Charles III malade d'un cancer, François Bayrou relaxé, Gabriel Attal en Allemagne ... Les informés de franceinfo du lundi 5 février 2024
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00:00 *Musique*
00:02 20h21, France Info, les informés.
00:06 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
00:08 - Bonsoir à tous, bonsoir Jean-François.
00:10 - Bonsoir Bérangère.
00:11 - Pour commencer, c'est informé, l'Angleterre sous le choc en apprenant ce soir que son roi est soigné pour un cancer.
00:17 Charles III couronné il y a tout juste 8 mois.
00:20 Richard Plass, le correspondant de France Info à Londres, est en ligne bien sûr.
00:25 Remenu également l'horizon qui s'éclaircit pour François Bayrou, relaxé au procès des assistants parlementaires du Modem.
00:32 Certains le voient déjà ministre, même si le Modem et 5 élus sont condamnés.
00:37 Est-ce synonyme de clémence potentielle pour Marine Le Pen et le Rassemblement National qui seront jugés, eux, à l'automne dans une affaire similaire ?
00:46 Et puis Gabriel Attal à Berlin ce soir, premier pas à l'étranger pour ce que le Premier ministre appelle un sursaut franco-allemand.
00:54 Ce qui ne l'empêche pas de se rappeler au bon souvenir des agriculteurs français en marquant sa différence sur le Mercosur.
01:01 Vous l'entendrez aux côtés du chancelier Olaf Scholz.
01:04 L'expert des informés sera l'ancien conseiller d'Elmood Call Joachim Bitterlich.
01:09 Autour de ces sujets passionnants pour des informés passionnés qui sont ce soir Alexandra Schwartbrodt, directrice adjointe de la rédaction de Libération.
01:18 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien.
01:20 Aujourd'hui en France, c'est Patricia Elémonnier, grand reporter qui a été correspondante pendant plusieurs années à Londres.
01:26 Et c'est l'un des sujets et celui par lequel nous commençons.
01:29 Buckingham Palace a donc choisi de rendre public l'information ce soir.
01:37 On va rejoindre tout de suite Richard Plass à Londres.
01:39 Bonsoir Richard.
01:40 Bonsoir.
01:41 Correspondant de France Info pour le Royaume-Uni, Charles III a diagnostiqué avec une forme de cancer.
01:48 C'est un diagnostic qui fait suite à l'hospitalisation dont on a beaucoup parlé il y a quelques jours.
01:53 Oui, d'une hypertrophie de la prostate.
01:55 Déjà à l'époque, Buckingham Palace avait choisi de communiquer sur le sujet.
02:00 Ce qui est une nouveauté par rapport à sa mère, par rapport à Elisabeth II, c'est que le roi Charles III décide de communiquer sur sa santé.
02:07 Il avait décidé de communiquer sur cette hypertrophie de la prostate pour sensibiliser la population à ce sujet, notamment les hommes comme lui, les hommes âgés.
02:15 Il a 75 ans. Eh bien, on apprend donc aujourd'hui que lors de cette intervention pour son hypertrophie de la prostate, un cancer a été détecté.
02:24 Un cancer précise Buckingham, qui n'est pas un cancer de la prostate, mais qui n'en dit pas plus.
02:29 On sait que Charles III était à Sandringham dans le palais de Sandringham, dans le Norfolk hier encore.
02:35 Il est rentré aujourd'hui à Londres pour commencer un traitement.
02:39 Traitement qui va l'obliger, qui l'oblige déjà à annuler et à reporter certains de ses engagements.
02:45 Et déjà ce soir, le Premier ministre Richie Sunak lui souhaite un rétablissement complet et rapide.
02:51 Alors, les communications officielles disent Charles III est totalement positif.
02:57 Il a hâte de retrouver son rôle public. Voilà, c'est ça.
03:01 C'est la ligne de communication. Qu'est ce qu'il faut en penser, Richard ?
03:05 Absolument. L'objectif, c'est de montrer que le roi est combatif dans cette épreuve, car quoi qu'il arrive, ça reste une épreuve.
03:12 Et qu'en même temps, il y a le pouvoir. Finalement, la couronne continue, puisque pendant ce temps, la reine Camilla, elle continuera toutes ses activités.
03:22 Aucune n'a été annulée. En revanche, ce qui montre bien que le sujet est important.
03:28 De toute façon, le mot cancer rend les choses forcément importantes. C'est que le prince Harry, le fils cadet du roi Charles III,
03:36 qui critique régulièrement la famille royale, qui est en froid avec son père, qui est installé, on le sait, aux Etats-Unis depuis qu'il s'est exilé avec son épouse Meghan.
03:44 Eh bien, le prince Harry fait savoir qu'il va revenir dans les prochains jours pour rendre visite à son père Charles III, qui entre donc dans le traitement d'un cancer.
03:53 On va évoquer avec les informés le destin, évidemment, de cet homme qui finit par être couronné, par être sacré il y a un an et demi au décès de sa mère.
04:05 Couronné il y a huit mois seulement. La tonalité des médias britanniques ce soir, quelle est-elle ?
04:13 Grave, forcément grave, parce que ça touche à la famille royale, que ça touche à la santé du roi lui-même.
04:19 En plus, dans une période où, souvenons-nous, Kate, la princesse Kate, l'épouse du fils aîné du futur roi, quoi qu'il arrive, le prince William,
04:30 a été hospitalisé également à peu près en même temps que le roi Charles III. Et pour ce qui est de Kate, c'est moins transparent.
04:36 On sait qu'elle a subi une opération abdominale et qu'ensuite, elle a observé quasiment deux semaines à l'hôpital après l'opération.
04:45 On n'en sait pas plus sur ce dont elle souffre, mais tout ça crée un climat grave autour de la famille royale,
04:51 qui inquiète évidemment une bonne partie de la population britannique, parce qu'on a beau dire que la famille royale est en perte de vitesse dans ce pays,
04:57 notamment auprès des jeunes, elle reste quand même, cette famille royale, un point d'attachement pour énormément de Britanniques.
05:05 Et la majorité même des sujets du Royaume-Uni sont attachés à cette famille royale. Ils le font savoir régulièrement dans des sondages.
05:11 Même si la cote de cette famille baisse, même si la disparition de la reine fait que plus de gens se sont éloignés des choses de la couronne.
05:20 Le fait ce soir que le roi annonce son cancer, ça touche une bonne partie de la population.
05:25 Patricia Lémonière, on disait, vous avez été vous correspondante à Londres pour TF1. C'était les années ?
05:32 C'était quand il se séparait de Diana. Cette gravité et surtout cet attachement dont parle Richard Place et la volonté finalement de la famille royale,
05:40 et la volonté finalement de Charles III et du Buckingham Palace de rendre public eux-mêmes l'information. Ça vous étonne ?
05:47 C'est toute sa marque parce que le roi était absolument très impopulaire quand moi j'étais en Grande-Bretagne.
05:54 Et ce qui est étonnant, c'est que depuis son ascension au trône, depuis qu'il est devenu roi en quelque sorte, son image a totalement changé.
06:02 Et ce côté finalement simple de cet homme qui fait pour l'instant à son faute, a séduit les Britanniques.
06:08 Il est devenu en quelque sorte populaire, d'où j'imagine ce soir, allant de l'émotion de la population qui reste quand même attachée à la couronne britannique.
06:17 Et d'autant que ce roi ne cache pas, partage sa peine, partage ses sentiments.
06:23 Donc ça ne peut que renforcer, je pense, cet attachement qu'ils ont pour ce roi, sachant effectivement, le palais le dit,
06:30 c'est bénin, il va être soigné, enfin bon, le palais rassure, mais communique ce qui est inimaginable,
06:36 car sous sa mère c'était impensable une telle communication.
06:39 Alexandra Schwarzbord, votre sentiment, qu'est-ce qui vous frappe dans la façon dont les choses se déroulent ?
06:46 Ça montre aussi que le monde a changé depuis la reine Elisabeth, c'est-à-dire que maintenant on est obligé de parler,
06:53 parce que moins on parle et plus on se pose de questions. Témoins ce qui se passe avec Kate Middleton, en effet,
06:59 ou plus, moins on en dit et plus ça donne envie de savoir.
07:03 Et on sait que les tabloïds britanniques sont très prontes à chercher la petite bête.
07:10 D'ailleurs, le prince Harry est en guerre avec les tabloïds à cause de ça.
07:15 Alors cela dit, pour l'instant, ce n'est pas catastrophique.
07:22 Un des avantages de vieillir, c'est que justement le cancer évolue beaucoup plus lentement.
07:29 On se souvient tous de François Mitterrand qui a été président de la République pendant deux septembres avec un cancer de la prostate.
07:38 Pour l'instant, rien n'est dramatique, c'est juste l'image.
07:47 On est tous frappés par le côté incroyable, incroyablement presque romanesque, si vous me permettez cette expression,
07:54 bien qu'on parle d'une maladie, mais de cet homme qui a attendu d'être roi pendant si longtemps.
07:59 C'est l'héritier qui a attendu le plus longtemps l'accession au trône.
