Mettez vous d'accord avec :
- Fabrice Haccoun, journaliste, auteur de "Rallumons les lumières" (l'Archipel)
- Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être"
- Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire et auteur de “Chaos - essai sur les imaginaires des peuples" (avec Stéphane Rozes) (Editions du Cerf)
- Michaël Darmon, Journaliste politique chez i24News et auteur de “Les secrets d'un règne - Dans les coulisses d'un quinquennat de crises” (Archipel)
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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-02-19##
- Fabrice Haccoun, journaliste, auteur de "Rallumons les lumières" (l'Archipel)
- Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être"
- Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire et auteur de “Chaos - essai sur les imaginaires des peuples" (avec Stéphane Rozes) (Editions du Cerf)
- Michaël Darmon, Journaliste politique chez i24News et auteur de “Les secrets d'un règne - Dans les coulisses d'un quinquennat de crises” (Archipel)
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06 Avec vous sur Sud Radio, on continue ce 10h midi avec les débats comme tous les jours,
00:12 avec Alex Darmon, journaliste politique.
00:14 Bonjour Valérie.
00:15 Bonjour, on vous retrouve sur votre chaîne Youtube "Les Indécis"
00:18 et vous aussi c'est un média, vous avez votre petit média à vous.
00:22 Petit.
00:23 Et je rappelle que votre documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être",
00:27 excellent documentaire consacré à Éric Dupont-Moretti,
00:30 est toujours disponible sur le replay de France 5.
00:33 Un autre Darmon est là, Michael Darmon, journaliste politique chez I24 News.
00:38 Vous avez publié "Les secrets d'un règne dans les coulisses d'un quinquennat de crise"
00:42 aux éditions L'Archipel, bonjour.
00:43 Bonjour, bonjour à tous.
00:44 Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue "Politique et parlementaire".
00:49 Vous avez publié "K.O. Essais sur les imaginaires des peuples",
00:52 c'est un entretien avec Stéphane Rosès, paru aux éditions du Serre,
00:56 et Fabrice Hakoun, bonjour.
00:58 Bonjour.
00:59 Vous êtes entrepreneur et vous avez publié "Rallumons les lumières" aux éditions L'Archipel également.
01:03 On va parler de cette interview d'Emmanuel Macron dans "L'Humanité" ce matin.
01:08 Le Rassemblement National ne s'inscrit pas dans l'arc républicain.
01:11 On va parler également de l'intervention hier soir de Bruno Le Maire
01:16 et des économies que l'État va devoir faire, mais que pour l'État.
01:22 Pas d'augmentation d'impôts.
01:24 Et puis cette question, c'est vrai qu'hier soir TF1 montrait les sommes,
01:28 mettait en rapport les sommes qui sont données à l'Éducation Nationale,
01:31 à la Santé, en rapport avec celles qui sont données à l'Ukraine.
01:35 Alors c'est peut-être pas exactement le même terme de financement,
01:37 mais c'est plusieurs... c'est en termes de milliards.
01:40 Est-ce qu'il faut arrêter de donner de l'argent à l'Ukraine ?
01:43 La fin du permis à vie. Bref, beaucoup de sujets avec vous.
01:48 Ce matin on va commencer tout de suite avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:53 On va commencer peut-être avec vous Fabrice.
01:55 - Oui.
01:56 - Fabrice Hakoun, c'est un coup de cœur.
01:58 - Oui, cette fois-ci c'est un coup de cœur, contrairement à la dernière fois où c'était un coup de gueule.
02:01 C'est un coup de cœur pour une très belle institution et surtout pour ses soldats, la gendarmerie.
02:06 J'ai eu le plaisir de participer vendredi dernier à l'hommage rendu aux héros de la gendarmerie.
02:11 Extrêmement émouvant, donc avec Darmanin, le ministre Darmanin, ministre de l'Intérieur,
02:17 qui est venu rendre hommage.
02:18 Et puis cette année, contrairement aux années précédentes,
02:20 on a rendu hommage à la fois aux morts, 14 gendarmes sont morts dans l'exercice de leur fonction pour nous protéger.
02:26 L'année dernière, on ne le sait pas, ça surprend beaucoup quand on dit 14.
02:30 La plus jeune avait 20 ans, c'est une jeune femme.
02:32 Le plus âgé 57.
02:34 Et il y a eu aussi de très belles décorations.
02:36 Neuf gendarmes ont été décorés, des gendarmes qui se sont illustrés dans des actions méritoires
02:43 et absolument fabuleuses, ont sauvé des vies, au détriment parfois des leurs, en tout cas en étant blessés.
02:49 Je voulais leur rendre hommage parce qu'on en parle très peu,
02:51 et quand on en parle en général, c'est plutôt en mauvais terme, ce qui est tout à fait désolant.
02:56 Les gendarmes ont plutôt une meilleure image que les policiers.
02:59 Elle est venue dire aux zadistes, on reparle de la ZAD en ce moment.
03:03 Non c'est vrai, mais globalement, il n'y a pas de manifestation anti-gendarmes,
03:08 où tout le monde déteste les gendarmes.
03:10 Il n'y a pas de violence gendarmière.
03:12 Il n'y a pas de violence gendarmière, on le rappelle quand même.
03:15 On regarde les zadistes.
03:17 Là en l'occurrence, c'est du maintien de l'ordre également.
03:21 On n'est pas dans des dérapages qui provoquent des émeutes.
03:24 L'affaire Traoré, c'était contre la gendarmerie aussi.
03:26 Je voulais leur rendre hommage, c'est mon coup de cœur.
03:29 40 personnes sont mortes au sein de la police et de la gendarmerie.
03:35 Il faut rappeler que nos forces de l'ordre payent un assez lourd tribut de par leur métier.
03:43 Avant de se lancer dans les sujets un peu lourds,
03:46 je voulais revenir sur l'interview sur France Culture de la ministre Dominique Faure,
03:52 qui a comparé l'attente insupportable pendant 4 semaines
03:57 de savoir si elle allait être renommée ministre à celle de l'attente des résultats d'un cancer.
04:05 J'ai vécu cette période comme une période d'attente.
04:07 À un moment donné, j'ai fait ce parallèle, et je veux le faire avec vous,
04:11 de gens à qui on a diagnostiqué un cancer et qui attendent pendant 4 semaines, 5 semaines parfois,
04:16 les résultats des analyses pour savoir quelle forme de cancer, comment ils vont être soignés,
04:20 quels risques ils ont.
04:23 La vie apprend la patience.
04:26 Elle continue, elle précise.
04:29 Quand j'entendais certains me dire, c'est parce que j'ai réécouté toute l'interview,
04:32 en me disant "est-ce que c'est une phrase sortie de son contexte ?"
04:34 Elle a quand même dit oui.
04:36 La journaliste lui dit "mais vous faites la comparaison entre l'attente de la renomination et un cancer ?"
04:42 Elle répond "oui, je les compare. Je dis simplement que la vie apprend à relativiser,
04:46 que la vie apprend à attendre."
04:48 Et elle dit "quand j'entendais certains me dire c'est insupportable, c'est inimaginable,
04:52 ce que vous affiche le président de la République en vous faisant attendre 4 semaines,
04:55 je leur disais que ces mots me paraissaient excessifs par rapport à d'autres personnes
04:59 qui attendent et à qui elles sont confrontées à des choses beaucoup plus graves.
05:03 Vous comprenez ce que je veux dire ?"
05:04 Bah non, on ne comprend pas.
05:06 On n'a pas compris en l'occurrence.
05:08 C'est tellement mal dit, on voit bien l'allusion qui consiste à dire "au fond il faut relativiser,
05:12 c'est pas comme si..."
05:14 Mais je dirais que c'est évidemment maladroit, par définition.
05:18 C'est nul, c'est même nul, franchement.
05:21 Tout est au contraire, c'est dû en même temps.
05:24 De toute façon, c'est ça, on est dans la...
05:26 On ne comprend rien à ce qu'elle raconte.
05:28 Et puis, dans une autre partie de l'interview où la journaliste lui a question France Culture,
05:32 peut-être qu'il faut l'afficher,
05:34 elle dit "Quelle liberté le Président de la République a-t-il apportée aux salariés ?"
05:38 Et elle est incapable de répondre, elle répond "la liberté de manifester qui existait déjà".
05:43 Oui, qui existait avant Macron quand même, il faut le rappeler.
05:45 Mais c'est le niveau de ces ministres.
05:48 Non, mais elle a dit... Non, elle a pas dit ça.
05:50 En fait, je crois que... Enfin, j'essaie de me souvenir de ce qu'elle a dit exactement.
05:54 Elle a dit "Ah mais il a maintenu la liberté".
05:56 Enfin, elle l'a peut-être pas dit dans ses termes,
05:58 mais en d'autres termes, il a pas soustrait la liberté de manifester.
06:01 Gros, merci de dire.
06:03 C'est formidable.
06:05 Elle était déjà ministre et que personne...
06:09 Si, je suis désolé de le dire, ne la connaît non plus.
06:11 80% des ministres sont congéliés quand même.
06:14 Ça illustre l'imposture permanente dans laquelle on vit depuis maintenant quelques années.
06:22 Alors, elle a tweeté ce matin "Des propos que j'ai tenus hier sur France Culture ont beaucoup fait parler.
06:27 Je reconnais une maladresse.
06:29 Si certains se sont sentis blessés, je le regrette et je leur présente toutes mes excuses."
06:32 Alors ça, c'est une phrase maintenant qui est...
06:34 La phrase montra... La phrase montra qu'on a mis en bonne place sur les bureaux des ministres,
06:39 plastifiés, en cas de dérapage médiatique, voilà ce qu'il faut dire.
06:44 C'est vraiment...
06:46 C'est lamentable que j'aie trouvé ça, mais incroyable.
06:48 Donc, effectivement, il faut un décodeur, maintenant me dit un auditeur,
06:51 pour comprendre ce que disent les ministres.
06:53 Mais c'est... Oui, c'est le niveau...
06:55 Je pense que c'est lié à la vacuité.
06:57 Je pense que c'est lié à la vacuité.
06:59 C'est-à-dire que quand on n'a pas de fonds,
07:01 on s'illustre, entre guillemets, par ce type de phrases et de sorties.
07:05 Mais comment on peut dire ça ?
07:07 Comment on peut, dans sa tête, imaginer de dire...
07:10 En plus, il y a plein de choses à dire sur le fait d'attendre.
07:12 Rien que d'attendre le fait...
07:14 Pour vous dire, pour avoir parlé avec des conseillers ministériels,
07:16 aujourd'hui, les ministres qui ont été nommés, après avoir attendu un mois, un mois et demi,
07:19 ils n'ont plus aucune légitimité.
07:21 C'est l'administration qui a décidé.
07:23 Il y a des choses à raconter.
07:25 Il y a des vraies choses à raconter.
07:27 C'est le problème à dénoncer.
07:29 Peut-être, mais en tout cas, il y a des vraies choses à dire.
07:31 Et là, le sujet parallèle de...
