Apple, Google, Facebook _ Nouveaux Maitres du monde - Internet - Service Secret
Category
✨
PersonnesTranscription
00:00:00 ...
00:00:24 Comme vous, chaque jour, j'utilise mon téléphone, mon ordinateur.
00:00:29 Ces nouvelles technologies font partie de ma vie.
00:00:33 Grâce à elles, je m'informe, je communique, j'ai accès à mes comptes.
00:00:40 J'utilise une dizaine d'applications.
00:00:42 J'y stocke presque toute ma vie, mes habitudes, sans jamais trop me poser de questions.
00:00:48 Le plus étonnant, c'est que la plupart de ces services sont en accès libre, presque tous gratuits.
00:00:54 Du moins, c'est ce que nous croyons.
00:00:57 Car en réalité, nous payons ces services.
00:01:01 Nous les payons à chaque clic, lors de chaque utilisation, avec nos données personnelles.
00:01:06 Elles deviennent une source sans fin d'informations
00:01:09 pour ceux qui les récupèrent et les revendent très très cher.
00:01:13 Nous sommes ici dans ce que l'on appelle un "data center",
00:01:19 dans un lieu tenu secret en plein cœur de Paris.
00:01:22 C'est dans des bâtiments comme celui-ci
00:01:25 que sont stockées toutes les données numériques qui circulent sur la toile,
00:01:28 et notamment les vôtres.
00:01:29 Ce data center sera bientôt opérationnel.
00:01:32 Les six étages vont se remplir de serveurs informatiques
00:01:35 et de disques durs qui tourneront 24 heures sur 24.
00:01:39 Ils conserveront toutes les traces que vous laissez
00:01:42 via vos objets connectés, via vos mails, via vos SMS.
00:01:46 Tout ce qui passe par Internet ne disparaît pas dans la nature.
00:01:49 Tout est enregistré et stocké dans des lieux comme celui-ci.
00:01:53 Vos données personnelles sont donc conservées,
00:01:56 mais aussi des données qualifiées d'ultra-sensibles.
00:01:59 Elles sont enregistrées, cette fois, vous allez le voir,
00:02:02 dans ce type d'espace.
00:02:04 Vous allez découvrir un endroit juste incroyable
00:02:07 au cœur de Paris.
00:02:09 Nous sommes ici à 20 mètres de l'extérieur de l'espace.
00:02:17 C'est un endroit où les données sont enregistrées.
00:02:21 Nous sommes ici à 25 mètres sous terre
00:02:23 dans cet abri anti-atomique qui date de 1926,
00:02:26 un espace ultra-sécurisé.
00:02:29 On comprend donc l'intérêt de conserver ces données sensibles,
00:02:45 mais les nôtres, celles qui concernent notre vie de tous les jours,
00:02:49 à qui appartiennent-elles réellement ?
00:02:51 Pour bien comprendre, nous allons d'abord revenir en arrière.
00:02:54 Vous allez découvrir qui se cache
00:02:57 derrière cette incroyable révolution technologique
00:03:00 et qui détient aujourd'hui une grande partie de votre vie,
00:03:03 de ces bases de données.
00:03:05 C'est cette histoire que nous allons vous raconter,
00:03:08 que nous avons reconstituée.
00:03:10 Une aventure passionnante et troublante,
00:03:12 celle de petits génies de l'informatique
00:03:15 devenus en quelques années des héros milliardaires
00:03:18 de toute une génération et qui, pour beaucoup,
00:03:20 sont actuellement les nouveaux maîtres du monde.
00:03:23 Commençons par cette image qui faisait la une de l'actualité
00:03:26 il y a quelques temps.
00:03:28 En avril dernier, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook,
00:03:31 comparaissait devant le congrès américain.
00:03:33 Il était soupçonné d'avoir ni plus ni moins influencé
00:03:36 l'élection du président des États-Unis.
00:03:38 Il semblait pâle, inquiet, impressionné.
00:03:41 Mais que risquait-il vraiment ?
00:03:43 C'est ici que commence ce soir notre histoire.
00:03:48 [Musique]
00:03:54 Ce matin-là, Mark Zuckerberg est à Washington.
00:03:58 Le PDG de Facebook doit s'expliquer devant le congrès américain
00:04:02 au sujet de l'exploitation de données personnelles
00:04:05 détenues par sa plateforme,
00:04:07 des données qui auraient permis d'influencer l'élection américaine.
00:04:11 - Mark, are you putting privacy over profits now ?
00:04:14 - Les données de 87 millions de personnes
00:04:17 ont été pompées depuis Facebook
00:04:21 avec un objectif avoué
00:04:23 qui était de faire gagner la campagne Trump.
00:04:27 [Brouhaha]
00:04:30 - Les accusations sont graves.
00:04:33 Les enjeux de cette audition sont cruciaux.
00:04:37 Des enjeux financiers,
00:04:40 mais aussi de confiance vis-à-vis des 2 milliards d'êtres humains
00:04:43 qui utilisent cette plateforme.
00:04:45 - Facebook, je ne sais pas s'ils ont vendu la démocratie,
00:04:51 mais ils ont bradé notre vie privée,
00:04:53 ils ont bradé le tissu de nos vies,
00:04:55 nos interactions, nos envies,
00:04:57 juste pour gagner de l'argent
00:05:00 et un peu plus de pouvoir à chaque fois.
00:05:03 - Le créateur de Facebook cultive la discrétion.
00:05:09 Et pourtant, il doit s'exprimer ce jour-là
00:05:11 devant les caméras du monde entier.
00:05:13 Âgé seulement de 33 ans,
00:05:15 il incarne cette génération de jeunes entrepreneurs
00:05:18 qui, en quelques années à peine,
00:05:20 ont bâti de véritables empires
00:05:22 qui aujourd'hui défient les États eux-mêmes.
00:05:26 - Monsieur Zuckerberg, en de nombreuses façons,
00:05:28 vous et l'entreprise que vous avez créée,
00:05:30 la histoire que vous avez créée représente le rêve américain.
00:05:33 En même temps, vous avez une obligation,
00:05:36 et c'est à vous de faire en sorte
00:05:38 que ce rêve ne devienne pas un cauchemar de la privé
00:05:42 pour les nombres de personnes qui utilisent Facebook.
00:05:45 Cette réunion est une opportunité
00:05:47 de parler à ceux qui croient en Facebook
00:05:50 et à ceux qui sont profondément sceptiques de l'idée.
00:05:54 Nous écoutons, l'Amérique écoute,
00:05:57 et peut-être que le monde écoute aussi.
00:06:01 - Mark Zuckerberg.
00:06:03 Seul face aux parlementaires américains,
00:06:05 l'image est forte.
00:06:07 Elle témoigne du pouvoir grandissant
00:06:09 des géants de l'industrie numérique
00:06:11 qui tiennent entre leurs mains
00:06:13 les clés du monde moderne.
00:06:16 - L'influence de ces compagnies,
00:06:18 parce qu'elles n'ont de compte à rendre à personne,
00:06:21 les rend bien plus puissantes que les gouvernements.
00:06:24 Et c'est à partir de là que j'ai compris
00:06:35 ce que l'ANSA voulait faire.
00:06:37 Ils collectaient l'intégralité d'Internet.
00:06:40 - C'est un défi pour les gens qui ne connaissent pas Internet.
00:06:44 - C'est une nouvelle qui révèle
00:06:46 un autre programme de surveillance
00:06:48 de l'USA.
00:06:50 - Merci.
00:06:54 Dieu vous bénisse.
00:06:56 - Ce sont des gens qui ont du pouvoir sur le monde
00:06:59 et sur lequel personne n'a de pouvoir.
00:07:01 - On voit un type qui est vraiment prêt à tout
00:07:08 pour aller au bout de sa vision
00:07:10 quitte à laisser quelques cadavres sur le bord de la route.
00:07:14 - Ils sont allés dire à leurs professeurs de Stanford
00:07:17 qu'ils allaient télécharger tout Internet
00:07:20 et le professeur leur a rayonné
00:07:22 parce que c'était une idée totalement folle.
00:07:26 - On a prévu cela il y a longtemps
00:07:28 et maintenant, c'est le futur.
00:07:31 Voyons voir.
00:07:33 - Bonjour à tous, nous sommes sur KFRC.
00:07:46 Nous sommes à New York,
00:07:48 au pays de la France.
00:07:50 Nous avons une nouvelle vidéo
00:07:52 qui va vous donner une idée
00:07:54 de ce que nous voyons.
00:07:56 Nous attendons 70 degrés de F à Stamford.
00:07:59 C'est tout, les gars. Bonne journée.
00:08:01 Une fois par mois,
00:08:12 au sud de San Francisco,
00:08:14 tous les passionnés d'informatique
00:08:16 se donnent rendez-vous
00:08:18 dans les locaux de l'université de Stanford.
00:08:21 Des informaticiens amateurs
00:08:24 se trouvent dans toute la région
00:08:26 pour échanger leurs connaissances
00:08:28 et présenter leurs dernières inventions.
00:08:30 - Dans ce club d'informatique,
00:08:39 n'importe quel amateur
00:08:41 qui avait inventé une machine
00:08:43 pouvait venir la présenter aux autres.
00:08:46 La plupart travaillaient chez eux,
00:08:49 dans leur chambre ou dans leurs garages.
00:08:51 - Il n'y avait pas encore de marché.
00:08:54 Les gens étaient pas intéressés
00:08:55 à ces technologies.
00:08:57 - Ce jour-là,
00:08:59 deux jeunes inventeurs sont venus présenter
00:09:02 un prototype d'ordinateur individuel.
00:09:04 Le premier s'appelle Steve Wozniak.
00:09:07 Il a 25 ans et travaille
00:09:09 comme informaticien dans une entreprise locale
00:09:12 qui fabrique des calculatrices.
00:09:14 Le deuxième s'appelle Steve Jobs.
00:09:16 Il a 20 ans et travaille
00:09:18 dans une société de jeux vidéo.
00:09:20 Ils sont amis d'enfance.
00:09:23 - Ces types ressemblaient aux gars
00:09:25 qui se faisaient tout le temps cogner
00:09:27 à l'école primaire.
00:09:29 - Personne n'imagine alors
00:09:32 que ces deux inconnus
00:09:34 s'apprêtent à révolutionner
00:09:36 le marché de l'informatique,
00:09:38 jusque-là contrôlé par de grands groupes industriels.
00:09:41 - L'informatique est une question
00:09:44 de gros systèmes.
00:09:46 C'est des boîtes comme IBM
00:09:48 qui équipent les plus grosses entreprises.
00:09:50 C'est un univers d'ingénieurs,
00:09:52 de type en blouse.
00:09:54 C'est vraiment quelque chose
00:09:56 d'extrêmement impressionnant,
00:09:58 presque de scientifique, absolument abscond.
00:10:00 - Mais ces deux petits génies
00:10:03 ont réussi à fabriquer
00:10:05 un ordinateur individuel,
00:10:07 le premier du genre.
00:10:09 Ils l'ont surnommé Apple, la pomme.
00:10:11 Destinés à un public amateur,
00:10:14 leur invention attire l'attention
00:10:16 d'un revendeur local, Paul Terrel.
00:10:19 - Les deux Steves
00:10:21 avaient installé leur prototype
00:10:23 dans le hall et en faisaient la démonstration.
00:10:26 On pouvait voir un clavier
00:10:28 connecté à une carte mère
00:10:30 ainsi qu'un écran.
00:10:32 Ils tapaient sur les touches
00:10:34 et ça fonctionnait.
00:10:36 - Paul Terrel sent immédiatement
00:10:39 le potentiel de cette machine.
00:10:41 Aussi performante
00:10:43 qu'un ordinateur industriel,
00:10:45 mais accessible à n'importe quel
00:10:47 individu.
00:10:49 Un ordinateur grand public,
00:10:51 personne n'y avait encore pensé.
00:10:53 - J'adorais les outils informatiques.
00:10:59 Je pensais que ce loisir amateur
00:11:02 pouvait donner naissance
00:11:04 à une véritable industrie,
00:11:06 celle de l'informatique grand public.
00:11:08 Alors je suis allé les voir
00:11:11 et je leur ai dit,
00:11:13 "Les gars, votre ordinateur m'intéresse."
00:11:16 - Le revendeur local leur propose
00:11:18 un chèque de 25 000 $
00:11:20 en échange de 50 unités
00:11:22 qu'il commercialisera dans sa boutique.
00:11:24 Steve Jobs est ravi,
00:11:26 mais Wozniak s'y oppose.
00:11:28 Son invention n'est pas à vendre.
00:11:30 - Wozniak, qui est le geek de la bande,
00:11:33 a vraiment l'approche généreuse,
00:11:35 ouverte des geeks,
00:11:37 qui est "on partage tout".
00:11:39 On développe, on a une idée,
00:11:41 on la partage pour la communauté.
00:11:44 - Wozniak incarnait les valeurs
00:11:46 de la contre-culture,
00:11:48 la valeur du partage d'outils
00:11:50 qui pourrait transformer les esprits
00:11:52 et créer un nouveau genre de société
00:11:54 avec une nouvelle mentalité.
00:11:56 - Jobs, lui, ne l'entend pas du tout
00:12:00 de cette oreille.
00:12:02 Tout de suite, il pense à la monétisation.
00:12:04 Il pense, "J'ai une idée, on a une idée,
00:12:06 c'est une bonne idée."
00:12:08 Aujourd'hui, il va falloir la commercialiser
00:12:10 et gagner de l'argent avec.
00:12:12 Il était assez malin pour comprendre
00:12:14 que ce chèque, c'était la première pierre
00:12:17 de leur aventure Apple Computer.
00:12:19 - Jobs aura le dernier mot.
00:12:23 Il prène les 25 000 $
00:12:25 et se lance dans la fabrication
00:12:27 des ordinateurs.
