• il y a 7 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 *Musique*
00:04 Mon père, il voulait pas que je fasse de vagues, il voulait pas que je fasse de bruit.
00:06 J'ai fait tout l'inverse.
00:07 *Rires*
00:09 *Musique*
00:13 On avait des rêves plein la tête, on voulait tout changer.
00:16 On s'était dit, t'inquiète pas, un jour ou l'autre ils entendront parler de nous.
00:19 *Musique*
00:25 Oh, petit do !
00:26 Tu fais mieux, ça, regarde-là !
00:28 *Musique*
00:32 Oh, t'as été sûr.
00:33 Eh ben, je peux t'annoncer mon grand que tu vas devenir acteur, ouais.
00:35 *Musique*
00:42 Je suis hyper content, j'ai fait genre je m'en fous mais je suis comme un dingue !
00:45 *Musique*
00:47 T'es sûrement terre-terre, ici.
00:49 Tant que tu fais ce que je te dis, tout se passera bien pour toi et pour ton beau costume.
00:52 *Musique*
00:56 Je vais vers, je repars et je regarde ce qui se passe.
01:01 *Musique*
01:03 Vous m'avez vu, mais vous m'avez pas regardé.
01:05 *Musique*
01:11 You do this, you change history.
01:13 Well, that's kind of the point.
01:14 *Musique*
01:16 Et je suis tellement heureux là que moi, mon futur, si c'est ça, jusqu'au bout, je signe là, maintenant.
01:22 *Musique*
01:29 Voilà, voilà, comme ça qu'on arrive dans une émission.
01:32 *Rires*
01:44 La mise à donf.
01:45 *Rires*
01:48 T'arrives dans une émission, le mec il te met à donf.
01:50 *Rires*
01:51 T'as mis Raina, tu m'as chauffé.
01:52 *Rires*
01:54 Comment ça va Omar ?
01:55 Ça va bien et toi ?
01:56 Je suis tellement content.
01:57 Ah moi aussi.
01:58 Je suis content parce que t'as fait un livre pour que les gens comprennent ce que t'as à dire.
02:02 Ça s'appelle "Viens on se parle", ça vient de sortir aux éditions Albin Michel,
02:05 co-écrit avec la journaliste Elsa Vigoureux.
02:07 C'est ça.
02:08 Grand reporter au Nouvelle Hopse.
02:09 Et dans ce livre, tu dis des choses que t'as déjà souvent dit partout,
02:14 des choses que même moi je ne connaissais pas,
02:16 alors que je suis censé être homarologue.
02:18 *Rires*
02:19 Certifié.
02:20 *Rires*
02:22 Voilà.
02:23 Et ce qui est dingue, c'est que la première chose que je me suis dit en lisant le livre,
02:26 c'est "On ne l'entend pas".
02:28 C'est-à-dire que tu parles, t'as dit des choses, t'as toujours dit les choses très clairement,
02:32 mais à chaque fois on te demande de clarifier, de clarifier, de clarifier.
02:36 Pourquoi est-ce qu'on ne t'entend pas ?
02:37 *Rires*
02:38 Parce qu'on ne m'écoute pas.
02:39 *Rires*
02:41 Tout simplement.
02:42 Non mais je crois qu'il y a un truc comme ça, tu sais, c'est le problème du préjugé en fait.
02:48 C'est-à-dire que les gens attendent quelque chose,
02:51 et tant qu'ils n'entendent pas ce qu'ils veulent entendre,
02:54 ils n'écoutent pas le reste, donc ils ne l'entendent pas en fait.
02:56 Et donc, heureusement, malheureusement, mais il y a des attentes me concernant,
03:01 et je ne réponds pas forcément à cette attente-là.
03:05 Donc c'est ça qui fait qu'ils sont focalisés sur ce qu'ils aimeraient m'entendre dire,
03:09 et finalement ils ne l'ont pas.
03:12 Et donc c'est peut-être ça le problème.
03:13 Mais surtout on comprend, c'est ce qui est bien dans ce livre,
03:16 c'est qu'on comprend dans le mien, on se parle.
03:18 Déjà qu'on est dans un pays qui ne se parle pas,
03:20 où le dialogue est totalement rompu,
03:23 et ce n'est pas toi qui as les clés, et c'est ce que tu dis dans le livre,
03:26 c'est "Venez pas me demander les clés à moi,
03:28 je n'ai pas de mandat, je ne suis pas élu".
03:30 En tout cas, je n'ai jamais prétendu avoir la solution moi,
03:33 et je n'ai jamais demandé à être élu pour quoi que ce soit,
03:36 et donc parce que justement, je n'ai pas ces clés-là effectivement.
03:39 Mais le dialogue, il est rompu, j'ai l'impression,
03:40 parce qu'on est focalisés sur la France, évidemment, parce que ça nous concerne,
03:44 mais en fait si tu regardes, c'est mondialement que ça se passe,
03:46 que c'est assez global, comme situation,
03:50 ces choses qui se crispent, l'individualisation qui fait que tout le monde se recroqueville,
03:56 et cette petite lame de fond qui est en train de toucher le monde entier,
03:59 c'est en France, mais c'est partout,
04:04 et ça vient de ce manque de communication effectivement.
04:07 On ne se parle pas, on ne s'écoute pas,
04:09 et c'est chacun dans son propre raisonnement,
04:13 et tout se fait un peu en interne, et ça ne bouge plus,
04:16 le groupe n'existe plus vraiment.
