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Lundi 19 juin 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Maxime Bérard (CEO, Simpliciti)

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00:00 Salut à tous, on est reparti avec un métier absolument passionnant,
00:13 puis un métier au cœur de nos vies et puis un métier au cœur de nos villes.
00:17 Quand on le dit poliment, c'est la gestion des déchets, mais en fait c'est ramasser des poubelles.
00:21 Maxime Bérard, salut Maxime.
00:23 Enchanté.
00:24 Patron d'une boîte qui s'appelle Simplicity.
00:26 Exactement.
00:27 Qui existe depuis ?
00:28 Depuis 25 ans déjà.
00:29 Depuis 25 ans.
00:30 Toi, c'est… enfin ton métier, mais tu vas me le raconter ton métier.
00:34 C'est l'intelligence à mettre dans l'ensemble de ces rotations de camions poubelles qui peuvent être passionnantes.
00:43 Exactement.
00:44 Alors en fait, il y a tout le métier de la collecte des déchets,
00:46 qui est un métier qui a l'air assez simple de prime abord, mais qui en fait est relativement compliqué,
00:50 avec des enjeux externes, d'équations financières qui sont de plus en plus dures à trouver pour les collectivités.
00:56 Il y a de plus en plus de volume et la tonne du traitement est de plus en plus chère.
01:00 Et en même temps aussi des nouveaux flux, les biodéchets, des nouveaux éléments qui arrivent.
01:04 Et voilà, pour les opérateurs, soit les mairies, les collectivités qui vont collecter directement,
01:09 soit les opérateurs privés, il faut réussir à rendre ce service à meilleur coût pour le citoyen,
01:14 sinon la facture explose.
01:16 Et en même temps réussir à satisfaire, on l'a vu avec la grève des éboueurs à Paris,
01:20 dès lors que ça s'arrête, aussi pendant le confinement, on voit que cette fonction est vraiment essentielle
01:25 et que sans ça, on ne peut rien faire.
01:27 Ah non, mais on n'a aucun doute sur le fait qu'elle est essentielle, ça il n'y a aucun problème.
01:30 Ce qui nous permet d'ailleurs, toi et moi, de rendre encore une fois hommage à l'ensemble de ceux qui,
01:35 puisque tu parlais du confinement, ils sont allés pour ramasser des poubelles maintenant,
01:38 on fait les malins et tout, à ce moment-là, il fallait y aller.
01:41 Et ils y sont allés, l'ensemble, effectivement, que ce soit les régimes municipaux ou les grands acteurs français.
01:46 On a aussi une expertise nationale sur ce sujet-là, on est d'accord.
01:50 Veolia, Paprec, Suez, c'est des acteurs mondiaux.
01:53 J'ai un point intéressant à souligner, c'est les choses qui sont observées à l'étranger.
01:57 Alors nous, on a pas mal de demandes, on a un acteur français à la base, 90% de notre business en France.
02:01 Mais là, notamment, on est tiré au Canada, où ils ont observé un des cas qui s'appelle la tarification stative.
02:06 Pour en reparler, c'est un mode de gestion qui est observé.
02:09 On a 10 ans de retard, il faut qu'on copie la France.
02:11 Quand est-ce qu'on démarre, on y va et on est tiré dans ce cadre-là.
02:14 Je pense que c'est hyper intéressant.
02:15 Toi, tu es une boîte de techno.
02:16 Une boîte de techno, oui.
02:18 On fait à la fois du hardware, du logiciel, qui est le cœur de notre métier.
02:21 Et on a aussi une partie bureau d'études pour accompagner les collectivités, optimiser les circuits de collecte, par exemple.
02:25 Alors voilà, le logiciel, il sert à quoi ? Il sert à optimiser les circuits de collecte ?
02:29 Alors, il y a différents cas d'usage.
02:31 Nous, à la base, ce qu'on fait, c'est qu'on remonte de l'information.
02:33 Donc, on va capter avec des capteurs, en en utilisant, en aidant les rippers avec des boutons, des tablettes.
02:38 Je ne sais pas ce que c'est qu'un ripper, c'est quoi ?
02:39 Un ripper, c'est la personne qui va collecter les déchets, qui est généralement plus à l'arrière du camion.
02:43 D'accord. Les boueurs, on dit.
02:45 Techniquement, on dit ripper.
02:47 Mais en effet, c'est un des boueurs.
02:49 Mais du coup, leur rôle dépasse simplement le fait de vider des poubelles.
02:53 On leur demande de remonter l'information, d'expliquer s'ils ne peuvent pas collecter.
02:56 Pourquoi ? Pour prendre des actions correctives, couper un arbre, changer un bac, et ainsi de suite.
03:00 Et ces gens sont de plus en plus impliqués.
03:02 Et même sur la qualité du tri, on peut leur dire de détecter si jamais la poubelle a été mal triée.
