Avec Olivier Amrane, Président LR du département de l’Ardèche
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00:00— Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger. — Il est 7h13, je le disais, c'est à la une.
00:05La France qui entre le budget, à l'Assemblée, à partir de ce soir, et puis les inondations encore sur le terrain.
00:11Pourquoi ? Parce qu'il y a un lien. On va demander des efforts à des collectivités locales, besoin d'économies.
00:17Mais il y a des endroits comme chez vous, en Ardèche. Olivier Amarand, vous êtes avec nous, président du département de l'Ardèche,
00:25où on vous demande de faire des efforts, mais vous voudriez que ce soit pris en compte dans ce budget, c'est ça ?
00:34— Bien sûr. On l'a soulevé tout de suite, bien évidemment, avec l'ensemble des élus du territoire, mais pas que depuis, malheureusement,
00:43les intempéries. Ça fait 3 semaines qu'on se bat avec tous les départements de France pour dire en gros on a un vrai maillage territorial
00:49entre les forces de sécurité civile, les pompiers, les forces de l'ordre, les services techniques, bien sûr, avec tous les élus.
00:56Et ne touchez surtout pas à ce socle, parce qu'il peut y avoir des vrais problèmes en termes de sécurité.
01:01Et malheureusement, depuis bientôt en 72 heures, on se rend compte que ce maillage territorial tient, parce qu'il y a des moyens qui sont importants,
01:09notamment, moi, au niveau du département. Si on touche aux finances du département, je ne peux plus financer correctement mes sapeurs-pompiers.
01:16— Oui. Et pourtant, vous êtes LR. Vous le savez, il faut faire quand même des économies sur le terrain, pour le budget, en fait, globalement.
01:27— Bien sûr. Mais je m'en cache pas. Enfin il faut être honnête. Emmanuel Macron nous a laissé un gouffre financier abyssal.
01:32Il a augmenté la dette de plus de 60% depuis qu'il est aux manettes, avec plus de 3 000 milliards d'euros de dette pour nos enfants.
01:40Il faut qu'on participe à l'effort national. Il y a aucun souci là-dessus. Je l'ai même dit dans des tribunes.
01:44Ce qu'il faut, c'est qu'on puisse avoir en face l'effort que va effectuer l'État, notamment dans les différentes agences.
01:51Et à ce compte-là, nous, on contribuera. Moi, ce que je voudrais, pour revenir sur les intempéries, c'est que Michel Barnier, qui connaît ça,
01:58puisqu'en 1995, il avait créé le fameux fonds Barnier, qui a très bien fonctionné, notamment pour les événements climatiques,
02:04des éboulements que j'ai connus sur mon canton, où il y a eu 80% de subventions. Moi, je demande avec les élus locaux un fonds Barnier 2
02:12pour qu'on puisse, sur les intempéries, notamment ce qui a été vécu en Ardèche, mais pas que, nos voisins de la Haute-Loire aussi ont été beaucoup impactés,
02:19qu'il y ait un fonds Barnier qui puisse rassurer tout le monde et qu'on ait la reconnaissance d'état de catastrophe naturelle, pas en 3 mois, mais en 10 jours.
02:26– Oui, c'est ça. Où en êtes-vous sur le terrain, ce matin ? Certaines entreprises ne vont pas pouvoir retravailler, reprendre ?
02:35– C'est très dur. On a des endroits difficiles. On en découvre tous les jours. Moi, là, je pars voir des agriculteurs qui ont été touchés dans la vallée de la Rue.
02:41Après, je monte sur la montagne Ardècheoise. J'étais sur le nord en fin de semaine. C'est très, très difficile.
02:47Mais vous savez, le tempérament montagnard Ardècheoise qu'on a, on ne lâche rien et on s'en sortira.
02:53Mais il faut qu'on ait tout de suite une reconnaissance au niveau national et qu'on puisse, comme on le dit souvent, mais sur d'autres corps de métier,
03:01rassurer nos élus, nos secrétaires de mairie, nos agents, qu'on va arrêter avec la paperasse et qu'on va faire confiance.
03:07Quand je dis ça, c'est parce qu'on a connu des intempéries en mars dernier qui étaient beaucoup moins fortes sur le département.
03:13Et derrière, moi, j'ai beaucoup de routes départementales qui sont impactées. Et quand je dois refaire ces routes, je dois repasser sous, bien sûr,
03:20les griffes collines de l'État où on me redemande des dossiers de la DREAD, de la DDT. Tout ça, c'est trop lourd.
03:25Qu'on fasse confiance à nos élus et qu'on puisse les laisser respirer parce que c'est eux qui développent le territoire.
03:30Est-ce qu'il n'y a pas des aménagements à faire par la suite ? Parce qu'à chaque fois, quand il y a des intempéries, souvent à travers ces inondations,
03:38on se dit « Ah là, on n'aurait pas dû construire, là on est peut-être allé un peu trop vite, là on n'a pas d'évacuation suffisante ».
03:44Est-ce que vous en tirez déjà des leçons ? Même si, évidemment, on n'est que quelques jours, quelques heures après ce qui s'est passé.
03:51Moi, je suis d'accord avec vous, mais on ne peut pas laisser dire que les élus ont fait n'importe quoi.
03:55— Ah ben ça, je ne l'ai pas dit, hein, Olivier. — Non, non, non, mais je sais bien. Mais dans ce débat aujourd'hui, on peut dire qu'il y a eu des développements de l'aménagement du territoire qui n'ont pas été bons.
04:03On sait très bien que pour déposer un dossier, c'est la croix du combattant pour les autorisations de l'État qui feront leur travail peut-être des fois de manière trop drastique,
04:11mais qui ont moins confiance aux élus. Donc c'est compliqué. Donc on ne peut pas laisser dire qu'on construit n'importe où parce qu'il y a des règles.
04:16Ce qui est sûr, c'est que ce qui est tombé sur notre département, un peu plus de 700 mm, avec un pic à 789, c'est ce qui tombe sur notre département en un an.
04:24Donc vous pouvez faire tous les aménagements du monde. Ça emporte tout. Peut-être qu'on ne la revivra pas, cette crue. Mais aujourd'hui, moi, sur un département comme le mien,
04:32j'ai que de la voirie. Je suis le seul département de France à ne pas avoir ni d'aéroport ni de route nationale ni d'autoroute et de train de voyageurs.
04:42Donc il faut qu'on puisse investir sur de la voirie. L'État n'est jamais allé sur de la voirie. Il faut qu'aujourd'hui, l'État prenne en compte les territoires euros comme les nôtres.
04:50— Oui, absolument. Merci, Olivier Amran, d'avoir été avec nous. On salue au passage, d'ailleurs, tous nos auditeurs en Ardèche et puis tout autour, dans les départements limitrophes.
04:59Vous l'avez dit, Olivier Amran, on les salue. Et bon courage, parce que c'est vrai que c'est terrible. Il y a aussi les dégâts matériels, mais psychologiques,
05:08quand on a été touché par des inondations. Et toujours, en fait, cette crainte. Et il y a un véritable traumatisme. Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.