Le nombre de cancers va exploser d’ici 30 ans, alerte l’OMS

  • il y a 6 mois
Avec Docteur Daniel Scimeca, médecin généraliste.

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##PARLONS_SANTÉ-2024-02-03##
Transcript
00:00 Sud Radio, parlons santé avec notre médecin Sud Radio, Daniel Cimeca. Bonjour à vous docteur !
00:05 - Bonjour Jean-Marie, bonjour à tous !
00:07 - Et bienvenue sur Sud Radio. Vous n'êtes pas venu avec de bonnes nouvelles ce matin.
00:11 Vous revenez sur cette information et ce chiffre qui fait peur.
00:14 L'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, s'attend à ce que d'ici 2050,
00:20 il y ait, tenez-vous bien, 77% de cas de cancer de plus dans le monde.
00:28 Ma parole, c'est une explosion !
00:30 - C'est une véritable explosion. Alors il y a un premier facteur qui est un facteur statistique,
00:36 un peu mathématique, automatique, c'est que la population mondiale augmente
00:42 et qu'en plus l'espérance de vie augmente un petit peu, plus trop,
00:46 mais en tout cas on vit plus longtemps, plus vieux, et donc on est plus nombreux,
00:51 donc il y a plus de cancers. Ça c'est un peu mathématique, c'est pas ça la mauvaise nouvelle.
00:55 La plus mauvaise nouvelle, c'est ce qui tend vraiment à la véritable augmentation
01:00 et ça c'est lié à ce qu'on appelle les facteurs de risque ou les facteurs d'exposition.
01:06 Et on peut en parler, le premier d'entre eux c'est quand même le tabac.
01:11 Ensuite vient l'alcool, la malbouffe, en tout cas l'obésité,
01:15 et puis les facteurs d'environnement qu'on incrimine souvent,
01:19 les particules fines, etc. - La pollution.
01:21 - Ce n'est pas la pollution, mais ce n'est pas ce qui vient en première position.
01:25 La première pollution atmosphérique autoconsentie,
01:30 enfin c'est pas du tabagisme passif, c'est le tabac.
01:35 - Est-ce que ça veut dire que le tabagisme, qui est évidemment le facteur de risque numéro un,
01:40 il a tendance à augmenter dans le monde malgré toutes les étiquettes "fumez, tuez",
01:45 toutes les campagnes qu'on fait, personne ne peut ignorer aujourd'hui que le tabac ça tue ?
01:50 - Oui, mais effectivement il y a eu une augmentation de l'exposition,
01:55 particulièrement chez les femmes, ce sont les femmes qui historiquement ne fumaient pas,
02:00 parce que ce n'était pas considéré socialement comme quelque chose de très féminin,
02:05 en tout cas dans les couches sociales majoritaires.
02:09 Et maintenant l'augmentation du tabagisme chez les femmes
02:14 augmente à la fois les maladies cardiovasculaires, ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui,
02:18 mais principalement le cancer.
02:20 Et c'est chez les femmes qu'on note la plus grosse augmentation de ce risque,
02:26 de cette exposition au risque pour le cancer.
02:29 - Alors parlons maintenant de ces chiffres, je le rappelle, parce qu'il faut quand même le rappeler,
02:33 77% d'augmentation des cas de cancer dans le monde d'ici à 2050,
02:38 c'est ce à quoi s'attend l'OMS, est-ce que ça vaut vraiment pour la France ?
02:42 Vous êtes en train de nous dire, Daniel Cimekac, en fin de compte,
02:45 si on attrape de plus en plus le cancer, je sais que ça ne s'attrape pas, mais si on le contracte,
02:49 c'est parce qu'on a plus le temps de l'attraper, dans la mesure où on vit plus vieux.
02:53 Mais l'espérance de vie en France n'est pas amenée à augmenter autant que les autres pays ?
02:58 - Non, l'OMS fait une projection qui est une projection mondiale.
03:02 Dans notre pays, on doit surtout continuer à se polariser sur les facteurs de risque principaux
03:10 et sur le dépistage, parce que ce n'est pas 0 ou 1, ce n'est pas avoir un cancer ou ne pas en avoir,
03:21 ce n'est pas la roulette russe, c'est aussi diagnostiquer le cancer de plus en plus tôt,
