• il y a 6 mois
Lundi 22 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Bertrand Puiffe (Gérant actions internationales, Fidelity) , Eric Le Berrigaud (Managing Director, Stifel) , Adrien Dumas (Directeur des investissements, Mandarine Gestion) et Eric Turjeman (Codirecteur de la gestion collective, Ofi Invest Asset Management)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition si vous nous suivez en direct sur Bismarck TV, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur Bismarck.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, une semaine qui démarre sous le signe de la prudence après quelques séances compliquées. La semaine passée, on a vu le marché américain abandonner entre 3 et 5% pour les grands indices majeurs côté US.
00:39L'Europe a un peu mieux tenu, un peu mieux résisté mais c'est vrai que ce mois d'avril est un mois marqué par un nouveau choc de taux réels qui se diffusent et qui oblige à certains réajustements dans des classes d'actifs risquées comme les marchés actions.
00:54On l'a vu notamment sur quelques grandes valeurs de croissance américaines, à l'exemple de Nvidia qui sur la seule séance de vendredi a pu perdre 10% d'un coup. Prudence donc au démarrage d'une semaine qui sera d'autant plus chargée en matière d'informations microéconomiques et macroéconomiques puisque nous aurons justement les premiers résultats des grandes valeurs technologiques américaines, du Microsoft, du Google.
01:21Tesla également qui publiera ses résultats, que ce soit des valeurs tech ou des valeurs emblématiques, on va le dire comme ça, de la cote américaine. Et puis sur le plan macro, les investisseurs prendront connaissance de la première estimation de la croissance américaine pour le premier trimestre qui sera sans doute encore très bonne.
01:37Et puis du fameux indicateur d'inflation privilégié par la Fed, le corps PCE du mois de mars qui sera publié également au cours de cette semaine. Et puis sur les marchés obligataires, après les secousses des derniers jours, il faudra encaisser encore un peu plus de 180 milliards de dollars d'émissions obligataires américaines menées par le Trésor américain ces prochains jours pour placer du 2 ans, du 5 ans et du 7 ans américains.
02:02Voilà pour la situation de marché. Qu'est-ce que ce choc de taux réel change à la configuration du moment ? Nous en parlerons bien sûr avec nos invités dans quelques instants. Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous nous focaliserons sur le thème de la santé, le secteur du health care. Et c'est Eric Lebérigaud, managing director et analyst health care chez Stifel qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:33Des marchés qui démarrent la semaine de manière prudente mais néanmoins positive. Le résumé de cette journée, c'est avec Sibylla Houdjan.
02:46La Bourse de Paris reste en attente des prochaines annonces de la semaine avec un timide rebond du CAC de l'ordre de 0,3%, ce qui permet de consolider le niveau des 8000 points. Sur le plan microéconomique, on attend cette semaine les résultats du premier trimestre d'une vingtaine d'entreprises référencées dans l'indice.
03:04Du côté des Etats-Unis vont tomber à partir de demain les résultats de 4 des 7 magnifiques avec Tesla notamment. Alors que les prévisions des analystes sont mauvaises, le groupe a annoncé depuis ce week-end avoir réduit de l'ordre de 2000 dollars le prix de certains véhicules pour les consommateurs chinois mais aussi européens dans l'Allemagne et la France.
03:24Son action perd du terrain dès l'ouverture de la séance avec une baisse de 4%. Le titre de Tesla s'achemine vers une septième séance de baisse consécutive et perd plus de 40% désormais depuis le 1er janvier.
03:38Du côté des valeurs françaises, l'une des hausses du jour hors 4,40 est celle d'Alstom qui bondissait de plus de 6% en début de matinée après avoir annoncé vendre ses activités de signalisation conventionnelles en Amérique du Nord pour un montant d'environ 630 millions d'euros. Une opération qui s'inscrit dans le cadre de son plan de désendettement.
03:59Total Energy a annoncé des investissements supplémentaires dans le sultanat d'Oman pour produire du GNL. Le titre progresse d'environ 0,7% au cours de la séance. On note aussi au sein du CAC le rebond d'Edenred de l'ordre de 3% après une chute de 7% vendredi. Et enfin, Publicis fait figure de leader au sein de l'indice aujourd'hui avec une hausse de plus de 3%.
04:23Pour les indicateurs, on attend demain les indices PMI préliminaires pour de nombreux pays. Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne puis Europe. Et l'annonce des chiffres d'affaires de Renault pour le 1er trimestre et après la clôture de celui de Kering pour les valeurs françaises.
04:39Tendance mon ami. Chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés. C'est Sibylla Oudjan qui nous accompagne aujourd'hui dans Smart Bourse sur Bsmart.
04:54Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Bertrand Puif est avec nous, gérant action internationale chez Fidelity. Bonsoir Bertrand.
05:03Bonsoir.
05:04Adrien Dumas nous accompagne également. Bonsoir Adrien.
05:06Bonsoir.
05:07Vous êtes directeur des investissements de Mandarine Gestion et Eric Turgeman est également à nos côtés. Bonsoir Eric.
05:12Bonsoir.
05:13Vous êtes co-directeur de la gestion collective chez Offi Invest Assets Management. Avril est un mois qui relance ce qu'on appelle le choc de taux.
05:22Choc de taux réel qui a été assez rapide. On a dû reprendre 40 points de base sur des taux longs américains depuis le début du mois d'avril.
05:33Avec un impact quand même significatif sur des classes d'actifs risqués comme les actions puisqu'on a quand même un retracement de 3 à 5% et peut-être même un peu plus maintenant pour certains grands indices actions des marchés développés.
05:45Eric, qu'est-ce qui a changé au mois d'avril pour les actifs risqués ? Est-ce que c'est plus un prétexte, une respiration, un prétexte pour prendre des profits ou est-ce que c'est une histoire qui change un peu plus profondément ?
05:59Ce qui a changé en avril, c'est maintenant la certitude que la fête ne baissera pas cette fois ses taux comme c'était le cas dans les marchés de pensée en début d'année.
06:09Les marchés actions, ils ont progressé depuis l'hiver en raison uniquement de la baisse des taux. La baisse des taux longs et puis les perspectives de baisse des taux courts.
06:20Parce qu'en fait, il n'y a pas eu de révision haute des résultats. Ils tiennent bien. Ils ne sont pas mauvais pour l'instant. Mais par rapport à ce qu'on attendait en fin d'année 2023, on ne voit pas d'augmentation des perspectives.
06:34Donc ça veut dire que c'est le moteur des taux qui avait fait la hausse. Si les taux se mettent à remonter, forcément, il y a une partie de baisse qui doit suivre. Mais c'est pas méchant aujourd'hui, parce qu'encore une fois, le marché a explosé de plus de 20%.
06:48Et là, on rend 3, 4%. Donc voilà. On rend parce qu'effectivement, on est même plus sûrs que la fête va baisser ses taux. De toute manière, s'ils le font, c'est maintenant entre une et deux fois.
07:01Et peut-être pas du tout si l'économie américaine continue à montrer cette vigueur, que l'inflation ne rentre pas complètement dans le rang. Donc on risque d'avoir une déception en la matière.
07:12Et bon, c'est pas très grave si on repousse et que finalement, en 2025, on fait les hausses, les baisses qui n'ont pas eu lieu en 2024. Mais si on commence à se dire qu'il y aura moins de baisses aussi en 2025 et que le taux terminal...
07:24Alors maintenant, on parle du taux terminal à la baisse. Avant, c'était à la hausse. Et plus élevé, on devrait avoir un ajustement de toute la courbe des taux et un disant américain qui n'a pas de raison d'être beaucoup plus bas que ce qu'il est aujourd'hui,
07:35avec le risque éventuellement qu'il y ait un overshooting et qu'on aille autour de 5%. Donc ça, les marchés n'aiment pas. Et puis ce qui arrive en avril, c'est quand même des tensions géopolitiques qui se sont exacerbées avec les frappes iraniennes en Israël et vice-versa.
07:53Donc un peu plus de primes de risque, des résultats qui ne prennent pas le relais et des taux qui se tendent. Donc ça suffit pour consolider, avec en plus quelques déceptions sur des gros mammouths de la côte. On vient d'en parler, mais Tesla s'effondre littéralement. Cette magnifique, elle n'a plus rien de magnifique.
08:13Tesla, c'est 40% de baisse depuis le début de l'année et c'est plus de 50% sur les plus hauts. Je crois que les plus hauts, c'était encore un peu avant. Donc là aussi, ça veut dire que l'évaluation va dire quelque chose. On avait une villa qui a plongé de 10%.
08:36Si c'est que 10%, ce n'est pas bien grave. Il ne faudrait pas qu'il y ait des mauvaises nouvelles, étant donné la hausse vertigineuse qu'elle a eue. Donc comme les marchés en plus américains, même mondiaux, tiennent sur quelques valeurs, une déception sur 2 ou 3 d'entre elles peut effectivement entraîner cette consolidation. Donc voilà un peu le cocktail du mois d'avril.
08:58— Un mois de giboulet. — Et il n'y a pas eu encore... Enfin pas beaucoup de résultats qui ont été publiés la semaine d'avenir. Il ne faut pas décevoir. Voilà. À ces niveaux de valeurs, il ne faut pas décevoir.
09:09— Il faut que la croissance, que ce soit la croissance du PIB ou la croissance des résultats, soit encore au rendez-vous. — Oui, parce que les valeurs de croissance, on est prêt à les payer 20, 30, 40 fois à condition qu'elles soient des valeurs de croissance.
09:21Dès lors qu'on a un doute là-dessus, que la croissance est réajustée à la baisse, là, il n'y a pas de limite à la correction. Donc il ne faut pas décevoir.
09:28— Ouais. Quel niveau de vulnérabilité est-ce que vous évaluez dans le marché aujourd'hui, face notamment à la remontée des rendements, au choc de taux réels qu'on a vu se manifester ces dernières semaines, Bertrand ?
