• il y a 10 mois
La déléguée nationale Unité SGP Police, Linda Kebbab était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Bienvenue et bonjour Linda Kebab.
00:01 Bonjour.
00:02 Et merci de votre présence.
00:03 C'est votre grande interview ce matin sur CNews Europe 1.
00:06 Vous êtes policière, vous êtes la secrétaire nationale du syndicat et unité SGP Police Force Ouvrière.
00:10 Vous êtes l'auteur du livre également "Gardienne de la paix et de la révolte".
00:14 On a appris ce matin, Linda Kebab, qu'un individu, un centrafricain, une sorte d'influenceur
00:20 qui avait incité aux émeutes et aux violences contre les policiers dans la ville de Brest,
00:24 avait échappé à la prison ferme.
00:26 Il a été jugé, il a été coupé d'une peine de prison et du sursis et puis quelques heures d'intérêt général.
00:32 Comment vous réagissez à une telle information ce matin ?
00:35 Vous avez posé le contexte.
00:37 Il ne s'agit pas de l'erreur d'un ado de 12 ans mal cadré.
00:41 Non, il s'agit d'une personnalité.
00:42 C'est l'enquête et le procès qui l'ont démontré.
00:45 Une personnalité qui a connu la guerre dans sa jeunesse puisqu'il vient de Centrafrique.
00:49 Une personne qui a été accueillie en France et une personne qui découvre sur le territoire français
00:53 toute la chance qui lui est donnée et qui a, en guise de remerciement,
00:57 ces propos juste inacceptables parce que quand on dit qu'il faut faire du sale aux policiers,
01:01 on ne parle pas de vol de canette, comme on peut parfois le lire ou l'entendre
01:05 de la part de certaines personnes qui dénient l'existence de ces émeutes l'été dernier.
01:09 On ne parle pas de vol de canette, on parle de faire du sale, c'est-à-dire on parle d'agresser,
01:12 voire plus, des forces de l'ordre, de piller, de détruire le pays dans lequel on réside.
01:18 Une policière républicaine ne devrait pas dire ça, mais je vais me permettre,
01:20 le monde est vaste, si les institutions françaises ne lui conviennent pas, il peut partir.
01:25 – Il peut partir, quitter la France.
01:28 – Oui, bien sûr.
01:28 – On appelle à attaquer les policiers, c'est qu'on n'aime pas le pays dans lequel forcément…
01:32 – Bien sûr, on a le droit de ne pas aimer un territoire donné ou ses habitants,
01:35 je veux dire, libre à chacun de résider là où il le souhaite,
01:38 mais dans ces cas-là, il faut avoir de la cohérence entre son propos et ses actes,
01:41 et en même temps, de demander un titre de séjour,
01:43 puisque visiblement ce sont les velléités de ce monsieur, ça n'a pas de sens.
01:46 Et puis en plus, quand on voit la décision de justice,
01:49 une peine avec sursis et des travaux d'intérêt, je m'inquiète un petit peu,
01:53 parce que comme je vous l'ai dit, ce n'est pas un appel à voler des canettes de soda,
01:57 d'autant plus qu'il semblerait que le président,
01:59 en tout cas le juge qui a traité cette affaire,
02:02 lui a dit qu'il aurait des difficultés à obtenir son titre de séjour.
02:06 Personnellement, j'en doute, parce qu'on voit des auteurs parfois de violences conjugales condamnées
02:10 qui obtiennent malgré tout leur titre de séjour,
02:12 mais accessoirement, j'ai envie de me dire, mais pourquoi est-ce que dans ces cas-là,
02:15 alors que visiblement le juge prend la mesure des propos qui ont été tenus et leur gravité,
02:20 pourquoi une peine avec sursis ?
02:21 Est-ce que finalement, la justice elle-même ne souffre pas d'une difficulté
02:25 à pouvoir faire condamner fermement des gens ?
02:27 Parce que, encore une fois, on a toujours des circulaires qui encouragent les juges
02:31 à ne prononcer qu'en fonction des capacités hôtelières des établissements pénitentiaires.
02:34 C'est très important ce que vous dites, parce qu'en l'espace de quelques semaines,
02:36 l'index Ghebab, nous avons évoqué sur nos antennes
02:39 l'attaque d'un policier dans un commissariat à La Rochelle,
02:42 attaque avec un couteau, l'agression d'une femme, cette fois-ci,
02:45 c'était la compagne d'un policier qui a été reconnu dans le RER A en gare de Marne-la-Vallée,
02:49 qui a été violemment agressé par quatre jeunes femmes des pays de l'Est.
