• il y a 10 mois
Lundi 5 février 2024, SMART TECH reçoit Thomas Lanaute (Directeur Commercial Europe, BSO) , Simon le Berre (cofondateur, Ilo robot) , Flavio Restelli (consultant Blockchain Partners, KPMG) et Hervé Le Jouan (fondateur, Advisory)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, marché à la baisse, affaires en justice, réglementation qui se durcit, qui s'installe.
00:14 On va regarder ce qui se passe du côté du marché des cryptomonnaies et puis aussi de la finance décentralisée, des projets blockchain.
00:20 Ce sera notre sujet à la une aujourd'hui.
00:23 Et puis nous aurons rendez-vous avec le regard d'un advisor qui va nous parler de la tech for good, or bad.
00:28 Et d'abord je vous propose qu'on commence avec un robot. Un robot qui va s'installer en classe, un robot éducatif. C'est tout de suite dans Smartech.
00:35 [Musique]
00:40 Allez, on part à la découverte d'un robot, un robot éducatif qui va permettre d'apprendre le numérique, d'apprendre à programmer de façon ludique et interactive.
00:47 On nous dit alors de la primaire jusqu'au lycée, ça fonctionne, c'est simple, c'est réparable, c'est open source.
00:53 En fait ça a tout pour que ce soit dans Smartech parce qu'on aime beaucoup ça.
00:56 En tout cas ça donne envie d'en savoir plus. Bonjour Simon Le Baer, merci beaucoup d'être avec nous.
01:00 Vous êtes donc le cofondateur d'iLO Robo. C'est un projet qui est né pendant le confinement.
01:04 À ce moment-là vous êtes deux étudiants, rentré de force en France alors que vous étiez en train de terminer un master en Chine.
01:13 Et puis le projet part de l'idée de construire un robot qui viendrait en soutien de la maman de votre camarade qui est institutrice.
01:22 Et donc c'est comme ça que naît iLO. Ça vous emmène jusqu'au CES de Las Vegas ?
01:28 Oui, il y a deux semaines.
01:30 Il y a deux semaines, j'imagine que c'est un super coup de projecteur.
01:33 Quels sont selon vous les critères aujourd'hui d'un bon robot éducatif qui a sa place en classe ?
01:39 Je pense que c'est quelque chose qui puisse servir à l'élève tout au long de sa scolarité.
01:43 C'est-à-dire que peu importe son niveau, il peut l'utiliser, il y a un niveau qui correspond.
01:47 Et donc c'est le cas du robot iLO. Quand on est en primaire ou au collège ou au lycée, il y a une solution software pour le contrôler,
01:53 donc il y a une solution logicielle pour le contrôler. Et aussi le fait que s'il dure longtemps, il faut pouvoir le réparer.
01:57 Parce que le robot est conçu pour durer au niveau programme scolaire plus de 10 ans, donc il faut que le robot puisse durer d'un point de vue mécanique plus de 10 ans aussi.
02:03 Donc pour vous, ça c'est les critères qui ont primé quand vous vous êtes dit "je veux construire un robot qui a sa place à l'école"
02:08 où vous vous dites "d'abord il faut qu'il puisse être évolutif en fait et réparable".
02:13 Il n'y a pas d'autres critères pour qu'il soit accepté par les enseignants, les élèves ?
02:18 Il faut que ce soit facile à prendre en main pour les enseignants.
02:20 Les enseignants aujourd'hui, surtout aux primaires, ont peur d'être coincés par le robot qu'ils utilisent.
02:26 Et ça c'est vraiment le problème.
02:27 Coincés comment ?
02:28 Ils ne réussissent pas à l'utiliser. Les élèves vont peut-être mieux comprendre qu'eux.
02:30 Et donc l'application mobile qu'on a développée, on l'a développée avec les enseignants pour qu'ils aient cette facilité d'utilisation,
02:36 facilité de le connecter au démarrage, de pouvoir l'utiliser à la fois avec un ordinateur, avec un téléphone,
02:41 peu importe le téléphone qu'on a, même s'il est un peu ancien.
02:43 Toutes ces choses-là sont des freins que les enseignants veulent éviter.
02:46 Ils veulent aller vite dans la pédagogie.
02:48 Et parfois c'est très long avec certains autres robots, où l'enseignant passe par 10-15 minutes,
02:52 et après la classe se disperse et c'est perdu.
02:54 L'idée c'est d'avoir un robot où au bout de 2 minutes, le robot est prêt, on démarre tout de suite la pédagogie.
02:58 Et donc c'est vraiment ça.
03:00 Alors vous dites qu'on peut le monter avec un seul tournevis ?
03:03 Pour le coup, aujourd'hui c'est une clé Allen.
