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Lundi 12 février 2024, SMART MORNING SOUMIER reçoit Ludovic Devoldere (Directeur Général, AFi24)

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00:00 Salut à tous ! Le sujet de la formation, je le dis assez régulièrement Ludovic, je
00:11 sais pas s'il y a un sujet plus important aujourd'hui en France, aujourd'hui chez
00:16 nous et pourtant on n'en parle pas tant que ça ou on n'en parle peut-être pas
00:21 comme il faudrait en parler.
00:22 Et là, ce qui est encore plus intéressant, donc avec AFI 24, donc tu es le directeur
00:28 général, c'est ça ? AFI, AFI, on dit, oui voilà.
00:31 Association pour la formation, donc AFI, AFI, AFI 24, oui.
00:35 Là on est sur l'apprentissage.
00:37 On est sur l'apprentissage, effectivement.
00:38 Et on est sur l'apprentissage dans des matières scientifiques, c'est-à-dire chimie, biologie,
00:44 biotechnologie, physique.
00:46 Absolument.
00:47 Ça veut dire qu'on est sur l'apprentissage de, au potentiel, c'est des bac+ beaucoup ?
00:53 Non, non, c'est justement ça l'intérêt de cet écosystème, c'est qu'on démarre
00:57 au terminal bac professionnel, donc on démarre post-bac.
01:01 Mais qu'est-ce qu'on fait en chimie, biologie, biotechnologie et physique quand on est bac
01:04 professionnel ?
01:05 On apprend, il y a tous les métiers de la production.
01:08 Aujourd'hui, dans le cadre de la réindustrialisation du pays qui est extrêmement importante, il
01:12 nous faut des acteurs et des techniciens pour mettre en place les produits qui sont fabriqués.
01:17 On ne fait pas que ça avec des ingénieurs.
01:19 Il nous faut des opérateurs, des agents de production qui vont permettre la réalisation
01:25 des différents produits dans les différents secteurs évoqués, santé, agroalimentaire,
01:30 cimenterie, voilà.
01:31 Et les thématiques scientifiques aujourd'hui sont éminemment importantes.
01:35 Et on démarre, et c'est justement un des axes qu'il est important de développer,
01:41 c'est qu'il ne faut pas croire qu'on est à bac+18.
01:44 Non, non.
01:45 C'est l'idée que j'avais.
01:46 Notre offre de formation, elle démarre en terminal bac pro et effectivement, il y a
01:50 les différents cursus, donc on va pouvoir trouver les bacs, les bts, les buts, avec
01:55 les IUT, les universités.
01:56 On va trouver des licences, on va trouver des masters, on va trouver aussi des ingénieurs.
02:00 Mais l'offre de formation, et c'est tout l'écosystème qu'on a voulu créer depuis
02:04 30 ans, elle démarre au bac.
02:05 Et c'est d'ailleurs un vrai problème parce qu'il nous manque cruellement de candidats.
02:10 On manque beaucoup de candidats aujourd'hui.
02:12 Il n'y a pas assez de gamins aujourd'hui qui rentrent dans des filières.
02:15 C'est-à-dire quand on se dit la filière scientifique, ce n'est pas pour moi.
02:19 C'est-à-dire que la filière scientifique, malheureusement dans notre pays, a plutôt
02:24 été utilisée pour sectoriser les candidats et leur dire...
02:29 - Pour sélectionner les meilleurs.
02:30 - Pour sélectionner les meilleurs.
02:31 - Voilà, et exclure les autres.
02:32 - Et on a oublié, alors c'est vrai qu'on a fait de la France une structure de service,
02:36 mais on a oublié qu'on avait besoin d'un outil industriel.
02:39 On a utilisé les sciences plutôt pour orienter en leur disant "tu n'as pas le niveau donc
02:46 tu feras ça".
02:47 On a complètement oublié qu'à terme, les sciences, que tu aurais évoquées, chimie,
02:51 physique, biologie, biothèque, mathématiques, sont absolument fondamentales dans énormément
02:56 de secteurs industriels.
02:57 Et donc plutôt que de vouloir utiliser ces sciences-là pour catégoriser les individus,
03:04 nous on souhaite les utiliser pour leur faire acquérir de nouvelles compétences, nouvelles
03:08 connaissances pour répondre aux besoins des emplois d'aujourd'hui.
03:11 Parce que c'est ça la finalité de l'apprentissage.
03:13 - Concrètement, tu vas les chercher, il faudrait presque aller les chercher, quoi, au moment
03:19 des grandes décisions d'orientation en troisième, en seconde ?
03:22 - On va les chercher.
03:23 Alors on commence à les accompagner, eux et leurs parents, parce que c'est pas anodin
03:28 à ce moment-là.
03:29 Il faut bien que les parents soient bien au courant des opportunités.