00:12:29 Ils achètent tous les composants
00:12:38 et commencent l'assemblage
00:12:40 de Steve Jobs avec l'aide de quelques amis.
00:12:43 - C'était l'ébullition 24 heures sur 24.
00:12:54 Ils travaillaient jour et nuit.
00:12:56 Ils vivaient comme des hippies.
00:12:58 On peut les comparer à ça.
00:13:00 Ils vivaient tous dans le garage
00:13:02 et dormaient sur des canapés
00:13:04 ou à même le sol.
00:13:09 Cette aventure montre à quel point
00:13:11 ils ont été dépassés par leur invention.
00:13:14 Ils ont quand même dû quitter leur foyer
00:13:17 pour s'installer au fond d'un garage.
00:13:20 Il y a aussi une certaine forme d'humilité.
00:13:26 Ils ne mesuraient pas à l'époque
00:13:28 l'impact de ce qu'ils étaient en train de fabriquer.
00:13:31 - Un mois plus tard,
00:13:35 l'assemblage des 50 ordinateurs est terminé.
00:13:38 Ils sont prêts à être vendus par Paul Terrell.
00:13:41 - Le jour où ils m'ont livré,
00:13:52 on pouvait voir dans leurs yeux
00:13:54 qu'ils n'avaient pas dormi depuis de nombreux jours.
00:13:57 - Mais le revendeur va avoir une surprise.
00:14:02 L'ensemble des ordinateurs
00:14:04 a été assemblé dans des boîtes à pizza.
00:14:08 - Quand ils m'ont montré
00:14:10 leur boîte à pizza
00:14:12 avec une carte mère à l'intérieur
00:14:15 et des composants par-dessus,
00:14:17 moi, je cherchais le clavier, l'alimentation,
00:14:20 éventuellement l'écran, le moniteur,
00:14:23 bref, les éléments de base.
00:14:25 - Malgré l'amateurisme de cette première création,
00:14:31 le premier Apple rencontre un succès immédiat
00:14:34 et les commandes se multiplient.
00:14:38 (musique douce)
00:14:40 Deux ans plus tard,
00:14:53 leur petite entreprise n'a cessé de croître.
00:14:56 Elle compte désormais une quinzaine d'employés
00:14:59 et s'est offert de vrais bureaux au coeur de la Silicon Valley.
00:15:07 Les deux Steve se sont répartis les rôles.
00:15:10 Jobs s'occupe du design et du marketing.
00:15:13 Quant à Wozniak, il gère la conception et l'innovation.
00:15:17 C'est d'ailleurs lui qui est en train d'achever
00:15:20 la programmation de leur nouvel ordinateur, l'Apple II.
00:15:24 Quelques jours plus tard,
00:15:33 il est présenté à la première foire informatique de la Côte-Ouest.
00:15:37 Et ce nouvel ordinateur devient aussitôt l'attraction du salon.
00:15:41 - Pour moi, l'Apple II,
00:15:47 c'est véritablement le premier ordinateur individuel.
00:15:50 Plus besoin d'être un amateur averti.
00:15:53 Nous avions enfin une machine accessible à tout le monde.
00:15:56 C'était extraordinaire.
00:15:58 Et c'était le fruit du travail de Wozniak.
00:16:01 Steve Jobs n'aurait jamais su faire ça tout seul.
00:16:04 Je pense que cela a suscité chez lui une certaine jalousie envers Wozniak.
00:16:08 - À 27 ans, c'est la consécration pour Steve Wozniak.
00:16:13 Dans la communauté, tout le monde sait qu'il est l'inventeur de l'Apple II.
00:16:17 Mais Steve Jobs n'a pas du tout l'intention
00:16:20 de rester dans l'ombre de son meilleur ami.
00:16:23 Il a plus d'ambition et d'indéniables talents d'orateur.
00:16:27 Et il va rapidement s'imposer.
00:16:31 - Nous sommes trois ans plus tard.
00:16:33 Plus de 100 000 unités d'Apple II ont été vendues à travers le monde.
00:16:37 Et la compagnie est devenue une multinationale.
00:16:40 Pour la presse, un seul homme incarne cette success story.
00:16:44 Steve Jobs.
00:16:46 - Bonjour. Je dois vous désoler d'être en retard.
00:16:51 J'ai conduit à 190 km/h.
00:16:53 - Vous êtes un grand artiste.
00:16:55 - Oui, je suis un grand artiste.
00:16:57 Je suis en retard, je conduis à 190 km/h.
00:17:00 Je n'ai pas trouvé un parking.
00:17:03 Avec toutes les expériences que vous avez vues, c'est incroyable.
00:17:07 - À ce moment-là, Jobs a pris toute la place
00:17:12 et s'est retrouvé seul à la tête de l'entreprise.
00:17:16 Et le patron d'Apple ne veut pas s'arrêter là.
00:17:20 Il a déjà en tête les améliorations à apporter
00:17:23 pour que sa machine touche le plus grand nombre.
00:17:26 - Si vous achetez un système de computer
00:17:29 et que vous voulez résoudre un de vos problèmes,
00:17:32 on met un problème au milieu de vous et de votre problème,
00:17:36 qui est de savoir comment utiliser le computer.
00:17:39 C'est un problème important à résoudre.
00:17:42 On essaie de retirer cette barrière.
00:17:45 - Ce type, ce hippie, dit que tout va changer.
00:17:48 Chaque Américain pourra avoir une boîte
00:17:51 qui lui permettra de faire plein de tâches personnelles.
00:17:55 - Il était persuadé qu'il avait une mission.
00:17:58 Il y avait une révolution informatique en cours
00:18:01 et qu'il en était le précurseur.
00:18:04 - Il était persuadé qu'il avait une mission.
00:18:07 Il y avait une révolution informatique en cours
00:18:10 et qu'il en était le précurseur.
00:18:13 - Il était persuadé qu'il avait une mission.
00:18:16 Il y avait une révolution informatique en cours
00:18:19 et qu'il en était le précurseur.
00:18:22 (Applaudissements)
00:18:25 (Musique)
00:18:28 (Musique)
00:18:31 - Jobs a été visionnaire.
00:18:33 Le problème de l'informatique grand public à l'époque,
00:18:36 c'est qu'il faut être capable de taper des lignes et des lignes de code
00:18:40 pour ordonner des tâches à sa machine.
00:18:43 Simplifier la manière de communiquer avec son ordinateur,
00:18:47 c'est l'enjeu de son nouveau prototype, le Macintosh.
00:18:51 (Musique)
00:18:54 - Les gens ne savent pas taper des lignes de code.
00:18:57 Ils veulent pouvoir utiliser un ordinateur simplement
00:19:00 en cliquant sur des images à l'écran.
00:19:02 Tout le concept du Mac était d'être accessible aux plus grands nombres.
00:19:06 (Musique)
00:19:09 - Cette innovation,
00:19:11 Jobs l'a empruntée à un laboratoire de recherche concurrent,
00:19:14 la société Xerox, qui vient d'inventer une nouvelle manière
00:19:17 de communiquer avec l'ordinateur, l'interface graphique.
00:19:21 (Musique)
00:19:26 - Il était impressionné par cette interface graphique.
00:19:29 Et il a vu aussi la première souris informatique.
00:19:32 Ça lui a littéralement coupé le souffle.
00:19:35 - Et surtout, ce qui l'a frappé, c'est que Xerox,
00:19:38 qui avait développé cette interface graphique,
00:19:40 n'en faisait rien, n'avait pas trouvé de solution commerciale.
00:19:43 Donc, il s'approprit l'idée.
00:19:45 Il s'approprit l'idée, évidemment, il la développe, il l'améliore.
00:19:48 Jobs est toujours réfugié derrière une phrase de Picasso
00:19:51 qui disait que les génies volaient les grandes idées.
00:19:54 Donc, il n'avait absolument aucun complexe par rapport à ça.
00:19:57 (Musique)
00:20:09 - Pour fabriquer sa propre interface,
00:20:11 Steve Jobs cherche alors un programmeur.
00:20:14 (Musique)
00:20:17 Et il finit par entendre parler d'un certain Bill Gates.
00:20:20 (Musique)
00:20:22 Il a 25 ans, il est un génie de l'informatique
00:20:25 et il a fondé sa société Microsoft.
00:20:28 (Musique)
00:20:35 - Bill Gates écoutait Steve Jobs
00:20:38 et le trouvait un peu bizarre, mais fascinant aussi.
00:20:41 Il voulait comprendre comment ce type fonctionnait
00:20:44 car il voulait que Microsoft ait le même succès qu'Apple.
00:20:48 (Musique)
00:20:51 - Jobs lui a dit, l'interface graphique,
00:20:54 c'est l'avenir de l'informatique, c'est une évidence.
00:20:58 Et si vous ne profitez pas de cette opportunité
00:21:01 pour vous joindre à nous, vous resterez sur le bord de la route.
00:21:04 (Musique)
00:21:07 Bill Gates a signé
00:21:09 et il s'est mis à développer des logiciels pour le Macintosh.
00:21:12 (Musique)
00:21:18 (...)
00:21:28 - Ce projet d'ordinateur personnel, accessible à tous,
00:21:32 excite les marchés financiers.
00:21:35 Apple vaut désormais 2 milliards de dollars
00:21:38 après son introduction en bourse.
00:21:41 - Il y a eu une frénésie folle autour de l'entrée en bourse d'Apple.
00:21:46 - Vous pariez sur l'avenir lorsque vous achetez des actions dans une telle entreprise.
00:21:49 Les gens ont compris que ce serait énorme,
00:21:51 même s'ils ne savaient pas encore à quel point.
00:21:54 - Une frénésie qui va attirer l'attention du géant de l'informatique, IBM.
00:21:58 L'ordinateur personnel, c'est indéniablement l'avenir.
00:22:01 La compagnie se lance alors dans l'aventure
00:22:04 avec sa toute-puissance commerciale.
00:22:06 (Musique)
00:22:16 Mais pour remporter cette guerre,
00:22:18 Steve Jobs a deux atouts majeurs dans sa poche.
00:22:22 Le premier, c'est un sens inné du marketing.
00:22:25 (Musique)
00:22:28 Lorsqu'il présente le Macintosh pour la première fois à Hawaï,
00:22:32 il ne vend pas seulement une machine,
00:22:35 il vend un état d'esprit.
00:22:37 (Musique)
00:22:53 - Hi, I'm Steve Jobs.
00:22:55 (Rires)
00:22:56 In 1977, Apple,
00:22:59 a young fledgling company on the West Coast,
00:23:03 invents the Apple II,
00:23:06 the first personal computer as we know it today.
00:23:10 IBM dismisses the personal computer
00:23:13 as too small to do serious computing
00:23:16 and unimportant to their business.
00:23:19 (Applaudissements)
00:23:21 - Il joue à David contre Goliath
00:23:25 et c'est le rôle qu'il doit incarner
00:23:27 s'il veut être considéré comme un visionnaire.
00:23:30 - Il est le Steve Jobs, le pirate, le révolutionnaire
00:23:34 qui fait trembler les standards de l'industrie informatique.
00:23:37 - It is now 1984.
00:23:41 It appears IBM wants it all.
00:23:46 An IBM-dominated and controlled future.
00:23:50 They are increasingly and desperately turning back to Apple
00:23:53 as the only force that can ensure their future freedom.
00:23:57 (Applaudissements)
00:23:59 - C'est le début de toute la mythologie Apple
00:24:02 où finalement ce qu'on va vous vendre, c'est un mythe.
00:24:05 Vous adhérez à quelque chose, à une culture,
00:24:08 à une vision du monde.
00:24:10 C'est à ce moment que Jobs rentre dans son côté gourou.
00:24:14 - Le deuxième atout de Steve Jobs,
00:24:16 ce sont les logiciels que Bill Gates est en train de créer pour lui.
00:24:20 C'est ce qui devrait faire toute la différence
00:24:23 avec l'ordinateur d'IBM.
00:24:25 (Musique)
00:24:28 - And now, ladies and gentlemen,
00:24:30 the Macintosh Software Dating Game.
00:24:33 (Musique)
00:24:35 - Ce jour-là, il va mettre à l'honneur le travail de Bill Gates
00:24:39 devant toute l'équipe d'Apple.
00:24:42 - Welcome to the Macintosh Software Dating Game.
00:24:46 Software CEO number three.
00:24:48 Will Macintosh be the third industry standard?
00:24:51 - Well, to create a new standard,
00:24:53 it takes something that's not just a little bit different.
00:24:56 It takes something that's really new
00:24:58 and really captures people's imagination.
00:25:01 And the Macintosh, of all the machines I've ever seen,
00:25:04 is the only one that meets that standard.
00:25:07 (Applaudissements)
00:25:09 - Bill Gates vient de vanter avec enthousiasme
00:25:12 l'ordinateur de Steve Jobs.
00:25:14 Mais ce que tout le monde ignore,
00:25:16 c'est qu'en parallèle, il développe une interface graphique
00:25:20 pour son concurrent direct IBM,
00:25:22 une interface qu'il appelle Windows.
00:25:25 Un mois plus tard,
00:25:27 la trahison éclate au grand jour.
00:25:30 Le système d'exploitation Windows est présenté à la presse,
00:25:34 une invention Microsoft qui équipera les PC d'IBM.
00:25:38 Steve Jobs est bien sûr furieux.
00:25:41 Il convoque Bill Gates au siège d'Apple,
00:25:44 mais il est déjà trop tard.
00:25:46 - Jobs lui dira "Attention, là, vous êtes en train de plagier."
00:25:51 Et Gates lui répondra "Ouais, mais vous, chez Apple,
00:25:54 vous avez déjà piqué l'idée. Check Zerox.
00:25:57 Jobs s'est senti trahi par Bill Gates et Microsoft
00:26:01 avec Windows.
00:26:03 Mais Bill Gates, qui est le fils de l'avocat,
00:26:06 n'avait signé aucun contrat d'exclusivité.
