La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour, Maude Bréjon.
00:01Bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Vous êtes la porte-parole du gouvernement,
00:07un gouvernement qui pourrait chuter sous peu.
00:09D'ici mercredi, votre parole est très attendue.
00:12Ce matin et plus que jamais, la censure semble inévitable.
00:15Le RN la votera, sauf miracle de dernière minute.
00:18Je vous pose la question très clairement.
00:21Est-ce que c'est plié, comme l'a dit ce matin Jordane Bardella ?
00:24Je suis venue ce matin pour vous redire très calmement
00:27et pour redire aux Français que le gouvernement de Michel Barnier
00:31a toujours été dans une posture sincère
00:34d'écoute, de co-construction,
00:36alors même que le pays traverse un contexte budgétaire
00:39extraordinairement difficile.
00:41Nous avons laissé le débat se tenir à l'Assemblée,
00:44nous avons trouvé des chemins de compromis
00:46pour protéger les retraités les plus modestes,
00:49pour préserver les Français de la hausse éventuelle de taxes
00:52sur l'électricité, les entreprises d'une hausse de charge.
00:56Des accords ont été trouvés, notamment pour assurer aux Français
00:59qu'il n'y ait aucune hausse des taxes sur le gaz.
01:02Maintenant, pour dialoguer et trouver des chemins de compromis,
01:05il faut être deux. Nous avons tendu la main.
01:08Vous y êtes encore prêts ?
01:09Nous y avons toujours été prêts.
01:11Est-ce que ce matin, votre région vous est en état d'esprit
01:14de négocier ?
01:16Nous y sommes encore prêts.
01:17Contrairement à ce que je peux entendre, nous ne sommes pas sectaires.
01:21Notre porte a toujours été ouverte.
01:23Nous avons toujours été ouverts au dialogue,
01:25dans la responsabilité qui inclut de prendre en compte
01:28le cadre budgétaire qui s'impose à nous.
01:30Je le redis, 6,1 % de déficit, 7 % l'année prochaine,
01:33si on ne fait rien.
01:35Il y a ce cadre qui s'impose à nous,
01:37mais nous avons toujours cherché des compromis.
01:39Pour dialoguer, il faut être deux.
01:41Le compromis, ce n'est pas du tout ou rien.
01:43Ce n'est pas un ultimatum.
01:45Le compromis, ça nécessite que chacun accepte
01:48de faire un pas vers l'autre.
01:50Je constate que ça n'a pas toujours été le cas
01:52au sein des oppositions.
01:54Vous dites que le compromis, c'est à deux.
01:56Hier, le ministre des Comptes publics,
01:58Laurent Saint-Martin, a indiqué
02:00que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale
02:03ne sera plus modifié.
02:05Fermant ainsi la porte à tout compromis,
02:07c'est une fin de non-recevoir.
02:09Le projet de loi de finance de la Sécurité sociale,
02:12que contient-il ?
02:13Pardonnez-moi sur la forme, c'est une fin de non-recevoir.
02:16Ou c'est pas la position de Matignon ?
02:18Il a débouché sur ce qu'on appelle, c'est un peu technique,
02:21une commission mixte paritaire,
02:23c'est-à-dire une instance qui réunit
02:25des députés et des sénateurs,
02:27instance qui a été conclusive.
02:29A savoir que pour la première fois,
02:31pour la première fois, depuis 12 ans,
02:33députés et sénateurs ont réussi à s'accorder
02:36de façon majoritaire...
02:37Madame la porte-parole du gouvernement.
02:40Le RN vient de dire ce matin que c'était clié.
02:42Je vous demande,
02:43quelle est la position du gouvernement ce matin ?
02:46C'est extrêmement important de le dire.
02:48J'entends parfois des choses fausses
02:50sur ce que contient ce projet de loi de finance
02:53de la Sécurité sociale.
02:54Il contient une trajectoire
02:57qui vise à contenir la hausse
03:00des dépenses de la Sécurité sociale,
03:03parce que si on veut préserver ce système,
03:05chacun comprend bien que le but est de ne pas le préserver.
03:09Il y a une chose que je ne comprends pas.
03:11Le RN va de manière inévitable vers la censure.
03:13Vous nous expliquez ce qui, depuis plusieurs jours,
03:16est en débat.