03:05 Une clé Allen c'est une clé hexagonale.
03:07 L'idée c'est que justement on puisse le démonter et le remonter facilement.
03:10 Alors ma deuxième question c'est, on apprend à programmer avec ce robot.
03:15 Vous nous dites que ce qui est important c'est qu'il puisse suivre l'évolution de l'élève.
03:18 Je disais que c'était un robot qui pouvait nous accompagner de la primaire jusqu'au lycée.
03:22 Comment ça fonctionne ? Grâce à quoi ?
03:25 C'est la partie logicielle qui évolue ?
03:28 C'est la manière dont on va le programmer qui devient de plus en plus perfectionnée ?
03:32 Oui, c'est la manière de le programmer qui devient de plus en plus précise.
03:34 Au début on fait du contrôle très basique, où on va déplacer le robot.
03:37 Le robot a la particularité de pouvoir avancer, il peut aussi se déplacer en crav' sur le côté.
03:42 Au début c'est des contrôles très simples, sans les capteurs.
03:45 Puis après on intègre les capteurs et on peut commencer à amener une vision, une supervision.
03:50 Vous avez deux ou trois robots qui sont contrôlés par des caméras où on connaît la position.
03:54 Ça peut même aller plus loin que le lycée jusqu'à l'université.
03:56 C'est une base hardware, une base mécanique qu'on propose.
03:59 Et après on propose des solutions de contrôle tout autour de celui-là.
04:02 On le voit par exemple dans un labyrinthe, là c'est pour des compétitions de robotique,
04:07 où justement le robot utilise tous ses capteurs pour réussir à monter.
04:11 Il y a des pentes parfois, en fonction de la pente, le robot va adapter la motricité qu'il va avoir.
04:15 Donc là on voit qu'on peut aller très loin.
04:17 Mais donc il va s'adapter au niveau de la classe, pas au niveau de chaque élève ?
04:22 Il s'adapte au niveau de la classe, mais il y a quand même le côté inclusion.
04:25 C'est-à-dire que si un enseignant repère qu'un élève est un petit peu en difficulté,
04:28 il peut l'amener sur le contrôle plus simple.
04:30 Et du coup l'élève contrôle aussi le robot tout autant que les autres élèves,
04:33 mais de façon plus classique, et après il réintègre le cours.
04:35 Pareil pour un élève qui sera un peu en avance, il peut intégrer le niveau supérieur,
04:39 en le programmant par exemple dans le dernier niveau en Python,
04:41 donc un langage de programmation aujourd'hui qui est utilisé beaucoup en industrie.
04:44 Ça veut dire qu'il faut plusieurs robots en classe ?
04:46 En général on recommande d'avoir 4 ou 5 robots pour une classe de 20-25,
04:52 les 4 en primaire, ce qui permet de faire des groupes de 4 ou 5.
04:55 C'est aussi l'idée de communiquer avec les élèves, de travailler ensemble,
04:57 de se demander comment on va réussir à sortir du labyrinthe, et puis ils réfléchissent.
05:00 Et ce labyrinthe-là, au début il peut être très simple,
05:02 et après il peut être très complexe avec des zones où par exemple,
05:05 il y a une zone qui n'est pas vue, le robot va être en autonome.
05:07 Donc là il y a toute une pédagogique, aujourd'hui on travaille beaucoup sur ça,
05:10 l'aspect pédagogique pour encadrer, aider les enseignants à déployer leur cours.
05:15 Alors vous nous dites que c'est un robot qui est durable,
05:17 le soft il est open source, il est hyper simple à monter, à utiliser.
05:23 Vous le proposez pour les classes, donc c'est plutôt un projet très grand public,
05:28 d'intérêt général. C'est quoi le modèle économique de la robotique dans ce cas-là ?
05:32 Ça reste la vente du robot.
05:34 Vous le vendez à l'Education Nationale ?
05:37 On souhaite le vendre à l'Education Nationale en France,
05:39 on se déploie aussi dans d'autres pays qui sont parfois plus faciles d'accès à l'Education Nationale.
05:43 Le système éducatif est parfois plus facile d'accès pour les entreprises privées.
05:47 On le vendra aussi aux particuliers, parce que c'est un robot qui peut intégrer aussi les familles.
05:51 À partir de quand ?
05:53 On espère à partir de fin avril 2024.
05:56 Donc avant Noël.
05:58 Avant Noël, oui. Dans un premier temps, on se concentre sur les systèmes éducatifs,
06:02 et après on part sur le marché des familles.
06:04 Il y a aussi un marché important, c'est les Fab Labs,
06:06 qui sont un marché qui est venu très vite vers nous,
06:08 et ça ça sera aussi sur fin avril.
06:10 Parce que le robot peut aussi être imprimé en impression 3D.
