• l’année dernière
À Philadelphie, une tentative de prendre le pouvoir engendre une véritable guerre au sein de la mafia. Une famille se scinde en deux : les jeunes combattent les plus vieux et sont prêts à tout. Les agent du FBI sont pris au cœur de ce combat. Ils doivent recueillir des informations sur l’organisation par le biais de taupes et de matériel de surveillance sophistiqué. Ils doivent démanteler l’orgnisation avant que cette guerre ne fasse d’innocentes victimes.

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Personnes
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00:00 [Musique]
00:08 Au début des années 90, la ville de Philadelphie en Pennsylvanie devint le théâtre d'une vendetta sanglante.
00:15 John Drudsey, un étudiant en comptabilité de l'Université La Salle, faisait l'objet de la surveillance des agents du FBI.
00:22 Âgé de 20 ans, cet étudiant avait de graves ennuis. Il avait parié sur l'issue d'un match de football par l'entremise d'un preneur de pari de la mafia.
00:31 Au début, il avait gagné. Mais sa chance avait fini par tourner. Il devait 1 000 dollars. Somme qu'il n'avait pas.
00:41 [Musique]
00:47 Incapable de payer la somme due et craignant pour sa vie, Andrewsie avait contacté le FBI.
00:53 [Bruit de moteur]
00:59 Le secteur sud de Philadelphie est peu recommandable. Ce n'est pas le genre d'endroit où l'on a envie de rencontrer des membres de la mafia.
01:06 [Musique]
01:09 La Cosa Nostra, le syndicat italien des familles du crime organisé, fait des affaires en or ici.
01:15 [Musique]
01:19 La mafia s'enrichit par le biais des jeux d'argent, de prêts et de raquettes d'extorsion.
01:24 [Musique]
01:28 Pendant des années, le secteur sud de Philadelphie fut sous le contrôle d'Angelo Bruno, qu'on avait surnommé le gentil parrain parce qu'il détestait la violence.
01:37 Il avait commencé à diriger les opérations de la mafia dans les années 50.
01:41 En 1980, Bruno fut brutalement assassiné. L'homme soupçonné d'avoir ordonné sa mise à mort était Nicodemo Scarfo.
01:50 Niki Scarfo prit le contrôle de l'empire de Bruno. Ce meurtrier sans pitié dirigea ses opérations dans la violence.
01:57 Mais bientôt, Niki Scarfo se retrouva en prison. Le FBI voulait maintenant découvrir qui avait pris la tête des opérations pendant l'incarcération du parrain.
02:08 Les ennuis dans Druze avec le preneur de Paris donnaient au FBI une occasion rêvée pour recueillir des informations sur l'organisation.
02:17 [Musique]
02:21 L'étudiant rencontra le preneur de Paris comme les agents le lui avaient demandé.
02:25 Il joua son rôle à la perfection et fut présenté à Salvatore Sporaccio, un membre connu de la mafia de Philadelphie.
02:32 [Musique]
02:36 L'agent spécial Jim Maher était assigné à cette affaire.
02:40 Sporaccio n'a pas fait de menaces mais il a laissé entendre qu'il était le chef et que l'étudiant devrait rembourser sa dette.
02:47 [Musique]
02:51 Le chef lui proposa des modalités de paiement. Même si la mafia chargeait à peine plus d'intérêts qu'une institution financière, les conséquences encourues pour défaut de paiement seraient beaucoup plus graves.
03:01 [Musique]
03:09 Au cours des dix semaines suivantes, le FBI donna à Andruzzi la somme requise pour effectuer ses paiements.
03:15 Chaque fois qu'il remettait la somme au preneur de Paris, le FBI enregistrait leurs conversations et se constituait peu à peu un dossier contre Salvatore Sporaccio.
03:25 Chacun de ses paiements prouvaient que ces types se livraient à un racket.
03:31 Mais le FBI n'était pas intéressé à procéder à des arrestations pour des crimes d'aussi faible importance.
03:37 Il voyait beaucoup plus grand.
03:41 Notre but ultime était de mettre en pièce la Cosa Nostra de Philadelphie.
03:46 [Bruits de conversation]
03:51 On voulait s'en prendre à toute la hiérarchie.
03:55 Notre cible était la structure même de la famille.
03:58 Et c'était en visant la hiérarchie qu'on atteindrait notre but.
04:03 Les agents devaient recueillir d'autres informations.
04:06 C'est pourquoi le jour de Noël, alors qu'ils savaient qu'elle serait fermée, ils entrèrent clandestinement dans la boulangerie.
04:13 On avait réussi à prouver au juge qu'il y avait des activités reliées aux jeux et aux prêts usuraires dans cette boulangerie italienne.
04:20 Et celui-ci nous a alors autorisé à y dissimuler des micros.
04:24 Au cours des mois suivants, le FBI enregistra toutes les conversations qui avaient lieu dans la boulangerie.
04:31 On a commencé à écouter les conversations de Salvatore Sporaccio, qui prétendait être le parrain de la Cosa Nostra de Philadelphie.
04:42 Mais même si Sporaccio disait être à la tête de la famille, les agents du FBI eurent au fait de découvrir qu'il ne disait pas la vérité.
04:51 Il occupait un poste à peine plus élevé que celui de simple employé.
04:55 Les agents ignoraient toutefois pour qui il travaillait.
05:03 Espérant qu'il les mènerait à son supérieur, les agents le prirent en filature jusqu'à un cabinet d'avocats de Camden, au New Jersey.
