• il y a 8 mois
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 Myriam Sakri était une jeune gendarme retrouvée morte chez elle dans la caserne d'Elfos à Lyon.
00:04 La justice a conclu un suicide mais la famille ne croit pas du tout à cette thèse
00:08 et les audiences de cette affaire ne font qu'être repoussées les unes après les autres.
00:11 C'est une affaire incroyable, je vous le dis.
00:13 Pour nous en parler, on va recevoir Rémi Gaillard qui est très proche de la famille,
00:17 Rémi Gaillard que tout le monde connaît et qui s'est intéressé à cette affaire
00:22 parce que c'est vrai qu'il me disait que c'était une affaire complètement folle
00:25 et Nadira Sakri, la soeur de Myriam, on regarde ces images et on les accueille juste après.
00:29 Regardez un petit résumé de l'affaire dans un JT.
00:32 Septembre 2011, Myriam Sakri, 32 ans, a été retrouvée morte,
00:36 une balle dans le ventre dans la caserne d'Elfos à Lyon.
00:39 L'enquête avait conclu à un suicide avant d'être classée sans suite.
00:42 La famille avait obtenu la réouverture de l'enquête il y a deux ans,
00:46 une demande soutenue à l'époque par le parquet général
00:49 car de nouveaux témoignages de gendarmes étayaient la thèse
00:51 que la jeune femme était devenue la bête noire de son service
00:55 après avoir dénoncé le racisme de certains militaires.
00:58 La famille espère la création d'un corps indépendant
01:00 pour enquêter sur les affaires de harcèlement au sein de la gendarmerie.
01:04 Merci Rémi Gaillard d'être avec nous, merci beaucoup.
01:07 Merci à toi de nous avoir invité.
01:08 Ça me fait très plaisir déjà de te voir personnellement
01:11 parce que je suis très fan de toi, tu le sais depuis des années.
01:13 Et j'ai vu une vidéo de toi où tu dis que tu as arrêté tout, ça m'a flingué, je te le dis.
01:19 J'ai vu sur les réseaux, tu as tout enterré, ça y est.
01:23 En tout cas merci d'être là, je suis très heureux de te voir.
01:26 Merci Nadira Sacri d'être là, vous êtes la sœur de Myriam Sacri,
01:29 une histoire complètement incroyable.
01:31 Et c'est Rémi Gaillard, moi, qui m'a alerté sur cette affaire.
01:35 Merci d'ailleurs Rémi.
01:36 Pourquoi, juste Rémi, pourquoi tu t'es touché par cette affaire ?
01:39 Alors en fait j'ai rencontré une autre sœur de Myriam, une sœur de Nadira aussi,
01:43 cet été à Montpellier.
01:45 On fait une photo comme ça, et il y a eu un supplément d'âme.
01:48 Elle m'a parlé de l'affaire, elle m'a montré sa sœur en photo.
01:50 Et j'ai été fasciné par la justice, ou plutôt l'injustice.
01:55 Et cette affaire est troublante, étonnante.
01:59 Et plus que ça, tu sais, elle a été retrouvée morte en 2011,
02:06 tu me dis si je fais une connerie, en septembre 2011.
02:09 Tu as commencé tes PMP en 2010, donc elle est morte à peu près au même moment.
02:14 Et tu travailles, tu travailles tous les jours.
02:16 Ça fait combien d'émissions ? 2000 ? Je dis n'importe quoi, 3000 peut-être ?
02:20 Tu décompresses, tu vas au padel de temps en temps.
02:22 Et la justice a l'impression qu'ils vont tout le temps au padel.
02:25 Et c'est ça qui m'étonne dans cette affaire, en fait.
02:27 Il n'y a rien qui avance.
02:28 – C'est très long, je te jure.
02:29 Gilles, est-ce que tu peux nous faire un petit résumé pour nos téléspectateurs aussi ?
02:32 Parce que c'est une…
02:33 Moi, Rémi m'a raconté l'histoire, elle est folle.
02:34 – C'est une histoire incroyable.
02:35 Donc Myriam Sacré est une gendarme de 32 ans,
02:38 retrouvée morte dans sa caserne, dans son logement de fonction.
02:42 Et la famille ne croit pas à la thèse du suicide,
02:45 qui va être pourtant validée par la justice.
02:47 Mais il y a plein d'éléments totalement incohérents.
02:50 Moi, c'est une de vos sœurs, Fadila, qui m'en a expliqué certains.
02:53 Par exemple, il y a un mot à côté d'elle.
02:55 Il y a un mot qui est très bizarre.
