Les informés du matin du mardi 13 février

  • il y a 7 mois

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00:00 [Générique]
00:05 Et bienvenue dans "Les Informés", l'émission de décryptage de l'actualité sur France Info.
00:08 On est en direct ensemble jusqu'à 9h30 avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:11 Bonjour Salia.
00:12 Et nos informés du jour autour de la table, Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info Télé, Canal 27.
00:18 Et vous y présentez chaque matin l'interview politique à 7h45. Bienvenue Alex.
00:23 Bonjour Salia et puis bonjour Renaud. Soyons fous ce matin.
00:26 Bonjour Alex.
00:28 C'est très chaleureux sur le plateau. Vous avez Paul Barcelone à vos côtés, journaliste au service politique de France Info. Bienvenue Paul.
00:34 Bonjour à tous, c'est pas de jalousie.
00:35 Bonjour Paul.
00:36 Tout le monde se dit bonjour, c'est bon ?
00:38 Alors Renaud Delis, on peut commencer par Gabriel Attal qui est dans l'impasse entre agriculture et environnement. Il a attendu au tournant.
00:44 Eh oui, c'est donc le dilemme dans lequel se retrouve aujourd'hui le gouvernement avec d'un côté les agriculteurs qui menacent de reprendre leur mobilisation
00:51 à l'approche du salon d'agriculture qui ouvre dans dix jours et Gabriel Attal, le Premier ministre, qui recevra d'ailleurs aujourd'hui dans l'après-midi
00:58 déjà deux organisations syndicales agricoles, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. Emmanuel Macron lui-même d'ailleurs doit recevoir ces organisations
01:06 à partir de demain comme chaque année avant le salon, précise l'Élysée. Et puis de l'autre côté, les ONG environnementales qui ont claqué la porte hier
01:14 de la réunion du comité de suivi du plan EcoFITO, réunion qui se tenait au ministère de l'Agriculture. Et les ONG ont claqué la porte parce qu'elles ne veulent pas
01:24 justement tolérer la suspension de ce plan qui vise, rappelons-le, à diminuer de 50% l'utilisation des pesticides dans l'agriculture. Et puis elles ne veulent pas
01:35 non plus d'un changement d'indicateur de ces pesticides qui est envisagé par le gouvernement et réclamé par les agriculteurs. Alors faut-il ou pas changer
01:43 l'indicateur qui mesure alors qu'il est la quantité de pesticides et non pas leur nocivité ? Voici ce qu'en disait il y a quelques minutes sur ce plateau
01:49 Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique.
01:52 Il y a une demande de la part des agriculteurs de dire "changer d'indicateur", il y a une demande de la part des ONG pour dire "garder l'indicateur". Et ce que hier nous avons fait
02:00 avec Marc Fesneau, c'est de dire jusqu'à la fin de la semaine, pas seulement sur les deux indicateurs, l'européen et le français, mais sur trois ou quatre, voire sur un panel,
02:08 on demande à toutes les parties prenantes de nous rendre pour la fin de la semaine leur avis.
02:13 Alors visiblement les ONG environnementales ne souhaitent pas participer à cette discussion, on verra si elles formulent elles-mêmes leurs propositions,
02:22 mais est-ce que le gouvernement peut réussir finalement à mettre autour d'une même table et à concilier les avis d'un côté, les demandes des agriculteurs et de l'autre,
02:30 les demandes des associations environnementales, ou est-ce que l'exécutif de fait n'a pas plutôt choisi son camp, en quelque sorte, en se montrant particulièrement à l'écoute des agriculteurs,
02:40 de peur que la colère paysanne se fasse entendre de nouveau ?
02:44 Il est sous le coup le gouvernement d'une double pression. Il y a effectivement celle, la petite musique qu'on entend depuis notamment ce week-end, d'Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA,
02:52 qui effectivement, il y a un objectif, c'est à la fin du mois, il y a le salon de l'agriculture. Donc c'est un bon moyen de pression.
02:58 On peut en dire "attendez, pour l'instant, on n'a pas eu de coup de fil, on est totalement perdus, on est à nouveau laissés pour compte, attention, attention, vous allez voir ce que vous allez voir".