05:11 Il y rencontra d'autres membres de la mafia de Philadelphie, notamment John Stenfa, un homme bien connu du FBI.
05:23 John Stenfa était un immigré sicilien et un membre de longue date de la mafia sicilienne.
05:32 Il avait été chauffeur pour feu Angelo Bruno, le gentil parrain, anciennement à la tête de la famille de Philadelphie.
05:38 Stenfa avait été impliqué dans le meurtre de l'ancien parrain en 1981 et il avait été arrêté au Maryland.
05:47 On l'avait reconnu coupable de parjure lors de son témoignage sur la mort de Bruno devant un grand jury.
05:55 Il avait été incarcéré pendant huit ans.
06:00 À sa remise en liberté, la mafia de Philadelphie avait mis sa tête à mort pour le meurtre de Bruno.
06:05 Voici l'agent spécial Fred Walz de l'esquadre contre le crime organisé du FBI.
06:11 C'est seulement grâce à l'entremise de membres de la famille Gambino de New York qu'il a pu faire annuler ce contrat sur sa tête et qu'on lui a laissé la vie sauve.
06:19 Après l'incarcération de Nicky Scarfo, Stenfa retourna vivre à Philadelphie où il obtint un emploi dans le domaine de la construction et il évita de se faire remarquer pendant un certain temps.
06:30 Il était relativement tranquille.
06:32 Quand il a commencé à gravir les échelons et qu'on a appris qu'il jouait un rôle plutôt important, ça nous a surpris.
06:38 Grâce à la coopération du jeune étudiant, le FBI avait maintenant identifié l'homme qui, selon les agents, était à la tête du crime organisé de Philadelphie.
06:48 On avait mis derrière les barreaux le parrain précédent et plusieurs autres membres haut placés de la famille.
06:54 On croyait que si on parvenait à faire de même avec Stenfa, ça nous ferait faire un pas de plus vers notre but ultime, c'est-à-dire éliminer à jamais la famille de Philadelphie.
07:03 Dans le milieu, les informateurs confirmèrent les soupçons des agents du FBI.
07:09 John Stenfa était bien le nouveau parrain de la mafia de Philadelphie.
07:13 Une fois qu'on sait qu'un type comme Stenfa a pris les commandes, on se demande comment il entend diriger.
07:19 On contacte nos informateurs et on écoute ce qu'ils ont à nous dire à ce sujet.
07:24 Stenfa demeura discret.
07:26 Il dirigeait les opérations comme le gentil parrain qui l'avait précédé.
07:30 Il s'adonnait aux activités normalement associées à la mafia, c'est-à-dire aux préusurères, aux jeux et à l'extorsion.
07:37 Le FBI voulait découvrir jusqu'où il irait.
07:47 Selon des informateurs, des réunions entre les membres haut placés de la mafia étaient tenues dans la salle de conférence du cabinet d'avocats.
07:54 Les informateurs nous ont appris qu'ils se rencontraient à cet endroit parce qu'ils s'y sentaient en sécurité.
08:00 Comme c'était un cabinet d'avocats, ils se disaient que le FBI ne pourrait pas les écouter.
08:05 On s'est alors dit que ce serait une excellente idée d'y mettre des micros.
08:08 Les agents préparèrent alors un mandat pour pouvoir mettre les lieux sur écoute.
08:15 Bien entendu, faire intrusion comme ça chez un avocat est plutôt hors du commun.
08:19 Il a fallu que le mandat soit déposé au quartier général du FBI et c'est le directeur qui l'a personnellement signé.
08:26 Un juge fédéral donna le feu vert au FBI.
08:31 Les agents cachèrent alors une caméra vidéo à l'extérieur des bureaux pour pouvoir identifier qui entrait et quittait l'immeuble.
08:42 Une équipe spéciale devait poser un micro à l'intérieur des bureaux.
08:46 Les agents entrèrent secrètement dans les bureaux du deuxième étage.
08:58 Quand on entre dans un endroit, c'est extrêmement dangereux parce qu'on entre par effraction.
09:08 Même si on a l'autorisation de le faire, la personne qui vous prendra sur le fait ne sait pas elle que vous avez le droit d'être là.
09:16 À l'intérieur, les agents craignaient d'avoir été vus.
09:24 Un policier armé se trouvait dans l'immeuble.
09:27 La veille, l'équipe électorale du shérif s'était installée dans les locaux du rez-de-chaussée.
09:34 Les agents ont été surpris de voir là un policier.
09:37 Heureusement, il ne les a pas vus.
09:40 Il est entré et ressorti sans qu'il y ait de problème.
09:44 Les experts posèrent un micro dans la salle de conférence.
09:47 Les agents affectés à la surveillance ont été éliminés.
09:52 Leur mission est de protéger les gens qui sont en danger.
09:56 Leur mission est de protéger les gens qui sont en danger.
10:00 Leur mission est de protéger les gens qui sont en danger.
10:04 Leur mission est de protéger les gens qui sont en danger.
10:09 Leur mission est de protéger les gens qui sont en danger.
10:13 Les agents affectés à la surveillance pourraient ensuite identifier la voix de chacun des suspects
10:19 et déterminer quel était leur rôle au sein de l'organisation.
10:23 18 agents se consacraient exclusivement à la surveillance et à l'enregistrement vidéo de ces types.
10:29 Ils travaillaient pour l'escouade contre le crime organisé.
10:32 Il y avait donc beaucoup d'effectifs sur ce dossier.
