LA BANDE PREND LE POUVOIR - Des enfants pour être un "bon politique"?
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit aux propos du vice-président de Reconquête, Guillaume Peltier, qui se dit "gêné" par la "mode" chez les politiciens "de ne pas avoir d'enfants"
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 Et c'est vous, Florence Rois, qui prenez le pouvoir.
00:03 Pour commencer avec cette petite phrase de Guillaume Pelletier,
00:06 c'est le numéro 2 de la liste Reconquête, le parti d'Éric Zemmour.
00:09 Une déclaration qui a fait beaucoup réagir.
00:11 Voilà ce qu'il dit.
00:12 "Je suis assez gênée de voir cette nouvelle mode chez nos politiciens
00:15 de ne pas avoir d'enfant".
00:17 Et il cite les noms d'Emmanuel Macron, de Gabriel Attal,
00:19 de François-Xavier Bellamy ou encore de Jordane Bardella.
00:22 En gros, ce qu'il dit entre les lignes, Florence, c'est
00:24 si on n'a pas d'enfant, on ne peut pas être un bon responsable politique, c'est ça ?
00:29 Oui, c'est ce qu'il dit, mais ce n'est pas ce que je pense.
00:31 En tout cas, je trouve ça attentatoire à la fois à la vie privée,
00:35 au choix de chacun.
00:36 Je trouve que je ne vois pas le rapport entre le fait d'avoir des enfants
00:39 et d'être un bon dirigeant.
00:41 A contrario, il y a des dirigeants qui ont des enfants
00:44 et qui ne sont pas de bons dirigeants.
00:47 Et voilà, par ailleurs, il dit à un moment que finalement,
00:52 c'est un peu une réponse à cette politique de parentalité.
00:57 Alors, selon lui, les hommes politiques devraient donner l'exemple,
01:01 mais je ne vois pas le rapport.
01:02 Alors là, ça colle un petit peu avec la volonté d'Emmanuel Macron
01:04 du réarmement démographique.
01:06 Lui, il veut que ça s'applique aux politiques.
01:07 Oui, mais en fait, il n'a pas dit que tout le monde...
01:10 Il a dit effectivement qu'il faut mener une politique de la famille,
01:13 qu'il faut inciter peut-être les gens à faire plus d'enfants,
01:18 notamment par des mesures qui sont incitatives.
01:22 Mais ça n'a rien à voir avec le fait que...
01:23 Je ne t'aime pas, Florence.
01:24 C'est tellement bas de gamme comme argument.
01:27 C'est tellement bas de gamme.
01:29 Franchement, des campagnes, j'en ai vu quelques-unes.
01:31 Alors là, à ce niveau-là,
01:33 Fabien Le Pétier va même regretter lui-même son argument.
01:36 Il l'a préparé en plus.
01:37 Non, mais Bruno, je vais vous dire pourquoi je suis sympa,
01:39 comme vous dites, parce que je me dis qu'on a le droit à l'erreur.
01:42 Ça veut dire qu'on a le droit de dire des choses
01:44 avec une forme de légèreté.
01:46 Mais il l'a préparé.
01:47 Oui, bon, après tout, je lui laisse la responsabilité de son propos.
01:50 Alors, il l'a préparé et il dit ça.
01:52 Il dit, parce que Sonia Mabrouk, qui l'interviewe en l'occurrence,
01:54 lui donne le contre-exemple d'Angela Merkel, par exemple,
01:56 qui a été longtemps la dirigeante en Allemagne,
01:59 qui n'avait pas d'enfants
02:01 et qui s'en est plutôt bien sortie, malgré tout.
02:03 Et lui, il dit, je préfère qu'il y ait quelques papas
02:05 ou quelques mamans qui nous gouvernent.
02:06 Je pense qu'avoir des enfants,
02:07 c'est d'abord la garantie de sérieux,
02:09 de concret par rapport au présent, par rapport à l'avenir.
02:11 C'est la certitude que la valeur de transmission
02:13 va l'emporter sur la valeur de l'ambition.
02:15 Vous, ça vous exaspère ?
02:17 Non, mais c'est...
02:18 Moi, je ne sais rien, je suis libéral,
02:20 on ne va pas décider.
02:21 S'il y en a qui ne veulent pas d'enfants,
02:22 ils n'ont pas d'enfants.
02:23 S'il y en a qui veulent des enfants, ils ont des enfants.
02:25 Ils peuvent en avoir trois, quatre, dix, comme ils veulent.
02:27 Et s'il y en a qui n'en veulent pas, ils n'en veulent pas.
02:28 Franchement, si Reconquête en est à ce niveau-là
02:30 pour la campagne européenne,
02:32 je leur promets un score bien bas.
02:33 Ils sont à 7% pour l'instant des désenfants.
02:35 On verra à quel niveau ils vont finir s'ils continuent.