09:40— Alors il faut rappeler qu'il y a une très forte dispersion, en fait, des valorisations dans les indices. Donc c'est vrai que sur les indices, nous, nous considérons qu'il y a un risque, notamment aux États-Unis, qui est significatif, puisque si on prend l'indice S&P 500 à 24 fois les profits, on l'inverse, on fait ce qu'on appelle le earnings yield, un ton de rendement implicite.
09:55On est à 4%. On a des taux à 4,7. On a une prime de risque qui est implicitement négative. Donc investir sur l'indice américain, aujourd'hui, c'est effectivement relativement risqué. Nous, c'est pas ce qu'on fait.
10:05Par contre, c'est vrai que si on reste aux États-Unis, on a une dispersion à la fois des performances mais aussi des valorisations qui est quand même historiquement très très élevée. On a rarement vu ça.
10:16Donc il y a beaucoup de sociétés qui ont des performances depuis le début de l'année qui sont à zéro voire en négatif et qui traitent un ratio de résultats à un chiffre.
10:27Donc il y a un potentiel en termes de sélection de valeur qui est significatif encore aux États-Unis, notamment quand on va dans la strade des moyennes et petites valeurs qui a été complètement délaissée,
10:38comme d'ailleurs dans d'autres géographies. Mais c'est aussi vrai aux États-Unis, alors que d'autres choses ne sont pas forcément vraies aux États-Unis.
10:44Donc voilà, on trouve des opportunités. Après, il est clair qu'avec NVIDIA qui dévisse et imaginons qu'il y ait aussi d'autres moteurs, des 7 magnifiques ou des 6 magnifiques ou des 5,
10:55si on enlève Apple aussi, puisque Apple est compliquée aussi, on va dire les 5 magnifiques, notamment NVIDIA qui va officiellement reporter ses chiffres, publier ses chiffres dans un mois.
11:07Imaginons qu'il y a à nouveau une mauvaise surprise. L'indice va baisser fortement à cause du poids d'NVIDIA. Est-ce que le reste du marché sera immune ? Malheureusement, non.
11:14Dans un premier temps, on peut imaginer qu'il y aura un effet d'entraînement. Mais ce sera le moment de ne pas paniquer et, au contraire, de savoir saisir ces opportunités dans ces sociétés
11:23qui ne sont vraiment pas chères et qui ne se sont pas comportées aussi bien sur les 2-3 dernières années que les 5 magnifiques ou 7 magnifiques.
11:30Vous expliquez que pour toute une partie de la cote du marché actions, on a l'impression que le facteur croissance, et quand je dis croissance, c'est la croissance américaine notamment,
11:38n'a pas été pris en compte alors qu'il a été peut-être sur ou démultiplié pour d'autres valeurs.
11:46Le facteur croissance au niveau des valeurs ou au niveau de la croissance économique ?
11:52C'est-à-dire que, vous le dites, les mid-cap n'ont pas été portés par une croissance nominale américaine qui est toujours autour de 5%.
12:01C'est là où il y a quand même un « conundrum », pour reprendre l'expression de Banquier Centraux, dans le sens où si on prend aujourd'hui les taux américains,
12:12sans anticiper qu'ils montent, et effectivement ils peuvent monter, il y a un scénario où ils continuent à monter.
12:15On les a vus à 5%.
12:17Sur très longue période, la moyenne des taux américains, c'est entre 5 et 6, donc on n'est pas dans une aberration de marché.
12:23On l'a été quand ils étaient proches de zéro, là ce n'est pas une aberration de marché.
12:27Mais dans cette configuration-là, c'est vrai que les valeurs de croissance, et en particulier ces grandes valeurs de croissance au sein des 7 magnifiques,
12:37n'auraient pas dû se comporter comme elles se sont comportées.
12:39De la même manière, des sociétés qui sont plus sensibles à la croissance économique, et moins sensibles à la remontée des taux, auraient dû mieux se comporter.
12:47C'est vrai que là, c'est assez compliqué à expliquer cela.
12:50Des bancaires auraient dû mieux se comporter, alors c'est vrai qu'il y a eu la crise régionale des banques régionales aux Etats-Unis, mais qui a été circoncie à cela.
12:58Mais la problématique, c'est effectivement pourquoi ces sociétés de croissance, d'hyper-croissance, ont continué à avoir un multiplier, voire à avoir leur multiple continuer à accroître.
13:11Puisque Nvidia a un multiple qui est plus élevé qu'il y a encore 5 ou 6 ans.
13:15Oui, qu'il y a 5 ou 6 ans, oui.
13:17Effectivement, il y a eu des débuts.
13:20La remontée des taux n'a pas empêché le marché.
13:23L'IA a été plus forte que la hausse des taux.
13:25Effectivement, en fonction des thématiques, sur un certain nombre de sociétés de croissance.
13:30C'est vrai que je pense qu'on a une conviction qu'il va y avoir un retour à la moyenne, une normalisation.
13:36Et que toutes ces sociétés de croissance, et pas que les 7 magnifiques, vont voir leur multiple se contracter.
13:42Certaines le compenseront en partie, ou peut-être plus qu'en partie, en totalité, par la croissance.
13:48Des bonnes surprises sur la croissance de leurs bénéfices.
13:51C'est peut-être ce que certains attendent sur Nvidia.
13:53Peut-être que ça n'arrivera pas, mais c'est ce qu'ils attendent.
13:56Mais il y en a d'autres, clairement, qui ne le compenseront pas.
13:58Une société comme Apple, à 35 fois pour 3% de croissance.
14:01Il y a un moment donné où je pense qu'il y a une opération vérité qui va arriver dans les mois qui viennent.
14:06Avec beaucoup de cash quand même, toujours aussi au bilan pour ces boîtes-là.
14:10Mais c'est vrai que les 7 magnifiques ont abondé.
14:12Quasiment 1000 milliards de capitalisation sur une seule semaine, la semaine passée.
14:15Adrien, je reviens sur cette histoire de taux.
14:18Sur l'ensemble du premier trimestre, le disant américain est passé de 3,90 à 4,20.
14:22Le S&P a dû faire plus 10.
14:25Et là, depuis quelques semaines, on est passé de 4,20 à 4,60, 65, 70.
14:31Et là, tout de suite, on voit que ça cale.
14:34Il y a quand même aussi une question de niveau, à un moment j'ai l'impression.
14:36Oui, bien sûr. Les marchés sont dans une position d'attente.
14:39Ils ont besoin de se rassurer par rapport à la croissance des résultats.
14:42Les marchés ont monté principalement sous l'effet du price et attendent que les earnings suivent.
14:47On a des espoirs, en tout cas, d'une réaccélération du momentum économique au deuxième semestre 2024.
14:53Au premier trimestre 2025, il y a beaucoup d'entreprises qui disent qu'on est dans le point bas du cycle.
14:56L'industrie du semi-conducteur, l'industrie de la construction.
14:59On attend une amélioration dans le courant de l'année.
15:01C'est aussi ça que les marchés ont commencé à jouer en ce début d'année.
15:05En sachant qu'en plus, il y a l'effet saisonnier habituel octobre-mars, avril.
15:09On voit maintenant depuis trois ans cette manière assez importante en termes de performances des marchés financiers.
15:14Pour moi, la question, c'est est-ce que les résultats du premier trimestre vont confirmer le fait qu'on est plutôt dans le point bas
15:19et qu'on a effectivement une réaccélération au deuxième trimestre, puis de manière calendaire sur la fin de l'année.
15:24C'est de ça dont les marchés ont besoin pour se rassurer un minimum par rapport à des performances
15:29qui sont assez décorées du scénario de taux d'inflation qui est effectivement complètement à l'envers de ce qu'on a anticipé il y a 4 à 5 mois.
15:34Pas encore complètement à l'envers, mais un peu décalé effectivement.
15:40Après, je pense que l'élément marquant du mois d'avril, c'est le potentiel de découplage entre la Banque Centrale Américaine et la Banque Centrale Européenne.
15:46Ça pour moi, ce n'est pas neutre parce que ça redonne un attrait relatif au marché européen qu'on n'a quand même pas vu depuis un petit bout de temps.
15:52Si on considère qu'il y a certaines grandes capitalisations américaines qui sont allées trop loin en termes de valorisation
15:56et qu'à l'inverse, on a une Banque Centrale Européenne qui a une grande chance de faire plus de baisse de taux rapidement que la Banque Centrale Américaine,
16:02on a un attrait relatif du marché européen qui me semble assez intéressant.
16:06Même si la BCE aura peut-être des marges de manœuvre limitées du fait que la Réserve Fédérale Américaine resterait sur la retenue, ça reste quand même market positif.
16:16Oui, et je trouve ça même étonnant. Je ne m'attendais pas à ce que les banquiers centraux européens continuent à communiquer d'une manière assez agressive sur
16:22« Oui, on pense que juin, c'est la bonne fenêtre et il y aura peut-être plus qu'une baisse de taux d'ici la fin de l'année. »
16:26On a vu Villeroy de Gallo ce week-end et encore un banquier central grec qui en a parlé ce matin. Il y a une vraie volonté d'être actif.
16:34Et Villeroy le dit, juin, sauf grande surprise, c'est garanti, même avec l'inconnu pétrolière,
16:40qui était quand même un risque qui pouvait peut-être faire réfléchir à deux fois pour la baisse de juin.
16:46Il y a deux mois, je pense qu'on n'imaginait pas que la BCE allait être la première à lancer le sujet de la baisse des taux.
16:53Il y en a eu d'autres qui l'ont fait. La Banque suisse l'a fait il y a maintenant trois semaines.
16:56Mais oui, c'est un signal assez fort et je pense qu'il peut donner de l'attrait, de l'intérêt au marché action européen, en relatif en tout cas des marchés internationaux.