03:06 C'est vrai que l'idée pour Gabriel Attal et Emmanuel Macron, c'est quand même d'éviter les sifflets, d'éviter les "eux", certains l'ont connu, et c'est vrai que ça ne doit pas être très très agréable.
03:14 Sauf que les syndicats, ils veulent une mise en application immédiate de toutes les promesses qui ont été faites. Or, c'est quasiment incroyable pour le gouvernement.
03:22 Ça fait 10 jours.
03:24 Parce qu'il y a beaucoup de promesses, il y a du temps court et du temps long. Mais même le temps court, par exemple le versement des aides de la PAC, ce sera en mars.
03:31 Le remboursement de la taxe du gazole routier, ça c'est mi-février, fin du mois, mais certains ne l'ont pas encore reçu.
03:40 Puis il y a du temps encore plus long, le 4% de jachères obligatoires, là ça se suscite.
03:45 Au niveau européen.
03:46 Il y a des réunions à Bruxelles, et à ce stade, effectivement, c'est plutôt au point mort.
03:51 Il y a aussi des engagements de la grande distribution pour que le prix soit mieux, que l'agriculteur soit mieux payé.
03:58 Et puis il y a ce fameux plan éco-phyto avec ce nouveau cadre.
04:03 Mais là aussi, c'est un nouveau cadre d'ici à la fin du mois.
04:06 Et effectivement, c'est là où les ONG environnementales, elles aussi, elles se disent "attendez, nous aussi on va faire monter un petit peu la pression".
04:13 Et c'est vrai que cet indicateur dont parle Christophe Béchut, c'est pas neutre.
04:18 Parce qu'en fonction du choix de cet indicateur, la courbe, elle peut changer radicalement, de manière radicalement différente.
04:24 Donc c'est vrai que c'est en ce moment, c'est un petit peu tendu.
04:27 Le gouvernement coincé entre les agriculteurs et les défenseurs de l'environnement.
04:30 On continue d'en parler juste après le Fil info d'Elia Bergel à 9h10.
04:34 Je comprends cette impatience qui s'exprime, assure sur France Info.
04:38 Christophe Béchut ce matin, le ministre de la Transition écologique, appelle à ne pas confondre vitesse et précipitation.
04:45 Alors que les agriculteurs mettent la pression sur le gouvernement.
04:47 Le patron de la FNSEA promet que le secteur est prêt à repartir à l'action.
04:52 Sans avance concrète, Gabriel Attal reçoit la FNSEA et les jeunes agriculteurs à Matignon aujourd'hui.
04:57 Comment mieux combattre les dérives sectaires ?
05:00 Un projet de loi pour renforcer la lutte contre ces dérives, notamment sur Internet, arrive à l'Assemblée nationale cet après-midi.
05:07 Le texte a été approuvé par les sénateurs avant Noël.
05:10 De nouvelles tensions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
05:13 Les deux pays s'accusent de tir à la frontière il y a deux morts chez les soldats arméniens, selon Erevan.
05:19 Une performance historique pour Vector Wemba Niama en NBA.
05:23 Le basketeur français a réussi un triple double.
05:27 27 points, 14 rebonds, 10 contre le triple double.
05:30 Au moins 10 unités dans trois catégories statistiques pour un seul joueur.
05:35 C'est fait pour Wemby lors de la victoire de son équipe les San Antonio Spurs contre les Raptors.
05:40 Et les informés continuent avec Alix Bouyagué, éditorialiste politique à France Info TV, avec Renaud Delis aussi et Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
06:00 Paul Renaud le disait juste avant le Fil info, le président de la République, Emmanuel Macron, va recevoir les agriculteurs avant le salon de l'agriculture.
06:08 Alors même que jusqu'à maintenant il s'était plutôt tenu à la distance de cette crise agricole,
06:13 laissant d'ailleurs Gabriel Attal, le Premier ministre, gérer ce qui a été sa première crise politique.
06:18 Lui s'est contenté plutôt de s'exprimer sur le volet européen depuis un conseil européen.
06:24 Et puis un déplacement la semaine dernière un peu en Catimini dans une exploitation du Doubs, exactement, sans micro, sans caméra.
