SMART BOURSE - Emission du vendredi 2 février

  • il y a 6 mois
Vendredi 2 février 2024, SMART BOURSE reçoit Raphaël Thuin (Responsable des stratégies de marchés de capitaux, Tikehau Capital) , Arnaud Morel (Gérant de portefeuille et Directeur de la Gestion Sous Mandat, Promepar AM) , Marilou Goueffon (Gérante, Clartan Associés) et Benoit Peloille (CIO, Natixis Wealth Management)
Transcript
00:00 [Générique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés chaque jour, du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition, si vous nous suivez en direct sur Bsmart TV, à retrouver chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25 Au sommaire de cette édition ce soir, les chiffres à nouveau spectaculaires du marché du travail américain, un marché du travail qui offre encore des perspectives incroyables pour les salariés, pour la force de travail américaine avec plus de 350 000 créations d'emplois au mois de janvier selon la première estimation qui a été délivrée cet après-midi par le bureau du travail américain.
00:50 Les chiffres des mois précédents ont été revus également à la hausse, le taux de chômage lui ne bouge plus ou quasiment plus depuis des mois, 3,7% encore de taux de chômage au mois de janvier et des créations d'emplois qui sont largement diffuses à travers différents secteurs de l'économie américaine.
01:10 Le chiffre a eu l'effet d'un choc sur les marchés qui était déjà dans l'idée que les baisses de taux arrivaient prochainement du côté de la réserve fédérale américaine, évidemment il faut revoir un peu sa copie de ce point de vue là et on a vu parmi les réactions de marché la réaction de la courbe de taux aux Etats-Unis avec des rendements qui sont très vite remontés de 10, 15 points de base tout au long de la courbe et en 10 ans américain qui est revenu s'installer à 4% et plus après ce chiffre incroyable.
01:38 Encore une fois que l'on va commenter avec nos invités dans quelques instants.
01:42 L'autre chiffre incroyable du jour c'est le rally en une journée du titre Meta, Meta qui est en train d'ajouter 200 milliards de dollars de capitalisation boursière en ce moment avec une hausse de plus de 20% qui s'est encore accélérée depuis l'ouverture des marchés américains.
02:00 Meta qui impressionne les analystes et les investisseurs avec ses résultats, la qualité de ses résultats et qui entre même dans un nouvel âge, l'âge du dividende puisque Meta à travers sa jeune histoire va verser le premier dividende de son histoire, dividende de 50 centimes par action pour l'exercice annuel avec à côté de ça un programme de rachat d'actions qui a été encore gonflé de 50 milliards de dollars.
02:26 Meta donc la vedette du jour après une semaine qui aurait été une semaine clé pour la publication des résultats des grandes valeurs technologiques américaines.
02:34 Ça s'est très bien passé également pour Amazon qui fait partie des grosses valeurs qui rallient aujourd'hui sur le marché américain.
02:41 Un peu plus timoré pour Apple effectivement avec une déception notamment sur la croissance ou la décroissance des ventes d'iPhone en Chine encore marquées sur le trimestre dernier pour Apple.
02:52 Le titre est encore légèrement dans le rouge à ce stade à Wall Street. Vous aurez le détail de cette séance de cette journée sur les marchés dans un instant avec Pauline Grattel.
03:00 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, une fois par mois nous retrouvons les équipes de clartemps associés pour décrypter un business case, un cas d'analyse fondamentale.
03:10 Le dossier auquel nous nous intéresserons ce soir c'est le dossier Linde, l'air liquide allemand. C'est un peu comme ça qu'on pourrait le voir vu de France.
03:21 Linde qui est sans conteste le leader mondial des gaz industriels. Nous en parlerons avec Marie-Lou Gouiffon, gérante chez clartemps qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
03:31 (Générique)
03:41 Avant d'entamer notre discussion de marché, tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
03:49 La bourse de Paris et les marchés boursiers européens sont dans le vert aujourd'hui portés par Amazon et Meta qui publient des résultats meilleurs que prévus.
03:58 Le CAC refranchit la barre des 7600 points. A Francfort, le DAX bat un nouveau record de plus de 17 000 points.
04:06 A Wall Street, le rapport sur l'emploi de janvier et l'événement macro du jour. L'économie américaine a créé 353 000 emplois en janvier.
04:14 C'est bien plus que prévu par le consensus qui en anticipait 187 000 et 333 000 chiffres révisés en décembre.
04:23 Le taux de chômage est resté stable en janvier à 3,7%. Après la publication de ces données, on a vu les taux américains bondir de plus de 10 points de base avec un 10 ans revenant à 4%.
04:35 La tech en vedette. Meta annonce le paiement de son premier dividende et publie des résultats meilleurs que prévus pour le quatrième trimestre avec un bénéfice triplé et une hausse des revenus de 25%.
04:47 Pour la période en cours, le propriétaire d'Instagram et Facebook prévoit une croissance de son chiffre d'affaires supérieur aux attentes. Son titre bondit de 17% à l'ouverture.
04:57 Amazon dépasse les attentes des investisseurs. Le groupe publie des résultats et objectifs supérieurs aux prévisions avec des ventes de plus 14% ainsi que des perspectives favorables pour le trimestre en cours.
05:10 Ces résultats sont salués par le marché et le titre d'Amazon grimpe de 7%. De son côté, Apple cède 3% après une prévision des ventes d'iPhone à la baisse et un chiffre d'affaires en dessous des attentes.
05:23 Les ventes en Chine, gros marché pour Apple, déçoivent particulièrement les investisseurs. Elles sont en déclin de 13%.
05:31 Selon les données du LSI, sur les 208 entreprises du S&P 500 à avoir publié leurs résultats, 80% sont supérieures aux attentes.
05:40 Côté valeurs, on note la forte hausse de Valourec pour finir la semaine. L'entreprise relève ses perspectives à la hausse pour l'exercice 2023 et annonce une dette nette ramenée à zéro fin 2025.
05:53 Le titre progresse de plus de 5% au cours de la séance. Lundi, les investisseurs prendront connaissance des prix à la production industrielle en zone euro pour décembre,
06:03 des PMI définitives pour le mois de janvier et de l'ISM service américain.
06:08 Tendance mon ami. Chaque soir, les infos clés de marché avec Pauline Grattel dans Smartbourse sur Bsmart.
06:13 (Générique)
06:23 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Raphaël Thuyn est avec nous, le responsable des stratégies de marché de capitaux chez TKO Capital.
06:31 Bonsoir Raphaël. Merci d'être là. Merci à Arnaud Morel de nous accompagner également. Bonsoir Arnaud.
06:35 Directeur des gestions sous mandat de Promepa Asset Management et Benoît Pelloual à nos côtés également. Bonsoir Benoît.
06:41 Merci beaucoup d'être avec nous également. Vous êtes directeur des investissements de Natixis Wealth Management. Benoît, l'emploi américain évidemment.
06:49 Je reprenais un peu la perspective depuis le choc Covid, février 2020, comme point de départ, de référence.
06:58 On peut noter que l'économie américaine a mis à peine deux ans pour rattraper toutes les pertes d'emploi du Covid, 28 mois précisément. C'est historique.
07:08 Et depuis février 2020, l'économie américaine a ajouté, si je puis dire, près de 5 millions d'emplois supplémentaires et encore 353 000 précisément au mois de janvier.
07:23 Ça paraît tellement incroyable que ce chiffre du mois de janvier pose même la question de savoir si ce n'est pas un blip ou une anomalie statistique quelque part.
07:33 C'est vrai que le track record des révisions dans ces chiffres maintenant, auquel on est habitué à voir surprendre assez nettement, le ratio chiffre supérieures attentes versus inférieures,
07:44 il est quand même assez considérablement généralement au-dessus des attentes en permanence sur les chiffres de l'emploi.
07:49 Il y a quand même un sujet sur la parallèle statistique ou en tout cas sur les anticipations qu'on en fait.
07:53 Mais c'est un très bon chiffre, évidemment. Ça illustre une économie qui refuse d'atterrir en réalité.
08:00 Donc oui, c'est très bien. On ne peut que se réjouir d'un marché de l'emploi aussi dynamique, d'une économie qui tourne aussi bien.
08:05 Mais ça lève un problème pour la politique monétaire, très clairement, puisque ça vient valider le message de patience qu'a donné au marché Jérôme Powell.
08:15 Ça tire un trait sur l'ajustement monétaire d'une baisse de taux à venir prochainement. Je pense que c'est difficilement envisageable.
08:22 Mais il est en train d'être sorti de la table par les investisseurs.
08:25 Il y avait déjà des arguments solides pour repousser l'idée d'une baisse de taux aussi prématurée.
08:30 Entre déjà la volonté de ne pas répéter une erreur de baisse de taux prématurée comme on a pu l'avoir historique, etc.
08:36 Mais il y avait les conditions de financement.
08:38 Quand on regarde les conditions de financement du simple fait de la détente des taux sur les marchés,
08:42 l'indicateur des conditions de financement de la fête de Chicago est revenu sur les niveaux de début 2022.
08:46 C'est-à-dire qu'on a quasiment effacé le recensement monétaire.
08:48 Quand on regarde cet indicateur, déjà avant ces chiffres de l'emploi, il y avait peu d'arguments qui allaient dans le sens de baisser les taux de façon urgente.
08:56 Mais surtout, ces chiffres de l'emploi viennent révéler un vrai problème.
08:59 C'est qu'au final, une économie qui refuse d'atterrir, c'est une économie qui est difficilement compatible avec un objectif d'inflation à deux.