03:17Est-ce que c'est encore le cas ?
03:19Est-ce qu'on est encore au niveau du débat ?
03:22C'est pas terminé ?
03:23Le débat sur le projet de loi de finance, par exemple,
03:26doit se poursuivre jusqu'au 20 décembre.
03:29Donc, encore une fois, notre posture n'a pas changé.
03:32On est dans une démarche honnête
03:34vis-à-vis des Français et des parlementaires.
03:36Le RN n'est pas dans cette démarche ?
03:38Je le redis.
03:40Ce projet de loi de finance de la Sécurité sociale,
03:42qui sera présenté aujourd'hui à l'Assemblée nationale et au Sénat,
03:46inclut une trajectoire qui contient notamment
03:49une hausse des dépenses de la Sécurité sociale de 7 milliards.
03:52On est très loin d'un budget d'austérité.
03:55Et chose extrêmement importante,
03:57contrairement à ce que j'ai pu entendre ici ou là,
03:59le projet de loi de finance de la Sécurité sociale
04:02ne contient aucun, aucun,
04:04des remboursements, des médicaments ou des consultations.
04:08On va s'arrêter sur ce point car c'est l'une des lignes rouges
04:12du RN.
04:13C'est la baisse de la prise en charge
04:15du remboursement des médicaments par la Sécu.
04:17Ca constitue un casus belli pour le RN.
04:20Vous dites que ce n'est pas contenu
04:22et que peut-être que plus tard, vous pourriez même,
04:24par voie réglementaire, revenir sur ce point.
04:27Il faut expliquer aux gens comment ça fonctionne.
04:30Le projet de loi de finance de la Sécurité sociale,
04:33je l'ai dit, dessine une trajectoire budgétaire
04:36qui est une trajectoire responsable et raisonnable.
04:39Ca, c'est la première chose.
04:41Sur les 150 pages de ce texte,
04:43je vous mets au défi de trouver où est-ce qu'il est inscrit
04:48la moindre notion de déremboursement,
04:50de médicaments ou de consultations.
04:52Ce n'est pas inscrit dans le texte et pas à l'objet de cette semaine.
04:56En revanche, il conviendra, par voie réglementaire,
04:58comme c'est la norme,
05:00de trouver les moyens de respecter,
05:03dans les semaines à venir, cette trajectoire.
05:06C'est la voie réglementaire, ça passe par décret.
05:09Encore une fois, là-dessus, sur les moyens pour y parvenir,
05:14nous serons ouverts au dialogue.
05:15Des consultations sont prévues, notamment avec le Parlement.
05:20Vous avez encore le temps de ces consultations ?
05:22Je vous rappelle ce qui a été dit ce matin.
05:25On parle d'une motion de censure, tout à l'heure, d'ici 15h,
05:28qui serait débattue mercredi.
05:30La fin du gouvernement, très clairement, aujourd'hui.
05:33Je vous pose la question directement.
05:35Est-ce que ce n'est pas terminé et que c'est notre dernier entretien ?
05:39Ce sera la responsabilité des parlementaires.
05:43Ma responsabilité, c'est d'expliquer aux gens
05:46que nous avons laissé le débat se tenir,
05:48que nous avons cherché des compromis,
05:50que nous en avons trouvé sur les retraites et l'électricité,
05:53et qu'il n'y a pas de mesure de déremboursement
05:56dans le projet de loi de finance de la Sécurité sociale,
05:59qu'il y aura des dispositions réglementaires à prendre
06:02et que ces dispositions seront discutées.
06:05Une fois que je vous ai dit ça...
06:07Quelles sont ces dispositions par voie réglementaire ?
06:10Comme dit souvent mon père, à l'impossible, nul n'est tenu.
06:13Donc, si les uns et les autres ont décidé,
06:15quoi qu'il en coûte, de voter la censure,
06:18je n'ai pas, moi, les moyens de les en empêcher.
06:20Je dis, en revanche, qu'il faudra ensuite
06:23assumer, devant les Français,
06:25dans chacune des 577 circonscriptions de France,
06:28les conséquences de l'éventuel vote d'une motion de censure
06:32qui ferait tomber le gouvernement, mais surtout le projet.