10:36 En comprenant comment les suspects se comportaient les uns par rapport aux autres,
10:39 ils pouvaient par exemple déterminer quel était leur rang.
10:42 Ces informations, ajoutées à celles obtenues par nos informateurs,
10:45 nous donnaient une idée de la structure de l'organisation.
10:48 Les agents qui écoutaient les conversations devaient ensuite associer les voix sur les enregistrements
10:54 au visage qu'on avait capté sur vidéo.
10:57 Pour John Stanford, ça a été facile parce qu'il avait un accent italien prononcé.
11:01 Il était aisé de savoir quand c'était lui qui parlait.
11:05 Il avait un problème de taille.
11:06 En écoutant une de leurs conversations,
11:10 on a compris qu'il voulait quitter la salle de conférence pour aller à un autre endroit.
11:15 Après avoir dépensé autant d'énergie pour poser le micro,
11:20 voilà que le parrain décidait de tenir ses réunions ailleurs.
11:23 Les agents affectés à la surveillance devaient découvrir où se tiendrait la prochaine réunion
11:28 pour pouvoir poser un autre micro.
11:30 Quelques jours plus tard, le FBI apprit par l'intermédiaire d'un informateur
11:39 qu'une réunion entre John Stanford et d'autres membres importants de la mafia
11:43 devait avoir lieu dans un autre bureau du même cabinet d'avocats.
11:46 Ils devraient poser un nouveau micro avant la rencontre.
11:50 Malheureusement, ils ignoraient dans quelle pièce exactement la réunion serait tenue.
11:56 Les agents confièrent la tâche à l'enquêteur Mark Pinero de la police de Philadelphie
12:00 de prendre Stanfa en filature.
12:02 On a tenté de trouver un motif pour aller dans les locaux de la firme
12:09 pour mieux y voir ce qui s'y passait.
12:11 On s'est donc présentés sur place et on a demandé à rencontrer un avocat
12:18 qui, on le savait, avait quitté définitivement ce cabinet.
12:21 Mais les choses ne se déroulèrent pas comme prévu.
12:26 Un homme a ouvert la porte pour que je passe le premier,
12:29 ce qui m'a surpris parce que je voulais entrer après lui.
12:32 Je voulais savoir où il entrerait avant qu'on s'occupe de moi.
12:36 Mais j'ai été soulagé de voir la réceptionniste dire bonjour à John Stanfa.
12:43 Celui-ci lui a alors dit "faites-lui savoir que je suis ici".
12:48 La réceptionniste a alors appelé l'avocat principal du cabinet
12:54 pour lui dire que John était là.
12:55 Elle a indiqué à John Stanfa le bureau où aller.
12:58 Ça m'a permis non seulement de voir cette femme identifier John Stanfa,
13:07 mais également de le voir entrer dans le bureau de l'avocat principal de cette firme.
13:12 Grâce à ces informations, la Cour fédérale approuva la deuxième demande des agents
13:23 qui sont entrés par effraction dans le cabinet.
13:24 Les agents posèrent des micros dans le bureau de l'avocat principal.
13:28 Peu de temps après cependant, ils entendirent quelque chose d'inquiétant.
13:38 Le parrain, craignant d'être surveillé, avait embauché un expert
13:44 pour qu'il se mette à la recherche de micros dans les bureaux.
13:50 S'il trouvait un micro, toute l'opération serait en péril.
13:53 Le bureau du FBI de Philadelphie resserrait les taux autour de John Stanfa, le parrain de la mafia.
14:05 Après avoir découvert qu'il menait ses opérations depuis un cabinet d'avocats,
14:09 les agents posèrent des micros sur les lieux.
14:16 John Stanfa avait décidé d'engager un expert pour que celui-ci se mette à la recherche de micros.
14:20 Les agents virent l'expert entrer dans le bureau.
14:22 Toute l'affaire risquait de s'écrouler.
14:30 Après quelques minutes de tension extrême, les agents constatèrent avec soulagement
14:45 qu'ils avaient terminé sa vérification sans rien trouver.
14:47 Ça nous a tous donné envie de rire.
14:51 Ils avaient fait venir un soi-disant expert, mais celui-ci n'avait rien d'esclé.
14:59 On savait que ça leur donnerait un sentiment de sécurité.
15:03 Ils seraient encore plus à l'aise de discuter de leurs activités criminelles.
15:08 Maintenant qu'il y avait des micros dans la salle de conférence et dans le bureau personnel de l'avocat,
15:14 les informations se mirent à affluer.
15:16 Apparemment, John Stanfa avait des problèmes avec un groupe de jeunes mafiosi.
15:21 Né et élevé à Philadelphie Sud, ces jeunes étaient demeurés loyaux envers Niki Scarfo
15:29 et les membres haut gradés au pouvoir avant l'arrivée de Stanfa.
15:33 Ces types étaient connus sous le nom de jeunes turcs.
15:37 Philadelphie était leur territoire depuis toujours.
15:42 Ils croyaient que la direction des opérations leur revenait de plein droit à eux
15:45 et non pas à John Stanfa qui venait à peine d'arriver.
15:48 Joey Merlino était à la tête du groupe des jeunes turcs.
15:52 Michael Cianglini était le second en chef.
15:56 Joey et Michael se connaissaient depuis l'école primaire.
16:01 L'agent spécial Gary Langan co-dirigeait l'enquête sur la mafia.
16:10 Il n'aimait pas le fait que John Stanfa, quelqu'un de l'extérieur, ait pris la tête de la famille.
16:14 Il voulait par conséquent former leur propre organisation,
16:19 même s'il faisait déjà partie de la famille.