06:13 Oui, parce que vous avez démarré comme ça, avec le projet.
06:15 Un ordi, une imprimante 3D.
06:17 Et on le garde comme ça, c'est-à-dire que les Fab Labs peuvent toujours l'utiliser comme là.
06:21 Les Fab Labs, c'est des tiers le numérique, il y a des imprimantes 3D.
06:24 On le garde, c'est cette possibilité, c'est-à-dire que les pièces qu'aujourd'hui on fabrique en injection plastique
06:28 seront compatibles avec les pièces en impression.
06:30 Super, merci beaucoup Simon Le Berc au fondateur d'ILO Robo.
06:33 Et puis bonne chance pour tous ces lancements.
06:36 Merci.
06:37 Allez, à suivre, on va s'intéresser au monde des cryptos et de la blockchain.
06:39 On va voir quelles sont les perspectives pour l'année 2024.
06:46 Allez, c'est parti pour un focus sur les tendances 2024.
06:50 Comment ça va se passer dans le domaine des cryptomonnaies, dans le domaine de la blockchain,
06:53 alors qu'on a eu un marché plutôt baissier, mais en train de se réglementer.
06:57 Enfin, ça a été pas mal bousculé finalement cette année 2023.
07:00 On en parle avec deux experts, Flavio Restelli qui est consultant blockchain partners du cabinet de conseil et d'études KPMG.
07:07 Bonjour Flavio.
07:08 Bonjour Daphné.
07:09 Et vous allez nous parler de cette étude que KPMG a publiée justement sur les perspectives 2024 dans ce secteur.
07:14 Avec vous Thomas Lanotte qui est directeur commercial chez BSO.
07:19 Expert en solutions, réseau, haute disponibilité, basse latence pour la finance et le crypto très digne.
07:26 C'est ça, bonjour.
07:27 Bonjour.
07:28 Alors, je voulais qu'on commence quand même par le niveau d'adoption.
07:30 On en est où aujourd'hui du niveau d'adoption des cryptomonnaies déjà ?
07:34 Alors, on n'a pas encore les chiffres 2024, elles arriveront peut-être bientôt.
07:39 Cependant, ce qu'on constate c'est que...
07:41 2023 ?
07:42 On aura bientôt peut-être les chiffres 2024, qui sait ?
07:45 Ah oui, qui sait ?
07:47 En tout cas, on a encore les chiffres 2023 et puis on a les observations sur la fin de 2023.
07:53 Oui, alors qu'est-ce que ça donne ?
07:54 Ce qu'on constate c'est qu'au dépit d'une année, comme tu le disais, qui a été turbulente, peut-être avec moins de feux d'artifice, l'adoption progresse.
08:02 Elle continue, à la fois en France et à l'international.
08:05 Et cela ne surprend pas tellement finalement parce qu'on constate aussi que les piliers derrière ce marché, c'est-à-dire par exemple la réglementation et puis la technologie, parce que c'est quand même une nouvelle technologie, eux ils progressent.
08:18 Il y a de plus en plus d'encadrement, notamment en Europe, avec Nika, on en a parlé un montément de fois.
08:23 Et puis également, en termes d'infrastructures, on voit qu'on a des services de plus en plus solides, sûrs, clairs, accessibles, et c'est pourquoi l'adoption continue.
08:32 Et alors c'est pourquoi, mais cette adoption, tu dis qu'elle progresse en France, en Europe, dans le monde, un peu partout ?
08:39 Elle progresse un peu partout, mais sur des niches différentes, j'ai envie de dire.
08:43 C'est-à-dire qu'il y a une adoption dans les marques, dans le secteur corporate, quelque part.
08:48 Et ce qui est intéressant, c'est qu'à ce niveau-là, on parle de moins en moins de blockchain.
08:53 C'est pourquoi aussi, peut-être, on peut avoir l'impression que l'adoption ne continue pas.
08:57 C'est que parfois, des services aujourd'hui sont construits sur une blockchain, sans pour autant mettre en avant que l'infrastructure sous-jacente, c'est la blockchain.
09:05 Et pourquoi en fait ?
09:07 C'est-à-dire qu'on a passé l'époque du buzzword "je lance un projet blockchain".
09:11 Et en réalité, c'est une bonne nouvelle, parce que ça veut dire qu'aujourd'hui, on utilise la blockchain lorsqu'elle apporte véritablement une valeur ajoutée.
09:18 Si tel n'est pas le cas, on ne l'utilise pas. Et lorsque c'est le cas, on n'a pas besoin de dire "viens, c'est de la blockchain".
09:24 En fait, il y a déjà des avantages.
09:25 On le voit avec des projets de marques, par exemple dans le luxe, mais aussi, je pense à des entreprises de types complètement différents, de Michelin jusqu'à Starbucks.