06:35Maud Bréjean, quoi qu'il en coûte,
06:37la question qui se pose ce matin,
06:39c'est que les Français ne comprennent plus grand-chose.
06:42La France risque de s'effondrer.
06:44Est-ce que vous pourriez dire que ce budget ne compte en personne ?
06:47Nous ne sommes plus à 7 ou 8 milliards près.
06:50On va lâcher pour éviter une crise politique ou de régime.
06:53Est-ce que Michel Barnier est encore dans cet état d'esprit ?
06:57Regardons l'ensemble des compromis qui ont déjà été trouvés.
07:00Moi, je veux bien qu'on en demande toujours plus.
07:03Mais lorsque vous additionnez les compromis trouvés
07:06sur l'électricité, 3 milliards,
07:08sur les baisses de charges, un peu plus de 2 milliards,
07:11sur les retraites, entre 500 millions et 1 milliard,
07:14etc., etc.,
07:15vous arrivez à presque 8, 9 milliards.
07:19Mais que coûterait une crise politique ?
07:21Que coûterait une crise financière et économique ?
07:24C'est notre choix aujourd'hui.
07:26Pour les Français, ce n'est pas notre choix, Sonia Mabrouk.
07:29Ce sera le choix des parlementaires.
07:31Le Rassemblement national ?
07:33Ce sera le choix des parlementaires.
07:35Et de l'ensemble des parlementaires,
07:37prétendre que le RN détient à lui seul
07:39les clés d'une éventuelle censure, c'est une vulnérabilité.
07:42La gauche, le nouveau Front populaire,
07:44va voter comme un seul homme ou une seule femme.
07:47C'est leur responsabilité.
07:49Mais pour autant, ils ont une responsabilité immense
07:53dans ce qui se passera dans les prochaines heures
07:56et dans les prochains jours.
07:57Et les socialistes ont une responsabilité immense.
08:00On semble déjà aller vers la voie de la censure.
08:03La question, et c'est ce que vous reproche Marine Le Pen,
08:06c'est votre méthode.
08:07Là, vous m'exposez des avancées ou des concessions.
08:10Ce que vous reproche, c'est un manque de considération,
08:13un mépris pour elle et ses millions d'électeurs.
08:16Avez-vous cru qu'à cause de la stratégie de respectabilité,
08:19elle n'irait pas faire la motion de censure,
08:21ce qu'elle semble acter ce matin ?
08:23Je crois qu'on a respecté, depuis le premier jour,
08:26tous les Français, tous les électeurs,
08:28toutes les électrices,
08:29quelles que soient leurs convictions politiques.
08:32Michel Barnier a toujours dit
08:34que tous les élus à l'Assemblée nationale
08:37étaient des élus de la République,
08:39quelle que soit leur appartenance partisane.
08:41Nous n'avons pas changé d'avis.
08:43J'ai toujours été convaincue,
08:45c'est pour ça que j'ai accepté de rejoindre le gouvernement,
08:48qu'on pouvait combattre le projet du RN,
08:50le projet de la France insoumise ou d'autres,
08:53sans combattre leurs électeurs.
08:55En cherchant ces compromis que nous avons trouvés
08:57pour protéger les retraités les plus modestes
09:00ou pour s'assurer qu'il n'y ait pas de hausse de taxes,
09:03nous avons respecté l'ensemble des Français.
09:05Encore une fois, je le redis,
09:07chacun doit s'interroger sur ce qu'il souhaite profondément.
09:10Pour le pays, je suis très inquiète.
09:12Je disais que le RN
09:14souhaite une crise politique et financière.
09:16Je suis très inquiète de ce qui se passerait
09:19dans les jours et dans les semaines...
09:21On a tout entendu le mot de Bréjon,
09:23la crise financière,
09:24on dirait un pays qui va s'écrouler,
09:26le budget de l'année dernière sera donc accru.
09:29Ce n'est pas seulement le mot de Bréjon
09:31ou du gouvernement de Michel Barnier.
09:33Je vois beaucoup d'économistes,
09:35de représentants du monde agricole,
09:37de représentants d'entreprises,
09:39qui s'expriment pour dire à quel point ils sont inquiets
09:42de cette éventuelle situation.