02:52 Comment vous analysez de tels faits qui s'accumulent ?
02:55 Là, c'est un espace-temps qui est extrêmement court.
02:58 Écoutez, on a conscience dans notre profession de l'exposition à notre intégrité
03:03 qui est mise en danger lorsque l'on exerce.
03:05 On en a aussi conscience, on n'est pas naïf en dehors de notre service,
03:08 mais nous avons aussi conscience, particulièrement je dirais depuis une quinzaine d'années,
03:11 depuis que finalement le policier, on lui a retiré un petit peu cette notabilité,
03:15 vous savez, cet acteur de la cité, au sein de notre société française,
03:20 des risques encourus par les conjoints, les enfants et les familles de manière générale.
03:24 On l'a vu lorsqu'il y a eu des grosses crises sociales
03:27 où des policiers étaient suivis jusqu'à leur domicile et leurs conjoints et enfants menacés.
03:31 Malheureusement, cette hausse, elle ne trouve pas de réponse
03:34 parce qu'on constate de plus en plus que ce sont des jeunes délinquants ou criminels
03:38 qui s'en prennent à des forces de l'ordre ou à leur famille.
03:40 Néanmoins, ce parcours délinquant, très très jeune, très juvénile,
03:43 n'est pas arrêté par les institutions et notamment les institutions de justice,
03:46 encore une fois, probablement par manque de moyens, par manque de formation, d'anticipation, je ne sais pas.
03:50 Je pense que c'est un vrai sujet d'État.
03:52 - Moyen, anticipation, vous imitez aussi de l'idéologie de la part de certains, je dis bien certains,
03:56 il ne s'agit pas d'essentialiser magistrats aussi,
03:58 qui ne prennent pas peut-être conscience de la gravité des actes envers des policiers
04:02 et de leur entourage familial.
04:04 - Oui, bien sûr, il y a évidemment des magistrats qui adhèrent pleinement à la harangue de Baudot,
04:08 vous savez, un de ces grandes figures éminentes du syndicat de la magistrature
04:12 qui disait qu'il fallait toujours prendre parti pour le voleur que pour le policier.
04:16 Et puis, accessoirement, des personnes qui sous-estiment finalement les faits
04:20 dès lors qu'ils touchent des forces de l'ordre ou même le quidam lambda
04:23 et qui, bizarrement, rencontrent des sanctions beaucoup plus fermes
04:25 lorsque ce sont les magistrats qui sont outragés.
04:27 Comme quoi, quand on veut, on peut.
04:29 - Quand on veut, on peut.
04:30 Et là, dans le cadre de ce procès-là, il y a une attente énorme.
04:33 Là, on parle du procès du meurtrier présumé d'Éric Masson.
04:36 L'individu est soupçonné d'avoir abattu, abattu, le 5 mai 2021, ce policier
04:40 lors d'une opération sur un point de deal à Avignon.
04:43 Le dossier est très lourd, vous le savez, Linda Kepa.
04:45 Le suspect nie toujours les faits.
04:46 Tout d'abord, moi, je voudrais rappeler qu'il y a eu un traumatisme profond,
04:49 véritablement, pour les policiers et au-delà.
04:51 Ce policier ne faisait que son travail sur un point de deal.
04:54 Comment vous le vivez en tant que policière, ce procès qui s'est ouvert hier ?
04:58 - C'est en regardant à nouveau cette photo d'Éric Masson
05:01 que vous avez la bonté et la décence d'afficher.
05:04 On se rend compte que...
05:06 Enfin, on est encore un peu traumatisés, j'ai envie de dire,
05:08 parce que lorsque l'on apprend finalement ces faits,
05:11 on a tous été dans le déni.
05:12 Je veux dire, on a appris rapidement les faits et on n'y a pas cru.
05:15 Dans les rangs policiers, même les représentants du personnel,
05:17 on n'y a pas cru parce que souvent, dans l'imaginaire,
05:20 on imagine que les policiers sont en danger
05:23 lorsqu'ils vont, par exemple, sur une prise d'otage,
05:25 lorsqu'ils font partie des forces d'intervention.