00:26:09 - Pas de contrat, pas de cadre légal.
00:26:13 Steve Jobs n'a pas été assez prudent
00:26:16 et il s'est fait voler son idée.
00:26:18 - Microsoft a compris ce qu'Apple voulait faire
00:26:23 et s'est dit qu'il pouvait faire encore mieux.
00:26:26 - On n'a pas voulu rien voler à personne.
00:26:29 Tout le monde trouvait que c'était une bonne idée
00:26:32 et Bill en particulier.
00:26:34 Il a simplement dit "Steve, nous aussi, on va le faire."
00:26:37 Ironie du sort, Apple est obligée de maintenir son partenariat
00:26:42 avec Bill Gates pour avoir ses logiciels,
00:26:45 sans quoi son Macintosh ne serait qu'une coquille vide.
00:26:56 En janvier 1984, le Macintosh d'Apple est enfin commercialisé.
00:27:00 Mais il est déjà trop tard.
00:27:02 IBM a inondé le marché de ses PC Windows
00:27:05 et remporte haut la main la guerre de l'ordinateur grand public.
00:27:09 - Le Macintosh a connu un succès critique,
00:27:14 mais ce fut un échec commercial.
00:27:17 - Steve Jobs ne s'en relèvera pas.
00:27:22 En 1985, il démissionne de sa propre compagnie.
00:27:26 Depuis son introduction en bourse,
00:27:29 il y a perdu tout pouvoir de décision.
00:27:32 - Vous étiez dans une dynamique où la pression était énorme.
00:27:40 Tout le monde se mettait la pression.
00:27:43 Steve trouvait que les responsables de l'entreprise
00:27:46 n'étaient pas compétents
00:27:48 et eux pensaient que Steve Jobs était devenu totalement déraisonnable.
00:27:53 - Bill Gates est devenu le maître incontesté
00:27:56 de cette nouvelle ère de l'informatique.
00:27:59 Son système Windows est devenu la norme mondiale.
00:28:04 - Bonjour, je suis Bill Gates, le président de Microsoft.
00:28:07 Microsoft a commencé à développer le concept Windows en 1983.
00:28:11 Aujourd'hui, les utilisateurs de la plateforme
00:28:14 sont les plus importants dans le monde de l'environnement Windows.
00:28:18 Nous avons prévu cela il y a longtemps.
00:28:21 Et maintenant, c'est le futur.
00:28:24 Voyons voir.
00:28:26 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'informatique.
00:28:32 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:28:36 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:28:40 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:28:44 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:28:48 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:28:52 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:28:56 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:29:00 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:29:04 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:29:08 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:29:12 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:29:16 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:29:20 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:29:24 - Le Microsoft est devenu le plus grand appareil de l'information.
00:29:28 - Le professeur d'informatique d'origine russe
00:29:31 est chargé de faire visiter le campus aux nouveaux élèves.
00:29:35 - Sa famille est arrivée aux États-Unis quand il avait 6 ans
00:29:39 parce que ses parents voulaient qu'il ait une vie plus agréable
00:29:43 et de meilleures opportunités.
00:29:45 Son père était juif et avait souffert de l'antisémitisme.
00:29:49 Il était bloqué dans sa carrière à cause de ça.
00:29:52 Mais à son arrivée aux États-Unis, il était devenu professeur.
00:29:56 Parmi les nouveaux étudiants, un certain Larry Page,
00:30:00 originaire du Michigan.
00:30:02 Fils d'universitaire, il arrive à Stanford la tête plein de projets.
00:30:07 - Il était déterminé à changer le monde.
00:30:13 Lorsqu'il n'était qu'un enfant de Détroit, dans le Michigan,
00:30:17 là où les grosses compagnies automobiles avaient leur siège,
00:30:21 il observait les embouteillages.
00:30:23 Il imaginait qu'un jour, les voitures pourraient circuler
00:30:27 sans chauffeur et avec une meilleure organisation.
00:30:32 Ce jour-là, les deux étudiants font connaissance
00:30:36 et ils se découvrent de nombreux points communs.
00:30:39 Ils viennent tous les deux d'un milieu aisé
00:30:46 et ils aimaient se poser plein de questions.
00:30:51 On dit que Sergey Brin et Larry Page
00:30:54 auraient débattu avec Dieu lui-même s'il leur était apparu.
00:30:58 - Larry Page et Sergey Brin ont tous deux 22 ans
00:31:05 et ils vont devenir inséparables.
00:31:08 - Larry et Sergey avaient beaucoup d'humour.
00:31:15 C'étaient des passionnés de technologie.
00:31:18 Ils pouvaient focaliser sur des détails sans importance
00:31:21 pour obtenir leur diplôme
00:31:23 ou s'intéresser à des choses totalement folles
00:31:26 comme les lasers de l'espace, de purs intellectuels.
00:31:29 - Page veut participer au mouvement de la société.
00:31:33 Et pour lui, le changement majeur, c'est le développement d'Internet.
00:31:39 Il est persuadé que toute la connaissance humaine
00:31:43 sera un jour accessible sur le réseau
00:31:46 et qu'il faudra en simplifier l'accès.
00:31:49 Alors, pourquoi ne pas créer un serveur
00:31:52 qui centraliserait toutes les données circulant sur le Net ?
00:31:56 - Pour construire le boîtier de leur serveur,
00:32:02 ils ont utilisé des Legos.
00:32:04 - Ils sont allés dire à leurs professeurs de Stanford
00:32:09 qu'ils allaient télécharger tout Internet
00:32:12 et le rendre consultable.
00:32:14 Le professeur leur a rionné parce que c'était une idée totalement folle.
00:32:18 - Même si à l'époque le Web était beaucoup plus petit qu'aujourd'hui,
00:32:26 c'était irréalisable, c'était trop vaste et désorganisé.
00:32:29 Mais malgré tout, ils ont dit "Allons-y, essayons !"
00:32:32 - Vouloir organiser le Web,
00:32:37 ranger Internet pour que les gens puissent y accéder,
00:32:40 nécessitait de plus en plus de puissance informatique.
00:32:43 Et cela coûtait très cher.
00:32:45 - Mais de l'argent, leur secteur n'en manque pas.
00:32:49 Le gouvernement américain a décidé d'investir
00:32:52 dans ces nouvelles technologies.
00:33:11 - C'est le moment où la guerre froide a pris fin
00:33:14 et où la nécessité de financer la technologie militaire a diminué.
00:33:18 Et donc, ça a libéré des budgets pour soutenir d'autres secteurs.
00:33:23 (Applaudissements)
00:33:26 (En anglais)
00:33:53 - C'est le moment où le gouvernement a décidé de soutenir Internet.
00:33:57 Au début des années 90,
00:33:59 beaucoup pensaient qu'Internet allait favoriser
00:34:02 l'échange rapide d'informations et faire émerger un nouveau monde.
00:34:06 Alors, bien sûr, tout le monde voulait y investir.
00:34:09 - Ça entérine le fait, pour le gouvernement américain,
00:34:19 de faire de l'économie des réseaux
00:34:22 l'économie embryonnaire de l'Internet,
00:34:25 le nouvel horizon économique des États-Unis.
00:34:28 - Et pour faire d'Internet le nouveau moteur de l'économie américaine,
00:34:35 le gouvernement veut donner tous les moyens nécessaires
00:34:38 à la recherche universitaire.
00:34:40 - C'était une décision qui avait un double objectif.
00:34:49 Il ne s'agissait plus seulement de soutenir la science ou l'armée.
00:34:53 Cela ouvrait des perspectives de croissance économique.
00:34:57 Les subventions étaient attribuées au mérite.
00:35:01 Seules les meilleures idées et les meilleurs chercheurs
00:35:04 obtenaient des financements.
00:35:06 Alors, il y avait une grande compétition pour décrocher ces fonds.
00:35:10 - Le département informatique de Stanford dispose de 24 millions de dollars
00:35:15 pour financer les projets de ses étudiants.
00:35:18 Larry et Sergei obtiennent ainsi facilement les fonds
00:35:22 pour développer leurs idées.
00:35:24 - Le projet a été sponsorisé
00:35:27 par un consortium d'agences gouvernementales.
00:35:30 A l'époque, cela représentait une grosse somme d'argent.
00:35:33 - Au bout d'un an de recherche,
00:35:39 ils finissent par trouver la formule mathématique
00:35:42 capable de classer toutes les informations circulant sur la toile
00:35:46 et d'investir à leurs professeurs.
00:35:48 - Ils sont venus nous dire "Eh, regardez ça".
00:35:55 Lorsqu'on comparait leurs résultats
00:35:57 avec ceux des autres moteurs de recherche,
00:36:00 aucun doute, le leur fonctionnait mieux.
00:36:03 - Au lieu d'obtenir une centaine de résultats qu'il fallait trier,
00:36:07 on avait exactement ce que l'on recherchait tout en haut de la liste.
00:36:10 J'ai compris ce jour-là qu'ils avaient fait une découverte
00:36:13 qui allait révolutionner la recherche sur Internet.
00:36:16 - Les deux étudiants doivent maintenant donner un nom à leur invention.
00:36:23 Un de leurs amis leur suggère "Google",
00:36:26 une référence à une formule mathématique.
00:36:29 - "Google", ça signifie "un nombre infiniment grand".
00:36:39 Ils ont trouvé ce mot génial,
00:36:42 mais ils l'ont écrit "G-O-O-G-L-E",
00:36:45 alors que "Google", ça s'écrit "G-O-O-G-O-L".
00:36:49 Ce n'est pas la bonne orthographe.
00:36:51 C'est une entreprise qui a un nom mal écrit.
00:36:54 - Le moteur de recherche Google est testé dans l'université
00:37:01 et il connaît un succès fulgurant.
00:37:04 Mais Larry et Sergei voient déjà plus grand.
00:37:09 - Ils ne pouvaient plus développer leurs projets
00:37:11 dans le simple cadre universitaire.
00:37:13 Ils avaient besoin de plus d'argent et de matériel.
00:37:16 Alors ils ont décidé de quitter l'université
00:37:19 pour obtenir tout ce dont ils avaient besoin.
00:37:22 - Ils ont loué un garage et se sont mis au travail.
00:37:26 Ils ont pris congé de Stanford.
00:37:30 La mère de Sergei Brin était très contrariée
00:37:33 et elle lui a fait promener un petit peu de l'argent.
00:37:37 Elle lui a fait promettre de revenir pour obtenir son doctorat.
00:37:40 - Le 7 septembre 1998,
00:37:45 Page et Brin créent leur propre compagnie
00:37:49 dans un garage comme Steve Jobs, 20 ans plus tôt.
00:37:53 C'est d'ailleurs au même moment
00:37:55 que le fondateur d'Apple fait son grand retour dans la Silicon Valley.
00:37:59 Tout le monde ne parle que de lui
00:38:01 et Jobs, fidèle à sa légende,
00:38:04 partage avec les médias sa vision de l'avenir.
00:38:07 ...
00:38:34 Comme Steve Jobs, Larry et Sergei
00:38:38 savent qu'ils peuvent devenir des pionniers.
00:38:41 Mais pour cela, ils doivent se frotter au monde des affaires.
00:38:45 ...
00:38:49 - Ils ont acheté des livres sur le monde des affaires
00:38:52 et ont passé une semaine à les lire.
00:38:54 Ça leur a semblé beaucoup plus simple à comprendre
00:38:57 que les études scientifiques et technologiques.
00:39:00 ...
00:39:02 - 6 mois plus tard,
00:39:04 ils décrochent un rendez-vous avec des financiers
00:39:07 et ils savent qu'il ne faut pas reproduire l'erreur de Steve Jobs.
00:39:11 Ils doivent convaincre les investisseurs
00:39:14 sans perdre le contrôle de leur société.
00:39:17 ...
00:39:19 - Je les ai accompagnés à une réunion chez Kleiner Perkins.
00:39:23 Ils parlaient, j'observais.
00:39:25 Les responsables de ce fonds d'investissement leur ont demandé
00:39:29 comment allait-on gagner de l'argent.
00:39:31 Ils ont répondu, nous allons vendre ce service
00:39:34 aux entreprises qui en ont besoin.
00:39:36 - Les investisseurs leur proposent de racheter Google
00:39:39 25 millions de dollars.
00:39:41 Personne ne refuserait une telle offre, et pourtant.
00:39:44 - Larry Page et Sergey Brin s'étaient bien préparés.
00:39:48 A la fin, ils ont dit,
00:39:50 si vous voulez prendre le contrôle de notre entreprise,
00:39:54 nous ne prendrons pas votre argent.
00:39:56 Nous n'avons pas besoin de votre argent.
00:39:59 ...
00:40:01 Pris de court, les financiers acceptent de signer le chèque
00:40:05 tout en laissant le contrôle de la société aux deux étudiants.
00:40:09 ...
00:40:12 - C'est vraiment une histoire incroyable.
00:40:15 Ca montre à quel point ils sont atypiques.
00:40:18 La plupart des gens ne prendraient pas le risque
00:40:21 de refuser 25 millions de dollars,
00:40:23 mais il faut toujours croire à l'impossible.
00:40:26 C'est ce que disait Larry Page.
00:40:28 - Brin et Page quittent leur garage
00:40:31 et emménagent dans des bureaux flambant neufs.
00:40:34 A 25 ans, entourés de leur équipe,
00:40:40 ils fêtent leur nouvelle vie de chefs d'entreprise
00:40:43 et de millionnaires.
00:40:46 -
00:40:48 ...
00:41:12 -
00:41:13 ...
00:41:24 -Une ambiance de fête étudiante.
00:41:26 Qui pourrait alors imaginer à ce moment-là
00:41:29 que cette jeune start-up allait conquérir le monde
00:41:32 en à peine 3 ans ?
00:41:34 ...