07:33 Il y a l'affaiblissement de ceux qui ont été nommés,
07:35 et puis il y a le rancœur, les jalousies et les tensions
07:37 de ceux qui n'ont pas été nommés.
07:39 Et je peux vous dire qu'en ce moment, il y a un papier très éclairant,
07:41 dans l'Opinion, ce matin, que je vous conseille,
07:43 très éclairant sur l'état de la majorité
07:45 après le remaniement.
07:47 Ils sont au bord de la crise de nerfs.
07:49 Ce sont des insultes, des rancœurs,
07:51 et avec une attitude générale
07:53 qui consiste à dire
07:55 "Eh bien maintenant, il faut couper le cordon.
07:57 Macron, c'est fini. La façon dont il se comporte
07:59 avec nous, dont il s'est comporté,
08:01 c'est terminé. On reprend notre liberté.
08:03 On regarde de loin
08:05 et parfois même totalement
08:07 effaré la manière dont, effectivement,
08:09 il y a une volonté d'aller,
08:11 on va en reparler sûrement, d'aller de plus en plus à droite
08:13 et voir, d'intégrer, quand même,
08:15 comme le veut Gabriel Attal,
08:17 l'ARN dans l'arc républicain,
08:19 avec quel résultat ?
08:21 On a bien vu, mais quand même, c'est intéressant.
08:23 Et donc, en fait, tout est
08:25 totalement décomposé, explosé.
08:27 - Alex,
08:29 vous aviez un coup de gueule.
08:31 - Oui, c'était un coup de gueule
08:33 contre le président brésilien Lula
08:35 et ses propos hier.
08:37 La Viège, c'était un naufrage,
08:39 Charles de Gaulle, je crois que c'était Chateaubriand même qu'il le disait avant lui,
08:41 et là c'est terrible parce que c'est
08:43 plus un naufrage, c'est carrément le Titanic,
08:45 il est en train de couler à lui tout seul, parce que dans la même
08:47 interview, il dénonce le fait que
08:49 Israël serait en train de réaliser un génocide,
08:51 en comparant
08:53 la guerre qui se passe entre Israël et le Hamas,
08:55 là-bas, et Hitler.
08:57 Enfin, ce qu'a fait Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale.
08:59 C'est franchement dégueulasse,
09:01 honnêtement. Et puis dans la même interview, en plus,
09:03 il vous annonce le fait que, finalement, il faut attendre
09:05 avant de condamner peut-être la mort de Navalny.
09:07 Navalny, aussi, pareil,
09:09 je ne suis pas un expert de l'homme,
09:11 il devait aussi avoir ses parts d'ombre,
09:13 mais de dire que peut-être qu'il était malade,
09:15 détenu, pas détenu, on ne sait pas, il faut attendre,
09:17 il faut attendre d'avoir l'autopsie,
09:19 alors qu'on n'arrive même pas à avoir, enfin, la famille n'arrive même pas à avoir
09:21 le corps, bref. Vous sentez bien
09:23 dans ses propos à Lula,
09:25 sur les propos sur Israël, qui ne sont pas les premiers,
09:27 déjà au lendemain du 7 octobre, il avait déjà dit
09:29 qu'il ne fallait pas répondre, qu'Israël se comportait
09:31 comme le Hamas. Vous sentez bien dans ses
09:33 propos, en fait, qu'il est complètement largué,
09:35 qu'il ne fait preuve d'aucune...
09:37 - C'est pas si évident que ça.
09:39 - Au niveau, pour moi,
09:41 des relations mondiales, bien évidemment qu'après, il y a un jeu
09:43 qui s'installe, et malheureusement, il y a une
09:45 division des avis qui s'installe et qui représente
09:47 l'Amérique latine, ce que vous voulez.
09:49 D'ailleurs, il accuse l'Europe, d'être un petit peu l'Occident,
09:51 d'être responsable de la guerre en Ukraine,
09:53 entre les Ukrainiens et les Russes, bref. Ce que je veux vous dire,
09:55 c'est que vous sentez bien quand même
09:57 qu'il y a quand même, de son côté,
09:59 à mon avis, une partie, pas de démence,
10:01 mais pas loin, quand vous l'entendez parler,
10:03 quand vous l'entendez déclarer,
10:05 ce qu'il déclare hier, pour moi, il y a un vrai problème.
10:07 - Vous pourrez réagir,
10:09 on marque une pause, il est bientôt 11h,
10:11 sur Sud Radio, on se retrouve tout de suite après.
10:13 - Sud Radio.
10:15 Sud Radio.
10:17 Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
10:19 Valérie Exper.
10:21 - Le 10h midi, les débats avec
10:23 aujourd'hui Fabrice Hakoun, entrepreneur,
10:25 auteur de "Rallumons les Lumières" aux éditions
10:27 de l'Archipel, Alex Darmon, journaliste politique.
10:29 On vous retrouve sur Youtube
10:31 avec votre chaîne de débat "Les Indécis",
10:33 également votre documentaire
10:35 sur le ministre de la Justice,
10:37 Eric Dupond-Moretti, le ministre
10:39 qui ne devait pas l'être, c'est sur la plateforme
10:41 de France Saint, Arnaud Benedetti,
10:43 professeur Alassore Bonne, rédacteur en chef
10:45 de la revue "Politique et Parlementaire",
10:47 vous avez publié "K.O. ! Essai sur les imaginaires
10:49 des peuples", un entretien avec
10:51 Stéphane Roset, c'est aux éditions du CER
10:53 et Mickaël Darmon, journaliste politique
10:55 chez I24 News, et vous avez
10:57 publié "Les Secrets d'un Règne" dans les
10:59 coulisses d'un quinquenniat de crise aux éditions
11:01 de l'Archipel. On va parler de l'interview
11:03 d'Emmanuel Macron dans
11:05 "L'Humanité", aujourd'hui le RN
11:07 ne s'inscrit pas dans l'arc républicain,
11:09 là aussi on est dans l'essuie-glace, on a
11:11 un Premier ministre qui nous a dit que le
11:13 RN était dans l'arc républicain,
11:15 c'est vous qui avez dit ça dans l'essuie-glace ?
11:17 C'est un peu ça.
11:19 Un coup en avant, un coup en arrière,
11:21 faut-il continuer à donner de l'argent
11:23 à l'Ukraine, faut-il mettre fin aux
11:25 permis à vie ? Et puis on voit, vous l'avez entendu
11:27 dans le rappel des titres,
11:29 à l'instant la colère est toujours là,
11:31 c'est ce qu'a dit le patron de la FNSEA,
11:33 les agriculteurs,
11:35 ne laisse pas tomber tous ces
11:37 sujets avec vous s'il y en a le temps,
11:39 ou pas, je voudrais qu'on continue de parler peut-être
11:41 de l'Oula, il y a un auditeur qui vous dit "Alex,
11:43 si on n'est pas d'accord avec vous, c'est qu'on est dément".
11:45 - Non, oui, tu as traité trop loin, parce que c'est vrai qu'on ne peut pas
11:47 être dément parce qu'on n'est pas d'accord avec moi, mais en tout cas
11:49 je trouve que c'est quand même des propos,
11:51 à mon avis, vraiment honteux quand on compare
11:53 Hitler avec la situation au Proche-Orient aujourd'hui.
11:55 - Oui, vous voulez réagir à Arnaud Bénédictine ?
11:57 - Moralement, vous avez parfaitement raison,
11:59 mais après, ça dit quelque chose sur la géopolitique
12:01 aujourd'hui, c'est-à-dire que vous avez une partie
12:03 de la planète, une grande partie de la planète,
12:05 qui est loin d'être alignée sur les positions
12:07 des Occidentaux. On l'a vu sur l'Ukraine,
12:09 on le voit aujourd'hui sur Israël,
12:11 il y a manifestement, si vous voulez,
12:13 ce qu'on appelle peut-être à tort d'ailleurs le "Sud global",
12:15 c'est un concept un peu valise, mais enfin
12:17 en tout cas, on voit qu'il y a un groupe
12:19 de pays, et parfois d'empires même,
12:21 qui aujourd'hui,
12:23 finalement, ont décidé
12:25 d'imposer un rapport de force à
12:27 l'Occident, ne s'en cachent pas, le disent,
12:29 et l'Oula, et j'allais dire,
12:31 quoi qu'on pense de ses propos,
12:33 qui sont en effet choquants
12:35 pour nous autres Occidentaux, est dans cette
12:37 lignée. D'ailleurs, il est dans cette lignée
12:39 depuis le début de la guerre en Ukraine,
12:41 clairement, il a pris
12:43 ses distances, comme la plupart des pays
12:45 d'Amérique Latine, d'ailleurs, quand même aussi, parce qu'on parle
12:47 souvent de l'Afrique, mais l'Amérique Latine est aussi
12:49 sur cette position-là. Donc,
12:51 oui, ça dit quelque chose quand même sur les tensions
12:53 aujourd'hui, et les fractures.
12:55 Et puis, la justification
12:57 par certains du 7 octobre,
12:59 c'est devenu ce dénominateur commun
13:01 des non-alignés, ou du sud global,
13:03 ou des BRICS, hors-Milinde,
13:05 comme il faut le préciser. Donc, les BRICS
13:07 résident aussi...
13:09 - La différence des non-alignés dans les années 50
13:11 et les années 60, c'est qu'aujourd'hui,
13:13 vous avez des États qui sont beaucoup plus
13:15 puissants. - Oui.
13:17 - C'est la grande différence. - Des pays un genre décolonisés, à l'époque.
13:19 - Un mot, Mickaël Darmanin ?
13:21 - L'amour de l'Oula est aussi en concurrence avec l'Afrique du Sud,
13:23 pour prendre la tête des
13:25 anti-occidentaux, des BRICS,
13:27 mais surtout, maintenant, globalement, effectivement,
13:29 ce sud anti-occidental, plus que global,
13:31 ces États qui
13:33 assument le fait d'être,
13:35 maintenant, contre l'Occident.
13:37 On a bien vu que,
13:39 à partir du moment où on est
13:41 anti-impérialiste, on a son brevet
13:43 de résistance. Donc, bien sûr,
13:45 qu'il utilise
13:47 des propos, voilà,
13:49 fortement provocateurs,
13:51 et infamment, pour discuter, pour dire,
13:53 pour qualifier ce qui se passe
13:55 au Proche-Orient, alors qu'il
13:57 ne connaît pas du tout les tenants
13:59 et les abrutissants de cette région, pardon,
14:01 c'est pas lui faire un jeu, mais enfin, il ne connaît pas tout,
14:03 M. Lula, et en l'occurrence, pas du tout
14:05 les enjeux de cette région, mais
14:07 il a besoin d'en faire un effet
14:09 de levier pour
14:11 instrumentaliser et montrer
14:13 qu'il est le leader des
14:15 anti-occidentaux, comme l'est aujourd'hui
14:17 à d'autres égards l'Afrique du Sud.