09:34 Des projets liés à la fidélité client, à l'engagement de communauté, aussi à l'expérience digitale, donc combinaison de physique et digital.
09:44 Il y a de plus en plus de marques qui lancent des initiatives dans ce sens.
09:47 Et nous, ce à quoi on s'attend pour 2024, c'est que cela continue.
09:51 Et évidemment aussi dans le secteur financier, comme on en a déjà parlé quelques fois.
09:55 Alors, tant qu'on est dans les buzzwords, il y en a eu un autre, c'était le NFT pendant une période.
09:59 On en est où sur les NFT ? Sur l'adoption, parce que c'était plutôt aussi les très grandes marques de luxe qui s'en emparaient pour avoir une nouvelle relation avec leurs clients.
10:09 En fait, les NFT, encore une fois, il faut comprendre que ce n'est pas un objet en tant que tel, ce n'est pas forcément une œuvre d'art ou un morceau de musique.
10:17 C'est un moyen technologique de représenter quelque chose d'unique.
10:20 Donc, dans tous les cas d'usage où on a besoin de représenter quelque chose d'unique, que ce soit dans le luxe ou dans la finance, parce qu'il peut y avoir des titres financiers avec des clauses très particulières, on peut utiliser le moyen technologique des NFT.
10:33 Mais comme on le disait avant, aujourd'hui, on ne dit plus "tiens, j'ai fait des NFT", on dit plutôt "j'ai fait ça, est-ce que ça t'intéresse ? Je le commercialise de cette manière-là, ça a cette propriété-là".
10:42 C'est une NFT ou pas, j'ai envie de dire, peu importe.
10:45 Oui, Thomas ?
10:47 Et c'est vrai que le NFT a un peu ouvert la voie.
10:49 C'était tant qu'aujourd'hui, c'était vraiment réservé aux pure players et aux pure players du Web3 et du monde de les cryptos.
10:55 Et aujourd'hui, c'est en train d'être appliqué à la tokenisation d'actifs.
10:59 On parle avec la tokenisation des "real world assets", c'est-à-dire tokeniser de l'immobilier, tokeniser de la propriété intellectuelle.
11:07 Et l'idée sous-jacente, c'est de rendre liquide quelque chose qui, à la base, est illiquide en faisant une représentation numérique sur la blockchain.
11:16 Et la technologie de la blockchain rend fractionnable ce titre de propriété et devient tout à coup un véhicule d'investissement
11:25 pour permettre à un émetteur d'avoir accès à de la liquidité à laquelle il n'aurait pas eu accès à travers les cycles,
11:32 les processus traditionnels comme l'émission d'action, l'émission d'obligation.
11:36 Et pour l'investisseur, il va avoir accès de manière "cross-border" à des assets et donc il va pouvoir diversifier son investissement.
11:43 De "cross-border" à des assets. Attention avec le jargon !
11:46 Attention avec l'anglais !
11:48 Pour être tout à fait clair, quand vous dites "tokeniser", c'est en fait faire du trading d'actions de manière immatérielle, on n'a pas besoin forcément de NFT pour ça ?
11:59 Non, pas du tout. C'est-à-dire qu'en fait, ça va utiliser la technologie de la blockchain, c'est-à-dire qu'un asset va être tokenisé sur une blockchain publique
12:06 ou une sidechain, une blockchain privée, de manière à permettre 1) la représentation numérique d'un asset dans le monde réel
12:14 et surtout de permettre le second marché, c'est-à-dire de permettre la transférabilité et l'échange de cette valeur numérique entre plusieurs utilisateurs
12:26 et donc au sein d'une même communauté, au sein d'un même pays et au niveau global.
12:33 Ça veut dire que potentiellement, à travers la tokenisation de l'immobilier, il sera peut-être possible d'acheter un rendement immobilier.
12:40 Mais encore une fois, est-ce qu'on a besoin des NFT ? Est-ce que les NFT s'imposent aujourd'hui dans ce nouveau type de trading ?
12:47 En fait, je pense qu'il faut abandonner le terme NFT. Encore une fois, NFT, ça veut dire "non-fungible token".
12:53 C'est quelque chose d'unique sur la blockchain. Pensons au cas d'usage.
12:57 On a dit que dans le cadre du luxe, par exemple, il y a eu des marques qui ont représenté sur la blockchain,
13:03 parce que tokeniser, finalement, c'est ça, c'est représenter sur la blockchain.
13:06 Ils ont représenté sur la blockchain un sac ou alors un certificat de propriété.
13:12 Une nouvelle basket qui n'existe que de manière virtuelle.
13:15 Ou les deux, ça parfois existe dans les deux mondes. Et dans le secteur de la finance, même chose.