00:41:37 En 2001, le moteur de recherche Google
00:41:41 écrase tous ses concurrents aux Etats-Unis,
00:41:44 mais également en Europe.
00:41:46 Il conquiert ensuite les marchés asiatiques,
00:41:49 la Chine, le Japon, la Corée du Sud,
00:41:51 puis le reste du monde.
00:41:53 -Google a été la plus grande révolution
00:41:56 depuis l'invention de l'imprimerie par Gutenberg.
00:41:59 C'est le plus grand bouleversement technologique
00:42:02 depuis 500 ans.
00:42:04 ...
00:42:07 -Grâce à l'imagination et l'audace
00:42:10 de l'étudiant devenu milliardaire,
00:42:12 tout le monde peut avoir accès immédiatement
00:42:15 aux flux d'informations.
00:42:17 Notre rapport à la connaissance ne sera plus jamais comme avant.
00:42:20 Mais cette révolution Internet n'en est qu'à ses débuts
00:42:23 et certains vont vite lui trouver d'autres applications,
00:42:26 notamment dans le domaine des communications.
00:42:28 Et là encore, tout va partir d'une université américaine.
00:42:32 ...
00:42:46 Divyan Arendra, un étudiant en dernière année à Harvard,
00:42:50 travaille depuis des mois sur un projet de site Internet,
00:42:53 une sorte d'annuaire des étudiants de l'université
00:42:56 grâce auquel ils pourraient se mettre directement en relation.
00:43:00 ...
00:43:02 -A l'époque, nous n'avions aucun moyen
00:43:04 de nous connecter entre étudiants.
00:43:06 On pouvait se croiser tous les jours,
00:43:08 mais sans vraiment se rencontrer.
00:43:10 On ne se connaissait pas les uns les autres.
00:43:12 Je me suis dit qu'un trombinoscope en ligne
00:43:14 pouvait peut-être nous aider à briser la glace.
00:43:16 Alors pourquoi pas le créer nous-mêmes ?
00:43:19 -Pour mener à bien ce projet, il a besoin d'argent.
00:43:23 Alors il s'est associé à deux étudiants de sa promotion,
00:43:27 les jumeaux Tyler et Cameron Vinkelvoos.
00:43:31 ...
00:43:35 -Les jumeaux Vinkelvoos, c'est deux étudiants d'Harvard
00:43:38 qui viennent de la bonne société américaine,
00:43:41 donc plutôt de classe aisée,
00:43:43 qui sont, à l'époque, deux athlètes champions d'Aveyron,
00:43:47 qui font vraiment partie de la bonne société, qui ont de l'argent.
00:43:50 -Arendra et les jumeaux Vinkelvoos
00:43:53 ont le concept et les moyens financiers,
00:43:56 mais il leur manque l'essentiel, le savoir-faire.
00:44:00 Et la solution est peut-être dans la gazette de l'université.
00:44:04 Un étudiant de première année vient de faire scandale
00:44:07 avec un site Internet créé en une nuit,
00:44:10 FaceMash.
00:44:12 ...
00:44:15 -FaceMash, j'ai découvert ce site dans le journal de la fac.
00:44:19 C'était très controversé, car il s'agissait de noter
00:44:22 le physique des étudiantes de première année.
00:44:25 ...
00:44:28 -C'était juste un projet un peu idiot
00:44:31 qui proposait aux élèves
00:44:34 une sorte de jeu sur Internet,
00:44:37 une compétition pour désigner qui était la plus sexy.
00:44:42 -Imaginez qu'une fille soit mal notée.
00:44:45 Ça pouvait la blesser et créer des problèmes.
00:44:49 ...
00:44:51 -Tout le monde ne parle que de ça sur le campus d'Harvard.
00:44:55 Car en plus d'avoir une idée très sexiste,
00:44:58 le créateur du site est parvenu à pirater les serveurs de la fac
00:45:02 pour voler les photos des étudiantes.
00:45:05 ...
00:45:07 Ce petit génie de l'informatique s'appelle Mark Zuckerberg.
00:45:11 ...
00:45:14 -Mark Zuckerberg a toujours été un étudiant très créatif.
00:45:18 Il avait mis un immense tableau blanc dans sa chambre
00:45:22 sur lequel il esquissait ses idées de projet,
00:45:25 dont le fameux FaceMash qui lui a causé beaucoup de problèmes
00:45:29 avec l'administration de la fac.
00:45:31 -Pour Narendra et les jumeaux Winklevoss,
00:45:34 Mark Zuckerberg semble être le candidat idéal
00:45:37 pour s'occuper de la programmation de leur réseau social.
00:45:41 Il décide de le rencontrer.
00:45:43 ...
00:45:45 Il découvre alors un jeune homme de 19 ans,
00:45:48 souhait à capuche sur les épaules et sandales aux pieds,
00:45:52 qui, comme tout le monde, les sépare.
00:45:54 ...
00:45:56 -J'ai pensé qu'il était une sorte de...
00:45:59 Comment dire ? Le stéréotype de l'ingénieur en informatique, quoi.
00:46:03 Il était un peu inexpressif.
00:46:05 On ne savait absolument pas ce qu'il pensait.
00:46:08 ...
00:46:13 Il faisait partie de ces gens qui préféraient s'exprimer
00:46:17 avec des lignes de code ou des programmes.
00:46:21 C'était bavard la première fois qu'on l'a rencontré.
00:46:24 -Dès les premiers échanges,
00:46:26 Zuckerberg montre sa maîtrise du sujet.
00:46:29 Les jumeaux Winklevoss et Divya Narendra
00:46:32 comprennent qu'ils ont trouvé leur programmeur.
00:46:35 Quant à Mark, il a l'air très motivé par leur projet.
00:46:39 Il s'engage à le développer.
00:46:41 ...
00:46:46 -Je pense que l'idée a résonné en lui,
00:46:50 et je voulais l'aider.
00:46:51 S'il avait été très sociable,
00:46:53 avec un large réseau d'amis dans la vraie vie,
00:46:56 il aurait sûrement eu moins besoin d'un réseau social en ligne.
00:47:00 C'est peut-être pour cette raison
00:47:02 qu'il a été si excité par le concept.
00:47:05 Peut-être même un peu trop.
00:47:07 ...
00:47:09 -Le soir même, Zuckerberg se met au travail.
00:47:12 Mais il se rend compte rapidement
00:47:15 que le concept de base est assez limité.
00:47:19 Il y a pour lui beaucoup mieux à faire.
00:47:21 ...
00:47:24 -Il y a un dilemme qui s'offre à lui.
00:47:27 Est-ce que je continue à travailler pour les Winklevoss
00:47:30 alors qu'au fond, j'en ai pas vraiment envie,
00:47:33 ou est-ce que je lance mon propre produit ?
00:47:36 -Il va jusqu'à confier ses doutes à un ami.
00:47:39 ...
00:47:48 ...
00:47:52 -Il y a un moment de bascule où il prend cette décision,
00:47:55 clairement, d'aller faire cavalier seul
00:47:58 et de trahir la confiance
00:48:00 que les Winklevoss ont placée en lui.
00:48:03 -Mark Zuckerberg a tranché.
00:48:05 Il a même déjà trouvé un meilleur nom pour l'application.
00:48:09 Ce sera "The Facebook".
00:48:12 ...
00:48:14 Pendant 4 mois, jour et nuit, il travaille sans relâche.
00:48:17 Il veut mettre en ligne son site le plus rapidement possible
00:48:21 avant que ses associés ne se rendent compte de sa trahison.
00:48:25 ...
00:48:30 -Au lieu de rompre nettement avec les Winklevoss,
00:48:34 il leur ment, il leur dit qu'ils continuent à travailler
00:48:38 sur leur programme.
00:48:40 ...
00:48:42 -Le principe basique de tout ça, c'était...
00:48:46 Le problème dans cette histoire, c'est qu'il nous disait
00:48:49 qu'il avait bientôt fini alors qu'il n'avait même pas commencé.
00:48:53 ...
00:48:56 Il s'est bien moqué de nous.
00:48:58 On peut dire qu'il nous a menés en bateau.
00:49:02 ...
00:49:04 -Zuckerberg veut être le seul et surtout le premier
00:49:07 à proposer un réseau social à Harvard.
00:49:10 De toute façon, il considère qu'il ne doit rien
00:49:13 à ses étudiants de dernière année.
00:49:16 ...
00:49:20 -On voit un type qui est vraiment prêt à tout
00:49:23 pour aller au bout de sa vision,
00:49:25 quitte à laisser quelques cadavres sur le bord de la route.
00:49:28 ...
00:49:38 ...
00:49:41 -Le 4 février 2004,
00:49:44 Mark Zuckerberg met en ligne "The Facebook",
00:49:48 uniquement accessible aux étudiants d'Harvard.
00:49:51 ...
00:49:56 -Le jour de la création de Facebook,
00:49:59 des centaines et des centaines de personnes
00:50:02 se sont inscrites en à peine 5 minutes.
00:50:05 ...
00:50:10 C'était un tsunami.
00:50:12 Tout le monde voulait utiliser ce site
00:50:15 et tout le monde ne parlait que de ça sur le campus d'Harvard.
00:50:19 ...
00:50:24 -J'étais à la cafétéria quand j'ai lu le journal de l'école.
00:50:29 Je suis tout de suite monté dans ma chambre
00:50:32 pour jeter un oeil sur mon ordinateur.
00:50:35 ...
00:50:38 On a été franchement choqués
00:50:42 quand on a découvert ce nouveau site Facebook.
00:50:45 ...
00:50:50 On a vite compris qu'on allait devoir le poursuivre en justice.
00:50:54 Parce que quand on lui a dit "C'est notre concept,
00:50:57 arrête ça tout de suite",
00:50:59 il nous a tout simplement ignorés.
00:51:02 -En quelques mois, le réseau social
00:51:05 se répand dans la plupart des grandes universités américaines.
00:51:09 Et Mark Zuckerberg devient la nouvelle coqueluche
00:51:12 de l'industrie informatique.
00:51:14 ...
00:51:21 ...
00:51:26 ...
00:51:35 ...
00:52:04 Cette première interview télévisée du jeune Zuckerberg
00:52:07 est remarquée par Sean Parker, un entrepreneur de 24 ans.
00:52:11 ...
00:52:19 -Sean Parker, c'est une des figures,
00:52:21 la nouvelle génération de la Silicon Valley.
00:52:24 Il se fait connaître en 99.
00:52:26 A 19 ans, il crée Napster.
00:52:28 C'est la première plateforme d'échange de fichiers piratés
00:52:31 d'utilisateurs à utilisateurs.
00:52:33 -Mais à cette époque, Sean Parker est ruiné.
00:52:36 Attaqué en justice par l'industrie du disque,
00:52:39 il a tout perdu et cherche un nouveau projet pour rebondir.
00:52:43 ...
00:52:45 -C'est quand même quelqu'un qui a du nez
00:52:47 et il perçoit très vite l'opportunité de business
00:52:50 qu'il peut y avoir avec Facebook.
00:52:52 -Parker rencontre Zuckerberg le lendemain à New York.
00:52:55 Il a tout de suite perçu
00:52:57 le potentiel international de Facebook
00:53:00 et veut aider le jeune étudiant d'Harvard
00:53:03 à le développer.
00:53:05 ...
00:53:07 -Sean Parker, c'est quelqu'un de très extraverti,
00:53:10 qui parle beaucoup, qui a vraiment une grosse personnalité,
00:53:13 beaucoup de caractère.
00:53:15 Zuckerberg, à côté, n'est pas du tout comme ça.
00:53:18 Donc forcément, il est impressionné par Sean Parker.
00:53:21 -Sean lui a fait réaliser
00:53:24 que ce qu'il avait créé
00:53:26 pouvait devenir quelque chose d'énorme.
00:53:29 Et Mark s'est laissé convaincre,
00:53:32 par son enthousiasme
00:53:34 et par les opportunités que lui offrait Facebook.
00:53:37 ...
00:53:39 -Parker va aider Zuckerberg à monter sa société
00:53:42 et à trouver des investisseurs.
00:53:44 Il lui conseille de quitter la côte est
00:53:47 pour s'installer dans la Silicon Valley
00:53:50 et de rebaptiser sa plateforme Facebook.
00:53:53 ...
00:53:56 Cet été-là, l'action Google est cotée en bourse.
00:54:00 La société de Page et Breen
00:54:03 vaut désormais plusieurs dizaines de milliards de dollars.
00:54:06 ...
00:54:08 ...
00:54:16 -Shares of Google,
00:54:18 the company that makes the world's most popular Internet search engine,
00:54:21 went on sale to great fanfare today.
00:54:23 The offering was the biggest for an Internet technology company
00:54:26 in four years and made its founders billionaires.
00:54:29 ...
00:54:33 Une success story qui fait bien sûr rêver Mark Zuckerberg.
00:54:37 Mais pour que Facebook devienne aussi populaire que Google,
00:54:40 il doit élargir son audience.
00:54:42 ...
00:54:45 -Quand ils ont ouvert Facebook à tout le monde,
00:54:48 c'était la question cruciale.
00:54:50 Les adultes vont-ils venir ?
00:54:52 Chez Facebook, on est très attentif aux chiffres.
00:54:55 Ils regardaient les inscriptions d'adultes heure par heure.
00:54:58 Ca commençait tout doucement,
00:55:00 mais après quelques jours, les chiffres ont commencé à s'emballer
00:55:04 et les adultes continuaient à s'inscrire encore et encore.
00:55:07 Ca a été la preuve qu'il y avait bel et bien une demande
00:55:10 pour Facebook au-delà du milieu étudiant.
00:55:12 ...
00:55:16 -En à peine un an,
00:55:18 le réseau compte plus de 58 millions d'utilisateurs.
00:55:22 Un succès qui attise les convoitises.
00:55:24 Microsoft, Google ou encore Yahoo
00:55:27 sont prêts à mettre des millions sur la table pour acheter Facebook.
