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Moins de contrats d’expatriation, plus de contrats locaux, une volonté de favoriser la carrière du conjoint qui accompagne ou la scolarité des enfants… Les modalités et les enjeux de l’expatriation professionnelle évoluent. On fait le point grâce au Baromètre de l’expatriation 2023.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:12 Les expatriés, vous connaissez évidemment ce terme, j'ai fait de l'expat et on va en parler avec Alix Carnot.
00:18 Bonjour Alix.
00:19 Bonjour Arnaud.
00:20 Ravie de vous accueillir, directrice générale d'Expat Communications et vous avez un baromètre
00:25 qui permet d'avoir une photographie de la situation des expatriés.
00:29 Je dirais presque sociologique et puis je dirais sur le plan du marché.
00:33 D'abord, ce baromètre il nous dit une chose, c'est qu'il y a un resserrement quand même des contrats d'expat
00:38 et que de plus en plus on prend du contrat local.
00:41 Donc il y a moins d'expatriés, ça vous le confirmez ?
00:43 Je ne le dirais pas comme ça.
00:45 On a de plus en plus de contrats locaux, ce qui fait qu'au final la part de ceux qui sont en contrat d'expatriation
00:51 dans le total diminue, mais c'est parce que la part totale diminue.
00:55 Les contrats d'expat d'entreprise, ils ont diminué depuis les années 90, ils se tassent.
01:03 Il y a évidemment une grosse baisse avec le Covid et pour l'instant ça reprend pas mal.
01:07 Je précise Alix, quand vous dites les contrats locaux, c'est-à-dire que ce n'est pas les contrats d'expat
01:11 où on emmenait la famille, l'école était payée, tout était payé,
01:15 et payé avec le salaire français de Total, L'Oréal et j'en passe.
01:19 Non, on vous dit vous allez partir au Mexique, mais en contrat local.
01:24 Il y a un continuum.
01:26 C'est plus fragile.
01:28 Bien sûr, mais il y a toujours le contrat full expat avec tous les avantages dans les très grosses entreprises
01:32 ou les plus petites, et puis après il y a des contrats où on se dit
01:36 bon ben là, soit c'est peut-être pas la peine de mettre un expat,
01:40 soit en fait de plus en plus c'est les gens qui veulent partir en expatriation.
01:45 Pour plein de raisons, on pourra reparler, mais si c'est eux qui veulent partir,
01:49 pourquoi les accompagner comme quelqu'un à qui on leur est demandé ?
01:53 Et puis il y en a, c'est pas très clair, c'est un peu, il aimerait bien partir,
01:56 l'entreprise en a besoin aussi, donc on va faire un système mixte,
01:59 qu'on va appeler le local plus, avec certains des avantages du contrat d'expat,
02:03 mais pas tous. Donc voilà, il y a plein, plein, plein de types de contrats.
02:08 Il y a plusieurs sujets soulevés dans le baromètre.
02:11 Une inflation de la charge mentale, et puis on parlera aussi des enjeux de scolarité
02:15 et des enjeux écologiques, parce qu'il y a évidemment chaque pays a ses enjeux,
02:18 on l'a vu dans la crise agricole.
02:20 Mais d'abord, la charge mentale, c'est quoi ? Comment elle se manifeste ?
02:23 Alors, la charge mentale, on a regardé au départ, parce qu'on travaille beaucoup
02:27 sur les écarts de perception entre les hommes et les femmes en expatriation.
02:30 Quand on parle femme au boulot, femme machin, on a souvent tendance à regarder
02:35 la charge mentale, donc on s'est dit, on va regarder ce que ça donne.
02:38 Et bien, surprise, ceux qui ont la plus grosse charge mentale en expatriation,
02:42 c'est pas une question d'homme ou de femme, c'est une question de collaborateur
02:45 ou de conjoint. Tout le monde a une charge mentale qui augmente en expatriation.
02:49 C'est normal. Si vous êtes à cheval sur deux pays, la complexité augmente.
02:53 - L'intégration, l'arrivée... - Les papiers...
02:56 Donc même ceux qui partent à la retraite en expat disent "ma charge mentale a augmenté"
03:01 alors qu'ils sont retraités, mais parce qu'il y a un niveau de complexité qui est élevé.
03:04 Jusqu'ici, c'est logique. Mais ceux pour qui la charge mentale est vraiment la plus forte,
03:09 et on est deux points au-dessus des autres sur une échelle de 1 à 10,
03:12 donc c'est beaucoup, c'est ceux qui sont les collaborateurs.
03:15 Pourquoi ? Parce qu'ils ont une charge mentale liée au job qui est puissante.
03:19 Un expat, on parlait de contrat local, le contrat d'expat, ça coûte cher.
03:23 - Il faut qu'il ait des résultats. - Il faut qu'il soit performant dès le premier jour.
03:27 - Parce qu'il sait tout de suite qu'il coûte cher, lui. - Exactement.
03:29 Et on le lui rappelle souvent, de toute façon, c'est des gens impliqués, ils le savent d'eux-mêmes.
03:33 Sauf qu'ils arrivent dans un environnement où ils ne comprennent rien.
03:36 Souvent, ils ne comprennent pas la langue, c'est complexe, c'est loin de chez eux.
03:39 - Donc c'est un choc. - Ils sont attendus, ils sont à l'œil de Moscou.