17:04— Sur la devise, est-ce que ça peut avoir un impact majeur ? Est-ce que ça peut participer à...
17:09— Oui, ça devrait. Ça a pas mal commencé à l'être quand même. L'euro a pas mal reculé.
17:13Après, je pense que dans la perception des investisseurs internationaux, l'euro reste la devise de l'Allemagne.
17:18Et l'Allemagne est dans un moment économique qui est quand même un peu meilleure. On vient vivre depuis un an des chiffres extrêmement décevants d'un point de vue allemand.
17:25Je parlais tout à l'heure du retournement cyclique ou des éléments cycliques qui s'améliorent un petit peu en calendaire deuxième trimestre sur la fin de l'année.
17:31L'Allemagne est certainement un des endroits sur lesquels on aura le plus d'améliorations. Donc ça peut être aussi un élément stabilisant.
17:37Mais de nouveau, un temps des banquiers centraux européens aussi agressifs, alors qu'on sait que la devise est un sujet important.
17:43Si l'euro dévise, on va se remettre des sujets d'inflation importés de manière assez conséquente. C'est un signe assez fort.
17:50Bon, l'euro a un peu baissé. Mais malgré les dernières prises de parole de Villeroy de Gallo ou autres, ça ne baisse pas plus.
17:56Je veux dire, on n'est pas à 1,05 non plus pour l'instant sur l'euro de l'an.
17:59Je pense qu'il faudra attendre. Vous l'avez mentionné tout à l'heure. Il y a des grandes adjudications côté américain.
18:04Rappelez-vous quand même qu'en juillet et en août l'année dernière, on s'était fait peur sur la demande, les acheteurs naturels de dettes américaines.
18:11Avec pas mal de pays émergents qui sont en train un peu de se retirer de ce marché-là. Le Japon aussi qui se retire de ce marché-là.
18:16Donc cette grosse semaine sera aussi un test sur l'appétit de la dette américaine et l'impact que ça peut avoir sur les devises.
18:21On a vu sur du 10 ans ou du 30 ans il y a deux semaines, il faut toujours payer un petit rendement supplémentaire
18:26pour être sûr que tout le papier, partout bien, passe auprès des acheteurs.
18:32La divergence faite BCE, quels enseignements potentiels vous en tirez ? On n'y est pas encore mais c'est ce qui se dessine.
18:39Alors ils ont intérêt à baisser les taux à la BCE. Sinon c'est un carnage. Ils se sont tellement engagés cette fois-ci qu'ils n'ont vraiment pas eu le choix.
18:47Donc il va falloir baisser les taux. Après, ils vont le baisser avant la FED, ce qui n'était pas donné en début d'année.
18:54On ne pensait pas ça. Ils ne peuvent pas le baisser autant que ce qu'ils auraient voulu faire si la FED ne baisse pas du tout les taux cette année.
19:01Parce que derrière, il y aura quand même un risque sur la devise. Ils n'ont sans doute pas envie de voir l'euro sous la parité.
19:07Un écart de 2-3 mouvements, c'est possible. Au-delà, ça devient très compliqué. 3, c'est déjà beaucoup.
19:133, c'est déjà pas mal. Donc ils vont commencer à baisser. Si la FED ne réagit pas et que la FED ne baisse pas du tout en 2024,
19:20une deuxième fois. Mais après, derrière, il y a un risque sur la monnaie. Ils vont baisser les taux.
19:28Après, la croissance n'est pas du tout la même aux États-Unis et en Europe. Donc il y a des raisons. Je voulais juste revenir sur...
19:35On parlait de la raison pour laquelle les valeurs de croissance avaient progressé en dépit de taux qui se tendaient.
19:41C'est vrai que c'est pas du tout logique. Ce qui s'est passé, en fait, c'est quand on a donné... Nvidia, par exemple.
19:47Là, on va prendre cet exemple. On disait qu'elle est à x fois les bénéfices. C'est pas donné. Simplement que l'annonce des bénéfices...
19:55Là, pour le coup, on a revu en hausse les bénéfices grâce à l'IA ou aux promesses de l'IA. Et la communauté financière s'est dit...
20:02Bon, un peu comme... Il faut faire attention à Internet en 2000. L'IA va générer des profits fabuleux. On les sous-estime.
20:15On n'a pas vu. Et donc tout ce qui est lié à l'IA va faire des profits supérieurs à ce qu'on estimait.
20:20Nvidia a bondi. Microsoft et les producteurs de puces aussi. Et on a vu tout ce qui a suivi à SML, etc.
20:28Et donc à un moment donné, on se fiche de l'actualisation des profits, parce que... Voilà, il n'y a pas de limite.
20:39Et c'est ça qui a fait cette déconnexion et que finalement tout ce qui était lié à l'IA montait. Il suffisait de le dire.
20:47Mais ça me rappelle, franchement.
20:49Mais on est arrivé à ce point de paroxysme ces dernières semaines ou ces derniers mois.
20:55Parce que Nvidia, je parle sous votre contrôle aussi. Vous suivez particulièrement la croissance, la tech américaine.
21:01Chaque publication était effectivement meilleure que prévue. Mais du coup, la valo était relativement stable, justement.
21:07C'est pour ça, en fait, qu'on a fait un rideau.
21:10Il y a des valeurs plus chères en Europe dans le luxe, par exemple. Ce ne sont pas les mêmes franchises. Je suis d'accord.
21:15– Oui, dans le luxe, même dans la tech. Ce système n'est pas donné du tout.
21:20Mais le fait qu'à un moment donné, quand vous n'êtes plus capable de prévoir les résultats
21:24et qu'on vous dit qu'il y a une demande qui va exploser encore plus forte
21:29et qu'en plus votre environnement fait qu'il y a de l'IA partout,
21:32vous vous dites oui, on a dû négliger l'IA pour ceci, l'IA pour cela.
21:37Et c'est très dur de faire une évaluation. Donc vous achetez.
21:41Et puis vous achetez toutes les valeurs qui peuvent ressembler de proxies.
21:45– Qui sont des proxies quoi.
21:46– Mais là aussi, il n'y aura pas que des gagnants.
21:48Donc peut-être qu'Envidia sera le gagnant.
21:52– À ce stade, ça semble être même le gagnant.
21:55– Oui, jusqu'à ce qu'on nous dise…
21:57– Est-ce que la position pourra être pérenne de ce point de vue-là ?
22:00– Apple a été comme ça pendant des années.
22:03Il y aura peut-être un concurrent ou deux ou des Asiatiques.
22:07– Oui, les clients d'Envidia ont tout intérêt d'ailleurs
22:09à ce qu'il y ait des concurrents qui montent en puissance et en gamme.
22:13– 70% de marge nette, c'est supérieur même aux sociétés du luxe.
22:17Donc on peut imaginer que ça va quand même attirer
22:19dans un secteur où il y a moins de barrières à l'entrée sur le luxe.
22:22D'ailleurs, vous voyez, il y a même une société qui s'appelle Krog.
22:24– Oui !
22:25– Une multiplication d'accords qui se fait sur Internet.
22:27Krog, Krog, Krog, Krog, voilà.
22:29On aura difficilement à prononcer.
22:30Qui elle-même annonce qu'ici quelques mois,
22:33il y aura, pour le même prix qu'Envidia, une chip qui sera plus compétitive.
22:37Après, est-ce que c'est vrai ou pas ? Il y a tout un débat d'experts.
22:40Ce que je veux dire, c'est que personne ne dit aujourd'hui
22:42qu'ils seront éternament protégés de toute concurrence.
22:46– Après, il y a la capacité de production qui compte à peu.
22:49J'ai l'impression que c'est quand même à produire…
22:51– 50% de marge nette, pas opérationnelle nette.
22:53– Oui !
22:54– C'est extraordinaire.
22:55– Bien sûr, c'est un risque.
22:57– Bon, bah allons-y sur l'IA.
22:59– Je ne prendrai pas la baisse d'Envidia de vendredi dernier
23:01comme un élément sur… on est au bout du pic de valorisation.
23:05La baisse d'Envidia, elle s'explique qu'après une semaine,
23:07on a eu deux mauvaises nouvelles dans le secteur.
23:09Il y a la publication d'ASML qui a été très décevante sur le carnet de commandes.
23:12On attendait des grosses commandes, notamment côté asiatique
23:15qui, pour l'instant, ne sont pas dans les carnets de commandes d'ASML.
23:18Ce qui vient dans le troisième trimestre, c'est un peu la promesse qu'a fait ASML.
23:21En fait, le titre a perdu quasiment 10% sur les publications.
23:23Et mercredi ou jeudi, il y a eu la publication de TSMC,
23:26qui est lui aussi un des gros donneurs dans l'industrie.
23:28– Et qui ne nous a pas offéré…
23:29– Qui n'a pas revu particulièrement haut ses intentions de Capex,
23:31qui a parlé d'accélération dans l'IA,
23:33mais des ralentissements dans toutes les autres industries,
23:35notamment la téléphonie et l'automobile,
23:38qui sont deux segments importants aussi de l'industrie des semi-conducteurs.
23:41C'est des éléments qui ont mis un coup de frein sur le momentum très positif de l'IA,
23:45où, il est vrai que depuis 4-5 mois, on n'avait que des surprises positives
23:48ou des éléments positifs pour dire, effectivement,
23:50cette technologie se déploie beaucoup plus rapidement que prévu
23:52et les taux de croissance qu'on attend sur Nvidia sont plus importants.
23:55Je ne le verrais pas comme un signal particulier.
23:58Déjà, je pense que les 7 magnifiques ne sont pas du tout à comparer les uns aux autres.
24:01Elles ont des histoires très, très spécifiques,
24:03des leviers de croissance qui sont quand même très différentiels les uns des autres.
24:06On a eu tendance à les mettre dans le même paquet
24:08parce qu'elles ont les mêmes caractéristiques.