00:55:31 Mais du haut de ses 22 ans,
00:55:33 Mark Zuckerberg s'amuse à refuser une à une les offres de rachat.
00:55:38 ...
00:55:41 -Yahoo a essayé d'acheter Facebook un milliard de dollars.
00:55:46 C'était une somme importante à l'époque,
00:55:49 étant donné que c'était encore une petite entreprise.
00:55:52 Mais ça voulait dire aussi que ça pouvait valoir beaucoup plus.
00:55:56 Si tous les adultes dans le monde pouvaient s'inscrire sur Facebook,
00:56:00 un milliard de dollars n'était pas suffisant pour vendre.
00:56:03 Alors Mark a dit non, nous ne vendrons pas.
00:56:05 Et il a refusé toutes les propositions de Yahoo ou des autres.
00:56:09 ...
00:56:11 -Porté par cette ambition et cette réussite insolente,
00:56:14 Zuckerberg reste seul à la tête de Facebook.
00:56:18 Car le jeune homme a un projet qui dépasse le succès commercial.
00:56:22 Il pense pouvoir modifier les relations humaines
00:56:25 en mettant entre eux tous les habitants de la planète.
00:56:29 ...
00:56:32 -Mark Zuckerberg est vraiment habité par sa vision de Facebook,
00:56:36 qu'il considère comme...
00:56:38 ...
00:56:40 la base d'un village global.
00:56:43 Un moyen de connecter le monde entier,
00:56:47 de créer une communauté globale.
00:56:51 C'est ça, son rêve.
00:56:55 ...
00:57:00 -Plus rien ne semble pouvoir arrêter ces jeunes entrepreneurs
00:57:04 à la réussite déconcertante.
00:57:06 Ils ont la puissance financière,
00:57:08 ils contrôlent les outils de communication et les flux d'informations.
00:57:12 Il ne leur reste plus qu'un seul pouvoir à conquérir,
00:57:15 le pouvoir politique.
00:57:17 En novembre 2007, un candidat à l'élection présidentielle
00:57:20 vient chercher du soutien dans la Silicon Valley.
00:57:24 C'est le sénateur démocrate Barack Obama.
00:57:26 ...
00:57:33 ...
00:57:35 ...
00:57:37 ...
00:57:39 ...
00:57:41 ...
00:57:43 ...
00:57:45 ...
00:57:47 ...
00:57:49 ...
00:57:52 ...
00:57:53 -Obama a été apprécié par les gens de la Silicon Valley.
00:57:58 Ils étaient séduits par ce leader d'un nouveau genre.
00:58:03 Pas parce qu'il était noir,
00:58:05 mais parce qu'il était jeune et progressiste.
00:58:09 -Il était de cette génération
00:58:13 qui comprenait Internet
00:58:16 mieux que n'importe quel autre candidat à l'élection présidentielle.
00:58:21 Son profil ressemblait
00:58:24 à ceux des gens de la Silicon Valley.
00:58:27 Un pur produit du 21e siècle.
00:58:31 ...
00:58:33 ...
00:58:40 -Barack Obama est en opération séduction.
00:58:44 Il est ici pour lever des fonds
00:58:47 près des fondateurs de Google.
00:58:50 ...
00:58:52 ...
00:58:54 ...
00:58:56 ...
00:58:58 ...
00:59:00 ...
00:59:02 ...
00:59:04 ...
00:59:06 ...
00:59:08 ...
00:59:10 ...
00:59:12 ...
00:59:14 ...
00:59:16 ...
00:59:18 ...
00:59:20 -C'est un candidat qui a l'air plus ouvert et plus accessible
00:59:24 aux idées portées par la Silicon Valley
00:59:27 que son adversaire, qui est très ancienne industrie.
00:59:30 ...
00:59:32 ...
00:59:34 ...
00:59:36 ...
00:59:38 -Cette révolution numérique est en marche.
00:59:41 C'est aux Etats-Unis qu'on a un vrai leadership.
00:59:44 C'est nul part ailleurs.
00:59:46 C'est l'intérêt des dirigeants américains
00:59:49 de favoriser ça et de ne pas aller contre.
00:59:52 ...
01:00:03 -Sa jeunesse, sa modernité,
01:00:06 son approche technologique et technocratique du gouvernement
01:00:10 résonnaient comme une douce musique aux oreilles de la Silicon Valley.
01:00:14 Ils sont devenus ses soutiens les plus importants.
01:00:17 ...
01:00:30 -L'opération fonctionne.
01:00:32 Obama devient le favori des géants de l'Internet
01:00:35 dans la course à la Maison-Blanche.
01:00:37 Il collectera au total plus de 9 millions de dollars
01:00:40 dans la Silicon Valley.
01:00:42 ...
01:00:48 ...
01:00:51 Un partenariat qui offre surtout aux candidats démocrates
01:00:54 de puissants outils technologiques pour mener à bien sa campagne.
01:00:58 ...
01:01:03 -Beaucoup d'entrepreneurs de la Silicon Valley
01:01:06 ont mis à sa disposition les outils qu'ils avaient créés.
01:01:10 Il y avait un soutien massif de la part de la Silicon Valley pour Obama.
01:01:14 Il n'y a aucun doute à cela.
01:01:16 ...
01:01:18 -Cette campagne avait été conçue autour de l'idée
01:01:21 que la domination d'Internet serait un facteur déterminant pour Obama.
01:01:26 ...
01:01:28 -C'est d'ailleurs un ancien cadre de Facebook
01:01:31 qui rejoint l'équipe Obama pour développer sa stratégie
01:01:34 sur les réseaux sociaux. Il s'appelle Chris Hughes
01:01:37 et il a 25 ans.
01:01:39 ...
01:01:42 -Chris Hughes a quitté Facebook pour rejoindre l'équipe de campagne d'Obama
01:01:46 pour l'aider à utiliser Internet.
01:01:48 Il a été déterminant. Facebook était un outil totalement nouveau
01:01:51 qui rompait avec tout ce qui se faisait habituellement en politique.
01:01:54 Aujourd'hui, tout politicien digne de ce nom utilise les réseaux sociaux,
01:01:58 et en particulier Facebook.
01:02:00 -L'équipe de Barack Obama ne va pas faire qu'utiliser les réseaux sociaux.
01:02:04 Elle va aussi faire appel aux techniques dites du "Big Data"
01:02:08 pour étudier les listes électorales.
01:02:10 Le "Big Data" leur permet alors d'analyser, grâce à l'informatique,
01:02:14 les données collectées sur les électeurs, leurs votes,
01:02:17 et cibler ainsi précisément leurs attentes.
01:02:20 ...
01:02:22 -C'est l'essence des "Big Data", c'est ça ?
01:02:24 C'est-à-dire que c'est la connaissance absolue
01:02:27 des masses et des individus.
01:02:29 -L'idée, c'était, grâce aux données, grâce à l'analyse des données,
01:02:32 via des algorithmes, via des modèles,
01:02:34 identifier précisément, pas ceux qui étaient déjà perdus
01:02:37 ou aux camps opposés, mais ceux qui étaient susceptibles de basculer.
01:02:40 ...
01:02:42 Et une fois ce repérage fait, l'idée était de mettre un deuxième filtre
01:02:46 et de voir comment aborder la personne,
01:02:48 proposer une version du programme ou une partie du programme
01:02:51 qui soit parfaitement ciblée
01:02:53 sur la sociologie statistique de la personne.
01:02:56 ...
01:02:58 -Obama était le premier à se rendre compte
01:03:01 à quel point ça pouvait l'aider pour sa campagne,
01:03:04 de comprendre comment, finalement, attaquer cet électorat
01:03:07 dans le sens qui permet de le convaincre.
01:03:10 ...
01:03:16 -Un an plus tard, c'est la consécration.
01:03:20 ...
01:03:22 Barack Obama est élu à la présidence des Etats-Unis
01:03:25 avec une majorité écrasante.
01:03:27 ...
01:03:29 -Hello, Chicago !
01:03:31 ...
01:03:36 -Quand il a gagné, ce fut une énorme satisfaction
01:03:39 dans la Silicon Valley.
01:03:41 Ils ont compris qu'ils avaient pour la première fois
01:03:44 un allié de poids chez les démocrates et à la Maison-Blanche.
01:03:47 ...
01:03:49 ...
01:04:09 -Obama vient de conquérir l'Amérique
01:04:12 et il doit en partie cette victoire
01:04:14 à ses nouveaux alliés de la Silicon Valley.
01:04:17 C'est avec eux qu'il entend désormais asseoir son pouvoir.
01:04:21 ...
01:04:25 -Obama est vraiment loyal vis-à-vis de ceux qui l'ont aidé.
01:04:30 Il a donné un grand coup d'accélérateur
01:04:32 au développement de la Silicon Valley.
01:04:34 Et donc, ces entrepreneurs sont devenus
01:04:36 des partenaires incontournables de Washington.
01:04:39 ...
01:04:42 -Et ils vont à leur tour bénéficier du soutien de la Maison-Blanche
01:04:46 pour continuer à conquérir le monde.
01:04:48 ...
01:04:52 -C'est pas quelque chose qui a été improvisé.
01:04:54 Il y a eu vraiment une construction stratégique.
01:04:57 Le président américain était souvent le VRP de la Silicon Valley
01:05:01 à l'étranger lors de ses déplacements.
01:05:03 Il y a eu des arrangements fiscaux aussi,
01:05:05 il y a eu des facilitations de développement.
01:05:08 Toute la Silicon Valley n'a jamais été entravée
01:05:11 par des lois qui pouvaient mettre en danger le business.
01:05:14 -Alors que toute l'économie américaine est touchée par la crise,
01:05:17 l'industrie du numérique est fleurissante.
01:05:20 ...
01:05:31 -Nous aurons assisté à un compagnonnage
01:05:35 très fort, très soutenu
01:05:37 entre la Silicon Valley et la Maison-Blanche,
01:05:40 fondé sur un intérêt commun,
01:05:42 c'est-à-dire celui d'asseoir un savoir,
01:05:45 une puissance technologique,
01:05:47 en vue de se positionner comme les leaders
01:05:50 de l'économie, de l'Internet, de la donnée et des plateformes.
01:05:54 ...
01:05:56 -Ce qu'ils ont créé, c'est le plus grand outil
01:05:59 au service du capitalisme de la surveillance.
01:06:02 Nous avons créé un nouveau capitalisme
01:06:04 et c'est nous qui sommes au commande.
01:06:06 ...
01:06:08 -Ce qui a été extraordinaire, c'est que cette avancée technologique
01:06:12 que tous ces petits génies de la Silicon Valley
01:06:15 ont été capables de réaliser,
01:06:17 en quelques années, c'est devenu la première industrie mondiale.
01:06:21 ...
01:06:28 -En février 2011, Barack Obama,
01:06:30 qui s'apprête à briguer un second mandat,
01:06:33 est de retour en Californie.
01:06:35 Il participe à une réception privée
01:06:37 en compagnie des grands patrons de la Silicon Valley.
01:06:40 ...
01:06:42 On retrouve Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook.
01:06:45 ...
01:06:47 Steve Jobs, le fondateur d'Apple.
01:06:50 ...
01:06:52 Ou encore Eric Schmidt, le représentant de Google.
01:06:56 ...
01:06:58 -Ce dîner des rois, c'est la reconnaissance
01:07:01 de cette puissance par le pouvoir politique.
01:07:04 Il y a l'idée de faire quelque chose ensemble.
01:07:07 ...
01:07:11 -Nous avons parlé de nombreux problèmes,
01:07:14 et notamment de problématiques sociales.
01:07:17 Et nous les avons évoqués en essayant de voir
01:07:20 quel rôle la technologie pouvait jouer
01:07:23 et quels pourraient être les politiques à mettre en place.
01:07:27 Ce genre de questions.
01:07:29 ...
01:07:33 -Quand je vois Barack Obama aux côtés des géants du numérique,
01:07:37 ça me rappelle ce que disaient les hippies dans les années 60.
01:07:41 Ils étaient persuadés que si nous arrivions à créer
01:07:44 la bonne technologie, nous pourrions nous passer de la politique.
01:07:48 Je pense qu'ils seraient très surpris de voir comment les choses ont évolué.
01:07:52 C'est un peu ironique de voir que le monde qu'ils avaient imaginé,
01:07:56 leur monde idéal, a finalement engendré ce contre quoi
01:07:59 ils se sont toujours battus.
01:08:01 ...
01:08:07 ...
01:08:09 -Mais cette alliance entre Washington et la Silicon Valley
01:08:13 va finir par dépasser le cadre du développement économique.
01:08:16 Les géants du numérique ont en leur possession une masse d'informations
01:08:20 sur tous les utilisateurs d'Internet qui intéressent le renseignement américain.
01:08:24 En 2012, un lanceur d'alerte va révéler un scandale d'Etat.
01:08:28 ...
01:08:36 -Nous sommes au mois de décembre.
01:08:38 Grant Greenwald, un journaliste américain basé au Brésil,
01:08:42 vient de recevoir un message anonyme.
01:08:45 ...
01:08:50 -J'ai reçu un mail d'une personne qui voulait rester anonyme.
01:08:54 Ils utilisaient un système de messagerie cryptée.
01:08:57 ...
01:09:00 Ce mail disait juste "J'ai un scoop pour vous.
01:09:04 Nous devons en parler, mais avant toute chose,
01:09:07 vous devez crypter vos messages
01:09:09 pour que l'on puisse échanger en toute sécurité."
01:09:12 ...
01:09:16 Je ne l'ai pas pris au sérieux,
01:09:18 mais dans les mois qui ont suivi, il a continué à m'écrire.
01:09:21 Il insistait pour que je vienne le rencontrer à Hong Kong.
01:09:24 C'était une obsession.