02:56 Une lettre où elle semble s'adresser "merci à G, le connard".
03:01 Il y a un petit mot à côté d'elle.
03:03 Il y a deux douilles retrouvées.
03:04 "Merci à G, le connard".
03:06 Il y a deux douilles retrouvées à côté d'elle.
03:08 Elle s'est tirée une balle dans le foie.
03:10 Quand vous voulez vous suicider, vous ne vous tirez pas une balle dans le foie.
03:13 Et puis ce "G, le connard", on va s'apercevoir que "G",
03:16 c'est la lettre qui pourrait correspondre au prénom d'un colonel de gendarmerie.
03:20 Autour d'elle, qui la harcelait moralement depuis quelque temps.
03:23 Et d'ailleurs, elle devait aller au tribunal.
03:25 Elle était convoquée au tribunal pour répondre de ça.
03:28 Donc il y a tout un faisceau autour d'elle,
03:30 qui fait que non pas qu'elle allait mal,
03:33 mais qu'il y avait une oppression autour d'elle.
03:35 – Il est où ce colonel de gendarmerie, maintenant ?
03:36 – Il a été promu.
03:37 – Alors Nadira, est-ce que vous pouvez, déjà, pour vous,
03:41 vous ne croyez pas du tout à la thèse du suicide ?
03:43 – Pas du tout.
03:44 Alors vous avez donné des bons points.
03:46 Deux douilles, une balle dans le foie.
03:49 En sachant que Myriam, avant d'être gendarme,
03:51 elle était sapeur-pompier.
03:52 Alors des suicides, elle en a vu.
03:55 Vous savez, les interventions des forces de l'ordre et des pompiers,
03:58 c'est souvent des suicides.
04:00 Il n'y a pas tant de meurtres que ça.
04:01 On n'est pas… ce n'est pas Hollywood.
04:04 Et se tirer une balle dans le foie, avec une trajectoire descendante,
04:08 en sachant que tout l'été, elle était surveillée.
04:11 Alors aujourd'hui, ça, on le sait.
04:12 Parce qu'on avait beaucoup de choses qu'on ne savait pas,
04:14 en demi-jour, qu'on pensait, qu'on assumait.
04:17 Et aujourd'hui, en 2024, on en est sûr.
04:21 C'est-à-dire le fait qu'elle ait été épiée, surveillée,
04:23 c'est… aujourd'hui, c'est dans le dossier.
04:27 Le fait qu'elle soit menacée aussi.
04:28 Le fait qu'elle soit harcelée.
04:30 Alors ce colonel G, qui était un colonel à l'époque,
04:33 est devenu… alors lui, on lui…
04:35 il harcèle, c'est-à-dire qu'il ne fait rien.
04:37 Mais en plus, quand elle va vers lui et qu'elle dit
04:40 "mes collègues ne me disent plus bonjour",
04:43 pourquoi ? Parce qu'elle avait dénoncé du racisme.
04:46 C'est-à-dire qu'en fait, ses collègues du CORJ,
04:48 le CORJ, c'est le Centre Opérationnel de Renseignement de Gendarmerie.
04:51 C'est-à-dire, vous appelez le 17.
04:54 "Police, bonjour, voilà."
04:56 Bon, généralement, vous êtes quand même en détresse.
04:59 Et si vous ne parlez pas le français,
05:02 eh ben, on vous raccrochonnait.
05:04 Vous n'avez pas le droit d'être sauvée.
05:05 Vous n'avez pas le droit d'être…
05:07 Ma sœur a dénoncé tout ça.
05:08 Elle a également dénoncé des faits racistes.
05:11 Elle avait l'habitude, ça faisait quand même 10 ans,
05:13 elle avait 10 ans de gendarmerie.
05:14 Avant ça, elle était sapeur-pompier,
05:16 elle était caporale chez les sapeurs-pompiers.
05:18 Je veux dire, elle a l'habitude des vieilles blagues à deux balles,
05:21 que ce soit contre les femmes ou contre les bougnoules,
05:24 les noirs, les youpins, etc.
05:26 Elle a dénoncé à ce supérieur.
05:30 - Elle en souffrait à l'époque ou pas du tout ?
05:31 - Non, pas vraiment, mais je veux dire, ça l'insupportait.
05:34 Elle était gendarme, elle n'était pas boulangère.
05:36 C'était pas le boucher du coin, c'était une gendarme.
05:38 Elle avait besoin quand même que ces gens
05:41 qui doivent faire respecter la loi, la respectent.