24:10C'est des grosses capitalisations, très rentables, assises sur des gros bilans,
24:12qui ont beaucoup bénéficié de ces scénarios d'incertitude et de taux d'inflation.
24:16Mais je ne le vois pas, en tout cas la baisse de la semaine dernière,
24:19comme un élément déclencheur, quelque chose de plus structurel.
24:22Il faudra attendre la publication de notre serment Nvidia,
24:24qui effectivement est tardive, c'est un peu le mois.
24:26Il y aura AMD avant, il y en aura d'autres,
24:28mais qui donneront des éléments sur la rapidité de déploiement de l'IA.
24:32Mais il n'y a pas de raison que la trajectoire d'Nvidia,
24:35je parle en termes de chiffre d'affaires, de croissance demain,
24:39soit abîmée ou cassée à ce stade.
24:43Pour l'instant, non.
24:44Il faut bien avoir en tête que ce qu'ils ont présenté au Capital Market Day,
24:47il y a un mois, qui a quand même été la dernière jambe de hausse des titres Nvidia,
24:51c'est justement la notion de passer du hardware au software.
24:55Justement, ne plus être seulement un fournisseur de technologies de puce,
24:59c'est d'offrir une plateforme d'accès à des développeurs de logiciels
25:03pour accélérer le déploiement de l'IA.
25:05Ils ont conscience de ce qui peut être leur vulnérabilité demain ?
25:07Bien sûr.
25:08Et le mouvement du modèle du hardware au software,
25:10Apple en est certainement un des meilleurs modèles,
25:12mais c'est effectivement ce qui serait le plus pratique.
25:14Et du coup, le cycle des semi-conducteurs, on en est où ?
25:16Parce que vous me dites que le cycle IA, lui, il ne s'est pas arrêté,
25:19mais pour l'automobile et la téléphonie, peut-être qu'on n'a pas encore vu le point bas.
25:23Enfin, c'est plusieurs cycles dans le grand cycle des semi-conducteurs.
25:27Je partage tout à fait l'idée qu'on est dans un marché où il y a beaucoup de besoin de sélectivité.
25:32Et même dans le secteur des semi-conducteurs,
25:34il y a des écarts de performance qui sont de plus en plus importants.
25:37En fonction de l'exposition en termes de marché final,
25:39il y a des gros écarts de performance.
25:41C'était Microelectronics qui est très dépendant de Tesla, d'Apple,
25:44qui a une grosse exposition automobile et téléphonie.
25:47On se pose beaucoup de questions sur les publications des prochains trimestres.
25:52Alors que des activités qui sont assez comparables avec des marchés finaux,
25:55très exposés à l'intelligence artificielle,
25:57ont un peu plus rassuré sur la dynamique de croissance.
26:00Donc cette sélectivité, en fonction des marchés sous-jacents,
26:02est effectivement de plus en plus importante.
26:05Il y a aussi l'aspect matière première qui marque aussi ce mois d'avril.
26:09Bertrand, qu'est-ce que vous en dites ?
26:11Je parle des cours des matières premières et des secteurs boursiers associés.
26:16Déjà, sur les cours des matières premières, ce n'est plus juste le pétrole ou le cuivre.
26:21C'est quand même quelque chose de beaucoup plus large.
26:23C'est l'ensemble du segment matière première qui monte,
26:26et y compris les précieux, même dans ce contexte.
26:29Quel rationnel vous mettez derrière ce réveil généralisé des matières premières ?
26:35Il y a différents éléments.
26:36Il y a évidemment une prime de risque géopolitique dont tout le monde la connaît.
26:39Après, il faut la quantifier.
26:40Après, il y a le fait que les États-Unis ne vont pas être en récession.
26:43Je pense que maintenant, plus personne n'a cette conviction.
26:45Donc de ce fait, la question maintenant est sur la Chine.
26:48Mais la Chine, on sait que le potentiel est à la hausse, il n'est pas à la baisse.
26:52Le scénario du pire, c'est que l'économie ne fasse rien,
26:55mais on ne voit pas l'économie non plus s'effondrer.
26:58On voit qu'il y a des effets aussi de restockage dans certains segments
27:01et certains secteurs en Chine.
27:02Donc ça aussi, ça aide.
27:04Et puis, il y a des éléments un peu plus techniques.
27:06On a vu que le Royaume-Uni et les États-Unis ont interdit les importations
27:11depuis le 15 avril de nickel, de cuivre et surtout d'aluminium provenant de Russie.
27:16Il faut avoir en tête que sur le London Metal Exchange,
27:1893% des stocks proviennent de la Russie.
27:22Pour ces métaux ?
27:23Pour ces métaux-là. Enfin, pour l'aluminium, c'est 56% de cuivre.
27:26D'accord, d'accord.
27:27Mais c'est une proportion significative.
27:29Donc on est aussi, d'un point de vue technique, ces éléments-là,
27:33avant qu'on reconstitue...
27:34Alors ces stocks, évidemment, ne vont pas disparaître du jour au lendemain,
27:36ils vont graduellement disparaître,
27:38être remplacés plus difficilement par d'autres géographies.
27:41Et donc ça va mettre une tension.
27:44Le LME est obligé d'avoir, en collatéral ou en sous-jacent en tout cas,
27:47du stock physique, c'est ça ?
27:48Tout à fait.
27:49Et donc comme ces métaux russes étaient plutôt bravés,
27:52puisqu'ils avaient du mal à les vendre,
27:54ils se retrouvaient effectivement sur le LME
27:56qui est un peu l'organisme de stockage en dernier recours,
27:59qui prend un peu tout ce qui arrive, qui n'a pas été vendu ailleurs.
28:03Donc le fait d'interdire ça, ça va mettre quand même une pression à la hausse
28:07sur notamment l'aluminium en Europe.
28:09En plus, en Europe, on cherche de l'aluminium propre,
28:11alors c'est compliqué.
28:13Il y a déjà une prime par rapport aux primes mondiales,
28:15mais là, cette prime va encore augmenter,
28:17notamment en Europe.
28:19Donc il y a toute une conjonction d'éléments,
28:22plus la mise en place, puisqu'aux Etats-Unis,
28:24on a parlé depuis un moment de l'Inflation Reduction Act,
28:27avec ces investissements très forts dans l'énergie renouvelable.
28:30Et en fait, ils sont en train de se mettre en œuvre maintenant.
28:32C'est-à-dire que les commandes sont passées maintenant.
28:34Et effectivement, ça se répercute sur toute la chaîne de valeur
28:37et en amont, évidemment, sur les matières premières,
28:40le cuivre en particulier.
28:43Les métaux les plus liés à la transition énergétique.
28:47Après, sur l'or, il y a un élément particulier,
28:49c'est que le fait qu'un certain nombre de banques centrales asiatiques,
28:52en particulier les banques centrales chinoises,
28:54aient acheteurs nets tous les jours.
28:56C'est-à-dire que quand vous regardez
28:58le pourcentage des réserves de change
29:00qui sont couvertes par de l'or en Allemagne,
29:02par exemple, c'est 70%. En Chine, c'est 5%.
29:04Ça vous donne une idée, un rattrapage qu'il faut.
29:07Ils sont en train d'essayer de normaliser
29:09leur banque centrale et ils achètent tous les jours de l'or.
29:12Donc là encore, on est sur une tension.
29:14– Sur le plan boursier, ça se traduit,
29:16est-ce que ça se traduit par de l'intérêt pour des secteurs,
29:19des mines, des secteurs liés à l'énergie,
29:23et puis même, peut-être, pourquoi pas,
29:25des minières argentifères, orifères, etc.
29:28Est-ce qu'il y a une corrélation assez nette, là ?
29:31– Alors oui, c'est toujours pareil.
29:33C'est-à-dire qu'en fonction des zones géographiques
29:36qui sont plus ou moins risquées géopolitiquement
29:38pour extraire ces domaines-là, on pense notamment à l'Afrique.
29:41Là, c'est un peu compliqué, il y a les primes de risque
29:44quand on investit en direct dans ces groupes miniers.
29:47Là, je pense que, nous en tout cas, ce qu'on joue,
29:50c'est plus de jouer soit via des groupes qui sont très internationaux,
29:53donc qui diluent ce risque-là, ou alors en achetant des instruments
29:57qui répliquent, donc qui achètent de la commodité.
30:01– Oui, sur les marchés de matières premières.
30:03– Exactement, ou alors qui les répliquent via des produits dérivés.
30:07Mais en tout cas, c'est plus intéressant, à notre avis aujourd'hui,
30:10de suivre la matière première en direct que d'aller chercher un effet de levier
30:13via une société minière qui peut avoir des soucis.
30:15Même les grosses peuvent avoir des soucis,
30:17parce que des fois, elles n'ont pas les permis pour augmenter leur production.
30:21Elles ont des problématiques, comme on l'a vu en Australie,
30:24notamment sur le manganèse, où vous avez un problème
30:27et la mine, elle est fermée pendant au moins 6 mois.
30:30Voilà, donc ça permet d'avoir une vision un peu plus…
30:34une optique un peu plus diversifiée d'acheter en direct la matière première.
30:38– Sur le plan boursier, les matières premières,
30:40c'est stratégique dans un portefeuille ?
30:42– C'est déjà pas terrible pour l'inflation, j'attends.
30:44– Ah oui, ça, oui.
30:46– C'est pas terrible pour l'inflation, et à ce propos, le pétrole s'emballe pas.
30:51– Le pétrole est plus bas que le 13 avril, et j'ai regardé pour le WTI,
30:55je pense même qu'on est plus bas que le 7 octobre, qu'avant le 7 octobre.
30:59Pour faire référence aux dates clés, on va dire, des événements au Moyen-Orient.
31:04– Et pour autant, le consommateur français paye 100 litres d'essence à 2,20 €,
31:082,30 €, là je prenais l'autoroute il n'y a pas longtemps.