14:19 - Alors, votre coup de gueule,
14:21 c'est l'actualité,
14:23 c'est la mort d'Alexandre
14:25 Namanie. - Oui, autour des réactions
14:27 de, cette fois-ci, des dirigeants
14:29 occidentaux, français aussi,
14:31 et donc européens, depuis
14:33 l'annonce de sa
14:35 mort, où on a
14:37 au fond, comme une sorte de
14:39 découverte, d'étonnement,
14:41 de choc. - Poutine n'est pas gentil.
14:43 - Que Poutine ne serait pas, voilà, quelqu'un
14:45 de très fréquentable.
14:47 Ah bon, on enferme, comme l'a dit le président,
14:49 on enferme des gens dans les goulags
14:51 jusqu'à la mort, ah merci.
14:53 On ne savait pas que
14:55 jusqu'à présent, il y avait un problème avec la liberté
14:57 de l'expression, et en particulier
14:59 pour les opposants en Russie,
15:01 alors qu'on fait mine d'être
15:03 un interlocuteur.
15:05 Une fois de plus, on a assisté, alors,
15:07 un changement de posture
15:09 du président qui
15:11 annonce, à côté de Zelensky, pas de chance
15:13 s'il y avait Zelensky ce jour-là, donc il était obligé
15:15 de faire très fort,
15:17 pour dire, bon, cette fois-ci,
15:19 il y a une volonté de déstabiliser
15:21 l'Occident, on change de
15:23 pied, et il a beaucoup à se faire
15:25 pardonner, parce qu'il faut quand même
15:27 faire oublier les cinq heures de négociation
15:29 avec la table de... - Oui, la grande table.
15:31 - Faire oublier que la note
15:33 téléphonique de l'Élysée a explosé,
15:35 parce qu'il s'est quand même fait filmer pendant deux heures,
15:37 en train de téléphoner à Poutine, pour
15:39 montrer qu'il était à la manœuvre.
15:41 - Je savais pas.
15:43 - Il fallait négocier absolument
15:45 avec Poutine et l'amener à la table de négociation un jour.
15:47 Donc, bien évidemment,
15:49 il y a cette
15:51 attitude-là, et surtout, ce qui est
15:53 intéressant, et j'en terminerai par là, c'est qu'au fond,
15:55 tous les reproches et tous les questionnements
15:57 qui sont faits à Poutine, ne sont pas
15:59 faits au ramas. C'est-à-dire qu'on entend, par exemple,
16:01 aujourd'hui, des analyses qui consistent à dire
16:03 "mais quand même, pendant tant d'années, il a utilisé
16:05 tout son PIB, enfin, une partie importante du PIB,
16:07 au lieu de faire de l'éducation et de la culture
16:09 et de l'économie, et du développement,
16:11 et du fait du développement
16:13 militaire. - Militaire. - Ça tombe bien,
16:15 sur un autre théâtre d'opération, on voit bien
16:17 qu'un groupe a fait ça pendant 20 ans,
16:19 mais là, on ne lui pose pas du tout la question.
16:21 Et, au fond, l'erreur
16:23 d'analyse qui, moi, me fait sursauter,
16:25 c'est qu'effectivement, c'est une sorte de schizophrénie
16:27 européenne, et qu'on considère que
16:29 l'Israël, c'est la Russie, alors qu'Israël,
16:31 c'est l'Ukraine. - Vous revenez
16:33 au problème
16:35 du Proche-Orient, mais sûr, si on reste...
16:37 - Parce que c'est global, il a raison, Arnaud. On est dans une évolution
16:39 géopolitique globale,
16:41 depuis le 7 octobre, qui a redéfini,
16:43 déjà depuis la guerre en Ukraine,
16:45 en 2022, mais depuis le 7 octobre
16:47 en 2023, il y a effectivement
16:49 une redéfinition des lignes géopolitiques,
16:51 et qui, aujourd'hui,
16:53 font assumer deux camps,
16:55 l'un occidental et l'un anti-occidental.
16:57 - Oui. Arnaud ?
16:59 - Moi, je serais moins sévère vis-à-vis de Macron
17:01 sur l'Ukraine que les... - C'est bien.
17:03 - Pour une raison simple, c'est que
17:05 on ne peut pas lui reprocher, au début,
17:07 d'avoir essayé, quand même,
17:09 de négocier et de sauver, autant que
17:11 faire se peut, la paix.
17:13 D'ailleurs, il était, finalement, dans une position qui est assez
17:15 traditionnelle à la diplomatie
17:17 française. Mais c'est vrai que, encore
17:19 une fois, c'est toujours le problème avec... - Qui fait sourire
17:21 le monde entier, quand même. - Pardon ? - Qui fait sourire
17:23 le monde entier, sur la rue. - Oui, je sais bien.
17:25 - Il y avait une forme de naïveté, quand même.
17:27 - Il y avait une forme de naïveté, peut-être.
17:29 Mais, en l'occurrence, bon, après tout, je veux dire,
17:31 éviter la guerre, c'est quand même toujours,
17:33 je veux dire, l'objectif que l'on doit
17:35 se fixer. Après, quand il faut faire la guerre, il faut faire la guerre.
17:37 Mais, alors, c'est vrai que le problème
17:39 avec Macron, c'est qu'il est en permanence
17:41 erratique. En permanence erratique.
17:43 Et c'est cette, si vous voulez, cette...
17:45 Aujourd'hui, il en surajoute
17:47 d'une certaine manière, aussi, dans sa
17:49 communication. Et le vrai
17:51 problème, quand même, le fond, sur
17:53 ce conflit, c'est que,
17:55 quelle que soit l'émotion légitime,
17:57 et, évidemment, tout à fait, j'allais dire,
17:59 morale et indignée qu'il y a
18:01 la Nord vis-à-vis de la mort
18:03 de Navalny, c'est que,
18:05 sur le fond, c'est la question des
18:07 opinions publiques. Parce que, quand même, on s'installe
18:09 dans un conflit qui est plutôt
18:11 un conflit qui s'annonce long,
18:13 difficile, complexe,
18:15 où les Russes, qui ont pensé, finalement,
18:17 mal en point, à un moment donné,
18:19 regrignotent un peu de terrain,
18:21 peut-être modestement, mais malgré tout, ils regrignotent
18:23 du terrain. Et jusqu'à quand
18:25 les opinions publiques occidentales, je parle pas seulement
18:27 des Français, vont tenir ?
18:29 En plus, compte tenu de la situation économique
18:31 que l'on traverse, ça c'est un sujet.
18:33 Et là aussi, Macron, encore une fois,
18:35 me semble-t-il, est en décalage par rapport à cet
18:37 état de la situation, par rapport à cet état de
18:39 l'opinion. Et ça risque,
18:41 évidemment, là aussi, d'être
18:43 compliqué pour lui par la suite. - D'où la question,
18:45 effectivement, de l'argent donné
18:47 à l'Ukraine. Je sais pas si vous voulez réagir,
18:49 Fabrice. - Non, mais je rejoins complètement.
18:51 Aujourd'hui, on vit une démocratie
18:53 d'opinion, et la difficulté, c'est que
18:55 les politiques ne réagissent plus en fonction d'une
18:57 stratégie ou d'une vision, mais en fonction
18:59 de ce qu'ils perçoivent comme étant
19:01 la petite musique ambiante.
19:03 Et donc si la petite musique ambiante, pour l'instant,
19:05 du fait des réseaux sociaux,
19:07 etc., est plutôt favorable à l'Ukraine, ils vont être dans une
19:09 logique qui va être totalement favorable à l'Ukraine,
19:11 sans avoir de discernement, et surtout
19:13 sans proposer de projet. Parce que moi, ce qui m'intéresserait
19:15 quand même, c'est que demain, ils puissent proposer un projet
19:17 sur ce que va être l'après-guerre, si après-guerre il y a,
19:19 ou en tout cas, à quel moment il va falloir les arrêter.
19:21 Et là, on a rien, on a aucune
19:23 vision, on a aucune idée.
19:25 - On en appelle un sursaut international,
19:27 et on ne laisse rien passer.
19:29 - Oui, mais ça c'est la rang, ça.
19:31 - C'est ça, c'est ça.
19:33 - Et en arrière-fond,
19:35 le problème des Etats-Unis.
19:37 - Là, comme vous allez avoir,
19:39 si vous avez Donald Trump qui est élu...
19:41 - Mais déjà ! - Oui, mais en novembre,
19:43 - Le Congrès n'a pas voté les crédits, hein.
19:45 - Mais en novembre, si vous avez Donald Trump qui arrive
19:47 à la Maison Blanche, qui dégueule l'OTAN
19:49 entre guillemets, et qui ne veut
19:51 plus soutenir l'Ukraine, là aussi, vous allez
19:53 avoir un basculement encore plus profond que celui du monde.
19:55 Il est imprévisible, mais...
19:57 Enfin, de plus en plus prévisible, si vous me permettez, quand même,
19:59 parce que quand on l'entend parler dans ses
20:01 différents meetings, on commence à comprendre
20:03 la ligne qu'il va avoir, et c'est pas bon signe.
20:05 Vraiment, c'est pas bon signe.
20:07 - C'est 85 milliards d'euros
20:09 qui ont été donnés à l'Ukraine par l'Union Européenne,
20:11 et Emmanuel Macron, il y a deux jours, a promis
20:13 3 milliards, 3 milliards. C'est vrai qu'hier,
20:15 de voir les chiffres,
20:17 hier, avec derrière le...
20:19 le ministre de l'Économie a annoncé
20:21 donc des restrictions, on voit, je crois
20:23 que c'est 500 millions pour l'éducation,
20:25 pour la justice, et on donne
20:27 3 milliards quand on est, je sais pas,
20:29 citoyen lambda, ce que je suis,
20:31 on a du mal à comprendre, on a quand même
20:33 un peu de mal à comprendre. - Peut-être qu'un jour,
20:35 juste sur cette question-là, il faudrait peut-être quand même que le
20:37 Parlement soit informé et consulté
20:39 un minimum, parce que quand même, moi, je suis très frappé
20:41 que jusqu'à présent, c'est des décisions
20:43 qui sont des décisions très solitaires du président
20:45 de la République et que la revendication... - Voir le trésorier de Bercy,
20:47 qui apprend à la télévision
20:49 les chèques qu'il va devoir faire. - Absolument.
20:51 - C'était un drôle de fonctionnement.
20:53 - On marque une pause, on se retrouve
20:55 dans un instant, on va parler de ces économies,
20:57 justement. A tout de suite. - D'accord.
20:59 Sud Radio, votre attention est notre plus
21:01 belle récompense.
21:03 Sud Radio, le 10h
21:05 midi, mettez-vous d'accord,
21:07 Valérie Experts. - Et on continue
21:09 nos débats et le tour de table avec
21:11 Vuarno Benedetti,
21:13 hier, on le disait, le ministre de l'Economie
21:15 et des Finances, Bruno Le Maire, était l'invité TF1
21:17 pour aller annoncer
21:19 des restrictions
21:21 budgétaires, des
21:23 économies, plus précisément,
21:25 uniquement pour la fonction publique, pour l'État.
