donc je pense que c'est à ça que Jean-Marie et Séroni font référence.
21:21 Mais alors, inscrire cette souveraineté, c'est quoi ?
21:23 C'est des objectifs de production française ?
21:26 C'est quoi ?
21:27 Des ratios d'autosuffisance, peut-être, je ne sais pas, mais ça paraît déjà assez irréaliste.
21:32 Ce qui fait quand même les marchés, c'est la compétitivité.
21:35 Là, on voit qu'on perd énormément la France par rapport aux autres pays européens.
21:41 Alors la FNSEU essaie de faire croire à ses adhérents que c'est à cause de la surtransposition des normes françaises,
21:46 ce qui est extrêmement marginal.
21:49 Ce n'est pas du tout ça, la dynamique.
21:51 Et du coup, à part fixer des taux d'autosuffisance,
21:55 mais on ne voit pas très bien comment on les atteindrait, à moins de passer à une économie extrêmement communiste,
22:01 je ne vois pas non plus le contenu en soi.
22:04 Quand il y a eu cette expression lors du discours de Gabriel Attal,
22:07 je suis quand même allé jeter un oeil, parce que je vous avoue que moi,
22:09 j'ai eu du mal à comprendre de quoi il s'agissait.
22:11 J'avoue ma grande faiblesse sur la question.
22:13 La souveraineté alimentaire, je cite,
22:15 "est le droit de chaque pays à maintenir et développer sa propre capacité de produire son alimentation de base
22:21 en respectant la diversité des cultures et des produits."
22:24 Peut-être que, alors c'est une interprétation très personnelle,
22:27 annoncer que cette souveraineté va entrer dans la loi,
22:31 c'est peut-être tenter d'une certaine façon de rassurer les agriculteurs
22:35 qui se sentent dépossédés de leur capacité à produire
22:39 et peut-être même à produire une agriculture qui permettrait à la France de s'autosuffire.
22:43 Ils se sentent dépossédés parce qu'il y a toutes ces viandes,
22:46 toutes ces fruits et légumes qui arrivent de façon un peu anarchique des pays étrangers.
22:51 Ils sentent cette concurrence qu'ils qualifient et qui est déloyale.
22:54 Peut-être que dire la souveraineté est dans la loi, c'est tenter de les rassurer,
22:58 de dire c'est dans le marbre de la loi,
23:00 donc rassurez-vous, on va faire en sorte de remettre tout ça en place.
23:03 Mais il faut quand même rappeler qu'il y a une politique agricole commune,
23:06 qu'il y a des accords internationaux et dans souveraineté alimentaire,
23:09 il y a le mot souveraineté.
23:11 Et je vous rappelle, et je rebondis sur Nathalie Moray,
23:14 que nous sommes en campagne des Européennes et la souveraineté,
23:18 c'est un argument qui est mis en avant par les oppositions de droite,
23:23 notamment par le Rassemblement national.
23:25 Donc c'est une façon de se réapproprier un concept du camp d'en face
23:28 qui est en train de marquer des points avec ça.
23:31 C'est un concept politique, mais ça ne nous dit pas,
23:34 et c'est très intéressant, c'est effectivement, ça rassure,
23:37 on peut l'entendre, mais ça ne dit pas ce qu'on inscrit,
23:41 ou alors c'est du bon.
23:43 Honnêtement Bérangère, je pense que ce qui est important dans cette expression,
23:49 c'est d'entendre le mot loi.
23:51 Loi, ça veut dire qu'on va légiférer sur l'agriculture.
23:55 Et je pense que sincèrement, ce qui s'est passé aujourd'hui,
23:58 c'est une espèce de grand délan d'amour et d'affection de l'État,
24:03 avec ses deux personnages les plus importants,
24:05 le Président et le Premier ministre, vis-à-vis de l'agriculture.
24:09 Comment voulez-vous légiférer alors que nous ne sommes pas en système soviétique ?