04:19 - Toi, le groupe dont tu parles le plus dans le livre, c'est ta famille,
04:22 tu parles beaucoup de tes enfants, c'est qui tes enfants ?
04:25 Parce que là, ça y est, tu en parles !
04:28 - Oui, je parle de mes enfants parce que c'est l'avenir, c'est le futur,
04:34 et c'est l'endroit où j'arrive à être optimiste.
04:38 Tu sais, aujourd'hui, l'optimisme, c'est nature chez moi,
04:42 et depuis quelque temps, je lutte contre ma nature,
04:46 c'est-à-dire que j'en viens par moments à être pessimiste,
04:50 et quand je regarde mes enfants, c'est ça qui m'aide à redevenir moi-même,
04:55 c'est-à-dire optimiste.
04:56 - Oui, mais sauf que toi, l'optimiste, quand on lit ce livre,
04:59 on comprend que c'est une forme de survie.
05:01 - Oui, on n'a pas le choix, mais je pense que c'est pour tout le monde pareil.
05:04 Ça ne me concerne pas que moi de survivre avec l'optimisme,
05:07 mais comment on fait pour continuer si on ne croit pas ?
05:10 C'est-à-dire que si tu ne te dis pas qu'il y a quelque chose de possible demain,
05:14 comment tu avances ?
05:15 Je pense que c'est valable pour tout le monde, ça, l'optimisme,
05:19 c'est vraiment un moteur qui nous est propre à chacun.
05:22 - Ton rapport à l'école, il était très contrarié.
05:25 - C'est-à-dire ?
05:26 - C'est-à-dire qu'on découvre que tu étais un élève agité,
05:31 un peu turbulent.
05:34 - Pas turbulent, on peut dire.
05:36 - Un peu bagarreur ?
05:37 - Pas tout à fait, c'est pas comme ça que je le décrirais.
05:42 - Un peu puni ?
05:43 - Oui, un peu puni, un peu, non, en fait, un peu en dehors.
05:48 C'est pareil, c'est toujours le truc d'attente,
05:50 mais c'est un peu en dehors des clous, en dehors de…
05:53 J'ai toujours essayé de comprendre, en fait, et j'ai toujours questionné.
05:56 Et il y a certaines questions qui ne se posent pas, tu vois.
06:01 Et on le voit encore plus aujourd'hui,
06:03 c'est une société où il y a certaines questions qui ne se posent pas.
06:06 - Pourquoi les questions qui ne se posent pas ?
06:07 - Aujourd'hui, c'est comment on arrive à expliquer, tu vois,
06:14 après le 7 octobre, comment on arrive à expliquer que…
06:17 Moi, j'entends les gens qui arrivaient à m'expliquer
06:19 ce qui s'était passé le 7 octobre.
06:21 Je disais, mais on ne peut pas expliquer ça.
06:23 Vous êtes des oufs, en fait, de vouloir expliquer ça.
06:25 Ils ne t'expliquent pas.
06:26 On tue des gens et tu arrives à dire,
06:29 ouais, mais quand même, vous êtes des oufs d'expliquer ça.
06:31 De la même manière qu'on essaie de nous expliquer
06:33 qu'on bombarde des hôpitaux, qu'on tue des enfants.
06:37 On essaie de m'expliquer ça.
06:39 Je dis, mais comment vous arrivez à expliquer ça ?
06:41 Comment vous ne voyez pas que c'est grave ?
06:43 Comment vous voyez qu'on ne fait pas ça ?
06:46 Donc, on ne peut pas poser cette question-là aujourd'hui.
06:48 Ce sont des questions qui ne se posent pas.
06:50 C'est chelou de ne pas pouvoir se poser cette question-là, en fait.
06:53 - Après le 7 octobre et tout ce qui a suivi après,
06:57 on attendait l'avis de Omar Sy.
06:59 - Ouais.
07:00 C'est là où tu te rends compte qu'on s'est fucked up,
07:03 pour ma première situation.
07:04 C'est-à-dire que c'est une situation compliquée depuis des années,
07:08 très, très grave à l'échelle mondiale.
07:10 C'est mon avis que vous voulez.
07:11 Vous voulez que je me mette à commenter ça
07:13 comme on commente le conflit entre Natacha Saint-Pierre et Inès Reg ?
07:17 Vous êtes des malades.
07:18 C'est très, très grave.
07:19 Et à ce moment-là, il y a aussi des gens qui sont morts,
07:21 des familles qui se demandent où sont leurs enfants, etc.
07:25 Vous voulez que je dise quoi ?
07:26 Là, ce qu'il faut, c'est se recueillir.
07:28 Il faut prier, là.
07:30 Il faut prier parce qu'en plus, on sait à ce moment-là
07:32 que ce qui va se passer derrière est très grave.
07:34 La preuve que ce qui allait découler de ça est une catastrophe, en fait.
07:38 Là, on partait dans un truc vraiment, vraiment dark.
07:41 Et à ce moment-là, vous voulez que je commente ?
07:43 Mais je ne peux pas.
07:45 Je n'ai rien de positif à dire, là, les gars.
07:47 C'est la guerre.
07:48 Moi, j'ai envie d'avoir un discours positif.
07:50 Je te le dis, je suis un optimiste.
07:51 Donc, là, je ne peux rien dire.
07:53 Je ne peux pas avoir un discours de paix à ce moment-là.
07:56 Donc, je me tais.
07:57 Je n'ai rien à dire.
07:58 Et après, quand on somme de parler, vous me connaissez mal.
08:02 Vous êtes sûr que si vous faites ça, je vais me taire.