09:04 Il va falloir à un moment réussir à la faire atterrir si on veut maintenir cet objectif.
09:08 Ils l'ont dit clairement. La Fed a besoin de voir de façon durable une inflation stabilisée sur cet objectif.
09:17 Pour l'instant, quand on regarde le marché du travail, il y a des signes de dégradation quand on creuse un peu sous la surface.
09:24 Mais fondamentalement, la dynamique des salaires, et c'est aussi le cas en Europe, pose toujours problème.
09:30 En tout cas, elle n'est pas compatible avec une inflation à 2%.
09:33 On a fait un petit exercice quantitatif.
09:35 Mais si on remonte aux années 80, en prenant l'Employment Cost Index, le coût du travail américain,
09:41 en glissement annuel, il est à un peu plus de 4% aujourd'hui.
09:44 Il s'est stabilisé d'ailleurs, il avait bien baissé, il s'est stabilisé autour de 4,2%.
09:47 On s'aperçoit que 90% du temps, on doit avoir un Employment Cost Index inférieur à ça pour avoir une inflation qui soit comprise entre 1,5 et 2,5.
09:56 Et ça, c'est assez solide historiquement, depuis les années 80.
09:58 Et quand on regarde le niveau aujourd'hui, ce coût du travail est compatible avec une inflation à 3,5 aux Etats-Unis.
10:05 Donc on est loin de l'objectif si on reste sur un marché du travail pareil.
10:08 Et si on veut atteindre cet objectif de 2, ce coût du travail doit baisser assez nettement, il doit revenir autour de 2,5.
10:15 Et ça, c'est difficilement envisageable avec une économie qui tourne aussi bien, un taux de chômage qui reste aussi faible.
10:21 Il va falloir que le taux de chômage remonte et que l'économie freine.
10:24 Donc ce qu'on a vu jusqu'à présent n'est pas soutenable, parce que l'inflation est déjà à 2%, Benoît.
10:29 Ça fait 6 mois que le corps PCE est à 2, enfin 6 mois annualisés, on est inférieur à 2.
10:35 Dans les déflateurs du PIB Q3, Q4, on est parfaitement à 2 sur le corps PCE.
10:42 Jérôme Poel le dit, on a confiance dans l'idée que ça va revenir à 2.
10:46 On a besoin de plus de confiance.
10:48 Donc là, c'est là où il parle des salaires, effectivement, sans doute.
10:52 Mais je cite encore Jérôme Poel cette semaine.
10:54 L'économie est en bonne place, c'est une bonne économie.
10:56 Nous ne voyons pas une croissance plus solide comme un problème.
11:00 Nous, membres de la réserve fédérale américaine, nous ne voulons pas voir de ralentissement du travail, du marché du travail.
11:07 Nous voulons voir une poursuite de la baisse de l'inflation telle qu'on l'observe depuis 6 mois.
11:12 Et c'est historiquement, généralement, la configuration qu'on observe, justement, avant que l'économie ne se mette vraiment à freiner.
11:18 En réalité, c'est qu'on a toujours ce degré de confiance important dans cette idée du soft lending.
11:25 Encore une fois, c'est une idée qui n'est pas du tout impossible.
11:29 Mais compte tenu du choc inflationniste qu'on a eu de ce resservoir monétaire.
11:33 Encore une fois, il y a plein de raisons qui expliquent que ce resservoir monétaire produise des effets moins immédiats,
11:37 qui sont plutôt plus étalés dans le temps, etc.
11:40 Mais ces effets vont se produire immanquablement dans l'économie.
11:44 Et donc, en réalité, effectivement, ils ont besoin d'avoir plus de confiance qu'on reste sur ce niveau d'inflation.
11:49 Et quand on regarde les chiffres, la dynamique des salaires, il y a quand même le doute sur le fait qu'on parvienne à rester sur ces chiffres d'inflation.
11:56 Il y a cette peur de voir l'inflation rebondir sous cet effet d'une dynamique des salaires qui refuse de se calmer.
12:01 Comment vous regardez la situation ? Et la situation pour la Réserve fédérale américaine, bien sûr, Raphaël, pas facile.
12:07 Il ne se glorifie pas, Jérôme Poel, il ne proclame pas le succès du soft lending.
12:14 Ce serait sans doute être un peu trop téméraire, peut-être, de ce point de vue-là.
12:17 Mais quand même, c'est une bonne économie.
12:19 Enfin, je veux dire, eux-mêmes sont, je pense, complètement estomaqués.
12:23 Parce qu'il y a un an, la Fed voyait 0,5% de croissance au Q4 2023 par rapport au Q4 2022.
12:28 On est à plus de 3% de croissance avec une inflation à 2%.
12:32 Estomaqués, c'est un mot que tout le monde est estomagé. Je vais vous donner un chiffre sur les chiffres de l'emploi du jour.
12:37 Donc on sort à 350 000. Le consensus était à 185 000. 77 économistes à qui on a posé la question avant la publication du chiffre.
12:46 Le plus optimiste était à 300 000. Donc estomaqués, c'est un coup de semence.
12:50 Et c'est un coup de semence. Le cadre a été bien posé à un moment où, justement, on est très attentif à ces chiffres,
12:56 à la suite en particulier du discours de Jérôme Poel qui, oui, se réjouit, semble satisfait de la tendance actuelle,
13:02 mais continue à dire que, attendez, il y a quand même un concept de ce que certains appellent l'immaculée désinflation.
13:10 Comment arrive-t-on à avoir de la désinflation à un moment où l'économie carbure d'une part et le marché de l'emploi est d'une résistance absolue d'autre part ?
13:19 On ne l'explique pas. Et quand on ne l'explique pas avant si longtemps, c'est que peut-être qu'il y a un loup.
13:23 Peut-être qu'effectivement, ces chiffres de l'inflation qui ont été très encourageants sur les 6 derniers mois,
13:29 ils pourraient se retrouver sur une dynamique plus compliquée dans les mois qui viennent. En tout cas, effectivement,
13:33 des gens dont le salaire augmente qui sont employés, ça a tendance à faire nourrir l'inflation, nourrir la consommation.
13:41 Et donc un combat contre l'inflation qui va être de plus en plus difficile pour les mois qui viennent.
13:45 En tout cas, c'était le message de Jérôme Poel hier, teinté d'optimisme, évidemment.
13:50 Mais c'était quand même son message. Et c'est amusant de constater que dès aujourd'hui, on a une confirmation de ces inquiétudes avec ce chiffre extraordinaire.
13:57 Il y a peut-être une clé d'explication. C'est la productivité, Raphaël. Alors c'est des données longues.
14:03 Effectivement, il faudra sans doute beaucoup de temps pour comprendre ce qui se passe peut-être en matière de gains de productivité pour l'économie américaine.
14:09 Néanmoins, c'est des chiffres durs qui sont mesurés trimestre après trimestre.
14:12 Ça fait peut-être 3 ou 4 trimestres qu'on a des gains de productivité aux États-Unis.
14:18 La productivité horaire moyenne aux États-Unis est 6% supérieure à ce qu'elle était par rapport au niveau atteint avant le Covid.
14:26 Ça, c'est unique, j'allais dire, dans le paysage global macro aujourd'hui.
14:31 Productivité, c'est une piste, effectivement. Alors est-ce que c'est les effets de l'IA déjà ? Peut-être, peut-être pas.
14:37 Ça paraît un peu tôt. Mais clairement, il y a une piste là. Il y avait un très bon article de Paul Krugman.
14:43 Vous savez, ce Nobeliste, cet économiste du New York Times qu'il prénompait il y a quelques années et qui parlait de l'Europe.
14:50 Et il disait que l'Europe a plein de choses pour elle, elle a plein d'atouts.
14:54 Mais il y a quelque chose qu'elle ne fait pas comparé à ce que font les États-Unis et qui semble payer. C'est du déficit.
15:00 Et effectivement, on a un gouvernement qui est tout à fait disposé à alimenter le déficit, à ne pas augmenter les impôts,
15:08 à laisser cette économie courir et courir fort et courir à vite quelque part. Et effectivement, on peut peut-être deuxième piste imaginer.
15:16 Ça, c'est un facteur positif pour l'économie américaine. On a un problème dans cette histoire.
15:20 C'est que la fin, ça ne termine pas toujours bien quand on a trop de déficit. Et on va reparler des taux d'intérêt.
15:26 On sait qu'il y a énormément d'émissions, de bons du trésor américains qui financent ces déficits.
15:32 – Elle a quoi ? 2 trillions à émettre, Yélène, cette année, c'est ça ?
15:35 – Quasiment le double de l'année dernière qui était déjà une année record.
15:38 Donc tout le monde transpire. Est-ce qu'on va être capable d'absorber toute cette dette qui arrive,
15:43 qui finance ces déficits ? Et dans quelle mesure on pourra avoir un impact sur les taux ?
15:47 Donc là, ça y est, la boucle est bouclée. On se rend compte qu'on est au milieu du guet.
15:50 Ce n'est pas la fin de l'histoire. On est très content de voir que l'économie américaine caracole.
15:56 C'est bon pour tout le monde. Maintenant, l'impact sur l'inflation, l'impact sur les déficits
16:01 et sur les taux d'intérêt in fine restent encore à déterminer.
16:05 – Bon, il y a une histoire de séquence et d'horizon de temps dans tout ça.
16:08 J'imagine qu'un gérant à action, il doit quand même pouvoir se satisfaire
16:12 de ces chiffres macro en provenance de l'économie américaine ?