09:44Je veux bien qu'on dise qu'on va reprendre le budget
09:47de l'année passée,
09:48et au fond, il n'y a rien à voir, tout se passera bien.
09:51C'est renoncer au moindre euro d'économie l'année prochaine.
09:54Quelle choix reste-t-il ?
09:56C'est donc aller vers une trajectoire
09:59qui constituera pour le pays
10:01un décrochage économique et un affaiblissement
10:03dont nous mettrons des années à nous relever.
10:06Qui doit faire le premier pas ou le dernier pas ?
10:09C'est acté du côté du RN
10:12pour l'intérêt supérieur du pays,
10:14pour qu'on ne se retrouve pas dans une situation...
10:16Qui doit faire ce pas ?
10:18Nous avons fait, me semble-t-il,
10:21un certain nombre de pas et un certain nombre de compromis
10:24extrêmement importants,
10:27qui, encore une fois, ont coûté
10:29à ce qu'était initialement ce budget.
10:31Maintenant, je m'interroge
10:33sur ce que souhaitent vraiment les uns et les autres.
10:36Vous devez le savoir.
10:38Quand nous parlons de déremboursement
10:40des médicaments, et que je vous dis
10:42qu'il n'y a pas de déremboursement prévu
10:44dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
10:47que ce sera ensuite des mesures réglementaires à discuter
10:51et que, pour autant, on en fait aujourd'hui un point dur,
10:55je ne comprends pas très bien.
10:57Vous dites que dans cette négociation
10:59si importante pour le pays, les dés sont pipés,
11:02puisque le RN fait de ce point sur le remboursement
11:05des médicaments une ligne rouge.
11:07Vous dites que ça n'existe pas dans le PLFSS.
11:09Je ne sonde pas le coeur et les âmes de chacun.
11:13Vous voyez, je redis juste
11:16que l'intérêt supérieur du pays,
11:19c'est que ce pays est un budget
11:21et que ce pays ne sombre pas
11:23dans l'incertitude financière et économique.
11:26Dans l'incertitude financière et économique.
11:29Je ne distribue pas les points et les cartes.
11:31Certains remontent à l'erreur originelle
11:33à la décision de dissoudre du président.
11:35Qui fait que nous sommes, vous et moi,
11:38en train de discuter,
11:40mot de Bréjon, d'une crise politique, financière
11:42et probablement d'une crise de régime ?
11:44C'est un peu facile de renvoyer la balle
11:47au président de la République.
11:48Quoi qu'on pense de lui,
11:50certains Français peuvent avoir des doutes
11:52et que d'autres le soutiennent,
11:54mais le président de la République
11:56a redonné la parole aux Français.
11:58Les Français ont voté.
11:59Les Français ont fait le choix.
12:01Avec une participation, d'ailleurs, immense
12:04de l'Assemblée nationale, telle qu'elle est aujourd'hui.
12:07J'entends que certains disent
12:09que cette Assemblée nationale...
12:11Regardez la situation.
12:12Y compris dans votre majorité,
12:14certains n'hésitent pas à fixer des lignes rouges
12:17à Michel Barnier.
12:18Cette Assemblée nationale
12:20reflète ce qu'est aujourd'hui l'état de l'opinion.
12:22Il faut la respecter, que ça nous plaise ou non.
12:25Je ne serai jamais de ceux qui considèrent
12:27que les Français ont mal voté.
12:29La question n'est pas là.
12:31Qu'est-ce qui va se passer, là, si le gouvernement chute ?
12:34Un point de vue institutionnel pour le président ?
12:37Il aura l'occasion de prendre les décisions qui lui incombent.
12:40Ce n'est pas à moi de m'exprimer à sa place.
12:43S'il nommera pas un nouveau gouvernement,
12:45y compris quelqu'un comme Jean-François Copé,
12:48qui parle de la démission du président...
12:50Mais je...
12:52Celles et ceux qui, aujourd'hui, agitent
12:54le spectre de la démission du président de la République
12:57jouent contre nos institutions et contre le pays.
13:00Je dis attention aux ingénieurs du chaos,
13:03qui tirent un fil qui, selon moi,
13:06est extrêmement dangereux.
13:08Il appartient, aujourd'hui,
13:10aux députés et aux parlementaires
13:12de prendre leurs responsabilités
13:14pour que ce pays ne sombre pas
13:17dans un affaiblissement dont on mettrait,
13:19je le redis, des mois et des années à nous relever.