08:04 Si c'est ça, je vais me taire.
08:05 Mais aujourd'hui, je te le dis, de toute façon,
08:08 il y a des choses que tu ne peux même pas dire, les gars.
08:11 Il y a près de 40 000 morts.
08:13 Des enfants.
08:15 - La pression, comment tu la ressens, toi ?
08:18 - Je n'ai pas de pression.
08:20 C'est ça, le truc ?
08:21 C'est que je n'en ai pas.
08:22 Ce n'est pas une pression, moi, de me dire
08:24 "il faut parler, il ne faut pas parler".
08:26 Je fais ce que je veux.
08:28 Je fais ce que je veux.
08:30 C'est aussi simple que ça, en fait.
08:32 Vous attendez, vous, des choses.
08:34 Patienté ou pas, ça ne me concerne pas.
08:37 Moi, je suis droit dans mes bottes
08:40 et je suis dans ma ligne, en fait.
08:41 Je me tais si j'ai envie de me taire
08:43 et je l'ouvre si j'ai envie de l'ouvrir.
08:45 J'assume les conséquences de tout.
08:47 - Là, en l'occurrence, tu viens de le faire.
08:49 - Là, je viens de le faire, oui.
08:50 - Sans qu'on te demande.
08:51 - Sans qu'on me demande, non.
08:52 Parce que c'est quoi, les questions qui ne se posent pas ?
08:54 Je te dis, c'est ça, les questions qui ne se posent pas.
08:56 Aujourd'hui, il y a des questions que tu ne peux pas poser.
08:58 Tu ne peux pas avoir du recul sur certaines choses.
09:01 Chacun décide.
09:03 Mais j'avais commencé à le dire, ce truc de choisir de quoi on parle.
09:09 Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de conflits dans le monde.
09:12 Il y en a certains dont on n'entend jamais parler.
09:14 C'est ces trucs-là, ces questions qui ne se posent jamais.
09:17 Tu me poses la question, je te réponds.
09:19 - Il y a quelqu'un qui est la star du livre qui est Omar Sy.
09:24 Et on comprend que Omar Sy, ce n'est pas toi.
09:26 - Non, parce qu'en fait, dans cet exercice-là, dans le livre,
09:30 ce qui est intéressant, c'est que je mets Omar Sy
09:31 comme justement ce que je suis en train de te dire.
09:33 C'est-à-dire que l'attente des gens.
09:35 Et en fait, les gens attendent quelque chose d'Omar Sy
09:37 qui est, si tu veux, une projection d'eux-mêmes,
09:42 d'eux qui se projettent sur moi.
09:44 Ils projettent un truc, mais ce n'est pas moi ce qu'ils projettent.
09:46 C'est leur travail, c'est l'image qu'ils ont de moi.
09:48 Mais ce n'est pas forcément moi.
09:50 - C'est une créature qui t'a échappé, Omar Sy.
09:52 - Mais celle qu'eux ont créée, elle ne m'appartient même pas.
09:57 Ce n'est même pas qu'elle m'a échappé,
09:58 c'est qu'elle ne m'appartient même pas.
10:00 Tu vois ce que je veux dire ?
10:01 Donc, ça ne m'a pas échappé.
10:02 Moi, je sais ce que je fais, j'ai mon trajet, j'ai mes choix,
10:06 j'ai tout ça. Ça, c'est moi.
10:08 Quand je dis Omar Sy, c'est l'Omar Sy que tout le monde
10:11 essaye de décrire ou de décoder,
10:13 ou l'Omar Sy dont ils ont une attente particulière.
10:16 - Ce qui est marrant, c'est que c'est l'inverse d'Alain Delon.
10:19 Alain Delon parle d'Alain Delon,
10:22 et Omar Sy ne veut pas qu'on parle d'Omar.
10:25 - Ben ouais, en fait, moi, je suis dans mon truc,
10:29 j'avance et je me protège aussi.
10:32 Je me protège aussi parce que justement, ces attentes-là
10:36 peuvent te faire mal, justement,
10:40 si tu commences à te mettre la pression
10:42 en pensant que tu dois à quelque chose.
10:44 Tu vois ? Donc il faut se protéger de ça
10:46 et bien détacher, tu vois ?
10:48 Ils attendent des choses.
10:51 C'est la loterie. Je donne si j'ai envie
10:54 et surtout si ça me va, en fait.
10:56 - Là où tu donnes des choses, c'est sur tes réseaux sociaux.
10:59 On a enquêté, on a mené des petites enquêtes
11:02 avec des enquêteurs. C'est le clic sûr.
11:04 - On a cliqué sur vous, Omar Sy.
11:12 - Oui, de beau gosse. - Voilà, beau gosse.
11:14 C'est moi, beau gosse.
11:15 - Et c'est vrai que le côté beau gosse sur votre Instagram,
11:17 on arrive bien à le percevoir.
11:19 Tellement beau gosse que c'est compliqué de deviner votre âge.
11:23 - Mouvelage d'Omar Sy. 49 ans.
11:25 - Non. - 51.
11:27 - Non. - 43.
11:29 - Non. - 37.
11:32 - Non. - 48.
11:34 - Non. - Sur vos réseaux, Omar, on a vu Omar Sy,
11:37 le pote du tout Hollywood. - Regardez avec qui je suis.
11:40 - Vous avez fait quand même pas mal d'interviews en français.
11:43 Sous-titré "Belge", version JCVD.
11:45 - Tu peux pas marcher en regardant derrière.
11:48 Si tu regardes derrière, il faut que tu t'arrêtes.