16:15 – Tout à fait, avec le Gorgon.
16:17 La bonne nouvelle, c'est que l'économie se porte bien, sauf le landing.
16:20 On pourrait presque parler de no-landing.
16:22 Quand on voit les chiffres, le PIB qui est sorti il n'y a pas longtemps aux États-Unis,
16:25 les chiffres de l'emploi qui se portent bien.
16:28 Pour un gérant à action, c'est quand même satisfaisant.
16:30 On dit qu'une économie qui va bien, pour la mécronomie, c'est quand même des bonnes choses.
16:33 Donc ça reste porteur et salvateur pour les prochains mois.
16:36 Après, on a quelques alertes, comme ce qu'a dit William, notamment sur l'inflation.
16:39 Hier, on l'a vu sur l'ISM, notamment sur la partie prix payé qui est ressortie à 52,9.
16:44 Des points à surveiller quand même dans les prochaines semaines
16:47 et ce qui pourrait reporter, on va dire, la baisse des taux directeurs de la partie américaine.
16:52 – Et ça, c'est grave pour le marché ou pas ?
16:54 – Pas tant que ça, mais on le voit de l'autre côté.
16:57 Nous, en investisseurs européens, sur la partie européenne,
17:00 on voit quand même notre économie au sein de la zone économique européenne qui ralentit.
17:03 Les indicateurs vont avancer, même si ça commence à bottom et se reprendre un petit peu.
17:06 C'est quid de ce qui va se passer de la Banque Centrale Européenne ?
17:09 – Je vous laisse nous essayer de répondre à cette question excellente, Arnaud.
17:14 – Non mais sérieusement, c'était le petit débat qu'on avait avant de commencer l'émission.
17:18 Si ça continue d'aller aussi bien que ça pour l'économie humaine
17:21 et qu'il faut encore redécaler dans le temps la perspective de baisse de taux,
17:26 qu'est-ce qui se passe en Europe et du côté de la BCE, de ce point de vue-là ?
17:29 – On le voit, là, ils attendent tous le go de M. Poche.
17:32 On l'a vu hier sur la Banque d'Angleterre, un discours d'Auvish en attente.
17:37 La Banque du Japon n'en parlant pas aussi.
17:39 Donc ça, c'est les points manifestes.
17:41 Aujourd'hui, il faut souligner quand même que la Banque Centrale Européenne a besoin,
17:45 Mme Lagarde a donné quand même un timing en disant que ça se fera
17:48 avant la période estivale, cette baisse des taux directeurs.
17:51 Donc le calendrier, elle le dresse.
17:53 Donc elle va devoir appuyer.
17:54 Maintenant, elle ne l'a jamais fait d'appuyer avant la Banque Centrale Américaine.
17:57 Peut-être une première.
17:59 Et en tout cas, on en a besoin en zone économique européenne.
18:01 Ça semble évident quand même.
18:02 – C'est vrai que, Benoît, on comptait sur une Fed assez proactive
18:06 et sur une BCE assez inerte dans sa fonction de réaction.
18:10 Et on se disait, très bien, la Fed ira, la BCE suivra.
18:13 Bon, là, il y a peut-être une histoire qui serait écrite un peu différemment.
18:17 – En tout cas, on peut l'exprimer.
18:19 On ne va pas s'infliger des restrictions monétaires en Europe,
18:22 tout simplement parce qu'on va attendre que la Fed réagisse.
18:24 Au bout d'un moment, il faut bien regarder que nous, l'économie,
18:27 elle a déjà atterri en réalité.
18:28 On est déjà en croissance zéro sur 12 mois quasiment.
18:32 C'est la stagnation.
18:33 On revient en plus en termes de traîne de croissance
18:35 sur le traîne de croissance d'avant le Covid,
18:37 en grosso modo, quand on sortait de la grande crise, etc.
18:40 Donc ce n'est quand même pas terrible en termes de performance économique.
18:43 Il y a quand même la même problématique, j'insiste là-dessus,
18:46 la problématique des salaires, la dynamique des salaires,
18:48 même en Europe, pose problème.
18:49 Ce qui est quand même quelque chose qu'on n'avait pas forcément
18:51 sur laquelle les économistes n'étaient pas forcément tous confiants
18:54 il y a encore quelques mois.
18:55 On voit que la dynamique des salaires,
18:57 elle est toujours problématique aussi en Europe.
19:00 Donc ça, c'est probablement quelque chose qu'il faut regarder de très près.
19:02 D'ailleurs, ils publieront, la BCE publiera ses nouvelles prévisions
19:05 et ils attendent les dernières négociations salariales, etc.
19:08 parce qu'ils redoutent effectivement une mauvaise surprise de ce point de vue-là.
19:11 Mais fondamentalement, je ne vois pas pourquoi la BCE serait tenue d'attendre
19:14 que la Fed réagisse.
19:15 - Ah mais c'est écrit nulle part.
19:16 Je crois que c'est écrit nulle part.
19:17 - Voilà, je ne vois pas pourquoi ça serait...
19:19 - Parce que c'est l'ordre du monde.
19:21 - Exactement.
19:22 On a une économie américaine qui défie la gravité par rapport au reste du monde.
19:27 On doit l'analyser séparément.
19:30 Et la BCE, je pense, va l'analyser séparément, bien sûr.
19:33 - Et vous comprenez que, ce que dit Arnaud,
19:36 on comprenait que juin était un minimum en termes d'horizon
19:42 et maintenant on est plutôt sur l'idée que juin, c'est au plus tard
19:45 pour baisser les taux.
19:46 - C'est ça. Bien sûr.
19:47 - C'est au plus tard.
19:48 Après, encore une fois, ce ne serait pas une mauvaise nouvelle en relatif pour les marchés.
19:51 La dynamique relative de politique monétaire, ça compte pour les marchés.
19:55 Justement, affaiblir l'euro, ça serait bon pour les exportations.
19:58 On est une zone qui est très exposée au reste du monde,
20:01 donc ça ne serait pas si mal.
20:02 Mais ça viendrait aussi valider le scénario d'une économie
20:05 qui a déjà largement atterri et qui a une croissance...
20:08 - Oui, et puis qui s'est quand même complètement désynchronisée du rythme américain.
20:16 - Oui, et d'ailleurs...
20:17 - Une forme de divorce, pour le coup, assez large.
20:20 - Et justement, avec la productivité aussi, on voit bien que là-dessus,
20:24 effectivement aux Etats-Unis, le rebond de la productivité, on ne le voit que là-bas.
20:28 On ne le voit pas dans les autres pays.
20:30 Alors attention aussi, ce n'est pas un tel rebond de la productivité,
20:33 c'est super bien pour la croissance potentielle, le long terme, etc.
20:36 Ce n'est pas très compatible avec un marché du travail aussi dynamique.
20:38 Et c'était une des raisons, justement, la faiblesse de la productivité
20:42 d'un point de vue conjoncturel, qui explique des marchés du travail
20:45 aussi tendus, parce qu'en réalité, ce n'est pas qu'on était tous
20:48 beaucoup plus productifs, on était juste plus nombreux pour produire
20:51 à peu près la même quantité.
20:52 Donc il y avait une vraie productivité déprimée, même aux Etats-Unis.
20:55 La seule différence, c'est qu'on la voit vraiment rebondir
20:57 maintenant aux Etats-Unis, pas ailleurs.
20:59 - Bon, sur le divorce fait BCE, Europe, Etats-Unis, Raphaël,
21:02 et puis dans les facteurs et les points à surveiller, toujours du côté de l'offre,
21:06 il y a des choses à dire sur ce qui se passe en Mer Rouge
21:09 et ses conséquences.
21:10 Ça fait déjà des semaines, voire une paire de mois que ça dure.
21:13 - Alors effectivement, ce divorce de tendance entre l'Europe
21:16 et les Etats-Unis, peut-être que ça va devenir une vraie thématique
21:19 sur 2024. En tout cas, on en prend le chemin.
21:22 Les économies divergent très fortement maintenant.
21:25 Sauf l'ending, c'est très généreux pour l'économie européenne.
21:29 On est très clairement en train de ralentir et on n'est pas certains
21:32 de la suite des événements de ce point de vue-là,
21:35 là où les Etats-Unis, on l'a dit, caracolent.
21:38 Donc ça, c'est une première thématique.
21:40 Ça pourrait avoir aussi des conséquences sur les trajectoires
21:43 d'inflation à un moment où ces trajectoires ont des similitudes,
21:46 le marché du travail, la ténacité de l'inflation sur les services,
21:50 mais aussi des dissimilitudes.
21:52 Et vous faites le lien avec la Mer Rouge, je pense que vous avez raison.
21:55 On va regarder en Europe beaucoup des problématiques d'énergie.
21:59 On va regarder des problématiques sur la nourriture,
22:02 qui contribue aussi davantage aux dynamiques inflationnistes
22:05 en Europe.
22:06 Et puis aussi, on a une sensibilité vis-à-vis de cette thématique
22:09 de la Mer Rouge qui est importante, beaucoup plus qu'aux Etats-Unis.
22:12 Et cette thématique de la Mer Rouge, elle pourra peut-être aussi
22:16 être un facteur inflationniste dans les mois à venir.
22:18 En tout cas, lorsque vous parlez aux armateurs en ce moment,
22:21 déjà la plupart évitent de passer par là.
22:24 Maintenant, à quelques exceptions près, ils font tous le grand détour.