21:27 - Oui, il a dit qu'il ferait des coupes
21:29 dans les budgets des différents
21:31 ministères. Moi, ce qui me surprend
21:33 dans cette affaire, et ce qui quand même
21:35 m'ennuie fortement,
21:37 et je pense que ça ennuie beaucoup
21:39 de Français, c'est que finalement, on construit
21:41 des budgets qui sont en permanence insincères.
21:43 Parce que, finalement,
21:45 le budget qui avait été... la loi de finances
21:47 qui a été votée, elle a été votée sur une perspective
21:49 de croissance dont on vient
21:51 nous dire aujourd'hui, alors qu'un certain nombre,
21:53 plusieurs personnes l'avaient dit,
21:55 et des institutions, je rappelle que le Haut Conseil des Finances
21:57 Publiques, était très...
21:59 - Avaient rêvé. - ...était très pessimiste sur les perspectives
22:01 de croissance qui étaient annoncées
22:03 lorsqu'on a construit la loi de
22:05 finances pour
22:07 2024. De même que
22:09 la Banque de France, d'ailleurs, également.
22:11 Et, finalement,
22:13 aujourd'hui, le
22:15 ministre de l'économie
22:17 vient nous annoncer que, finalement,
22:19 les perspectives de croissance, d'ailleurs, qui me paraissent encore
22:21 très optimistes,
22:23 parce qu'il dit sur une perspective de croissance de 1%
22:25 et quand on écoute un certain nombre d'économistes,
22:27 d'économistes sérieux,
22:29 ceux qui vont notamment sur le terrain,
22:31 et qui écoutent la micro-économie. Parce que le problème, c'est que
22:33 les modélisations de Bercy, c'est des modélisations
22:35 très macro-économiques,
22:37 mais qui ne reflètent pas les remontées de terrain.
22:39 Et, finalement, il suffisait...
22:41 Nous, on a Jean-Yves Archer, qui est un des chroniqueurs
22:43 de la revue politique et parlementaire,
22:45 chroniqueur économique, et qui l'explique
22:47 depuis plusieurs mois. Il dit
22:49 "le budget qu'on fait voter à la représentation nationale
22:51 est insincère, les perspectives
22:53 de croissance ne seront pas celles-là."
22:55 Et il en veut pour preuve uniquement
22:57 les remontées qu'il a, par exemple, des chambres
22:59 de commerce, où on a
23:01 un accroissement
23:03 du taux de faillite des entreprises. Il y a plus de 60 000,
23:05 je crois, faillites aujourd'hui. - Absolument.
23:07 - Donc, les carnets de commandes sont loin d'être
23:09 remplis. Donc, on sait très bien que l'état
23:11 réel de l'économie ne correspond pas
23:13 aux projections de Bercy.
23:15 Et aujourd'hui, on a quand même
23:17 un ministre de l'économie qui vient nous
23:19 expliquer que, oui, ils ne sont
23:21 pas finalement totalement trompés,
23:23 parce que c'est quand même ça, le discours. On ne reconnaît pas
23:25 qu'on a commis une erreur. Et d'ailleurs, je ne sais pas
23:27 comment ils vont faire, parce qu'en fait, en toute
23:29 bonne logique parlementaire, et même,
23:31 j'allais dire, presque budgétaire, il faudrait un collectif budgétaire
23:33 aujourd'hui. Mais manifestement, Macron
23:35 ne veut pas lutter. - Ah, vous savez pourquoi ?
23:37 Parce que ça, c'est Darmanin qui l'a fait voir en séminaire
23:39 gouvernemental, parce qu'ils se sont dit que ce sera
23:41 l'occasion d'avoir une motion de censure
23:43 déposée par la droite, et là, on est tombés.
23:45 Donc, il n'y a pas de collectif budgétaire,
23:47 ça, c'était décidé. Mais ce qui est incroyable,
23:49 c'est qu'en fait, tout a été dit
23:51 très régulièrement. Si vous écoutez
23:53 la Cour des comptes, si vous écoutez à chaque fois que
23:55 Pierre Moscovici prend la parole, il le dit.
23:57 Et là, quand on parle un peu off
23:59 avec les responsables de la Cour des comptes
24:01 depuis ce week-end, et depuis que les annonces
24:03 de Bruno Le Maire, ils vous disent
24:05 que la prévision de croissance annoncée par Bruno Le Maire
24:07 est encore trop optimiste.
24:09 Et que le taux de déficit
24:11 n'y arrivera pas. De toute façon,
24:13 du côté de la Cour des comptes,
24:15 quand on vous dit les choses, et on vous regarde
24:17 sans phare, et la manière dont
24:19 c'est intéressant à évoluer la Cour des comptes, d'ailleurs,
24:21 en devenant très régulièrement actrice dans le débat
24:23 et en intervenant avec
24:25 les études, ils vous disent que de toute façon,
24:27 on va dans le mur, qu'il y aura
24:29 une grande difficulté
24:31 à financer la transition écologique,
24:33 qu'il y a une prise de conscience,
24:35 parce qu'il faut quand même savoir que le premier
24:37 président de la Cour des comptes rencontre tous les trois mois
24:39 Alexis Collet et Emmanuel Macron.
24:41 Donc ils savent parfaitement quel est l'état de la situation.
24:43 Simplement, il y a une gestion politique
24:45 et qui
24:47 aussi incombe à Bruno Le Maire
24:49 qui, voyant le calendrier,
24:51 maintenant, on arrive dans la dernière partie
24:53 du quinquennat, pose aussi sa posture
24:55 sur Chilienne, de la vérité,
24:57 du sang et des larmes,
24:59 et du discours,
25:01 voilà, direct au français.
25:03 - Oui, mais une révision de 10 milliards,
25:05 c'est quand même énorme, non ?
25:07 - Je ne sais pas où est-ce qu'ils vont les trouver.
25:09 Quand on nous dit que ça va attaquer que les ministères,
25:11 parce qu'apparemment, c'est immédiat,
25:13 donc on ne touchera pas, normalement, à la sécurité sociale,
25:15 aux impôts directs des français.
25:17 Normalement,
25:19 mais je ne vois pas où est-ce qu'ils peuvent
25:21 trouver ces 10 milliards d'euros.
25:23 Et le problème, c'est que ça fait longtemps qu'ils le savent
25:25 et qu'ils ne le disent pas, parce que vous avez quand même
25:27 une crise agricole qui est de plus en plus forte,
25:29 qui est en train de monter, vous avez un salon qui commence la semaine prochaine,
25:31 et ils ont fait plein de promesses,
25:33 ils sont en train de se rendre compte qu'ils n'arriveront pas à les tenir,
25:35 vous avez eu un remaniement aussi, qui devait tout changer,
25:37 qui finalement ne change rien,
25:39 Fepchit, et donc c'est pour ça qu'ils ont pris le temps
25:41 avant de l'annoncer.
25:43 Donc, aujourd'hui, pourquoi ils font ça ?
25:45 Pourquoi ils sont dans l'urgence ?
25:47 C'est aussi parce que vous avez en Europe,
25:49 la France, qui est un mauvais élève,
25:51 et que vous avez des élections européennes qui arrivent au mois de juin prochain,
25:53 vous avez des agences de notation,
25:55 qui doivent donner leur avis.
25:57 - A la veille du scrutin.
25:59 - Il y a deux agences de notation en avril, et une autre fin mai,
26:01 la plus importante, d'ailleurs je crois que c'est Sondre Narenpour,
26:03 la plus importante qui donnera son avis,
26:05 je crois, fin mai, et donc en fait,
26:07 ils sont en train, tout à l'avis, de s'exciter
26:09 au gouvernement, en disant,
26:11 il faut qu'on réussisse à raboter de 10 milliards,
26:13 10 milliards, c'est considérable.
26:15 - C'est énorme.
26:17 - Il y a forcément un moment donné, où vous allez passer, à mon chance,
26:19 où vous allez passer directement dans le portefeuille des Français.
26:21 - Et alors, il a dit que non.
26:23 - Il a dit que non, parce qu'on est quand même le premier pays au monde,
26:25 quasiment l'un des premiers pays au monde,
26:27 sur les prélèvements obligatoires.
26:29 - En termes de prélèvements obligatoires. - Les premiers, je crois.
26:31 - Il a dit que non, parce qu'il ne peut pas dire ça aux Français,
26:33 aujourd'hui, et Bruno Le Maire, effectivement, à sa stature,
26:35 vous savez, c'est un peu le grand sage,
26:37 il est là depuis 10 ans, c'est un peu le Bernard Kouchner,
26:39 à l'époque, vous savez, le ministre de la Santé, il sait tout sur tout.
26:41 Donc, il dit non, sauf qu'il arrive
26:43 tous les deux mois, au journal de 20h, de TF1,
26:45 tous les deux mois, en nous annonçant une nouvelle,
26:47 "ça va pas mal se passer, on est désolé,
26:49 c'est pas de notre faute", mais la vérité, c'est qu'à un moment donné,
26:51 il va falloir prendre des décisions, des décisions très claires,
26:53 on est en train de payer le Covid aussi,
26:55 ce que coûte, on est en train de le payer complètement,
26:57 et donc, à quelques mois,
26:59 quelques semaines des élections européennes, et on va en parler dans quelques minutes,
27:01 par rapport à l'interview du président de la République,
27:03 il n'y a pas de cas, il n'y a rien,
27:05 il faut qu'on réagisse.
27:07 - Véronique Meudy, Eric Coquerel l'avait dit,
27:09 président des lois de l'Assemblée,
27:11 de la commission des finances, pardon,
27:13 il l'avait dit, il l'avait prévenu,
27:15 effectivement, il n'est pas le seul,
27:17 et vous avez raison de le dire, Véronique,
27:19 c'est ce que vous dites aussi en substance,
27:21 que c'était de toute façon des prévisions
27:23 qui étaient beaucoup trop optimistes.
27:25 Il y a l'histoire de MaPrimeRénov' aussi,
27:27 - Oui, MaPrimeRénov'
27:29 - Alors, je ne sais pas si vous avez regardé
27:31 l'excellente série sur Canal+
27:33 "200 et d'argent"
27:35 - Incroyable - Il est en train de se passer la même chose
27:37 avec MaPrimeRénov', il se trouve que je connais quelqu'un
27:39 qui travaille dans le secteur, qui m'a dit, il y a une énorme
27:41 arnaque qui est en train de se monter,
27:43 où des gens sont en train de
27:45 profiter de ce système, pour
27:47 s'en foutre plein les poches, il n'y a pas d'autre mot,
27:49 et le gouvernement n'a pas vu venir cela,
27:51 et il y a du détournement de
27:53 primes, qui est...
27:55 Il y a une fuite de kits d'argent colossale
27:57 avec ça, et là vous vous dites,
27:59 comment on ne se rend pas compte de ça ?
28:01 - J'allais intervenir justement en disant que
28:03 au-delà des économies à faire, il y a un problème, c'est
28:05 l'efficience des dépenses publiques.