13:22Vous appelez individuellement
13:24chaque député, en dehors de toute consigne de son parti,
13:28de prendre ses responsabilités.
13:30J'appelle les uns et les autres à prendre leurs responsabilités.
13:33Je le dis très calmement et très simplement.
13:36Euh...
13:37Chacun des députés aura à rendre des comptes
13:40dans sa circonscription.
13:42C'est bien normal.
13:43J'étais moi-même députée avant.
13:45Nous le faisons, nous le faisons...
13:46C'est une parole qui engage,
13:48que vous dites, rendre des comptes.
13:50On rend des comptes en permanence lorsqu'on est élue.
13:53Vous-même et votre majorité, votre relative,
13:56va-t-il devoir rendre des comptes ?
13:58Nous sommes arrivés à une telle situation.
14:01On est tous amenés à s'expliquer des choix que l'on fait
14:04devant les Français qui nous ont élus
14:06et devant ceux qui ne nous ont pas élus.
14:08Il faut bien entendre une chose.
14:11D'une part,
14:12on se privera du moindre euro d'économie supplémentaire,
14:17ce qui signifie que le déficit sera sûrement encore plus important
14:20l'année prochaine qu'il l'était cette année.
14:23Les taux augmenteront, la charge de la dette augmenteront.
14:26C'est moins d'investissement
14:29pour, par exemple, les services publics.
14:31Et puis, ensuite, il y a un sujet de confiance.
14:34Il y a un sujet de confiance, de crédibilité
14:36et d'image de la France.
14:38Quel investisseur viendra en France
14:42implanter une entreprise ou une usine
14:44dans un contexte de si grande incertitude ?
14:46Aucun.
14:47Je pose de nouveau la question pour l'intérêt supérieur du pays.
14:51Est-ce que ce matin, vous avez dit que vous avez fait des concessions,
14:54est-ce que votre porte reste ouverte ?
14:56Notre porte reste ouverte, je le redis.
14:59Pour un miracle de dernière minute.
15:00Nous ne sommes pas sectaires, nous restons ouverts au dialogue.
15:03Notre volonté de trouver des compromis
15:07reste absolument inchangée,
15:09mais pour dialoguer, il faut être deux,
15:11et ça nécessite que chacun accepte, je le redis,
15:14de faire un pas vers l'autre.
15:16C'est ça, l'incensérité de notre démarche.
15:18Si le gouvernement chute, ce sera donc la responsabilité
15:21et s'il y a une crise financière, politique et de régime du RN ?
15:24Si le gouvernement chute, ce sera la responsabilité
15:27des parlementaires qui auront pris la décision
15:30de voter une éventuelle motion de censure.
15:32Et je le redis, je le redis,
15:34les députés de gauche auront une responsabilité
15:38tout aussi importante, tout aussi importante,
15:41parce qu'une voix vaut une voix.
15:43Un député n'est pas supérieur à un autre député.
15:45Et aucune motion de censure ne peut être adoptée
15:48sans les voix, par exemple, des socialistes.
15:50Et quand j'entends qu'un ancien chef d'Etat,
15:54Paul-François Hollande,
15:56prendrait le risque de faire courir à la France
15:59une crise économique, financière,
16:01une instabilité politique inouïe,
16:05je ne comprends pas, je ne comprends pas.
16:0818 millions de Français ont fait confiance à François Hollande
16:12en 2012.
16:13Qu'a-t-il à leur dire, ce matin,
16:15quand il prend ce type de décision ?
16:17Merci, Maude Bréjon.
16:18Est-ce que mercredi, vous serez encore porte-parole du gouvernement ?
16:21Je continuerai à venir sur vos plateaux.
16:24Vous ne le savez pas encore.
16:25Ce qui m'intéresse, j'ai fait de la politique,
16:28je ne venais pas de là.
16:29Je me suis engagée parce que je pensais
16:31qu'on pouvait encore changer la vie des gens.
16:33J'espère qu'il y a encore beaucoup de responsables politiques
16:37qui, dans les jours et les semaines à venir, le seront.
16:39Merci à vous. C'était votre grande interview.
16:42Bonne journée.