08:02 Oui, c'est incroyable. Et huit mois plus tard, il est atteint d'un cancer dont je pense qu'il va lutter.
08:07 Et les progrès de la médecine font que c'est beaucoup moins grave que ça aurait pu l'être il y a quelques décennies.
08:15 C'est surtout ça, c'est surtout l'effet de l'image que ça donne.
08:20 On va faire un détour par le fil info avec Emmanuel Langlois et on retrouvera juste après Anne-Elisabeth Moutet qui est journaliste au quotidien britannique.
08:29 Télégraphe, Emmanuel.
08:31 Exilé aux Etats-Unis, le prince Harris avec sa famille va se rendre au Royaume-Uni dans les prochains jours pour voir Charles III après son diagnostic de cancer.
08:41 Il a été découvert pendant son opération de la prostate il y a une dizaine de jours, annonce ce soir de Buckingham Palace.
08:47 Le monarque britannique, âgé de 75 ans, a commencé un traitement.
08:52 Des apiculteurs en colère, ils ont installé des centaines de ruches sur la place Belcourt au cœur de Lyon.
08:58 Ils souhaitent ainsi sensibiliser le public à leurs difficultés liées aux importations de miaux à l'étranger,
09:03 à la surmortalité de leurs abeilles dans un environnement menacé par les pesticides.
09:08 Des apiculteurs qui dénoncent aussi la mise en pause du plan Ecofito de réduction justement de ces pesticides.
09:15 Au Chili, le bilan des incendies de forêt qui foragent depuis vendredi ne cesse de s'alourdir.
09:20 Il atteint désormais 122 morts selon le service médico-légal chilien.
09:24 L'ensemble des victimes a été enregistré dans la région touristique de Valparaiso.
09:30 Attention toujours vive au Sénégal où les députés examinaient cet après-midi le texte qui permettrait de reporter l'élection présidentielle.
09:38 Initialement prévue à la fin de ce mois, les gendarmes sénégalais ont tiré des grenades lacrymogènes
09:43 pour disperser de petits groupes d'opposants qui essayaient de se rassembler devant l'Assemblée à Dakar.
09:49 20h, 21h, les informés.
09:57 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
09:59 On est avec Henri Vernet du Parisien Aujourd'hui en France, Alexandra Schwarzbrot de Libération.
10:03 Patricia Allemonière, grand reporter qui a été longtemps correspondante à Londres, elle aussi pour TF1.
10:10 Et Anne-Elisabeth Moutet que je salue. Bonsoir à vous.
10:13 Bonsoir Bérangère.
10:15 Journaliste au quotidien, télégraphe et on est heureux de vous avoir en ligne avec cette information.
10:22 Ça vous surprend cette annonce volontaire du palais pour révéler ce cancer du roi Charles III ?
10:30 Alors, le fait qu'il y ait une annonce volontaire, non, ça ne me surprend pas.
10:34 Parce qu'on a bien vu depuis le départ que toute la transparence était faite sur ce qu'on avait détecté au départ,
10:42 c'est-à-dire le problème de prostate de Charles.
10:44 Et il avait dit que c'est pour encourager les gens à qui ça pourrait arriver à se faire tester plus tôt.
10:50 Il faut donc, si ça peut sauver des vies, c'est bien.
10:52 Et parce que Charles a parfaitement compris qu'il est rentré dans une ère qui est différente de celle de sa mère.
10:58 Et donc, oui, on était absolument certains qu'ils allaient communiquer.
11:01 Tout comme il y a eu un communiqué sur ce qui est arrivé à la princesse Catherine,
11:06 qui a dit justement, la princesse Catherine va avoir une opération abdominale sans plus de détails.
11:12 Mais ils ont dit, ça n'est pas un cancer, pour arrêter des spéculations et de l'angoisse.
11:17 Donc non, on est dans une ère différente de celle d'Elisabeth II.
11:21 Et ça confirme ce qu'on avait quand même senti pour le coup, dès le début de ce règne.
11:28 Oui, tout à fait.
11:30 Alors, ce qui est intéressant, c'est que, comme je crois que ça a été dit tout à l'heure,
11:35 le roi est devenu très populaire, alors qu'il ne l'a pas toujours été.
11:39 Il avait fait une espèce de retour en grâce avant la mort de sa mère, à 96 ans, en 2022.
11:45 Mais néanmoins, depuis un an et demi qu'il est sur le trône,
11:50 on considère qu'il fait les choses simplement, qu'il les fait avec beaucoup de sincérité,
11:55 qu'on voit bien qu'il veut bien faire,
11:57 qu'il est quelque part installé dans son rôle de roi,
12:03 avec une certaine sérénité qui n'était pas sa caractéristique première pendant des années, pendant des décennies.
12:10 Donc, moi j'ai déjà parlé à des gens ici, y compris dans l'autobus tout à l'heure en arrivant chez moi,
12:15 enfin chez les gens chez qui je suis, et les gens sont choqués.
12:19 Oui. Et Elisabeth Moutet, c'est un homme qui avait une image,
12:23 avec une hygiène de vie assez importante, qui vivait beaucoup en pleine nature.
12:29 Est-ce que c'était une inquiétude la santé de ce monarque ?
12:34 Jamais, parce que quand il ne fume pas et qu'il a une vie saine,
12:37 ce qui n'était pas le cas du père de la reine Elisabeth,
12:41 leur longévité est extraordinaire.
12:44 Donc, non, ça a beaucoup surpris.
12:48 Il y a toujours des moyens d'essayer de mener une vie plus saine,
12:51 mais ensuite c'est l'auto des jeunes, je pourrais dire.
12:55 Mais c'est vrai qu'on ne s'attendait pas à ça.
12:59 Il a son longtemps monté à cheval, il a des problèmes de dos qui l'ont arrêté,
13:02 mais enfin sinon c'est quelqu'un de sportif, il fait des longues marches dans la campagne,
13:06 c'est le champion du bio depuis 40 ans et par conséquent,
13:09 il n'a aucun problème, il a ses 5 fruits et légumes par jour et ils sont bio.
13:13 Il a fait tout ce qu'il fallait faire.
13:16 On a parfois des surprises désagréables dans la vie.
13:19 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France.
13:23 Votre regard sur les informations dont on dispose ce soir,
13:27 la façon dont tout ça est annoncé en toute transparence par Buckingham ?
13:31 En toute transparence, peut-être qu'il ne faut pas exagérer non plus,
13:33 parce qu'on ne sait pas exactement. D'ailleurs, on peut aussi estimer qu'on peut respecter
13:36 un minimum d'intimité sur un plan aussi existentiel, j'allais dire, aussi essentiel des humains.
13:43 Non, quand je dis qu'on ne sait pas absolument tout, c'est-à-dire que,
13:45 OK, on sait que ce n'est pas un cancer de la prostate,
13:48 de même que pour la princesse Kate, il a été dit que ce n'est pas un cancer,
13:51 mais qu'attellent les Anglais réellement ? Les Britanniques se le demandent encore.
13:55 Et là donc, c'est vrai qu'il y a un communiqué de Buckingham qui dit
13:59 non, non, mais il réagit très bien, il va pouvoir assurer des obligations.
14:03 Néanmoins, moi, ce que j'ai lu, c'est aussi que les médecins lui recommanderaient
14:06 de ne pas avoir autant d'activité publique que précédemment.
14:09 Donc c'est quand même une transparence qui reste, disons, assez contrôlée.
14:12 Mais ce qui n'est pas l'apanage de la famille royale d'Angleterre.
14:15 C'est ce qui se passe dans la plupart, y compris des républiques dans le monde.
14:19 Et il faut juste aussi rappeler une chose quand même, c'est que certes, ce roi,
14:22 et vous l'aviez dit à juste titre, il est devenu en quelque sorte assez populaire.
14:27 La sérénité dont parlait votre correspondante à l'instant, c'est vrai que c'est assez frappant.
14:30 Enfin, moi, je ne suis pas spécialement un fan de la famille d'Angleterre
14:33 ou des royautés de manière générale. Mais c'est vrai qu'il donne une image là
14:36 qui tranche avec celle des tabloïds qui précédaient.
14:39 Mais ce n'est pas quelqu'un qui est aux manettes, qui est aux commandes d'un gouvernement.
14:43 Il a un rôle public, oui, important dans le côté symbolique,
14:47 mais il n'a pas un pouvoir à exercer. Et comme Alexandre Achardou,
14:50 tout à l'heure, faisait rappeler Mitterrand, qui a passé deux septennats,
14:54 parce qu'en plus, à l'époque, c'était des septennats, pas des quinquennats,
14:57 sa maladie, mais rappelez-vous, on ne l'a apprise que très tardivement.
15:02 Or, lui, pour le coup, le monarque républicain français a beaucoup plus de pouvoir
15:07 que le monarque en titre britannique. Et là, oui, là, ça peut poser des questions.
15:11 Est-ce qu'aujourd'hui, on a une transparence totale en France à cet égard ?
15:14 Pour l'instant, on n'en est pas absolument sûr. Ce n'est pas garanti.
