• il y a 8 mois
La numéro 2 sur la liste du Rassemblement national pour les européennes, Malika Sorel, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Bienvenue et bonjour Malika Sorel.
00:02 Bonjour.
00:03 Merci de votre présence et merci de nous accorder votre premier entretien sur CNews
00:06 et Europe 1.
00:07 Vous êtes essayiste, auteur de nombreux ouvrages.
00:10 L'un de vos livres, Décomposition française, a d'ailleurs été récompensé d'un prix,
00:14 on en parlera.
00:15 Vous êtes aussi, Malika Sorel, une ancienne membre du Haut Conseil à l'intégration.
00:18 Et depuis hier, vous avez donc rejoint la liste du Rassemblement National de Jordan
00:22 de Bardella en position numéro 2.
00:24 Alors je précise qu'on vous a aussi connue proche de la droite.
00:28 François Fillon, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy.
00:30 Et donc aujourd'hui, vous rejoignez le RN.
00:33 Est-ce que votre choix, Malika Sorel, marque une rupture idéologique avec la droite ou
00:38 restez-vous ce matin une femme de droite ?
00:40 Alors bonjour.
00:42 Je ne me suis jamais déterminée par rapport au clivage droite-gauche.
00:47 Je m'inscris depuis le début, comme quelque part mon maître Dominique de Villepin, au-dessus
00:52 des clivages partisans.
00:54 C'est l'approche gaulliste.
00:55 C'est-à-dire, de Gaulle disait "il n'y a pas de gauche en France, il n'y a pas de droite".
00:59 Et pour lui, représenter une fraction de la population était, le terme je crois, c'était
01:04 un crime, une erreur impardonnable.
01:06 Et donc c'est comme ça que je me vis.
01:08 Pour moi, le fait que je rejoigne la liste portée par Jordan Bardella était une évidence.
01:14 Une évidence ?
01:15 Une évidence.
01:16 C'est dans la continuité de ce que j'ai fait.
01:19 Si vous vous souvenez, Marcel Gaucher, le grand philosophe Marcel Gaucher, avait dit à votre
01:22 micro "le parti de Marine Le Pen, c'est un parti qui ressemble au RPF du général de
01:28 Gaulle, qui est social et national".
01:30 Je m'y retrouve pleinement, parce que je viens de vous dire, je suis gaulliste.
01:33 Luc Ferry, le grand philosophe Luc Ferry, avait également dit que le parti du Rassemblement
01:39 national était un parti de droite, républicain, populaire.
01:43 Je suis dans cette continuité.
01:45 Je voudrais également rappeler ce qu'avait dit Elisabeth Badinter, avec laquelle j'ai
01:49 beaucoup travaillé sur la laïcité, puisque nous étions ensemble pour défendre Natalia
01:53 Baleato et la crèche Babilou, qui était un enjeu décisif pour la cohésion de la
01:57 nation, cette défense de la laïcité.
01:59 Elle disait "aujourd'hui, il n'y a plus guerre que Marine Le Pen et Vanuel Valls
02:05 pour défendre la laïcité".
02:06 Donc c'est tout à fait cohérent.
02:08 Évidence, dites-vous.
02:09 Votre ralliement a fait réagir la droite, l'ELR, parce qu'hier, lors de l'émission
02:14 "Le Grand Rendez-vous", le président républicain Éric Ciotti a réagi, Malika Soral, en dénonçant
02:18 je cite "de l'opportunisme" et d'ajouter "écrire c'est bien", puisque vous êtes
02:23 essayiste, "mais agir c'est mieux".
02:25 Que lui répondez-vous ce matin ?
02:26 Alors au vu des sujets que j'ai portés, que j'incarne, puisque le président Sarkozy,
02:32 lorsqu'il m'avait décoré la Légion d'honneur au Palais de l'Élysée, m'avait dit des
02:35 mots qui pour moi m'engagent, m'obligent.