06:31 Là on sent qu'il y a un peu urgence parce que certes le conflit porte partenaire de Plubel,
06:35 mais il y a surtout dans 11 jours maintenant le début du salon de l'agriculture avec, et Alix en parlait,
06:40 pour lui le risque d'avoir des sifflets, des huées, mais surtout des acclamations pour le Rassemblement national.
06:45 Et ça c'est évidemment un scénario que l'exécutif veut éviter.
06:50 Emmanuel Macron, il y a aussi là-dessus un enjeu de communication.
06:54 Il veut sauver ce salon de l'agriculture qui est un moment important où il y a beaucoup de Français qui vont.
06:58 C'est un moment où il va croiser du public, etc.
07:01 Donc il veut sauver aussi la face et c'est intéressant de noter qu'il commence par recevoir la Confédération paysanne et la Coordination rurale
07:08 qui sont probablement les syndicats les plus durs.
07:11 La Confédération paysanne sur la gauche, la Coordination rurale proche du Rassemblement national.
07:15 Mais il a quand même un gros problème Emmanuel Macron parce qu'il a commencé son quinquennat en disant, pendant la campagne...
07:19 Je ne sais pas si ça sera écologique ou pas, mais effectivement on se rend bien compte que l'écologie c'est encore l'angle mort de cette situation.
07:24 Ça avait probablement commencé et ça remonte probablement à Nicolas Hulot et au départ de Nicolas Hulot du gouvernement.
07:30 Et ça reste depuis 2017 à l'évidence un angle mort.
07:33 Et ce plan éco-phyto qui, et le gouvernement, l'exécutif, s'arc-boutent pour le dire, n'est pas abandonné.
07:39 La trajectoire reste la même, moins 50% de pesticides d'ici à 2030.
07:43 Mais enfin c'est encore la victime collatérale d'une manière d'acheter la paix sociale avec les agriculteurs.
07:50 "Plan suspendu pendant quelques jours" disait sur ce plateau Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique.
07:55 Oui, c'est ce que j'avais dit aussi derrière Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture.
07:57 Mais on voit effectivement toute la difficulté, qui est une difficulté structurelle, de concilier ces deux impératifs.
08:02 C'est-à-dire d'un côté évidemment défendre les agriculteurs, leur niveau de revenu, leur capacité à exercer leur travail, à produire et à en être rémunérés correctement.
08:12 Et de l'autre côté défendre les impératifs environnementaux qui s'imposent évidemment à chacun,
08:18 au vu du défi écologique qui est devant nous et même dans lequel nous sommes plongés.
08:22 Et c'est vrai qu'au regard d'ailleurs de la difficulté dans laquelle est aujourd'hui en quelque sorte coincé le gouvernement,
08:28 les positions des oppositions, si j'ose dire, respectives, sont plus simples.
08:33 D'un côté vous avez la droite et le Rassemblement national qui ne se préoccupent pas du tout des contraintes environnementales.
08:40 Si vous regardez le programme du Rassemblement national, il a beau jeu effectivement de s'afficher, de courir derrière les agriculteurs
08:47 et de s'afficher en porte-parole de la colère paysanne, dès lors que son programme lui-même ne comporte rien en termes de contraintes environnementales.
08:54 Et d'ailleurs si vous additionnez les mesures du programme du RN, vous constatez que nombre de ces mesures contribueraient,
09:00 si demain le Parti électro-indemnité est au pouvoir, à accélérer le réchauffement climatique.
09:04 La baisse massive des taxes sur les carburants, la fin des énergies éoliennes, etc.
09:13 Des énergies renouvelables et autres.
09:15 Et de l'autre côté, c'est vrai que vous avez la gauche dans son ensemble et au premier chef les écologistes
09:20 qui font des contraintes environnementales et de la nécessité d'aller plus vite, plus loin, plus fort,
09:25 un impératif absolu au risque parfois de sembler éloigné, voire de se fâcher un peu avec la cause des agriculteurs.
09:32 Quand vous êtes au pouvoir et que vous êtes contraint forcément d'essayer de tenir compte des deux impératifs,
09:37 c'est beaucoup plus compliqué.
09:38 Et on voit en même temps que pour des raisons politiques, voire électorales, voire électoralistes,
09:44 l'exécutif clairement penche d'un côté, qui est effectivement aujourd'hui celui de la cause des agriculteurs,
09:49 au risque, et c'est ce qui se passe notamment avec la suspension du plan ÉcoFITO,
09:53 de mettre entre parenthèses, voire d'enterrer un certain nombre d'engagements environnementaux.
