Lundi 17 juin 2024, SMART MORNING SOUMIER reçoit Michel Kaluszynski (co-fondateur et Directeur, KOB)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Salut à tous, c'est Michel Kaluzinski qui va nous accompagner.
00:10Bonjour Michel.
00:11Alors, on va parler ensemble des grands sujets du moment finalement, parce que tu portes
00:15les grands sujets du moment qui sont le recyclage, l'économie circulaire, la gestion de l'eau.
00:23Alors, on n'a pas beaucoup de temps, donc il faut l'expliquer assez vite quand même.
00:27Une espèce de triptyque que j'ai découvert grâce à toi, entre le verre, qui paraît
00:32évident en fait, mais on n'y pense pas, le verre, le sable, l'eau.
00:36Tout à fait.
00:37Je me lance.
00:38Vas-y.
00:39Alors, le sable est utilisé de manière très commune depuis des siècles pour filtrer l'eau.
00:43C'est le premier niveau de filtration, ce qu'on appelle un étage de filtration.
00:47Donc, c'est du sable, ressource pas rare à une époque, devenue rare.
00:51Exactement.
00:52J'ai découvert ça.
00:53Deuxième chose.
00:54Non, non, mais il y a une guerre pour le sable aujourd'hui.
00:57Notamment en Inde aujourd'hui, il y a des gens qui volent du sable, massivement évidemment.
01:02Ce sont des centaines de tonnes à chaque fois.
01:04Ça détruit la légère.
01:05Il y a un vrai sujet.
01:06Je te donne un exemple.
01:07Un pays comme l'Arabie Saoudite, je vais y revenir, on va peut-être exporter un sable
01:10localement pas compatible pour les besoins en sable des unités de dessalement.
01:14Premier point, donc, le sable.
01:15C'est le sable.
01:16Le deuxième point, c'est la gabegie faite sur le milieu du verre, la bouteille de Bordeaux,
01:22la bouteille d'Orogina, qui partent aux poubelles dans des milieux structurés comme
01:26la France ou l'Europe.
01:27Mais ces milieux sont, au moins, structurés dans le recyclage et le tri des déchets.
01:32L'ADEME qui suit nos poubelles fait ce qu'on appelle un modécum et a démontré et suit
01:38que 25% du verre qui devrait partir dans les circuits de recyclage part à la poubelle
01:44et donc est brûlé.
01:45Donc, on a utilisé de l'énergie à l'origine pour construire la bouteille, mais on va utiliser
01:49de l'énergie pour la détruire.
01:50Donc, c'est une perte de valeur.
01:52C'est une perte d'énergie.
01:53C'est une perte de produits.
01:54Un quart quand même.
01:55C'est énorme.
01:56Je ne pensais pas.
01:57C'est des milliers de tonnes.
01:58Nous, ce qu'on a déterminé, alors c'est avec des amis, etc., on est intéressé par
02:00les problématiques d'environnement, mais aussi d'industrie, c'est que ce verre a une
02:04valeur.
02:05Nous, on voulait le valoriser.
02:06Et le valoriser, très clairement, il existe déjà des verres concassés qui donnent un
02:11sable de verre, qu'on dit grossièrement, utilisé plutôt dans le BTP, très grossier.
02:15Ça existait, mais ce n'était pas du tout développé.
02:17De l'autre côté, il y avait de l'eau.
02:2070% de l'eau, 65%, c'est utilisé par l'agriculture, l'alimentation, c'est vital dans le monde
02:26entier.
02:2720% pour l'industrie.
02:28Et on pense surtout, après, aux potables, loisirs, piscines.
02:30Alors, les piscines sont les plus visibles.
02:32Il y a 2,5 millions en France.
02:33La France est vice-championne du monde des piscines.
02:35Donc, en partant, 2,5 millions de piscines enterrées.
02:39En fait, c'est 3,5 millions.
02:41Il y a les petites piscines.
02:42D'un côté, et donc les piscines ont des filtres à sable.
02:46Or, c'est quoi un filtre à sable ?