15:17 – Juste un commentaire. Il y a quand même un regain de popularité pour ce roi Charles
15:21 qui est finalement apparu comme quelqu'un d'assez proche des sujets britanniques.
15:26 On l'a vu lors de son couronnement, on serait les mains aux gens.
15:29 Il est plutôt, effectivement, d'un accès facile. Il s'intéresse à la planète.
15:34 Il est assez moderne, en quelque sorte. Il incarne quelque chose qui parle,
15:38 y compris à la jeunesse britannique. Il faut se rappeler que quand Elisabeth décède,
15:42 le 8 septembre 2022, elle a 96 ans, elle a régné 70 ans.
15:47 Elle a vu naître 9 britanniques sur 10 dans le royaume.
15:51 C'est vrai qu'il y a la famille royale qui a été mise en question.
15:55 Il y a une forme d'impopularité, selon Trendy, mais ça, ça date de Tony Blair déjà.
15:59 C'est une vieille critique avec des sondages à l'appui qui fait qu'il y a une forme de perte de vitesse.
16:04 Et ce roi, quelque part, touche les britanniques. Pourquoi ? Et pas seulement d'ailleurs.
16:09 Parce qu'au fond, il n'est en place que depuis un an et demi. Il n'est roi qu'à 73 ans.
16:14 Il a attendu si longtemps. Alors il y a William qui attend, qui est très populaire, qui plaît beaucoup, l'époux de Kate.
16:20 Il y a quelque chose de l'ordre d'un clan qui s'est ressoudé et qui commence à trouver, on va dire, une forme...
16:27 Je me tourne vers vous, Patricia Lemoyne, vous qui avez connu l'abominable époque de la séparation d'Avec Diana.
16:34 Il y a quelque chose de l'ordre d'une famille qui se retrouve avec les britanniques, Patricia.
16:39 Oui, d'autant que Harry a annoncé qu'il allait... Le canard boiteux, en quelque sorte, le vilain canard, eh bien, vient voir son papa.
16:47 Alors, vous savez quoi ? Je me permets de vous interrompre parce que c'est l'heure du Fil Info, mais vous allez nous en parler,
16:52 parce que c'est très intéressant, effectivement, cette information aussi. 20h20, le Fil Info, Emmanuel Langlois.
16:57 Moins d'un an et demi après avoir succédé à sa mère, Elisabeth II, sur le trône britannique,
17:03 et neuf mois après avoir été couronné, Buckingham annonce ce soir que Charles III est atteint d'un cancer,
17:09 découvert pendant son opération de la prostate, il y a une dizaine de jours.
17:13 Le Palais précise seulement qu'il ne s'agit pas d'un cancer de la prostate, sans en dire plus.
17:18 L'audience concernant l'avenir de Casino en France est renvoyée à la semaine prochaine par le tribunal de commerce de Paris.
17:24 Les juges devaient examiner le projet de plan de sauvegarde accéléré du groupe de distribution.
17:30 Cette décision, en tout cas, est vue comme une petite victoire par les salariés de Casino,
17:34 qui estimaient l'accompagnement social insuffisant.
17:38 Des dizaines d'agriculteurs en colère en Italie, partis de Toscane au volant de leur tracteur,
17:43 ils convergent vers Rome avec l'intention de rester dans la capitale toute la semaine, jusqu'à une manifestation vendredi.
17:50 Les paysans italiens demandent notamment une plus juste rémunération ou la suppression des taxes sur le carburant.
17:58 Le conseil de sécurité de l'ONU se réunit tout à l'heure à la demande de la Russie à New York
18:02 après les frappes américaines en Irak et en Syrie.
18:05 Frappe menée par les Etats-Unis en riposte à l'attaque meurtrière contre une base américaine en Jordanie.
18:11 Plusieurs militaires britanniques avaient été tués.
18:24 - La compagnie d'Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien aujourd'hui en France,
18:28 Patricia Lémonière, grande reportère qui a été correspondante à Londres pour TF1,
18:32 et Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération.
18:35 Patricia, on parlait d'Harry, le deuxième fils, qui annonce qu'il va revenir.
18:40 Et ça pour le coup, quelqu'un disait "canard boiteux", je ne sais pas comment il est qualifié.
18:44 - Un petit canard ?
18:45 - C'est quand même pas rien.
18:47 - Oui, ça prouve, enfin il y a deux choses, ça prouve qu'il est attaché à son père et il y a une inquiétude et il veut être là.
18:53 Et en plus, il a des comptes à régler en même temps parallèlement par rapport aux tabloïds britanniques.
18:58 Il y a une guerre qui est menée, il est très fort par Harry contre les tabloïds.
19:03 Et donc là, en fait, il veut faire lui aussi son sang-faute et son devoir de fils aussi.
19:07 C'est important, je crois, à ses yeux.
19:09 Mais ce qui est important, je crois, dans ce qui se joue actuellement, c'est malgré tout la transparence de ce roi,
19:17 dont on ne sait pas complètement, effectivement, la maladie, mais il la joue apaisée.
19:24 Et dans ce monde qui est dur en ce moment en Grande-Bretagne, c'est très dur.
19:28 Il y a de l'inflation, il y a des grèves, il y a des tas de choses.
19:31 Et la permanence de la famille royale, c'est quelque chose d'important dans une période qui est très dure en Grande-Bretagne et qui est très bouleversée.
19:38 Et ce roi qui ne va plus faire les cérémonies parce qu'il a dit qu'il allait arrêter de faire les cérémonies,
19:42 il va continuer à voir, n'oubliez pas, toutes les semaines, le Premier ministre.
19:47 Il y a cette rencontre informelle qui est très importante.
19:49 Et c'est cette rencontre-là qui fait... Alors, il ne lui dit pas ce qu'il faut faire.
19:53 Il lui donne des conseils dans cette rencontre.
19:55 Mais c'est la permanence.
19:58 Sauf que, souvenez-vous ce qu'on disait, il n'y a pas plus tard qu'il y a un an et demi, quand la reine est morte.
20:03 Il y a énormément de questions là-dessus.
20:05 Est-ce que fin d'un long cycle, Alexandre H. Farnsworth, quand même, ce n'était pas gagné, ça ?
20:10 Oui, en même temps, il y a quand même un attachement à la royauté, quoi qu'il arrive,
20:17 et quelles que soient les personnes qui l'incarnent.
20:20 Et Charles, le côté, justement, ce côté, cet homme qui est attendu, qui est resté là, qui est...
20:29 Il suffit, on en parlait tout à l'heure, mais il suffit d'avoir vu la série "The Crown".
20:35 Rien que cette série a permis d'incarner les déchirements internes de cette famille et les a rendus considérablement humains.
20:44 C'est une fiction du réel.
20:46 C'est un truc incroyable, "The Crown".
20:49 On ne peut pas avoir regardé "The Crown" et être totalement indifférent à cette famille.
20:54 Vous dites que ça restaure leur image, presque.
20:56 Ça les rend plus humains.
20:58 C'est-à-dire qu'ils ont des chagrins d'amour, il y a des trahisons,
21:02 il y a des coups de poignard dans le dos, l'histoire d'Harry et Meghan Markle est quelque chose...
21:07 Ne me lancez surtout pas là-dessus parce que je suis intarissable.
21:10 Non mais ils sont rentrés dans les maisons.
21:12 Ils sont rentrés dans l'intimité de tout le monde, même si, objectivement, leur importance est extrêmement mineure.
21:20 Ils n'ont pas un rôle crucial dans la marche du pays.
21:25 Mais en termes d'image, c'est important.
21:27 Henri Vernet ?
21:28 Non, je partage totalement ça.
21:31 Ils sont quand même la cohésion du pays.
21:33 Il y a une incarnation.
21:35 C'est important que ça.
21:36 C'est vrai que ce que disait Patricia Lemoynere est important, d'ailleurs,
21:39 sur le fait qu'il a l'air d'affronter ça d'une manière assez paisible.
21:41 Mais ça, justement, c'est le fighting spirit qui est fondamental chez les Britanniques.
21:46 C'est quelque chose qui est extrêmement important.
21:48 Une espèce de côté assez brave qu'on attend de ceux qui dirigent.
21:52 Donc de ce côté-là, finalement, ça ne fera qu'ajouter un ingrédient.
21:55 Il a un fatum extraordinaire, quand même, ce roi et cette famille.
21:58 C'est-à-dire qu'il succède à sa mère, qui a eu le règne, un record de longévité de règne.
22:04 C'est vrai qu'il arrive.
22:05 Il est à peine arrivé, il est frappé par le destin, sans préjuger, bien évidemment,
22:09 de ce que sera cette maladie et surtout son traitement.
22:11 Néanmoins, il y a cet environnement.
22:14 Et donc, à nouveau, et c'est vrai, vous avez souligné à juste titre à quel point le côté feuilletonesque,
22:18 le côté… Il y a toujours une histoire autour de la famille.
22:21 Ça focalise l'attention des Britanniques sur elle.
22:24 Et donc ça, c'est important.