09:58 Et le fait, le gouvernement, c'est d'abord parce qu'électoralement,
10:02 il pense que le risque est plus de ce côté-là, parce qu'effectivement,
10:05 c'est plutôt l'extrême droite qui caracole en tête dans les sondages d'intention de vote en France et en Europe,
10:10 c'est un phénomène qu'on voit à l'échelle européenne,
10:12 et ce n'est pas les écologistes qui, pour les élections européennes,
10:15 sont donnés en être culte dans les sondages d'intention de vote.
10:18 – C'est vrai qu'il y a un peu une publicité mensongère sur l'écologie et le gouvernement,
10:24 parce que c'est vrai que quand on regarde sur le papier, Christophe Béchut,
10:28 donc à la transition écologique, il est à la tête d'une petite task force, c'est assez étoffé,
10:33 il a deux ministres délégués, l'un qui s'occupe du logement, l'autre qui s'occupe du transport,
10:38 il a un secrétaire d'État qui s'occupe de la biodiversité, de la mer,
10:41 donc sur le papier on se dit, c'est solide, et comme ça, c'est une écologie transversale,
10:46 sauf qu'on se rend compte qu'à chaque fois c'est la même chose,
10:48 c'est-à-dire qu'il y a des échéances un peu drastiques à tenir en termes d'écologie,
10:52 il y a des blocages, et ensuite, eh bien, on cède,
10:56 c'est exactement ce qui s'est passé notamment sur ce plan éco-phyto.
11:01 C'est vrai que l'opposition a beau jeu de dire que c'est un peu du "green washing"
11:06 parce que ça peut s'y apparenter, après par exemple sur le plan éco-phyto,
11:09 ce n'est pas les premiers à avoir reculé les échéances,
11:12 ce plan en fait il court depuis longtemps, il a été mis en place.
11:14 Depuis 2008.
11:15 En 2008, au départ c'était 2018, ensuite c'était 2025,
11:19 maintenant, Elisabeth Borne en février l'année dernière a décidé que finalement les échéances étaient 2030.
11:26 C'est vrai que c'est l'éternel cycle des gouvernants,
11:33 et c'est ça peut-être qu'il faut commencer à changer,
11:36 c'est-à-dire peut-être des, je ne sais pas, une technique qui fait que ce n'est pas...
11:40 des mesures drastiques, un blocage, et on arrête tout.
11:45 C'est ça qui est dommage.
11:47 On va évidemment suivre ce qui va se dire...
11:49 Oui, parce que la difficulté là, juste ponctuellement, effectivement sur le plan conjoncturel,
11:52 c'est que ce sont les organisations agricoles qui sont en quelque sorte,
11:56 ce sont les syndicats agricoles qui sont les maîtres des horloges, on le voit bien.
11:59 C'est eux qui imposent leur rythme au gouvernement,
12:01 notamment parce qu'il y a cette échéance capitale d'un point de vue symbolique,
12:04 d'un point de vue de la communication politique qu'est le Salon d'agriculture.
12:07 Il y a eu une commune épaisse d'amoklasses au-dessus de la tête du gouvernement,
12:09 puisqu'il y a eu des annonces qui ont été faites avec une forme de clause de revoyure,
12:12 et on est exactement au mi-temps entre les annonces il y a 11 jours
12:16 et le Salon de l'agriculture dans 11 jours.
12:18 Donc c'est le moment de rendre des comptes.
12:20 Et alors, indirectement, ça va être à Emmanuel Macron de le faire.
12:23 C'est aussi pour ça qu'il entame ce tour de table.
12:25 Et on voit bien que dans la balance,
12:27 la FNSEA est à traiter de manière extrêmement particulière pour l'exécutif.
12:31 C'est le syndicat majoritaire représentatif
12:34 avec lequel le gouvernement a topé sur les premières annonces.
12:37 Et c'est lui qui va revenir dès ce soir à la table à Matignon.
12:40 Et puis la semaine prochaine à l'Elysée.
12:43 C'est peut-être la corde sensible jusqu'à ce que la base ne déborde pas les organisations.
