• il y a 9 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 -Salut, Bouloute, salut Antoine. Bonsoir à tous.
00:02 Notre tête à clics du jour, vous la connaissez bien, Antoine,
00:05 puisque c'est l'acteur Milo Machado-Graner.
00:08 Il a commencé sa carrière d'acteur dans la série "En thérapie",
00:11 puis il a joué aux côtés de François Damiens
00:13 dans le film "Huir une humanité", réalisé par Danny Boon.
00:16 -Tu as un, et puis les autres.
00:24 Et ils font un tout.
00:26 ...
00:33 -Et il est surtout au centre du film de Justine Trier,
00:36 "Anatomie d'une chute".
00:37 -Tu m'as dit que t'avais entendu tes parents
00:39 maman, quand t'es sortie de la maison, c'est ça ?
00:41 Tu te souviens du genre de conversation qu'ils avaient ?
00:43 -Oui, à peu près. C'était pas une dispute.
00:46 En fait, j'entendais pas vraiment les mots,
00:50 j'avais que des bouts de voix, mais ça faisait...
00:52 -Ah oui, mais enfin...
00:53 Si t'avais pas les mots, du coup, tu peux pas savoir
00:54 si c'était une dispute ou pas. -D'accord, mais ça...
00:56 Ca faisait... Ca s'entendait que c'était pas une dispute.
00:58 -Daniel, on est d'accord, il y avait la musique très forte,
01:01 toi, t'étais dehors, tes parents dans la chambre de ta mère,
01:03 donc deux niveaux au-dessus.
01:05 Comment tu peux être sûr du ton des voix ?
01:07 Moi, je me demande même d'ailleurs si t'as pu entendre les voix.
01:11 -J'étais juste en dessous de la fenêtre ouverte, en fait,
01:12 donc j'ai entendu... Enfin, je sais ce que j'ai entendu.
01:15 -Bonsoir, Milo. -Bonsoir.
01:18 -Merci beaucoup d'être sur le plateau de clic.
01:19 On est trop heureux que vous soyez là. -Salut, Milo.
01:21 -Merci beaucoup.
01:22 -Je vous présente Antoine, vous connaissez bien.
01:25 -Ouais, ça fait quelques années.
01:26 -Milo Machado-Granner, vous avez 15 ans,
01:28 vous êtes en première au lycée et vous jouez Daniel,
01:31 c'est le rôle central du film de Justine Trier,
01:33 "Anatomie d'une chute", "Palme d'Orakan", je le rappelle.
01:35 Vous revenez là des Golden Globes et vous serez aux Oscars et au César.
01:39 Ca fait beaucoup, quand on a 15 ans, comment vous traversez tout ça ?
01:43 -Bah... Ca va.
01:45 Je...
01:46 J'alterne entre le lycée et les moments comme ça.
01:50 C'est assez marrant à vivre, ouais.
01:52 -Tu dis quoi à tes potes du lycée ?
01:53 "Salut, les gars, je vais aux Oscars, je reviens."
01:55 -Non, je...
01:56 On n'en parle pas énormément.
01:59 Oui, ils sont au courant, voilà.
02:02 Mais ça reste un...
02:05 Un truc drôle, quoi.
02:06 -T'es l'acteur que j'ai passé mon temps à fixer dans les yeux pendant le film.
02:10 Est-ce que tu peux m'expliquer le travail qu'il y a eu sur tes yeux ?
02:13 Parce que tu joues un enfant non-voyant.
02:15 -Ouais, il y a eu beaucoup de préparation, en fait,
02:18 pour le rôle avec Cynthia Arra,
02:19 qui était directrice de casting et collaboratrice à la direction d'acteurs.
02:23 Et donc, on a travaillé à la fois sur le jeu et aussi sur la cécité.
02:26 On a visité beaucoup d'instituts
02:28 pour déterminer des degrés de cécité,
02:30 comment positionner la tête, des détails comme ça.