13:20 On peut représenter une propriété immobilière comme quelque chose d'unique sur la blockchain.
13:24 Et on retrouve le même principe qu'on décrivait avant.
13:27 C'est-à-dire que les banques et en général les institutions financières aujourd'hui
13:30 s'intéressent à l'utilisation de la blockchain comme infrastructure pour représenter,
13:35 fractionner, échanger au niveau mondial des actifs qui en soi souvent existent déjà,
13:42 mis à part les cryptos qui sont une nouvelle classe d'actifs, on pourra y revenir.
13:46 Tout en restant même sur les actifs qui existent déjà, tout comme les baskets existent déjà,
13:50 les propriétés immobilières existent déjà.
13:52 On se pose la question de s'il y a une valeur ajoutée dans la représentation et l'échange
13:55 de ces actifs-là directement sur blockchain.
13:58 La réponse est plutôt oui. L'année dernière, il y a eu pas mal d'expérimentations
14:01 dans le secteur financier à cet égard. Pas du tout que sur l'immobilier, pas mal sur les obligations.
14:06 On l'a vu par exemple avec Société Générale qui a mis une obligation verte sur la blockchain Ethereum
14:11 en décembre dernier. On l'a vu avec de nombreux projets et pas que en Europe.
14:15 Notre opinion en termes de perspective 2024, c'est que sur l'année prochaine,
14:20 au cours de cette année en fait, ces expérimentations passeront à l'échelle.
14:26 C'est-à-dire qu'on ne restera pas seulement un chambre dans le cadre de la simple émission d'actifs,
14:31 mais on se posera la question de les échanger avec qui, comment, sur quelles infrastructures.
14:36 Donc là, on aura besoin d'interopérabilité et on aura besoin de liquidité.
14:40 Ce qui va davantage pousser la voie vers les infrastructures publiques communes à tout le monde.
14:46 Quand on parle d'infrastructures, ça me fait penser tout de suite à BSO,
14:50 parce que vous c'est votre job finalement d'assurer que toutes ces transactions puissent être rapides et fluides.
14:56 Oui, alors à la différence près, c'est que...
14:59 Qu'est-ce qui va bouger en 2024 ?
15:01 A la différence près, c'est que par rapport au monde de la blockchain,
15:04 en fait nous on va faciliter les échanges de market data et de trade.
15:10 Donc les ordres de bourse qui sont passés entre les différents exchanges cryptos qui sont dans le monde
15:15 et les différents acteurs.
15:17 Donc aujourd'hui, c'est un monde qui est extrêmement atomisé, il y a plus d'une centaine d'exchanges.
15:21 Il y a une dizaine d'exchanges de bourses cryptos qui comptent,
15:25 comme Binance, Coinbase, Kraken, qui sont hébergés dans ce qu'on appelle le cloud public.
15:31 Vraiment à la marge, elles sont dans des data centers bien connus.
15:35 Et vous avez vu l'activité baisser ? J'en profite, je fais des questions intermédiaires, pardon.
15:39 Non, alors...
15:40 Parce que je dis que le marché était à la baisse.
15:41 Vous avez raison, en fait depuis six mois, on augmente une augmentation de l'intérêt de nouveaux acteurs
15:48 dans le crypto trading pour des solutions extrêmement performantes et qui nécessitent de la basse latence
15:54 pour permettre justement l'arbitrage entre plusieurs places de marché.
15:59 Parce que plus il y a de trafic et plus il y a d'émissions, on en parlera tout à l'heure avec les ETF,
16:05 il y a besoin d'un market making pour animer les marchés, pour garantir la liquidité entre les marchés.
16:10 Donc il y a une augmentation du trafic dans ce monde-là également.
16:14 Et j'avais une question aussi pour terminer avec, enfin terminer entre guillemets, passer à la suite après.
16:20 Mais sur la blockchain, vous nous dites Flavio, que tu nous dis Flavio, qu'il y a toujours plein de projets blockchain,
16:26 simplement on n'en dit pas le nom forcément, mais ce sont des blockchains privés principalement ?
16:30 Alors de moins en moins, c'est ce sur quoi je terminais tout à l'heure.
16:34 Il y a encore des expérimentations aussi sur blockchain privé.
16:37 Rappelons peut-être rapidement la différence.
16:40 La blockchain est un registre d'information décentralisé.
16:44 Lorsqu'on dit qu'elle est privée, c'est-à-dire qu'elle est décentralisée, mais dans une moindre mesure.
16:49 C'est-à-dire que par exemple un consortium de banques peut s'accorder pour avoir entre 10 banques,
16:54 chacun un nœud, on appelle ça un nœud, c'est une sorte de copie du registre.