03:07 Et ils sont de plus en plus impliqués, et c'est ça qui est aussi intéressant.
03:09 Et ça veut dire que ces gars-là, aujourd'hui, ils sont comme les sportifs de haut niveau.
03:12 C'est-à-dire qu'ils sont connectés. Ils ont des capteurs sur eux, qui analysent leurs mouvements.
03:15 Non, c'est pas à ce point-là.
03:17 Non, pas à leur rythme cardiaque.
03:19 Par contre, on va leur demander de faire remonter des informations.
03:21 Donc typiquement, c'est plus un pilote de Boeing ou d'Airbus.
03:24 D'accord.
03:25 Où en fait, il va avoir accès à un certain nombre d'informations.
03:28 Il va devoir donner de l'information.
03:29 On va pouvoir, au niveau de l'opérateur, les gens qui régulent ça, envoyer des informations en live.
03:34 Et surtout, ce qui est intéressant, et c'est un des cas d'usage les plus forts qu'on a,
03:37 c'est qu'on va lui demander aussi de rapprocher le bac d'une antenne, plus dans le bac.
03:41 Et on va savoir, en fait, qui l'a collectée.
03:43 Ça permet, dans certains cas, d'aller jusqu'à la facturation
03:46 et de moduler, en fait, la taxe d'ordure ménagère,
03:50 la tarification institutive dont je parlais, en fonction du nombre de fois où elle a sorti la poubelle.
03:54 Et dans certains cas, version un peu plus homéopathique du système,
03:58 de donner cette information aux citoyens pour qu'ils puissent voir un petit peu comment sa consommation,
04:02 enfin, sa production de déchets est venue.
04:04 Et là, ça le permet d'être acteur.
04:06 Alors, effectivement, il y a des trucs intéressants.
04:08 Restons d'abord, effectivement, sur l'équation insolite pour les collectivités.
04:12 Ça veut dire qu'à un moment, il faut trouver des solutions économiques.
04:17 Ça revient de temps en temps, etc., l'idée de payer,
04:22 de demander aux citoyens de payer au poids de déchets.
04:24 Mais, enfin, ça, on va créer des conflits d'usage invraisemblables avec des histoires.
04:30 Alors, il y a plusieurs choses.
04:31 Déjà, au niveau de la collecte, ce qui est certain, c'est que le camion va rouler, pas toujours pour collecter.
04:35 Donc, il y a un premier levier d'optimisation qui est de se dire,
04:37 comment est-ce qu'on organise les collectes pour optimiser les tracés,
04:41 pour qu'ils collectent un maximum, pas un haut le pied où on diminue.
04:44 C'est de la logistique, ça, à pratiquer, d'une certaine manière.
04:46 Deuxième point, c'est de se dire, finalement, on ramasse des poubelles,
04:49 mais si la poubelle n'est pas sortie, le camion, il se déplace pour rien.
04:52 Alors, certes, à Paris, quand il y a des points tous les 10 mètres, ça pose moins d'enjeu.
04:57 En milieu rural, on a vu ça chez notre client à Brève,
05:00 il y a 50% des points qui pensaient être collectés, le bac n'est pas présenté.
05:04 Donc, déjà, savoir qui sort sa poubelle quand et optimiser les fréquences de collecte
05:08 par rapport à l'usage réel et savoir qui sort réellement sa poubelle,
05:11 ça, ça devient déjà beaucoup plus intéressant.
05:13 En fait, avant d'aller beaucoup plus loin...
05:16 - Mais attends, ça veut dire quoi ?
05:17 Ça veut dire qu'il y a une puce RFID sur le bac et...
05:20 - Exactement.
05:21 - Et donc, tu sais s'il sort ou s'il ne sort pas ?
05:23 - En fait, on va savoir qui a collecté et après, il y a un historique qui est fait.
05:26 - D'accord. Statistiquement, on va dire, OK, là, il les sort le mardi, là, il les sort le...
05:31 - On sait faire certain qu'il y a d'usage.
05:32 Je vais pas rentrer dans tout le détail, mais il y a aussi différents types de collecte.
05:35 Quand il y a des points d'apport volontaire, on peut regarder le taux de remplissage.
05:38 Il y a des choses assez sympas à faire en interne d'analyse de données,
05:40 mais en tout cas, il y a des leviers tout à fait primaires
05:42 qui, pour nous, on pense, permettent d'optimiser les choses
05:45 et, en fait, finalement, de gagner en efficience, mais aussi en agilité.
05:49 Parce qu'il y a cet aspect un peu comment j'optimise,
05:51 mais il y a aussi comment je gère l'ALLEZ1.
05:53 Et en fait, les outils qu'on met à disposition de nos clients,
05:56 que ce soit des régies ou des collecteurs privés, c'est aussi une tour de contrôle.