05:27 En réalité, c'est souvent la police du quotidien
05:29 qui est confrontée au risque de blessures graves et de morts.
05:32 Vous savez, on est au cœur de la cité des papes,
05:34 dans une ville moyenne qui n'est pas, disons les choses,
05:37 la plus criminogène, même si elle rencontre de grandes difficultés,
05:39 mais la plus criminogène au monde.
05:41 Des policiers qui sont appelés initialement sur un simple différend
05:44 qu'ils ne constatent pas en arrivant et pour lequel, du coup,
05:46 étant sur place, ils voient finalement qu'il y a un point de stupe,
05:49 comme il y en a des dizaines de milliers d'autres en France.
05:52 Ils font un contrôle très lambda et l'un d'eux est abattu,
05:55 je suis désolée, comme un chien, par une arme de guerre,
05:58 par un homme qui avait été multi-condamné,
06:01 qui n'a pas saisi la chance qu'il avait d'avoir eu face à lui une justice
06:06 qui finalement a été très clémente et qui a décidé non plus d'être un délinquant,
06:10 mais un criminel.
06:11 Évidemment, nous sommes profondément affectés
06:13 parce qu'on a tous, policiers, commencé, comme ça, sur la voie publique,
06:17 à exercer des missions de contrôle sur du trafic de stupes,
06:20 suite à des différends, et à tout moment, on sait que ça peut nous arriver.
06:23 C'est arrivé à Éric Masson, un policier décrit comme intègre,
06:27 loyal, courageux, un père de deux filles qui aujourd'hui sont orphelines,
06:31 orphelines tout simplement parce que leur père a simplement fait son métier.
06:35 En France, en 2021, je rappelle juste que nous sommes un pays qui est pacifié.
06:38 Nous ne sommes pas dans les favelas d'Amérique du Sud,
06:40 nous sommes en France, au cœur de la cité des papes,
06:42 dans un quartier historique, et ce policier a été abattu.
06:45 Vous dites "nous sommes en France" et vous faites une comparaison avec notre pays.
06:48 Au moment où vous parliez, Linda Kebab, cela me rappelle ce qu'avait dit la mère
06:51 de la jeune Sokhaina, cette jeune fille qui a été abattue chez elle, à Marseille.
06:55 La mère avait eu cette phrase très forte, "nous ne sommes pas en Colombie, nous sommes en France".
06:59 Et ça s'est passé sur le sol français.
07:01 Est-ce que le suspect, là je parle du procès du meurtrier présumé d'Éric Masson,
07:05 peut garder cette ligne de défense ? Linda Kebab, je vous pose comment vous le ressentez.
07:10 Il affirme qu'il n'était pas sur les lieux d'effet malgré des détails techniques assez forts.
07:15 Il affirme qu'il ne savait pas qu'Éric Masson était policier.
07:19 Je précise, et pardon de rentrer dans ces détails, qu'un brassard de police
07:22 a été trouvé à côté du corps du policier.
07:25 Et tout le monde sait que la peine ne sera pas la même s'il savait qu'il était policier ou pas.
07:29 Même si on parle de la mort d'un homme, quoi qu'il arrive.
07:32 Oui, bien sûr. Alors que vaut la parole de cet individu ?
07:35 Je vous l'ai dit il y a quelques secondes, 19 ans, multi-connu des services de police et de justice,
07:39 multi-condamné, multi-chance de s'en sortir et de faire amende honorable.
07:44 Et finalement, dealer à 19 ans qui a décidé de basculer dans la criminalité la plus mortifère qui soit.
07:50 Vous l'avez dit, un brassard a été retrouvé près du corps d'Éric.
07:53 L'acheteuse de ce produit stupéfiant, qui est à l'origine du contrôle de nos collègues,
07:58 a fini par le reconnaître qu'Éric avait bien son brassard visible dans la main.
08:03 Donc du coup, elle savait qu'elle avait affaire à des policiers.
08:05 Lorsque ces deux policiers ont été abordés par les deux dealers dont fait partie le meurtrier,
08:09 là, Éric tout de suite dit qu'il était policier.
08:13 Puisque à ce moment-là, il estime pouvoir interpeller, étant en flagrant délit,
08:17 les dealers qu'il avait quelques secondes avant, quelques minutes avant,
08:20 identifiés comme étant ceux de la transaction.