22:25 Mais quand même, je reviens à cela.
22:27 C'est vrai, un rôle d'incarnation, de permanence, on n'en sait rien, de pérennité encore moins.
22:33 Néanmoins, c'est vrai qu'ils sont toujours là, malgré les secousses.
22:36 C'est vrai qu'au moment du décès de la reine, s'était posé la question.
22:39 Je crois que même les Australiens, qui sont toujours dans le Commonwealth,
22:42 c'est donc toujours aussi des sujets parfois de mécontentement, mais de la reine.
22:47 Et donc, désormais, du roi s'était interrogé.
22:49 Est-ce qu'on va rester sur la couronne ou pas ?
22:51 Bon, ils sont toujours là. C'est vrai que néanmoins,
22:54 ce ne sont pas des gens qui dirigent, qui sont aux manettes.
22:57 – Bon, on va refermer cette page pour ce soir, évidemment.
23:00 On suivra ça, bien entendu.
23:02 Et on en vient donc à cet relax pour François Bayrou.
23:06 Tout autre chose, sans triomphalisme, vous allez l'entendre.
23:10 – Pour moi, évidemment, c'est un cauchemar de cette année
23:17 qui vient de s'achever par une décision sans contestation du tribunal.
23:24 Et évidemment, je pense au gâchis que ça représente,
23:29 au gâchis politique, puisque pendant sept années,
23:35 nous avons été en fait interdits de responsabilité.
23:40 Je pense au gâchis financier, qui est très important.
23:46 Et je pense au gâchis humain.
23:49 – Voilà, gâchis, cauchemar.
23:51 Alors lui est relaxé, mais pas le modem, Jean-François,
23:54 ni les eurodéputés qui étaient poursuite.
23:56 – Alors il est relaxé au bénéfice du doute,
23:58 même s'il a été prouvé qu'il n'y a pas eu, on va dire,
24:00 de détournement de fonds du Parlement européen.
24:03 Il faut dire qu'effectivement, vous avez sur les 11 prévenus,
24:07 vous en avez 8 qui sont assez lourdement condamnés.
24:11 Ça va au-delà des réquisitions du parquet.
24:13 Il y a parmi eux l'ex-garde des Sceaux, Michel Mercier.
24:15 Alors sur l'UDF et le modem, il y a des condamnations
24:18 respectivement à 150 000 euros d'amende, dont 100 000 fermes,
24:21 pour l'UDF, l'ancien parti.
24:23 Et le modem, c'est 300 000 fermes,
24:25 donc c'est ce qui parle du gâchis financier.
24:27 Alors ça ouvre des perspectives pour François Bayrou.
24:29 Vous savez qu'il y a un bruit qui court,
24:31 selon lequel il pourrait hériter, là,
24:34 puisqu'il y a le remaniement suite F1 qui se fait attendre,
24:37 pourquoi pas du ministère de l'Éducation nationale,
24:39 il y était il y a 30 ans, pour y remplacer Amélie Oudéa-Casterain.
24:44 Ça ouvre des perspectives aussi pour lui, il a 72 ans,
24:46 on va en parler, il y a la présidentielle de 2027,
24:49 pourquoi pas, regardez l'exemple de Joe Biden aux Etats-Unis,
24:51 après tout, pourquoi pas, à l'ère du jeunisme triomphant.
24:55 Donc Bayrou, il est dans un moment de soulagement,
24:58 cette année, c'est long, il y a le souvenir de Marielle de Sarnez,
25:01 dont il a dit qu'elle était décédée de saleucémie
25:04 parce qu'elle était fragile, parce qu'elle n'a pas supporté
25:06 les accusations, c'était sa plus proche de ses proches,
25:10 elle était vice-présidente du modem,
25:12 il travaillait main dans la main, et il y a le François Bayrou
25:14 qui regarde toujours l'avenir, et ça, je crois qu'on peut en débattre,
25:18 il y a encore une place pour le héros du mouvement démocrate.
25:22 Henri Vernet, qu'est-ce que vous retenez, vous,
25:24 de ce jugement au bénéfice du doute,
25:28 qui relaxe le président du parti, mais pas le parti ?
25:31 Non mais c'est ça, vous avez raison, ça c'est important,
25:33 il y a en effet d'un côté le destin de François Bayrou,
25:36 que vient d'évoquer Jean-François et sans pas en reparler,
25:38 en effet, il y a une espèce de relance,
25:40 il est très net, il est extrêmement visible,
25:42 sans soulagement, mais vous avez raison,
25:44 le parti, lui, il est quand même condamné,
25:46 les cadres du parti, des élus, sont condamnés,
25:48 de manière d'ailleurs plutôt lourde,
25:50 donc y compris avec de l'inégibilité, même si elle est avec sursis,
25:53 et donc ça, ça montre bien que pour les juges,
25:55 il y avait clairement un système.
25:57 Maintenant, bénéfice du doute, ça veut dire que de ce système,
25:59 n'était pas nécessairement informé le chef du parti,
26:02 bon ben ça c'est ce qu'ont estimé les juges,
26:04 et c'est tout à... on peut penser que s'ils l'ont estimé,
26:06 c'est que ça correspond à la réalité,
26:08 en effet, vous avez raison, ça a été souligné,
26:10 il y a un autre parti, le RN,
26:12 qui est exactement dans la même situation,
26:14 sauf que les sommes sont sans commune mesure,
26:16 là on parlait de 300 000, un peu moins de 300 000 euros,
26:19 ce qui est en jeu avec le RN,
26:21 ce qui est reproché par le Parlement européen,
26:23 c'est un détournement, je crois, au total,
26:25 qui atteint presque 7 millions d'euros,
26:27 6 millions et demi, 6 millions et demi d'euros,
26:29 donc on voit bien qu'on est quand même dans un ordre de grandeur très différent,
26:32 et donc, j'allais dire que eux, évidemment,
26:34 que ce soir, ils ont regardé de très très près
26:36 la décision d'aujourd'hui, et qu'est-ce qu'ils voient ?
26:38 Ils voient un côté piloufrasse, parce que Marine Le Pen elle-même est concernée,
26:41 et donc ça veut dire que, oui, il y a le soulagement
26:43 de voir que les dirigeants peuvent échapper à une condamnation,
26:47 mais que le fait que le parti, lui,
26:49 pourrait être lourdement frappé,
26:51 ça, évidemment, ce serait...
26:53 on voit d'ici, si tel était le cas,
26:56 un RN qui, évidemment, crierait à une justice politique,
26:59 ça, c'est écrit d'avance, dans ce cas-là,
27:01 si vraiment il y avait des condamnations assez lourdes,
27:03 et plus encore, si Marine Le Pen elle-même
27:05 subissait une peine.
27:07 Donc là, il y a quelque chose, maintenant,
27:09 un autre feuilleton qui commence, et qui sera,
27:11 je crois, qui est programmé pour l'automne.
27:13 Marine Le Pen, qui était elle-même élue,
27:15 et c'est une des différences, et on va prendre le temps
27:17 de regarder tout ça après le point sur l'info,
27:19 puisqu'il est 20h.
27:21 Bonsoir, Edouard Marguier.
27:29 Bonsoir, Bérangère, bonsoir à tous.
27:31 Le roi Charles III d'Angleterre est malade du cancer.
27:34 Le palais de Buckingham l'annonce dans un communiqué
27:37 afin d'éviter les spéculations, sans plus de précision
27:40 sur l'origine précise de ce cancer,
27:42 mais il a été découvert pendant une opération
27:45 à la prostate, il y a une dizaine de jours.
27:48 Les déplacements de Charles III en public resteront limités.
27:51 Son fils, Harry, qui vit aux Etats-Unis,
27:54 rentre au Royaume-Uni pour le voir.
27:56 Selon Moscou, l'ambassadeur russe en France
27:59 a dénoncé l'implication croissante de Paris en Ukraine.
28:03 C'est ce qu'il a souligné pendant sa convocation au Quai d'Orsay.
28:07 Le Kremlin en fait un résumé,
28:09 convoqué après la mort de deux Français humanitaires
28:12 tués dans une frappe en Ukraine, près de Kersaune.
28:15 122 morts désormais au Chili,
28:17 en proie à des gros incendies.
28:19 Des quartiers entiers ont été détruits
28:21 dans la région de Valparaiso.
28:23 Une quarantaine de foyers restent actifs.
28:25 26 000 hectares ont brûlé.
28:27 La France se tient prête pour apporter une aide,
28:30 affirme le ministère des Affaires étrangères.
28:33 Le chancelier allemand profite de la venue de Gabriel Attal en Allemagne
28:37 pour mettre en évidence des divergences avec la France.
28:40 Olaf Scholz souligne l'importance d'un accord
28:43 entre l'Union européenne et le Mercosur
28:46 pour la croissance en Europe.
28:48 Emmanuel Macron s'y oppose,
28:50 elle a redit pendant la crise agricole.
28:52 Un grand groupe français en chute libre,
28:54 la société Atos, spécialisée dans le numérique,
28:57 est criblée de dettes.
28:59 Elle a fini au plus bas de son histoire boursière.