02:48C'est un bidon.
02:49Et toutes les unités industrielles de dessalement, d'eau usée, d'irrigation, sont des batteries
02:56de filtres.
02:57Donc, finalement, la piscine est l'exemple unitaire de batteries de filtres possibles
03:00dans l'industrie.
03:01Donc, des fameux 80% intéressants.
03:03Donc, notre idée, c'est donner de la valeur à un verre perdu, le faire localement pour
03:08ne pas rajouter...
03:09Attends, attends, parce que pour toi, c'est évident, ça n'est pas le temps que ça.
03:12Le verre, au départ, c'est du sable.
03:13Et donc...
03:14Du sable naturel.
03:15Ce que tu fais, c'est que tu prends le verre et que tu le ramènes à son état de sable.
03:19Pas de sable naturel, puisqu'il a été traité en état de petits morceaux.
03:24D'accord.
03:25Dont on a...
03:26Et là, c'est notre...
03:27Micro morceaux, alors, des grains.
03:28Non, pas micro.
03:29Parce que, justement, la filtration de premier niveau requiert des grains assez grossiers.
03:33D'accord.
03:34Alors que tout le monde a en tête la filtration très fine, biologique, pharmaceutique.
03:38Et là, ça s'appelle la micro, la nano-filtration.
03:40Tout le monde s'intéresse à ça parce que c'est très techno, c'est très high-tech,
03:44deep-tech.
03:45Mais, en fait, on n'en a pas toujours besoin, on en a même rarement besoin, c'est ça que
03:47je veux dire.
03:49Au deuxième niveau, personne ne s'y intéresse, personne n'est venu optimiser ce truc aussi
03:52simple qu'est de mettre du sable.
03:53Mais il y a surtout un troisième effet qui se coûte, si je peux me permettre.
03:56Le verre n'est pas utilisé, nous, on va l'utiliser.
03:59La filtration de l'eau nécessite de passer dans du sable.
04:04Le problème des filtres actuels, c'est comme on est dans un milieu où on ne donnait pas
04:09le juste prix à l'eau, on utilise de l'eau pour laver les filtres.
04:13C'est-à-dire que quand...
04:14C'est un peu absurde, on est d'accord.
04:16Je dis souvent, laver de l'eau avec de l'eau, c'est idiot.
04:19Donc, quand on fait passer de l'eau dans un filtre à sable, les particules restent
04:22en suspension, en eau, et créent une galette.
04:25Et les systèmes sont installés avec un système de pompage de rétro.
04:28Ok, Michel, on a compris.
04:29On a compris que tu as inventé et que tu as la pression.
04:34Nous avons, on est quatre.
04:35Vous êtes quatre, on va en dire un mot aussi.
04:37Quatre seniors.
04:38Vive les seniors entrepreneurs, ça me touche beaucoup comme sujet.
04:39Un système de filtration, donc première filtration efficace, etc.
04:46Le problème derrière, c'est que tu fais une boîte et que moi, je regarde le truc
04:51aussi un petit peu en chef d'entreprise, mais tu cumules une masse d'obstacles, de
04:56handicaps, ne serait-ce que la récupération du verre.
04:58Alors non.
04:59Comment tu vas le chercher ?
05:00Alors non.
05:01Il s'avère que, si tu as regardé un peu mon CV, moi, outre la grande industrie, je
05:06travaille beaucoup dans la proximité régionale, territoriale, sur l'économie sociale et
05:09solidaire.
05:10Or, il existe énormément de boîtes de récupération de papiers, de cartons, etc.
05:14qui trouvent, qui savent qu'il existait du verre dans des endroits que personne n'atteignait
05:18pas.
05:19Et donc, ces sources de verre existent.
05:20Il y a aussi des sources de verre dans des grandes industries qui ne savent pas le valoriser.
05:25Ils servent au BTP, etc.
05:26Donc, les sources existent.
05:28Et je parle d'un pays comme le Nouveau-Britannique.
05:29Les sources existent, mais éparses.
