Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.
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00:00 D'abord, cette nouvelle controverse autour de nouveaux OGM.
00:03 Vont-ils bientôt pousser chez nous ? C'est ce que veut la Commission européenne.
00:06 Les eurodéputés vont en débattre à partir d'aujourd'hui.
00:08 Vous imaginez ?
00:09 Danger pour la santé contre progrès scientifique, ça s'annonce animé.
00:13 On appelle ça les NTG, les nouvelles techniques génomiques.
00:17 On en parle avec vous, François Pitrell, parce que la Commission voudrait
00:20 en fait que ce soit désormais considéré comme des cultures classiques, normales.
00:24 C'est quoi exactement ces NTG ?
00:27 Nouvelles techniques génomiques. Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:30 On va prendre le génome d'une plante, on va dire la banane.
00:33 On va dérouler le génome et on va enlever le gène qui nous embête,
00:38 celui qu'on n'aime pas, celui qui va faire que la banane,
00:40 et bien elle aura des tâches, par exemple.
00:42 On va l'enlever et on va faire une nouvelle semence et donc on va avoir
00:45 des nouvelles bananes qui n'auront pas de tâches.
00:47 La deuxième technique, c'est qu'on va prendre le même génome
00:51 et on va les chercher par contre dans une autre variété de bananes,
00:53 celles qui résistent à la sécheresse, par exemple, ou celles qui ne font pas de tâches.
00:56 Et bien on va aller l'inoculer dans ce nouveau génome
01:00 et on a une nouvelle variété.
01:02 Le problème, c'est que l'ANSES, l'Autorité française de sécurité alimentaire et sanitaire,
01:07 dit qu'on n'a pas de certitude sur les risques à terme de cette technique.
01:11 - Bricoler comme ça ?
01:12 - Si on touche la partie qui nous intéresse, la petite tâche de la banane,
01:15 est-ce que ça n'a pas d'autres impacts ?
01:17 Est-ce que cette banane ne va pas devenir plus sucrée, moins sucrée ?
01:20 En gros, est-ce que ça n'a pas des risques à terme qu'on n'a pas encore évalués ?
01:23 Donc ça, c'est la première chose.
01:24 Et puis la deuxième chose, c'est que l'Union européenne,
01:27 si le règlement passe demain,
01:28 eh bien, ce ne sera pas traçable.
01:31 On ne pourra pas savoir si le produit qu'on aura dans notre magasin
01:35 aura été modifié de cette façon.
01:37 - Je fais l'avocat du diable pour la Commission européenne.
01:39 Pourquoi il faut dire oui ?
01:39 Parce que ça peut aider à lutter contre les sécheresses,
01:42 alors qu'on voit bien les changements climatiques.
01:43 Ça peut aider aussi à avoir des espèces plus résistantes,
01:46 à lutter contre la malnutrition dans certains pays.
01:48 Donc il peut y avoir du positif aussi ?
01:50 - Alors évidemment, c'est tout l'intérêt.
01:53 Le problème, c'est que les OGM,
01:54 ceux qui, pour le coup, eux, sont interdits,
01:57 souvent, ils ont été faits pour résister aux herbicides et aux pesticides.
02:00 Donc la plupart des OGM aujourd'hui,
02:02 ce sont des plantes qu'on a fait pousser,
02:04 donc génétiquement modifiées, qu'on a complètement transformées.
02:06 On n'a pas juste pris un gène.
02:07 Là, on les a totalement fabriquées.
02:09 Et on passe notamment au Brésil, en avion, avec du glyphosate,
02:12 ce qui fait que, évidemment, ça tue tout sauf votre maïs.
02:16 Donc vous n'avez pas à désherber.
02:17 Par contre, votre plante, elle est un peu imbibée de pesticides.