05:59 Ça leur permet de voir, OK, là, j'ai tant de camions,
06:02 j'ai finalement un camion qui tombe en rade,
06:04 j'ai une personne qui se présente pas ou j'ai un absent, un malade ou autre,
06:07 comment est-ce que j'interagis ?
06:09 Et donc, au-delà de l'optimisation, on va dire, le plan un peu global,
06:12 il faut aussi gérer l'ALLEZ1 et le jour le jour.
06:14 Et donc là, c'est des capteurs, c'est des infos qui remontent
06:17 et nous, ça permet de mettre ces outils à disposition.
06:19 Et tu bosses aussi avec les Veolia, Suez, Paprec, etc.
06:23 Eux aussi, ils ont besoin de toi.
06:24 C'est-à-dire que tu développes une telle expertise
06:26 qu'ils te font confiance.
06:29 Alors, c'est une confiance qu'ils gagnent tous les jours,
06:31 qu'ils n'ont jamais acquise.
06:33 Non, mais ce genre de trucs, tu te dis, une boîte comme Veolia,
06:35 ils pourraient, à la limite, essayer de développer cette expertise eux-mêmes.
06:38 Ils pourraient et sur certains aspects, ils ont aussi une certaine pertinence.
06:41 Après, c'est plutôt des partenaires.
06:42 Eux, c'est quand même pas leur métier complètement à la base.
06:44 Et nous, notre jeu, ça fait 25 ans qu'on fait ça,
06:46 on a 140 personnes, on a fait un petit calcul,
06:48 ça fait 1 500 années d'expérience cumulée depuis le début.
06:51 Ah oui, j'ai vu ça !
06:53 Il y a des biais dans ton calcul, là !
06:55 Depuis combien de temps ils travaillent dans ce secteur ?
06:57 Grosso modo, ce que je veux dire, c'est que, certes,
07:00 on n'envoie pas des fusées sur la lune,
07:02 on traite plus des poubelles, c'est un peu plus pragmatique,
07:04 mais dans les faits, il y a quand même une certaine expertise.
07:06 Il faut aussi réussir à communiquer avec la banne ordure ménagère.
07:08 On bloque le left container.
07:09 Si t'as pas payé ta facture, paf, t'es blacklisté.
07:11 Qui a pas payé sa facture ?
07:13 Quand tu dis "si t'as pas payé ta facture", qui n'a pas payé sa facture ?
07:15 Le citoyen. Un cas de citoyen qui a pas payé sa facture.
07:17 Mais moi j'ai pas de facture, c'est à travers...
07:19 Alors c'est à travers la taxe d'habitation.
07:21 Alors c'est un grand débat, mais en gros, ça se déplace.
07:24 Mais dans 20% des agglomérations en France, c'est pareil.
07:27 Mais dans... ou si tu te fais voler ton bac, par exemple,
07:30 quand on te met un schéma de tarification incentive,
07:32 il y a des tas de règles et de normes à respecter,
07:34 dont le fait de blacklister.
07:35 Donc ça demande de communiquer avec la banne ordure ménagère,
07:37 ça demande d'avoir quand même une certaine connaissance du secteur,
07:39 et ça demande aussi de se dédier au jour le jour sur ces sujets,
07:42 là où Veolia, Suez et Paprec, ils ont plein de sujets de partout.
07:45 Et surtout, en fait, toute une équation...
07:48 - Ah, je connais trop, c'est super intéressant.
07:50 On est sensibilisés, nous, parce que tu dis...
07:52 À un moment, tu as dit "le volume augmente en permanence".
07:57 - Oui.
07:58 - Enfin, on en parle.
07:59 C'est-à-dire que j'avais l'impression, moi, qu'on était sensibilisés,
08:02 qu'on essayait de réduire les déchets.
08:03 - Alors, il y a des volontés, il y a aussi des flux qui se démultiplient,
08:07 il y a des notions avec le composteur et ainsi de suite.
08:09 Mais on voit quand même que sans action corrective,
08:11 donc les agglos qui vont mettre en place notamment la tarification incentive
08:14 via cette baisse de 30%.
08:15 - Tarification incentive, comme tu dis...
08:17 - C'est le principe de moduler la taxe d'ordure ménagère en fonction du...
08:20 - En fonction du poids.
08:21 - Exactement.
08:22 Mais ça, c'est le cas un peu extrême.
08:24 Le fait rien que de communiquer, on voit déjà des baisses.
08:26 Alors, c'est des choses qui ont été faites à Nancy,
08:27 Renne est en train d'y passer par ailleurs.
08:30 Mais le fait, en fait, de mettre ces éléments en lumière,
08:32 c'est ce qu'on a vu avec la grève des éboueurs.
08:34 Quand on voit l'amonçalement de déchets devant les restaurants et ainsi de suite,
08:38 ça fait prendre conscience.