22:27 Ceux qui passent par là se font accompagner par les bateaux
22:31 de marines nationales, les bateaux de guerre.
22:34 Et puis, ils vous disent aussi, ces armateurs, qu'il n'y a pas
22:37 vraiment de fin en vue. En tout cas, ils s'attendent à ce que
22:40 ce conflit larvé puisse perdurer dans le temps.
22:44 En gros, l'idée, c'est que acheter un drone pour attaquer un bateau,
22:48 ça coûte 20 000 dollars. Acheter un missile pour abattre le drone,
22:51 ça coûte un million. Et ces missiles, on en manque justement en ce moment.
22:55 Donc, il n'y a pas eu vraiment, malgré des escalades récemment,
22:58 de baisse de tension dans la zone.
23:01 Donc, si vous regardez un petit peu...
23:03 Ils imaginent une persistance du phénomène.
23:05 Je ne sais pas si c'est leur scénario central aujourd'hui,
23:08 de dire que cette route-là restera fermée, peut-être de manière structurelle.
23:12 Mais en tout cas, ils ont une réflexion sur l'idée d'une persistance
23:16 et d'une route qui ne sera plus jamais la même.
23:18 - Il semblerait que c'est un vrai scénario tout à fait envisagé.
23:21 Et ça contribue à cette volatilité du prix du fret.
23:24 Et c'est important, le fret, vous vous souvenez, ça a beaucoup
23:27 amplifié les phénomènes inflationnistes dans le passé.
23:30 Dans le cycle de désinflation aussi, on a eu Apac Lloyd récemment
23:34 qui a montré que sur Q4, une baisse des coûts du fret de 50%
23:38 comparé à l'année précédente.
23:40 Leur bénéfice sort à -92% sur Q4.
23:43 À l'inverse, depuis le début de l'année, les prix du fret sont en hausse de 50%.
23:47 Donc ça, ça va aussi contribuer à brouiller les cartes pour Mme Lagarde,
23:52 qui va être plus sensible aussi à ce genre de facteur.
23:54 Donc effectivement, une divergence entre les deux plateformes,
23:58 qui sera peut-être une thématique cette année,
24:00 et une thématique pour l'investisseur, on le voit,
24:03 en termes de performance, sur les actions, sur le crédit d'un segment sur l'autre,
24:07 en termes de valorisation, on est aussi sur des écartements qui sont très...
24:11 - Quand vous dites "thématique de marché", partant de la divergence macro
24:14 qui pourrait s'accroître encore Europe-États-Unis,
24:17 c'est quoi ? C'est privilégier dans ce contexte des actifs américains
24:21 qui sont peut-être déjà riches, on va en parler,
24:24 peut-être correctement valorisés.
24:26 Ça écarte l'idée d'un retour à la moyenne,
24:29 d'un rattrapage des actifs européens, avec une décote toujours plus structurelle ?
24:35 - Très bonne question.
24:37 - Ça se joue sur le forex ?
24:40 - Ça se joue sur beaucoup de choses.
24:42 Effectivement, la première constatation, c'est que la décote des actifs européens
24:46 comparée aux actifs américains, quelle que soit la classe d'actifs,
24:49 est historique.
24:50 Jamais les actifs européens ont été aussi peu chers.
24:53 C'est vrai sur les actions, où pour le coup,
24:55 les actifs américains sont très chers,
24:57 là où en Europe, on peut dire qu'on n'est pas très cher.
24:59 C'est vrai sur le crédit.
25:00 Les primes de risque en Europe sont plus élevées qu'aux USA,
25:03 ce qui est très rare dans l'histoire.
25:05 Donc, vous avez déjà cette opportunité de dire,
25:08 oui, il y a peut-être plus de risques, moins de croissance,
25:10 mais vous avez des points d'entrée beaucoup moins exigeants.
25:13 Et au final, lorsque vous faites une analyse entreprise par entreprise,
25:18 vous allez vous retrouver très souvent avec des entreprises
25:20 d'excellente qualité en Europe,
25:22 qui ont souvent des métriques fondamentaux
25:26 tout à fait similaires à des équivalents américains,
25:29 qui vont se retrouver 5, 20, 30 % moins chers
25:32 que l'équivalent américain.
25:33 Simplement parce qu'elles sont cotées en Europe, quoi.
25:35 Et que c'est des boîtes européennes.
25:36 Voilà. Il y a une décote au risque Europe,
25:38 comme il y a une décote au risque Chine,
25:40 au risque émergent, finalement.
25:41 Donc, ça, ça va être aussi une source d'opportunité.
25:44 Nous, on a eu tendance à réallouer du risque sur l'Europe.
25:46 Oui, je comprends.
25:47 On trouve que cette décote est excessive,
25:49 que l'Europe a sûrement des atouts dans ce monde qui s'ouvre.
25:52 Mais ça va être, selon nous, probablement une thématique
25:54 de plus en plus pour l'investisseur en 2024.
25:57 Très intéressant.
25:58 Comment ça peut se traduire ?
26:00 Il y a la divergence macro,
26:03 et puis, est-ce que les marchés déjà anticipent
26:05 en termes de décote, de prime de risque, etc. ?
26:09 Oui.
26:10 Alors justement, c'est ce qui, de nouveau,
26:13 rend aussi l'exercice d'allocation active assez intéressant.
26:15 Parce qu'il faut bien avoir en tête
26:16 que cette migration de l'économie vers des taux plus élevés, etc.
26:19 et tout ce dont on parle,
26:20 ça a redonné du sens à faire d'allocation active.
26:22 Auparavant, on s'intéressait quasiment qu'au marché action.
26:24 Il n'y avait que là où on avait de la rendement.
26:25 C'est là, de nouveau, que ça redevient intéressant.
26:27 On peut, et nous, c'est l'essentiel de ce qu'on réalise actuellement,
26:30 c'est de faire de la prise de risque en relatif.
26:32 En réalité, je rejoins tout à fait ce qui vient d'être évoqué,
26:35 notamment, effectivement, sur le crédit,
26:37 ou justement, en Europe,
26:38 sur les entreprises de bonne qualité, etc.
26:40 Il y a vraiment quelque chose à jouer,
26:41 à la fois en termes de rendement,
26:42 à la fois en termes de valorisation,
26:43 parce qu'on attaque déjà un scénario qui est quand même,
26:45 quand on regarde le niveau des spreads
26:46 sur des sociétés de très bonne qualité en zone euro,
26:49 on est déjà en ligne avec ce qu'on voit habituellement dans une récession.
26:52 Donc, c'est assez cohérent.
26:54 En revanche, effectivement, sur les marchés action,
26:56 je pense que les différentiels sectoriels,
26:58 le tilt beaucoup plus valeur de croissance aux Etats-Unis,
27:01 la dimension tech,
27:02 est quelque chose qu'on a tendance à plutôt privilégier, justement,
27:05 notamment dans notre scénario où il va falloir que cette économie américaine
27:09 elle atterrisse à un moment.
27:11 Et effectivement, dans ce genre de scénario,
27:13 on aura plutôt tendance à privilégier la qualité, etc.,
27:16 qu'on retrouve particulièrement sur ces valeurs de croissance côté US.
27:19 - Bon, parlons-en justement de la croissance américaine, Arnaud.
27:22 On parlera des résultats, mais il faut qu'on attaque par méta,
27:26 parce que c'est quand même l'autre événement du jour
27:28 avec les chiffres de l'emploi américain.
27:30 Là aussi, c'est spectaculaire.
27:31 Je crois que ça prend plus de 20% au moment où on se parle.
27:34 C'est déjà historique, peut-être dans l'histoire de méta,
27:36 une séance comme ça, un rallye sur une seule séance de plus de 20%,
27:40 200 milliards de market cap ajoutés.
27:43 Et visiblement, la feuille de route livrée aux investisseurs,
27:47 oui, satisfait tout le monde.
27:50 - Tout à fait. Alors déjà, le point saillant,
27:52 aujourd'hui on le voit, on a toutes les GAFAM qui ont publié.
27:55 On voit Microsoft, c'était très très bon,
27:57 mais on voit que c'est vraiment des arbitrages en termes de valorisation.
28:00 On voit donc méta.
28:02 En termes de valorisation, on est vraiment sur la moyenne historique,
28:04 même en deçà de la moyenne historique des dix dernières années.
28:06 - C'est quoi ? C'est la moins chère du groupe ?
28:07 - C'est la moins chère du groupe.
28:08 Après, vous avez Amazon qui est sur sa moyenne cinq ans.
28:10 Ceci expliquant aussi les rebonds assez forts de 20%, de 8% pour Amazon.
28:14 Donc méta, aujourd'hui, tous les chiffres sont au-dessus.
28:17 Chiffre d'affaires, BPA, c'est des choses importantes.
28:20 On a surtout un programme d'achat d'actions qui est ajouté de 50 milliards.
28:23 Et la cerise sur le gâteau, c'est un dividende qui arrive à 0,1 centime par action.
28:28 Mais quand même, ça montre la transformation de méta.
28:31 On reprend quand même il y a trois, quatre ans,
28:32 on était sur un projet de métaverse, de forts investissements sur cette partie-là.
28:35 Aujourd'hui, on arrive sur une société qui arrive à maturité avec beaucoup de confiance.
28:39 On parle beaucoup moins de développement, d'investissement sur cette thématique de la métaverse.
28:43 Et l'arrivée du dividende, ça l'amène dans la catégorie des must-haves américaines.
28:49 Et c'est la dernière des GAFAM qui ne distribuait pas.