01:09:26 -Pour prouver sa bonne foi,
01:09:28 l'informateur fait parvenir aux journalistes
01:09:31 des documents qui proviendraient de la NSA,
01:09:34 le renseignement la plus secrète des Etats-Unis.
01:09:37 L'agence américaine aurait mis en place
01:09:40 un système occulte de surveillance de la population.
01:09:43 ...
01:09:47 -C'étaient les documents les plus incroyables que j'avais jamais vus.
01:09:51 Et là, j'ai compris qu'il était sérieux,
01:09:54 suffisamment pour que je parte à sa rencontre.
01:09:57 ...
01:10:02 -Le rendez-vous est pris quelques jours plus tard,
01:10:05 dans un palace de Hong Kong.
01:10:07 Le journaliste est accompagné
01:10:09 d'une réalisatrice de films documentaires.
01:10:12 Il veut pouvoir filmer l'ensemble des entretiens
01:10:15 avec le mystérieux informateur.
01:10:17 ...
01:10:19 -Il nous avait donné des instructions très précises.
01:10:22 "Allez dans cet hôtel,
01:10:24 "attendez à un endroit précis à une heure précise.
01:10:27 "S'il ne se montrait pas dans les 5 minutes,
01:10:30 "nous devions retenter notre chance 15 minutes plus tard."
01:10:33 ...
01:10:37 Nous ne savions pas à quoi il ressemblait.
01:10:40 Nous ne savions rien de lui,
01:10:42 excepté qu'il aurait un Rubik's Cube dans la main.
01:10:45 C'était son code de reconnaissance.
01:10:47 ...
01:10:50 J'étais extrêmement surpris, car il était très jeune,
01:10:54 alors que tout au long de nos conversations,
01:10:57 je m'étais imaginé qu'il avait 50 ou 60 ans.
01:11:01 Et je pensais qu'il était haut placé.
01:11:04 Sinon, comment aurait-il pu avoir accès à ce genre de documents ?
01:11:08 ...
01:11:12 Nous n'avions pas beaucoup de temps pour analyser la situation.
01:11:16 Alors, nous l'avons suivi jusqu'à sa chambre d'hôtel
01:11:19 et je me suis dit "Bon, nous verrons bien si ça valait le coup."
01:11:22 ...
01:11:26 Il était obnubilé par nos téléphones portables,
01:11:29 qui pouvaient être écoutés à distance.
01:11:32 Alors, il nous a dit de les mettre dans un réfrigérateur.
01:11:36 ...
01:11:39 L'isolation empêche toute communication audio
01:11:43 et rend les téléphones inutilisables.
01:11:46 ...
01:11:50 ...
01:11:54 ...
01:11:58 ...
01:12:02 ...
01:12:06 ...
01:12:10 ...
01:12:14 ...
01:12:18 ...
01:12:22 ...
01:12:26 ...
01:12:30 ...
01:12:34 ...
01:12:38 ...
01:12:42 ...
01:12:46 ...
01:12:50 ...
01:12:54 ...
01:12:58 ...
01:13:02 ...
01:13:04 ...
01:13:08 ...
01:13:10 ...
01:13:12 ...
01:13:14 ...
01:13:16 ...
01:13:18 ...
01:13:20 ...
01:13:22 ...
01:13:24 ...
01:13:26 ...
01:13:28 ...
01:13:30 ...
01:13:32 ...
01:13:34 ...
01:13:36 ...
01:13:38 ...
01:13:40 ...
01:13:42 ...
01:13:44 ...
01:13:46 ...
01:13:48 ...
01:13:50 ...
01:13:52 ...
01:13:54 ...
01:13:56 ...
01:13:58 ...
01:14:00 ...
01:14:02 ...
01:14:04 ...
01:14:06 ...
01:14:08 ...
01:14:10 ...
01:14:12 ...
01:14:14 ...
01:14:16 ...
01:14:18 ...
01:14:20 ...
01:14:22 ...
01:14:24 ...
01:14:26 ...
01:14:28 ...
01:14:30 ...
01:14:32 ...
01:14:34 ...
01:14:36 ...
01:14:38 ...
01:14:40 ...
01:14:42 ...
01:14:44 ...
01:14:46 ...
01:14:48 ...
01:14:50 ...
01:14:52 ...
01:14:56 ...
01:14:58 ...
01:15:00 ...
01:15:02 ...
01:15:04 ...
01:15:06 ...
01:15:08 ...
01:15:10 ...
01:15:12 ...
01:15:14 ...
01:15:16 ...
01:15:18 ...
01:15:20 ...
01:15:22 ...
01:15:24 ...
01:15:26 ...
01:15:28 ...
01:15:30 ...
01:15:32 ...
01:15:34 ...
01:15:36 ...
01:15:38 ...
01:15:40 ...
01:15:42 ...
01:15:44 ...
01:15:46 ...
01:15:48 ...
01:15:50 ...
01:15:52 ...
01:15:54 ...
01:15:56 ...
01:15:58 ...
01:16:00 ...
01:16:02 ...
01:16:04 ...
01:16:06 ...
01:16:08 ...
01:16:10 ...
01:16:12 ...
01:16:14 ...
01:16:16 ...
01:16:18 ...
01:16:20 ...
01:16:22 ...
01:16:24 ...
01:16:26 ...
01:16:28 ...
01:16:30 ...
01:16:32 ...
01:16:34 ...
01:16:36 ...
01:16:38 ...
01:16:40 ...
01:16:42 ...
01:16:44 ...
01:16:46 ...
01:16:48 ...
01:16:50 ...
01:16:51 ...
01:16:53 ...
01:16:55 ...
01:16:57 ...
01:16:59 ...
01:17:01 ...
01:17:03 ...
01:17:05 ...
01:17:07 ...
01:17:09 ...
01:17:11 ...
01:17:13 ...
01:17:15 ...
01:17:18 ...
01:17:19 ...
01:17:21 ...
01:17:23 ...
01:17:25 ...
01:17:27 ...
01:17:29 ...
01:17:31 ...
01:17:33 ...
01:17:35 ...
01:17:37 ...
01:17:39 ...
01:17:41 ...
01:17:43 ...
01:17:45 ...
01:17:47 ...
01:17:49 ...
01:17:51 ...
01:17:53 ...
01:17:55 ...
01:17:57 ...
01:17:59 ...
01:18:01 ...
01:18:03 ...
01:18:05 ...
01:18:07 ...
01:18:09 ...
01:18:11 ...
01:18:13 ...
01:18:15 ...
01:18:17 ...
01:18:19 ...
01:18:21 ...
01:18:23 ...
01:18:25 ...
01:18:27 ...
01:18:29 ...
01:18:31 ...
01:18:33 ...
01:18:35 ...
01:18:37 ...
01:18:39 ...
01:18:41 ...
01:18:43 ...
01:18:45 ...
01:18:47 ...
01:18:49 ...
01:18:51 ...
01:18:53 ...
01:18:55 ...
01:18:57 ...
01:18:59 ...
01:19:01 ...
01:19:03 ...
01:19:05 ...
01:19:07 ...
01:19:09 ...
01:19:11 ...
01:19:13 ...
01:19:15 ...
01:19:17 ...
01:19:19 ...
01:19:21 ...
01:19:23 ...
01:19:25 ...
01:19:27 ...
01:19:29 ...
01:19:31 ...
01:19:33 ...
01:19:35 ...
01:19:37 ...
01:19:39 ...
01:19:41 ...
01:19:43 ...
01:19:45 ...
01:19:47 ...
01:19:49 ...
01:19:51 ...
01:19:53 ...
01:19:55 ...
01:19:57 ...
01:19:59 ...
01:20:01 ...
01:20:03 ...
01:20:05 ...
01:20:07 ...
01:20:09 ...
01:20:11 ...
01:20:13 ...
01:20:15 ...
01:20:17 ...
01:20:19 ...
01:20:21 ...
01:20:23 ...
01:20:25 ...
01:20:27 ...
01:20:29 ...
01:20:31 ...
01:20:33 ...
01:20:35 ...
01:20:37 ...
01:20:39 ...
01:20:41 ...
01:20:43 ...
01:20:45 ...
01:20:47 ...
01:20:49 ...
01:20:51 ...
01:20:53 ...
01:20:55 ...
01:20:57 ...
01:20:59 ...
01:21:01 ...
01:21:03 ...
01:21:05 ...
01:21:07 ...
01:21:09 ...
01:21:11 ...
01:21:13 ...
01:21:15 ...
01:21:17 ...
01:21:19 ...
01:21:21 ...
01:21:23 ...
01:21:25 ...
01:21:27 ...
01:21:29 ...
01:21:31 ...
01:21:33 ...
01:21:35 ...
01:21:37 ...
01:21:39 ...
01:21:41 ...
01:21:43 ...
01:21:45 ...
01:21:47 ...
01:21:49 ...
01:21:51 ...
01:21:53 ...
01:21:55 ...
01:21:57 ...
01:21:59 ...
01:22:01 ...
01:22:03 ...
01:22:05 ...
01:22:07 ...
01:22:09 ...
01:22:11 ...
01:22:13 ...
01:22:15 ...
01:22:17 ...
01:22:19 ...
01:22:21 ...
01:22:23 ...
01:22:25 ...
01:22:27 ...
01:22:29 ...
01:22:31 ...
01:22:33 ...
01:22:35 ...
01:22:37 ...
01:22:39 ...
01:22:41 ...
01:22:43 ...
01:22:45 ...
01:22:47 ...
01:22:49 ...
01:22:51 ...
01:22:53 ...
01:22:55 ...
01:22:57 ...
01:22:59 ...
01:23:01 ...
01:23:03 ...
01:23:05 ...
01:23:07 ...
01:23:09 ...
01:23:11 ...
01:23:13 ...
01:23:15 ...
01:23:17 ...
01:23:19 ...
01:23:21 ...
01:23:23 ...
01:23:25 ...
01:23:27 ...
01:23:29 ...
01:23:31 ...
01:23:33 ...
01:23:35 ...
01:23:37 ...
01:23:39 ...
01:23:41 ...
01:23:43 ...
01:23:45 ...
01:23:47 ...
01:23:49 ...
01:23:51 ...
01:23:53 ...
01:23:55 ...
01:23:57 ...
01:23:59 ...
01:24:01 ...
01:24:03 ...
01:24:05 ...
01:24:07 ...
01:24:09 ...
01:24:11 ...
01:24:13 ...
01:24:15 ...
01:24:17 ...
01:24:19 ...
01:24:21 ...
01:24:23 ...
01:24:25 ...
01:24:27 ...
01:24:29 ...
01:24:31 ...
01:24:33 ...
01:24:35 ...
01:24:37 ...
01:24:39 ...
01:24:41 ...
01:24:43 ...
01:24:45 ...
01:24:47 ...
01:24:49 ...
01:24:51 ...
01:24:53 ...
01:24:55 ...
01:24:57 ...
01:24:59 ...
01:25:01 ...
01:25:03 ...
01:25:05 ...
01:25:07 ...
01:25:09 ...
01:25:11 ...
01:25:13 ...
01:25:15 ...
01:25:17 ...
01:25:19 ...
01:25:21 ...
01:25:23 ...
01:25:25 ...
01:25:27 ...
01:25:29 ...
01:25:31 ...
01:25:33 ...
01:25:35 ...
01:25:37 ...
01:25:39 ...
01:25:41 ...
01:25:43 ...
01:25:45 ...
01:25:47 ...
01:25:49 ...
01:25:51 ...
01:25:53 ...
01:25:55 ...
01:25:57 ...
01:25:59 ...
01:26:01 ...
01:26:03 ...
01:26:05 ...
01:26:07 ...
01:26:09 ...
01:26:11 ...
01:26:13 ...
01:26:15 ...
01:26:17 ...
01:26:19 ...
01:26:21 ...
01:26:23 ...
01:26:25 ...
01:26:27 ...
01:26:29 ...
01:26:31 ...
01:26:33 ...
01:26:35 ...
01:26:37 ...
01:26:39 ...
01:26:41 ...
01:26:43 ...
01:26:45 ...
01:26:47 ...
01:26:49 ...
01:26:51 ...
01:26:53 ...
01:26:55 ...
01:26:57 ...
01:26:59 ...
01:27:01 ...
01:27:03 ...
01:27:05 ...
01:27:07 ...
01:27:09 ...
01:27:11 ...
01:27:13 ...
01:27:15 ...
01:27:16 ...
01:27:18 ...
01:27:20 ...
01:27:22 ...
01:27:24 ...
01:27:26 ...
01:27:28 ...
01:27:30 ...
01:27:32 ...
01:27:34 ...
01:27:36 ...
01:27:38 ...
01:27:40 ...
01:27:42 ...
01:27:44 ...
01:27:46 ...
01:27:48 ...
01:27:50 ...
01:27:52 ...
01:27:54 ...
01:27:56 ...
01:27:58 ...
01:28:00 ...
01:28:02 ...
01:28:04 ...
01:28:06 ...
01:28:08 ...
01:28:10 ...
01:28:12 ...
01:28:14 ...
01:28:16 ...
01:28:18 ...
01:28:20 ...
01:28:22 ...
01:28:24 ...
01:28:26 ...
01:28:28 ...
01:28:30 ...
01:28:32 ...
01:28:34 ...
01:28:36 ...
01:28:38 ...
01:28:40 ...
01:28:42 ...
01:28:44 ...
01:28:46 ...
01:28:48 ...
01:28:50 ...
01:28:52 ...
01:28:54 ...
01:28:56 ...
01:28:58 ...
01:29:00 ...
01:29:02 ...
01:29:04 ...
01:29:06 ...
01:29:08 ...
01:29:10 ...
01:29:12 ...
01:29:14 ...
01:29:16 ...
01:29:18 ...
01:29:20 ...
01:29:22 ...
01:29:24 ...
01:29:26 ...
01:29:28 ...
01:29:30 ...
01:29:32 ...
01:29:34 ...