31:11– Sur l'autoroute, oui.
31:12– Alors à part Total, qui a figé à 1,99 €, ça devient de plus en plus cher.
31:20Oui, alors comment traduire ?
31:23C'est pas neutre, effectivement, techniquement, il y avait des afflux,
31:27il y avait des ventes qui commencent à se tarir,
31:29donc entre les mesures qui ont été prises et qui bloquent,
31:34donc en Russie, 93-94 %, enfin c'est…
31:38– Les stocks du LME qui viennent de Russie, c'est pour la lumière.
31:40– C'est complètement dingue, et la transition énergétique,
31:43à un moment donné, ça fait longtemps qu'on le dit, ça avait du mal à prendre,
31:48mais à un moment donné, ça va se prendre.
31:50Donc oui, nous aussi, on est plus sur la matière première que sur des…
31:55– Il y a un fonds dédié, bien sûr, il y a des fonds dédiés.
31:58– Il y a un fonds qui a bien remonté, il y a quelques semaines,
32:02plutôt que les valeurs…
32:04Alors les minières, etc., elles sont quand même bannies par l'ISR,
32:09elles sont exclues de beaucoup de portefeuilles,
32:14en tout cas en Europe, peut-être moins aux États-Unis.
32:17Donc autant jouer directement par la matière première.
32:21– Ça me fait penser un peu au secteur de la défense.
32:24– Oui, qui est banni aussi.
32:26– Et puis quand ça se met à faire des plus de 50% sur un an, tiens,
32:30ah, peut-être que la défense c'est social finalement,
32:33non mais c'est des réflexions en cours.
32:35– C'est une préservation.
32:36– C'est des réflexions en cours, mais je me dis qu'à un moment,
32:38sur les matières premières et sur les mines,
32:40il faudra bien aussi que le sujet soit traité,
32:43peut-être un peu plus pragmatique.
32:46Oui, je ne sais pas, sur les matières premières, sur les mines,
32:50je ne sais peut-être pas votre univers d'investissement naturel,
32:53mais c'étaient des secteurs les plus en retard
32:56au terme du premier trimestre par exemple.
32:58– Oui, et on voit bien qu'effectivement,
33:00notamment c'est très visible sur les marchés américains,
33:02tous les paniers Reflection,
33:03donc ceux qui avaient très bien fonctionné,
33:05on va dire sur la première partie de l'année 2022,
33:07ont clairement repris le lead en termes de performance sur les marchés.
33:09Donc oui, ça traduit bien le fait que le marché
33:11se soit mis dans un mood différent par rapport à l'évolution du taux,
33:13l'évolution de l'inflation,
33:15et effectivement quelques tensions sur quelques matières premières.
33:17En termes de comment les adresser,
33:19le sujet du recyclage des métaux est intéressant.
33:23Il y a quand même pas mal d'acteurs à côté,
33:25en Europe, aux États-Unis, en Asie.
33:27– Donc là c'est le secteur des utilities, c'est ça ?
33:29– Oui.
33:30– Des acteurs plus spécifiques ?
33:32– Oui, c'est un secteur qui est quand même assez diversifié.
33:35– Je reviens sur Tesla aussi Adrien,
33:37parce qu'on en parle avec vous depuis tellement longtemps.
33:40Oui, comment vous disiez Eric, c'est un effondrement ?
33:4440% de baisse ?
33:45Oui, je suis d'accord, je voulais reprendre votre terminologie.
33:49Bon, après c'est des valeurs qui peuvent diviser par deux,
33:52faire fois deux, etc.
33:54On le sait.
33:55Mais là ils sont dans quelle phase ?
33:57Il nous avait dit on est entre deux vagues Elon Musk.
34:00Pour le coup il ne s'est pas trompé je crois.
34:02– Il ne s'est pas trompé, la question c'est ce qu'il a dit.
34:04– Il a été assez clairvoyant là-dessus,
34:06il l'a bien signalé à tout le monde.
34:08Bon, donc voilà.
34:09Et c'est quoi le creux de la vague ? C'est quand ?
34:11– Le creux de la vague, je ne sais pas si on y est,
34:13en tout cas on ne doit pas en être très loin,
34:15puisqu'on continue à baisser les prix pour défendre les volumes
34:18et les gains de part de marché et mettre la pression
34:20sur la rentabilité des concurrents.
34:22Ça fonctionne quand même plutôt pas si mal que ça.
34:24Alors ça ne fonctionne pas pour les actionnaires Tesla,
34:26mais les concurrents en face sont quand même en grande difficulté.
34:28Les gros acteurs chinois qu'on voyait comme étant des potentiels
34:31disrupteurs de la position de Tesla,
34:33les Nio, Xpeng, il y en a certains qui sont en grande difficulté financière.
34:38– Sur leur marché, enfin oui, difficulté financière,
34:41de toute façon ils n'ont jamais gagné de l'argent.
34:43– Ils sont en rentabilité estimée, projetée à deux ans depuis 4-5 ans.
34:47– C'est bien la question !
34:49– C'est le sujet qu'on reproche assez verbalement maintenant,
34:52officiellement à la Chine, qui est de créer des surcapacités
34:55dans beaucoup d'industries.
34:57Tesla est face à ça, à cette surcapacité d'acteur chinois
35:00et sa capacité de différenciation.
35:02– Et sur le marché chinois, ça marche, leur stratégie ?
35:04– Sur le marché chinois, pour l'instant, en termes de part de marché,
35:06oui, ça a été bien plus résilient que ce qu'on pensait.
35:08Effectivement, avec des rentabilités espérées qui sont beaucoup plus faibles.
35:11C'est un équilibre de, je préfère perdre de la marge à court terme
35:13pour gagner ma part de marge à long terme.
35:15Est-ce que ça fonctionnera ? La question reste ouverte.
35:17En sortant, je rappelle quand même l'objectif,
35:19c'est de plus facilement faire de la marge sur la vente du véhicule,
35:22mais sur tout ce qui sera autour, donc le service,
35:24l'accès à Internet au sein de la voiture,
35:26le fait que la voiture devienne de plus en plus autonome,
35:28c'est ça qui, à terme, devrait créer de la valeur,
35:30si on croit au plan, en termes d'Elon Musk.
35:33Donc, la notion de part de marché est extrêmement importante,
35:35parce que plus on déploie, plus on a cette capacité à composer.
35:37– La base installée, quoi.
35:38– Exactement.
35:39À un modèle, on passe, là aussi, du hardware à autre chose,
35:42du software ou à du service.
35:44Donc, voilà, effectivement, on est dans ce moment-là.
35:47Il y a beaucoup quand même d'acteurs européens
35:49qui font un peu marche arrière, quand même, sur le véhicule électrique,
35:51en disant, on ne sera peut-être pas rentable aussitôt que prévu,
35:53on met moins de capex que prévu.
35:55Il y a du lobbying aussi, pour dire, finalement,
35:57est-ce que le véhicule électrique est aussi vert que ce qu'on pensait ?
36:00Donc, voilà, on sent qu'il y a des tensions sur beaucoup de marchés.
36:02– Et en même temps, ils nous disent, il ne faut plus changer le calendrier.
36:05C'est un peu le message des derniers jours.
36:07Bah oui, c'est-à-dire, comment il a dit, Tavares,
36:10je suis un avion sur la piste de décollage,
36:13si vous me retirez la piste, ça va mal se passer.
36:16– Oui, et après, n'oubliez pas, sur le marché domestique,
36:19on a en tout cas un candidat probable en tête des sondages aux élections américaines
36:25qui est clairement anti-véhicule électrique.
36:27S'il y a un des sujets sur lesquels il y a une vraie remise en cause
36:30du plan Inflation Reduction Act de l'administration Biden,
36:32c'est clairement le véhicule électrique.
36:34– Qu'est-ce qu'il peut faire ? Vous l'avez démontré vous-même,
36:36l'IRA bénéficier aux États républicains et aux élus républicains ?
36:40– Il va finir de couper les subventions, en tout cas les couper peut-être plus rapidement que prévu
36:43pour que le déploiement soit un petit peu moins long que prévu.
36:45Mais je suis d'accord, ça ne remettra pas en cause, à moyen ou long terme,
36:48le déploiement du véhicule électrique.
36:50Mais il y a des sujets de compétitivité, de gain de part de marché,
36:55de compétitivité relative.
36:57Alors dans tout ça, ce qui aide quand même, c'est que jusque-là,
37:00certains prix des matériaux ont beaucoup baissé.
37:02Le prix du lithium, le prix des batteries a énormément baissé.
37:04Dans cette phase de baisse de prix qu'ils sont en train de déployer Tesla,
37:08ils ont quand même à la limite un coussin qui est positif.
37:10– Ce n'est pas que de la marge qui baisse.
37:12– La question c'est, est-ce que cette stratégie devra être inversée
37:15le jour où ces matières premières, notamment lithium,
37:17retrouveront des prix plus élevés ?
37:19Ça restera à voir.
37:21– Si je peux rajouter un mot sur Tesla,
37:23il n'y a pas que l'automobile qui fait baisser Tesla.
37:27C'est-à-dire qu'on ne pourrait pas justifier le cours de Tesla
37:30uniquement en tant que constructeur automobile.
37:32On voyait bien que c'était la somme de tous les constructeurs du monde
37:36alors qu'ils avaient une part de marché infime à l'échelle mondiale.
37:39Donc quand on achetait Tesla, on était persuadé qu'on achetait aussi Elon Musk
37:43et sa capacité à faire autre chose.
37:45– Le logiciel, comme vous disiez.
37:47C'était une boîte de software.
37:48– Éventuellement aller concurrencer Nvidia en se disant
37:51Elon Musk va faire autre chose.
37:52– C'était possible.
37:53– Et en fait, on ne voit rien venir pour prendre le relais des autos.