28:52 - Ça devient, comme vous disiez, les dividendes aristocratiques, c'est ça ?
28:57 - Tout à fait.
28:58 - Elle est candidate...
28:59 - Encore.
29:00 - Pas encore.
29:01 Non, mais là, c'est 50 centimes par action.
29:02 Je crois que c'est la classe 31e au sein du SNCF,
29:05 en termes de montant de dividendes versés.
29:08 Et on peut imaginer que ça va grossir, que ça va grandir.
29:12 Elle est candidate à rejoindre des Microsoft ou des Apple à ce titre-là.
29:16 - Tout à fait.
29:17 Retour à la croissance, on regarde vraiment.
29:18 Elle avait énormément profité de la période de Covid.
29:20 On a eu des périodes d'investissement qui ont été faites massivement sur les deux dernières années.
29:24 Une croissance, une décroissance, pourrait-on appeler, une pression sur les marges.
29:28 Aujourd'hui, on revient sur les niveaux avant le Covid, en termes de croissance organique,
29:32 et surtout en termes de marge.
29:33 Ça, c'est quand même important.
29:34 Donc, on voit que Mark Zuckerberg fait quand même bien le job, manage bien les choses.
29:38 Le point important, enfin, c'est une statistique impressionnante, on en parlait ce matin,
29:42 c'est qu'aujourd'hui, dans le monde, vous avez, en termes d'applications,
29:45 vous avez 3 milliards de personnes qui se connectent aux applications du groupe Meta.
29:49 Enfin, c'est impressionnant.
29:50 Ça montre aussi quand même l'ampleur...
29:52 - Facebook, Instagram, WhatsApp, ce sont les principales, c'est ça ?
29:54 - Oui, bien sûr.
29:55 - Oui, non, mais je...
29:56 - Allez, trop plus loin.
29:57 - Non, mais c'est quand même...
29:58 Sur ce sujet-là, mais voilà...
29:59 - Oui, oui, mais ça fait déjà des grosses plateformes.
30:00 - C'est quand même important.
30:01 On a 8 milliards, 3 milliards de connexions par mois.
30:03 Sur cette thématique-là, on voit des revenus, quand même, publicitaires qui reprennent.
30:06 C'est quand même la bonne surprise aussi, quand on voit Alphabet qui...
30:09 Voilà, qui avait un peu plus de difficultés sur cette partie-là.
30:12 - L'image pub côté Meta a été bien plus glorieuse que ce qu'on a vu sur Alphabet.
30:17 - Ça, c'est des choses importantes.
30:18 Donc, Meta arrive, on voit, en termes de rentabilité et en termes de dividendes,
30:22 dans les grands groupes, on va dire, des méga-cap américaines technologiques.
30:25 - Après le gros crash de 2022, l'échec du metaverse, etc., Zuckerberg a dit que 2023, c'est l'année de l'efficience.
30:32 - Exactement.
30:33 - Et dans la jeune histoire de Facebook, c'est une boîte qui a 15 ans, même pas,
30:36 aujourd'hui, la cotation, c'était début 2010 ou 2011 ou 2012, je ne sais plus, dans ces eaux-là.
30:41 Ça s'est traduit comment ?
30:43 Parce que c'était un vrai test pour ces grands, et pareil pour Amazon, etc.
30:47 C'est la première fois, en tout cas dans l'histoire récente, que ces groupes-là sont allés tailler le gras
30:54 et remis, peut-être, un peu de productivité aussi dans leurs équipes.
30:58 On en parlait tout à l'heure.
30:59 - Ils avaient coupé pas mal dans les effectifs, il y a un an et demi.
31:02 Fin 2022, ils coupaient 15% des effectifs.
31:05 Après, comme on en parlait tout à l'heure, il y avait peut-être des jobs qui étaient un peu superficiels.
31:10 Mais voilà, ça a été coupé à l'intérieur.
31:12 - Contrôle des coûts quand même drastique, l'exercice 2023.
31:16 Des plans de CapEx qui me semblent maîtrisés.
31:18 Plans de CapEx annoncés de 2 milliards, qui sont quand même bien ciblés sur la partie processeur,
31:23 que ce soit sur la partie intelligence artificielle ou non artificielle.
31:26 Donc le groupe montre aujourd'hui un exercice optimal.
31:30 - Raphaël, quant au méta, c'est l'exemple du jour, mais c'est vrai que le tir groupé quand même des GAFAM
31:38 semble montrer que le marché n'est pas complètement lassé de ces valeurs encore aujourd'hui.
31:43 - Non, il tire le marché vers le haut.
31:45 D'ailleurs, on peut résumer le rallye récent à un rallye US Tech IA.
31:50 Vous avez tout dit.
31:52 Vous enlevez ces valeurs-là, vous regardez la performance du S&P 493,
31:57 on est très proche de ce que fait l'Europe.
31:59 Si vous regardez la croissance des résultats attendus pour 2024,
32:03 c'est exactement en ligne avec ce que fait l'Europe, +5%.
32:06 La croissance des 7 magnifiques, +35% pour 2024.
32:10 Donc la croissance, elle est là, ça tire le marché vers le haut.
32:13 C'est vraiment ça le facteur de risque numéro 1 positif pour le marché.
32:17 Et c'est vrai qu'on est impressionné par cette capacité de génération de profit récurrente.
32:22 Nous, on les regarde, toutes ces 7 magnifiques, à travers 3 prismes, 3 méga tendances.
32:28 Première méga tendance à laquelle ils vous exposent, c'est la croissance de la publicité en ligne.
32:33 Alors, ce n'est pas nouveau, mais c'est vrai que c'est un gigantesque marché
32:37 qui est capturé par une petite poignée d'entreprises qu'on vient de citer
32:40 et qui grossit très vite, qui gagne des parts de marché.
32:43 Donc ça, c'est une première façon de s'exposer.
32:45 Deuxième façon, c'est le cloud, plus récent, mais c'est aussi un marché qui devient un peu plus mature
32:50 et qui a des taux de croissance très importants.
32:52 Et puis le nouveau facteur de croissance, c'est évidemment l'IA.
32:55 Et encore, dans tous ces noms-là, vous allez avoir les leaders de demain.
32:59 Après, quand vous regardez sur les 7 magnifiques,
33:01 d'ailleurs le marché est en train de les différencier, peut-être qu'il va falloir qu'on recycle l'expression
33:05 ou qu'on en trouve une autre.
33:07 C'est vrai qu'elles ne sont pas toutes positionnées de la sorte, elles n'ont pas tous les mêmes valeurs.
33:11 Et effectivement, sur Apple, qui a un business très différent,
33:15 qu'on pourrait peut-être d'ailleurs plus comparer à un business de consommation,
33:19 discrétionnaire ou pas d'ailleurs, on peut l'apprêter.
33:21 Ça se commoditise un peu.
33:23 Ou évidemment Tesla, on est sur des dynamiques qui sont très différentes.
33:27 Il y en a qui sont effectivement pas chers, qui justifient l'investissement.
33:31 C'est là où il y a de la croissance.
33:33 Maintenant, pour l'investisseur passif, on va dire, qui regarde le marché aujourd'hui,
33:38 lorsque vous regardez la performance, lorsque vous regardez la valo,
33:41 lorsque vous regardez le risque, le risque c'est US Tech IA.
33:45 Je comprends. Et puis ça implique un risk management important,
33:49 effectivement, dans un portefeuille global.
33:52 Et de la place pour être déçu.
33:54 Non, non, mais c'est sûr. Oui, oui. Alors, c'est pas dans la même dimension.
33:58 Mais un Dassault Systèmes hier, sur la partie software, peut décevoir.
34:03 Ça fait partie, je ne vais pas dire que c'est notre GAFA,
34:06 mais ça fait partie des boîtes tech françaises, européennes,
34:09 chèrement valorisées, des darlings, qui sur une séance,
34:13 peuvent parfois décevoir avec une sanction à 10%.
34:16 Arnaud, ce n'était pas une vraie déception.
34:18 Non, mais après, depuis le 1er novembre, un Dassault Systèmes, c'est plus de 40%.
34:22 Ah oui, il y a un rallye énorme.
34:24 On reprend, vous avez raison sur les niveaux de valorisation.
34:26 La baisse des taux, la perspective.
34:28 Après, on a quand même revu les BPA à la hausse, on attend 12-13% de BPA sur l'année.
34:32 Vous avez une valorisation qui s'est décontractée aussi, on va dire ça comme ça.
34:35 On est à 28 fois les bénéfices.
34:37 Le management a tenu ses engagements, qui étaient de doubler les bénéfices par action,
34:41 sur les trois dernières années.
34:43 Donc, les moins 10%, on va plus dire que c'est un phénomène technique,
34:48 d'algo, d'éléments comme ça, en disant "j'ai du mal à l'expliquer,
34:52 mais -10% sur une société comme Dassault Systèmes, ça semble un peu incohérent".
34:56 Mais c'est un peu le bain aujourd'hui des gérants.
34:58 On a beaucoup d'accidents, vous voyez des valeurs comme LVMH qui prend 10%,
35:03 vous voyez des valeurs comme SAP et SML qui prennent une dizaine de pourcents.
35:06 Ça pose question par moment aussi.
35:09 Pour des grosses capitalisations boursières, oui, effectivement.
35:12 On parlait du début de changement de statut, de méta, avec l'entrée dans l'âge du premier dividende.
35:19 Est-ce qu'à l'inverse, il y a quelque chose qui se passe du côté d'Apple, justement ?