28:07 On l'a vu depuis
28:09 des décennies, on prend des mesures
28:11 parce qu'il faut combler
28:13 le fait que la politique fiscale est
28:15 unique en France, et donc on essaie de combler en mettant
28:17 des niches fiscales, des mesures de toutes sortes,
28:19 ou de subventions,
28:21 et qui sont autant d'effets d'aubaine.
28:23 Oui, depuis, c'est pas
28:25 d'aujourd'hui, ça fait des
28:27 années que des entrepreneurs
28:29 peu scrupuleux
28:31 font des fortunes
28:33 astronomiques sur le dos
28:35 des subventions aux
28:37 économies d'énergie. Ça fait des années.
28:39 Et dans un pays aussi
28:41 administré que la France, dans lequel tout est tellement
28:43 contrôlé, comment peut-on
28:45 imaginer une seconde que l'État
28:47 soit pas capable de le détecter
28:49 et de lutter contre ? - Ce que me dit la personne
28:51 qui m'a alertée là-dessus, il me dit en fait, la nuance,
28:53 c'est de faire du volume sur des petits dossiers
28:55 qui ne seront jamais contrôlés, soit parce que
28:57 c'est invisible dans la grande masse, des montants entre
28:59 5 000 et 15 000 euros, soit parce que
29:01 l'inspecteur, pour sa sécurité, ne voudra pas
29:03 se déplacer et contrôler certains endroits,
29:05 plus explosif encore, les grands dossiers qui seront
29:07 contrôlés seront des usines à gaz
29:09 montées entre une multitude d'acteurs et de
29:11 donneurs d'ordre, etc.
29:13 C'est un vrai scandale
29:15 et on cherche de l'argent
29:17 - C'est la toute économie subventionnée,
29:19 c'est la conséquence d'une France ultra-administrée,
29:21 ultra-bureaucratisée, et donc
29:23 qu'il est tellement facile de
29:25 berner avec un petit peu
29:27 d'astuces et
29:29 d'esprit d'à propos. Je dis pas
29:31 que c'est ce qu'il faut faire, mais on voit bien que c'est la réalité
29:33 et qu'à chaque fois, il y a une
29:35 grande difficulté
29:37 face aux masses tendantes de réagir
29:39 face à l'agilité
29:41 de ceux qui vont à toute vitesse
29:43 et qui peuvent rentrer
29:45 dans les brèches. D'ailleurs, c'est intéressant
29:47 parce que, au fond, ce que l'on comprend
29:49 avec la prime rénov' c'est que c'est
29:51 le premier impact réel pour les Français
29:53 des décisions d'économie, puisque la montée en charge
29:55 qui devait se faire va être
29:57 limitée. - Ça va être limitée.
29:59 - On voit bien qu'immédiatement, vous avez une contradiction de la part
30:01 de l'exécutif, qui reconnaît que
30:03 la prime rénov' va être moins
30:05 forte, va monter moins en charge, va
30:07 moins profiter aux Français, donc tout de suite
30:09 on a le premier impact et bien évidemment
30:11 comme le disait aussi Alex, il y aura
30:13 bientôt, il n'y aura pas
30:15 de choix que d'arriver
30:17 sur, également,
30:19 les impôts et les Français
30:21 directement. - C'est ce que je décris dans le livre
30:23 que vous rappeliez,
30:25 donc "Allumons les Lumières",
30:27 en fait, la France c'est une mécanique,
30:29 on sait très bien que celui qui commande
30:31 c'est celui qui paye. Et donc, comme l'État veut
30:33 tout commander, tout régenter, tout
30:35 diriger, il se polie
30:37 l'argent, il va prélever l'argent partout,
30:39 dans les entreprises, dans la poche des ménages,
30:41 etc. Et puis après il redistribue
30:43 en revenus de transfert, en revenus sociaux,
30:45 en subventions de toutes sortes, de manière à
30:47 diriger, à commander. Donc,
30:49 c'est une logique. - Les économies,
30:51 a dit Bruno Le Maire, seront faites
30:53 sur le budget de fonctionnement de tous les ministères,
30:55 sur les dépenses énergiques, ou les achats
30:57 à trois tiers par an. - On est en
30:59 déficit depuis des années, Bruno,
31:01 les budgets de chaque ministère à chaque fois, on va faire...
31:03 - À 10 milliards, il faudra fermer les ministères.
31:05 - C'est ça, et surtout,
31:07 on nous annonce dans tous les ministères, quasiment,
31:09 des augmentations de budget. Aujourd'hui,
31:11 on nous dit qu'on va faire des économies sur ces ministères-là.
31:13 Enfin, c'est incompréhensible, objectivement.
31:15 - Moi, je me suis demandé pourquoi il était allé aux 20 heures
31:17 de TF1, hier. - Parce qu'il y va tous les deux mois,
31:19 c'est un rendez-vous qu'il a. - Oui, je sais, mais sauf qu'il avait rien...
31:21 - Il n'a pas taché au détriment, il n'a pas taché aux détriments.
31:23 - Il n'a rien annoncé, en tant que tel,
31:25 qui concerne les Français sur leur pouvoir d'achat.
31:27 - Il a fait des négociations du dernier remaniement.
31:29 Il a négocié,
31:31 il a "accepté" la présence
31:33 de Gabriel Attal à Matignon,
31:35 en négociant directement avec Emmanuel Macron,
31:37 d'après ce que j'ai compris,
31:39 la liberté sur les arbitrages
31:41 économiques et le fait de prendre, lui,
31:43 la parole sur tous ces sujets-là.
31:45 Et donc, évidemment, une partie de la presse a dit
31:47 qu'il a été décis dans un premier temps que c'était d'abord
31:49 lui qui montait en première ligne, mais ce sera que lui
31:51 qui montera en première ligne tout le temps, parce que c'est sa place.
31:53 C'est sa manière de dire
31:55 "je ne rends pas compte".
31:57 - Gabriel Attal, c'est ça ?
31:59 - Évidemment, le patron du Trésor, Emmanuel Moulin,
32:01 a été nommé à Matignon comme directeur de cabinet,
32:03 ce qui montre très bien qu'il y a un contrôle de Bercy
32:05 sur Matignon. - On se retrouve dans un instant.
32:07 On va parler de l'interview
32:09 d'Emmanuel Macron à l'Humanité ce matin.
32:11 L'ERN ne fait pas partie de l'arc républicain.
32:13 Tout de suite.
32:15 Sud Radio, le 10h midi,
32:17 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
32:19 Sud Radio, le 10h midi,
32:23 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
32:25 - Et ce matin,
32:27 le président de la République
32:29 s'exprime dans l'humanité
32:31 et donc contredit
32:33 son premier ministre,
32:35 d'une certaine manière, Gabriel Attal,
32:37 qui avait dit que le Front National, que le Rassemblement National
32:39 faisait partie de l'arc républicain.
32:41 Son ancienne première ministre,
32:43 Elisabeth Borne, qui avait dit aujourd'hui
32:45 qu'on ne doit pas utiliser de l'argument moral
32:47 pour condamner le Rassemblement
32:49 National, ça ne sert à rien.
32:51 Et donc ce matin,
32:53 on peut lire dans l'Humanité,
32:55 dans cette interview,
32:57 les forces extrêmes droites seraient bien
32:59 inspirées de ne pas être présentes
33:01 à la panthéanisation
33:03 de Manouchéans.
33:05 Je ne sais pas si on dit Manouchéans ou Manouquians.
33:07 - Chacun, je crois.
33:09 - De Manouquians.
33:11 Et comme pour le garde des Sceaux,
33:13 dont les élus, Hérène, n'était pas
33:15 venu. Encore une fois,
33:17 on sent qu'il est
33:19 devant un couteau, c'est une poule devant un couteau.
33:21 - Il se contredit lui-même, surtout.
33:23 Il se contredit non seulement à Attal,
33:25 mais il se contredit lui-même, parce que la lance sur morale
33:27 lui-même l'avait condamnée, considérant qu'elle
33:29 était totalement inefficiente pour combattre
33:31 le Rassemblement National.
33:33 Le problème de Macron, c'est qu'il dit
33:35 ce qu'il veut et qu'il veut bien l'entendre.
33:37 C'est-à-dire qu'en fait, il parle à l'humanité,
33:39 il est à 24h de la panthéonisation
33:41 de Manouquian,
33:43 et il tient
33:45 un discours qui parle
33:47 à la gauche, et peut-être
33:49 éventuellement à l'aile gauche de sa majorité.
33:51 Et dans
33:53 trois jours, il peut très bien tenir un discours
33:55 totalement inverse, s'il s'adresse aux GDD
33:57 à valeur actuelle, même voir
33:59 au Figaro en disant que le RN
34:01 fait partie intégrante de l'arc républicain.
34:03 En demeurant, d'ailleurs, c'est pas à lui de juger
34:05 qui fait partie ou qui ne fait pas partie.
34:07 Il n'a pas à décriter qui fait partie ou qui ne fait pas partie
34:09 de l'arc républicain.
34:11 - Je crois qu'il y a une définition, en fait.
34:13 Il y a une définition de ce qu'est l'extrême droite ou ce qu'elle n'est pas.
34:15 Il y a une définition de ce qu'est l'arc républicain.
34:17 Aujourd'hui, moi, je
34:19 trouve plus crédible
34:21 Serge et Béatrice Clarsfeld,
34:23 donc Serge
34:25 Clarsfeld, président des Fils et Filles de Déportés de France,
34:27 - Chasseurs de nazis.
34:29 - Donc, chasseurs de nazis, qui a soutenu
34:31 Marine Le Pen
34:33 en disant qu'elle n'était pas antisémite, je le trouve
34:35 plus crédible que Macron quand il s'adresse
34:37 dans l'humanité à une frange des Français
34:39 pour essayer de faire un rond de jambe supplémentaire.
34:41 - Mais surtout,
34:43 il dit à un moment aussi
34:45 qu'il ne veut pas que les textes importants,
34:47 il dit que les textes importants ne devraient pas passer grâce à leur voix.
34:49 - C'est scandaleux, ça.
34:51 - C'est totalement scandaleux.
34:53 - On a une représentation nationale,
34:55 il faut le renvoyer.
34:57 - Le texte sur l'immigration a été voté grâce au vote du Roi.
34:59 - Il faut le renvoyer, en fait.
35:01 - C'est une idée de Bayrou, François Bayrou,
35:03 parce qu'il était bien gêné de voir que le texte passait avec la portée des voix.
35:05 Et qu'il a rappelé,
35:07 dans sa mémoire politique,
35:09 il aura rappelé ce qu'avait dit Mitterrand
35:11 en disant "on ne prend pas en compte les voix".
35:13 Mais en réalité, les voix sont là.
35:15 Premièrement. Deuxièmement, la semaine dernière,
35:17 il y a eu une tension, justement,
35:19 entre la majorité,
35:21 la dirigeante de la majorité Sylvain Maillard et la ministre
35:23 de la Ville, Agrice Héroubache,
35:25 parce que, justement, on lui reprochait
35:27 sa mensuétude à l'égard d'un
35:29 amendement déposé par le RN
35:31 dans le débat sur les dérives sectaires.
35:33 Et ça a provoqué
35:35 un psychodrame à l'intérieur du Parlement.