16:59 Et il va y avoir donc 10 nœuds, 10 copies, et la blockchain va être utilisée seulement entre ces banques ou alors leurs clients.
17:05 Un cercle finalement, avec une gouvernance maîtrisée.
17:07 Ça peut avoir de l'intérêt également, mais les blockchains publics sont quelque chose de complètement différent.
17:12 Parce que n'importe qui peut se brancher au réseau et avoir une copie du registre.
17:17 Et ça, les entreprises sont plutôt frileuses pour aller sur ces blockchains publics.
17:22 En réalité, il y a des expérimentations sur blockchain public, et pas que des expérimentations,
17:26 il y a même des véritables projets depuis un certain temps.
17:29 Si je pense, par exemple, on parlait avant de Société Générale,
17:32 le stablecoin qui aujourd'hui a été mis par Société Générale, circule sur Ethereum, sur une blockchain publique.
17:37 Ce qui n'implique pas que Société Générale ne puisse pas contrôler le trafic au niveau de ce stablecoin.
17:43 Bien évidemment, on peut contrôler les choses même sur une blockchain publique.
17:45 Mais avant, je mettais l'accent, par exemple, dans le monde de la finance,
17:50 sur la question de l'interopérabilité et de la liquidité.
17:53 Ces deux drivers, donc ces deux forces, poussent le marché vers les infrastructures publiques.
18:00 Et nous, notre conviction chez CapMG, c'est que même si ces infrastructures sont complexes,
18:05 ont besoin d'être analysées et appréhendées aussi par les risques,
18:09 ce sont aussi celles qui apportent le plus de potentiel.
18:11 Parce que justement, l'interopérabilité, on peut l'avoir si on est tous sur une même infrastructure.
18:16 Et la liquidité, si on se branche tous à des mêmes protocoles.
18:19 Et comment vous voyez les choses pour Ethereum sur 2024 ?
18:22 On les voit plutôt bien, parce que le développement de l'infrastructure continue rapidement.
18:26 Il a continué d'ailleurs l'année dernière aussi, même si un petit peu sous les radars.
18:31 Mais il y a eu des grandes mises à jour de l'infrastructure Ethereum au cours déjà des deux dernières années.
18:37 Et cela va continuer. On voit que d'ailleurs, on peut de plus en plus en parler avec n'importe quelle entreprise.
18:43 Parce que la blockchain Ethereum fait ses preuves et montre aussi un niveau de stabilité, de sécurité qui est sans précédent.
18:52 Et donc on pense qu'elle va davantage, cette blockchain et son écosystème autour,
18:57 asseoir sa domination au détriment parfois d'autres blockchains publics.
19:01 Parce qu'il n'y a pas qu'une blockchain, il y a aussi une certaine concurrence.
19:05 Et nous ce qu'on voit, c'est que la bataille entre guillemets entre blockchain public est un petit peu en train d'être gagnée par Ethereum.
19:12 La nouvelle phase du combat maintenant, c'est sur les infrastructures de couche secondaire qui sont construites sur Ethereum.
19:19 Par exemple, pour permettre davantage de scalabilité ou davantage de contrôle de la donnée pour assurer la confidentialité.
19:26 Par exemple, ça, ça va être un gros thème sur 2024.
19:29 Et en matière de Bitcoin, alors qu'est-ce que ça va donner 2024 ?
19:32 On en parlait, il y a une diminution de l'abstraction technique.
19:37 C'est-à-dire que l'ETF est la représentation de ça sur le monde du Bitcoin.
19:44 Puisqu'il y a eu l'approuval des ETF Bitcoin Spot, clairement 11 émetteurs ont la possibilité de vendre un tracker, un ETF, un fonds indiciel,
19:54 directement indexé sur le collatéral qui est Bitcoin.
19:58 Ça va favoriser un arrivé de la liquidité, notamment du retail et des investisseurs institutionnels,
20:05 en enlevant la barrière technique liée notamment au self-custody.
20:09 Donc, posséder son portefeuille, soit un hardware wallet, soit avoir un wallet dans une bourse crypto, grosso modo.
20:19 Donc, mécaniquement, il y a des quantités importantes de...
20:24 C'est un marché de flux, en fait.
20:26 Donc, il y a beaucoup d'argent qui va être mis dans Bitcoin.
20:29 On a déjà vu que depuis octobre, le coût a monté de 70%.
20:33 Donc, c'est un indicateur relativement stable.
20:36 Par ailleurs, d'un point de vue fiscal, ce n'est pas considéré comme une securities.
20:39 Donc, les investisseurs américains ne sont pas obligés de payer de la plus-value latente en fin d'année fiscale.
20:44 Donc, c'est vraiment un très, très bon moyen de favoriser l'accès et de favoriser les fonds qui vont être injectés dans Bitcoin.