02:32 Ça nous faisait des règles un peu qu'on devait se fixer.
02:35 Et en plus, le truc sur les yeux, c'est beaucoup grâce aux lentilles,
02:39 parce que ça crée un truc un peu bizarre de...
02:42 J'ai les yeux un peu voilés, ça me fait même presque des yeux bleus.
02:46 Et donc, non seulement ça m'aidait, mais ça créait un truc à l'image
02:50 qui fait qu'apparemment, le regard était intéressant.
02:53 -J'ai réalisé que vous aviez les yeux verts, en fait.
02:54 -Oui. -C'est fou.
02:55 -C'est fou, on a tourné à bleu-vert. C'est beau.
02:57 Vive les yeux !
02:59 -Qu'est-ce qui...
03:00 Je crois que vous avez pas dit oui tout de suite à ce personnage.
03:02 Qu'est-ce qui a fini par vous séduire dans le personnage de Justine Trier ?
03:06 -Je suis pas sûr du scénar' et tout.
03:08 -Non, si, j'ai dit oui.
03:09 -Ah, pardon ! Mais c'est ma faute, je suis mal renseignée.
03:11 Mais qu'est-ce qui vous a plu, alors, sur ce personnage-là ?
03:15 -Je sais pas vraiment.
03:16 En fait, à la base, c'est pas que je voulais pas,
03:18 c'est que je comprenais pas, en fait...
03:22 Je sais pas si c'était l'histoire que je comprenais pas.
03:23 En fait, on m'avait pas beaucoup expliqué au premier casting.
03:26 On avait fait une impro où je parlais au juge,
03:29 où je m'étais améliorée, c'était assez bizarre.
03:32 Et non, après, j'ai revu Justine un peu après au call-back.
03:36 Enfin, j'ai rencontré Justine au call-back.
03:39 Et bon, on est passés par des exercices,
03:42 on a cherché des choses et je pense que ça lui a plu.
03:45 -Justement, Milo, on a retrouvé les images de votre casting.
03:48 Vous voulez bien qu'on les retrouve ensemble ?
03:50 -Comment tu t'appelles ? -Je m'appelle Milo.
03:53 -Tu as quel âge ? -13 ans.
03:55 -Comment vois-tu l'avenir ?
03:57 -Alors là, je vois pas.
03:59 J'ai des lunettes vers le passé et le présent, mais pas l'avenir.
04:03 -Ah ouais ?
04:04 Ton avenir à toi ?
04:06 -Bon, vraiment, je sais pas.
04:09 -Et quand ils se disputaient, toi, tu faisais quoi ?
04:12 -Bon, je partais... J'allais pas trouver des ententes de se disputer.
04:16 Je suis partie me balader avec mon chien dans la montagne.
04:21 -C'est ce qui s'est passé ce jour-là, quand ton père est tombé ?
04:26 -Quoi ?
04:27 -Ton père est tombé ce jour-là, t'es partie te balader dans la montagne ?
04:31 -Oui.
04:32 -Tu te rends compte qu'il faut des dizaines d'années de psychanalyse
04:34 pour répondre à ce que t'as répondu ?
04:37 C'est-à-dire que...
04:38 Moi, c'est le présent, c'est pas le passé, c'est pas le futur.
04:41 -Il y a des gens qui mettent 20 ans de psychanalyse.
04:43 -Je sais pas, je me souviens pas vraiment de cette question.
04:46 -Et si je te la repose maintenant, comment tu le vois, ton avenir ?
04:48 -Mon avenir à moi ? -Ouais.
04:50 -Je sais pas, je ressortirais pas le cou des lunettes,
04:53 mais je sais pas, peut-être dans le cinéma, peut-être pas.
04:56 -Ouais. -Ça dépend.
04:58 -T'as un attachement dingue au cinéma ou tu te dis
05:01 "Bon, si ça continue pas, qu'est-ce que t'aimerais faire idéalement dans la vie ?"