11:50 Quand tu fais un moonwalk, tu regardes derrière.
11:53 Tu regardes pas devant.
11:55 - Mais vous êtes surtout beaucoup venus nous voir sur Clic.
11:58 - Omar Sy. - Omar Sy.
12:00 - Salut, Omar. - T'es l'une.
12:02 - Vous aviez toujours un petit mot gentil pour Mouloud.
12:04 - Je suis content et je suis fier de toi.
12:05 - Même si c'était souvent le même. - Je suis fier de toi.
12:07 - En cliquant sur vous, Omar, on a senti l'énergie.
12:09 Déjà celle que vous déployez pour l'association dont vous êtes le parrain.
12:12 Mais aussi celle que vous mettez dans la promo de vos films.
12:14 Ce qui choque votre partenaire.
12:16 - Oh, les gars ! Bordel de merde !
12:19 Rendez-vous compte, là ! Oh !
12:21 - En tout cas, c'était à peu près notre réaction...
12:23 - Bordel de merde !
12:24 - ...quand on a su que vous alliez revenir.
12:26 - Rendez-vous compte, là !
12:28 - Est-ce qu'on peut parler de Jay-Z ?
12:30 - Attends. Est-ce que je peux d'abord te dire un truc que je t'ai jamais dit ?
12:33 - De quoi ? - Je suis fier de toi.
12:35 - Merci. Est-ce que je peux te dire aussi un truc que je t'ai jamais dit ?
12:37 - Je suis fier de toi. - Merci.
12:39 - Jay-Z. Est-ce qu'on peut parler de Jay-Z ?
12:41 - Ouais, on peut parler de Jay-Z.
12:43 - Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
12:44 - Je sais pas. On t'a joué dans ce film, "Book of Clarence".
12:47 - Ouais.
12:48 - Et je vois arriver une avant-première de nulle part.
12:50 Et je vois Omar, Jay-Z, ensemble.
12:53 Je me dis, qu'est-ce qu'il se passe ?
12:55 - C'est le "true man show", mon gars.
12:56 - Les patrons ont réuni, tu vois.
12:58 - Ah, non, lui.
12:59 - Est-ce qu'ils se font des soirées ? Oui.
13:01 Mangent des merguez ?
13:04 - Ah, oui. C'est sûr.
13:06 - Les merguez.
13:07 - Merguez-y.
13:08 - Non, écoute, Jay-Z était producteur du film "Book of Clarence".
13:11 Je l'ai croisé à quelques reprises.
13:13 Il était là en tant que producteur.
13:15 Donc, il soutenait le film.
13:17 Il avait un vrai regard sur le scénario à la base, déjà.
13:21 Puis après, sur le film, sur le montage.
13:23 Il a vraiment produit ce film.
13:25 C'est pas juste, tu vois, un nom que tu rajoutes dans une liste.
13:28 Non, c'est intéressant.
13:30 En fait, tu l'écoutes, Jay-Z.
13:31 C'est pas vraiment une discussion.
13:33 Tu prends un maximum de ce que tu peux prendre.
13:35 Il a un calme incroyable.
13:37 Mais voilà un exemple de quelqu'un qui fait juste sa route
13:41 et qui ne se met justement pas de pression.
13:43 Il devient Jay-Z parce qu'il a la maîtrise totale de ce qu'il est,
13:47 de ce qu'il doit faire.
13:49 Et aucune...
13:51 Comment dire ?
13:53 Aucune pression sur l'attente, en fait.
13:55 Il fait ce qu'il a à faire.
13:57 Et le résultat est celui qu'il est.
13:59 Et il fait avec.
14:01 Donc, c'est un mec comme ça, d'un calme incroyable.
14:03 Je te parle de Jay-Z parce que c'est des conversations qu'on a souvent là-dessus,
14:06 sur les gens qui sont propriétaires de leur art, de ce qu'ils font.
14:10 Et toi, maintenant, ça y est, tu embrasses la carrière de producteur.
14:14 Pas de simple producteur de ces contenus.
14:17 Tu montes un studio.
14:19 Est-ce que tu peux m'expliquer ce que c'est ?
14:21 Parce que les gens n'ont pas compris à quel point c'était un move fou de faire ça.
14:25 C'est pour moi, je dirais même pour nous, une suite logique.
14:29 Parce que je fais ça avec lui, le terrier qu'on ne présente plus.
14:31 Et Thomas Bensky, qui est aussi un producteur français,
14:34 qui a produit, entre autres, Gangs of London,
14:37 qui a bossé en Angleterre beaucoup.
14:39 On est trois Français qui avons...
14:41 Français, mais on a travaillé à l'international.
14:44 Et quand on travaille en France,
14:47 il y avait une espèce de frustration sur la manière de faire.
14:50 Et donc, aujourd'hui, on s'est dit, à nous trois,
14:54 on pouvait peut-être créer un nouveau modèle,
14:57 avec ce studio, donc, Carousel,
14:59 et travailler comme on l'entend, dans notre méthode,
15:03 avec l'ambition qu'on veut aussi,
15:05 sans avoir à demander la permission, sans devoir justifier,
15:07 et surtout, sans qu'on nous regarde un peu bizarre en disant,
15:10 "Il veut faire l'américain."
15:12 Ces trucs-là, c'est un peu fatigant, et surtout, c'est chronophage.
15:15 On n'a pas le temps de faire ça. On a vraiment envie d'être dans la création.
15:18 Et effectivement, on a envie aussi de contrôler ce qu'on crée.