03:27 parce qu'on sait bien qu'en augmentant son espérance de vie, en vivant plus vieux,
03:32 plus on est vieux, plus on risque à un moment donné, forcément, le plus souvent,
03:40 d'avoir des cellules cancéreuses qui se développent.
03:44 Le tout, c'est effectivement de faire les dépistages nécessaires pour les dépister le plus tôt possible,
03:49 parce que le facteur temps est extrêmement important en termes de pronostic, une fois le diagnostic posé.
03:56 - Plus tôt on identifie le cancer, mieux on le soigne, en d'autres termes.
04:01 Et ça tombe d'autant mieux que les progrès sont fulgurants,
04:04 notamment en matière d'immunothérapie, Daniel Siemeka.
04:07 - Oui, alors en matière d'immunothérapie, de ce qu'on appelle les thérapies ciblées,
04:12 il y a vraiment, on peut dire maintenant, un espèce de traitement à la carte,
04:18 en fonction du type et du sous-type.
04:20 L'oncologie est certainement, moi je pense, la discipline médicale
04:26 qui a fait le plus de progrès ces dernières années.
04:28 Il y a des domaines pour gastro-entérologie, les rhumatismes,
04:32 tout ça, ça progresse un peu, mais un peu pouf pouf.
04:34 En oncologie, c'est extraordinaire ce que maintenant on est capable de faire en termes de spécificité.
04:39 Mais un dernier mot quand même à propos du dépistage,
04:42 rappelons quand même que le dépistage, en particulier du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus,
04:48 c'est une femme sur deux qui le fait.
04:51 En ce qui concerne le dépistage du cancer colorectal, qui est gratuit, qui est disponible,
04:56 dans la tranche d'âge, il est pris en charge entièrement,
05:00 et sinon de toute façon c'est remboursé par la Sécurité sociale.
05:03 Une personne sur trois qui est dans le viseur de ce dépistage du cancer colorectal,
05:09 le fait, il en reste deux, c'est quand même pas compliqué.
05:13 On voit son médecin et on parle de dépistage du cancer.
05:16 Sans oublier les autres cancers qui sont assez fréquents,
05:19 le cancer de la peau, alors que si on va voir un dermatologue,
05:22 par exemple, c'est quand même facile à identifier assez tôt.
05:25 On a parlé la semaine dernière du cancer de la prostate.
05:28 Il faut qu'on parle d'une chose, Daniel Cimeca,
05:31 vous êtes médecin depuis quand même quelques années, à une époque,
05:34 quand on disait à ses proches qu'on avait un cancer,
05:38 nos proches nous regardaient comme si on était mourant.
05:41 Ce n'est plus le cas aujourd'hui, on n'est plus du tout condamné quand on a un cancer.
05:45 Oui absolument, un souvenir, une petite anecdote,
05:49 il y a au moins 35 ou 40 ans, une de mes consoeurs à Paris a été obligée de déménager
05:54 parce qu'elle était spécialisée dans le cancer et la copropriété a tout fait pour l'exclure
05:59 comme si c'était une maladie honteuse ou comme si c'était contagieux.
06:02 Je ferme la parenthèse.
06:04 Oui, aujourd'hui on est plus transparent, on en parle, on exprime,
06:10 pas toujours mais la plupart du temps, et je crois que c'est bien
06:13 parce qu'il faut le dire, le cancer est devenu une maladie chronique.
06:17 Heureusement, on ne meurt plus aussi rapidement du cancer
06:22 et souvent on ne meurt plus du cancer.
06:24 Donc ça veut dire qu'on est en traitement, en surveillance,
06:27 avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête pendant des années et des années
06:32 mais c'est quand même une amélioration de la situation.
06:34 Et ça c'est important parce que l'espoir est le premier facteur aussi de guérison.
06:39 Quand on se bat, on a quand même des chances d'arriver à le surmonter.
06:42 Merci docteur Daniel Cimeca, qu'on retrouve très bientôt d'ailleurs sur Sud Radio
06:46 et un prochain samedi dans Le Grand Matin Weekend évidemment.

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