03:42 - Et en même temps, il y a une obligation à performer rapidement. - Évidemment.
03:45 Ça, c'est au boulot. Mais à la maison, ils sont celui ou celle pour qui la famille est partie.
03:51 - Et donc là aussi... - Le coupable.
03:53 Quand ça se passe mal, c'est le coupable. "Tu nous as fait partir à l'autre bout du monde sur ce truc."
03:56 Généralement, ils ont des familles qui sont bien, qui leur disent pas ça.
03:59 - Non, mais je veux dire, il y a... - Mais eux-mêmes se le mettent. - Bah oui.
04:01 On en voit, et ces Robocop, vous savez, ils ont les épaules qui remontent du sol.
04:04 - Il y a tellement de stress qu'ils en peuvent plus. - C'est tellement ça.
04:07 Donc c'est un point de vigilance.
04:09 - Le paradoxe de la scolarité, des enjeux écologiques.
04:11 Alors la scolarité, ça, c'est un point qu'on traite à chaque fois qu'on parle d'expat.
04:14 Mais vous évoquiez la culpabilité de celui qui a embarqué toute la famille.
04:17 Mais il faut que ça suive, derrière. Il faut que l'école, elle, soit au niveau.
04:20 Ça, c'est un enjeu, ça.
04:22 - Ça, c'est un enjeu. Alors déjà, on a un petit écart de perception qui est rigolo.
04:25 C'est que selon les pères, ça va beaucoup mieux que selon les mères.
04:28 On a quand même... - La maman est plus inquiète sur la qualité de l'école ?
04:31 - Elle est... Je sais pas très bien si elle est plus exigeante, si elle est plus impliquée.
04:35 C'est possible aussi. - Possible.
04:37 - Ou si elle a pas la même façon de dire ce qui est positif ou pas.
04:40 Tout le monde, évidemment, veut la meilleure école pour ses enfants.
04:44 Ça, c'est le postulat de base.
04:46 Est-ce qu'on choisit l'école locale, l'école française ou l'école internationale ?
04:51 Il y a les trois systèmes en expat.
04:53 - C'est au choix du collaborateur ou c'est l'entreprise ? Parce qu'il y a des coûts, quand même, derrière tout ça.
04:57 - Alors, il y a d'abord un enjeu de disponibilité.
04:59 Si vous êtes dans une petite ville, il y a peut-être pas d'école française.
05:01 - C'est vrai. - Ou du moins, d'école internationale.
05:03 Après, il y a un enjeu financier.
05:05 L'école française, ça coûte entre 10 000 euros par an minimum et ça va jusqu'à 30 dans certaines destinations.
05:12 Donc, est-ce qu'il y a prise en charge par l'entreprise ou pas ?
05:14 Est-ce qu'on est un local plus, en contrat d'expat, ou un pur local ?
05:17 - Ça bloque. - Maintenant, il peut y avoir des bourses.
05:19 - Ça bloque certainement parce qu'en fait, dans l'école locale, il faut parler la langue du pays.
05:23 Donc, c'est très compliqué pour l'enfant.
05:25 - Oui, et l'idée que les enfants sont des éponges...
05:27 Moi, j'ai été expat avec quatre enfants. Ils sont pas tous.
05:30 Je crois que vous allez parler neurodiversité après.
05:33 Ils sont pas tous pareils, les enfants.
05:35 Et l'idée de "Allez, mon chéri, tu vas parler japonais dans 15 jours",
05:39 ils y arrivent pas tous, loin de là.
05:41 Et puis, ça dépend si on est là pour 10 ans, auquel cas ça vaut le coup,
05:44 ou si on déménage tous les deux 3 ans.
05:46 Quelqu'un ne peut pas imposer ça aux enfants.
05:48 Ce qui est sûr, c'est qu'après, en termes de satisfaction,
05:51 il y a un écart entre le groupe "école internationale, école française avec des bons résultats de satisfaction"
05:57 et l'école locale où c'est un peu moins bon.
05:59 - Merci, Alix Carnot. On peut le voir où, ce baromètre ? Sur votre site ?
06:02 - Vous pouvez le voir sur le site expatcommunications.com, dans la rubrique "baromètre".
06:06 - "Baromètre", "photographie de la situation de l'expatriation avec l'augmentation",
06:10 c'est ce qui ressort, "des contrats locaux". On est bien d'accord ?
06:13 - Absolument. - Je l'ai bien dit, là ?
06:15 - Tout à fait. - Merci, Alix Carnot.
06:17 Directrice générale d'Expat Communications, merci de nous avoir rendu visite.
06:20 - Directrice associée. - Directrice associée ?
06:22 - C'est presque, c'est possible. - Mais c'est presque ça !
06:24 - C'est mieux ! Ça veut dire qu'on dirige à deux, c'est clair.
06:26 - Et vous dirigez, donc, fondatrice ? - Même pas, repreneuse.
06:29 - Repreneuse. On saura tout. Merci, Alix, d'être venue nous rendre visite.
06:32 Justement, on s'intéresse, et vous nous avez fait le lancement d'ailleurs de notre débat,
06:36 à la dyslexie, à la neurodiversité. Qu'est-ce que c'est exactement ?
06:39 On en parle avec nos invités, deux experts de ce sujet.

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