05:05 -C'est ça, j'aime beaucoup le cinéma, vraiment,
05:07 et j'adorerais continuer, mais c'est ça,
05:09 c'est que si ça marche pas, faut pas que...
05:11 Enfin, je veux dire, je vois que c'est difficile pour beaucoup de personnes
05:15 qui galèrent à être comédiens,
05:16 et donc je me dis que je veux me lancer dedans,
05:18 je veux continuer, seulement si ça marche.
05:21 Et voilà, si ça marche pas,
05:23 je pense qu'il y a plein d'autres choses qui m'intéressent.
05:25 Le journalisme, par exemple.
05:27 La politique, la science.
05:30 La science, j'aime bien, mais j'ai pas envie de faire mon métier.
05:31 -Si là, t'étais journaliste aujourd'hui, t'aurais parlé de quoi ?
05:34 De quel sujet ?
05:35 -Journaliste politique, plutôt. -Ouais, de quoi ?
05:37 -Je pourrais faire des billets sur le cinéma, vraiment.
05:39 -Ouais.
05:40 Mais dans l'actu, qu'est-ce qui t'interpelle ?
05:43 Sur quoi t'aimerais poser une question ?
05:45 -Là, la mode ? -Ouais.
05:47 -Là. -Waouh, challenge !
05:49 -On va pas prévoir l'avenir. -Danger !
05:51 -Bah, ça serait bien de prévoir l'avenir, mais...
05:57 Ah non, j'ai pas de réponse, je suis désolé.
05:59 -C'est normal. -T'es prêt à être un journaliste politique ?
06:01 -C'est pas mal. -C'est ça.
06:03 Poser des questions, mais pas forcément y répondre.
06:04 -Attends, ce que dit l'AFP, tu pourras... -Ouais, c'est ça, voilà.
06:07 J'vais essayer de pas recopier l'AFP.
06:08 -On disait tout à l'heure, tu étais au Golden Globes.
06:11 On se dit "c'était quoi, cette soirée ?"
06:14 Ça avait l'air quand même assez dingue.
06:15 Comment ça s'est passé pour vous ?
06:17 -Il était hyper à l'aise.
06:19 Il était avec le directeur de Neon, qui est le distributeur américain.
06:23 Il a passé la soirée à lui parler.
06:25 -Ouais, parce que je trouvais que ça, c'est pas mal,
06:28 ça, c'est pas très drôle, machin, et tout.
06:29 Il était vraiment magique.
06:31 -Non, mais ça s'est bien passé.
06:33 C'est ça, je parlais avec le directeur de Neon,
06:34 parce qu'en fait, on était tous les deux pas trop dans une ambiance de se lever.
06:38 Le dîner des Golden Globes, c'est des tables,
06:41 et puis ils remettent deux prix,
06:42 et ensuite, il y a une coupure pub de trois minutes
06:44 où tout le monde se lève et va parler avec tout le monde.
06:47 Et puis moi, j'étais pas hyper à l'aise, je connaissais pas grand monde,
06:49 donc je suis restée avec le directeur,
06:50 qui lui aussi était pas non plus dans un mood, je crois,
06:52 d'aller parler aux gens.
06:54 C'était assez dingue.
06:55 On était assis confortablement, on mangeait,
06:57 et puis on voyait Emma Watson...
06:59 Emma Watson, n'importe quoi. -Elle est pas là.
07:01 -Emma Thompson ?
07:02 -Il y avait une petite salle aussi derrière.
07:05 -Emma Stone. -Oui, il y a une petite salle derrière
07:06 où il y a des desserts et de quoi manger,
07:08 et boire toute la soirée au cas où, donc à chaque pause pub,
07:11 on faisait des petites virées,
07:12 et puis on allait voir les gens qu'on avait envie de voir.
07:13 -On s'est trouvés...
07:15 -Est-ce que c'est politique, là-bas ?