08:22 Parce qu'on parle beaucoup d'Éric, on oublie aussi Romain,
08:27 qui a été blessé, qui a été victime d'une tentative de meurtre,
08:31 puisque c'est important de le préciser pour ceux qui trouveront encore des excuses vis-à-vis de l'auteur,
08:36 c'est que là où l'auteur dit qu'il ne savait pas qu'il avait affaire à un policier,
08:40 lorsqu'il tue notre collègue Éric, Romain continue de crier "police, police"
08:45 et malgré tout, il fait l'objet de tir.
08:47 Ça m'interpelle ce que vous avez dit tout à l'heure,
08:49 vous avez dit que vaut la parole de cet individu qui a été à de multiples reprises condamné,
08:54 mais au cours du procès, ça va être sa parole contre la parole de vos collègues.
08:57 Et malheureusement, vous savez, on a décliné progressivement,
09:01 j'observe ça depuis à peu près une douzaine d'années,
09:04 où la parole du policier ne vaut plus grand-chose, malheureusement, vis-à-vis de certains parquets.
09:08 Autrefois, la parole du policier, elle était déclinée à travers les procès verbaux,
09:11 notamment ceux que l'on rédige.
09:13 Et là, ce que la cour d'assises nous rend passible,
09:16 c'est dire que la valeur d'un procès verbal rédigé par un policier,
09:20 aujourd'hui, quand on interpelle quelqu'un,
09:22 lorsque même nous sommes victimes, policiers, d'un outrage, d'une rébellion, des violences à notre égard,
09:27 de plus en plus, les parquets, depuis une douzaine d'années,
09:29 exigent des confrontations entre l'auteur et le policier.
09:31 C'est-à-dire qu'on se retrouve devant l'enquêteur,
09:34 dans une confrontation en tenue, à devoir tenter de convaincre un procureur
09:38 que nous ne sommes pas des menteurs.
09:40 - Vous avez signé davantage depuis une douzaine d'années ?
09:43 - Oui, bien sûr. Moi, j'ai refusé, pour ma part, sur la voie publique.
09:45 J'ai toujours refusé les confrontations avec les auteurs.
09:47 Lorsque j'étais au commissariat de Créteil, en disant
09:49 "Mais moi, ma parole, elle est dans un procès verbal que j'ai signé,
09:51 je suis un policier assermenté, je suis agent de police judiciaire,
09:54 je n'ai pas de raison de me confronter,
09:56 enfin, en tout cas, que ma parole soit confrontée à celle d'un auteur,
09:58 quand bien même il a une ligne de défense mensongère".
10:01 Après, charge au magistrat d'aller jusqu'au bout.
10:03 Et puis, en moins sur cette affaire-là, on a quand même une ordonnance,
10:06 enfin, mise en accusation qui est claire,
10:08 qui dit que cet homme ne pouvait pas ignorer la fonction de policier
10:12 d'Éric et de Romain.
10:14 - La justice sera faite si ? Quelle peine ? Quel verdict ?
10:18 - Vous savez, cette affaire a ébranlé les rangs policiers.
10:22 Nous avions, moins de deux semaines après, organisé une manifestation
10:25 au pied de l'Assemblée nationale.
10:27 - Avec des mots qui ont été aussi prononcés contre vous par certains politiques.
10:29 - Oui, bien sûr.
10:30 - Je vous rappelle à nos auditeurs et téléspectateurs, faccieux.
10:33 - Bien sûr, et je vais y venir avec grand plaisir.
10:36 Et à ce moment-là, nous avions dit aux gardes des sceaux,
10:39 au président de la République, au Premier ministre,
10:41 nous leur avions dit "Nous attendons pour les meurtriers de policiers
10:44 des peines perpétuitées avec des peines incompréhensibles de 30 ans".
10:48 - Une promesse a été faite ? Un engagement a été pris ?
10:49 - Une promesse avait été faite.
10:50 Alors, même si le Code pénal prévoit que déjà les 30 ans de sûreté
10:55 soient garantis quand il s'agit de la mort d'un policier,
10:58 22 ans pour le quidam lambda, malgré tout,
11:01 les gardes des sceaux nous avaient dit "C'est une promesse,
11:03 une véritable promesse".
11:04 Eh bien, nous allons voir si cette promesse sera tenue.
11:06 C'est un engagement du garde des sceaux,
11:08 mais également de l'ensemble des autorités politiques
11:11 qui sont à la tête de ce pays.