05:30Non, non, non.
05:31Pas aussi éparses que ça, parce qu'on cherche à être dans les milieux, par exemple, métropolitains,
05:37d'habitation, au plus près des sources de collecte.
05:39Et ensuite, la distribution de nos produits finales, c'est à travers des grands distributeurs
05:44dans les zones d'eau.
05:45Mais notre objectif ultime, le premier démonstrateur va être à Toulouse, avec une usine à Toulouse
05:51pour un lieu métropolitain, et dans un environnement très organisé.
05:54Mais notre objectif, c'est l'export dans des pays où il n'y a pas de structure et
05:58même la filière de ramassage n'existe pas.
06:00Donc, on vient amener une brique, une brique de valorisation qui va aider à organiser
06:05et va créer les flux de collecte dans des endroits où on va créer ce marché qui n'existe
06:10pas.
06:11Puis, on va aider à l'eau.
06:12Et en fait, on démonte dans un milieu très hostile, finalement la France est assez hostile
06:16parce que c'est très organisé.
06:17Mais c'est colossal ton ambition, il est colossal que de…
06:20Parce que, je ne pensais même pas, mais on a créé des flux de collecte de déchets
06:25à l'export.
06:26Enfin, je n'en sais rien, je ne sais pas à quel pays tu penses, mais on voit tous
06:29des pays en Afrique, etc., où la gestion des déchets est apocalyptique, mais même
06:34les déchets de base, tu n'as pas de flux de collecte.
06:37Oui, sauf que, bizarrement, le verre est beaucoup plus visible que les déchets organiques ou
06:42que le papier.
06:43Et le verre, dans sa consommation, est plus facile à atteindre.
06:46Donc, ce que je voulais dire là-dessus, c'est qu'on est dans un milieu très organisé
06:49comme la France et l'Europe, donc on vient aider pour les 25% manquants.
06:54Donc, déjà, on valorise dans un milieu hyper valorisé, sauf qu'on amène des économies.
06:58Deux millions et demi de piscines, un fil de piscine, c'est en moyenne 200 kilos.
07:03Si tous les sables de piscine actuels étaient remplacés par notre système, on économiserait
07:08500 000 tonnes de sable naturel.
07:12Voilà, c'est juste un message à ceux qui veulent lutter contre, rien qu'avec cette disposition.
07:17Je ne parlais pas de l'industrie.
07:18Attends, attends, moi je veux creuser un peu ton truc, ça me passionne.
07:20Ton sujet, c'est celui qui vend le sable naturel aujourd'hui pour filtrer les piscines.
07:23Non, monsieur.
07:24Non, non, mais c'est lui, à un moment, qui va devoir se mettre à vendre ton sable à toi.
07:28Il faut qu'il y trouve son intérêt.
07:29Voilà, c'est ça.
07:30Parce que le circuit de distribution, tu ne l'auras pas à refaire, toi, Derrière.
07:32Tout à fait.
07:33On ne va pas chercher 3 millions ou 10 millions de personnes, d'autant plus que ce n'est
07:36que la telle, elle représente moins de 10% de l'eau.
07:41C'est l'agriculture qui nous intéresse, l'industrie.
07:43Mais avec ça, on est le démonstrateur à taille réelle de tous les systèmes.
07:47Et nous, on négocie, on a négocié et on a trouvé, mais c'est un peu confidentiel,
07:52avec un des plus gros distributeurs.
07:54Donc, on fait du B2B2.
07:56Ah ben, B2B2C.
07:57Et même, il y a un autre B intermédiaire, parce que celui-là, c'est un grossiste de
08:00chez grossiste qui vend lui-même à des détaillants qui, eux, vendent, etc.
08:04Il y en a 3 en Europe.
08:06Donc, on est avec et on est en passe de signer.
08:10Et donc, ça veut dire ça, autour levée de fonds pour que, parce que cette signature
08:14derrière, il va falloir délivrer.