35:24 Est-ce que le statut est fragilisé ?
35:26 Ce n'est plus la même hype, c'est sûr, ce n'est plus la même dynamique boursière.
35:30 Ça fait quand même plusieurs trimestres que la croissance est zéro.
35:34 Alors, elle revient positive, là, je crois, sur le dernier trimestre.
35:38 L'eldorado chinois, qui était quand même une grosse partie aussi du cas d'investissement,
35:43 semble se réduire un petit peu.
35:46 Écoutez, autour de la table, on est tous équipés, on a tous un téléphone.
35:49 C'est la même chose un peu partout dans le monde, on a des taux d'équipement qui sont encore importants.
35:53 Oui, mais je n'en ai pas acheté un par an, comme depuis 2007.
35:58 On voit que l'innovation est moins importante, mais clairement, vous avez un taux d'équipement,
36:01 aujourd'hui, c'était relayé par un peu plus de milliards.
36:04 Plus de 2 milliards.
36:05 Vous avez pratiquement 2 milliards 2 de taux d'équipement, de personnes équipées.
36:08 Là, c'est quand même énorme.
36:11 Et les services dessus, alors ?
36:13 C'est la partie relay.
36:15 Vous aviez 6 % il y a 3 ans, les services représentaient 6 % du chiffre d'affaires il y a 3 ans.
36:21 Aujourd'hui, on est à 18 %, même margés à plus de 50 %.
36:24 Et là, on le voit sur les chiffres de niveau de marge, en tout cas, qui ont été annoncés.
36:28 C'est clairement le relais de croissance des années futures.
36:30 Mais clairement, il va falloir que nous s'attendions à un niveau de croissance beaucoup moins important.
36:35 La question maintenant se pose de savoir le niveau de valorisation à 28 fois les bénéfices
36:39 quand on les attend de BPA à -4 % pour l'année 2024.
36:43 C'est un sujet, clairement.
36:45 Après, vous savez d'autres sujets, on en parlait tout à l'heure.
36:47 Quand vous générez pratiquement 100 milliards de cash, on en revient.
36:51 Vous êtes rémunéré à 5 %, c'est quand même une cica monétaire, Apple.
36:54 Des fois, peut-être qu'aussi les investisseurs se disent que c'est peut-être plus certain et sûr d'investir,
36:58 Apple, que sur de la dette américaine.
37:00 Je mineure mes propos, mais en tout cas, voilà, un arbitrage qui peut être fait, vu, entendu, sur les marchés financiers.
37:07 Donc, clairement, il y a un changement de business.
37:09 Mais calculez, au regard de leur trésor disponible et des rendements du cash aujourd'hui,
37:15 c'est 1,5 milliard de résultats automatiques quasiment chaque trimestre.
37:19 Ça doit être ça.
37:20 Enfin, je ne sais plus, c'est assisté par trimestre.
37:22 Bref, c'était spectaculaire.
37:24 Ça génère un rendement financier.
37:26 C'est toujours présent dans la location de Warren Buffett.
37:28 Donc, voilà, c'est des choses importantes.
37:30 Oui, plus que jamais.
37:31 On le reprend en référent.
37:32 Plus que jamais.
37:33 Oui, c'est impressionnant, la position de Buffett sur Apple.
37:37 Sur le thème de l'IA, Benoît, je sais que vous aimez bien ces sujets de disruption de technologie.
37:43 À quelle vitesse ça se diffuse ?
37:45 Quels sont les secteurs au-delà de Nvidia, des chips, qui vont bénéficier de ce mouvement assez rapidement ?
37:53 Est-ce que ça se diffuse plus vite que les technologies précédentes ?
37:56 Est-ce que ça va irriguer plus vite, plus de secteurs que lors des précédentes révolutions technologiques ?
38:01 Ça semblait être le cas.
38:02 En tout cas, quand on regarde aux États-Unis, justement, ce rebond de la productivité qu'on note,
38:07 beaucoup l'impulse justement aux premiers effets.
38:10 Oui, parce qu'on ne sait pas trouver d'autres explications.
38:12 C'est un peu ça.
38:14 Ça faisait des années où on a le sentiment d'être dans une vague d'innovation majeure, etc.
38:19 Avec toujours cette problématique du déclin perpétuel des gains de productivité.
38:23 Et c'est vrai que là, aux États-Unis, encore une fois, c'est bien spécifique aux États-Unis,
38:27 mais on a le sentiment qu'il se passe quelque chose de ce point de vue-là.
38:31 On met ça sur le dos de l'IA par défaut d'autres explications,
38:34 parce que ce déclin des gains de productivité précédent, il n'est toujours pas tranché.
38:37 Chez les économistes, ce n'est toujours pas pour quelle raison.
38:40 Mais force est de constater qu'il semble y avoir un réel impact.
38:44 En termes de secteur, tous les secteurs en réalité seront impactés.
38:47 Je pense que c'est ça qui fait la différence.
38:49 Il y a probablement une diffusion peut-être plus rapide,
38:52 mais surtout une possibilité de démultiplication des utilisations à peu près partout.
38:57 Et je pense que ça, c'est fondamental.
38:59 C'est-à-dire que c'est un vrai impact macroéconomique.
39:02 D'où ce qu'on peut en attendre en termes d'enthousiasme, en termes de productivité.
39:06 On sait qu'on va chercher à capter le plus de valeur, boursièrement parlant,
39:09 partant encore une fois du secteur des semi-conducteurs et des stars de ce secteur
39:13 qui sont bien identifiés par tout le monde
39:15 et qui sont détenus par tous ceux qui souhaitent en détenir aujourd'hui.
39:18 Il faudrait combiner ce thème à la fois de régionalisation des échanges,
39:26 d'un monde un peu plus compliqué où on relocalise, etc.
39:29 Même si dans les faits c'est un peu discutable,
39:31 mais c'est un thème qui revient de façon assez importante.
39:34 Avec l'intelligence artificielle, il y a du côté de l'industrie.
39:37 Il faut essayer d'élargir un peu les utilisations.
39:39 Parce que nous, on est tenté de penser que s'il doit y avoir
39:42 un mouvement de réindustrialisation, de relocalisation, etc.,
39:45 ça ne va pas se traduire par énormément d'emplois.
39:48 Ça va se traduire par énormément d'automatisation.
39:51 Et il y a de la marge pour automatiser les chaînes industrielles,
39:54 notamment en Europe, etc.
39:56 Au-delà du segment naturel de la tech et de tout ce qui est associé,
40:00 il faut regarder un peu plus loin,
40:02 et notamment du côté de l'industrie où il y a vraiment de la marge.
40:05 – Je voulais bien qu'on dise un petit mot de l'Asie, de la Chine,
40:08 notamment le marché chinois.
40:11 Est-ce que la question étant, est-ce qu'il y a un plancher ?
40:15 [Rires]
40:17 Personne n'est obligé d'être investi en Chine aujourd'hui, heureusement.
40:21 Plus difficile d'éviter l'Europe ou les États-Unis.
40:24 Mais c'est forcément quelque chose qu'on regarde,
40:26 même si on n'a pas besoin d'être investi directement là-bas,
40:29 en tout cas sur la partie côté liquide.
40:32 – Avec beaucoup d'humilité, je vais vous le dire comme ça,
40:35 la Chine, c'est le grand point d'interrogation.
40:37 C'est vrai d'ailleurs d'un point de vue corporate.
40:39 Et si vous écoutez par exemple les commentaires des entreprises de luxe,
40:44 elles ont de grandes incertitudes sur les perspectives de la Chine
40:47 et du consommateur chinois en 2020,
40:49 que pour l'investisseur, évidemment, un marché qui tombe comme une pierre.
40:54 Ça fait des années qu'on dit qu'il n'est pas cher ce marché.
40:56 Il est de moins en moins cher.
40:58 Alors oui, on peut imaginer qu'il y aura un rebond à un moment,
41:02 que peut-être qu'on part trop bas et qu'on méritera de rebondir.
41:05 Mais le fait est que la tendance est mauvaise, la visibilité est mauvaise.
41:09 On voit aujourd'hui beaucoup de sorties d'investisseurs de tous horizons
41:13 qui se détournent complètement du marché.
41:16 Et aussi pour des bonnes raisons,
41:18 parce qu'il y a aujourd'hui des vents de face structurel face à la Chine
41:22 qui rendent prudents.
41:24 On va parler effectivement d'une économie qui a beaucoup de leviers,
41:28 beaucoup de dettes, qui est en train petit à petit d'apurer cette dette.
41:31 Et ça se fait à un coût très important pour les investisseurs.
41:35 On pense en particulier à l'immobilier.
41:37 Cette bulle immobilière, elle n'a pas fini aujourd'hui de nous exploser à la figure.
41:42 Et elle a coûté très très cher aux investisseurs jusqu'à présent.
41:45 Il y a une dimension aussi politique et géopolitique.
41:50 D'une part politique parce qu'on voit que le gouvernement est très actif
41:54 dans la conduite de l'économie.
41:56 Et qu'aujourd'hui finalement, la valeur ajoutée créée par les entreprises
42:00 ne redescend pas jusqu'aux actionnaires
42:02 ou même ne redescend pas jusqu'aux détenteurs d'obligations par exemple.
42:06 Quand vous regardez le MSCI Chine depuis sa création en 1992,
42:12 sa performance sur la période de 1992 à aujourd'hui, elle est négative.
42:17 Donc il n'y a eu aucune création de valeur alors qu'en entretemps l'économie a explosé.