24:12 Je ne comprends pas, c'est le principe.
24:14 Je pense que ça, c'était quelque chose de très attendu,
24:17 et c'est d'ailleurs pour ça que la loi de Marc Fesneau a été suspendue
24:21 et qu'elle sera votée avant l'été.
24:23 Et pour revenir et compléter ce que vous disiez, Jean-François,
24:26 sur la sémantique, Emmanuel Macron, tout à l'heure, a parlé
24:31 "il faut aller vers l'écologie du bon sens".
24:33 Ça, c'est quelque chose que Marine Le Pen dit à chaque discours,
24:37 et elle l'a dit notamment la semaine dernière pour ses voeux...
24:40 Emmanuel Macron aussi a réécrit cette sémantique X fois ces derniers...
24:45 X fois, mais l'écologie du bon sens, c'est vraiment quelque chose
24:49 que dit le Rassemblement national, et je parle sous le contrôle
24:53 de Bruno Cotteres depuis très très longtemps.
24:56 Alors, il faut se méfier de la...
24:58 François Miguel.
24:59 Pardon Bruno, du concept de souveraineté et des incantations à la souveraineté,
25:03 Emmanuel Macron, ce n'est pas la première fois qu'il le fait.
25:06 Il l'a fait en matière médicale, on s'en souvient.
25:08 Il avait dit "il faut de la souveraineté sur les principes actifs,
25:12 sur le Doliprane, etc."
25:14 Ok, mais on a le droit de se poser la question,
25:16 de savoir ce que ça va concrètement donner.
25:18 Ça n'a pas fait revenir les usines de principes actifs
25:20 ou de Doliprane en France.
25:21 Donc c'est tout ça le problème, c'est qu'est-ce qu'on met derrière la souveraineté.
25:24 Si on veut la souveraineté agricole du pays, d'ailleurs je crois qu'elle est
25:27 déjà assurée en vérité, mais sur certains produits qui seraient mis à mal,
25:31 à ce moment-là, le seul moyen d'y arriver, c'est de rendre compétitifs
25:35 nos acteurs sur ce marché qui est un marché global.
25:38 Donc, il faut réduire les charges des agriculteurs,
25:41 il faut réduire peut-être certains poids administratifs, etc.
25:45 Donc, inscrire la souveraineté, ce mot dans la loi,
25:48 finalement c'est de la pure communication.
25:50 Oui, et puis ils font de la politique, il y a toujours les points de blocage
25:53 partout en France, il faut bien que les gens rentrent chez eux
25:55 à un moment donné, ceux qui manifestent.
25:57 Et puis la loi, respecter la loi, la souveraineté dans la loi,
26:00 mais combien de lois ne sont pas appliquées ou pas respectées ?
26:03 On parle de la loi Egalim, tiens, tiens, elle ne marche pas,
26:05 ça ne fonctionne pas, il faut y aller.
26:07 Donc, la souveraineté dans la loi, mais si ça ne fonctionne pas,
26:09 si on ne sait pas ce que c'est, ça va être un concept un peu compliqué à appréhender.
26:13 Voilà, précisément, et quand on parle de clauses de revoyure,
26:15 c'est tout vu, quoi.
26:17 Alors, ce qui n'est quand même pas faux, c'est que sur l'alimentation,
26:20 il y a une prise de conscience, y compris européenne, je pense,
26:24 qui est un peu la même que ce qu'on avait avec les masques respiratoires
26:27 pendant le Covid, c'est quand même que là,
26:30 l'état du monde devient très incertain et qu'il y a certains produits
26:34 où ce n'est quand même pas très sain de se reposer sur l'étranger.