16:22 Il voulait être aux commandes.
16:25 Les jeunes turcs croyaient que les commandes de la mafia de la ville leur revenaient de plein droit.
16:36 Quant à John Stanfa, le chef d'âge mûr qui avait grandi en Sicile,
16:39 ils détestaient le style de vie ostentatoire des jeunes turcs.
16:42 Les jeunes turcs ne passaient pas inaperçus.
16:49 Ils fréquentaient les clubs de Delaware Avenue
16:53 et se pavanaient et intimidaient tous ceux qu'ils croisaient
16:56 en leur disant qu'ils avaient des liens avec la Cosa Nostra.
17:01 Ils attiraient l'attention, ce qui n'était pas une très bonne idée.
17:03 Quand vous êtes à la tête de la Cosa Nostra, il est recommandé de rester discret.
17:08 Le chef des jeunes turcs, Joey Merlino,
17:19 avait une vision différente du style de vie que devrait mener un parrain de la Cosa Nostra.
17:23 C'était le genre de type qui croyait qu'il ne devrait jamais payer la peine.
17:30 Il ne devrait jamais payer ce qu'il commandait au resto en raison de qui il était.
17:33 Son entourage a eu tôt fait de l'imiter et c'est devenu un problème pour tout le monde.
17:38 Il y a eu des bagarres et des fusillades.
17:44 Ce n'est pas en attirant l'attention sur soi qu'on mène les opérations de la Cosa Nostra.
17:48 Les policiers ne tardent pas alors à savoir où vous allez et qui vous êtes,
17:53 ce qui n'est pas à recommander.
17:58 Le jeune Stanfa était particulièrement exaspéré par le fait que les jeunes turcs étaient mêlés à la vente illégale de narcotiques.
18:03 C'était la voie du futur pour eux et une façon de gagner rapidement de l'argent.
18:09 Selon la tradition, la mafia n'aime pas que ses membres vendent des stupéfiants,
18:13 alors ils s'y prennent d'une autre façon.
18:16 Ils contournent les règles en se trouvant à un associé qui, lui, s'adonne au trafic de narcotiques
18:21 et qui leur donne un pourcentage de ses recettes.
18:25 Il ne s'est pas intéressé à tout ce genre de commerce car il croyait que ça attirait trop l'attention des flics.
18:28 Ces jeunes types le défiaient en ayant ces activités malgré son interdiction.
18:33 Quand on a appris qu'il y avait des frictions, on a cherché à savoir comment Stanfa allait s'occuper de cette affaire.
18:47 Allait-il être agressif et prendre des mesures extrêmes
18:52 ou plutôt tenter de calmer ces jeunes hommes et les prendre sous son aile, pour ainsi dire ?
18:57 Mais Joe et Merlino n'accepteraient jamais d'être sous l'aile de quiconque.
19:05 Ils préféraient riposter aux reproches de Stanfa.
19:08 Joseph Gattone, âgé de 73 ans, était l'un des chefs de la mafia et l'un des associés les plus loyaux de Stanfa.
19:19 Gattone était preneur de paris et il extorquait de l'argent aux commerçants.
19:22 Quatre coups de feu mirent un terme à la routine quotidienne de Joseph Gattone.
19:26 L'agent spécial Jim Meyer soupçonnait Joe et Merlino et les jeunes turcs d'être derrière ce meurtre.
19:32 En jugé par l'endroit où c'était arrivé et la façon dont il avait été tué,
19:37 Merlino et son groupe envoyaient un message très clair à Stanfa et à ses hommes.
19:41 Nous occupons ce territoire et vous devez nous respecter.
19:48 Par la suite, les agents écoutèrent soigneusement les conversations des mafiosi.
19:52 Mais aucun d'entre eux ne parla du meurtre.
19:56 L'agent spécial Fred Walz.
19:59 Au moment du meurtre de ce preneur de Paris, on n'était pas sûr de l'identité des coupables.
20:05 On n'a rien entendu non plus par le biais de nos opérations d'écoute électronique.
20:14 Quelqu'un y a bien fait référence, mais jamais on a entendu dire que Stanfa soupçonnait quelqu'un en particulier.
20:19 Les enquêteurs étaient convaincus que ce meurtre avait été commis par un membre de la mafia,
20:24 mais ils n'avaient aucune preuve.
20:26 Et quand ils demandèrent son opinion à Stanfa, celui-ci déclara qu'il ne savait rien.
20:30 Mais Stanfa riposta bientôt.
20:33 Cinq semaines après le meurtre du preneur de Paris,
20:36 Michael Cenglini, le numéro deux des jeunes turcs,
20:40 rentrait chez lui après une partie de basketball, quand deux hommes armés de fusils de chasse ouvrirent le feu sur lui.
20:45 Miraculeusement, Cenglini, sa femme et leurs deux enfants ne furent pas blessés.
21:09 Les enquêteurs recueillirent des cartouches de calibre 12 sur le terrain devant la maison de Cenglini
21:13 et des plombs dans le plafond de son salon et de sa salle à manger.
21:16 Malgré cette attaque, celui-ci refusa de coopérer avec les enquêteurs.
21:23 Il ne nous aiderait pas car ces types ne parlent pas aux autorités.
21:30 Ils veulent s'occuper eux-mêmes de ce genre d'affaires.
21:33 Ça ne nous regarde pas.
21:36 Et on n'obtiendra rien d'eux.
21:38 Le numéro deux des jeunes turcs ne dit rien.