15:20 C'est-à-dire, lui, il a fait que ça chez Besson,
15:24 quand il fait Transporter.
15:26 Il a fait ça quand il fait avec Marvel.
15:27 Il n'a pas arrêté de créer des IP pour d'autres studios.
15:30 - Fast & Furious. - Fast & Furious.
15:32 - Fast & Furious, il ne l'a pas créé. - Il l'a quand même réalisé.
15:34 Il l'a quand même réalisé.
15:35 C'est-à-dire, créer des IP, on fait la même chose ensemble avec Lupin.
15:38 On crée vraiment des IP, et puis ça nous échappe, ça nous appartient pas.
15:41 On se dit quand même, à un moment donné, on va le faire pour nous-mêmes.
15:44 Les IP, c'est des marques, en gros.
15:46 - C'est des marques. - C'est un propriété intellectuelle.
15:47 C'est ça. Et donc, du coup, on se dit ça,
15:50 et puis du coup, contrôler l'ensemble, d'être du début jusqu'à la fin,
15:53 c'est aussi être libre, en fait, de pouvoir traiter les sujets qu'on veut traiter
15:57 de la manière qui nous semble la meilleure,
16:00 sans, encore une fois, sans avoir à demander la permission.
16:04 - Ce qui est dingue, c'est que le mot qui ressort le plus, c'est le mot "liberté".
16:07 - Oui. - Se refuser à soumettre,
16:09 à soumettre ce qu'on veut que tu dises, ce qu'on veut que tu fasses,
16:11 et cette liberté, elle a un prix.
16:13 Elle a eu un prix pour toi.
16:14 - Elle a un prix tout le temps, mais on le sait que la liberté,
16:17 depuis le début de l'histoire de l'humanité, ça coûte cher.
16:21 Ça coûte cher parce que ça a une vraie valeur,
16:24 et on a tendance à l'oublier, et en tout cas, moi,
16:28 je fais en sorte que dans ma vie, je puisse y avoir accès dans tout, en fait,
16:32 dans tout ce que je vis.
16:34 - C'est quoi les projets de Carousel ? Qu'est-ce qui arrive ?
16:36 C'est encore top secret ?
16:38 - C'est encore un peu top secret parce qu'on est en train de travailler,
16:40 il y a Cannes qui arrive, donc on va annoncer des choses à Cannes, tu vois, on a...
16:46 - Il y a un agenda. - Il y a un agenda.
16:48 On est des grandes personnes maintenant.
16:50 - Sur plusieurs années. - Sur un petit temps.
16:53 - Vous reverrez cette interview bientôt.
16:55 Vous ferez rigoler.
16:57 Ou pas.
17:00 - Donc voilà, on a des trucs, mais on est encore neuf,
17:04 mais en tout cas, on a pas mal de développement en cours,
17:07 et il y a des choses qui arrivent.
17:08 - La transmission, c'est extrêmement important pour toi.
17:11 Aujourd'hui, tu es un modèle pour énormément de jeunes.
17:13 Toi, tu as grandi dans la génération où tes modèles,
17:16 c'était des gens qui n'existaient pas, c'était des gens dans des dessins animés
17:19 ou qui venaient d'autres planètes.
17:21 - Ou d'autres planètes ou qui étaient décédés.
17:23 Mais ouais, c'était pas évident de trouver des exemples,
17:25 mais on en trouve toujours, en fait. On en trouve toujours.
17:28 Je pense que le plus important là-dedans, c'est plutôt l'accès aux rêves, en fait.
17:32 Je pense que c'est ça, parce que justement, tu vois,
17:34 de pouvoir s'identifier à un dessin animé, nous, on en était capables
17:37 parce qu'on avait l'imaginaire qui nous le permettait.
17:40 Et en fait, je pense que c'est ça le plus dangereux,
17:42 c'est quand tu bloques ça à un enfant.
17:44 L'accès aux rêves, l'accès à l'imaginaire,
17:46 je pense que c'est là où ça devient vraiment dramatique.
17:49 - Et j'ai découvert aussi dans le livre qu'on avait un point commun,
17:51 c'était cette capacité de pouvoir quitter un endroit alors qu'on est présent.
17:55 - Oui, oui, mais c'est pour ça qu'on est amis.
17:59 - Oui. Des fois, on s'en va, on s'en va.
18:02 - C'est ça. On a des endroits différents.
18:05 Non, mais si tu veux, c'est... Ouais, mais c'est...
18:09 Encore une fois, tu parlais de survie tout à l'heure.
18:11 C'est ça, en fait. C'est ça.
18:14 Il y a des situations que tu préfères fuir, tu vois.
18:19 Et puis, c'était aussi...
18:22 On a grandi aussi dans des environnements
18:25 qui ne permettaient pas non plus de voyager énormément,
18:28 qui ne permettaient pas non plus de pouvoir découvrir d'autres choses.
18:31 Donc, t'es obligé de faire ce travail par là.
18:34 Mais c'est magnifique, en fait, d'avoir eu ça.
18:36 - Et là, c'est ta fille la plus jeune qui a ce pouvoir dans la famille.
18:39 - C'est celle qui l'a le plus, en tout cas.
18:41 C'est en tout cas celle qui est plus proche de ma manière de le faire,
18:46 en tout cas, et peut-être aussi que je suis assez mature aujourd'hui
18:49 pour m'en rendre compte.
18:50 Peut-être que les plus jeunes l'avaient,
18:52 mais j'avais pas assez de recul sur moi-même pour pouvoir le remarquer.