12:48 Mais alors justement, concernant la FNSEA,
12:50 il n'y a pas eu une petite vexation par rapport aux déplacements du président de la République ?
12:54 La semaine dernière, il est allé voir les jeunes agriculteurs.
12:56 Voilà, c'est ça. Il est allé dans le doux sur l'exploitation du patron des jeunes agriculteurs.
13:00 Et on en parlait en début d'émission, sans micro, sans caméra, en catimini.
13:04 Ce qui, effectivement, peut créer quelques jalousies chez Arnaud Rousseau,
13:08 que le patron de la FNSEA ait une forme de concurrence entre la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
13:13 Mais enfin, il faut quand même bien l'avoir à l'esprit.
13:15 Et sauf bêtise de ma part, mais que les JIA sont aussi une forme d'émanation de la FNSEA.
13:20 Ou en tout cas, une organisation syndicale qui est assez proche de la FNSEA.
13:24 Ce qui la différencie de la Confédération Paysanne, plutôt réputée à gauche,
13:29 et de la Coordination Rurale, qui est plus sensible à des idées de droite,
13:32 proche de celle aujourd'hui du Rassemblement National.
13:34 C'est vrai que si en plus les syndicalistes agricoles sont susceptibles,
13:37 ça devient vraiment très compliqué de discuter.
13:41 Dans un instant, on va parler de tout autre chose.
13:43 On va parler des chiffres du chômage qui sont tombés ce matin. Ils sont stables.
13:46 On va parler de la politique de l'emploi du gouvernement.
13:49 Mais d'abord, c'est le Filinfo d'Elia Bergel à 9h20.
13:51 La Commission européenne adopte l'exemption aux obligations de Jachère.
13:56 C'était une demande notamment des agriculteurs français qui se sont mobilisés.
14:00 Il y a une dizaine de jours, la FNSEA et les jeunes agriculteurs rencontrent par ailleurs
14:04 Gabriel Attal à Matignon. Aujourd'hui, le secteur est prêt à repartir à l'action
14:08 sans avance et concrète, prévient le patron de la FNSEA.
14:11 Le taux de chômage stable au dernier trimestre de l'an dernier en France,
14:15 7,5% dit l'INSEE ce matin. La situation n'est pas critique, assure sur France Info
14:21 l'Association pour l'emploi des cadres, même si l'APEC constate un fléchissement
14:26 du recrutement des cadres au premier trimestre de cette année.
14:29 La répression se durcit encore au Sénégal.
14:32 Les autorités interdisent la marche contre le report de la présidentielle.
14:36 À décembre, cortège prévu à Dakar. Cet après-midi, ces derniers jours,
14:40 trois personnes ont été tuées alors que les manifestations sont durement réprimées par la police.
14:45 Cela va peut-être contrarier les milliers et milliers de touristes qui rêvent de monter
14:50 tout en haut des syndicats du personnel de la Tour Eiffel, votent un préavis de grève
14:54 reconductible à partir de lundi prochain, pile pendant les vacances scolaires.
14:58 La Courrière et la CGT dénoncent notamment une mauvaise gestion financière du monument par la municipalité.
15:04 Et les informer continue avec Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info TV,
15:19 avec Paul Barcelone, aussi journaliste au service politique de France Info,
15:23 et puis Aïlia Bergel l'a dit dans le Fil info, Renaud Delis,
15:26 les chiffres du chômage viennent de tomber, ils sont stables.
15:29 Voilà, une stabilisation du chômage au quatrième trimestre 2023,
15:33 mais à l'issue d'une année qui a donc marqué une hausse du chômage.
15:37 On est à la fin de l'année 2023 à un niveau de 7,5% de la population active,
15:42 on était à 7% il y a un an, c'est-à-dire qu'on assiste en 2023 à une inversion de la courbe du chômage,
15:48 mais dans le mauvais sens, après plusieurs années de baisse,
15:52 et une inversion donc avec une hausse à nouveau du chômage due notamment à une baisse,
15:57 un ralentissement des recrutements, notamment des recrutements des cadres.
16:01 Voici ce qu'en disait ce matin Laëtitia Niodo, qui est la directrice générale adjointe de l'APEC,
16:06 l'Association pour l'emploi des cadres, c'était sur France Info.