21:42 Mais le FBI croyait que cette attaque était une réponse au meurtre du preneur de Paris de John Stanfa.
21:47 Après le meurtre du preneur de Paris et la tentative de meurtre de Michael Cenglini,
21:53 on croyait qu'il y aurait une surenchère de violence et même une guerre entre les factions opposées.
22:02 Craignant le pire, le FBI demanda l'autorisation à la Cour fédérale de poser d'autres micros.
22:07 Au printemps 1992, les agents obtinrent l'autorisation demandée et posirent des micros à sept endroits différents,
22:17 notamment dans d'autres bureaux du cabinet d'avocats, dans la bibliothèque, dans la salle de télévision et dans la salle à manger.
22:24 Les nouveaux micros donnaient rapidement des résultats prometteurs.
22:31 Au début de mai 1992, les caméras du FBI captirent l'image de Stanfa arrivant au cabinet d'avocats
22:36 en compagnie de son conseiller et de Joseph Cenglini, le frère du numéro deux des jeunes turcs.
22:41 Une fois à l'intérieur, John Stanfa déclara avec agressivité qu'il savait que les jeunes turcs voulaient sa mort.
22:49 Mais Stanfa ne voulait pas de cette guerre.
22:57 Il voulait faire une dernière tentative de rapprochement en nommant Joseph Cenglini son nouvel adjoint.
23:02 Il se disait qu'en faisant cette concession, il reprendrait le contrôle.
23:11 Il y a un proverbe qui dit qu'il faut garder ses amis près de soi et ses ennemis encore plus près.
23:16 Il pourrait avoir l'œil sur eux.
23:18 Mais on s'attendait à ce qu'il y ait escalade de violence et on a été surpris par la suite des choses.
23:25 Selon des informateurs, Stanfa avait convié Michael, le jeune frère de Joseph Cenglini,
23:30 et le chef des jeunes turcs Joey Merlino à une rencontre secrète.
23:34 Au cours de cette réunion, Joey et Michael furent acceptés officiellement au sein de la Cosa Nostra.
23:39 Vous devez jurer de toujours mettre la famille au premier plan.
23:47 Dieu, votre famille personnelle, votre mère, votre père, votre femme et vos enfants
23:53 devront être relégués au second rang si la famille vous appelle.
23:57 Maintenant que les deux jeunes hommes étaient membres en règle de la Cosa Nostra,
24:03 ils avaient des privilèges spéciaux.
24:06 L'avantage que vous obtenez, c'est que vous pouvez vous livrer à vos propres raquettes
24:18 sans craindre que quelqu'un d'extérieur à la famille n'interfère dans vos activités.
24:23 S'il y a un litige, la famille vous défendra toujours contre un opposant.
24:27 Un membre d'une famille ne peut pas être tué si le parrain de cette famille
24:36 n'a pas préalablement approuvé cette décision.
24:39 L'accueil des jeunes turcs au sein de la famille était visiblement une stratégie diplomatique de la part de John Stanfa.
24:49 Le FBI et l'escouade contre le crime organisé allaient devoir garder un oeil attentif
24:53 pour voir si Stanfa réussirait à juguler la vague de violence.
24:57 Mais les agents devaient recueillir d'autres informations à propos de la famille
25:02 pour pouvoir la neutraliser pour de bon.
25:05 Par le biais d'un indique, ils apprirent que Stanfa et ses complices
25:14 ne se rencontraient pas exclus dans la famille.
25:18 Ils ne se rencontraient pas exclusivement au cabinet d'avocats.
25:20 On a découvert que Stanfa avait aménagé un petit restaurant à côté de son entreprise de distribution d'aliments.
25:30 Étonnamment, Stanfa travaillait tous les jours dans cette entreprise.
25:38 Il menait la vie d'un honnête citoyen et se rendait au travail tous les jours.
25:42 On le voyait passer le balai, préparer des plats et tout le reste.
25:47 Il rencontrait aussi des membres de la famille à cet endroit
25:49 pour discuter avec eux des affaires de la mafia.
25:52 Notre prochaine étape serait donc d'obtenir l'autorisation de poser un micro dans ce restaurant
26:00 pour pouvoir écouter ses conversations avec les autres membres de la famille.
26:04 Une fois le micro en place, les agents entendirent John Stanfa déclarer avec colère
26:12 qu'il avait encore des ennuis avec les jeunes turcs.
26:16 Puis au début du mois de mars, les agents du FBI affectés à la surveillance de Joseph Cianglini
26:21 le virent ouvrir le restaurant de Stanfa en compagnie d'une serveuse.
26:25 Un an exactement s'était écoulé depuis que son frère avait échappé de peu à la mort en rentrant chez lui.
26:30 Il était facile à surveiller, il était constant.
26:36 Il se levait tous les matins et allait travailler.
26:41 Mais ce matin-là, la vie de Joseph Cianglini prit une tournure dramatique.
26:45 Quatre hommes arrivèrent en voiture et ouvrirent le feu sur lui et la serveuse
26:53 ravivant du même coup les hostilités entre les deux factions de la mafia de Philadelphie.
26:59 Le 2 mars 1993, à Philadelphie Sud, le sous-chef de la mafia Joseph Cianglini et une serveuse
27:05 ouvrirent le restaurant de John Stanfa.
27:08 Il était 6h30 du matin quand quelqu'un apparaît dans la rue.
27:15 Il est en train de se faire un déjeuner.
27:18 Il est en train de se faire un déjeuner.
27:21 Il est en train de se faire un déjeuner.