08:39 Sinon, c'est caché.
08:40 On ne le voit pas, on produit, ça disparaît, ça rentre dans un service
08:44 et finalement, on perd cette visibilité.
08:45 Et c'est ça qu'on essaye de rendre.
08:47 Et après, nous, notre rôle, c'est d'aider les collectivités par rapport à ça.
08:50 Parce que bien sûr, il y a mettre les outils, c'est intéressant.
08:52 Mais il y a aussi faire tout l'accompagnement qui est autour.
08:54 C'est-à-dire que pour changer les habitudes, il faut communiquer,
08:57 il faut rendre ça un petit peu ludique, il faut être positif.
09:00 Parce que le but, c'est juste de faire payer plus, ça ne va pas le faire.
09:02 Par contre, mettre en avant des baisses et que ça soit un impact positif,
09:06 ça, par contre, c'est valoriser.
09:08 Notre accompagnement est positionné là-dessus.
09:10 Et c'est là où on essaye de jouer notre partie de l'équation.
09:14 Maxime, qu'est-ce qui t'a amené sur ce secteur ?
09:16 Alors moi, j'ai rejoint la boîte il y a 4 ans, un peu plus de 4 ans.
09:19 Je pensais qu'il y avait un super historique à développer.
09:21 Ça fait plus de 25 ans.
09:23 Il y avait aussi un historique de rachat de boîte.
09:25 Donc, il y avait une notion, on a racheté 6 entreprises.
09:28 Mais tu rachètes quoi ? Vous rachetez ?
09:30 Alors, vous, vous rachetez, c'est quoi ?
09:31 C'est des petites briques techno qui vous manquent ?
09:33 Exactement.
09:34 En fait, notre proposition de valeur, et ce qui nous rend assez uniques,
09:37 c'est le fait qu'on ait une solution de bout en bout.
09:39 Et donc, on a racheté un bureau d'études qui optimise cette tournée,
09:42 qui était très spécialisé là-dessus.
09:43 Alors, c'est des choses de niche.
09:44 Un ERP sur la facturation des déchets, qui consomme les données qu'on produisait.
09:48 Il y avait un spécialiste du hardware sur cette partie RFID.
09:50 Enfin, ça, ça a fait au fur et à mesure du temps.
09:52 Mais c'était quelque part un peu un historique que je trouvais hyper intéressant.
09:55 Et qu'on a pu développer, que maintenant on essaie d'internationaliser.
09:57 Et on se dit aussi, pourquoi pas adresser aussi d'autres compétences de l'agglo,
10:01 une fois qu'on a cette connaissance.
10:02 Alors, attends, attends, attends, parce que je te bouscule, ça va super vite, c'est passionnant.
10:05 Mais quand tu dis bout en bout, le premier bout, c'est bureau d'études pour aider la collectivité.
10:11 Pour qu'on se réorganise, exactement.
10:12 À organiser l'ensemble de sa collecte.
10:15 Et le dernier bout, c'est que je communique avec l'usager, je lui fais un feedback sur ce qui s'est passé.
10:20 Apparemment, ça passe par une facture.
10:21 Mais en tout cas, je redonne de l'info.
10:22 Et finalement, la boucle est bouclée.
10:24 Et après, une fois qu'on a fait tout un marché, on a tout l'historique de ce qui a été fait.
10:28 Parce que tout a été tracé.
10:29 Notre métier, c'est de la traçabilité.
10:30 Et on peut réussir à optimiser.
10:32 Le client de brief dont je te parlais, qui s'aperçoit qu'il y a un bac sur deux et qu'on passe pour rien,
10:37 ils ont fait ce phénomène de tarification associative il y a 10 ans.
10:40 Mais hop, on y terre, on progresse.
10:42 Et on essaie de travailler maintenant aussi sur la qualité du tri.
10:45 Parce qu'il n'y a pas n'importe quoi dans les poubelles.
10:47 C'est un cercle incessant.
10:48 Mais je pense que le message, c'est qu'il y a quand même pas mal de choses à faire dans ce secteur.
10:51 Oui, et puis que les citoyens, c'est la dernière question que je te pose.
10:56 À partir du moment où ils sont sensibilisés, ils ont envie de jouer le jeu ?
10:59 Exactement.
11:00 Ils ont envie de participer à ce truc. Chacun est conscient de l'enjeu en fait.
11:03 Toujours ceux qui sont très impliqués, ceux qui, bien sûr.
11:05 Mais le gros, ça permet de gamifier, de rendre les choses un petit peu plus ludiques.
11:09 Et donner de la visibilité sur des choses qu'on voit avec des faits d'actualité.
11:12 Là, ça devient très concret au quotidien.
11:14 Belle expertise Simplicity. Donc, Maxime Bérard qui nous accompagnait.
11:18 [Musique]
11:22 smart.

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