03:33 Et on va commencer à échanger avec eux sur les métiers, leur présenter les métiers
03:38 et leur dire "attention, tel ou tel métier, il faut quand même tenter d'avoir un certain
03:44 nombre de bagages scientifiques pour pouvoir tendre vers ces emplois-là".
03:48 Voilà, et ça c'est toute la phase d'orientation, alors que les établissements avec lesquels
03:53 on collabore.
03:54 Parce qu'on est sur une organisation particulière, on est ce qu'on appelle du hors-mur.
03:58 C'est-à-dire que moi j'ai pas de locaux, j'ai pas de classes, je travaille avec des
04:01 établissements qui existent déjà, que ce soit des lycées privés, publics, des IUT,
04:07 des universités, des écoles.
04:08 Qui ont leur propre corps professoral, leur plateau technique et qui vont œuvrer en
04:13 permanence à l'orientation de ces candidats-là.
04:16 Et ça démarre effectivement au niveau de l'éducation nationale avec les lycées,
04:21 en les orientant vers les filières et/ou en leur disant, parce que c'est important aussi,
04:27 c'est pas parce que tu prends pas la bonne filière aujourd'hui que demain on pourra
04:30 pas faire quelque chose pour réintégrer ce parcours.
04:32 - Ça on va y revenir, demain voire après-demain, c'est ça qui m'intéresse beaucoup.
04:34 Île-de-France, centre, Nord-Pas-de-Calais, c'est les zones où t'es bien implanté.
04:39 L'idée est d'essayer de se développer partout en France justement sur cette idée
04:43 de réindustrialisation.
04:44 C'est ça qui te porte.
04:45 - Sur cette idée de réindustrialisation et sur cette idée de réunir le triptyque,
04:51 parce qu'en fait dans l'apprentissage il y a trois acteurs.
04:53 Il y a le candidat qui sera apprenti demain, il y a l'entreprise et il y a l'équipe
04:57 pédagogique, donc nos plateaux techniques.
04:59 Et ce triptyque-là, il faut qu'il soit réuni au périmètre du besoin du territoire.
05:05 On n'a pas vocation à répondre à tous les besoins à partir de Paris ou d'une autre
05:09 ville.
05:10 Donc l'implantation territoriale et ça, la réforme de la formation qui a sept ans maintenant,
05:16 nous a permis de nous positionner dans les différents territoires.
05:19 Les zones citées juste avant sont des zones historiques dans lesquelles on était implanté
05:24 et aujourd'hui effectivement l'évolution de l'organisation vise à répondre à ces
05:29 besoins-là dans tous les territoires où il y a du besoin et où il y a les plateaux
05:33 techniques associés.
05:34 - D'autant que, rendons hommage, on ne sait pas quel sera son sort à Agnès Pannier-Unaché,
05:41 son plan de réindustrialisation, il insiste sur quelque chose que je trouve très important,
05:46 c'est d'abord de privilégier les territoires qui ont une histoire et une mémoire industrielle.
05:51 Parce que c'est bien dans ces territoires-là qu'on arrivera à faire quelque chose.
05:55 Sinon la pression sociale sera trop forte.
05:58 "Comment ça vous allez ouvrir une usine chez nous, c'est pas possible."
06:00 C'est dans ces territoires-là qu'il faut aller.
06:02 - C'est dans ces territoires et dans ces territoires, on le sait, il existe déjà des établissements
06:07 qu'ils soient privés au public et surtout ne réinventons pas la roue, appuyons-nous
06:12 sur des établissements qui existent et faisons de telle sorte à ce que ces établissements
06:16 permettent de mettre en place cette modalité qui est quand même particulière qui s'appelle
06:21 l'apprentissage, encore une fois pour répondre aux besoins du territoire, tant des entreprises
06:27 que des candidats et de leur famille.
06:28 On n'a pas à œuvrer à une mobilité transnationale pour répondre à des besoins.
06:33 - Non, mais dans ta réflexion il y a quelque chose que j'apprécie énormément, tu sais
06:37 que je les aime, les patrons, les chefs d'entreprise, etc.
06:40 Mais l'idée que ce soit eux qui décident seuls des besoins est quelque chose en fait
06:46 d'un tout petit peu effrayant et à courte vue.
06:48 Et toi tu insistes beaucoup sur l'idée que la formation ne doit pas être monosecteur,
06:52 que tu ne vas pas faire des robots capables de travailler pour les trois ans qui viennent
06:57 à la demande exacte de l'entreprise.
06:58 - C'est exactement ça et ça fait partie complètement de la stratégie hors mur et
07:03 donc de s'appuyer sur des partenaires qui ont des diplômes qui sont entre guillemets
07:08 qualifiés et de faire de telle sorte à ce que ces diplômes répondent à une polydispersité
07:14 de secteurs d'activité.
07:15 - Exactement.