27:25 Il était 6h30 du matin quand quatre hommes ouvrirent le feu sur eux.
27:29 Cianglini fut touché à plusieurs reprises.
27:33 Les agents affectés à sa surveillance avisaient aussitôt le FBI et firent venir une ambulance sur les lieux.
27:40 Un des agents s'approcha de la victime.
27:43 Joseph Cianglini avait reçu plusieurs projectiles à la tête, dans le cou et à la poitrine.
27:52 La serveuse, elle, n'avait aucune blessure.
27:54 Cianglini avait quand même survécu à l'attaque.
27:57 Même s'il était grièvement blessé, il pouvait encore parler.
28:01 Je n'ai rien obtenu de lui. Même s'il savait qui avait fait ça, il ne nous le dirait jamais.
28:09 Il faisait partie de la mafia et il respecterait l'OMERTA.
28:12 Ces types s'occupaient eux-mêmes de leurs affaires.
28:15 Ils devaient savoir qui ils étaient.
28:19 Ils les avaient vus.
28:21 On soupçonnait les jeunes turcs d'être mêlés à cette affaire.
28:25 Mais il a dit qu'il ne savait rien.
28:28 Dans l'espoir d'identifier les tireurs, les agents du FBI regardèrent les enregistrements des caméras de surveillance.
28:36 Malheureusement, à 7h du matin, il faisait encore sombre et il était impossible d'identifier les hommes.
28:42 Les images vivaient.
28:47 Les images vidéo étaient floues.
28:50 Il était très difficile de relever des caractéristiques précises et de pouvoir identifier les types qui étaient entrés.
28:57 Mais on pouvait distinguer quatre silhouettes qui entraient.
29:01 Sur les bandes audio, on entendait des cris, des coups de feu.
29:06 Et puis quelqu'un a dit « partons ».
29:10 Ensuite, ils se sont enfuis en voiture. C'était tout ce qu'on avait.
29:16 Malheureusement, on ne pouvait savoir avec certitude qui avait tiré sur Joseph Cianglini.
29:21 Les agents surveillaient toujours le cabinet d'avocats.
29:27 Ils captèrent bientôt une terrifiante conversation entre Stenfa et l'un de ses associés.
29:33 John Stenfa soupçonnait Michael Cianglini d'avoir tenté d'abattre son propre frère, Joseph, au restaurant.
29:43 Michael et Joseph n'étaient pas du même côté dans cette guerre intestine au sein de la famille Stenfa.
29:48 Même s'ils étaient demi-frères, ça ne changeait rien.
29:51 Michael croyait que son frère Joseph n'était pas du bon côté et il avait l'intention de l'éliminer.
29:58 Pour John Stenfa, il ne restait plus qu'une solution, éliminer Joe et Merlino et les jeunes Turcs.
30:08 Il a alors commencé à recruter ses propres hommes de main pour qu'il retrouve et qu'il capture ces jeunes Turcs.
30:14 Et qu'il tue Joe et Merlino, Michael Cianglini et leurs complices.
30:19 Des agents d'infiltration du FBI donnèrent un message d'avertissement à Joe et Merlino et à Michael Cianglini.
30:37 Quand on sait qu'un acte de violence est sur le point d'être commis contre quelqu'un, la loi nous oblige à mettre la personne visée en garde.
30:44 John Stenfa avait envoyé des équipes de tueurs à la recherche de Merlino et de Cianglini pour les faire abattre.
30:52 Les jeunes Turcs firent fi de la mise en garde du FBI.
30:57 Même s'ils savaient que leur vie était en danger, ils refusèrent de collaborer avec les autorités.
31:06 Mais les jeunes Turcs auraient dû écouter les agents.
31:08 Une équipe de tueurs engagée par Stenfa les trouva et ouvrit le feu sur eux en plein jour.
31:14 Michael Cianglini fut atteint au cœur et mourut dans la rue.
31:19 Quant à Joe et Merlino, il fut blessé.
31:22 Pour les agents du FBI, il n'y avait pas de doute possible, John Stenfa n'entendait pas un rire.
31:34 Il a relevé le défi et riposté avec violence.
31:36 C'était maintenant à notre tour d'intervenir.
31:39 On croyait Stenfa responsable de ce meurtre et on avait l'intention de prouver sa culpabilité.
31:44 Trois heures après la fusillade, des agents de police de Philadelphie furent appelés pour une voiture en flamme.
31:54 Le véhicule correspondait à la description de celui que les témoins de la fusillade avaient vu partir.
32:02 En vérifiant les plaques d'immatriculation, les agents apprirent que le véhicule appartenait à un des membres de la famille Stenfa.
32:08 Dans la soirée, les policiers interrogèrent Phil Corletti et sa femme.
32:16 Celle-ci déclara qu'elle avait signalé le vol de cette voiture.
32:19 Quant à Corletti, il affirma ne pas être sorti de la journée.
32:23 Les agents du FBI prirent l'alibi du couple avec un certain scepticisme.
32:29 Corletti devint le suspect numéro un dans le meurtre de Michael Cianglini.
32:33 Quelques jours plus tard, le FBI reçut un tuyau sur l'identité de l'autre tireur.
32:40 Le FBI a reçu l'appel d'un médecin qui avait soigné un homme sévèrement brûlé et qui avait l'air plutôt suspect.
32:48 Les agents du FBI trouvèrent John Vizzi chez lui.
32:53 Ce dernier était également un membre connu de la famille Stenfa.
32:58 Les agents lui demandèrent comment il s'était blessé à la main.