26:37 Mais là où le concept est assez mauvais, je pense,
26:40 c'est que si on s'attache à cette souveraineté alimentaire
26:44 en termes d'alimentation, en fait, avec quoi est-ce qu'on produit
26:48 cette alimentation ? Avec des engrais qui sont soit importés,
26:52 soit faits avec du gaz importé. L'azote, c'est l'azote de l'air,
26:55 mais il faut du gaz importé. Et si on regarde vraiment
26:58 où est l'absence de souveraineté, elle est plutôt sur les intrants,
27:01 les facteurs de production qui sont apportés.
27:04 C'est vraiment ça qui est, à mon avis, sur un plan géostratégique,
27:07 le plus dangereux actuellement. Ce n'est pas le fait d'apporter
27:10 un peu de poulet, c'est vraiment d'avoir besoin de cette dépendance.
27:14 Et ça va depuis les phosphates à la potasse jusqu'au puce des tracteurs,
27:19 puisqu'on ne peut plus rien faire sans une puce électronique
27:23 dans une moissonneuse batteuse maintenant.
27:26 Et là, je ne pense pas que ce soit ça qui soit visé par cette expression,
27:31 par cet élément de langage.
27:33 - On a prononcé le mot "égalit", mais on va y revenir.
27:36 Cette relation et cette guerre des prix entre supermarchés,
27:40 distributeurs, fournisseurs de l'agro-industrie,
27:42 là, pour le coup, il y a du concret, il y a des contrôles en vue notamment.
27:45 Juste après le Fil-Info, 20h40, Stéphane Milam.
27:48 - Lewis Hamilton change d'écurie.
27:51 Le septuple champion du monde de Formule 1 signe avec Ferrari
27:54 un contrat de plusieurs saisons.
27:56 Dès 2025, sans en préciser le montant,
27:58 Mercedes annonçait quelques minutes plus tôt qu'Hamilton
28:01 quitter son écurie dans laquelle il a passé 12 années.
28:04 La crise agricole en France et chez ses voisins européens.
28:07 Depuis Bruxelles, Emmanuel Macron demande à la Commission européenne
28:11 de mettre en place au niveau européen un équivalent des lois Egalim françaises
28:15 pour que les agriculteurs ne soient pas payés en dessous du coût de production.
28:19 Les agriculteurs français commencent la levée de quelques 200 barrages
28:23 entre ce soir et demain matin, après l'annonce par Gabriel Attal
28:26 de nouvelles aides à hauteur de 150 millions d'euros.
28:29 Le conflit au Proche-Orient et cette satisfaction ce soir
28:33 des négociateurs qu'Atari, après Israël, le Hamas, donne à son tour
28:37 une première confirmation positive à une proposition de pause humanitaire
28:41 vers une nouvelle trêve pour permettre la libération d'otages
28:45 détenus dans la bande de Gaza.
28:47 En compagnie ce soir de François-Miguel Dupont, Bruno Cotteres du Cevipof,
29:00 Nathalie Moret du groupe Ebraille, Jean-Christophe Bureau d'Agro,
29:04 Paris Tech, alors Egalim et ses contrôles qu'annonce Bruno Le Maire,
29:08 contrôle pour tout le monde dans la grande distribution,
29:11 et c'est imminent, écoutez le ministre de l'Economie.
29:13 S'agissant de la grande distribution, toutes les plus grandes chaînes
29:17 de supermarchés seront contrôlées dans les prochains jours, sans exception.
29:22 Plus de 500 contrats avec leurs principaux fournisseurs seront contrôlés.
29:28 Je rappelle que ce sont des contrats qui peuvent faire plusieurs centaines de pages,
29:32 cela demande donc un travail technique considérable.
29:35 Ces contrôles concerneront aussi les contrats des marques distributeurs.
29:40 Aucun contrat n'échappera au contrôle de la répression des fraudes.
29:45 Ces contrôles, et j'y reviendrai, s'appliqueront enfin aux centrales d'achat européennes.
29:50 Jean-Christophe Bureau, dans la loi Egalim, il n'y avait pas déjà ces contrôles ?