02:37 Parce que quelque part, ils ne savent plus comment il faut faire
02:38 pour attaquer Bardella, pour attaquer Bellamy.
02:40 Donc, ils finissent par dire n'importe quoi.
02:42 - Mais c'est le symptôme, en fait, de ce qu'ils ont dans le cerveau.
02:45 Enfin, je veux dire, à Reconquête,
02:47 ils sont profondément réactionnaires.
02:49 Et la vision qu'ils ont de la France,
02:53 de la famille et de la politique,
02:55 c'est un papa, une maman et puis trois, quatre bambins.
02:58 Enfin, je veux dire, c'est ça la proposition qu'ils font pour la France.
03:02 Donc, évidemment, ils veulent que ça s'applique aussi à la politique.
03:05 Et d'ailleurs, il y a très souvent des gens qui disent,
03:07 "Mais vous savez, il faudrait qu'on fasse de la politique
03:09 en bon père de famille."
03:10 Cette phrase absolument atroce d'un sexisme absolu.
03:14 - Qui n'existe plus en droit, d'ailleurs.
03:15 - Et qui n'existe plus en droit, fort heureusement.
03:18 Mais je suis certain que des gens comme Guillaume Pelletier
03:20 veulent revenir à ce type de logique,
03:23 faire de la politique en bon père de famille.
03:25 Mais je suis désolé, c'est plus la France de pétain.
03:28 En fait, on est passé à autre chose.
03:29 Comme l'a dit Bruno.
03:30 En fait, Bruno, tu as dit, "Je suis libéral."
03:33 Mais nous sommes tous beaucoup plus libéral, en fait, sur ce sujet.
03:36 Et heureusement, la France a avancé.
03:38 La France, on n'est plus en 1940, il va falloir qu'ils s'y fassent.
03:41 - Est-ce que les Français, en plus,
03:42 ils prêtent vraiment attention à tout ça ?
03:44 - Je ne sais pas, mais écoutez, moi, au risque d'être dissonant,
03:48 je ne suis pas choqué par cet argument un peu à l'américaine.
03:52 Je pense que dans la politique américaine, par exemple,
03:54 on aurait pu s'envoyer ce genre d'argument sans que ça choque.
03:58 En France, on a une vision très extensive de la vie privée.
04:02 Elle est protégée, c'est très bien peut-être,
04:05 mais elle est protégée un peu à tout prix.
04:09 Moi, je trouve que l'argument n'est pas irrecevable en soi.
04:12 - Mais toi, tu as fait une campagne politique et tu n'as pas d'enfant.
04:15 Je trouve ça vraiment problématique.
04:16 - Et alors, on m'aurait dit, "Vous n'avez pas d'enfant."
04:18 Et d'ailleurs, dans la circonscription que je me suis assortée,
04:21 c'est une jeune mère de famille qui aujourd'hui est ministre,
04:24 Marie Lebec, qui a été élue.
04:26 C'était l'assortante, elle n'a aucun mérite.
04:28 Et elle a des enfants.
04:31 Et je pense que dans cette circonscription très familiale,
04:34 pour le coup, la 4e circonscription des Yvelines,
04:36 ce n'est pas exclu que ça ait un peu joué.
04:38 Je pense que ce qui a joué surtout, c'est les étiquettes.
04:40 Mais voilà, et je trouve que le profil des responsables politiques qu'ils pointent,
04:47 moi, ce n'est pas irrecevable.
04:48 Ce sont des gens qui sont en effet très ressemblants,
04:50 qui sont extrêmement branchés sur eux-mêmes, sur leur compte Instagram,
04:54 qui se font prendre en photo toute la journée.
04:56 Et on dirait qu'il n'y a que eux qui existent.
04:58 - On va faire de la politique à la petite semaine,
05:01 de la psychologie à la petite semaine,
05:02 pour expliquer les comportements et les dynamiques politiques.
05:05 - Et avoir des enfants, ce n'est pas une garantie de sérieux,
05:07 il y a des concrets pour l'avenir, ça ne veut rien dire, ça.
05:10 - On peut observer en tout cas,
05:12 je réponds à la question d'aujourd'hui sur est-ce que les Français s'en foutent ou pas.
05:15 Moi, j'observe que les hommes politiques actuels ont en commun,
05:18 en tout cas ceux qui sont cités là-dedans,
05:21 ou l'essentiel de cela, une certaine forme de narcissisme très, très exacerbé.
05:29 Et ça, je pense que c'est la nouvelle donne politique.
05:31 La politique devient une série Netflix avec des gens très obsédés par eux-mêmes.
05:36 Peut-être que les Français ne s'en rendent pas compte,
05:38 mais je pense que ça, c'est intéressant.
05:40 - Alors, il y a des narcissistes qui font des gosses, juste pour...
05:42 - Par ailleurs, mais je te prends les points communs de ces quatre personnes.