07:16 - On n'a pas pour vocation à créer des cercueils à dix places, c'est-à-dire on commence à
07:21 faire de telle sorte à ce que des candidats s'inscrivent dans des parcours et puis au
07:24 bout de trois ans pour telle ou telle raison le secteur d'activité évolue de façon importante
07:30 et on a des jeunes candidats ou apprentis à ce moment-là qui se retrouvent avec une
07:34 sectorisation qui est beaucoup trop faible.
07:36 Donc le fait de s'appuyer sur des diplômes qui sont délivrés par l'Education nationale
07:41 ou par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche font ces diplômes et on
07:46 œuvre à ça, couvre des secteurs d'activité extrêmement importants.
07:50 Donc une licence par exemple pour moi doit pouvoir permettre de couvrir le domaine de
07:55 la santé dans le cadre de sa thématique mais aussi de répondre aux problématiques de
07:59 la métallurgie ou des cimentiers.
08:01 Si on fait une licence en qualité, hygiène, sécurité et environnement, on n'a pas le
08:06 droit de la sectoriser sur tel ou tel secteur d'activité.
08:10 Donc ça permet aux candidats de s'inscrire dans un parcours en disant "j'ai plusieurs
08:14 portes de sortie".
08:15 L'apprentissage c'est presque plus que décollé d'ailleurs, il plane là depuis
08:20 maintenant deux ans, il y a cet objectif d'un million de contrats d'apprentissage
08:25 assignés.
08:26 Est-ce que ça veut dire donc clairement du côté des entreprises, ça y est, on a compris
08:31 tout l'intérêt qu'on pouvait avoir mais tu as parlé des parents.
08:33 Il n'y a pas si longtemps en fait l'apprentissage était vécu comme une voie de garage, comme
08:38 un échec.
08:39 Est-ce que ça, c'est en train de changer ?
08:41 Ça évolue, ça évolue de façon significative et je pense que l'engouement pour l'apprentissage
08:49 depuis deux, trois ans auprès des entreprises.
08:51 Alors il est vrai que les aides aujourd'hui à l'apprentissage pour les entreprises
08:54 sont substantielles.
08:55 Donc c'est quand même un levier extrêmement important.
08:59 Cet engouement pour l'apprentissage a fait de telle sorte aussi à ce qu'il ne soit
09:03 plus localisé uniquement sur les premiers niveaux de qualification, mais on va vers
09:07 l'enseignement supérieur.
09:08 Donc une démocratisation de la notion d'apprentissage qui est plus importante et du coup par effet
09:14 rebond forcément les parents se sont intéressés à cette modalité en entendant des éléments
09:19 qui ne sont plus "c'est la voie dans laquelle mon gamin se croit orienté parce qu'il
09:25 est nul à l'école".
09:26 Voilà donc ça aujourd'hui ça évolue très significativement.
09:29 Pour autant il faut oeuvrer tous les jours à ce message là parce que il est pas simple.
09:34 - Alors que les salaires de l'industrie c'est deux SMIC en moyenne alors que les salaires
09:39 des services sont très très loin de ça.
09:42 Il y a de la valeur ajoutée, la production c'est quelque chose d'ultra noble.
09:46 Tu penses que pour terminer la volonté de réindustrialisation malheureusement c'est
09:53 plus une volonté aujourd'hui qu'une réalité.
09:55 Mais tu penses que cette volonté peut porter aujourd'hui à fil indiqué ?
10:00 - Oui on le voit avec nos chiffres on fait une croissance de 10 à 15% par an.
10:05 Ça veut bien dire qu'on apporte des réponses réelles à des besoins.
10:09 Encore une fois et c'est tout l'objet de ces communications, il faut continuer à le
10:13 faire savoir de telle sorte à ce que là aussi les entreprises s'intéressent à cette modalité,
10:19 continuent à s'y intéresser.
10:20 Et encore une fois que les candidats sachent parfaitement bien qu'il y a des besoins considérables
10:24 dans l'emploi qu'on n'arrive pas aujourd'hui à couvrir et singulièrement sur les premiers
10:30 niveaux de qualification.
10:31 - Et c'est pour ça que le début d'année est stratégique pour toi ?
10:33 - Absolument.
10:34 - À travers les salons ?
10:35 - En termes de communication.
10:36 - En termes de communication qui sont le creuset ?
10:37 - Un point important de communication pour que l'entenoir, puisqu'à la base il faut
10:43 quand même intéresser le maximum de personnes, que l'entenoir soit le plus large possible
10:46 et qu'au fur et à mesure de notre accompagnement on arrive à faire de telle sorte à ce que
10:52 les candidats, avec les bons prévoquis, s'inscrivent dans les parcours avec une quasi-certitude
10:58 aujourd'hui de contrat d'apprentissage et de main d'emploi.
11:01 - Merci Ludovic.
11:02 Ludovic Devolder donc qui nous accompagnait.
11:06 L'apprentissage est AFI 24.
11:08 (sonnerie)
11:10 [Musique]

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