29:56 Si, la première version de la loi Egalim était extrêmement générale.
30:02 Il y avait les gaspillages alimentaires, je crois même qu'il y avait l'interdiction des couverts en plastique,
30:06 enfin il y avait énormément de choses dedans.
30:08 Là, ce dont on parle, c'est vraiment les relations distributeur, industriel et agriculteur.
30:14 Maintenant, je pense qu'on ne parle à peu près plus que de ça dans la loi Egalim.
30:18 Donc il y a deux aspects, déjà il y a l'obligation de faire des contrats,
30:22 et puis après que ces contrats reposent, un prix qui repose sur des coûts de production.
30:28 C'est extrêmement compliqué dans une économie un peu libérale, capitaliste,
30:33 d'indexer des prix sur des coûts de production qui ne sont pas très bien définis.
30:39 Alors on a pris des formules type.
30:41 Après, lorsque un distributeur va s'approvisionner à l'étranger,
30:46 la loi a tout un chapitre quand même assez compliqué.
30:50 C'est vraiment quelque chose de très complexe.
30:54 Alors comment est-ce qu'on contrôle ça ?
30:56 C'était sans doute prévu, peut-être que ça n'a pas été fait.
30:59 Les industriels et les distributeurs ont sans doute pu monter des choses à l'étranger,
31:03 justement pour profiter de ce flou un petit peu dans ces articles de loi sur ce qui est importé.
31:10 Là, à mon avis, il y a un message psychologique déjà de menace assez forte,
31:16 alors qu'on va passer à 10% du chiffre d'affaires comme amende,
31:19 si je crois à ce qu'a dit Bruno Le Maire, ce qui commençait à être vraiment 2% ou quelque chose comme ça.
31:25 Il y a cette pression forte.
31:27 À la fin, il y aura sans doute quand même un impact, ne serait-ce que par l'aspect menace.
31:34 Et puis, il faut rappeler que Bruno Le Maire, c'était au début de l'année,
31:37 a annoncé qu'il fallait trouver 12 milliards d'euros d'économies pour boucler le budget de la France,
31:45 qu'il fallait arrêter de dépenser, que le quoi qu'il en coûte était terminé.
31:48 Je ne critique pas personnellement les annonces qui ont été faites aujourd'hui.
31:51 Je rappelle le chiffre donné par Bercy, 400 millions de dépenses supplémentaires.
31:55 Vous avez l'avance sur le trésor, risque, manque à gagner.
31:58 Je ne sais pas si je m'exprime bien, qui est de l'ordre du remboursement partiel des taxes GNR, c'est du 200 millions.
32:03 On est à 4,6 millions.
32:05 Je rappelle que dans un autre registre, il y a la crise du logement, il y a ces 2 milliards pour l'accès aux prêts.
32:11 Nous sommes dans une phase de quoi qu'il en coûte, le retour, si je puis dire.
32:16 Et ce n'est pas de la faute du gouvernement.
32:18 Il y a une situation de crise, il faut bien y remédier, il faut y accéder.
32:21 Mais nous sommes toujours dans une dynamique de dépenses qui vont au-delà de ce que nous sommes en capacité de faire.
32:27 Je mettrai juste un petit bémol à ce que vous venez de dire.
32:32 C'est vrai qu'effectivement, là, il y a du budget qui est libéré pour les agriculteurs.
32:37 Mais...
32:38 Gabriel Attal a dit que c'était un investissement, je précise, pour être honnête.
32:40 Et je pense qu'il a d'ailleurs en partie raison.
32:42 Cela dit, dans le même temps, on a entendu la déclaration de politique générale de Gabriel Attal,
32:47 où on voit qu'il va y avoir une autre réforme de l'assurance chômage,
32:55 que l'allocation de fin de droit va être supprimée.
33:05 Donc on voit clairement qu'il y a quand même des gens
33:09 qui vont payer.