18:55 En tout cas, je le remarque chez elle,
18:56 et c'est assez émouvant de se dire que c'est là
18:59 et que c'est pas un truc que tu lui apprends.
19:02 C'est un truc qu'elle vient avec, quoi. C'est assez étonnant.
19:05 - T'as offert au cinéma français un immense talent.
19:07 J'aimerais qu'on l'écoute sur le plateau de Kik.
19:09 - Moi, j'arrive...
19:11 J'arrive dans le ciné.
19:14 Il me dit...
19:16 Il me dit pas grand-chose,
19:19 mais il sait que je suis capable et je peux faire ça.
19:23 Il me donne beaucoup de clés.
19:26 Et ouais, honnêtement, moi, je souhaite à tout le monde
19:31 d'avoir quelqu'un comme ça dans sa vie.
19:33 Franchement, moi, il a changé la mienne, en tout cas.
19:36 Et je suis très heureux, là, aujourd'hui.
19:38 J'ai fait pas mal de conneries dans ma vie,
19:40 pas mal de choses, ça a été pas simple.
19:42 Et il a été là pour moi.
19:44 C'est...
19:45 C'est mon daron.
19:47 Ouais, ouais.
19:48 - C'est Alassane. Non, j'ai rien à offrir du tout.
19:54 J'ai rien à offrir du tout.
19:56 Alassane, il est qui il est,
19:57 avec son talent, avec ce qu'il a raconté.
20:00 Alors, lui, j'en suis témoin.
20:02 C'est un gamin avec beaucoup, beaucoup de rêves.
20:05 Et donc, aujourd'hui, je crois qu'il les caresse un petit peu.
20:09 Et je peux vous dire qu'il a pas fini, tu vois.
20:12 Et donc, c'est hyper émouvant de le voir,
20:14 avoir du recul comme ça sur ces périodes un peu difficiles.
20:17 Il a été un adolescent, comme beaucoup d'autres,
20:19 avec un moment où il s'est cherché.
20:21 Et voilà.
20:22 Et aujourd'hui, je crois qu'il s'est trouvé,
20:24 puisqu'il en parle aussi bien.
20:25 Moi, je suis hyper ému, évidemment, parce qu'il dit...
20:28 Tu vois, quand il dit "c'est mon daron", ça, c'est émouvant.
20:31 Mais le plus émouvant pour moi,
20:32 c'est le recul qu'il a sur cette période-là, en fait.
20:35 Ça veut dire que ça y est, c'est derrière lui.
20:37 Et donc, je suis assez content de ça.
20:40 -T'as été dur avec lui ?
20:41 -J'étais, à un moment donné, obligé,
20:43 ce que font les darons, justement.
20:45 C'est-à-dire qu'à un moment donné,
20:46 je suis obligé de le mettre face aux conséquences possibles.
20:49 Tu vois, il y a des actes qui sont irréparables.
20:52 Et donc, j'étais obligé de l'empêcher de faire ça.
20:54 Et par moments, ça passe par être dur.
20:56 Et puis, la réalité est dure aussi.
20:57 Donc, le mettre face à sa réalité,
20:59 pour le voir être épanoui comme ça aujourd'hui,
21:02 ça valait le coup.
21:03 Ça valait le coup,
21:04 et j'ai l'impression qu'il m'en veut pas,
21:05 donc c'est cool.
21:06 -C'est quoi, la dernière fois où tu l'as averti sur quelque chose
21:09 que toi, t'as vécu ?
21:11 -Je sais pas si c'est pas la semaine dernière.
21:13 -C'est vrai ?
21:14 -C'est assez régulier.
21:15 C'est assez régulier,
21:16 parce qu'en plus, il prend un chemin qui ressemble au mien.
21:20 Donc, je peux voir deux, trois trucs un peu en avance.
21:25 Donc, dès que j'en vois un, évidemment, je lui dis.
21:27 C'est mon rôle, je crois.
21:28 -Il y a aussi quelque chose dont tu parles,
21:31 c'est ta diète, t'es obsédé par ça.
21:33 -Bah oui, parce que je suis...
21:35 -Obsédé.
21:36 -Bah oui, je suis obsédé par ça.
21:38 Je suis un peu gras, des fois.
21:40 -A moi, tu me dis ça ?
21:41 [Rires]
21:42 -C'est vrai.
21:43 Non, mais après, c'est comment tu te sens.
21:45 Là, pour le coup, c'est même pas un truc visuel,
21:49 c'est comment tu peux te sentir, tu vois.
21:51 Et il y a des moments, je sens qu'il faut que je fasse gaffe.
21:54 C'est tout.
21:55 -T'en es où, là ?
21:56 -Il faut encore que je maigrisse.
21:58 -Mais non.
21:59 -Je te jure, là, j'y suis dans ça.
22:01 -T'es un peu dans un processus de rajeunissement aussi.
22:03 -Moi ?
22:04 -Mais tu ne vieillis pas.
22:05 C'est quoi, le...
22:06 -Ah non, j'ai aucun processus de rajeunissement.
22:08 Non.
22:09 Mais j'y arrive pas, mais regarde, c'est quand même pas...
22:11 C'est pas la super jeunesse, quand même.
22:13 -Regarde comme je suis éclatée.
22:15 Je suis tout jeune.
22:16 -T'es pas éclatée.
22:17 Tu vois bien, tu n'es pas éclatée.
22:18 Non, t'es bien, là, en plus.
22:19 -Je te parle du régime parce que, Hélène, ta femme,
22:21 parle de ton amour pour les patates,
22:23 pour les plats simples, pour les escalopes.