11:12 Nous verrons si le 19 février, date du verdict,
11:16 eh bien cette parole sera tenue.
11:18 Et donc, cette manifestation, pour répondre à votre question,
11:20 elle avait fait l'objet finalement de la venue d'un tas de partis,
11:25 de Europe Écologie Les Verts, les communistes,
11:27 la majorité présidentielle, les Républicains, l'ERN,
11:30 tout le monde était présent, sauf un parti, la France Insoumise.
11:34 Pourquoi ? Parce qu'à l'époque, ce parti,
11:37 par la voix notamment de son ex-futur candidat à la présidentielle en 2022,
11:41 M. Mélenchon, mais également d'autres députés de cette famille politique,
11:45 avait traité notre manifestation de factieuse.
11:48 Qu'est-ce qu'il y a de factieux à venir au pied de l'Assemblée nationale
11:51 pour appeler à l'aide les députés, c'est-à-dire la reconnaissance
11:53 ô combien forte du rôle du législateur dans la défense des policiers.
11:58 Nul ne remettrait en question l'action des agriculteurs
12:02 ces derniers jours, ces dernières semaines,
12:04 et la légitimité de leur action vis-à-vis du législateur,
12:06 des agriculteurs qui demandent de nouvelles normes
12:09 pour la survie de leur métier, dont dépend notre survie alimentaire.
12:13 Eh bien, la survie de notre métier, à nous policiers…
12:16 C'est votre intégrité physique, évidemment.
12:18 Et c'est la survie sécuritaire de notre population.
12:20 Et quand nous demandons des mesures au législateur pour protéger les policiers
12:24 qui déjà officient, exercent et exposent leur intégrité physique H24,
12:30 il n'est pas non républicain et il n'est pas factieux
12:32 d'exiger du même législateur qu'il puisse nous apporter des garanties,
12:36 faire en sorte que l'on puisse apporter une sorte de choc carcéral
12:39 auprès de tous ceux qui sont susceptibles d'attenter à nos vies.
12:41 Il n'y a rien de factieux.
12:43 Et pourtant, ce parti politique qui est très électoralement,
12:45 de manière très calculée, aujourd'hui encourage à juste titre
12:49 les actions des agriculteurs, tout en traitant de factieux
12:52 les mêmes actions des policiers, qui n'avaient pas d'autre vélité
12:55 qu'à assurer une prestation de sécurité à la population,
12:58 comme les agriculteurs souhaitent une prestation alimentaire
13:01 à l'égard de la population française.
13:02 A la fois votre colère et mêlée d'émotion, évidemment,
13:04 parce que ce procès a une charge émotionnelle extrêmement lourde.
13:07 Vous avez dit choc carcéral. Là, nous sommes dans un cas extrêmement grave.
13:11 Il y a aussi, évidemment, les agressions quotidiennes,
13:14 les cambriolages, les vols.
13:16 Et c'est une information européenne, une très nette augmentation
13:19 de cette délinquance en tous genres.
13:21 Alors, l'Europe a eu accès à un bilan, c'est très précis,
13:24 de la sécurité publique en zone police sur l'année 2023.
13:27 C'est édifiant, surtout pour les petites et moyennes villes.
13:29 Ce n'est pas une surprise, et encore moins pour vous, Linda Kebab.
13:32 Mais à la fois, c'est quand même...
13:34 Est-ce que cette hyper-violence finalement généralisée,
13:36 est-ce que c'est encore au niveau des forces de l'ordre ?
13:39 Vous savez, ça fait quelques années qu'on a observé finalement
13:42 cette délinquance itinérante, pour plusieurs raisons.
13:44 La première, c'est que les grandes villes profitent de plus en plus
13:47 finalement de plans de charges, de recrutements au sein de la police.
13:50 Je parle des zones police, pas gendarmerie.
13:52 Et donc, du coup, d'une présence policière qui peut-être peut décourager
13:55 les auteurs de violences ou de délinquances acquisitives
13:58 et qui du coup vont aller s'éparpiller.
14:00 La deuxième chose, c'est tout simplement les mouvements urbains.
14:03 De plus en plus, on l'a constaté, c'est qu'au profit des grandes villes,
14:06 ce sont les moyennes villes qui se retrouvent notamment
14:08 desservies par les LGV, les TGV, qui ont été frappées.