33:11 Et quoi qu'il en coûte, ce n'est pas pour tout le monde.
33:13 Oui. Clairement, je trouve que ça rejoint effectivement un élément de la discussion de tout à l'heure.
33:19 C'est au fond les zones d'ombre de tout ceci, de l'ensemble du projet.
33:24 Effectivement, lorsque le Premier ministre a dit qu'il y aura les 2 milliards de baisse des impôts pour les classes moyennes,
33:32 il ajoute "la solidarité nationale" devra s'exprimer.
33:36 Est-ce que ça veut dire augmentation d'impôts pour d'autres ?
33:40 Voilà. Donc on voit sans arrêt un projet qui va par retouches successives,
33:45 qui encore une fois ne s'explicite pas complètement.
33:49 De même, sur le thème de la souveraineté, c'est un peu la même chose.
33:52 Emmanuel Macron essaye d'impulser l'idée de la souveraineté européenne,
33:56 mais pendant longtemps, il l'a tiré plutôt du côté en disant
33:59 "ça montre qu'il faut qu'on soit en Europe, parce que c'est en Europe qu'on est forts ensemble
34:03 et qu'on peut préserver les acquis du modèle français".
34:08 Là, maintenant, on a l'impression qu'on est dans une autre interprétation de l'idée de souveraineté.
34:15 Le ministre de l'Économie et des Finances, effectivement, dans un registre de communication qu'il affectionne,
34:20 dit "il va y avoir des contrôles, il y aura des sanctions".
34:24 C'est Bercy qui parle là très clairement.
34:27 Mais c'est vrai qu'on se demande un peu quels effets ça aura exactement.
34:33 Encore une fois, sur l'idée d'un projet qui a beaucoup de mal à s'expliciter,
34:37 est-ce que c'est un projet et où est-il ?
34:41 Quel effet ça peut avoir sur l'opinion, sur le consommateur ?
34:45 Quel effet ça peut avoir sur la relation entre ces agriculteurs ?
34:51 On dit que l'opinion est acquis à la cause.
34:55 Tout dépendra des conséquences sur le prix que les gens vont payer.
34:59 Si on leur dit au bout d'un moment "vous savez, tout ça, c'est un prix et c'est à vous de l'assurer",
35:04 ça sera très différent.
35:07 Là aussi, il y a des injonctions contradictoires.
35:09 Parce qu'on n'a pas envie d'être aujourd'hui le patron d'un supermarché.
35:13 Parce que Bruno Le Maire, il y a quelques semaines, disait "la priorité, c'est la lutte contre l'inflation".
35:18 Il faut absolument baisser les prix par tous les moyens.
35:21 Un de ces moyens, c'est peut-être de négocier via des centrales d'achat au niveau européen.
35:25 Et maintenant, il dit "ah ben non, il ne faut absolument pas faire ça, on va vous contrôler, on va vous envoyer nos agents, etc."
35:30 Donc c'est assez compliqué.
35:32 Et puis, il y a la contradiction des Français même.
35:34 Parce que les Français disent "on veut défendre nos agriculteurs, on veut manger français, on veut manger des bons produits".
35:40 Et puis quand vous demandez au directeur des hyper et des supermarchés, ils vous disent "mes ventes de bio s'effondrent".
35:45 Et les Français achètent ce qu'il y a de moins cher.
35:48 Jean-Christophe Vérault ?
35:50 Tout à fait. Il y a quand même une schizophrénie du citoyen consommateur
35:54 qui demande vraiment de plus en plus de normes, pas d'OGM, pas de clonage, pas de ceci, pas de cela.
35:59 Et qui se précipite sur ce qui est moins cher.
36:02 Parce qu'il y a des baisses de pouvoir d'achat.
36:04 Absolument.
36:06 Importantes.
36:07 Mais il y a aussi beaucoup de Français qui ont les moyens et qui préfèrent acheter moins cher.