29:01 Le cours de l'action a plongé de 29%.
29:04 Le groupe demande la nomination d'un mandataire
29:07 pour négocier avec les créanciers.
29:10 Le cycliste français Franck Bonamour,
29:12 suspendu en raison des règles anti-dopage.
29:14 L'Union cycliste internationale rapporte des anomalies
29:17 non expliquées dans son passeport biologique.
29:20 Son équipe actuelle, Décathlon AG2R La Mondiale,
29:23 n'a pas réagi.
29:24 Franck Bonamour, vainqueur de la Poly Normande en 2022,
29:27 est surtout connu pour avoir été désigné
29:29 Super Combattif du Tour,
29:31 c'était lors de l'édition 2021.
29:33 On parle de la relax de François Bayrou
29:45 et de ce procès du modem avec en perspective
29:48 celui du Rassemblement national.
29:50 On est avec Henri Vernet, du Parisien Aujourd'hui en France,
29:52 Alexandra Schvartbrod de Libération
29:54 et Patricia Allimonier, grand reporter,
29:56 qui a été correspondante à Londres pour TF1, on l'a dit.
30:01 On évoque donc cette relax.
30:03 Patricia, relax, c'est intéressant et c'est important
30:08 de regarder un peu dans le détail.
30:09 D'abord parce que le parquet avait requis une condamnation,
30:12 30 mois d'imprisonnement ex sursis,
30:14 3 ans d'inéligibilité ex sursis
30:16 et le camp Bayrou s'attendait d'ailleurs
30:18 plutôt à une inéligibilité ex sursis.
30:20 Alors c'était préparé à ça ?
30:21 Oui, alors ce qui est intéressant c'est effectivement
30:23 de regarder ce qu'a déclaré le président du tribunal
30:25 avant de rendre son jugement.
30:27 Il dit qu'il est très probable que les actes commis,
30:30 je vous passe les détails,
30:31 l'ont été avec l'autorisation de M. Bayrou.
30:34 Mais toutefois, dit-il, ajoute-t-il,
30:36 il n'est pas rapporté la preuve de cette autorisation.
30:39 Donc son jugement est par parce qu'il n'y a pas de preuve.
30:43 Et c'est très clairement...
30:45 Et donc le jugement est au bénéfice du doute.
30:48 Donc ce qui est important, je trouve,
30:50 c'est de voir que la justice quand même en France
30:52 a besoin de preuves avant de porter un jugement.
30:54 Ça c'est le côté, j'ai envie de dire, positif.
30:56 Mais ce que laissera cette affaire, c'est un peu...
31:00 Alors toujours pareil, cette critique perpétuelle
31:02 qui revient sur la justice,
31:04 oui, il y a la justice des nantis,
31:06 il y a la justice des puissants,
31:07 ils ne sont jamais condamnés.
31:09 Et ça c'est une petite musique
31:10 dont il faut effectivement se méfier
31:12 et qui peut revenir dans le contexte actuel.
31:15 Et puis cette affaire pose une troisième question pour moi,
31:19 c'est le financement des partis politiques en France.
31:22 Il y a déjà eu des lois, il y a déjà eu des régulations,
31:25 mais là encore, on voit bien que le financement,
31:29 il est très difficile finalement, quand on n'a pas de revenus,
31:31 de faire de la politique en France.
31:33 Cela reste difficile.
31:34 - Alexandre H. Farnsbord, pour vous,
31:36 il ressort relaxé, blanchi,
31:39 ou quand même affaibli, François Bayroude et tout ça ?
31:42 - Je pense quand même qu'il est soulagé.
31:48 Cela dit, moi je ne crois pas tellement
31:52 à l'avenir politique de François Bayroude.
31:54 - A long terme, vous voulez dire sur une présidentielle,
31:59 sur des enjeux de cette place ?
32:00 - Sur une présidentielle, pas du tout,
32:02 mais pas du tout, du tout.
32:03 - L'entente au gouvernement dont on parle là,
32:05 elle vous semble plus...
32:06 - Franchement, alors là, ce serait un sacré...
32:08 - Un ministère qu'il connaît.
32:09 - Ce serait un sacré retour en arrière
32:11 de lui confier le ministère de l'Education.
32:13 Enfin vraiment, l'avenir de l'éducation,
32:14 ce serait François Bayroude.
32:16 Là, je n'y crois pas une seconde.
32:18 Peut-être qu'il le sera, mais alors là, ce serait grave.
32:21 Ce serait embêtant.
32:22 - C'est ce qu'on appelle un poids-lourd politique quand même.
32:24 - Oui, ça...
32:25 Enfin, je ne vais pas couper, Alexandra, mais...
32:27 Non, mais je suis d'accord avec vous.
32:28 Moi, j'y crois en effet très moyennement.
32:30 D'abord, parce que l'imam a beaucoup critiqué
32:32 quand même Gabriel Attal,
32:33 notamment sur la question de l'âge, de l'inexpérience.
32:35 Et donc, on le verrait mal, aujourd'hui,
32:37 quand il va se mettre à son service.
32:38 Néanmoins, François Bayroude, c'est quelqu'un qui ne lâche jamais.
32:40 Mais alors, sur l'avenir politique,
32:42 là, en revanche, je suis un peu nuancé,
32:44 parce que François Bayroude, il a une conviction,
32:46 c'est qu'il est armé, il est presque désigné
32:49 par le dieu de la politique
32:51 pour être un jour le président de la République.
32:53 Il a cédé la place de manière assez tactique,
32:55 assez pragmatique, quand Emmanuel Macron est arrivé
32:58 avec, en gros, des idées qui étaient assez proches des siennes
33:00 et surtout, comment dire, un appareil
33:02 qui avait dépassé.
33:04 Simplement, là, Emmanuel Macron va, par la force des choses,
33:07 s'effacer, même si le président aurait jugé lui-même
33:10 que c'est une funeste connerie.
33:11 Rappelez-vous, c'était dans un séminaire à Saint-Denis,
33:14 de ne pas pouvoir se présenter plus de deux fois.
33:16 Donc là, il pourrait, malgré tout, en faire ça.
33:19 – Il fait partie de ces hommes, François Bayroude,
33:22 qui, comme Édouard Philippe, ont pris un coup de vieux terrible
33:25 depuis quelques années,
33:27 – Avec Gabriel Attal.
33:28 – Depuis quelques mois, et notamment depuis l'arrivée de Gabriel Attal.
33:31 Et souvenons-nous qu'il a quand même perdu pas mal
33:34 de son pouvoir de conviction, de persuasion,
33:37 auprès d'Emmanuel Macron.
33:38 Souvenez-vous que lui, il avait poussé,
33:40 il avait même annoncé, la veille de la nomination de Gabriel Attal,
33:43 que ce serait Julien Denormandie,
33:45 qu'il avait poussé, et puis finalement, ça a été un camouflet terrible
33:49 parce qu'il a appris au dernier moment que ce serait Gabriel Attal,
33:52 qu'Emmanuel Macron s'était assis sur ses recommandations.
33:55 – C'est vrai ce que vous dites, Alexandra Schafers-Borde,
33:58 qu'il souda avec ce duo de ses 72 ans,
34:00 il paraît un peu daté à côté du nouveau Premier ministre de la France.
34:03 Mais attendons de voir ce que vaut Gabriel Attal.
34:06 – Oui, des résultats, des notions.
34:08 – Au fil des semaines, des mois, est-il capable de produire des résultats ?
34:12 C'est ce qu'attendent les Français.
34:14 – Mais qu'est-ce que vaut François Béroud ?
34:17 Qu'est-ce qu'il a fait au plan ?
34:19 – Non mais sur le principe de, on ne peut pas retourner en politique
34:22 si on est un vieux cheval, parce que les générations ont changé.
34:25 Et c'est vrai que vous avez du Attal-Bardella aujourd'hui
34:27 qui occupe la une de nos journaux.
34:30 Ça c'est une première constatation.
34:32 Attendons de voir ce que la jeunesse peut produire.
34:34 Si ça se trouve, elle produira des miracles.
34:36 La page est tournée et c'est ainsi que va la vie.
34:38 Autre chose également, c'est que vous évoquiez Henri Vernet,
34:42 peu ou prou, les bases au fond de François Béroud.
34:45 En réalité, le ni droite ni gauche, le et en même temps droite et gauche,
34:48 Béroud en a rêvé, Macron l'a fait.
34:50 – Oui, c'est ça, il a piqué sa boutique.
34:52 – Est-ce que n'a pas supporté François Béroud
34:54 pour connaître un petit peu la personnalité d'assez près ?
34:57 C'est qu'au fond, il s'est tapé 7 ans de procédures
35:01 à devoir rester en dehors, ils ont dû, avec Marielle de Sarnez,
35:04 quitter le gouvernement.
35:06 – Avec Sylvie Goulard, qu'on oublie toujours dans la fête.
35:08 – Absolument, et c'est une forme de jurisprudence
35:12 qui ne valait plus en 2023, puisque même mise en examen,
35:17 vous pouvez rester au gouvernement désormais.