07:17 Parce que là, par exemple, c'est la campagne des Oscars,
07:20 c'est toujours très politique, une campagne pour les Oscars ?
07:23 -En fait, ce qui est beau, moi, je trouve, quand même, en France,
07:24 c'est qu'il y a pas du tout de lobbying.
07:25 C'est-à-dire que les Césars,
07:27 personne ne sait la liste des membres des Césars,
07:28 donc il y a pas de lobbying possible.
07:30 On ne sait même pas qui sont les membres.
07:32 Là-bas, il y a du lobbying très, très fort.
07:35 C'est politique, par exemple,
07:38 on voit sur le rôle de...
07:39 Comment il s'appelle l'actrice qui joue dans...
07:41 -Lillie Gladstone. -Lillie Gladstone.
07:42 On voit qu'il y a quelque chose de très politique aussi
07:44 dans ce qu'elle représente,
07:45 puisque c'est sa première actrice amérindienne qui est nommée, etc.
07:48 Donc il y a quelque chose où on parle beaucoup, beaucoup de ça.
07:51 -C'est toujours politique, de toute façon.
07:53 Il y a toujours un côté plus ou moins grand,
07:56 peut-être plus grand aux États-Unis, mais il y a forcément...
07:58 -Parce que là, par exemple, Justine Trillat
07:59 peut pas prendre la parole avant les Oscars.
08:02 Il y a une volonté comme ça de se dire
08:03 "Bon, on va cadrer la chose, c'est assez important."
08:07 -Ouais, c'est hyper calculé.
08:10 Il y a 8 000 votants aux Oscars, ce qui n'est pas énorme.
08:13 9 000, c'est deux fois les Césars.
08:15 Mais par contre, il y a une espèce de monde
08:17 qui tourne autour de ça, autour de ces 8 000 votants,
08:20 qui est délirant.
08:22 -J'ai lu un article qui expliquait qu'il y avait
08:24 plein d'attachés de presse, de chauffeurs,
08:27 qui ne vivent que pour les Oscars.
08:29 -Qui ne bossent que pour les campagnes des Oscars toute la vie.
08:32 -C'est une période, en fait. Il y a un mois de prix partout.
08:36 Et ce qui est assez dingue aussi, c'est qu'il y avait
08:38 les Governor's Awards, où il y a les prix pour les Oscars d'honneur,
08:44 et c'est une cérémonie où il y a vraiment 40 minutes
08:45 qui sont faites pour aller discuter avec les autres.
08:47 Donc, au début, on se retrouve à table avec Wim Wenders,
08:49 on se dit "Bon, on va parler." Non.
08:51 Une fois qu'il y a le premier discours, on sait qu'il y a 40 minutes,
08:53 tout le monde se lève et c'est en mode...
08:55 Les gens que t'as vus la veille au Golden Globes,
08:57 tu fais genre "Ah, coucou", hop, tu passes aux autres...
08:59 -Comme un espèce de grand speed dating, quoi.
09:00 -Complètement. Mais assumé, et en même temps,
09:03 pour nous qui voulions rencontrer un max de personnes...
09:05 -C'était fait. -C'était vraiment genre...
09:07 "Allez, vas-y, t'as envie de voir qui ?
09:09 Allons voir Robert Duné Jr." "OK, vas-y, on va le voir."
09:11 "Coucou, ça va, ça va." "OK, Tom Hanks."
09:14 -"Bravo pour Thanos."
09:15 -Vraiment, c'était génial.
09:17 Voilà. Et après, suivant.
09:20 -C'est quoi, toi, le film qui t'a donné envie de faire du cinéma ?
09:22 S'il y a un film que t'aimes plus qu'un autre.
09:25 -J'ai pas... -Voilà !
09:27 -Non, mais je veux dire, "Anatomy of a Nuts", forcément.
09:29 Avant, je faisais déjà des tournages,
09:31 mais j'y pensais pas forcément comme quelque chose de professionnel.