37:58Alors, il n'y a rien qui vient, les autos baissent un peu,
38:01donc la rentabilité du constructeur baisse.
38:04Et donc Tesla, c'était un constructeur plus le rêve de quelqu'un d'autre.
38:07Si le rêve n'aboutit pas, on commence à se lasser.
38:10Mais voilà, ce n'est pas que les véhicules.
38:12– Plus les taux qui montent, et là c'est la tempête parfaite.
38:15– C'était beaucoup plus, tout le monde était dedans et il y avait un effet moutonnier.
38:19– Bon, est-ce qu'on est en train de revivre la séquence de l'été 2023
38:25où on avait eu quand même un très bon début d'année sur la partie action,
38:30ça s'était plutôt bien passé.
38:32Et puis l'été n'avait pas fait grand-chose,
38:34et puis il y avait quand même un moment, une grande bascule à la fin de l'été
38:40avec des taux longs américains qui ont fini par se tendre sur le 10 ans
38:44jusqu'à 5% fin octobre.
38:47Est-ce qu'on revit un peu ce genre de séquence aujourd'hui ou pas ?
38:51On verra.
38:52– Ça dépend.
38:53Moi, je n'attends rien des bénéfices.
38:58Je trouve qu'on a une assez bonne visibilité des bénéfices
39:01et je serais surpris qu'à la fin de l'année, en révisant hausse…
39:05– Je comprends.
39:06– Voilà.
39:07– Si on fait déjà ce qui est prévu, ce sera bien.
39:09– Et puis c'est pas mal.
39:10– Ah ben c'est même pas bien, bien sûr.
39:12– On a une croissance mondiale qui est un peu revue à la hausse,
39:14une croissance mondiale qui va tourner à pas loin de 3%.
39:17À ce niveau de croissance mondiale, c'est la fameuse équation que je donne,
39:22on a des résultats qui ne baissent pas, d'une année sur l'autre, en Europe en tout cas.
39:27Donc le risque, il ne vient pas tellement de ça.
39:30Alors il y a le risque géopolitique, mais ça c'est dur à prévoir.
39:33– Donc ça reste sur les taux.
39:34– Et ça reste sur les taux.
39:35Donc effectivement, à quel moment, le 10 ans,
39:38il va commencer à se dire que des taux courts, qui sont courts mais qui ne baissent pas,
39:42deviennent des taux longs.
39:44Donc le risque est là.
39:46Et puis, bon, Trump quand même, il faudra…
39:50On se rapproche, il est favori dans les sondages, il peut passer.
39:55– Oui.
39:56– Et à partir de là, il y a pas mal de…
39:58Bon, c'est dur à prévoir, mais là, sur le contexte géopolitique,
40:01ça peut swinguer un peu partout.
40:05Il peut se désengager de l'Ukraine,
40:07il peut être plus présent au Proche-Orient.
40:11Donc voilà, ça peut…
40:13– Moi je suis admiratif de tous les stratégistes qui ont effacé,
40:16évidemment au fur et à mesure de l'année, les baisses de taux 2024
40:19pour ne placer que des baisses de taux post-élection maintenant.
40:22Il y en a assez pour qui le premier mouvement commence en décembre, par exemple.
40:26Avec quand même les normes inconnues du 5 novembre, quoi.
40:30Et dans ce contexte, on reste quand même un peu pro-risque,
40:33on se met neutre un peu partout ?
40:36– Nous, on a abordé l'année en étant neutre sur les actions,
40:39en se disant, on ne va pas dépasser, on aura une hausse à un chiffre.
40:42– Ça a des bénéfices ?
40:43– Oui, d'accord.
40:44– Le problème, c'est que la hausse à un chiffre,
40:46on était à deux chiffres au bout de trois mois,
40:48donc on n'était pas forcément à l'aise,
40:51parce qu'être neutre, quand les marchés montent, on peut le reprocher.
40:54Là, on revient en arrière.
40:56Effectivement, il y a eu des replis de 4-5%,
40:59mais le Nasdaq, je ne sais pas combien il est actuellement,
41:02mais ce matin, il était à plus 1,5% que le début de l'année.
41:05– Ah oui, pas loin d'être négatif.
41:07– Pas énorme, hein ?
41:08– Oui, bien sûr.
41:09– Et ça se trouve en fin de séance aujourd'hui.
41:10– Oui, c'est possible.
41:11– Donc voilà, on est relativement à l'aise avec ces niveaux-là,
41:18et ce n'est pas cette consolidation qui nous donne envie de racheter
41:21et de passer positif.
41:22– Très clair.
41:23– Alors, ce n'est pas un retracement suffisant ?
41:25– Non, pas suffisant, aujourd'hui.
41:27– Dans l'univers des marchés actions,
41:29bon, dispersion, donc sélection, c'est ça, Bertrand ?
41:33– Donc voilà, aux États-Unis, on regarde plutôt les capitalisations moyennes,
41:38ou alors des grandes capitalisations,
41:40pas les mégas, mais dans des secteurs qui ne sont pas forcément,
41:43comme les financières, regardées aujourd'hui,
41:45avec, dans l'idée, encore une fois, qu'il faut être prudent
41:47sur les banques régionales américaines,
41:49mais les banques, on va dire, nationales, à échelle nationale,
41:53ont des rentabilités qui sont exceptionnelles aujourd'hui,
41:55et bon, le fait que les marchés financiers ne s'effondrent pas,
41:58ce qui était aussi un des risques cette année,
42:00en tout cas, jusqu'à présent, est quand même plutôt favorable
42:03pour ces sociétés-là.
42:05En termes géographiques, nous, on regarde quand même pas mal l'Europe,
42:08puisque c'est vrai que l'Europe n'est pas chère,
42:10l'écart de valorisation relatif avec les États-Unis est quand même à un pic,
42:13et puis, en plus, quand on fait le retraitement qu'on fait aussi aux États-Unis,
42:17en enlevant les 7 magnifiques qu'on peut faire en Europe,
42:19en enlevant les Granola, les L'Oréal, les ASML et Novo Nordisk,
42:23là, on a quasiment, alors on n'est pas à un chiffre,
42:26mais on est à 10 fois, 11 fois le marché européen sur les profits.
42:31C'est quand même, historiquement, extrêmement bas.
42:34Donc, même s'il y a toutes les problématiques qu'on a,
42:37sur l'Europe est plus sensible, l'Allemagne est en récession, etc.,
42:40comme ça a été dit, la Banque Centrale Européenne va baisser ses taux avant,
42:44c'est quasiment sûr, après de combien, on ne sait pas,
42:47donc, stimuler l'économie, ça va donner un appétit, sans doute,
42:51un peu plus important pour les actions européennes.
42:53Et qu'est-ce qu'on achète en Europe, alors ?
42:54S'il faut s'exposer à l'Europe, là, c'est quoi l'angle ?
42:58Pour le coup, la repontification de la courbe des taux
43:00qui devrait arriver est favorable aux financières.
43:02Donc, les bancaires, ça fait déjà très bien, les bancaires.
43:04Ça tient.
43:05L'assurance aussi.
43:06Oui, banque, assurance, mais ça fait partie des secteurs leaders en Europe.
43:09Les dividendes qui sont quand même significatifs, au-dessus de 5 %,
43:13donc, pour nous, on est un peu pay to wait, comme on dit en anglais,
43:17même si notre scénario met six mois de plus,
43:20on touche des dividendes qui sont significatifs
43:21et qui ne sont pas, de notre point de vue, à risque.
43:24Donc, voilà, les financières, les matières premières,
43:26effectivement, pour jouer ces effets de rattrapage.
43:29L'automobile nous paraît être intéressante aussi,
43:31puisqu'on arrive sur la fin du déstockage dans l'automobile
43:35et on voit que la demande pourrait être stimulée par des baisses de taux en Europe,
43:39là où elle est à tonnes.
43:40Oui, c'est vrai, parce qu'il y a aussi la fin des aides pour l'électrique.
43:43Il y a quand même des aides qui s'estompent sur l'électrique.
43:46Il y a un rejet de l'électrique en Europe.
43:47Les Allemands, il y a un rejet de l'électrique.
43:49Il y a un défondrement des ventes de véhicules électriques.
43:52Et d'ailleurs, on va voir que les pouvoirs publics vont également stimuler ça.
43:56C'est pour ça qu'ils enlèvent les aides.
43:57Parce que qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
43:58Les Chinois sont en train d'investir l'Europe,
44:01le marché européen des véhicules électriques.
44:03MG, qui est détenue par SAIC, une société chinoise,
44:07c'est les premières ventes de véhicules électriques.
44:09Ce n'est même pas Tesla.
44:10BYD, pareil, il y a des ambitions extrêmement fortes en Europe.
44:15On est en train de se rendre compte, au niveau des politiques,
44:18que tout l'argent qu'on injecte, c'est pour stimuler l'économie chinoise.
44:21Donc, il y a un redéplacement.
44:25Effectivement, dans un premier temps, les gens n'achètent pas.
44:27Et ensuite, ils vont avoir besoin d'acheter.
44:28Ils vont acheter à nouveau, je pense, des véhicules hybrides ou thermiques.
44:31Donc, ça devrait aider, là encore, ce secteur-là.
44:34Bon, sur le positionnement action,
44:37qu'est-ce qui vous intéresse aujourd'hui ?
44:39L'Europe en relatif, là aussi, d'accord avec ça ?
44:41Oui, l'Europe en relatif.
44:43Pas mal les secteurs cycliques, je le redis.
44:45Les secteurs très liés à la construction, qu'on regarde progressivement.
44:47Amélioration cyclique ?
44:48Oui, progressivement, de manière calendaire.
44:50Ah oui, on ne parle pas.
44:51Parce que Bertrand dit, à la même année de la récession,
44:52bon, déjà, elle n'y a pas franchement été.