42:22 Donc ça, ça interroge trop de dettes, des problématiques politiques,
42:26 des problématiques géopolitiques aussi évidemment.
42:29 Et puis une croissance qui va aller en convergent vers les économies matures
42:35 qui va être structurellement moins forte dans les années à venir.
42:38 Donc on a un cocktail qui n'est pas très encourageant.
42:41 Alors c'est vrai que ce n'est pas cher mais les value trap,
42:44 les pièges à investissement, ça existe.
42:47 Il y en a dans l'histoire.
42:49 Et donc ça ne donne pas envie.
42:51 Donc nous, on a regardé sur les actions à un moment pour investir
42:56 et si vous êtes investisseur à actions, en fait, vous ne détenez pas l'entreprise directement.
43:01 Vous passez par une structure intermédiaire qu'on appelle les VIE,
43:05 souvent basée au caïman, qui peuvent s'écroler comme un château de cartes.
43:09 Donc on a effacé cette option de la table.
43:12 On a des analystes à Singapour qui couvrent la Chine côté obligataire.
43:17 On était investi dans le passé.
43:19 La crise de l'immobilier nous a fait retirer des billes
43:24 parce qu'on se rend compte que les standards de transparence...
43:28 Ça sort de votre radar peu à peu.
43:30 Les investisseurs ne souhaitent plus s'y mêler.
43:34 Il y aura sûrement pour ceux qui souhaitent faire des coups...
43:36 Oui, il y aura des rebonds.
43:38 Oui, il y aura des rebonds, peut-être qu'on va aller trop loin, c'est pas cher, etc.
43:41 Mais lorsqu'on investit l'argent de ses clients ou de ses enfants sur le long terme,
43:44 on appuie sur pause et on réfléchit.
43:47 Il y a mieux à faire que la Chine sans doute en ce moment.
43:51 On peut terminer avec l'exemple de Ferrari.
43:54 Ça reste sans transition aucune, même s'il y a peut-être quelques Ferraris en Chine.
44:01 Un des grands avantages de Ferrari, c'est de ne pas être exposé à la Chine.
44:04 Ah oui, ils ne vendent pas du tout ?
44:06 C'est rien pour eux.
44:08 On est en avant dans les cas d'investissement de ne pas être trop exposé au marché chinois.
44:12 Chinois n'aiment pas les Ferrari ?
44:14 Pourtant, je suis sûr qu'il y a des Chinois qui ont les moyens d'acheter des Ferrari.
44:17 C'est Ferrari qui ne veut pas vendre.
44:18 C'est vrai ?
44:19 C'est quand même une chose importante aussi.
44:21 Toujours cet aspect de prémunisation, de personnalisation chez Ferrari.
44:25 Donc eux-mêmes limitent ce risque ?
44:27 C'est ce qu'ils font dans cette partie-là.
44:28 On peut avoir des problématiques sur les clients.
44:30 C'est intéressant.
44:32 Très intéressant.
44:33 2% du chiffre d'affaires.
44:35 On est plutôt placé sur la partie américaine, sur la partie européenne et chez les Emiratis.
44:39 Des valeurs sûres pour Ferrari.
44:42 Surtout en termes d'image de marque, je pense que c'est une chose importante.
44:45 Des résultats records qui ont été délivrés par Ferrari.
44:48 Un peu court sur la partie livraison, avec une livraison de 450 véhicules.
44:51 On voit que l'effet prix a été bénéfique.
44:53 Des niveaux de marge qui sont arrivés sur des niveaux records.
44:56 Ils nous ont rassurés, notamment sur les perspectives 2025-2026.
45:00 On va un peu plus loin avec Ferrari, on est à la carnet de commande sur 3-4 ans.
45:03 C'est une chose intéressante.
45:05 Après le point, nous ce qu'on a fait, on a pris des bénéfices sur ces niveaux-là.
45:08 On la garde, on la conserve.
45:09 À 48 fois les bénéfices.
45:11 Mais ça c'est de la gestion du portefeuille.
45:12 À 48 fois les bénéfices par rapport à un Hermès.
45:15 On est quand même à 41-42 fois.
45:16 Ça commence.
45:17 On a accompagné le parcours boursier de pratiquement 400% sur les 5 dernières années.
45:22 Voilà un très beau titre.
45:23 Mais un niveau de valorisation qui commence à être excessif.
45:26 Surtout dans un secteur automobile.
45:27 Qui reste quand même régulé de façon drastique.
45:30 Surtout en zone économique européenne.
45:32 Même pour Ferrari ?
45:33 Moins pour Ferrari.
45:34 Oui, c'est pas parce que c'est à 4 roues que c'est une voiture.
45:37 Aujourd'hui, 44% des véhicules vendus par Ferrari sont des véhicules hybrides.
45:42 Donc voilà, après c'est un des points importants.
45:44 Plus le recrutement d'Hamilton.
45:46 C'est ça, c'était la news du jour visiblement.
45:48 Qui a peut-être même dépassé mondialement la publication des résultats de Ferrari.
45:51 Ça m'a étonné de 3%.
45:52 J'ai pas suivi depuis longtemps la F1.
45:55 Peut-être depuis que Ferrari n'a plus remporté de titre.
45:57 D'ailleurs je crois que c'était il y a 15 ans.
45:59 Je crois même que chaque fois qu'ils ont recruté un champion du monde, il a pas gagné.
46:02 C'est vrai ? Ah merde, mince.
46:04 Bon, c'était le gros transfert du jour.
46:08 Merci beaucoup messieurs.
46:09 Merci d'avoir été les invités de Planète Marché.
46:11 Ce soir, Arnaud Morel, premier par Asset Management.
46:13 Raphaël Thuyn, Ticket au Capital.
46:15 Et Benoît Pelloual, Natixis, Wealth Management.
46:18 Le dernier quart d'heure de Smart Bourg chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:32 Et une fois par mois, nous avons rendez-vous avec les équipes de Clartan Associé pour le décryptage d'un cas d'investissement à travers le prisme de l'analyse fondamentale.
46:40 Et c'est Marilou Guiffon qui est avec nous ce soir en plateau, gérante chez Clartan bien sûr.
46:44 Bonsoir Marilou.
46:45 Bonsoir.
46:46 Et nous parlons avec vous de l'Inde.
46:48 Vu de France, on pourrait dire que c'est l'autre air liquide.
46:52 Mais c'est surtout quand même le vrai champion mondial des gaz industriels.
46:57 Le groupe Linde, historiquement qui est un groupe allemand, c'est ça ?
47:02 En effet.
47:03 Marilou, qu'est-ce qu'il faut savoir de Linde et de sa position de numéro un mondial des gaz industriels ?
47:08 Alors c'est exactement ça, c'est le numéro un mondial des gaz industriels.
47:12 C'est le grand rival d'air liquide.
47:15 Mais il devance notre champion tricolore avec 33 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
47:21 Alors son histoire, elle remonte à 1879 lorsque l'entreprise a été fondée par un ingénieur allemand, Karl von Linde.
47:30 Un scientifique qui était reconnu pour ses recherches dans les technologies de liquéfaction des gaz par cryogénie.
47:37 Et d'ailleurs, il est devenu précurseur du réfrigérateur moderne.
47:41 Et donc, en véritable homme d'affaires, Karl von Linde va implanter sa société outre-Atlantique dès 1907.
47:49 Et puis au fil des décennies, ils vont accumuler une expertise unique et enrichir leur portefeuille de brevets.
47:56 Et en 2018, c'est le changement de dimension avec la fusion, effectivement, entre l'allemand Linde et l'américain Praxair.
48:06 C'était alors une méga opération qui permit au groupe de changer de dimension et de détrôner son grand rival air liquide
48:15 qui seulement deux ans auparavant avait réalisé l'opération de l'américain Airgas à 13 milliards de dollars.
48:23 Et ce que vous dites, c'est que Linde, en rachetant Praxair, a verrouillé définitivement le marché d'une certaine manière.
48:30 Oui, effectivement, c'est probablement l'ultime grande consolidation possible du secteur.
48:35 Ce qui fait que Linde est quand même aujourd'hui, vous le disiez, un cran au-dessus d'Air Liquide.
48:40 On adore Air Liquide, c'est un champion mondial, mais ce n'est pas le champion mondial des gaz industriels.
48:46 Comment mesure l'écart aujourd'hui justement entre Linde et Air Liquide ?
48:50 La part de marché, tout simplement. On peut dire que Linde est un vrai leader parce qu'il commande un tiers d'un marché mondial des gaz industriels
48:59 qui est évalué à 100 milliards de dollars, en croissance régulière, avec de la visibilité.
49:04 Et puis, en termes de capitalisation boursière, l'entreprise aujourd'hui représente plus de 200 milliards de dollars de capitalisation.
49:12 C'est deux fois plus qu'Air Liquide, ce qui vient confirmer son statut.
49:16 En quoi consistent concrètement le métier ou les métiers du gaz industriel ?
49:22 Et où est-ce qu'on retrouve ces applications, j'allais dire, en bout de chaîne ?
49:27 Très concrètement, Linde produit des gaz industriels. Les gaz industriels, qu'est-ce que c'est ?
49:34 Ça peut être des gaz atmosphériques ou gaz de l'air. Ce sont les gaz qui sont présents dans l'air que nous respirons.
49:41 Bien sûr, l'azote, l'oxygène, l'argon et les gaz rares.
49:45 Là, on va les préparer en liquéfiant l'air, en le refroidissant jusqu'à séparer ses différents composants.