35:19 Donc il a un petit peu mauvaise, malgré tout,
35:21 même s'il ne l'exprimera pas de cette façon.
35:23 – À défaut de François Béroud lui-même, qui entrerait au gouvernement,
35:25 le modem lui-même en tirera un bénéfice.
35:29 On sait qu'ils ont aujourd'hui deux ministres,
35:31 délégué Philippe Vigier à l'Outre-mer,
35:33 Jean-Noël Barraud au numérique.
35:34 Ils ont un secrétaire d'Air D'État éventuellement à conserver,
35:36 à la biodiversité, mais c'est manifestement pas assez à leurs yeux.
35:40 – On sentait quand même un soulagement aujourd'hui,
35:42 après le verdict du tribunal, de son équipe,
35:47 et des gens qui lui étaient proches, qui étaient quand même soulagés,
35:50 qui pensaient que le climat s'arrangeait pour eux,
35:53 et qu'il y avait une certaine ouverture qui était possible.
35:56 Ça ne veut pas du tout dire qu'il y aura des secrétaires d'État de ce parti.
36:01 Mais je veux dire, on sentait un soulagement,
36:03 parce que s'il y avait eu condamnation,
36:05 alors là je crois que la partie était plus difficile pour le modem.
36:07 – Et sur l'histoire des ministres, par-delà le nombre de ministres
36:10 qu'il faut avoir dans ce nesquare,
36:12 – Ils en ont un ? – Oui, ils en ont un pour l'instant,
36:13 il y en aura peut-être deux, trois, mais par-delà cette idée,
36:15 c'est que pour François Béroud, c'est ni droite ni gauche,
36:18 et en même temps la droite et la gauche. – Et là c'est la droite.
36:20 – Et pour eux c'est la droite.
36:21 Et souvenez-vous que François Béroud, en 2002,
36:23 entre les deux tours de la présidentielle,
36:25 il résiste avec son UDF à la formation de l'UMP,
36:29 c'était l'UPM à l'époque, par M. Chirac et M. Juppé,
36:33 donc il résiste à cet aspirateur de tout ce qui était la droite libérale
36:38 et républicaine, voulu par Jacques Chirac entre les deux tours de la présidentielle.
36:42 Donc il a résisté à ça Béroud, c'est toute son histoire.
36:44 – Bien sûr, et puis il se prononce pour…
36:46 – Il se prononce pour trop à droite aujourd'hui.
36:48 – Il se prononce pour Hollande contre Sarkozy, en effet, ça bien sûr,
36:50 c'est vrai qu'il a toujours joué comme ça un rôle finalement assez central pour un centriste.
36:54 – Parce qu'il le pense. – Mais oui, il le pense.
36:56 – Alors que Gabriel Attal accepte de jouer la carte de droite.
36:59 – Enfin Gabriel Attal, surtout Emmanuel Macron,
37:01 parce que celui qui décide c'est d'abord Emmanuel Macron.
37:03 – Gabriel Attal pour l'instant, excusez-moi,
37:05 les ministres qui sont dans son gouvernement ne sont pas de gauche.
37:07 – Ah non, non, carrément pas, mais ça c'est peut-être justement
37:10 ce qui redonne un petit peu d'air à Béroud,
37:13 parce qu'il faut quand même pas oublier que le modem,
37:15 c'est pas que avoir l'oreille du président de la part de François Bayrou,
37:18 c'est aussi avoir une cinquantaine de députés à l'Assemblée nationale
37:21 qui pèsent quand même énormément pour une majorité relative.
37:23 – Et Marine Le Pen déclare à l'instant sur TF1
37:25 « Je suis très contente que justice ait été rendue à François Bayrou ».
37:28 – Et ça nous ferait une formidable transition.
37:30 Juste après le fil info, je vous demanderai si ça donne des raisons
37:32 d'espérer justement au Rassemblement national à Marine Le Pen,
37:34 cette relax de François Bayrou.
37:36 D'abord le fil info, puisqu'il est 20h40, Emmanuel Langlois.
37:39 [Musique]
37:40 – Alors qu'il est exilé aux États-Unis avec sa famille,
37:42 le prince Harry est attendu dans les tout prochains jours au Royaume-Uni
37:46 au chevet de son père Charles III après un cancer diagnostiqué,
37:51 découvert pendant son opération de la prostate il y a une dizaine de jours.
37:55 D'après Buckingham Palace, le monarque britannique,
37:57 âgé de 75 ans, a commencé un traitement
38:00 et il ne s'agit pas d'un cancer de la prostate.
38:03 En France, après Camailleux, Gap ou encore Sainte-Marina,
38:07 le groupe de prêt-à-porter IKKS envisage à son tour de réduire ses effectifs.
38:11 et fermer des magasins.
38:13 Pour faire face, explique la direction,
38:15 dans un communiqué à une réalité économique complexe.
38:19 Un plan social a été présenté aujourd'hui aux élus.
38:22 Il pourrait concerner plus de 200 collaborateurs en France
38:25 et prévoit la fermeture de 77 boutiques.
38:29 À l'étranger, les tensions montent d'un cran entre Paris et Moscou.
38:33 Sur l'Ukraine, à l'approche d'une visite d'Emmanuel Macron à Kiev,
38:36 la France accuse en effet la Russie d'intensifier sa campagne
38:40 de désinformation et d'être responsable de la mort de deux humanitaires
38:44 près de la ligne de front lors d'un bombardement.
38:47 L'ambassadeur de Russie a même été convoqué ce lundi au Quai d'Orsay.
38:50 À sa sortie, il dénonce l'implication croissante de la France en Ukraine.
38:54 20h, 21h, les informés.
39:02 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
39:04 Sandra Schwarz, Bord de Libération.
39:06 Et là, Henri Vernet du Parisien.
39:08 France, Patricia Elimonière, la grand reporter.
39:11 On accueille et on viendra vers vous dans un instant Joachim Bitterlich.
39:14 Bonsoir à vous, ancien conseiller de Delmouth Call,
39:17 pour parler de cette visite de Gabriel Attal à Berlin.
39:20 Juste pour terminer sur cet relax de François Bayrou
39:22 et sur les conséquences et l'espoir que ça donne éventuellement à Marine Le Pen.
39:27 Fondée ou pas fondée, cet espoir, compte tenu du jugement d'Alexandre Achvarz ?
39:31 Oui, forcément.
39:33 C'est le même type d'affaires, mais quand même, ils ne sont pas dans la même position.
39:37 Ils sont pas dans la même position, mais quand même, c'est une petite ouverture.
39:44 Elle va s'en saisir.
39:47 Si le verdict lui est défavorable,
39:52 elle va se faire un plaisir de montrer le deux poids, deux mesures.
39:57 La justice est indépendante, non, Henri Vernet ?
40:00 Elle est indépendante, mais après, la réalité,
40:03 il y a aussi ce que racontent tout simplement les élus, les politiques à leurs électeurs.
40:06 Et là, évidemment, c'est évidemment la chanson qu'elle chanterait dans ce cas-là.
40:09 Surtout que quand on regarde sur les affaires extrêmement différentes,
40:12 il y a quand même trois personnalités du camp majoritaire qui ont été relaxées coup sur coup
40:16 entre Dupont-Moretti, puis Olivier Dussopt, et puis maintenant, en effet, François Bayrou.
40:20 Donc forcément, c'est un refrain qu'on entendra.
40:23 Et puis quand même, je voudrais dire une dernière chose, c'est qu'en France,
40:25 de toute façon, une condamnation judiciaire,
40:27 notre système, il est très différent du vôtre en Allemagne.
40:30 Il est quand même assez latin.
40:32 Ça ne vous handicape pas vraiment pour une carrière politique,
40:35 ni du point de vue d'un président qui peut tout à fait vous nommer à votre gouvernement
40:38 si vous êtes mis en examen, on le voit avec Rachid Haddati,
40:41 ni même du point de vue des électeurs qui ont quand même une bonne machine à recycler
40:44 des gens qui ont été suspectés, jugés, et parfois condamnés.
40:48 - Mot de la fin, Patricia ?
40:50 - C'est ce que je disais.
40:52 Ce genre de situation, effectivement, permet à tout un discours sur les nantis,
40:57 sur l'absence d'équilibre au niveau de la justice, de se propager.
41:01 Donc voilà, il faut faire attention à tous les discours,
41:04 et les parties d'extrême droite ne pourront qu'en profiter
41:07 au cas où Marine Le Pen serait jugée.
41:10 - Allez, on file à Berlin, puisque sa première motion de censure est cartée.
41:13 Gabriel Attal est parti en Allemagne, premier déplacement à l'étranger,
41:16 Jean-François, pour le Premier ministre,
41:18 comme Elisabeth Bande d'ailleurs à l'automne 2022.
41:20 - Oui, et il a parlé, Gabriel Attal, de sursaut franco-allemand,
41:24 convaincu que les deux pays vont surmonter des moments difficiles.
41:27 On va voir avec Joachim Bitterlich quels sont ces moments difficiles.