36:11 Parce qu'ils veulent mettre cet argent-là dans une voiture, dans des loisirs, dans des vacances.
36:15 Il y a quand même très peu de Français aujourd'hui qui achètent du bio.
36:18 Je ne vais pas le regretter, mais il y en a de moins en moins.
36:20 Cette question du prix, elle restera centrale.
36:23 On avait cet échange il y a quelques jours sur le fait que la part du budget des Français
36:29 qui est consacrée à l'alimentation est aujourd'hui beaucoup plus faible
36:34 par rapport à d'autres dépenses, de téléphonie, etc.
36:38 Il y a 14% des choses comme ça.
36:39 Il y a aussi le fait qu'avec une réduction du pouvoir d'achat,
36:42 beaucoup de Français ont des dépenses fixes.
36:44 Vous avez particulier tout ce que vous évoquez sur la téléphonie, les abonnements, etc.
36:48 Et l'alimentation, et ça, là, la Confédération Paysanne a raison,
36:53 l'alimentation est un peu la variable d'ajustement quand même en ce moment.
36:56 Nathalie Moret ?
36:57 Oui, c'est ça.
36:58 C'est la variable d'ajustement par rapport au logement.
37:02 On est obligé de payer son loyer ou de rembourser son prêt.
37:07 Effectivement, la variable d'ajustement, ça se fait sur les produits de marque distributeurs.
37:12 D'ailleurs, on voit bien que même le ministre de l'Économie a insisté là-dessus
37:16 parce qu'effectivement, c'est peut-être là-dessus qu'il y a des soucis au niveau des normes.
37:20 Et oui, c'est toujours la même chose.
37:22 C'est la quadrature du cercle.
37:24 Comment faire pour manger mieux ?
37:26 Mais si manger mieux, ça coûte plus cher.
37:28 20h50, le Fil-Info, Stéphane Willam.
37:30 50 milliards d'euros de plus pour aider l'Ukraine.
37:36 Et sur 4 ans, c'est l'enveloppe décidée par l'Union européenne
37:38 avec la levée du veto de la Hongrie de Vitor Orban,
37:41 le président américain Joe Biden remercie quelques heures plus tard l'Union européenne
37:45 pour cette aide au moment, dit-il, où l'Ukraine continue à se battre contre l'agression russe.
37:51 Personne ne doit considérer que c'est terminé ce soir.
37:54 Le mouvement des agriculteurs se transforme.
37:56 Les mots du président de la FNSEA avec "jeunes agriculteurs".
37:59 Les syndicats appellent à la levée des barrages.
38:01 Après les annonces du gouvernement, notamment 150 millions d'euros en soutien fiscal et social aux éleveurs.
38:08 Une pause dans la réduction des phytosanitaires.
38:10 Et justement, la patronne des écologistes, Marine Tondelier, conteste la décision du gouvernement
38:15 de suspendre ce plan éco-phyto.
38:17 C'était l'une des principales revendications des agriculteurs.
38:20 Ce plan vise à réduire l'usage des pesticides.
38:23 Avec ça, dit-elle, nos agriculteurs ne gagneront pas plus et à la fin, tout le monde sera perdant.
38:28 Et puis comme en France, Nestlé reconnaît avoir eu recours à des procédés interdits
38:33 pour purifier son eau en bouteille en Suisse.
38:36 Et cela après des révélations similaires en France de la cellule Investigation de Radio France.
38:41 Le géant de l'agroalimentaire assure avoir utilisé des filtres au charbon actif dans son usine locale près de Lausanne.
38:49 On est ensemble jusqu'à 21h avec Nathalie Moret du groupe Ébra, François Miguet du Point, Bruno Cotteres du Cévi-Pov
39:05 et Jean-Christophe Bureau d'Agro Paris Tech.
39:08 Bruno Cotteres, il y avait une question pour Jean-Christophe Bureau.
39:10 Oui, c'est sur le thème de la souveraineté.