35:37 Troisièmement, on sait que Macron n'a que faire du Parlement.
35:39 En réalité. Donc,
35:41 franchement, il dit un peu tout et son contraire.
35:43 Quand il dit aussi
35:45 dans l'interview
35:47 "ce sera un échec
35:49 si un jour Marine Le Pen vous parle
35:51 dans ce bureau, c'est-à-dire qu'elle aura été élue".
35:53 Non, ce sera son échec,
35:55 parce qu'il a quand même
35:57 promis, dès son élection en 2017,
35:59 que les Français n'auraient pas à voter
36:01 ou ne seraient pas en situation de voter
36:03 pour l'extrême droite. C'était une promesse
36:05 de sa part. Et voilà qu'il peut
36:07 rentrer dans l'histoire, comme l'a dit
36:09 d'ailleurs sa compagne,
36:11 une des députées aujourd'hui
36:13 qui accompagne En Marche depuis
36:15 le début, qui au fond,
36:17 Astrid Panossian,
36:19 elle a posé la phrase du début du quinquennat en disant
36:21 "je crains que Emmanuel Macron ne devienne
36:23 le Barack Obama français". C'est-à-dire
36:25 qu'après deux mandats, on a eu le populisme.
36:27 Et cette phrase-là,
36:29 elle obsède
36:31 toute une partie
36:33 de la macronie, parce qu'il voit bien que
36:35 quelque part, tout ce qui arrive est en train de mettre
36:37 en place ce résultat. Je ne sais pas
36:39 si à la fin ce sera ce résultat, mais en tout cas,
36:41 on voit bien que ça se met en place.
36:43 - Mais ce genre de déclaration
36:45 ne fait qu'encourager
36:47 le vote au Rassemblement National.
36:49 - Bien évidemment.
36:51 - Je crois qu'il faut renvoyer, monsieur Macron,
36:53 je suis désolé, c'est un peu arrogant, mais en fac de droit,
36:55 et lui expliquer ce qu'est la démocratie
36:57 représentative. La représentation
36:59 nationale, elle a un sens.
37:01 On est 67 millions de français,
37:03 donc on élit des représentants. Ils sont
37:05 élus par département, par région, mais une fois
37:07 qu'ils sont élus, ils sont les représentants de tous les français.
37:09 Et pas seulement des français qui les ont élus.
37:11 - Même si ça ne lui plaît pas.
37:13 - Au-delà du fait qu'il fasse toujours du même temps,
37:15 qu'il dise à qui il veut l'entendre ce qu'il veut entendre,
37:17 je crois franchement qu'il est perdu.
37:19 Enfin vraiment, objectif.
37:21 - Je pense qu'il ne sait pas
37:23 comment combattre le RN,
37:25 il en a fait son combat, mais il n'y arrive plus.
37:27 Il n'y arrive pas. Donc comme il n'y arrive pas,
37:29 il dit effectivement à qui
37:31 il veut l'entendre ce qu'il veut entendre.
37:33 Le problème c'est que là, il met vraiment
37:35 en danger... - Ça nomme intelligent, je veux dire, on est peut-être
37:37 moins intelligent que lui, et pourtant on arrive à
37:39 comprendre, à décrypter.
37:41 - Mais nous c'est certain.
37:43 Mais au-delà de ça, le vrai problème que je trouve à tout ça,
37:45 c'est qu'effectivement il a nommé un Premier ministre.
37:47 On nous a dit "attention, vous allez voir ce que vous allez voir".
37:49 Il nomme Gabriel Attal. Aujourd'hui, il dit
37:51 l'inverse de lui, qui avait dit début février
37:53 à Gabriel Attal qu'il fallait travailler avec
37:55 le RN ou ce que vous voulez. Dans le même temps,
37:57 il nomme Nicole Belloubet à l'Éducation
37:59 Nationale, qui hier annonce quand même
38:01 la fin d'un des projets phares de Gabriel Attal
38:03 à l'Éducation, qui est l'équipe de Niveau.
38:05 Vraiment, donc encore une fois,
38:07 on contredit Gabriel Attal, vous l'avez dit la ministre de la Ville,
38:09 qui ne va pas travailler
38:11 avec le RN. Et au-delà de tout ça,
38:13 je suis désolé de le répéter, mais c'est la vérité,
38:15 pas de cap. On est à quelques semaines d'une élection
38:17 européenne, on n'a pas de tête de liste.
38:19 On n'a pas de tête de liste, effectivement.
38:21 Pour la liste Renaissance,
38:23 qui aura lieu au mois de juin. Pendant ce temps-là,
38:25 les autres adversaires travaillent.
38:27 Le RN vous donne une deuxième tête de liste
38:29 en 2030.
38:31 L'ELR vous annonce une
38:33 deuxième tête de liste sur la crise agricole.
38:35 Et là, vous ne savez pas ce qui se passe du tout
38:37 pour Emmanuel Macron, pour son camp.
38:39 Bref, je pense sincèrement qu'au-delà du fait
38:41 qu'il dit ce que tout le monde va entendre, il ne sait
38:43 plus, il ne sait pas comment
38:45 combattre le RN. Il pense que tout va passer par lui.
38:47 Il nomme ses plus proches
38:49 fidèles, donc Premier ministre,
38:51 ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.
38:53 Bref, vous ne comprenez pas ce qui se passe.
38:55 Vous ne savez pas où ils vont. Et à mon avis,
38:57 on avait vu une différence de points, de
38:59 un ou deux points en 2019, entre
39:01 le RN et la liste Renaissance.
39:03 Là, les sondages vous annoncent 10 points.
39:05 Je pense vraiment que c'est ce qui peut se passer au mois de juin prochain.
39:07 - Au moins. - C'est peut-être
39:09 un minimum, même. - Mais ce qui est vrai,
39:11 pour prolonger en plus ce qui est incroyable
39:13 dans cette interview, c'est que là aussi,
39:15 on se contredit d'un paragraphe à l'autre.
39:17 En disant que le Front National n'est pas...
39:19 - L'antisémite et l'immigrationniste.
39:21 - Mais que le RN,
39:23 forcé de constater, n'est pas exactement
39:25 dans cette démarche-là, donc il y a une évolution.
39:27 Mais on ne croira pas leur voix. Mais ils ne sont pas
39:29 dans l'arc républicain. Mais j'ai reçu
39:31 Jordan Bardella deux fois dans le cas
39:33 des rencontres de Saint-Denis, qui sont
39:35 pour le coup une intégration
39:37 dans l'arc républicain autour du Président de la République.
39:39 Et ce qui est le plus frappant et le plus dommage,
39:41 c'est qu'au fond, il est allé à l'humanité.
39:43 Pourquoi ? Parce que mercredi,
39:45 entre au Panthéon, le couple Manucurent.
39:47 Avec toute la saga
39:49 de ces résistants
39:51 étrangers, avec toute la saga
39:53 et la puissance de ce que les communistes
39:55 ont apporté à la résistance, ont apporté à l'histoire
39:57 de France. C'est un événement, pour la première
39:59 fois, un Président de la République parle à l'humanité.
40:01 C'est un événement. Et qu'est-ce qu'on a ?
40:03 On n'en parle pas une seule seconde.
40:05 On ne parle que de ces petites phrases politiciennes,
40:07 politicarbes, qui viennent évidemment,
40:09 qui sont jetées dans le système médiatique
40:11 parce qu'il sait parfaitement qu'on va se saisir
40:13 de ça et qu'on ne parlera que de ça.
40:15 Alors qu'il y a quand même,
40:17 je dirais, lui qui n'arrête pas de prôner
40:19 le temps long et l'héroïsme.
40:21 Voilà, il avait fait un geste en 2017,
40:23 dès le début de sa présidence,
40:25 en reconnaissant que Maurice Audin avait été tué par l'armée française,
40:27 alors qu'il soutenait le FN.
40:29 Il avait porté une lettre de reconnaissance à sa veuve,
40:31 à l'époque, dont il y a eu des démarches
40:33 qui ont été faites. Mais là, c'est gâché.
40:35 C'est gâché, tout simplement.
40:37 - J'oublie le tweet d'Arnaud Klarsfeld
40:39 qui dit exclure le RN de l'hommage
40:41 à Manoukian, parce que c'est de cela dont il est question.
40:43 Dans cet article, il dit
40:45 "Il ne devrait pas y assister.
40:47 Ce n'est pas une bonne chose pour la cohésion des Français.
40:49 Un grand nombre d'hommes de la droite
40:51 extrême, patriotique, sont morts
40:53 aussi en combattant les Allemands.
40:55 Bousquet, Le Guet, Papon étaient radicaux.
40:57 Il faut penser à l'unité de la nation."
40:59 Et effectivement, il aurait peut-être gagné
41:01 à être un peu plus nuancé,
41:03 quand même, non ? - Je pense
41:05 que c'est une erreur. Alors, il ne faut pas totalement
41:07 exclure le fait qu'il fait cette déclaration
41:09 au moment où le maire est en train
41:11 à TF1.
41:13 - C'est encore pire.
41:15 - Vous savez, j'ai constaté souvent dans la communication
41:17 macronienne, ces effets
41:19 de diversion qui sont recherchés quand on
41:21 annonce ou quand il y a une mauvaise nouvelle.
41:23 Alors, je ne dis pas que c'est volontaire, peut-être, mais en tout cas,
41:25 manifestement, on parle quand même plus de cette déclaration
41:27 aujourd'hui du président de la République
41:29 que des annonces qui me paraissent plutôt
41:31 préoccupantes du ministre
41:33 de l'Économie.
41:35 Ce qui lui permet, finalement, de faire peut-être
41:37 un peu évacuer ce sujet-là.
41:39 Oui, il y a ça. Et puis, quand même, il ne faut pas oublier que
41:41 les vice-présidents Rassemblement
41:43 National, à l'Assemblée Nationale,
41:45 ont été élus grâce
41:47 aux voix des députés de la
41:49 majorité. Ce qui, d'ailleurs, ne m'est pas
41:51 choqué en soi, encore une fois.
41:53 Donc, très franchement, je ne pense pas qu'il rende un service
41:55 à la fois à son camp,
41:57 à la République, également.
41:59 Et puis ensuite, qu'est-ce que c'est qu'aujourd'hui
42:01 ne plus être dans l'arc républicain ?
42:03 À partir du moment où un parti
42:05 abandonne ses fondamentaux
42:07 qui étaient les fondamentaux antisémistes,
42:09 à partir du moment où il ne met pas en cause
42:11 les institutions de la République, et au contraire,
42:13 il s'en fait le défenseur,
42:15 est-ce qu'être souverainiste, aujourd'hui,
42:17 c'est ne plus être dans l'arc républicain ?
42:19 Ça commencera à poser
42:21 un vrai problème. - Et le fait, effectivement,
42:23 qu'on est dans l'incohérence absolue, c'est que
42:25 aujourd'hui, il tente le R.N. en disant
42:27 qu'il n'est pas dans l'arc républicain.