41:31 Comme Emmanuel Macron, il ne pense qu'à une échéance, d'ailleurs,
41:34 ce sont les européennes, parce qu'il parle, le Premier ministre,
41:37 à Berlin de faire balrage aux populistes.
41:39 Le problème, c'est que ce soir, Olaf Scholz s'est fendu d'une mise au point
41:43 en rappelant que l'Allemagne avait envie du Mercosur.
41:45 Elle a envie de signer l'accord de libre-échange,
41:47 et que le libre-échange pour l'Allemagne, c'est bon pour les exportations,
41:50 c'est bon pour le commerce, c'est bon pour l'Europe.
41:52 Et je vous rappelle que dans la crise agricole,
41:54 là récemment, Emmanuel Macron a dit à le Mercosur,
41:57 le compte n'y est pas, on peut le signer.
41:59 Et Gabriel Attal l'a redit justement à côté d'Olaf Scholz,
42:02 vous l'avez dit tout à l'heure dans cette conférence de presse.
42:04 Alors pour ceux qui nous suivent sur le Canal 27,
42:06 regardez l'image de ce jeune Premier ministre
42:08 et 30 ans d'écart avec Olaf Scholz.
42:11 Du point de vue de la France, le Président de la République l'a dit,
42:14 j'ai eu l'occasion de le dire aussi,
42:16 les conditions ne sont pas réunies pour nous sur l'accord Mercosur.
42:20 Tout ça pour des raisons simples.
42:22 D'abord vous l'avez évoqué, la question des clauses miroirs.
42:25 Pardon mais les clauses miroirs, c'est tout simplement du bon sens.
42:30 Comment expliquer qu'on interdit l'utilisation de certains produits,
42:35 qu'on interdit certaines méthodes en Europe
42:40 et qu'on accepte que des produits arrivent en Europe
42:45 utilisant ces techniques que nous avons nous-mêmes interdites.
42:47 Voilà, la leçon du Premier ministre français à l'allemand Joachim Bitterlich,
42:51 je ne suis pas sûr qu'il ait dû apprécier Olaf Scholz.
42:54 Il est toujours bon que les deux nations s'expliquent en franchise
42:59 afin de surmonter les différences.
43:02 Je pense que c'est excellent que le Premier ministre s'est servi de cette franchise
43:08 sur l'accord Mercosur pour expliquer les soucis français aux Allemands.
43:13 Et ne croyez pas qu'il n'y a pas de soucis en Allemagne
43:17 au sujet du Mercosur ou au sujet de l'agriculture.
43:21 Nous avons eu en Allemagne des manifestations continues de la part des agriculteurs
43:26 et en grande partie, ils ont le même souci que leurs homologues français.
43:31 D'où pour moi une nécessité que les deux nations se mettent d'accord
43:36 sur une revue de la politique agricole commune.
43:39 Mais vous laissez entendre donc qu'Olaf Scholz, il apprécie ça, cette franchise-là.
43:43 Oui, Olaf Scholz c'est un homme pragmatique.
43:46 C'est un personnage pragmatique qui sait écouter
43:50 et qui essaye de surmonter les différences à partir des accords.
43:55 Il y en a, je dirais comme d'habitude entre Français et Allemands,
43:59 ce n'est pas le seul dossier où il y a des accords.
44:02 Regardez par exemple l'énergie, regardez si vous voulez...
44:06 L'Ukraine ?
44:08 Par exemple la déburocratisation du marché intérieur européen.
44:13 Ça Olaf Scholz, ce n'est pas sur la même ligne ?
44:16 Il est sur la même ligne, il est entièrement d'accord avec lui.
44:19 Mais ce qu'il faut au départ, c'est un échange de vues en toute franchise.
44:24 Et sans cela, vous n'arrivez pas à trouver le véritable compromis
44:29 que les autres Européens attendent du tandem franco-allemand,
44:32 surtout dans la situation actuelle.
44:34 Ça, cinq mois avant les élections européennes,
44:37 les autres attendent que Allemands et Français s'unissent,
44:41 montrer le bon exemple, montrer l'orientation,
44:44 la boussole européenne pour le temps à venir.
44:47 Vous vous rappelez la photo main dans la main ?
44:50 Oui, bien sûr, mais nous vivons, Allemagne et France,
44:56 dans deux systèmes politiques entièrement différents.
44:59 En arrivant, j'ai fait le calcul.
45:02 En 62 ans, nous avons eu 8 présidents, 26 premiers ministres ici,
45:08 et nous avons eu 6 chanceliers allemands de l'autre côté.
45:11 Système parlementaire versus un système présidentiel.
45:15 D'où automatiquement des rôles différents du président de la République
45:19 et du premier ministre.
45:21 Seulement dans ma période, j'ai vécu dix premiers ministres différents,
45:26 quelques-uns avec une relation excellente de travail avec le chancelier,
45:31 d'autres avaient une période, je dirais, plus courte,
45:34 ou bien étaient mis plutôt de côté par les présidents de l'époque.
45:38 Or, je pense qu'il y a une complémentarité à jouer dans les domaines
45:45 qui ne sont pas de la réserve présidentielle en France.
45:48 Gabriel Attal, il est perçu comment, à ce stade ?
45:52 Il est vu comme le tout jeune qui arrive ? Il y a une curiosité ?
45:57 Une curiosité, évidemment, parce qu'il est guère connu en Allemagne.
46:02 Olaf Scholz, c'est un personnage qu'il souhaite d'abord connaître,
46:06 apprendre, échanger.
46:08 Pour ça, par exemple, les dîners ce soir, c'est une excellente chose
46:11 pour que les deux se rapprochent,
46:13 voir s'ils peuvent travailler vraiment ensemble,
46:15 quels domaines sont les essentiels pour un Gabriel Attal d'un côté,
46:20 pour Olaf Scholz de l'autre.
46:22 Et à partir de là, on peut développer un consensus entre les deux.
46:26 - Patricia Lémonière ?
46:28 - C'est des personnalités aussi, je parle sous votre responsabilité,
46:31 mais c'est des personnalités très différentes.
46:34 Emmanuel Macron et Gabriel Attal, c'est des gens qui sont dans la communication,
46:38 dans la synthèse, etc.
46:40 Et le chancelier, il est dans une forme de réserve,
46:42 comme vous dites, il écoute, il aime attendre, il aime apprendre.
46:45 Donc c'est déjà deux chocs pratiquement de personnalité.
46:49 J'ai cru comprendre qu'il avait été un peu surpris par sa jeunesse,
46:51 mais il s'y est très vite fait, j'ai l'impression.
46:53 Et donc là, effectivement, ils vont travailler.
46:55 Mais on a quand même des dossiers sur lesquels il y a des vrais différents.
47:00 La position de l'Allemagne par rapport à la France sur l'Ukraine est quand même critique.
47:05 Sur l'énergie, bon, ça va mieux.
47:07 En ce qui concerne l'agriculture et l'industrie, ça s'explique effectivement,
47:12 parce que si on regarde l'industrie allemande,
47:15 c'est deux fois l'industrie française par rapport aux produits intérieurs bruts.
47:18 - Mais attention, l'industrie allemande est en crise.
47:20 - Oui, mais l'industrie allemande est en crise.
47:22 Mais néanmoins, ça représente sur le plan des employés deux fois plus qu'en France.
47:26 Et l'agriculture, c'est le chemin inverse.
47:28 Donc il y a des facteurs très profonds de différence.
47:32 Alors, est-ce qu'on va arriver à cette fameuse rencontre ?
47:35 Comment le différent Schirach-Schröder s'était réglé, finalement ?
47:38 Parce qu'il ne s'entendait pas forcément très bien.
47:40 C'était par des rencontres très régulières en tête à tête, si je ne me trompe pas.
47:44 Peut-être faudrait-il que le couple, le nouveau couple, là,
47:48 se revoie régulièrement en tête à tête, sans conseiller,
47:51 et dîne tous les soirs régulièrement pour peut-être améliorer la relation.
47:55 - Pour comprendre mieux l'autre.
47:56 - Voilà, on va creuser ces désaccords.
47:58 Et la façon peut-être de les régler, après le fil info, 20h50 et une Emmanuelle Langlois.
48:02 - Et les réactions de soutien au roi Charles III sont nombreuses ce soir
48:06 après l'annonce d'un cancer diagnostiqué lors de son opération de la prostate.
48:11 C'était il y a une dizaine de jours.
48:13 Le président américain Joe Biden dit se faire du souci pour le monarque britannique.
48:17 Le Premier ministre gallois se dit attristé.
48:20 Son homologue écossais souhaite un prompt rétablissement à Charles III.
48:24 Buckingham Palace précise seulement qu'il ne s'agit pas d'un cancer de la prostate.
48:29 Tous les agriculteurs en France n'ont pas mis leur mouvement sur pause.
48:33 La Fédération d'agriculture biologique annonce ainsi dans un communiqué
48:36 une mobilisation après-demain, mercredi, devant l'Assemblée pour défendre,
48:41 dit-elle, la voie vers une transition écologique.