22:26 -Ouais, pour les frites.
22:27 -Et surtout, tu dis "c'est mon copain".
22:29 -La bouffe ?
22:31 -Non, Hélène.
22:32 (Rires)
22:36 -La transition est bizarre.
22:38 Non, Hélène, bah oui, c'est ma meilleure copain, ouais.
22:41 C'est ma meilleure copain.
22:42 Ouais, parce qu'en fait, ça réunit tout, quoi.
22:45 Elle est un peu tout.
22:47 Ouais, c'est...
22:48 "My everything", comme ils disent dans les chansons.
22:51 -Mais on se rend pas compte à quel point...
22:54 C'est compliqué pour ta famille de te voir, même pour ta femme,
22:57 à quel point t'es jamais là, en fait.
22:59 -Ouais, c'est un métier qui demande beaucoup.
23:02 C'est un métier qui demande beaucoup en temps, en investissement.
23:06 Et c'est-à-dire que même quand t'es avec eux,
23:08 tu peux ne pas l'être parce que ça te prend.
23:11 Je fais un métier qui...
23:12 Enfin, je sais pas le faire autrement,
23:14 mais je suis investi à 100 %, donc c'est très compliqué.
23:17 En plus, avec le choix qu'on a fait de vivre à Los Angeles,
23:20 ça me demande encore plus de voyages, donc plus d'absence.
23:23 Mais justement, la chance que j'ai avec Hélène,
23:25 c'est qu'elle, déjà, le vit très bien, elle me le permet,
23:28 mais surtout, elle le comble bien.
23:30 Les enfants, ça aurait pu être dramatique, ça,
23:32 vis-à-vis de mes enfants,
23:33 mais mes enfants ne vivent pas cette absence-là.
23:36 Difficilement, même.
23:38 Ils s'habituent, ils la comprennent.
23:40 Je crois qu'ils m'en veulent pas pour ça,
23:41 mais ça, je crois que c'est dû à Hélène.
23:43 -Et vous racontez votre rencontre ?
23:45 -Ouais.
23:46 -Elle est incroyable.
23:47 -Ouais, bah ouais.
23:48 Ouais, c'est...
23:50 -Est-ce que tu peux nous raconter ?
23:52 -En fait, je monte...
23:54 La fée courte, mais j'avais rendez-vous avec une copine,
23:57 et je viens pour le rendez-vous, à l'époque,
24:00 j'avais pas de portable,
24:01 donc j'appelle de la cabine pour dire,
24:03 "Je suis en bas, je suis perdu."
24:05 En fait, elle m'avait posé un lapin,
24:06 parce qu'elle est partie voir un gars qui lui plaisait bien,
24:09 et donc, du coup, sa colocataire, gentiment,
24:12 me dit "Je viens te chercher."
24:14 Et donc, Hélène monte dans la voiture,
24:16 et à ce moment-là, je reconnais quelqu'un
24:18 que j'ai jamais vu de ma vie.
24:20 C'est assez fou de se dire...
24:22 "Je te connais de deux mains, toi."
24:25 -"Je te connais, toi."
24:26 -"Je te connais de deux mains."
24:28 -Et maintenant ?
24:29 -Et maintenant, ça fait 26 ans.
24:31 Ça fait 26 ans, cette affaire-là.
24:33 -Et vous êtes la même personne, en fait ?
24:35 -On est... Non, on est...
24:37 -Vous êtes un bloc.
24:38 -Ouais, c'est ça.
24:39 C'est rien dire qu'on est...
24:40 Non, on est franchement chacun nous-mêmes,
24:42 parce qu'on est assez différents, mais très complémentaires.
24:45 Ça veut dire qu'il y a elle, il y a moi,
24:47 et quand on est nous deux,
24:48 on est une tierce personne assez balèze.
24:51 -Ça, ça veut dire "Venez pas nous tester."
24:54 -Essayez, si vous voulez.
24:55 -Essayez, si vous voulez.
24:56 Il y a des choses très touchantes dans ce livre.
25:01 Notamment, tu racontes l'histoire de ta famille,
25:04 et tu parles d'un personnage qui est ta tante.
25:06 -Ouais.
25:07 -Est-ce que tu peux nous raconter ?
25:08 -Ma tante, qui est donc la première femme de mon père,
25:11 parce que mon père était polygame,
25:13 ma mère est donc la deuxième femme,
25:14 et donc il y a ma tante,
25:15 qui est la première femme de mon père,
25:17 qui nous a aussi élevés.
25:18 Alors, on n'a pas vécu longtemps avec elle.
25:21 Elle est partie quand j'avais 10 ans.
25:23 Mais pendant 10 ans,
25:24 les 10 premières années de ma vie,
25:25 elle était présente, et on avait deux mamans.
25:27 Elle nous a élevés comme notre daronne.
25:30 Et donc, je n'ai jamais parlé de ça,
25:31 mais ouais, c'était une personne
25:34 qui a compté dans mon éducation.
25:36 Elle m'a donné de l'amour,
25:37 elle m'a réconforté, elle m'a rassuré.
25:40 Ça a été un repère.
25:42 Donc, elle fait partie de mon histoire.
25:45 -Tu parles aussi de ton père,
25:47 qui réparait des voitures.
25:50 -Il travaillait pour une boîte qui fabriquait des pièces.
25:52 -Des pièces, ouais.
25:53 -Ouais, pour des bagnoles.
25:55 -Et aujourd'hui, il faut le dire,
25:57 tu le révèles dans le livre,
25:59 que t'es un rockeur.