14:11 Je pense notamment à Nantes, Angers, Bordeaux, etc.
14:15 Il y a évidemment l'action de police dans certaines villes.
14:18 Vous savez, Bordeaux, il y a quelques années, souffrait très fortement
14:21 du fléau des MNA, des vols avec violence,
14:25 notamment dans les transports et dans l'hypercentre.
14:27 Et puis, il y a eu une décision à l'époque du directeur du Sécurité publique
14:31 de renforcer les services d'enquête au sein du commissariat de Bordeaux
14:36 qui ont permis d'éclater ces groupes de MNA extrêmement violents.
14:40 Mais ces gens-là, ces auteurs, sont dispersés aujourd'hui
14:44 et ils sont aujourd'hui à Agen, Toulouse, etc.
14:47 Et donc, évidemment, cette hausse, nous, on l'attendait,
14:50 on l'avait anticipée il y a quelques années.
14:52 Je me souviens de la parole du ministre de l'Intérieur il n'y a pas deux ans,
14:55 trois ans, grand max, qui se félicitait de la baisse de la délinquance
14:59 généralisée en France, sauf que ce qui intéresse nos concitoyens
15:02 et les téléspectateurs et les auditeurs, ce n'est pas de savoir
15:05 qu'ils risquent moins de se faire escroquer leur carte bleue
15:09 pour lesquelles il y a toujours une assurance.
15:11 Non, c'est de savoir que leur enfant puisse être agressé dans les transports,
15:15 leur fille violée, eux saucissonné à leur domicile,
15:18 bref, c'est leur intégrité physique qui importe.
15:20 Et ce que l'on observe, au détriment malgré tout,
15:23 et j'ai eu des mots parfois avec certains sociologues qui refusaient de le reconnaître,
15:26 or les chiffres le disent et le confirment,
15:29 il y a une hausse sans précédent des tentatives d'homicide et des homicides en France.
15:33 Des tentatives d'homicide et des homicides, Madame, vous vous rendez compte ?
15:36 On a passé la barre des 1000 victimes en 2023, c'est énorme.
15:41 Je voudrais conclure avec vous, Linda Kepaf, c'est important,
15:43 sur ce qui s'est passé hier, la demande d'expulsion de Gérald Darmanin,
15:46 en quelques mots, à l'encontre de cet imam du Gard, ressortissant tunisien,
15:49 qui affirmait que le drapeau français était un drapeau satanique
15:52 et n'a aucune valeur auprès d'Allah.
15:54 Cet individu affirmait finalement que c'était un lapsus.
15:56 Alors, beaucoup de questions qu'offrent ces individus sur notre salle,
15:59 mais surtout ce sondage, c'est ça pour CNews.
16:02 Alors, la question est claire et directe,
16:04 est-ce qu'il est possible d'expulser de France, sans recours possible,
16:07 les imams étrangers qui tiennent des prêches antifrançais ?
16:10 C'est le cas de celui-ci, c'est sans appel, 92%.
16:13 Oui, toute la question, évidemment, c'est l'application de ces expulsions.
16:17 Oui, et les heures qui ont suivi le tweet de M. Darmanin,
16:22 le parquet de Nîmes a décidé d'ouvrir une enquête pour apologie du terrorisme.
16:25 Donc, on verra ce que ça donnera.
16:27 Je vais être très factuel, Madame Mabrouk, il ne pourra pas être expulsé.
16:30 Parce qu'à la différence de l'affaire avec M. Iqbisen,
16:32 en effet, au début, une autorité judiciaire administrative
16:36 avait dit qu'il n'était pas expulsable
16:38 parce que ça contrevenait à l'article 8 de la Cour européenne des droits de l'homme,
16:41 la Convention européenne des droits de l'homme,
16:43 à savoir le droit à une vie de famille.
16:45 Sauf que derrière, une autre autorité a cassé en disant que ces enfants étaient tous majeurs
16:48 et donc qu'ils n'avaient pas besoin de leur père. Je vulgarise.
16:51 Là, dans ce cas-là, ce monsieur a des enfants mineurs.
16:53 Donc, il ne sera pas expulsé.
16:55 Merci, Linda Kubab.
16:56 Merci, c'était votre grande interview sur CNews et Europe 1, et à très bientôt.
16:59 [Musique]
17:03 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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