16:10 Déjà sur 2023, ce qui est intéressant de noter, c'est un ralentissement progressif
16:15 de la dynamique des recrutements de cadres tout au long de l'année,
16:20 et cette tendance en effet se poursuit sur le premier trimestre 2024,
16:25 puisque c'est à nouveau 10% des entreprises qui ont l'intention de recruter au moins un cadre.
16:31 Alors ce retournement de tendance, ce chômage qui repart à la hausse,
16:34 est-ce que ce retournement est durable ? Quelles en sont les causes ?
16:37 Et quels sont les outils dont dispose le gouvernement pour essayer de combattre le chômage qui repart à la hausse,
16:43 et peut-être même d'atteindre cet objectif du plein emploi,
16:46 soit 5% de la population active qui a été fixée par Emmanuel Macron pour 2027 ?
16:51 C'est vrai que c'est quelque chose d'assez problématique pour Emmanuel Macron,
16:55 parce que tout son discours de cette année et depuis 2022,
16:59 c'est vraiment sur le fameux réarmement économique, sur la croissance, sur le travail,
17:04 sur le plein emploi avec cette échéance effectivement qu'il a donnée lui-même de 5% d'ici à 2027.
17:11 On voit qu'ils essaient de mettre en place des choses justement pour y arriver,
17:16 pour améliorer notamment l'emploi des seniors, pour durcir aussi les conditions d'indemnisation du chômage.
17:23 Mais il y a un effet inéluctable, qu'il y a une population qui va être de plus en plus active longtemps,
17:31 c'est-à-dire qu'il y a quand même une réforme des retraites qui a été effectuée
17:34 et qui fait que les gens vont désormais travailler jusqu'à 64 ans,
17:37 et puis il y a moins de création d'emplois.
17:39 Donc ça, ça va être compliqué à inverser.
17:42 Après, il y a aussi des... Voyons le verre aussi à moitié plein.
17:48 Aujourd'hui, il y a beaucoup de recrutement aussi dans certains domaines.
17:51 Si on regarde dans les transports franciliens pour les Jeux olympiques,
17:54 alors là, j'ai regardé, on cherche 5300 nouveaux agents dont deux tiers en CDI.
17:59 Appel à la population.
18:01 - Parce qu'il y a eu beaucoup d'émissions aussi.
18:03 - Les parts d'attraction, oui, mais il y a quand même des secteurs qui recrutent.
18:08 Il y a des parts d'attraction, Disneyland, c'est la même chose, 8400 contrats,
18:12 Astérix aussi, l'armée, et pas seulement sur le terrain,
18:15 ça peut être la cybersécurité, le renseignement, 28300 recrutements,
18:20 et la grande distribution, là aussi, Carrefour ou autre.
18:24 Donc il y a aussi des emplois à pourvoir.
18:27 - Il y a des emplois à pourvoir, mais il n'y a pas forcément les candidats pour matcher avec.
18:31 C'est la difficulté. - Voilà, c'est un petit peu le problème.
18:33 - Paul Barcelone, il y a la question du RSA,
18:36 puisque dans l'idée de remettre tout le monde en activité,
18:39 15 heures d'activité pour les bénéficiaires du RSA,
18:42 c'est ce qui a été décidé, Gabriel Attal l'a même rappelé.
18:45 - Lors de son discours de politique générale, en disant "ça va être généralisé,
18:49 c'est un dispositif qu'on veut mettre en place",
18:52 mais Alex a raison de dire que depuis 2022, depuis sa réélection,
18:56 Emmanuel Macron fait du plein emploi, l'alpha et l'oméga de sa politique économique,
19:01 en ajoutant aujourd'hui que cela fait partie d'une forme de package,
19:05 de réarmement économique. Je note que c'est aussi un argument de vente de dire
19:10 "vous voyez qu'on a été capable d'inverser la courbe,
19:12 de stabiliser les chiffres du chômage autour de 5%".
19:15 Force est de constater que ce n'est pas le cas aujourd'hui.
19:17 Mais en tout cas, l'exécutif aimerait en faire un argument de vente
19:20 contre le Rassemblement national.