49:53 Et puis, il y a les gaz de procédés qui sont donc produits à travers un processus industriel
49:59 qui va permettre d'en exploiter pleinement des propriétés ou des caractéristiques,
50:04 notamment le dioxyde de carbone, le propane, l'hydrogène ou l'hélium.
50:10 Donc, on comprend que toutes ces petites molécules sont indispensables à nos vies, à nos économies.
50:16 Et donc, on les retrouve dans un grand éventail de métiers tels que la santé, les produits de grande consommation,
50:24 la chimie, l'énergie, l'électronique ou même la métallurgie.
50:27 Donc, peut-être pour donner trois exemples très concrets, en électronique, on va utiliser des gaz vecteurs ultra purs
50:36 comme de l'azote de très haute pureté pour produire des semi-conducteurs performants.
50:41 On utilise également dans le raffinage de l'hydrogène pour réduire le taux de soufre des carburants.
50:46 Et puis, dans la santé, on fournit de l'oxygène mais aussi du protoxyde d'azote pour les salles d'opération.
50:53 On comprend que ces gaz sont partout, les applications sont multiples et qu'on est vraiment au cœur de l'économie réelle,
51:00 de l'industrie au sens le plus tangible du terme, Marilou.
51:05 C'est ce qui fonde pour vous le cas d'investissement ? C'est là où on arrive à capter, créer le plus de valeur également
51:13 quand on regarde ce segment-là des gaz industriels ?
51:16 Alors, effectivement, c'est une industrie qui est très intéressante.
51:19 C'est une industrie d'avenir où le produit est absolument critique pour le client.
51:24 Je dirais qu'en plus, l'intérêt de l'investissement, il réside dans la structure du marché
51:30 parce qu'on a ici un paysage concurrentiel oligopolistique qui est concentré autour de trois acteurs principaux.
51:37 Donc, on peut parler d'une certaine discipline de prix.
51:40 L'autre point également qui a souligné en termes de cas d'investissement,
51:44 c'est le fait que c'est une industrie qui contient beaucoup de contenus technologiques
51:50 depuis la conception jusqu'à la mise en œuvre des unités de production.
51:54 Et on apprécie également le fait qu'il y ait beaucoup d'intensité capitalistique dans ce métier
52:00 parce qu'il faut des infrastructures dans les grands bassins industriels.
52:04 Il faut une organisation mondiale en réseau avec des capacités de production locale.
52:09 Il faut une densité de services et puis une intensité énergétique élevée.
52:13 Donc, ça, ce sont de très fortes barrières à l'entrée.
52:16 Et je comprends que ce sont des activités qui sont un peu décorrélées du cycle économique d'une certaine manière, Marilou ?
52:23 Oui, tout à fait. C'est également un point fort de cette industrie et du dossier en particulier.
52:28 C'est cette diversification entre les métiers, entre les géographies, entre les clients et les applications
52:36 avec des synergies entre ces différents éléments.
52:39 Et puis, également, la structure des contrats est très avantageuse.
52:43 On a des contrats à très long terme. On parle de 15 à 20 ans pour les très grands sites.
52:49 On parle de 3 à 7 ans pour la partie marchand.
52:53 On a également des clauses que l'on appelle "take or pay", c'est-à-dire des clauses avec des volumes minimaux garantis.
52:59 Et puis, des clauses d'indexation sur les prix de l'énergie.
53:02 Donc, finalement, c'est un métier qui est performant, qui est également assez défensif.
53:06 Et lors de la crise Covid en 2020, les ventes de lignes 2 ont reculé de seulement 3 %.
53:12 C'est incroyable. Alors, moi, j'ai regardé juste le graphique boursier.
53:16 Et il y a une régularité, c'est au plus haut quasiment, je crois, aujourd'hui, lignes 2.
53:21 Il y a une régularité dans la croissance du titre en bourse qui est spectaculaire.
53:26 Est-ce que c'est le reflet, d'ailleurs, des performances opérationnelles de lignes 2 ?
53:32 Pourquoi lignes 2 spécifiquement ? Pour ne pas faire le match air-liquide, mais pourquoi est-ce que vous avez choisi lignes 2, effectivement, plus qu'un autre ?
53:41 Alors, je rebondis déjà sur votre point sur le parcours boursier.
53:45 Il est manifeste qu'en fait, sur 30 ans, lignes 2, le parcours en bourse, c'est en moyenne 15 % par an, contre 10,5 % pour air-liquide.
53:55 Maintenant, très spécifiquement, si on rentre dans les atouts de ce cas d'investissement lignes 2,
54:00 le premier point, c'est une compétitivité opérationnelle qui est objectivement excellente,
54:07 comme en témoigne la dernière publication du troisième trimestre 2023.
54:11 On avait alors une marge opérationnelle qui a atteint 28 % et un retour sur capitaux employés qui était de 25 %.
54:19 Et encore une fois, si on regarde sur le très long terme, on se rend compte que lignes 2 a été en capacité de surperformer son industrie, son groupe de concurrents.
54:28 Donc, si on regarde air-liquide, également air-products ou le japonais Taiyo Nippon,
54:34 on se rend compte qu'en termes de croissance des ventes, lignes 2, c'est une croissance des ventes de 9 % en moyenne sur 30 ans.
54:41 La compétition, c'est 6 %.
54:43 Pour la partie bénéfice par action, on est sur 11 % pour lignes 2, contre 8 % pour la compétition.
54:52 Et pour le dividende, c'est une croissance de 13 % par an, contre 9 % pour le groupe de concurrents.
54:58 Donc, on a là vraiment une puissance de frappe qui est manifeste.
55:02 Et je rajouterai que le plan financier de lignes 2 pour l'avenir, c'est une croissance de son bénéfice par action de 10 % par an pour les prochaines années,
55:11 en sachant que l'année dernière, ils ont communiqué sur 14 à 15 % de croissance des bénéfices.
55:17 Dans la vision stratégique du groupe, qu'est-ce qui pourrait être un relais de croissance supplémentaire ?
55:32 C'est un groupe qui est résolument tourné vers l'avenir, avec de nombreux projets dans le thème de la clean energy, de la décarbonation.
55:42 L'hydrogène bleu et vert est très bien représenté dans le carnet de commandes.
55:47 D'ailleurs, cette partie-là du métier sera favorisée par l'Inflation Reduction Act aux Etats-Unis.
55:53 Et c'est vrai qu'à l'image de cette figure de chef de ligne, le CEO du groupe, son patron, a été nommé coprésident du Conseil mondial de l'hydrogène.
56:04 C'est une boîte américaine aujourd'hui, Linda ?
56:07 On peut dire qu'elle a une culture assez américaine. En témoignent les réguliers programmes de rachat de titres.
56:15 Un grand programme de 15 milliards de dollars a été annoncé à l'automne, ce qui a été salué par les investisseurs.
56:21 Et puis, le transfert de la cotation depuis la Bourse de Francfort vers la Bourse de New York l'année dernière souligne également le fait que la société a une empreinte américaine.
56:33 C'est une nouvelle qui m'avait profondément marqué quand Linda a annoncé qu'il allait quitter le DAX, ce qui a été fait aujourd'hui, pour ne garder qu'une seule cotation principale sur le New York Stock Exchange.
56:45 Alors évidemment, il y a eu l'opération avec Praxair, comme vous le disiez, en 2018-2019, qui donne une jambe américaine très forte.
56:53 Mais Linda, au moment où il quitte le DAX, c'est la première capitalisation boursière en Allemagne.
56:58 Donc il fallait se mettre en tête. C'est comme si Total Energy et le VMH, pour nous à Paris, décrétaient « non, moi, je serais côté Hong Kong ou je serais côté… »
57:08 Dans l'esprit des Allemands, je pense que ça a été quand même aussi un événement.
57:14 Oui, précisément. Et on peut également souligner le fait que lorsque la fusion a eu lieu, c'est M. Angel, qui était patron de Praxair, qui a pris la direction du groupe.
57:26 Comment est-ce que vous gérez la position chez Clartemps ? Dans le fonds Clartemps Valeurs, c'est ça le titre Linde ? Quelle place a Linde dans le portefeuille ?
57:38 Dans notre fonds Clartemps Valeurs, nous avons initié la position Linde en mars 2022.
57:45 On était alors à moins de 300 dollars pour un titre qui, effectivement, aujourd'hui, cote un peu plus de 400 dollars.
57:52 C'est un investissement qui a été une performance satisfaisante, qui s'explique par trois éléments principaux.
58:00 Tout d'abord, c'est une grande fiabilité de la communication financière. Deuxième point, ce sont des résultats de qualité, évidemment.
58:10 Et puis, le troisième élément, ce sont aussi de multiples relèvements consécutifs de ces objectifs financiers au cours des 18 derniers mois.
58:19 Donc, nous maintenons une position, je dirais, de fonds de portefeuille dans Clartemps Valeurs, parce que nous apprécions beaucoup ce dossier qui combine des qualités rares.
58:31 À la fois, beaucoup de visibilité, de la qualité, évidemment, de la régularité, et puis de la croissance des revenus et des résultats, et une capacité à nous offrir une certaine endurance à travers les cycles.
58:45 Merci beaucoup, Marilou. Merci d'être venue évoquer pour nous le dossier Linde et ses métiers du gaz industriel, avec le champion et le numéro un mondial des gaz industriels.
58:55 Marilou Guiffon, gérante chez Clartemps Associés, qui était l'invité de ce quart d'heure thématique de Smartboard ce soir.
59:01 [Musique]