33:01 Vizzi répondit qu'il s'était accidentellement brûlé avec de l'essence pour briquet en allumant son barbecue.
33:08 Vizzi s'entêta à répéter que cette brûlure était accidentelle et qu'il ne savait rien de la fusillade au cours de laquelle Michael Cianglini avait été abattu et Joey Merlino blessé.
33:27 Mais quand les enquêteurs vérifièrent le barbecue de Vizzi, ils constatèrent qu'il fonctionnait au propane, ce qui allait à l'encontre de sa déposition.
33:34 Ça nous a mis la puce à l'oreille. On a alors commencé à avoir de sérieux doutes sur Vizzi.
33:42 Le FBI soupçonnait deux membres de l'organisation criminelle de John Stenfa d'être les meurtriers de Michael Cianglini et d'avoir tiré sur Joey Merlino, le chef des Jeunes Turcs.
33:55 Mais avant que le FBI n'ait eu le temps de faire comparer tous les suspects devant les tribunaux, Merlino et ses associés prirent leur revanche.
34:02 John Stenfa était à bord d'une Cadillac Seville 1996.
34:07 Il roulait direction sud sur l'autoroute Skoukille avec son fils Joseph et son chauffeur.
34:13 Une camionnette arriva alors à la hauteur du véhicule.
34:22 Deux hommes sortirent le canon de leur mitraillette par des trous pratiqués dans les parois de la camionnette et ils ouvrirent le feu.
34:28 Stenfa ne fut pas blessé, mais son fils Joseph fut atteint d'une balle au visage.
34:35 Le chauffeur de Stenfa fonça sur son véhicule et l'obligea à s'arrêter.
34:40 Ce qui était catastrophique, c'est que ça s'était passé sur l'autoroute. Il y avait eu des coups de feu. Des innocents auraient pu être blessés, voire tués.
34:51 Les enquêteurs étaient convaincus que cette attaque était une riposte de Merlino pour le meurtre de Michael Cianglini.
34:56 Ce n'était qu'une question de temps avant que ces actes de vengeance ne fassent une innocente victime.
35:04 Il était grand temps d'exercer de la pression sur la mafia.
35:11 Tous les associés connus de Stenfa et de Merlino aperçus en voiture à Philadelphie Sud furent arrêtés par les patrouilles routières.
35:21 Les autorités arrêtèrent ainsi 8 mafiosi pour possession illégale d'armes à feu.
35:25 On leur confisqua des 380, des 45 et des armes semi-automatiques de calibre 38.
35:32 Le FBI était persuadé que le chef des jeunes turcs avait commandé le meurtre de John Stenfa, même s'il était toujours impossible d'en faire la preuve.
35:40 Joey Merlino ne pouvait plus continuer à sévir dans les rues de la ville.
35:47 Les agents du FBI l'arrêtèrent pour violation de sa libération conditionnelle à la suite du vol d'un fourgon blindé en 1990.
35:53 Maintenant que Joey Merlino ne représentait plus une menace, le FBI concentra ses efforts sur l'organisation de John Stenfa.
36:05 Les agents commencèrent par le présumé meurtrier John Vizzi.
36:10 Ce tueur à gage professionnel était l'un des soldats de Stenfa.
36:16 Mais ce soir-là, compte tenu qu'il contrevenait à la loi du New Jersey sur le port d'armes et qu'il risquait d'aller en prison pour un bon bout de temps, Vizzi accepta de porter un micro pour le FBI.
36:25 C'était un dur à cuire.
36:29 Il avait travaillé dans le domaine de la construction pour le compte du beau-frère de Stenfa qui était dans cette industrie.
36:35 Stenfa l'avait alors remarqué.
36:37 Il avait vu que c'était un type dur qui pouvait facilement intimider les gens.
36:44 En suivant les ordres de Stenfa, Vizzi s'occupait de recueillir les sommes dues à l'organisation, de faire régner l'ordre et de tuer le cas échéant.
36:51 Or, maintenant, il disait se sentir coupable à la suite des meurtres qu'il avait commis.
36:56 C'est grâce à ça qu'on a obtenu son aide.
37:00 En plus, son frère, qui l'aimait beaucoup, était convaincu que John allait finir ses jours derrière les barreaux et il l'avait persuadé de collaborer avec nous.
37:11 Il a été recruté dans l'organisation par l'intermédiaire de John Stenfa.
37:14 Et maintenant, il voulait en sortir bien en vie.
37:18 Vous ne pouvez pas imaginer ce que ça représentait. Le fait qu'il ait voulu nous aider était une grande victoire.
37:24 Vizzi s'habituait vite au micro.
37:30 Il se rendit à quelques réunions.
37:34 Malheureusement, il n'obtint pas de preuves solides contre John Stenfa.
37:40 On a parlé à des rencontres pendant un petit bout de temps. Il a parlé à un ou deux types, rien d'important.
37:44 Il était un peu déçu parce qu'il n'avait pas réussi à enregistrer de conversations compromettantes.
37:49 Ça lui tenait vraiment à cœur.
37:51 On lui a dit de ne pas s'en faire avec ça, qu'on avait tout le temps qu'il fallait.
38:01 Comme c'était vendredi, on lui a dit de rentrer chez lui et de se reposer un peu.
38:08 On a dit ne sortez pas, on va vous rappeler. On aura certainement d'autres occasions.
38:12 Plus tard, au cours de la soirée, la chance de John Vizzi tourna et l'escouade contre le crime organisé du FBI dut encaisser un autre coup dur.