19:22 Une dernière chose, c'est la baisse des chiffres du chômage
19:25 n'est jamais mise au crédit de l'exécutif et des gouvernants,
19:29 là où à l'inverse, si le chômage repartait à la hausse,
19:31 évidemment Emmanuel Macron en serait comptable.
19:34 Et là, c'est un danger social et politique pour le chef de l'État.
19:37 – C'est effectivement… c'était frappant d'ailleurs lors de la dernière élection présidentielle
19:40 où la question du chômage qui a quand même dominé le débat public…
19:42 – Ce n'était pas un sujet du tout.
19:43 – Voilà, pendant des décennies, elle dominait le débat public
19:45 et notamment les échéances électorales et ça n'a pas été du tout un sujet
19:48 lors de la campagne présidentielle de 2022.
19:51 La difficulté pour le gouvernement, c'est qu'à mesure qu'il s'approchait
19:56 et qu'il semblait s'approcher du but, évidemment,
19:59 le défi est plus difficile à relever et les outils moins performants.
20:04 Si on regarde, le chômage était à un pic au milieu de l'année 2015.
20:09 Au milieu de l'année 2015, c'était de l'ordre de 10,5% de la population active,
20:13 le taux de chômage en France.
20:14 D'ailleurs, ça avait commencé, il a commencé à régresser, à baisser
20:17 sous le quinquennat de François Hollande.
20:20 Donc, ça signifie qu'en 7 ans, le chiffre a baissé de 3 points,
20:25 de 10,5 à 7,5 et même de 3,5 en quelque sorte,
20:29 puisqu'on était à 7% à la fin de l'année 2022.
20:32 Toute la difficulté pour le gouvernement, c'est qu'il lui reste 3 ans
20:35 pour faire baisser à nouveau le chômage de 2,5 points.
20:39 Donc, on voit l'ampleur du défi et de surcroît,
20:42 on le voit avec d'ailleurs les outils avancés par Gabriel Attal.
20:45 En fait, c'est la poursuite d'outils qui ont déjà été mis en œuvre,
20:49 mais avec lesquels le gouvernement essaye de pousser le curseur
20:52 un petit peu plus loin.
20:53 - Le serrage de vies.
20:54 - Une nouvelle réforme de l'assurance chômage avec une diminution,
20:58 peut-être des durées d'indemnisation ou des montants,
21:00 de façon à inciter dans la logique du gouvernement davantage les chômeurs
21:03 à retourner vers le marché de l'emploi.
21:05 La question de l'emploi des seniors, qui est mise en avant,
21:07 en particulier par Bruno Le Maire à Bercy.
21:10 Une loi dite Macron 2 pour continuer dans la libéralisation
21:15 du marché du travail, d'un certain nombre de déblocages,
21:18 de certains pans de l'économie, en référence à la première loi Macron
21:22 qui remonte à 2015, alors que le président de la République était à Bercy.
21:25 Mais on voit bien que ces outils ont déjà été utilisés,
21:27 donc le gouvernement étant fidèle à sa philosophie de départ,
21:30 il n'invente pas de nouveaux outils, mais il essaye de pousser
21:34 un peu plus loin le curseur de ceux qu'il a déjà mis en œuvre.
21:36 Mais évidemment, ça devient de plus en plus difficile pour lui.
21:39 - Ça devient difficile parce que les syndicats en face,
21:41 ils réagissent plutôt mal.
21:43 - Oui, puis il y a aussi des prévisions de croissance qui sont telles
21:45 que Bruno Le Maire devra annoncer justement
21:47 une révision de croissance à la baisse pour 2024.
21:49 Donc c'est vrai que ce n'est pas de très bon augure.
21:51 - Merci beaucoup. Merci à tous les trois.
21:53 Alex Bouiagui, éditorialiste politique à France Info TV.
21:55 Je rappelle qu'on vous retrouve tous les matins
21:57 à 7h45 pour l'interview politique.
22:00 Merci d'être passé, Alex.
22:01 Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
22:05 Merci à vous.
22:06 Nous, Renaud, on se retrouve demain.
22:07 - A demain, salut.
22:08 - Avec grand plaisir.
22:09 Les informés seront de retour ce soir à 20h
22:10 avec Jean-François Aquilli et Bérenger Bonte.
22:13 (musique)
22:15 *Musique*