08:15Ça veut dire, oui, mais la machine comme nous, je vais y arriver, la machine qui est
08:20construite, qui est visible, qui est visitable à Toulouse, elle est le résultat de nos
08:24capitaux, les 4 fondateurs, plus des amis investisseurs, plus lignes de levée bancaire,
08:30etc. Pour l'instant, on n'a eu aucun soutien.
08:33On a eu, allez, 30 000 de la région, etc.
08:36Donc, la levée de fonds, et je te rejoins, c'est pour aller au-delà de l'unité
08:40toulousaine, développer l'international et développer les R&D.
08:44On a deux coproduits possibles de notre résultat.
08:46Je te bouscule, parce que le temps tourne vite et quand même, j'ai eu aucun soutien.
08:50On fait une levée de fonds.
08:51Tu as 70 ans.
08:53Les 3 cofondateurs, j'imagine qu'ils sont dans la même tranche.
08:5553, 56, 69.
08:56Ah, ils sont plus jeunes.
08:57Ils sont plus jeunes.
08:58C'est des petits juniors.
08:59Seniors entrepreneurs.
09:00Tout à fait.
09:01Et c'est bankable aujourd'hui ?
09:02Oui.
09:03Ça se vend ?
09:04Ou est-ce que c'est un frein, justement, à tes levées de fonds ?
09:05Alors, c'est un frein.
09:06C'est un frein pour certains.
09:07Parce que quand on avait un papier PowerPoint à 3 ans, ça fait un peu vieux.
09:11Aujourd'hui, ce n'est pas un frein du tout.
09:12Parce que cette filière, on a une valorisation très importante au bout de 2 ans et demi
09:17de R&D.
09:18On a aujourd'hui des fonds internationaux qui sont intéressés.
09:21Bon, ils m'en ont visité.
09:22Maintenant, la machine, elle existe.
09:23Elle est en production.
09:24On a le premier distributeur possible.
09:27Et pour répondre plus largement à ta question, notre objectif, c'est « Made in France »,
09:34quelque chose qu'on va retrouver dans le monde entier.
09:35Les pays.
09:36Moi, je reviens d'Afrique du Sud.
09:37On a des contacts en Amérique du Sud.
09:40On a des contacts au Maghreb.
09:41On a installé 2 business developers, un sur la région Europe-Maghreb et un autre qui
09:45est basé au Bahreïn.
09:46Et on est en train de discuter de manière très sérieuse et à très très très haut
09:50niveau avec un des pays de ce Middle East qui importe du sable d'Australie.
09:54Nous, on leur amène des solutions.
09:55Je donne un exemple.
09:56Non, Michel, parce qu'on est au bout.
09:57Voilà.
09:58Dommage.
09:59On est au bout.
10:00On se reverra.
10:01Et puis, alors, si vous voulez.
10:02Non, mais juste un mot quand même, parce qu'il faut aller regarder la deuxième page
10:03de Google.
10:04Tu sais, la phrase « Celle où on cache les cadavres ».
10:05« Celle où personne ne va jouer ».
10:06Parce que « Kind of Blue », donc ta boîte, c'est, me dit-on, le disque de Miles Davis.
10:11C'est le disque, oui.
10:1217 août 59.
10:13Parce que quand tu tapes « Kind of Blue », tu as à peu près 75 occurrences sur le disque
10:18de Miles Davis.
10:19Tu viens derrière.
10:20C'est bien, mais ça interroge les gens.
10:21Je dis, tiens, un entrepreneur.
10:22Si c'était aussi trivial que ça, on ne peut pas tous s'appeler Renaud ou Dupont.
10:25Ah, Dupont, quoi, qu'en ce moment.
10:26Oui, ou...
10:27Je ne sais rien.
10:28Chableuxpourpiscine.com.
10:29Dans KOB, il y a « Blue ». « Blue », c'est de l'eau, ça.
10:32Non, et puis on tape « Kind of Blue S.A.S. » et on tombe directement dessus.
10:35Exactement.
10:36Pas de problème.
10:37Merci, Michel.
10:38« Kind of Blue », donc, qui nous accompagnait.