48:44 Ambitieuse fin de citation.
48:46 C'est son cinquième voyage dans la région depuis le début de la guerre, le 7 octobre.
48:51 Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est en Arabie Saoudite ce soir.
48:55 Première étape de sa tournée au Proche-Orient pour tenter de parvenir
48:59 à une nouvelle trêve des combats meurtriers entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
49:04 Enfin déjà sorti au premier tour à Montpellier, Richard Gasquet est éliminé,
49:08 cette fois dès son entrée en lice au tournoi de tennis de Marseille.
49:12 Le Bitérois s'incline en 2-7 dans un duel de vétérans face à l'Espagnol Roberto Bautista.
49:19 France Info
49:21 20h, 21h, les informés.
49:25 Jean-François Aguilli, Bérangère Monte.
49:28 On parle de cette première visite de Gabriel Attal à l'étranger, en l'occurrence à Berlin,
49:31 avec Alexandra Schwarzbord de Libération, Henri Vernet du Parisien aujourd'hui en France,
49:35 Patricia Elémonière, grand reporter.
49:37 Et on est avec Joachim Bitterlich, l'ancien conseiller d'El Moudkhol.
49:41 Alexandra, je regarde sur ce duo qui commence à faire connaissance.
49:46 On est loin de Jean-Marc Ayrault, qui était germanophone.
49:50 Il n'est pas du tout germanophone, Gabriel Attal ?
49:53 Je ne crois pas qu'il soit germanophone.
49:55 Je ne sais pas.
49:56 Et il est en anglais, complètement ?
49:58 Oui, oui, oui.
50:00 Là-dessus, il n'y a pas de problème.
50:02 Mais c'est vrai que c'est un autre style.
50:04 C'est pas du tout, quand on voit ces deux hommes côte à côte, c'est vrai que c'est une image incroyable.
50:09 Mais qui est tellement importante, tellement importante.
50:13 Parce que, vraiment, vous l'avez dit, l'Allemagne est en crise à plusieurs titres.
50:17 La France est aussi.
50:19 Et l'Allemande ? Et l'Allemande ?
50:21 Et donc, c'est vital, vital à trois, quatre mois des Européennes que ces deux-là, en effet, se parlent, s'écoutent, se comprennent
50:32 et essayent de lutter, main dans la main, comme à une époque, contre tous les défis, les crises, les dangers qui les menacent.
50:42 Et il y en a beaucoup.
50:43 Et avec un risque politique populiste, à l'approche des élections européennes, qui est au cœur aussi des préoccupations.
50:51 Gabriel Attal, qui est devant la communauté française, tout à l'heure, et qui met en garde contre la brèche de la division.
50:57 Entre la France et l'Allemagne.
50:59 Entre la France et l'Allemagne, mais avec ce risque populiste.
51:01 Oui, parce que ce sont deux pays qui se sont beaucoup éloignés, mais d'ailleurs, sur lesquels il ne faut pas non plus surinvestir.
51:05 D'abord, parce que c'est Macron qui a la main là-dessus, c'est pas Attal.
51:08 Il est là ce soir, très bien, il faut connaissance, c'est important.
51:10 Et deuxièmement, il faut pas surinvestir, parce qu'aujourd'hui, on parlait de Kohl et Mitterrand, puis de Chirac et Schröder.
51:16 Mais en 20 ans, enfin, 20 ans, Schröder et Chirac, le centre de gravité de l'Europe s'est extrêmement déplacé.
51:22 Aujourd'hui, l'Allemagne et la France, certes, gardent un rôle assez important, enfin, même très important,
51:27 mais ils ne donnent plus le « là » à l'Europe, comme ça a été le cas.
51:31 Et où est-ce qu'il est, le centre de gravité, à vos yeux ?
51:33 Ah ben, beaucoup plus à l'Est.
51:34 À l'Est, c'est ça.
51:35 Beaucoup plus à l'Est. Et on voit d'ailleurs le point à quel point tout cela est montré, justement, par la guerre en Ukraine,
51:39 qui nous a rappelé à ces réalités-là, ça, bien évidemment.
51:42 Mais juste au dernier point, vous avez raison de souligner le côté populiste.
51:44 Mais en effet, c'est vrai que tous les deux ont à contenir ce danger-là.
51:48 Alors Attal, on voit bien. Lui, il est en campagne européenne.
51:51 Pour l'instant, en Renaissance, ils n'ont pas de tête de liste.
51:53 La tête de liste, c'est Gabriel Attal et puis Emmanuel Macron.
51:56 Et donc, il est en campagne.
51:57 Et en effet, Olaf Scholz, lui aussi, a un gros problème, enfin l'Allemagne a un gros problème,
52:03 avec une extrême droite qui est résurgente, qui est importante,
52:06 même s'il a subi quelques revers électoraux tout récemment.
52:08 Mais l'AFD, c'est vrai qu'il se passe quelque chose de vraiment important.
52:12 C'est une extrême droite de contestation de la politique.
52:14 C'est une extrême droite de la contestation,
52:17 parce que la politique, aujourd'hui, ni en France ni en Allemagne,
52:21 arrive à répondre, je dirais, de manière, ce que j'appelle, positive,
52:25 sur les enjeux, unis et face à l'extérieur.
52:31 Et n'oubliez pas, Olaf Scholz a introduit un changement de fonds en Allemagne
52:37 qui n'est pas toujours acquis pour moi.
52:41 C'est ce qu'il appelle la "Zeitenwende".
52:43 C'est une nouvelle expression qui est entrée même dans la langue française ou anglaise.
52:47 Ce bouleversement du temps.
52:50 L'Allemagne était devenue pacifiste, à beaucoup d'égards.
52:54 Regardez la majorité du parti des sociodémocrates ou des écolos.
52:58 Olaf Scholz, avec la guerre en Ukraine, a changé radicalement ce gape des Allemands.
53:06 Il reproche aujourd'hui à la France de ne pas assister militairement.
53:09 Évidemment. Pour lui, son espoir est que la France fasse pratiquement la même chose que l'Allemagne
53:15 face à cette menace qui est l'Ukraine, qui n'est pas une menace solitaire.
53:20 Attention.
53:21 Et en même temps, du coup, ils ont besoin, ce que j'appelle, de trouver ensemble
53:27 un langage qui attire de nouveau l'électorat vers eux.
53:31 En France, d'ailleurs, comme en Allemagne, c'est pareil, quelque part.
53:36 Et ce qui me manque jusqu'à présent, c'est cette unité franco-allemande face à une Europe
53:43 qui risque de se trouver devant une situation extrêmement difficile.
53:47 Imaginez un Parlement européen où, je dirais, le centre-gauche, le centre-droite n'aura plus la majorité.
53:53 C'est ça, le risque, aujourd'hui.
53:55 Et aux deux gouvernements de montrer ce que j'appelle le bon exemple, l'unité,
54:00 pour montrer le bon exemple aussi aux autres, pour sortir de cette situation,
54:05 pour éviter cette impossibilité pour l'Europe d'agir.
54:10 Vous diriez, par exemple, que le couple franco-allemand reste fondamental dans la construction européenne
54:17 et que le déplacement à l'Est, ce n'est pas ce qui compte pour maintenir l'unité
54:22 et tirer l'Europe vers l'avant, ça reste le couple franco-allemand, à vos yeux ?
54:26 Si les deux en avont l'intérêt, je suis sûr que les autres vont suivre.
54:30 Allez, c'est le mot de la fin. Merci, Joachim Bitterlich.
54:33 Les une de vos journaux respectifs. Henri Vernier, je commence par vous, la une du Parisien en France.
54:39 Après la collage dans un calculateur, on a notre dossier sur "Est-ce que vous êtes sûr de manger, de consommer français ?"
54:44 Ah, quelle bonne question. La une du Parisien, la une de Libération Alexandra Schwarzbrot.
54:48 Alors la une, c'est plan plan cul, parce que figurez-vous, je ne sais pas ce qu'il en est en Allemagne,
54:53 mais en France, on fait de moins en moins l'amour, et notamment les jeunes.
54:57 Et donc on s'est basé sur une étude qui vient de sortir et qui est extrêmement instructive.
55:02 J'ai bien vu, parce que j'ai jeté un oeil sur cette étude aussi, il n'y a pas que les jeunes.
55:07 Pas que les jeunes, absolument. Pas que les jeunes, malheureusement.
55:10 Le réarmement démographique va peut-être s'en ressentir.
55:12 On en est loin.
55:13 La population allemande a augmenté grâce aux immigrés.
55:16 Ah oui, mais en France, il y a eu pareil.
55:18 Bon, eh bien ça fera l'objet d'un autre débat.
55:20 Vous reviendrez pour nous parler de la sexualité en Allemagne.
55:22 Je rappelle le titre du livre de Patricia Lémonière, "Au coeur du chaos", aux éditions Arto.
55:26 Merci à tous. Les informers reviennent demain à 9h avec Salia Braklia et Renaud Delis.
55:31 Et nous, on sera là, bien sûr, dès 20h. Bonne soirée.
55:34 ♪ ♪ ♪