42:29 Mais quand l'arc républicain s'est déployé
42:31 contre l'antisémitisme en Paris,
42:33 il a été le premier à dire "je n'en suis pas".
42:35 - Il n'est pas venu manifester, en effet.
42:37 - Donc, de ce point de vue-là, il est un peu compliqué
42:39 pour donner des leçons,
42:41 et on a bien compris pour quelle raison il a dit cela.
42:43 - Et si je peux me permettre, juste simplement,
42:45 de dire que le R.N. ne doit pas venir
42:47 mercredi, on ne l'a pas beaucoup entendu,
42:49 quand les familles ont demandé
42:51 à ce que la France Insoumise ne vienne pas
42:53 à l'hommage aux Invalides, à l'hommage national,
42:55 c'est une demande des familles, l'Élysée n'a pas réagi.
42:57 - Non. - Le gouvernement n'a pas réagi.
42:59 - C'est un petit protocole. - Oui.
43:01 - Ça y est, on n'a pas réagi.
43:03 - Mais donc, franchement, je trouve que c'est un peu déplacé
43:05 aujourd'hui, alors que ce n'est pas une demande
43:07 de qui que ce soit. Le Rassemblement National,
43:09 on en pense qu'on en veut, aujourd'hui il a invité.
43:11 - Oui, c'est une cérémonie d'hommage,
43:13 une véritable cérémonie
43:15 de la République, il y a 80 députés.
43:17 - Voilà, et par rapport au R.N.
43:19 on réagit de la même manière par rapport à tout le monde
43:21 et par rapport à tous les hommages.
43:23 - Et le R.N. a réagi de façon très intelligente, parce que sur l'hommage à Balinterre,
43:25 c'est la famille qui ne voulait pas, donc ils ont respecté la famille.
43:27 Là, on parle de la nation.
43:29 Ils sont représentants de la nation, ils doivent y être, donc j'espère qu'ils vont y aller.
43:31 - Eh bien, nous verrons cela.
43:33 On se retrouve dans un instant
43:35 avec vous pour continuer nos débats
43:37 tout de suite.
43:39 - Sud Radio, le 10h midi,
43:41 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
43:43 Sud Radio, le 10h midi,
43:47 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
43:49 - La colère est
43:51 toujours là, prévient le patron de la FNSEA.
43:53 On avait,
43:55 enfin, là encore, le gouvernement a pensé
43:57 calmer les choses et visiblement,
43:59 la colère gronde et les agriculteurs
44:01 sont bien mobilisés pour le
44:03 Salon de l'agriculture qui va commencer dans
44:05 un peu moins d'une semaine.
44:07 Je ne sais pas, Fabrice Hakoun ?
44:09 - Oui, moi, c'était mon coup de gueule de vendredi
44:11 dernier, Jérôme Dubu m'avait un peu repris
44:13 en me disant "non, non, non, c'était
44:15 des discussions avec la FNSEA,
44:17 t'es tout à fait représentatif, tout le monde est rentré chez lui,
44:19 tout va bien, dans le meilleur des mondes".
44:21 - Non, pas du tout, parce que la réalité,
44:23 c'est que les Français en général,
44:25 et les agriculteurs en particulier, demandent un nouveau
44:27 contrat social. Et les agriculteurs,
44:29 un nouveau contrat agricole
44:31 entre eux et les Français. Et tant qu'on ne répondra
44:33 pas à la demande de fonds, et qu'on
44:35 prendra des mesurettes à coup de fonds publics
44:37 dont on sait qu'on les a plus maintenant, on arrivera
44:39 à cette situation-là. Donc il ne faut pas les prendre pour des idiots.
44:41 Moi, je reviens des Deux-Sèvres
44:43 où j'ai pu constater
44:45 que les panneaux sont toujours à l'envers et les gens considèrent toujours
44:47 qu'on marche sur la tête et qu'il va falloir
44:49 prendre les mesures qui s'imposent.
44:51 - Et puis ils ont un gros problème de revenus.
44:53 - Bien sûr, c'est le cas. - Les mesures gouvernementales
44:55 et les scandales, elles ont répondu à leur problème de revenus.
44:57 - Pas du tout.
44:59 - Je pense que...
45:01 C'est toujours la même chose, encore une fois, avec Macron,
45:03 on va revenir sur les fondamentaux du macronisme,
45:05 mais ils gagnent du temps. Ils gagnent du temps d'abord
45:07 par la communication, fortement.
45:09 C'est ce qu'ils ont fait
45:11 dans les négociations avec la FNSA.
45:13 Et en plus, il y a un autre sujet sur lequel, à mon avis,
45:15 ils n'ont pas la maîtrise, c'est que
45:17 certes, la FNSA est un historique,
45:19 mais malgré tout,
45:21 aujourd'hui, la FNSA est débordée par sa base.
45:23 Vous le voyez bien.
45:25 Ceux qui sont leaders dans le mouvement,
45:27 c'est la coordination rurale, c'est eux qui donnent
45:29 le la au mouvement. Et donc, vous voyez bien
45:31 que la FNSA court après la coordination rurale,
45:33 notamment dans le Sud-Ouest, pour ne pas
45:35 être débordée. Et en plus, comme il y a des élections
45:37 à la Chambre d'Agriculture en début
45:39 2025,
45:41 donc ça joue aussi. Malgré tout, il y a une concurrence.
45:43 - Le Sud-Ouest était le lieu historique
45:45 de la rupture et
45:47 de la tension entre la coordination rurale
45:49 et la, beaucoup plus radicale,
45:51 et la FNSA.
45:53 Et d'ailleurs, le principal leader,
45:55 effectivement, que l'on a vu là,
45:57 dans ce conflit,
45:59 il est certes officiellement
46:01 de la FDSEA,
46:03 de l'instance départementale, mais en réalité,
46:05 il est en rupture de banc.
46:07 Tous ceux qui disent "c'est pas vrai,
46:09 la FNSA continue à maintenir", c'est pas vrai.
46:11 Moi, ce que je crois comprendre, après ce qu'on me raconte,
46:13 c'est que le patron de la FNSA
46:15 est régulièrement sensibilisé au fait qu'il a
46:17 sa base qui brûle, et donc c'est
46:19 pour ça qu'il est incité en permanence
46:21 à monter au créneau et à dire "c'est pas terminé"
46:23 et il faut continuer à faire monter
46:25 les enchères. D'ailleurs, ils ont le tort de s'en priver.
46:27 Il y a une séquence médiatique formidable
46:29 qui se termine jusqu'à samedi prochain
46:31 avec le point d'orgue, l'arrivée
46:33 du Président dans la caisse de résonance
46:35 et de revendications
46:37 nationales, traditionnelles,
46:39 la plus importante,
46:41 la plus symbolique qui est le Salon de l'Agriculture,
46:43 ils seraient vraiment idiots
46:45 de ne pas le faire, donc ils le font,
46:47 et ils vont continuer à pousser,
46:49 dépions la réalité, comme vous disiez, Arnaud,
46:51 c'est qu'elle est la réelle marge de manœuvre
46:53 concernant le revenu,
46:55 concernant les négociations internationales,
46:57 concernant les accords de libre-échange,
46:59 poussés en particulier
47:01 d'ailleurs à l'Europe par la FNSA,
47:03 mais ça, les adhérents
47:05 sur le terrain le savent bien,
47:07 tandis que la coordination orale, elle demande
47:09 une planche, elle demande un
47:11 effet d'agir immédiat, et on
47:13 n'entend pas du côté de la FNSA.
47:15 - Juste une petite précision, il ne faut pas oublier que la
47:17 FNSE avait validé la taxe
47:19 sur le gazoil. - Ils avaient négocié
47:21 avec le gouvernement,
47:23 le GLA, bien sûr.
47:25 - Mais là, oui, on voit que dans les bouches du Rhône,
47:27 il y a des tracteurs qui ont convergé
47:29 de Aix vers Marseille,
47:31 ils disent "le compte n'y est pas", ça ne va pas assez vite,
47:33 - Vous êtes détonnés, vraiment ?
47:35 - Non, non, non, pas du tout, pas du tout.
47:37 - Quand on regarde un petit peu tous de près
47:39 cette histoire, on s'y attendait.
47:41 D'ailleurs, quand vous parlez
47:43 avec des proches de l'Elysée, on vous dit que
47:45 pour la première fois, samedi au Salon de l'Agriculture,
47:47 le président de la République ne va pas tenter
47:49 de battre de record de présence.
47:51 - De rapidité, il va compter un record de rapidité.
47:53 - Il ne va vraiment pas la faire en vitesse.
47:55 C'était son grand jeu depuis quelques années, de pouvoir rester le plus longtemps
47:57 possible, là il ne va pas rester aussi longtemps.
47:59 Mais le vrai problème de fond dans tout ça,
48:01 quand vous parlez avec les agriculteurs, c'est quoi ?
48:03 C'est qu'ils demandent des choses et qu'on ne leur donne pas.
48:05 Parce qu'on n'est pas capable de leur donner.
48:07 - Il faut aussi un peu de patience.
48:09 Tout ne peut pas arriver tout de suite.
48:11 - Vous ne pouvez pas dire aux agriculteurs qu'il faut de la patience.
48:13 Vous ne pouvez pas dire aux agriculteurs,
48:15 quand ils sont deux à se suicider par jour,
48:17 malheureusement en France, qu'il faut de la patience.
48:19 Quand vous regardez leur niveau de revenu
48:21 moyen, vous ne pouvez pas leur dire
48:23 qu'il faut de la patience.
48:25 Quand vous regardez ce qu'on leur demande,
48:27 les efforts qu'on leur demande en termes d'écologie,
48:29 en termes d'éco-écologie, d'agriculture,
48:31 vous ne pouvez pas leur demander de la patience.
48:33 Il faut que ça dure 10, 15, 20 ans
48:35 qu'on met ce problème sous le tapis.
48:37 Et qu'on dit que ça va aller que chaque année,
48:39 au même moment, au moment du salon de l'agriculture,
48:41 on nous dit qu'il y a des problèmes.
48:43 Bien sûr qu'il y a des problèmes.
48:45 Le vrai problème de tout ça, ce qu'ils dénoncent,
48:47 c'est le problème des normes.
48:49 C'est le fait qu'ils sont désavantagés
48:51 par rapport aux agriculteurs étrangers.
48:53 Je suis désolé de revenir à chaque fois,
48:55 mais ça va être l'enjeu des élections européennes.
48:57 Parce que les agriculteurs européens
48:59 vous disent la même chose.
49:01 Eux ne se sont pas arrêtés de manifester.
49:03 En Allemagne, en Espagne,
49:05 aux Pays-Bas, en Belgique.
49:07 Ils ne se sont pas arrêtés de manifester.
49:09 Là, on a donné une carotte aux agriculteurs
49:11 depuis quelques jours, depuis quelques semaines,
49:13 en leur disant, en envoyant d'abord le Premier ministre,
49:15 le nouveau Premier ministre sur le terrain,
49:17 qui a fait le job, qui a rencontré, qui a échangé,
49:19 qui a aussi, il faut le dire, cette capacité,
49:21 cette sympathie, cette empathie envers les gens,
49:23 à écouter. Ok, il a entendu, il a écouté,
49:25 mais en entendant, il ne se passe absolument rien.