09:36 -C'est pas une éducation que t'as reçue en plus, vraiment, en héritage ?
09:38 Je crois que tes parents travaillent pas du tout dans cet univers-là.
09:40 -Non, pas vraiment, mais...
09:43 Je sais pas, je suis arrivé un peu par hasard.
09:45 On m'a donné un papier quand j'étais en 6e pour faire un casting,
09:48 et puis de fil en aiguille, je suis allé au call-back.
09:50 En fait, c'est mon petit frère qui a eu le rôle.
09:52 Et puis bon, j'ai fait d'autres castings après, lui aussi.
09:56 On est rentrés dans une agence,
09:58 avec notre agent Dorothée Grosjean qui m'a proposé "Anatomy".
10:03 -On espère que ça continue.
10:05 Et César et Oscar, incha'Allah.
10:09 Il y a une star dans ce film qui partage l'affiche avec toi
10:12 que tu n'as pas rencontrée pendant le tournage,
10:15 et là, c'est un peu le moment sacré soirée
10:17 qu'il va rencontrer un acteur qui, moi, m'a fait pleurer.
10:22 On accueille Messi.
10:24 -Sumim.
10:25 Applaudissements.
10:26 ...
10:29 -Allez, vas-y, sors.
10:30 ...
10:35 Viens, viens, Snoop, viens.
10:36 Viens, voilà.
10:37 Viens, viens, viens, c'est le séchage.
10:39 Tu es tout propre. Il n'y a plus de saleté.
10:41 ...
10:51 -Oh là là !
10:52 Allez, viens, Messi.
10:53 -Allez, c'est bien, viens.
10:55 Laura et Messi.
10:56 -Bonjour !
10:57 -Ah, Milo !
10:59 -Bonsoir, Laura, Martin, Contini.
11:01 Ca va bien ? -Ca va super.
11:03 -Et Messi. -On est contents de ça.
11:04 Et Messi. -Alors, qui est Messi ?
11:07 -Messi, c'est Snoop,
11:09 qui joue avec Milo dans "Anatomy" d'une suite.
11:12 Et c'est un border collie qui a 8 ans.
11:16 -D'accord. -C'est mon chien,
11:18 et je suis coach pour animaux, en fait,
11:20 donc je m'occupe des animaux sur les tournages,
11:22 et j'ai eu la chance de pouvoir faire ce film avec mon chien.
11:26 -Alors, comment ça arrive, "Anatomy" d'une suite ?
11:29 Pourquoi c'est Messi qui a été choisi ?
11:32 -Alors, on a fait un casting, déjà.
11:34 Donc on a été appelés, en fait, par les assistants réalisateurs,
11:40 et on m'a demandé...
11:41 -C'est la première fois que je fais ça à un invité.
11:44 Je fais pas les trucs que je fais d'habitude.
11:46 -On a été appelés, on a fait un casting, on s'est présentés,
11:49 j'ai montré ce qu'il savait faire,
11:50 et il cherchait quand même un chien qui savait faire le "mort".
11:53 Donc il savait déjà le faire plus ou moins bien,
11:57 et du coup, il a été pris.
11:59 -Il sait faire beaucoup de choses.
12:00 -Ouais, mon gars ! -Je lui ai retourné l'oreille.
12:02 -Je lui ai retourné l'oreille ? Oh non !
12:04 -Le pauvre !
12:05 -Il y a quelque chose avec ce chien,
12:08 c'est qu'il y a des scènes... Je vais pas spoiler le film,
12:10 c'est les scènes qui m'ont fait le plus pleurer du film.
12:13 C'est-à-dire que...
12:14 Je vais juste donner un nom de code, qui est l'aspirine.
12:17 Vraiment, il y a des scènes où le chien,
12:20 même la relation qu'il a avec toi, c'est bouleversant.