01:29:36 ...
01:29:38 ...
01:29:40 ...
01:29:42 ...
01:29:44 ...
01:29:45 ...
01:29:47 ...
01:29:49 ...
01:29:51 ...
01:29:53 ...
01:29:55 ...
01:29:57 ...
01:29:59 ...
01:30:01 ...
01:30:03 ...
01:30:05 ...
01:30:07 ...
01:30:09 ...
01:30:12 ...
01:30:13 ...
01:30:15 ...
01:30:17 ...
01:30:19 ...
01:30:21 ...
01:30:23 ...
01:30:25 ...
01:30:27 ...
01:30:29 ...
01:30:31 ...
01:30:33 ...
01:30:35 ...
01:30:37 ...
01:30:40 ...
01:30:41 ...
01:30:43 ...
01:30:45 ...
01:30:47 ...
01:30:49 ...
01:30:51 ...
01:30:53 ...
01:30:55 ...
01:30:57 ...
01:30:59 ...
01:31:01 ...
01:31:03 ...
01:31:05 ...
01:31:07 ...
01:31:09 ...
01:31:11 ...
01:31:13 ...
01:31:15 ...
01:31:17 ...
01:31:19 ...
01:31:21 ...
01:31:23 ...
01:31:25 ...
01:31:27 ...
01:31:29 ...
01:31:31 ...
01:31:33 ...
01:31:35 ...
01:31:37 ...
01:31:39 ...
01:31:41 ...
01:31:43 ...
01:31:45 ...
01:31:47 ...
01:31:49 ...
01:31:51 ...
01:31:53 ...
01:31:55 ...
01:31:57 ...
01:31:59 ...
01:32:01 ...
01:32:03 ...
01:32:05 ...
01:32:07 ...
01:32:09 ...
01:32:11 ...
01:32:13 ...
01:32:15 ...
01:32:17 ...
01:32:19 ...
01:32:21 ...
01:32:23 ...
01:32:25 ...
01:32:27 ...
01:32:29 ...
01:32:31 ...
01:32:33 ...
01:32:35 ...
01:32:37 ...
01:32:39 ...
01:32:41 ...
01:32:43 ...
01:32:45 ...
01:32:47 ...
01:32:49 ...
01:32:51 ...
01:32:53 ...
01:32:55 ...
01:32:57 ...
01:32:59 ...
01:33:01 ...
01:33:03 ...
01:33:05 ...
01:33:07 ...
01:33:09 ...
01:33:11 ...
01:33:13 ...
01:33:15 ...
01:33:17 ...
01:33:19 ...
01:33:21 ...
01:33:23 ...
01:33:25 ...
01:33:27 ...
01:33:29 ...
01:33:31 ...
01:33:33 ...
01:33:35 ...
01:33:37 ...
01:33:39 ...
01:33:41 ...
01:33:43 ...
01:33:45 ...
01:33:47 ...
01:33:49 ...
01:33:51 ...
01:33:53 ...
01:33:55 ...
01:33:57 ...
01:33:59 ...
01:34:01 ...
01:34:03 ...
01:34:05 ...
01:34:07 ...
01:34:09 ...
01:34:11 ...
01:34:13 ...
01:34:15 ...
01:34:17 ...
01:34:19 ...
01:34:21 ...
01:34:23 ...
01:34:25 ...
01:34:27 ...
01:34:29 ...
01:34:31 ...
01:34:33 ...
01:34:35 ...
01:34:37 ...
01:34:39 ...
01:34:41 ...
01:34:43 ...
01:34:45 ...
01:34:47 ...
01:34:49 ...
01:34:51 ...
01:34:53 ...
01:34:55 ...
01:34:57 ...
01:34:59 ...
01:35:01 ...
01:35:03 ...
01:35:05 ...
01:35:07 ...
01:35:09 ...
01:35:11 ...
01:35:13 ...
01:35:15 ...
01:35:17 ...
01:35:19 ...
01:35:21 ...
01:35:23 ...
01:35:25 ...
01:35:27 ...
01:35:29 ...
01:35:30 ...
01:35:32 ...
01:35:34 ...
01:35:36 ...
01:35:38 ...
01:35:40 ...
01:35:42 ...
01:35:44 ...
01:35:46 ...
01:35:48 ...
01:35:50 ...
01:35:52 ...
01:35:54 ...
01:35:56 ...
01:35:58 ...
01:36:00 ...
01:36:02 ...
01:36:04 ...
01:36:06 ...
01:36:08 ...
01:36:10 ...
01:36:12 ...
01:36:14 ...
01:36:16 ...
01:36:18 ...
01:36:20 ...
01:36:22 ...
01:36:24 ...
01:36:26 ...
01:36:28 ...
01:36:30 ...
01:36:32 ...
01:36:34 ...
01:36:36 ...
01:36:38 ...
01:36:40 ...
01:36:42 ...
01:36:44 ...
01:36:46 ...
01:36:48 ...
01:36:50 ...
01:36:52 ...
01:36:54 ...
01:36:56 ...
01:36:58 ...
01:37:00 - Que faire ? Jeter notre téléphone, notre ordinateur à la poubelle ?
01:37:04 Se couper de toutes ces nouvelles technologies ?
01:37:08 Aviez-vous conscience de l'ampleur du pouvoir que nous avons tous octroyé
01:37:13 à ces entreprises ?
01:37:15 Qu'entendent-elles faire de tout cela ?
01:37:18 Avec nous, ce soir, Jean-Marc Bourguignon.
01:37:21 Vous vous présentez comme un activiste, avec un H comme hacker.
01:37:25 - Qu'est-ce que ça veut dire ? - Hacker, c'est des bidouilleurs.
01:37:30 - Bidouilleurs de quoi ? - De programmes informatiques,
01:37:33 de matériel informatique.
01:37:35 Vous êtes un pirate informatique, mais une sorte de lanceur d'alerte,
01:37:39 de Robin Desbois, par rapport à ce gros système, à cette méga-structure ?
01:37:43 On essaie simplement d'éveiller la conscience des gens, d'alerter.
01:37:47 On dit "Vous donnez vos données à des gens,
01:37:50 "vos données personnelles à des gens, regardez ce qu'ils en font.
01:37:54 "Vous utilisez des logiciels, des applications sur vos téléphones,
01:37:58 "en leur faisant confiance, sans rien leur demander."
01:38:01 Quand je prends mon téléphone, toutes ces données ne partent pas dans la nature.
01:38:05 Elles sont collectées dans des ordinateurs et on les conserve.
01:38:09 Il faut désacraliser le mot "cloud".
01:38:12 - Le nuage. - Une sorte de truc virtuel.
01:38:15 Que personne ne peut palper. C'est joli, en plus.
01:38:18 C'est bien vu, en tout cas, sur le plan du marketing.
01:38:21 Ça finit dans des disques durs et c'est conservé.
01:38:24 - Voilà. - Conservé.
01:38:26 Ça veut dire que ceux qui conservent, ils savent quoi de nous ?
01:38:30 - Aujourd'hui, tout. - Tout ?
01:38:32 - Nos habitudes ? - Vos habitudes, vos comportements, vos amis.
01:38:36 Ils peuvent même savoir ce que vous allez acheter la semaine prochaine.
01:38:40 - Vraiment, ils peuvent... - Anticiper.
01:38:43 Anticiper vos achats, vos comportements, vos envies. Oui.
01:38:47 Un exemple. En juin dernier, le New York Times révélait
01:38:50 qu'un nouveau book avait permis à Amazon, Samsung, Apple et 60 autres marques
01:38:54 d'accéder aux données de ses utilisateurs, de leurs proches,
01:38:57 laissées sur les réseaux sociaux. Opinion politique, situation personnelle,
01:39:01 religion, statut marital, bref, ils ont tout.
01:39:04 En fait, nos données, ils les vendent à d'autres
01:39:07 pour potentiellement les utiliser et nous cibler.
01:39:10 Pour les utiliser, c'est pas potentiellement.
01:39:13 - Il y a une utilisation qui est faite. - En même temps, on est consentants.
01:39:17 L'Europe a voulu réagir en nous demandant de confirmer
01:39:20 qu'on acceptait les conditions.
01:39:22 Quand je prends une application, comme des millions de Français,
01:39:25 ça dure 5 secondes, j'ai 10 pages, j'accepte, j'accepte, j'accepte.
01:39:29 Ce qu'il faut savoir, ils doivent comprendre,
01:39:31 quand ils acceptent, ils acceptent tout.
01:39:33 Tout à fait, y compris que leurs données, quand ils les postent
01:39:36 ou quand ils envoient une photo sur Facebook, ils en perdent la propriété.
01:39:40 Et si j'ai ma petite société privée, que je vends de mon bien,
01:39:43 je vais aller voir qui ? Eux.
01:39:45 Parce qu'eux ont les informations, ils connaissent nos habitudes,
01:39:48 ils savent qui cibler, quand et comment.
01:39:50 C'est pour ça que je reçois parfois des publicités
01:39:52 qui correspondent exactement à ce que je recherchais depuis une semaine
01:39:55 sur des sites complètement différents les uns des autres,
01:39:57 que ce soit un site d'un journal ou autre.
01:39:59 Tout d'un coup, je reçois, c'est exactement la lampe que je cherchais.
01:40:02 - On peut y voir le côté bénéfique. - Oui, bien sûr.
01:40:04 - Il y a des citoyens qui disent, ça me dérange pas, ça me sert,
01:40:07 j'ai même des promos. Voilà, pourquoi pas.
01:40:09 Ensuite, il y a le côté pervers derrière.
01:40:11 Moi, si je fais de l'assurance vie,
01:40:13 je me demande vraiment d'avoir cette monnaie-là.
01:40:15 Je regarde un petit peu ce qu'ils font du sport,
01:40:17 ce qu'ils n'en font pas, quelle est leur habitude alimentaire,
01:40:20 est-ce qu'ils ont eu des soucis par le passé ?
01:40:22 Parce que sur Facebook régulièrement, je vois des gens qui disent,
01:40:24 ah, bah, j'ai fait tel, j'ai eu un accident, etc., tout ça.
01:40:27 Du coup, je peux réévaluer tranquillement mon barème en disant,
01:40:29 cette personne-là, elle a un petit peu un risque pour mon assurance.
01:40:31 - Et donc, ça change le tarif, forcément, d'un certain nombre de choses.
01:40:34 - Évidemment.
01:40:35 - A-t-on finalement la possibilité d'échapper à cette surveillance
01:40:38 au fait d'être fiché,
01:40:40 que tous nos faits et gestes soient canalisés
01:40:43 et stockés dans cet endroit, dans quelques temps, ici,
01:40:46 dans des disques durs et qui serviront finalement à être revendus
01:40:49 à différents acteurs de l'économie qui s'en serviront ?
01:40:51 - Alors, c'est très compliqué, mais je suis optimiste.
01:40:54 Sinon, j'aurais arrêté toutes mes actions depuis très longtemps.
01:40:57 Je n'ai pas envie de parler d'alternative,
01:40:58 mais c'est juste déjà, si les gens faisaient attention
01:41:00 avant d'envoyer des données...
01:41:01 - Donc, vous ne nous dites pas, jetez votre téléphone,
01:41:03 jetez votre ordinateur, installez-vous ailleurs...
01:41:05 - Non, c'est un outil formidable.
01:41:06 Internet, c'est un outil formidable et il ne faut pas l'oublier.
01:41:09 Après, ça a été dévoyé.
01:41:10 Voilà, toute l'utilisation qu'on en fait aujourd'hui
01:41:12 est dévoyée par des grands groupes.
01:41:14 C'est déjà juste sensibiliser les gens avant qu'ils postent
01:41:16 quelque chose sur Facebook.
01:41:17 Est-ce qu'ils en ont vraiment le besoin d'envoyer ça sur Facebook ?
01:41:20 Est-ce qu'ils ont vraiment besoin d'envoyer
01:41:24 qui sont à tel endroit en train d'acheter quelque chose ?
01:41:27 - Vous nous dites, en gros, il faudrait quasiment
01:41:28 une forme d'hygiène de vie... - Hygiène de vie, numérique...
01:41:31 - ...d'utilisation de ce type de choses. - Tout à fait.
01:41:33 - On en y a accès gratuitement.
01:41:35 Attention. Attention quand vous envoyez.
01:41:37 Attention à ce que vous faites.
01:41:38 Attention à votre mode de consommation.
01:41:40 - Tout à fait. Il faut vraiment qu'ils fassent attention
01:41:42 et qu'ils prennent conscience que tout ce qu'ils envoient
01:41:44 sur Internet... Il y a une phrase qu'on dit beaucoup
01:41:46 dans notre milieu depuis très longtemps, c'est "Internet n'oublie jamais".
01:41:49 Jamais. Dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans.
01:41:52 - La mémoire est perpétuelle. Jusqu'à aujourd'hui, en tout cas.
01:41:54 - Non, mais ça la durera jusqu'au bout.
01:41:56 Dire que quelqu'un qui a 16 ans, qui poste une information,
01:41:58 qui peut éventuellement le mettre en difficulté...
01:42:02 - Ça peut être dramatique, d'ailleurs.
01:42:03 - Ça peut être dramatique, on le sait.
01:42:04 - Sur le fond d'air sur les humaines, parfois c'est utilisé.
01:42:06 - J'ai émis mes opinions, j'étais à un rendez-vous politique,
01:42:09 j'ai manifesté contre cela.
01:42:10 Maintenant, je vais signer peut-être un contrat,
01:42:12 ça peut être compliqué. Comment j'efface ce passé ?
01:42:14 - Et voilà. Et là, c'est le problème.
01:42:15 C'est très compliqué d'effacer.
01:42:17 Il y a des sociétés qui sont payées pour...
01:42:19 - Tout le monde n'a pas les moyens de se le payer.
01:42:20 - Tout le monde n'a pas les moyens.