38:24 Dans une guerre de la mafia de Philadelphie, l'informateur numéro un du FBI avait été attaqué par des tueurs de la mafia.
38:38 Et avec lui, disparaissaient les chances des agents de neutraliser une importante organisation criminelle.
38:44 L'agent spécial Fred Walz du FBI fut atterré quand il a appris que l'informateur John Vizzi avait été attaqué.
38:52 Quand un type a été atteint de balles à la tête, on pense au pire des scénarios.
38:58 Mais contre toute attente, et malgré trois projectiles de calibre 22 dans le crâne, John Vizzi survécut à l'attaque.
39:07 J'étais abasourdi. Ce type, qui avait reçu des projectiles à la tête, répondait aux questions des agents et il leur décrivait les événements.
39:15 Plus tôt dans la soirée, après qu'on lui eut retiré son micro et que les agents furent rentrés chez eux, Vizzi avait croisé le sous-chef de Stenfa et l'un de ses soldats.
39:26 Ils lui ont dit qu'ils le cherchaient. Apparemment, ils voulaient qu'il commence à prendre des paris.
39:36 Ils ont dit « On va te montrer comment t'y prendre ». Ils lui avaient donné rendez-vous au-dessus d'une boucherie de Philadelphie Sud.
39:42 Pour Vizzi, ce n'était qu'une autre réunion d'affaires de fin de soirée. Il ne portait plus de micro et croyait qu'il n'avait rien à craindre.
39:54 Il nous a raconté que l'homme qui voulait le voir était assis avec lui à table et il lui disait comment prendre des paris et comment noter les transactions.
40:03 Le sous-chef s'est alors excusé et il est allé aux toilettes.
40:05 John Vizzi entendit alors la chasse d'eau et la porte de la toilette s'ouvrir. Ensuite, il entendit des coups de feu.
40:21 Trois balles de calibre 22 l'atteignirent au crâne, mais il ne s'écroula pas.
40:29 Vizzi s'est retourné, il a regardé ces types et il leur a dit « Bon sang, mais qu'est-ce que vous faites ? ».
40:34 Bien entendu, le tireur était en état de choc. Il a jeté son arme et a sorti un couteau.
40:41 Eh bien, Vizzi a réussi à s'emparer du couteau et à envoyer le type par terre.
40:48 Il s'est ensuite tourné vers l'autre type.
40:54 Ce dernier a dit « John, John, ce n'est qu'une erreur, c'est un malentendu. On est des gentlemen, on peut discuter ».
41:02 Et Vizzi lui a répondu « Laissez-moi passer, sinon je vais vous tuer ».
41:06 Contre toute attente, John Vizzi sortit de la pièce toujours en vie.
41:12 Ça vous donne une idée du genre de type que c'était. Il était coriace.
41:19 Les balles l'avaient atteint à la nuque et étaient ressorties.
41:24 Ils imaginent que ce n'étaient pas des balles assez puissantes, c'étaient des balles de calibre 22.
41:29 Il en a pris trois à la tête et il a survécu.
41:32 Deux semaines plus tard, l'ex-tueur à gage de la mafia John Vizzi prit la barre pour la première fois devant un grand jury pour témoigner contre l'organisation criminelle.
41:44 Les informations qu'il fournit étaient d'une valeur inestimable pour le FBI.
41:51 Vizzi donna aux agents tout ce dont ils avaient besoin pour neutraliser la mafia de Philadelphie.
41:56 En exerçant de la pression, les agents purent obtenir la collaboration d'autres mafiosi qui devinrent informateurs à leur tour.
42:05 Et comme des dominos, les mafiosi se mirent à tomber.
42:11 Le jour de la Saint-Patrick 1994, 24 suspects furent arrêtés pour des accusations de meurtre, de complot pour meurtre, de manœuvre d'extorsion, d'incendie criminel, d'enlèvement, des activités illégales de jeu et pour entrave à la justice.
42:25 Parmi les individus arrêtés se trouvait Frank Martinez.
42:29 Celui-ci fut trouvé coupable de voie de fait et de la tentative de meurtre de John Vizzi.
42:39 Vincent Pagano fut aussi arrêté et reconnu coupable de voie de fait et de la tentative de meurtre de John Vizzi.
42:55 Le même jour, John Stenpha fut arrêté pour des manœuvres frauduleuses, des meurtres, des complots en vue de commettre des meurtres, de l'extorsion, des incendies criminels, des enlèvements, des activités illégales de jeu et pour avoir fait entrave à la justice.
43:08 Ça a été un beau balayage. On a coffré ces types et on était très satisfaits du boulot accompli.
43:15 Au bout du compte, 27 personnes furent accusées de complots et de manœuvres frauduleuses sous la loi RICO.
43:24 24 d'entre eux plaidaient coupable ou furent reconnus coupables.
43:27 J'étais fier de penser qu'on avait réglé ce problème à Philadelphie.
43:33 C'était mon boulot. J'y consacrais tout mon temps.
43:38 Je crois qu'on a fait du bon travail et qu'on a bien servi la population.
43:42 On a réussi à démanteler une organisation extrêmement violente et à mettre plusieurs de ses membres en prison pour très très longtemps.
43:52 On a rendu Philadelphie plus sécuritaire.
43:55 Le 9 juillet 1996, John Stanfa a été condamné à cinq peines consécutives d'emprisonnement à vie.
44:04 Il purge actuellement ses peines au pénitencier fédéral de Leavenworth, au Kansas.
44:09 [Musique]

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