20:53 Par ailleurs, il y a le halving qui va arriver mi-2024.
20:58 Le halving consiste en fait à réduire de moitié le reward accordé aux miners,
21:03 c'est-à-dire ceux qui construisent, qui permettent à toutes les transactions d'être effectuées en temps réel dans Bitcoin,
21:10 qui est un protocole qui existe depuis 14 ans.
21:12 Donc, par protocole, tous les 4 ans, il y a ce fameux halving qui, mécaniquement,
21:17 va entraîner une diminution de l'offre de Bitcoin disponible sur le marché.
21:21 Donc, on peut légèrement espérer, enfin, fortement espérer qu'il va y avoir un regain d'intérêt
21:28 et donc une augmentation du prix du Bitcoin depuis les 3 derniers halvings.
21:33 En fait, on a vu qu'il y a une patterne qui se reprend tous les 4 ans
21:39 puisqu'il y a, on avait en 2012 un Bitcoin à 12 dollars, en 2016 à 600 dollars,
21:47 et en 2020 à 8000 dollars et aujourd'hui, on est à plus de 42 000 dollars.
21:51 Donc, on voit bien que ça joue en faveur de l'augmentation du cours du Bitcoin.
21:55 Donc, ça va être une grande année pour Bitcoin 2024 a priori.
21:58 Oui, et puis après, il y a un contexte macroéconomique avec une baisse des taux
22:02 et on sait très bien que le Bitcoin se porte très très bien avec des taux faibles
22:06 parce que ça va favoriser, encore une fois, des capitaux qui étaient aujourd'hui
22:10 sur des rendements sécurisés vers la possibilité d'aller sur du risque à moindre coût.
22:16 Et enfin, d'un point de vue géopolitique, la pétance des BRICS et d'autres pays
22:21 pour une dédollarisation de l'économie, pourquoi pas, à travers le Bitcoin.
22:25 Donc, les indicateurs sont plutôt au vert.
22:27 Bon, d'un mot, Flavio, on a ces affaires en 2023 et en même temps,
22:32 la réglementation qui se durcit ou qui se construit, je ne sais pas.
22:36 Les deux combinés, ça ne va pas un peu contrarier cette croissance du marché
22:41 de la finance décentralisée, des cryptoactifs ?
22:45 Non, je ne pense pas.
22:46 Cet été, effectivement, le règlement européen "Marketing Cryptoassets"
22:49 est en vigueur. C'est de l'oxygène et de la confiance, je pense, injectés sur le marché.
22:56 Mais ça n'encadre pas tout. Tu mentionnais la finance décentralisée
22:59 qui reste à encadrer. Moi, je pense, et nous, nous pensons chez KPMG
23:03 que la réglementation est une des conditions de l'adoption.
23:05 Donc, les deux vont dans le même sens.
23:07 Merci beaucoup, Flavio Restelli, consultant blockchain partner chez KPMG,
23:10 pour toutes vos explications et puis des indicateurs de cette étude.
23:13 Et Thomas Lanotte pour cette perspective sur Bitcoin.
23:16 Je rappelle que vous êtes le directeur commercial Europe de BSO.
23:19 Allez, on termine par le regard de notre advisor aujourd'hui.
23:21 Allez, on termine cette édition avec le regard d'Hervé Lejouan, advisor.
23:31 Bonjour, Hervé. Alors, Hervé, qui pose cette question "Tech for good or bad ?"
23:36 Pourquoi cette question, Hervé, aujourd'hui ?
23:38 Écoutez, depuis une semaine, j'ai découvert, comme beaucoup de Français,
23:42 certains aspects du quotidien des agriculteurs qui m'ont particulièrement marqué.
23:47 L'un d'entre eux, qui est rattaché à un de mes domaines de prédilection,
23:50 c'est-à-dire la protection des données personnelles et de la vie privée,
23:53 a tout particulièrement retenu mon attention,
23:56 le niveau de surveillance de leurs activités.
23:58 Ainsi, peut-être que vous le savez déjà, mais depuis janvier 2023,
24:02 la Commission européenne impose un suivi en temps réel des terres exploitées
24:07 par les agriculteurs. Alors, l'objectif, voir si ce qu'ils déclarent
24:11 est bien conforme à la réalité pour toucher leurs aides.
24:15 Alors, la Commission présente cela comme une utilisation positive de la technologie,
24:19 de point pour uniformiser les aides et voir si des exploitations
24:23 ne passent pas à côté d'un coup de pouce financier.
24:25 Ça, c'est pour la "tech for good".
24:27 Mais en réalité, il semblerait que nous ayons affaire à un "big brother",
24:31 c'est-à-dire un flicage en règle dans les champs, selon le dire des agriculteurs.