05:43 Parce que le racisme, c'est un délire.
05:46 - Elle gênait, elle gênait.
05:48 Par exemple, il y a des éléments de preuve qui ont été détériorés.
05:51 On ne les a jamais retrouvés.
05:53 La veille du jour de sa mort,
05:56 le listing de ses appels téléphoniques disparu,
05:58 jamais communiqué à la famille.
06:00 Il y a trop d'éléments troublants, Cyril, depuis 2011,
06:03 qui font qu'effectivement, la famille n'a jamais lâché
06:05 et espère qu'il y aura un jour un procès
06:08 pour peut-être un homicide, involontaire ou pas, on verra.
06:11 - Les affaires de Myriam sont d'ailleurs
06:12 encore confisquées par la justice.
06:15 Qu'est-ce qu'il y a dans son téléphone,
06:17 dans son ordinateur ?
06:18 Peut-être une enquête, puisqu'elle s'apprêtait
06:19 à porter plainte contre sa hiérarchie.
06:21 - Elle avait deux téléphones portables
06:23 et un ordinateur portable.
06:25 Alors pour un suicide, expliquez-moi
06:26 pourquoi on ne rend pas les affaires personnelles à la famille.
06:31 Ça fait quand même, on a dû aller devant le tribunal
06:33 pour faire avec des pancartes, pour nous rendre ces affaires.
06:37 On ne nous les a toujours pas rendues.
06:39 On nous a détruit le dossier.
06:41 Alors en 2024, le tribunal a réussi à retrouver
06:44 des pièces de dossier.
06:46 Mais par exemple, les scellés de 2011
06:49 sont différentes des scellés de 2021.
06:52 Il y a des choses qui ont disparu.
06:53 Myriam avait des dossiers.
06:55 Elle avait gardé, elle était très, très geek.
06:57 Elle aimait beaucoup tout ce qui était ordinateur,
06:59 hard drive, etc.
07:01 Et on n'a rien.
07:04 - Qu'est-ce que vous attendez de la justice aujourd'hui ?
07:06 - C'est compliqué.
07:07 La justice aujourd'hui, en fait, si vous voulez,
07:09 en 2024, elle essaie de nous faire un peu...
07:13 Elle joue la montre.
07:15 - Vous sentez qu'elle joue la montre ?
07:16 - On ne le sent pas, on le sait, je veux dire, on le vit.
07:18 - En fait, c'est la stratégie de l'épuisement.
07:21 Ça fait quand même 12 ans, on en a parlé tout à l'heure, 13 ans même.
07:24 Et il y a même la stratégie financière, quelque part,
07:27 l'épuisement financier, parce que ça coûte cher
07:29 d'avoir un avocat depuis 13 ans.
07:31 Donc c'est une stratégie vraiment d'épuisement.
07:33 Enfin, moi, je le vois comme ça, mais bon.
07:35 - Oui, et puis on se dit peut-être,
07:37 le temps va faire qu'ils vont passer à autre chose.
07:39 - Son papa a 90 ans, ils attendent quoi, qu'il ait 120 ans ?
07:42 - Mes parents sont quand même âgés aujourd'hui,
07:44 ils savent que je suis là aujourd'hui.
07:46 Ils nous disent, bon, ils vont faire quelque chose.
07:48 Et ils y croient encore, ils sont dans le...
07:50 Oui, j'aime bien, mais ça reste positif.
07:53 - Comment vous arrivez à garder espoir 12 ans après ?
07:56 - On est bien entourés, on est quelques sœurs,
07:58 on est quelques franginons, on a toujours des amis.
08:02 On a les amis de Myriam aussi, ses collègues.
08:05 - Et vous disent quoi, ses collègues, justement ?
08:07 Parce que les collègues...
08:08 - On a eu vraiment des collègues, mais vraiment top.
08:10 - Parce que les collègues, s'il y a un procès de main,
08:12 les collègues vont devoir témoigner.
08:13 Donc, ils disent quoi, les collègues ?
08:14 - Alors, en fait, en 2011, beaucoup se sont tués.
08:17 C'était l'omerta, c'est la grande muette.
08:20 On ne voit rien, on n'entend rien, etc.
08:24 Quelques-uns ont été courageux, mais la plupart,
08:27 ils nous ont fait des petits copiés-collés de
08:28 "on n'a rien vu, on n'a rien entendu".
08:30 Aujourd'hui, tous ces gens-là,
08:32 ont finalement... se sont un peu lâchés.
08:35 Et certains sont partis à la retraite.
08:37 Certains ont juste pris un peu de courage.