12:23 Pourquoi est-ce qu'un chien, ça donne autant d'émotion au cinéma ?
12:26 -On veut jamais qu'un chien meure au cinéma.
12:28 C'est quelque chose qui touche les gens vraiment,
12:31 parce que c'est tellement innocent, un animal,
12:33 que ça mérite pas, en fait, de mourir.
12:35 C'est tout simplement ça.
12:36 -Mais il meurt pas. -Ou peut-être.
12:38 -Mais il le fait très très bien.
12:40 -Certains disent que c'est l'esprit de Samuel.
12:42 Et c'est vrai que là...
12:44 -Viens ici. -Il est tout de suite venu me voir.
12:45 -Il vient de vous voir.
12:47 -Il y avait aussi le fait que Justine Trier cherchait une ressemblance
12:49 entre vos deux regards, celui de Milo et celui de Messi.
12:52 -Tout à fait, dans les yeux.
12:53 C'est le regard aussi de Samuel que Snoop a dans le film,
12:56 et en même temps, Milo, avec ses yeux...
13:00 -Surtout les lentilles. -Oui, bien sûr.
13:02 Par rapport aux lentilles, bien sûr.
13:04 Et ça ressemblait un petit peu aux yeux, ils avaient un peu les mêmes yeux.
13:07 -Est-ce qu'il t'a manqué à la fin du tournage ?
13:09 -Oui, bah oui, beaucoup.
13:11 Je l'ai revu qu'un an après, je crois qu'il m'a reconnu.
13:13 -Ouais, il t'avait reconnu, bien sûr.
13:14 -Il est venu vers moi.
13:15 Puis là, je le vois aujourd'hui, je l'ai vu il y a deux jours aussi.
13:18 -Et qu'est-ce qu'il sait faire, alors ?
13:21 J'ai vu qu'avec Pauline, ça discutait...
13:23 -Ah non, mais tellement de choses !
13:24 Qu'est-ce que t'aimerais qu'il te fasse ?
13:26 -Ce qui est le moins pénible pour lui, peut-être, à faire,
13:28 mais il s'est rampé...
13:31 -Il s'est rampé, il s'est marché lentement...
13:33 -Moi, j'aime bien quand il est... C'est terrible, mais quand il est triste...
13:35 -Quand il est triste, tu veux qu'on fasse un petit tap de triste ?
13:37 -Il joue très bien, le petit chien triste.
13:39 -Alors, je vais te faire ça.
13:40 Viens, Messy. Viens aux pieds. Viens.
13:42 -Après, il a une palette d'acteurs assez impressionnante.
13:44 -Couché. Couché.
13:46 Tête.
13:47 Non. Là, il te fait le mort.
13:49 -Ah, il me fait le mort.
13:50 -Non, mais reviens rigoler !
13:52 -Bravo ! Réveille-toi.
13:54 -Bravo !
13:55 -Là, il va être mort.
13:57 Tu veux essayer de le tenir ?
13:59 -On va essayer, mais...
14:00 -Pour le tenir, il faut bien coucher. Tête, bravo.
14:03 Il faut prendre sous son épaule, et tu vas pouvoir le lever,
14:05 pas bouger, très bien.
14:06 -Et là, il fait rien du tout. C'est ça qu'on...
14:08 C'est tellement un acteur de con qu'il branche pas du tout.
14:12 Merci, Messy.
14:13 -Il mérite pas un César, franchement.
14:15 -Bravo, Messy.
14:16 -Il mérite un César, quand même, franchement.
14:18 -Vous savez pas dans quelle catégorie le mettre ?
14:20 -Moi, je l'aurais mis Boss des Boss, tout simplement.
14:23 -Mais il a une Palme d'og...
14:25 -Il a la Palme d'og, oui.
14:26 -La Palme d'og, tiens donc.
14:27 -La Palme d'og à Cannes.
14:29 -Très bien.
14:30 -En vrai, il y avait pas mal de concurrence.