24:35 Tous les trois jours, le satellite Sentinel passe au-dessus de chaque parcelle
24:40 et relève si les déclarations effectuées par les agriculteurs
24:43 quelques mois ou quelques semaines auparavant sont bien respectées,
24:47 sans tenir compte éventuellement des aléas météorologiques
24:50 ou autres problèmes rencontrés dans l'intervalle.
24:52 Et si le suivi ne correspond pas, alors l'agriculteur rentre dans une procédure
24:57 de justification kafkaïenne et très consommatrice de son temps, pourtant si précieux.
25:02 Alors, ce cas, il est très intéressant, car il me fait penser à une forme
25:05 de contrôle social appliqué à un entrepreneur et à une entreprise.
25:09 Nous vous surveillons pour votre bien et nous allons déterminer
25:14 si vous pouvez mériter de toucher vos subventions.
25:16 Et ce sera à vous, dans tous les cas, de vous justifier.
25:19 Donc là, nous rentrons dans la "tech for bad".
25:21 Oui, je comprends. Mais on a aussi quand même des exemples d'utilisation des technologies.
25:26 Je pense par exemple aux drones qui permettent de mieux suivre les cultures
25:30 pour les agriculteurs, c'est aussi un atout.
25:32 Oui, et ça c'est tout à fait juste. Et nous avons là un parfait exemple
25:35 d'une technologie au cœur de ce qu'on appelle l'agrotech,
25:38 qui est proposée aux agriculteurs pour les accompagner dans une meilleure gestion
25:41 de leurs ressources, que ce soit la surveillance de leurs bétails,
25:44 la gestion de l'eau, la gestion des dommages, les besoins en plantation,
25:48 l'optimisation de leur rendement, donc un véritable progrès
25:51 que nous pouvons qualifier de "tech for good".
25:53 Mais à côté de cela, encore une fois, lors du démarrage, je ne sais pas si vous vous souvenez,
25:58 de leur contestation, un arrêté préfectoral dans le département de la Somme,
26:02 daté du 24 janvier, avait autorisé l'utilisation des drones
26:07 pour suivre les manifestations des agriculteurs, ce qu'un juge des référés a cassé
26:12 après avoir été alerté par la Ligue des droits de l'Homme
26:14 et l'Association des défenses des libertés constitutionnelles.
26:17 En effet, cet arrêté était beaucoup trop large et portait significativement atteinte
26:22 au droit, au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles.
26:25 Encore une fois, "tech for bad".
26:27 Alors Hervé, selon vous, dans cette dualité "tech for good", "tech for bad",
26:32 de quel côté ça va pencher ?
26:34 Écoutez, pour l'instant, je ne suis pas très optimiste.
26:37 Il y a quelques exemples que je vais vous donner.
26:39 Si on reprend les Jeux olympiques 2024, la police va disposer de drones
26:44 afin de lutter contre les drones illicites, de protéger les lieux sensibles
26:48 et suivre le cheminement des foules.
26:50 Très bien, mais que feront-ils de toutes ces données collectées ?
26:53 Et par ailleurs, pour réguler la circulation dans Paris, toujours pour ces Jeux olympiques,
26:57 un QR code, le retour, sera exigé pour ceux qui souhaitent se rendre dans certains lieux,
27:03 ce qui signifiera de faire des déclarations auparavant,
27:07 incluant des données très personnelles comme vos noms, prénoms, adresses,
27:11 justifications de domicile, lieux de destination.
27:14 Encore une fois, comment ces données seront-elles sauvegardées et utilisées
27:17 pendant et après les Jeux olympiques ?
27:19 Et si l'utilisation de la reconnaissance faciale a été exclue durant les JO,
27:25 l'utilisation d'algorithmes d'intelligence artificielle
27:28 appliquées sur le réseau des caméras déjà existants a été autorisée.
27:32 Sans que leur usage ne soit très précis.
27:35 Et pour ne citer que quelques futurs projets aussi,
27:38 comme le portefeuille numérique européen ou la monnaie euronumérique,
27:42 avec un objectif non avoué de supprimer progressivement l'argent liquide,
27:46 alors nous entrons dans des zones où clairement il y aura des bénéfices à utiliser ces technologies,
27:51 mais aussi dans une ère de surveillance massive qui pourrait nous mener un jour vers un contrôle social.
27:57 Merci beaucoup pour votre regard Hervé Lejouan,
28:00 et merci à tous nos téléspectateurs de nous suivre sur la chaîne Bismarck
28:03 et aussi en podcast et en replay sur les réseaux sociaux.
28:06 Je vous dis à très vite pour de nouvelles discussions sur la tech.
28:09 [Musique]