44:54Mais je suis d'accord avec vous.
44:56Ça fait deux ans que ça ne bouge plus.
44:59Mais c'est vrai que là, je crois que le gouvernement allemand
45:01va même réviser à la hausse ses prévisions de croissance.
45:03Alors, ça va être de 0,2 à 0,3.
45:06Mais voilà, c'est un tiers de plus.
45:08Un tiers de plus.
45:09C'est extrêmement positif.
45:10Et donc ça, ça peut se jouer encore dans les marchés.
45:13Oui, dans des marchés, effectivement,
45:14qui ont retraité des grosses capitalisations.
45:16Ça traite 10 fois, 11 fois.
45:17C'est une allumette qui permet certainement
45:20d'avoir un petit peu d'attrait pour ce marché.
45:22Après, de manière internationale,
45:24on continue à bien aimer l'Inde.
45:25Il y a des élections qui ont commencé vendredi
45:28qui n'ont pas de grande surprise.
45:30C'est certainement le parti de Narendra Modi
45:32qui remportera les législatives.
45:34Comment on contente la cherté du marché indien ?
45:36On l'accepte ?
45:37Par la profondeur.
45:38C'est-à-dire que le marché indien,
45:39là encore, il est très cher
45:40parce qu'il est très concentré
45:41sur tout ce qui a bénéficié de l'IA.
45:43Parce que les grands groupes d'Haïti
45:45sont des poids importants de ce secteur.
45:48Et tous les gros poids aussi de la consommation
45:50qui ont beaucoup bénéficié d'un effet
45:52d'inflation salariale et une inflation locale
45:55qui a été plus faite.
45:56Donc tous les secteurs de la consommation
45:57qui ont aussi eu beaucoup de revalorisations.
45:59Dans les secteurs industriels,
46:00il y a beaucoup de choses extrêmement intéressantes.
46:01L'Inde devient progressivement aussi
46:03une plateforme de production
46:05pour l'internationalisation.
46:06Ce n'est pas innocent si Apple
46:08s'est posé des questions
46:09sur sa prochaine capacité de production.
46:10Tesla s'est posé des questions
46:11sur sa prochaine capacité de production.
46:12Ça devient une zone de fabrication pour l'export.
46:14Il y a certainement plein de choses à jouer
46:16là aussi d'un point de vue industriel.
46:17C'est un marché qui nous plaît beaucoup.
46:19Merci beaucoup messieurs.
46:20Merci à vous trois
46:21d'avoir été les invités de Planète Marché.
46:22Ce soir, Adrien Dumas, Mandarine Gestion,
46:24Eric Turgeman, OFI, Invest Asset Management
46:28et Bertrand Puif, Fidelity International.
46:41Le dernier quart d'heure de Smart Bourse
46:42chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:44Le thème ce soir, c'est celui de la santé
46:46et nous en parlons
46:47avec un spécialiste du secteur bien sûr,
46:49Eric Lebérigaud, Managing Director
46:51Equity Research chez Stifel
46:53et en charge notamment de l'analyse
46:55du secteur de la santé en Europe.
46:57Bonsoir Eric.
46:58Bonsoir Adrien.
46:59Merci d'être avec nous,
47:00évidemment, depuis un an et demi, deux ans.
47:03C'est le passage obligé quand vous venez,
47:05Eric, faire le point sur l'actualité
47:08des stars de l'anti-obésité.
47:09Alors, en Europe, c'est nos bonheurs disques
47:11mais on regarde évidemment
47:12le comparable américain Elie Lilly.
47:14Quels ont été les derniers développements,
47:16déjà thérapeutiques peut-être,
47:17pour ces deux groupes en matière d'avancée ?
47:21Alors, pas de grosses avancées
47:23depuis la dernière fois qu'on s'est parlé
47:24mais en revanche, le Capital Market Day de nouveau
47:26a été assez riche.
47:28Impression de force, quoi, vraiment,
47:30en une journée.
47:31C'était quoi, il y a un mois ?
47:32Quelques semaines à peine ?
47:33Oui, c'est ça.
47:34Un gros mois, début mars.
47:37Donc, avec assez peu de données distillées,
47:40une impression de domination de l'espace,
47:43aussi bien sur la partie production
47:45où ils investissent vraiment très lourd
47:47et donc, on se dit, mais,
47:48qui pourra venir les inquiéter
47:51sur un sujet capacité de production ?
47:53Il faut rappeler, les CapEx, là, en ce moment,
47:55c'est 6 milliards de dollars par an.
47:57Et quand on voit, alors,
47:58ils ne se sont pas engagés sur plusieurs années
48:00mais on voit un graphe quand même
48:01qui montre que les bar charts
48:03sur plusieurs années,
48:04ça va être à peu près le même ordre de grandeur.
48:06Donc, 6 milliards par an
48:07pendant plusieurs années.
48:09On ne voit pas qui pourra venir les chercher
48:12sur ce genre de montant.
48:14Donc, en fait, c'est ce qui les conduit à dire
48:16que même après l'échéance des brevets,
48:17ils pensent continuer à jouer un rôle important.
48:20Et quand on voit que sur l'insuline,
48:21qui est un produit qui a 100 ans d'âge,
48:23ils continuent à fabriquer 45%
48:25des volumes mondiaux de l'insuline,
48:27y compris face à des Indiens ou des Chinois.
48:30Aujourd'hui, sur le GLP1, c'est 65%.
48:33Bon, l'ILI va monter, d'autres vont arriver.
48:36Mais la capacité à les voir tenir
48:3830, 35, 40% dans la durée,
48:40ce n'est pas du tout impossible.
48:41Sur un produit commoditisé comme l'insuline,
48:44ils arrivent à être encore dominateurs,
48:46à être encore en volume.
48:48Compétitifs.
48:50Donc, en valeur.
48:52Face à la concurrence des produits génériques.
48:55Tout à fait.
48:57Donc, 45% en volume, plus de 50% en valeur.
49:01GLP1, bon, il y aura plus de concurrence,
49:03évidemment, que dans les insulines.
49:05Mais bon, l'autre impression de force,
49:07elle était sur la R&D.
49:08C'est-à-dire qu'eux, ils sont déjà
49:10sur la génération 3-4.
49:12Donc, en fait, ce qu'ils veulent construire,
49:13c'est une franchise avec plusieurs produits,
49:15chacun adressant des besoins spécifiques.
49:18La maximisation de la perte de poids
49:20versus pas forcément perdre 25 ou 30%.
49:23Parce qu'on commence à dire de plus en plus,
49:24tout le monde n'a pas besoin de perdre 30% de son poids.
49:27Parfois, 15%, c'est très bien.
49:28Mais 15% de manière très safe,
49:30en évitant les effets secondaires gastrointestinaux,
49:33pour s'assurer que les patients
49:34tiennent le traitement beaucoup plus longtemps.
49:36Quelque chose qui fera perdre du poids
49:38de manière beaucoup plus progressive.
49:39Passer d'un injectable à un oral.
49:41Ils sont rentrés là-dedans.
49:44Là, pareil, on se dit,
49:45on voit arriver des concurrents.
49:46Parfois, on me dit,
49:47telle société a la sortie ?
49:48Oui, mais elle a un produit.
49:49C'est ça.
49:50Face à un nouveau qui va arriver
49:52avec une franchise, une gamme.
49:54Là, ça va être du quasi.
49:56Ce n'est pas du sur-mesure,
49:57mais c'est presque.
49:59Ou en tout cas, c'est du prêt-à-porter,
50:02presque, de ce point de vue-là.
50:04On voit déjà le marché se scinder un petit peu
50:07entre le pur besoin de perte de poids
50:09et des bénéfices cardio-métaboliques associés.
50:14Quand on n'a pas juste un problème de surpoids.
50:16Loin d'être négligeable, c'est ça ?
50:17Oui, bien sûr.
50:18Là, on a un positionnement
50:20qui est beaucoup plus médical,
50:21qui dit beaucoup plus médical,
50:23beaucoup plus de chance d'être remboursé aussi,
50:25versus une pure perte de poids
50:26où ça sera peut-être plus discutable
50:28et où un certain nombre de payeurs
50:29feront l'impasse
50:30parce qu'ils ne pourront pas tout couvrir.
50:31Sur la maximisation de la perte de poids,
50:34Lily semble avoir un petit avantage.
50:36Clairement, les médecins disent
50:37que c'est un meilleur produit.
50:39Mais Novo a l'avantage
50:40de sortir de plus en plus d'études
50:42qui montrent que son produit
50:43lui protège bien au-delà
50:45d'une simple perte de poids
50:47sur la fonction cardiaque,
50:49sur la fonction rénale.
50:50On sait qu'on va avoir des données
50:51sur Nash au tournant de l'année.
50:52L'année prochaine, on a Alzheimer
50:54dans lequel personne ne croit.
50:55Mais alors, si ça, ça sort aussi,
50:57tout ça, c'est de l'upside.
51:00Tout ça pour en arriver à la conclusion
51:02parce que c'est la question
51:03qu'on a de manière récurrente.
51:05Depuis deux ans, à la limite,
51:06il suffisait de faire du Novo Nordisk
51:08et on était très bien dans l'espace
51:09et pas besoin de regarder le reste.
51:11Est-ce qu'on va rester dans quelque chose
51:13d'aussi polarisé que ça ?
51:15On me dit que la valo d'aujourd'hui
51:17justifie que Novo puisse
51:19doubler de taille en trois ans.
51:20Est-ce que tu penses que Novo peut...
51:22Oui, c'est ce que les chiffres disent.
51:24Novo peut encore doubler de taille
51:26en trois ans.
51:27Donc ça justifie la valo d'aujourd'hui.