26:01 -Non !
26:02 -T'as une passion pour les motos.
26:05 -Oui, j'ai une passion pour les motos.
26:08 -Tu peux écouter sur des motos de rockeurs
26:10 et t'écoutes du rock.
26:12 -C'est toi qui m'incuse d'être un rockeur, justement.
26:15 C'est ça que j'ai dit dans le livre.
26:16 D'ailleurs, t'es cité dans le livre.
26:17 -Merci.
26:18 -Non, tu dis que je suis un rockeur,
26:20 mais ouais, j'aime ça, la bécane.
26:21 J'aime ça, la bécane.
26:22 Et je peux écouter du rock
26:24 et de la country même sur ma bécane.
26:25 -C'est ça.
26:26 -Mais j'écoute quand même du hip-hop, t'inquiète.
26:27 Je suis encore là.
26:29 -Non, mais je te parle surtout
26:30 de cette passion pour la moto,
26:32 parce que c'est encore une façon de s'évader.
26:34 -Ouais, ouais.
26:35 Alors, s'évader, mais en même temps,
26:38 s'évader pour se retrouver.
26:40 C'est-à-dire qu'en fait, moi, l'évasion,
26:42 c'est une forme de reset.
26:43 Tu vois ce que je veux dire ?
26:44 Quand j'ai besoin de la moto comme ça
26:46 ou quand mon imaginaire me déclenche un truc,
26:48 c'est aussi comme ça que tu te recentres,
26:50 que tu peux être aligné.
26:52 Je me retrouve là-dedans, en fait.
26:54 Moi, j'ai besoin de ces moments-là
26:55 pour faire un peu le point, pour, tu vois,
26:57 nettoyer aussi, prendre du recul aussi,
27:00 tu vois, sur les choses.
27:01 Parce que je t'ai dit, moi, j'ai foi.
27:03 Alors, je prône en ce moment le groupe.
27:05 Moi, je suis dans le truc de...
27:06 Il faut qu'on retrouve le groupe.
27:08 On est complètement dispersés.
27:10 Il y a plus de groupe.
27:11 Et moi, franchement, j'ai la foi en le groupe.
27:13 Mais en même temps, effectivement,
27:14 le groupe, il a aussi ses mauvais côtés.
27:17 C'est l'aliénation, en fait,
27:19 où tu te mets à fonctionner,
27:20 à penser comme le groupe automatiquement,
27:22 sans réfléchir, sans te remettre en question.
27:24 Et donc, ces moments-là me permettent ça,
27:26 en fait, d'avoir du recul sur le groupe, justement.
27:29 -En même temps, t'as un rapport compliqué au groupe
27:31 et à la confiance, où tu dis...
27:34 Et c'est un autre de nos points communs,
27:36 c'est que dès que quelqu'un t'appelle "mon frère"
27:38 ou te dit "t'inquiète", c'est là que...
27:40 -Ça déclenche l'inquiétude.
27:41 -Ça déclenche l'inquiétude, ouais.
27:42 -Ouais, ça déclenche l'inquiétude.
27:43 Mais après, c'est le vécu qui veut ça.
27:45 C'est la manière dont j'ai grandi.
27:48 Les gens que j'ai fréquentés plus jeunes,
27:50 dès le plus jeunasse,
27:51 donc c'est des tatouages, ces affaires-là.
27:55 Et surtout, quand c'est ton frère...
27:57 Mon grand frère, il m'a fait un truc une fois
27:59 qui m'a marqué.
28:00 Je le raconte dans le bouquin, on est à la piscine
28:02 et c'était les moments où il te faut apprendre
28:05 à nager à la dure, quoi.
28:06 Et bon, après, c'était un gamin, mais bon,
28:08 sauf que moi, ça m'a marqué.
28:09 Il me dit "vas-y, viens".
28:11 C'est deux mètres, moi, je fais même pas un mètre
28:13 à l'époque.
28:14 Et il me dit "vas-y, viens, viens, viens,
28:15 je te rattrape, plonge".
28:17 Et je lui dis "t'es sûr ?"
28:19 Il me dit "ouais, fais-moi confiance".
28:21 J'y vais et il essaye de voir comment je nage.
28:24 Je sais pas nager, donc je coule un peu,
28:26 je panique, il me récupère, tout va bien.
28:29 Y a pas de drame à part que le "fais-moi confiance",
28:31 c'est...
28:32 Est-ce que je peux le faire ?
28:34 - Tu parles d'une rupture aussi dans le livre,
28:37 celle avec Fred.
28:38 - Ouais.
28:39 - Et t'expliques ce qui s'est vraiment passé ?
28:41 - Ce que j'en déduis.
28:44 Parce que finalement, y a pas vraiment
28:46 d'explication valable, y a pas d'embrouille réelle,
28:49 mais tu comprends que c'est ce qui se passe
28:52 avec tout le monde.
28:53 C'est-à-dire que c'est un optique qui se déforme
28:56 et on me voit comme un autre
28:58 parce qu'on projette l'image d'Omar Sy,
29:00 en fait, qui n'est pas moi.
29:01 Et même ceux qui te connaissent le mieux,
29:03 en l'occurrence, il me connaît très bien,
29:05 à un moment donné, projetaient l'image
29:07 de quelqu'un qui n'était pas moi
29:09 et il n'était pas en phase avec cette personne.
29:11 Ce que je peux comprendre,
29:12 mais je n'étais pas cette personne.
29:14 et...
29:15 Merci d'avoir regardé cette vidéo !