39:12 J'aurais aimé solliciter notre expert en économie de l'agriculture.
39:16 Les agriculteurs se plaignent que les aides de la PAC n'arrivent toujours pas ou qu'elles arrivent avec du retard.
39:23 Mais ça, c'est un élément de souveraineté nationale.
39:25 C'est bien les États qui finissent par distribuer.
39:27 Et donc au fond, quand on pointe Bruxelles de ce point de vue-là, on devrait peut-être un peu se cibler nous-mêmes, non ?
39:34 Je suis tout à fait d'accord, surtout depuis un an, puisque depuis le 1er janvier 2023,
39:39 il y a eu une énorme délégation de la PAC aux États membres. On peut enlever le C de PAC.
39:44 Et là, autant le discours d'Emmanuel Macron à Bruxelles tout à l'heure, je trouvais,
39:48 avait des aspects tout à fait convaincants sur emmener l'Europe dans une nouvelle stratégie,
39:53 ce qui n'est pas impossible à l'heure actuelle, puisque ça commence quand même à bouger.
39:56 On n'est plus dans l'Europe de Barroso, qui était un vaste libre-échange et il ne fallait parler de rien d'autre.
40:02 Là, ça bouge. Mais là où il a dit quand même que les paiements de la PAC n'arrivent pas,
40:07 en accusant à mi-mot Bruxelles, on a eu des paiements qui ne sont pas arrivés
40:13 parce qu'on avait un logiciel en France absolument catastrophique, très très mal fait,
40:18 qu'il y avait des retards de paiement pendant des années.
40:20 Plus qu'ailleurs ?
40:21 Une catastrophe. Et on a eu la même chose pour l'armée. Vous savez, le logiciel de paie des militaires.
40:26 Nous, on en avait un pour les paiements il y a 4-5 ans, qui était une véritable catastrophe.
40:31 Mais ça n'était pas de la faute de Bruxelles en soi, quand même.
40:34 Et ça l'est encore moins aujourd'hui, où la PAC, maintenant, elle est gérée par les Etats membres.
40:39 Et les paiements, c'est les Etats membres.
40:41 Puisque on parle d'emmener l'Europe, que la France emmène l'Europe,
40:45 Emmanuel Macron parle de centrales d'achat, et Gabriel Attal aussi, d'ailleurs, au niveau européen,
40:51 et d'un égalim européen, la France a des chances d'emmener les autres pays là-dedans ?
40:58 Alors, à court terme, non. Les pays d'Europe du Nord n'aiment pas tellement l'intervention de l'Etat sur les marchés.
41:04 Bon, les Anglais, on n'en parle plus, ils ne sont plus là, mais ils ont quand même des adeptes.
41:08 Danemark, Suède, Pays-Bas, ça m'étonnerait quand même.
41:12 Mais, ceci dit, la France a réussi à imposer, dans des règlements de 2013 et le règlement Omnibus de 2018,
41:20 des nouvelles conditions pour les relations entre agriculteurs et le reste de la filière,
41:26 qui sont très dérogatoires aux codes de la concurrence.
41:29 Donc, à court terme, peut-être pas un égalim, mais il y aura quand même, je pense, il va sans doute arriver à trouver une forme d'écho.
41:37 Nathalie Moret, on a évidemment compris aussi la posture d'Emmanuel Macron là-dedans, à quatre mois des européennes,
41:46 le leadership français...
41:48 Mais c'est fondamental !
41:50 Il y avait deux choses. Effectivement, il y a des élections dans quatre mois et le gouvernement ne pense qu'à ça, première chose.
41:57 Et deuxième chose, il y avait Gabriel Attal.
41:59 Gabriel Attal qui est nommé depuis trois semaines, c'est sa première grande crise.
42:03 Il fallait voir comment le Premier ministre arrive à gérer ou pas une crise, arrive à s'en sortir ou pas, arrive à imposer une autorité ou pas.