08:39 Parce que c'est seulement du courage de dire la vérité.
08:41 Je veux dire, non, c'est votre boulot.
08:43 Votre... c'est quoi ? Honneur et courage.
08:46 Ben non, on n'a ni vu d'honneur, ni vu de courage.
08:48 - Vous avez eu des témoignages importants de collègues ?
08:51 - Oui.
08:52 - Vraiment qui...
08:53 - Oui, qu'elle était dans le collimateur, qu'on voulait la planter.
08:55 Oui.
08:56 - C'était la bête noire de ses collègues.
08:58 Et il est maintenant prouvé qu'il y a eu,
09:01 pendant les auditions, des pressions
09:03 qui ont été exercées sur certains gendarmes.
09:05 Moi, personnellement, je n'ai jamais vu une suite de reports.
09:09 On parle souvent des lenteurs de la justice.
09:11 Mais à ce point-là, je ne peux pas vous faire la liste des reports.
09:14 Ça prendrait dix minutes.
09:15 Tous les trois mois, c'est reporté par une décision.
09:18 On attend un autre acte.
09:19 C'est incompréhensible.
09:20 Et on laisse la famille dans la douleur.
09:22 Et honnêtement, quand on lit le dossier, c'est...
09:26 Enfin, de mon point de vue, Cyril, ça n'engage que moi,
09:29 c'est impossible de croire au suicide.
09:31 C'est impossible.
09:32 Moi, le dossier, je l'ai lu en long et en large.
09:34 - Vous avez lu les 7000 pages ?
09:36 - Mais enfin...
09:37 - Bravo !
09:38 - Je suis pas souvent d'accord avec Gilles.
09:41 Mais je te dis merci.
09:42 - Merci, franchement.
09:43 - Avec votre sœur, j'ai lu...
09:44 - Non, elle n'a pas le dossier.
09:45 Il faudrait être participatif.
09:46 - Elle a lu toutes les procédures, les avocats.
09:47 C'est impossible de croire au suicide.
09:48 - Mais honnêtement, alors aujourd'hui...
09:49 - C'est que moi, hein.
09:50 - Je ne pense pas que vous ayez lu cette partie-là,
09:51 du reste des autres 4000 pages.
09:52 L'audition, c'est un dossier qui est très important.
09:53 Il y a des centaines d'auditions.
10:05 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les auditions qui ont été faites
10:09 par le nouveau juge d'instruction sont bien.
10:11 Parce que les gens, finalement, ils se sont dit
10:14 "Bon, on va quand même dire la vérité."
10:16 Oui, effectivement, il y a du racisme en gendarmerie.
10:18 Oui, effectivement, en gendarmerie aussi,
10:20 même dans d'autres industries, il y a du harcèlement.
10:24 Oui, il y a du sexisme.
10:25 Parce que Myriam, c'était une fille, en plus d'origine algérienne.
10:30 Il ne fallait pas trop en demander.
10:31 Et l'audition sur les centaines d'auditions,
10:36 celle qui m'a le plus titillée, c'est l'audition
10:40 du directeur d'enquête de l'IGN de 2011,
10:43 qui dit exactement pourquoi j'ai bâclé l'enquête.
10:46 Parce que le parquet général de Lyon,
10:48 le procureur de Lyon me l'a demandé.
10:49 - C'est ça, c'est qu'il veut le protéger.
10:51 - Et il le dit !
10:53 - Ça c'est dans le dossier.
10:55 - Oui, c'est dans le dossier d'aujourd'hui.
10:57 - Merci en tout cas, Nadira, d'avoir été avec nous.
10:59 - Merci, Cyril.
11:00 - J'espère que ça a avancé.
11:01 Merci Rémi, parce que c'est lui qui a fait bouger
11:03 des choses que je n'étais pas du tout au courant de.
11:05 - Merci.
11:06 - Sachez-le, c'est Rémi qui m'a alerté.
11:08 Après, avec Gilles Verdez, on a vu qu'il connaissait
11:11 le dossier déjà et qu'il était déjà sur l'affaire.
11:15 Merci en tout cas, et on espère que ça va bouger.
11:17 Vous nous donnez des nouvelles, Rémi aussi.
11:19 Et puis Rémi, j'espère vraiment qu'un jour tu vas revenir
11:21 parce que tu nous manques et tes conneries nous manquent.
11:24 - Je suis un peu comme la justice, tu sais, je mets du temps.
11:26 - Merci d'avoir été là. Merci beaucoup à tous les deux.
11:29 tous les deux.

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