01:42:21 Et en plus, la personne... Admettons qu'ils arrivent à faire enlever
01:42:24 tout ça des services qu'on connaît, rien n'empêche que moi,
01:42:27 si j'essaie de donner, si je la repose dans deux ans,
01:42:30 sur un autre média... Voilà. Donc, Internet n'oublie jamais.
01:42:34 C'est vraiment quelque chose qu'il faut s'ancrer.
01:42:36 - Merci beaucoup, Jean-Marc Bourguignon.
01:42:38 Les géants de la Silicon Valley ont donc pris possession
01:42:41 de nos données personnelles, mais jusqu'à quel point
01:42:44 peuvent-ils en faire ? Ce qu'ils veulent,
01:42:46 qui les surveille, qui les contrôle en clair ?
01:42:48 Les États peuvent-ils encore imposer leurs règles
01:42:51 à ces industriels tout-puissants ?
01:42:53 Trois minutes pour mieux comprendre, avec l'exemple de Google.
01:42:56 - Google est-il plus fort que les États ?
01:43:00 1998.
01:43:02 Sergei Brin et Larry Page, jeunes diplômés de Stanford,
01:43:05 créent une entreprise qui va changer le monde.
01:43:08 En quelques années, Google devient non seulement
01:43:11 l'une des marques les plus célèbres de la planète,
01:43:13 mais d'une certaine façon, à tort ou à raison,
01:43:15 elle devient aussi le symbole d'un nouveau type d'entreprise,
01:43:18 les entreprises cool,
01:43:20 avec des open space déstructurés,
01:43:22 des horaires aménagés et des loisirs à portée de main.
01:43:26 20 ans plus tard, il ne reste plus grand-chose
01:43:29 de cette image cool. Google fait peur.
01:43:32 Malgré leur t-shirt et leur apparente nonchalance,
01:43:35 on a l'impression que les cadres de Google
01:43:37 sont en train de devenir un pouvoir politique
01:43:39 susceptible de concurrencer les États.
01:43:41 Le premier levier de ce pouvoir,
01:43:44 c'est qu'il y a plus d'un milliard d'utilisateurs de Google.
01:43:47 Lorsque Google n'est pas content de ce que fait le gouvernement,
01:43:50 elle peut communiquer ce mécontentement immédiatement
01:43:52 à des centaines de millions de personnes.
01:43:54 C'est ce qui s'est passé en 2012
01:43:56 avec ce qu'on a appelé le Stop Online Piracy Act.
01:43:59 Le gouvernement américain souhaitait faire passer
01:44:02 une loi pour lutter contre le piratage informatique.
01:44:05 Loi qui s'attaquait notamment à Google.
01:44:07 Pour protester, Google a affiché sur sa page d'accueil
01:44:10 un message appelant les internautes
01:44:12 à se plaindre de la loi auprès de leurs élus.
01:44:14 En 24 heures, la pancarte virtuelle
01:44:16 est vue par 1,8 milliard de personnes
01:44:19 et la loi est retirée quelques jours plus tard.
01:44:22 Mais l'influence politique de Google
01:44:25 est souvent plus insidieuse.
01:44:27 Elle se fait au cœur du pouvoir,
01:44:29 notamment grâce au lobbying.
01:44:32 En 2016, par exemple, Alphabet, la société mère de Google,
01:44:34 a dépensé plus de 15 millions de dollars
01:44:36 en lobbying à Washington.
01:44:38 C'est plus que le géant du pétrole ExxonMobil
01:44:41 et à peine moins que l'avionneur Boeing.
01:44:44 De la même façon, Eric Schmidt, PDG
01:44:46 puis directeur exécutif de la firme,
01:44:48 a été le patron le plus reçu par Barack Obama.
01:44:51 Enfin, entre janvier 2009 et avril 2016,
01:44:54 61 employés de Google ont été embauchés
01:44:57 par la haute fonction publique américaine.
01:45:00 Et 197 employés du gouvernement
01:45:02 ont été embauchés par Google.
01:45:04 Selon le Wall Street Journal,
01:45:07 ce lobbying a déjà porté ses fruits.
01:45:09 En 2015, en effet, plusieurs employés de la FTC,
01:45:12 l'agence américaine chargée de faire respecter
01:45:15 la concurrence dans le pays,
01:45:17 recommandent dans un rapport écrit à leur hiérarchie
01:45:20 d'attaquer Google pour abus de position dominante.
01:45:23 L'attitude de Google nuit aux consommateurs
01:45:26 et à l'innovation dans le domaine de la recherche en ligne.
01:45:29 Mais, fait rarissime, les cadres de l'agence
01:45:32 décident d'aller contre l'avis de leurs équipes.
01:45:35 Selon le Wall Street Journal,
01:45:37 cette complaisance est une conséquence directe
01:45:40 du lobbying de Google auprès des pouvoirs publics américains.
01:45:43 Les méthodes de Google ayant fait leur preuve aux Etats-Unis,
01:45:46 l'entreprise tente désormais de les appliquer en Europe.
01:45:49 Entre 2011 et 2015, les dépenses de lobbying de Google
01:45:52 auprès de l'Union européenne
01:45:54 ont ainsi été multipliées par 7,
01:45:56 de 400 000 à 4,5 millions d'euros.
01:45:59 Et depuis 2005, 15 anciens employés de Google
01:46:02 ont rejoint les instances de gouvernement de l'Union européenne,
01:46:05 tandis que 65 hauts fonctionnaires de l'Union
01:46:08 ont fait le chemin inverse.
01:46:10 Pourtant, il semble que ce lobbying
01:46:12 ait un peu moins d'effet en Europe qu'aux Etats-Unis.
01:46:15 En juin 2017, la Commission européenne a en effet infligé à Google
01:46:19 une amende record de 2,42 milliards d'euros
01:46:22 pour abus de position dominante.
01:46:24 Peut-être que les cadres de Google en T-shirt
01:46:27 ont trouvé plus fort qu'eux.
01:46:29 -Bonsoir Alain Jullier. -Bonsoir.
01:46:31 -Vous êtes l'ancien directeur des renseignements
01:46:34 au sein de la DGSE en France,
01:46:36 les services secrets, en quelque sorte,
01:46:38 et vous êtes reconverti en consultant en sécurité informatique.
01:46:41 Vous avez choisi un métier d'avenir.
01:46:43 -C'est un peu mon métier, justement, de repérer où il y a l'avenir.
01:46:46 -Question à l'ancien fonctionnaire de l'Etat.
01:46:48 Combien de fois par an,
01:46:50 la France, nos industries, on va dire, stratégiques,
01:46:53 sont potentiellement attaquées ?
01:46:55 Souvent, régulièrement ?
01:46:57 -Tous les jours. -Tous les jours.
01:46:59 -Et même plus que tous les jours.
01:47:01 -Par qui ? Par nos ennemis, par nos faux amis,
01:47:04 nos vrais amis, par tout le monde, potentiellement par des Etats ?
01:47:07 -Il faut d'abord savoir que dans les attaques informatiques,
01:47:10 vous avez, en général, une bonne partie,
01:47:13 c'est vos propres ennemis.
01:47:15 Par exemple, les entreprises françaises contre les entreprises françaises.
01:47:19 -Les concurrents. -Les concurrents, voilà.
01:47:21 Un gros groupe automobile pourrait avoir intérêt à l'idée de savoir
01:47:25 quelle est la future voiture, comment ils travaillent leurs moteurs,
01:47:28 comment ils évoluent sur le plan électrique.
01:47:30 -Voilà. Donc, vous avez les entreprises,
01:47:32 vous avez aussi des Etats qui, pour des raisons politiques
01:47:36 ou pour des raisons économiques, parce que les deux se mélangent souvent,
01:47:39 peuvent aussi faire des actions de ce genre.
01:47:41 Donc, en définitive, il y a des quantités d'acteurs.
01:47:44 Et puis, il y a les mondes criminels.
01:47:46 -Ca veut dire que nous, la France, on s'intéresse aussi
01:47:49 un petit peu aux données des autres.
01:47:51 -Tout le monde s'intéresse aux données des autres.
01:47:53 -C'est une bonne réponse de l'ancien directeur de la GSM.
01:47:55 -C'est une question de moyens. -C'est une question de moyens.
01:47:57 On les a, ces moyens, nous ? -Non, pas assez, justement.
01:47:59 -Pas assez. Dans quelques temps, ici, dans ce data center,
01:48:03 il y aura des milliers de disques durs qui vont conserver nos données.
01:48:06 Vous parliez de nos données personnelles ici.
01:48:08 Ce que l'on ignore, c'est que ces data centers,
01:48:10 celui-ci, il sera français, mais 44 % du marché mondial
01:48:13 est détenu par Amazon. -Amazon.
01:48:15 -Les Américains, ils ont ces grosses méga-structures,
01:48:19 ils collectent les données et maintenant,
01:48:21 c'est eux-mêmes qui protègent ces données.
01:48:23 Ici, en France, ça, c'est pas inquiétant
01:48:25 que les Américains, finalement, ont le monopole de toute la chaîne.
01:48:28 -Je crois que ça, c'est la résultance, si vous voulez,
01:48:32 d'une politique qui est depuis 30 ans, 40 ans,
01:48:36 durant laquelle les Américains ont surinvesti dans ces domaines-là,
01:48:40 alors que les Européens, par exemple, n'ont pas fait.
01:48:43 Et le budget fédéral américain depuis, le président Clinton,
01:48:46 donc c'est pas d'aujourd'hui,
01:48:48 ils ont voté, ils ont décidé que tous les ans,
01:48:50 3 % du budget fédéral était consacré à tous ces problèmes-là.
01:48:54 -En France ?
01:48:55 -À Lisbonne, en 2001, les Européens sont réunis,
01:48:58 ont dit "il faut qu'on fasse quelque chose,
01:49:00 on va faire un peu moins de 2 %,"
01:49:02 les Américains étaient à 3.
01:49:04 En réalité, depuis 2001, on n'a jamais investi plus de 1 %.
01:49:07 Alors, vous pouvez pas gagner dans une compétition mondiale
01:49:10 quand il y en a un qui investit au minimum 3 fois plus que l'autre.
01:49:14 -Nos données, on va dire dites sensibles,
01:49:17 celles de l'État, elles sont protégées par nos propres moyens ?
01:49:23 Elles sont conservées par les Américains ? C'est quoi ?
01:49:26 -Alors, on fait tout pour conserver l'essentiel par nos propres moyens,
01:49:31 il y a pour ça, il y a des règlements, il y a des méthodes,
01:49:33 il y a des procédures, et puis il y a des outils.
01:49:35 -Donc ça, vous garantissez qu'aujourd'hui, nos données les plus...
01:49:38 -Ah oui, les données, je dirais, stratégiques françaises,
01:49:42 elles sont vraiment protégées, les gens ne rentrent pas.
01:49:45 -Mais il faut être honnête aussi, les outils qui vont chercher les données,
01:49:49 c'est les outils qui vont nous permettre d'aller recueillir
01:49:52 les fameux algorithmes et toutes les techniques qu'il y a autour.
01:49:55 La plupart, aujourd'hui, sont des méthodes américaines ou chinoises,
01:50:00 mais essentiellement américaines.
01:50:01 Donc à partir de ce moment-là, ces gens-là rentrent chez nous
01:50:05 parce que c'est eux qui ont la technique pour rentrer.
01:50:07 Et à partir du moment où ils sont rentrés,
01:50:09 qui nous garantit qu'ils n'ont pas des coups d'œil complices.
01:50:12 -Il est temps que l'Europe réagisse,
01:50:14 il est temps que l'Europe ait une politique sur cette question-là,
01:50:17 sinon, là aussi et encore ici, on sera complètement dépassés,
01:50:22 voire soumis.
01:50:23 -Mais là, vous avez mille fois raison, c'est une évidence.
01:50:26 Un pays européen, la France ou n'importe lequel des pays européens,
01:50:29 n'a pas la capacité de faire les financements nécessaires,
01:50:32 de regrouper toutes les bonnes volontés nécessaires.
01:50:34 Donc il est absolument indispensable
01:50:37 que l'Europe se mobilise sur ce sujet.
01:50:39 -La question que l'on posait au début de cette émission,
01:50:41 de savoir si ces GAFA sont devenus aujourd'hui les nouveaux machinistes
01:50:44 ou les nouveaux maîtres du monde, un peu, beaucoup, passionnément ?
01:50:47 -Je crois qu'ils le sont beaucoup,
01:50:50 avec les limites qu'on a expliquées tout à l'heure,
01:50:52 mais les GAFA sont devenus une puissance considérable.
01:50:55 Une de ces sociétés, si elle tourne mal ou elle décide de faire des opérations,
01:51:00 je dirais un peu criminelles, d'une certaine manière,
01:51:04 elle peut le faire avec des moyens qui sont sans commune mesure
01:51:06 avec la plupart des États du monde.
01:51:08 Ils ont une puissance de feu qui est inimaginable,
01:51:10 et il faut donc que nous, on prenne des mesures
01:51:13 pour qu'ils puissent au minimum se protéger.
01:51:15 -Merci beaucoup.
01:51:17 Voilà ce que nous pouvions dire ce soir sur ces nouveaux maîtres du monde
01:51:21 qui, d'un côté, nous offrent chaque jour de nouveaux outils
01:51:24 pour nous simplifier la vie, mais qui, en échange,
01:51:26 sont en train de prendre le contrôle de nos vies à une échelle
01:51:28 qu'aucun auteur de science-fiction n'aurait pu imaginer il y a encore quelques années.
01:51:32 En espérant que vous passerez malgré tout une belle fin de soirée,
01:51:35 fermez peut-être vos portables, vos ordinateurs ou pas,
01:51:38 notre soirée spéciale se poursuit.
01:51:40 Passez une très belle fin de soirée sur France 2.
01:51:43 ...
01:52:13 ...