51:29Tout en disant ça,
51:30on sent bien qu'on est à un point
51:32quand même où le marché a l'air
51:34de vouloir avoir envie
51:36de regarder d'autres choses,
51:37de trouver peut-être,
51:38si ce n'est des alternatives,
51:40parce que c'est difficile face au poids
51:42de Novo aujourd'hui,
51:43de trouver quoi que ce soit d'autre
51:45qui puisse avoir la même place
51:47que Novo dans un portefeuille,
51:48mais peut-être quand même
51:50un petit challenger,
51:51un numéro 2, un numéro 3,
51:52pour ne pas mettre tous ces deux
51:53dans le même panier.
51:55Moi j'ai une question,
51:56ça me passionne,
51:57mais c'est peut-être à la périphérie
51:59de votre champ d'analyse.
52:01Eric, c'est l'impact de CGLP1
52:03sur d'autres industries,
52:05à commencer par l'industrie agroalimentaire.
52:07Je me souviens,
52:08j'étais dans une interview
52:09qui donnait le patron de Novo Nordis,
52:10il disait, oui,
52:11je commence à avoir des coups de fil,
52:12des patrons de Walmart,
52:13des patrons de, je les cite,
52:15ou d'autres, de groupes agroalimentaires.
52:17Comment ça marche ton truc ?
52:18Quels sont les effets ?
52:19Explique-nous un peu,
52:20parce que nous,
52:21il faut qu'on soit vraiment
52:22au courant de ça.
52:23Vous regardez un peu ça,
52:24ce n'est plus le sujet de la santé,
52:26mais c'est d'autres industries
52:28qui sont concernées.
52:30Dans notre équipe, non,
52:32mais c'est vrai qu'il y a
52:33beaucoup de secteurs
52:34qui sont interrogés
52:36sur les conséquences.
52:38C'est un petit peu prématuré,
52:41mais je pense que certaines industries
52:44se préparent quand même
52:46à des changements
52:48de mode de consommation,
52:49clairement,
52:50sur l'envie de gras,
52:52l'envie de sucre.
52:53Oui, il y aura forcément
52:55des modifications.
52:57Après, je n'ai pas vu encore,
52:59comme dans mes collègues,
53:00sur les autres secteurs.
53:01Il n'y a pas de chiffres
53:02qui donnent d'évidence
53:03qu'on se porte là-dessus.
53:04Rien qu'il soit radical,
53:05mais probablement avec
53:07de plus en plus d'acteurs
53:09dans l'espace,
53:10une production qui permettra
53:11de toucher beaucoup plus
53:12de personnes,
53:13oui, ça aura ce type d'effet.
53:15Quel patron de Walmart,
53:16ça m'intéresse.
53:18L'autre sujet qui vous amène,
53:20Eric,
53:21c'est de savoir
53:22s'il faut considérer Sanofi
53:23comme étant une valeur à l'achat.
53:25Vous avez récemment répondu
53:26oui à cette question, Eric.
53:28Oui, et de manière un peu inattendue,
53:31j'allais dire,
53:32parce que quand il y a eu
53:33le gros souci de communication
53:35du mois d'octobre,
53:36on s'en souvient.
53:37Pour moi, le sujet était
53:39à oublier pour une petite année
53:40et puis on y reviendrait
53:41quelque part fin 2024.
53:42Et puis bon,
53:43ils ont eu la réunion R&D
53:44au mois de décembre
53:45qui était plutôt assez bien ficelée.
53:47Avec le nouveau patron
53:48de la recherche.
53:49Assez convaincante, voilà.
53:50Pas mal de nouveaux visages,
53:52d'ailleurs, au-delà de lui,
53:53même un petit peu en dessous.
53:55Et donc, sur janvier, février,
53:57on a fait un exercice
53:58un peu d'échange
53:59avec des médecins
54:00pour savoir,
54:01de manière assez objective,
54:02qu'est-ce qu'ils pensaient
54:03de ces candidats médicaments
54:05dont nous parlait Sanofi.
54:06Et le retour qu'on a eu,
54:07il était relativement positif.
54:09C'est-à-dire que
54:105 sur 8 molécules testées
54:12ont eu un retour positif
54:13de la part des médecins.
54:14Alors, attention,
54:15parce que ce sont des produits
54:16qui ne sont pas encore dans le marché.
54:17Donc, les médecins ne les utilisent pas.
54:19Ils s'exprimaient sur
54:20le mécanisme d'action,
54:21la manière dont Sanofi
54:22montait les études cliniques,
54:24la concurrence, etc.
54:25Mais, bon,
54:26le feedback était quand même
54:27plutôt positif.
54:28Donc, on s'est dit,
54:29bon, ben,
54:30quel type de chiffre
54:31ça peut nous emmener, ça ?
54:33Donc, on arrive à peu près
54:34à 9 milliards de contributions
54:35de ce pipeline en 2030.
54:37Et 2030 est loin du pic
54:38pour ce pipeline.
54:40Bon, il n'y a pas beaucoup de ça
54:42à refléter dans le consensus.
54:43Donc, 25, 26, 27,
54:45c'est des années de forte croissance.
54:46On le sait,
54:47parce qu'il n'y a pas de produits
54:48qui tombent.
54:49Il y a le bénéfice
54:50du programme d'économie de coûts.
54:51Il y a la croissance
54:52des produits lancés.
54:53Il y a les quelques-uns
54:54lancés récemment.
54:55Et donc, si on avait
54:56successivement
54:57une période
54:58d'assez forte croissance,
54:59puis un pipeline
55:00qui commence à arriver,
55:01ça serait une telle rupture
55:03par rapport à l'historique.
55:04Enfin, moi, je ne me figurais
55:05même pas à quel point
55:07la R&D de Sanofi
55:08avait été peu productive
55:10sur la décennie précédente.
55:11C'est-à-dire que,
55:12je pense que si
55:13on interroge les gens,
55:14est-ce que vous savez
55:15quel est le deuxième
55:16et le troisième
55:17plus gros produit de Sanofi
55:18aujourd'hui ?
55:19Je pense que c'est
55:20l'économie de coûts.
55:21Le deuxième plus gros produit
55:22de Sanofi aujourd'hui,
55:23c'est toujours
55:24l'Anthus et le Vénox
55:25qui sont des produits
55:26qui ont 15 ans,
55:27qui ne sont plus protégés
55:28par des brevets,
55:29pour lesquels il y a
55:30des génériques,
55:31qui ne sont plus en croissance.
55:32Voilà, ça parle
55:33des dix dernières années,
55:34quand même.
55:35Donc, si on avait,
55:36ne serait-ce qu'une rupture,
55:37un changement de cap,
55:38là,
55:39ça serait possiblement
55:42un changement de statut
55:43pour la société.
55:44Et donc, sur cette base-là,
55:45on s'est dit, finalement,
55:46il y a assez peu de risques
55:47à y aller,
55:51on a une publication
55:52de phase 3 au milieu
55:53de cette année
55:54dans la sclérose en plaques,
55:55ce n'est pas le projet
55:56le moins risqué,
55:57mais il y a des raisons
55:58de penser que ça peut
55:59sortir positif,
56:00et donc, on clenchait
56:01une dynamique.
56:02Donc, voilà, l'idée,
56:03c'est, je parlais tout à l'heure
56:04des alternatives à nouveau,
56:05on n'en est pas là,
56:07on place toujours au-dessus.
56:10Oui, je comprends.
56:11AstraZeneca,
56:12qui est en train
56:13aussi de faire un comeback,
56:14et peut-être Sanofi
56:15peut être le troisième marron.
56:17Avec une asymétrie forte,
56:18vous dites aujourd'hui
56:19sur le plan boursier
56:20pour Sanofi.
56:21Oui, clairement.
56:22Et la stratégie R&D,
56:24comment vous la décrivez ?
56:25C'est-à-dire,
56:26moi, je comprends
56:27qu'ils ont quand même
56:28coupé beaucoup de choses
56:29dans l'oncologie, par exemple.
56:30Oui, alors c'est
56:31la news du moment.
56:32Ils sont beaucoup plus
56:33recentrés, focalisés
56:35sur d'autres domaines
56:37aujourd'hui ?
56:38Oui.
56:39Alors, ça,
56:40les stratégies de recentrage,
56:41je crois qu'on avait parlé
56:42de Novartis la dernière fois,
56:43c'est généralement
56:44déjà un message
56:46qui porte
56:47et qui fonctionne.
56:49C'est le message de Saurieu
56:50quand il arrive chez Astra
56:51il y a dix ans.
56:52C'est de dire,
56:53on se ressente
56:54sur nos points forts.
56:55Donc, en l'occurrence,
56:56Sanofi, c'est le vaccin,
56:57les maladies rares
56:58et l'immunologie
56:59qui est maintenant
57:00le gros du pari.
57:01Effectivement, le cancer,
57:02alors j'entends
57:03des gens déçus
57:04que Sanofi coupe,
57:05mais il n'est rien sorti
57:06depuis dix ans.
57:07Et donc,
57:08il y avait une molécule
57:09qui aurait pu relancer,
57:10qui a échoué
57:11il y a maintenant
57:12une grosse année.
57:14Il faut en tirer
57:15les conséquences
57:16et jouer là
57:17où on a une chance
57:18de gagner.
57:19Donc, c'est ce qu'ils font
57:20et effectivement,
57:21c'est un des éléments
57:22de cette nouvelle stratégie
57:23qui peut changer les choses.
57:24Merci beaucoup Eric.
57:25Merci de venir nous éclairer
57:26sur ces sujets de santé
57:27avec ce travail d'analyse
57:28que vous menez
57:29chez Stifel,
57:30où vous êtes
57:31Managing Director
57:32et Quotidien Research
57:33chez Stifel.
57:34Eric Lebérigaud
57:35qui était avec nous
57:36l'invité de ce quart d'heure
57:37thématique de Smartboard
57:38ce soir
57:39sur Bismarck.
57:47Sous-titrage ST' 501

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