De nombreux responsables politiques souhaitent encadrer plus strictement le droit de grève dans les entreprises publiques comme la SNCF. Hervé Marseille, président du groupe centriste au Sénat, a notamment déposé une proposition de loi visant à permettre au gouvernement d'interdire les grèves pour les personnels des services publics de transports sur certaines périodes
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00:00 Je crois qu'il n'y a pas un seul voyageur qui croit qu'il existe encore un service public des transports dans ce pays.
00:05 La vérité, c'est que j'entends l'intervenant sur votre plateau qui nous explique que s'il n'y avait pas le droit de grève,
00:10 on ne défendrait pas les libertés fondamentales.
00:12 Mais aujourd'hui, c'est des millions de Français qui sont privés d'un droit fondamental, le droit à pouvoir circuler librement.
00:18 Privés par cette grève, bien sûr, mais aussi privés parce que finalement, la SNCF et ses syndicats, au profit de leur propre rente,
00:26 parce que ce sont des rentiers, ont privé les Français d'une entreprise publique qu'ils financent par leurs impôts tous les ans
00:32 pour combler son déficit désastreux.
00:34 Et le fait est qu'aujourd'hui, malgré le prix des billets qui explose, malgré cette contribution nationale,
00:39 malgré le fait que chaque Français donne un peu de son travail pour que cette entreprise publique reste à flot,
00:44 aujourd'hui, tous les jours, c'est pas seulement ce soir, mais c'est tous les jours dans les transports
00:48 que les Français subissent la réalité de la dégradation de ce service essentiel.
00:53 Et donc, que personne ne vienne nous faire croire aujourd'hui que les syndicats sont en train de défendre autre chose que leurs propres intérêts,
00:59 que leurs propres rentes. Emmanuel Macron a été élu il y a quelques années en nous promettant qu'il allait s'attaquer aux rentes dans ce pays.
01:05 La vérité, c'est qu'elles prospèrent et elles sont derrière moi. Et tous les Français le savent très bien.
01:09 Tous les Français qui, aujourd'hui, ont été, je le redis, privés de ce service essentiel par la manière dont le service de la SNCF
01:19 est aujourd'hui détourné au profit des syndicats.
01:21 — M. Bellamy, les sénateurs centristes proposent de mieux encadrer le droit de grève en factuarisant, par exemple, les vacances.
01:27 Est-ce que vous seriez prêt à voter une loi qui irait dans ce sens ?
01:33 — Bien sûr. C'est d'ailleurs une proposition de loi que les Républicains ont formulée eux-mêmes il y a déjà de nombreux mois.
01:39 Ils avaient par ailleurs, à travers le groupe sénatorial et Bruno Retailleau, déposé et voté une proposition de loi pour mieux encadrer le droit de grève.
01:48 Le gouvernement n'a qu'à la reprendre. Elle est sur la table. Mais le fait est qu'aujourd'hui, il n'y a que la droite en France,
01:52 il n'y a que les Républicains pour se préoccuper de ce droit fondamental des Français. Je le redis.
01:57 Le droit de grève, c'est important, bien sûr. Mais il y a un autre droit non moins important qui est le droit à la continuité d'un service public,
02:03 un autre droit non moins important qui est le droit à la liberté de circulation. Et aujourd'hui, le fait est que si nous n'arrivons pas
02:09 à encadrer correctement le droit de grève, nous resterons dans cette situation où des millions de Français sont pris en otage rituellement,
02:15 vacances après vacances, jours fériés après jours fériés, au profit d'intérêts catégoriels qui font qu'aujourd'hui, ceux qui travaillent à la SNCF
02:23 sont prêts à tout bloquer pour pouvoir gagner un avantage pour eux-mêmes. Et ça, pour le coup, c'est intolérable. Et je le redis,
02:29 nous sommes les seuls à travailler sur le sujet parce que je vois l'Orassemblement national qui prend fait et cause pour les syndicats,
02:34 qui explique que c'est normal de bloquer la France entière pour défendre le pouvoir d'achat de quelques-uns. Je le redis, le pouvoir d'achat,
02:41 c'est pas seulement celui des contrôleurs et des cheminots. C'est le pouvoir d'achat de tous les Français, de ceux qui aujourd'hui ont payé
02:46 leur billet de train et qui vont perdre l'argent qu'ils avaient mis dans le voyage qu'ils avaient prévu. C'est la réalité de la vie quotidienne
02:51 des Français qui est en jeu aussi. Et c'est à eux qu'il faut parler. Et c'est d'eux qu'il faut se préoccuper.
02:55 — Une dernière question. Est-ce que vous craignez une multiplication des conflits à l'approche des Jeux olympiques ?
03:04 — On voit bien ce qui se passe à la RATP. Là encore, le droit de grève est complètement détourné. Vous savez qu'en France, c'est la droite
03:10 qui l'a fait. Pour pouvoir faire grève, il faut au moins déposer un préavis et expliquer le motif pour lequel on compte faire grève.
03:15 La RATP, elle, a très tranquillement déposé un préavis de grève qui court sur plusieurs mois depuis maintenant jusqu'à la fin des Jeux olympiques.
03:22 On voit bien que le but, c'est d'exercer toujours le même chantage, toujours la même pression. La vérité, c'est qu'en faisant cela,
03:28 les syndicats accélèrent le débat sur la privatisation et font qu'au fond, la maxime que chacun peut retenir, c'est qu'il est temps d'ouvrir
03:35 à la concurrence. Enfin, concrètement, il est temps de libéraliser le service des transports. Il est temps de faire en sorte que la liberté
03:41 puisse avoir lieu partout, pour que personne ne puisse à nouveau confisquer ce droit fondamental des Français, la liberté pour ceux qui veulent
03:48 concourir à ce service essentiel des transports, la liberté pour les Français de pouvoir se déplacer sans payer des prix exorbitants
03:54 pour les billets de train, pour un service qui se dégrade sans arrêt.