42:11 Et là, très sincèrement, sur la séquence, il a plutôt été assez habile, je trouve,
42:17 puisqu'il a réussi à faire un catalogue de mesures qui convainc les syndicats ce soir,
42:24 même si la base, effectivement, a peut-être besoin d'un petit peu plus de temps pour réfléchir.
42:29 Et il est dans une dynamique où maintenant, il va pouvoir continuer à avancer.
42:34 Depuis quinze jours...
42:35 Nathalie Moret, il n'y a eu pas de deux, quand même.
42:37 C'est-à-dire le Premier ministre allait sur le terrain, au contact, le vendredi ça n'a pas bien marché,
42:40 aujourd'hui, finalement, ça a emporté un peu l'adhésion.
42:43 Et le président à distance, depuis Bruxelles.
42:45 Oui, mais aujourd'hui, objectivement, ça s'est bien passé.
42:48 Entre le pas de deux, entre le gouvernement et l'exécutif, enfin le pas de deux entre les deux,
42:52 ça se termine pour l'instant bien.
42:54 Et rendez-vous dans trois semaines.
42:56 Dans trois semaines et dans quatre mois.
42:58 En l'occurrence, lui-même les a beaucoup vus, en plus. Il a mouillé la chemise.
43:02 Il a mouillé la chemise. Il a mouillé la chemise.
43:04 Objectivement, il s'est déplacé, il est allé dans les fermes,
43:07 il a utilisé les mots d'identité, les mots de valeur, des mots qu'il leur parle,
43:13 et objectivement, il a été plutôt souverain.
43:16 C'est clair qu'exercice est réussi de ce point de vue-là.
43:19 Par contre, sa traduction dans les urnes le 9 juin, c'est tout à fait autre chose.
43:24 Comment vous voyez ça ?
43:26 Quand on regarde de près les structures de l'opinion publique en France par rapport à l'Europe,
43:30 on voit qu'on est quand même dans le doute, dans le sentiment extrêmement tiède,
43:34 on va dire favorable à l'Europe, très très tièdement,
43:37 voire dans le doute un peu plus même profond.
43:40 Et que pour le moment, c'est vrai qu'on ne voit pas pour le moment de vraies raisons
43:45 pour lesquelles la dynamique s'inverserait en matière d'intention de vote.
43:48 On verra, il faut être très prudent là-dessus, évidemment.
43:50 C'est dans 4 mois, c'est très long, les élections dans 4 mois.
43:53 Mais il y a des structures d'opinion très fortement ancrées en France,
43:58 et faire basculer des segments importants de l'électorat pour une liste plutôt qu'une autre,
44:04 avec la bonne gestion d'une crise,
44:07 ce n'est pas forcément une traduction dans les urnes.
44:11 Il est temps de refermer ces informés avec vous.
44:13 François Miguet, qui est-il à la Une de l'hebdomadaire Le Point ?
44:18 Cette semaine, l'affaire Delon, l'histoire d'Iromie Rollin, une femme bafouée.
44:25 Iromie Rollin, une femme bafouée, l'affaire Delon à la Une de l'hebdomadaire Le Point.
44:28 À lire un dossier complet, la Une des journaux du groupe ÉBRA,
44:32 les grands titres de la presse quotidienne régionale de l'Est de la France.
44:36 Dans tous les titres, on revient très largement sur cette crise agricole,
44:40 avec un volet national où on détaille les mesures,
44:42 et un volet local où on donne la parole aux agriculteurs.
44:46 Merci également à Bruno Cotteres du Cévi-Pov, Jean-Christophe Bureau.
44:50 Merci pour vos éclairages, merci d'avoir été l'invité de France Info.
44:54 Demain matin, les informés reviennent à 9h avec Jean-Rémi Baudot et Renaud Dely.
45:00 Nous, on sera là dès 20h. Bonne soirée.
45:03 ...

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