14:32 Il y avait pas mal de films avec des chiens, cette année.
14:35 -Il y avait pas mal de chiens, cette année, en concurrence,
14:37 et il a reçu la Palme d'og.
14:39 -Il paraît qu'au cinéma, le plus dur,
14:40 c'est de travailler avec des enfants et des animaux.
14:43 Là, Justine Trier a réussi un combo parfait.
14:46 Et c'est, pour moi, le plus beau duo que j'ai vu.
14:50 C'est un duo de cinéma magnifique que vous faites tous les deux.
14:54 Messy et Emilio, donc bravo.
14:56 Et bravo pour l'avoir entraîné.
14:58 -Merci. -Bravo pour ce super rôle.
15:00 -Merci. -Bravo.
15:01 Mais vraiment, je croise les doigts, mais tu sais même pas à quel point.
15:04 Les doigts sont... Ils sont tellement croisés qu'ils sont palmés.
15:06 -Oui.
15:07 -Et on a cliqué pour vous, ce soir, sur "Anatomie d'une chute".
15:11 -Évidemment.
15:13 -"Anatomie d'une chute", tout est un peu dans le titre.
15:15 C'est à la fois l'enquête autour de la chute de Samuel,
15:17 retrouvé mort au pied de son chalet,
15:19 mais aussi la déliquescence d'un couple et ses génies.
15:21 Ses génies dès le départ,
15:26 avec cette scène sur une version instrumentale de "Fifty Cent"
15:29 qu'on adore et que Samuel écoute à fond,
15:31 peut-être un peu trop à fond, peut-être assez à fond,
15:34 pour que Sandra, la femme de Samuel, puisse s'énerver un peu trop fort
15:37 et le pousser par la fenêtre.
15:39 Imagine si ça avait été Clara Luciani à la place de "Fifty Cent",
15:42 elle se serait jetée avec, je pense.
15:43 Comme au final, on ne sait absolument pas ce qui s'est passé,
15:46 Sandra est évidemment la première à être suspectée.
15:49 -Stop.
15:50 I did not kill him.
15:51 -Alors, Justine Friel, la réelle,
15:53 finit par nous emmener littéralement au procès,
15:55 et là, c'est pas du tout un délire à l'Immacbile
15:57 où on dit votre honneur à tout bout de champ.
15:59 -Je vous le fais pas dire, c'est pour ça qu'on paye.
16:01 -On passe en permanence de reconstitution au réel.
16:03 Cette scène d'engueulade qui monte crescendo est si réaliste
16:06 qu'on s'y voit quand on songuele un peu trop fort
16:08 et qu'on finit par casser une assiette.
16:09 -Because your pride makes your head explode
16:11 before you can even come up with a little sham of an idea !
16:15 -Bref, tout ça est analysé aussi précisément
16:17 que la trace d'un ski dans la neige.
16:18 Ça dure 2h30, ressenti 1h15,
16:20 tellement cette recherche impossible de la vérité fait mouche,
16:23 au point de nous dire que quand on ne sait pas,
16:25 c'est à nous de la construire, la vérité.
16:27 -Quand on a cherché partout et qu'on comprend toujours pas
16:29 comment la chose est arrivée,
16:32 on a dû se demander pourquoi elle est arrivée.
16:34 -En menant le film sur un terrain philosophique
16:36 encore plus jouissif que le simple thriller des neiges
16:38 qu'on pensait regarder au départ.
16:40 Bisous !
16:41 -"Anatomie d'une chute", ça sera au César, le 23 février,
16:46 à 20h45 sur Canal et 5 nominations aux Oscars.
16:50 Je vais vous demander quelque chose à tous les trois,
16:51 de regarder la caméra
16:53 et d'envoyer un message d'encouragement à Justine Trier,
16:55 qui vous regarde, parce qu'on l'encourage, tout simplement.
16:58 Voilà.
16:59 [SILENCE]