49:27 - Rien. Parce que lui, il prétend
49:29 que son narratif
49:31 médiatique, c'est de dire "je suis
49:33 un Premier ministre TGV", sauf qu'il est
49:35 dans une Micheline. Et que
49:37 ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible
49:39 pour lui de faire avancer la machine
49:41 plus vite, la machine française, les enjeux
49:43 qu'il doit à France. - Les normes.
49:45 - Les normes, les enjeux sur lesquels la France
49:47 n'a rien, n'a pas vraiment de levier.
49:49 C'est-à-dire les négociations
49:51 internationales, européennes, pour les accords
49:53 de libre-échange, qui évidemment pénalisent
49:55 en premier chef les agriculteurs.
49:57 Mais il faut savoir aussi que lorsqu'on voit ça
49:59 du côté, au sommet de l'État, du côté de l'Élysée,
50:01 ils regardent ça en panoptique, ils disent "ok,
50:03 là on va... les agriculteurs
50:05 vont morfler, mais là on va gagner
50:07 parce qu'on exporte aussi". Donc
50:09 les accords de libre-échange ne seront jamais
50:11 à l'avantage des agriculteurs français.
50:13 Jamais. Donc, et ça, on ne leur dit pas.
50:15 - Non. - Bien évidemment. - Mais ils l'ont bien compris.
50:17 - Mais ils l'ont bien compris.
50:19 Mais ce qui les énerve, c'est qu'ils ont compris qu'on ne leur dit pas.
50:21 - Oui. - Donc c'est ça le sujet.
50:23 - Et puis il y a la concurrence, alors il y a la concurrence
50:25 - Désolé. - extra-européenne, mais il y a la concurrence
50:27 européenne pour les agriculteurs
50:29 français aujourd'hui. Vous avez des coûts
50:31 de production qui ne sont pas les mêmes quand vous êtes dans un certain
50:33 nombre de domaines, je pense l'arboriculture
50:35 ou le maraîchage, que ceux
50:37 qui sont en Espagne. Et donc il y a aussi
50:39 ça. Et puis ils n'ont pas
50:41 répondu. Il y avait quand même une revendication.
50:43 Alors je sais qu'elle est compliquée là aussi à mettre en oeuvre.
50:45 La coordination régionale demandait tout simplement une année
50:47 blanche. - Oui. - Oui. - Oui.
50:49 - Sauf que... - Et ils continuent à le demander d'ailleurs.
50:51 - Bien sûr. - Parce que pour eux c'est vital à la fin du mois.
50:53 Leurs exploitations sont littéralement asphyxiées
50:55 pour certains d'entre eux. Vous avez entendu le gouvernement
50:57 répondre là-dessus ? - Rien. - Rien. - Bah non, il ne parle qu'à
50:59 l'infini de ça officiellement. - Donc il n'y a
51:01 aucune raison pour que le mouvement se calme. La seule
51:03 chose qui peut faire entrer malheureusement pour eux
51:05 d'ailleurs les agriculteurs dans leurs exploitations
51:07 c'est qu'ils sont obligés de les faire tourner à un moment donné.
51:09 - Oui. - Et c'est d'ailleurs... - C'est ce qui s'est passé là. - C'est la raison pour laquelle
51:11 ils sont revenus. - Oui, ça s'est arrêté. - C'est l'appropriité. - Voilà.
51:13 - Et ça s'est arrêté et maintenant ils ressortent
51:15 effectivement. Qu'est-ce qui peut les faire arrêter ?
51:17 Effectivement, Mélanie, c'est une réponse.
51:19 - Quand on observe
51:21 la situation d'aujourd'hui, on est
51:23 on est près
51:25 1791. Mais c'est
51:27 une réalité en fait. Vous avez un pouvoir
51:29 complètement décalé des réalités
51:31 qui vit dans un monde parallèle, avec
51:33 le donner l'heure de la brioche parce qu'ils n'ont pas de pain.
51:35 Et on y est quoi. On y est.
51:37 On y est. Et je pense
51:39 que c'est souvent les grandes révoltes
51:41 ont commencé par des jacqueries
51:43 - Toujours. - Sur leur paysage.
51:45 - La présidence Macron sera marquée à jamais par la grande
51:47 révolte de la taxe, celle des Gilets jaunes.
51:49 - Celle des Gilets jaunes. - Qui a mis directement
51:51 le peuple face au pouvoir.
51:53 Parce que quand il y a une révolte
51:55 de la taxe, il n'y a pas de syndicat, il n'y a pas de corps d'intermédiaires.
51:57 C'est direct le peuple face au pouvoir.
51:59 Et de ce point de vue là, ça marquera.
52:01 Je pense, hormis
52:03 les incohérences, le
52:05 brouillage et l'espèce
52:07 de communication non-brûlée.
52:09 Ça marquera
52:11 effectivement la présidence Macron.
52:13 Avec quel résultat ? On verra bien.
52:15 Mais toujours est-il qu'on constate que
52:17 dans ce territoire,
52:19 sur le territoire agricole,
52:21 sur le plan électoral, alors que le Front National
52:23 pendant des années, quand on s'occupait
52:25 du Front National, avant le RN,
52:27 on constatait régulièrement
52:29 qu'il n'y avait pas de prise
52:31 dans les zones rurales.
52:33 En tout cas, dans les zones
52:35 chez les agriculteurs. Aujourd'hui,
52:37 ils sont accueillis à bras ouverts
52:39 et on verra, ce sera très intéressant
52:41 de voir au sein de l'agriculture, les différences
52:43 d'attitude du public
52:45 qui va venir
52:47 à l'égard de Marine Le Pen et à l'égard
52:49 d'Henri Macron.
52:51 - Je ne veux trahir aucun secret, mais sur l'année blanche,
52:53 objectivement, quand vous avez
52:55 les annonces d'hier soir, de la part de Bruno
52:57 Le Maire, bien sûr.
52:59 - Ça ne va pas dans ce sens-là.
53:01 - Comment vous voulez qu'ils disent même une demi-année blanche ?
53:03 C'est assez injouable en fait.
53:05 Et pourquoi ils ne répondent pas ? Parce que la réponse, ils l'ont déjà.
53:07 - Ils savent que ce n'est pas possible.
53:09 - Et ils ne répondent pas maintenant parce que dans 5 jours, vous avez le salon de l'agriculture.
53:11 Mais c'est comme les annonces d'hier de Bruno Le Maire.
53:13 C'est-à-dire, pourquoi il attend ce moment
53:15 pour faire les annonces ? C'est parce qu'avant, il y a trop de problèmes.
53:17 Avant, vous avez, on l'a déjà dit,
53:19 le remaniement, vous avez cette crise
53:21 agricole qui s'accentue, vous avez aussi
53:23 la colère sociale qui monte.
53:25 - Le remaniement, il aurait pu le faire plus vite.
53:27 - Bien sûr.
53:29 Mais vous pouvez le faire plus vite.
53:31 Parce qu'il n'y arrive pas.
53:33 Parce qu'il n'y arrive pas à fédérer
53:35 autour de lui. Et on parle de la crise
53:37 agricole, mais vous avez une crise sociale.
53:39 Et vous l'avez très bien montré dans un sondage la semaine passée
53:41 qui est en train de monter dans tous les secteurs.
53:43 On ne parle pas des professeurs.
53:45 On met Nicole Belloubet, on nous dit que ça va calmer,
53:47 que ça va arrêter un petit peu la gronde. Et c'est pour ça
53:49 qu'hier, d'ailleurs, son annonce,
53:51 il faut quand même être honnête, l'une des réussites
53:53 d'Emmanuel Macron, c'est le dédoublement des classes
53:55 en école primaire dans le premier quinquennat.
53:57 Là, on est en train de nous dire, quand
53:59 Gabriel Attal arrive au ministère de l'Education nationale,
54:01 je suis désolé, je fais une petite digression, mais c'est important
54:03 de comprendre et de savoir comment ça fonctionne
54:05 dans le logiciel macroniste, on nous dit
54:07 on va essayer de faire la même chose, en tout cas
54:09 un peu adaptée, pour les collèges
54:11 et les lycées. Et là, c'est
54:13 plutôt une bonne idée. On va essayer de rattraper le retard
54:15 des élèves qui sont en difficulté.
54:17 Et là, hier, on dit Nicole Belloubet,
54:19 on ne comprend rien à ce qu'elle raconte d'ailleurs sur BFM,
54:21 non mais c'est vrai, il faut être honnête.
54:23 - Quels que soient les portefeuilles
54:25 qu'elle occupe, on ne comprend pas. - On ne comprend pas. Elle était à la justice
54:27 avant, et vous avez complètement raison, on ne comprenait pas ce qu'elle disait.
54:29 Mais bref, hier, elle nous dit "oui, non, oui, non"
54:31 et au final, l'une des mesures qui
54:33 pouvaient être une mesure phare de l'éducation nationale
54:35 d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal
54:37 sur ce second quinquennat, elle saute.
54:39 - Sauf que les syndicats sont contre cette
54:41 mesure et n'ont pas les moyens de la mettre en place.
54:43 - Et donc, on s'achète la paix sociale
54:45 en violant la réconciliabilité.
54:47 - C'est un port en avant, deux ports en arrière.
54:49 - Les syndicats et les profs sont contre parce que
54:51 pour eux, c'est touché au tabou, c'est-à-dire
54:53 que ça décompose la classe. Le groupe classe
54:55 - Non mais surtout, il n'y a pas...
54:57 - L'égalitarisme. - Et surtout, il n'y a pas
54:59 les moyens. Il faut des enseignants supplémentaires.
55:03 Si vous avez trois groupes de maths
55:05 en quatrième, en cinquième
55:07 et en sixième, c'est pas possible.
55:09 Et c'est des expériences qui ont plus...
55:11 - Mais au lieu de dire... Vous avez raison,
55:13 c'est pas possible. Mais au lieu de dire que c'est pas possible,
55:15 elle, elle pourrait dire "il faut qu'on crée
55:17 des vocations, il faut qu'on fasse un choc
55:19 du savoir, un choc d'éducation nationale,
55:21 qu'on aille chercher des jeunes profs qui viennent,
55:23 qu'on paye un peu plus, ou en tout cas
55:25 qu'on aménage rien, rien. On dit stop
55:27 à une mesure qui était plutôt intéressante
55:29 qui avait marché pour le primaire, on dit stop
55:31 pour le secondaire. Bon, bah tant pis.
55:33 - C'est effectivement dur en même temps.
55:35 Voilà, bon.
55:37 Vous devriez être ministre de l'Éducation.
55:39 - Non, non, non.
55:41 - Faut pas lui souhaiter ce réseau.
55:43 - C'est pas sympa.
55:45 - Allez, merci à tous les quatre.
55:47 Dans un instant, c'est Philippe David qui sera avec vous.
55:49 très bonne journée sur Sud Radio.