02:38 Il m'avait dit "Malika Soral, vous êtes le symbole de l'unité et de l'universalité
02:42 de la République française".
02:44 Je considère aujourd'hui que l'unité est en danger.
02:47 C'est pour ça que je m'engage encore davantage, mais je suis très étonnée qu'Éric Ciotti
02:52 n'ait pas vu à quel point j'ai déjà agi.
02:53 S'il était intéressé par les sujets que j'ai portés, donc l'intégration culturelle,
02:58 la question de la cohésion de la nation, c'est à ce titre-là que je conseillais François
03:02 Fillon lors de la présidentielle de 2017, il aurait su tout ce que j'ai entrepris.
03:07 Par exemple, je vais citer parce que c'est vraiment à l'ordre du jour encore aujourd'hui,
03:11 j'ai été auditionnée par Simone Veil dans le cadre de la commission de révision du
03:16 préambule de la Constitution, et c'est grâce à moi que Simone Veil a refusé d'inscrire
03:21 la diversité dans notre Constitution, et tout cela pour préserver le caractère un
03:26 et indivisible de la France.
03:28 Et puis je rappellerai également, et là c'est quand même incroyable qu'il ne sache
03:31 pas cela, c'est que lors de la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, avec Nicolas Sarkozy et
03:37 Claude Guéant, en quelques mois seulement, parce que j'avais co-rédigé la Charte des
03:41 droits et des devoirs du citoyen français, que nous avons immédiatement déployée avec
03:46 le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, nous avons fait fondre, chuter, le nombre
03:51 de naturalisations, car nous faisions désormais de nouveau coïncider la réussite de l'assimilation
03:57 avec l'octroi de la nationalité française.
03:59 Vous venez d'évoquer, Malika Sorrel, votre parcours, vos réalisations, votre ralliement
04:04 a suscité quand même beaucoup de réactions.
04:07 Est-ce que vous pouvez d'abord nous raconter, avant d'aller sur le fond, votre rapprochement
04:10 avec le Rassemblement national ? Vous dites que c'est une évidence, mais qu'est-ce
04:13 qu'il y a d'évident ? Quel point comment entre vous et Jordan Bardella, par exemple ?
04:18 Alors, je vais vous répondre, je vais rajouter un seul point, qui moi, est le point qui m'a
04:23 le plus heurté dans la bouche d'Éric Ciotti, c'est lorsqu'il a dit qu'il a justifié
04:28 le fait que je ne sois pas chez eux, parce qu'il avait fait le choix de personnes enracinées.
04:32 Et en tant qu'enfant de l'immigration, je l'ai pris comme une insulte.
04:36 Une insulte ? Absolument.
04:37 Et puis, quelque chose d'incroyablement injuste, qui montre que pour certaines personnes,
04:43 quoi que fasse, les enfants de l'immigration, ils ne sont pas considérés comme français.
04:46 De quel enracinement parle-t-il ? Alors que, comme l'avait dit le président Sarkozy,
04:52 je suis moi-même le symbole de l'unité.
04:54 Alors, c'est intéressant, parce que certains qui commencent quand même à critiquer votre
04:59 ralliement estiment que vous apportez du crédit à la normalisation, à la banalisation,
05:04 à la crédibilisation du RN et s'interrogent sur ce ralliement, eu égard à vos racines,
05:08 à vos origines.
05:09 Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
05:10 Je réponds que, vu ce que je viens de vous dire, que le Rassemblement National est un
05:16 parti qui accueille tous les Français de cœur et d'esprit, que c'est la seule approche.
05:21 Et Jordane Bardella incarne justement le fait que tous ceux qui vont se reconnaître dans
05:27 cette approche de français par le cœur et l'esprit sont les bienvenus.
05:31 Et tous ceux également qui vont comprendre que l'heure est grave.
05:35 C'est cela aussi que je veux dire.
05:36 C'est à dire l'heure est grave ?
05:37 L'heure est grave ?
05:38 L'heure est grave ?
05:39 Il vous devait décrire la situation de la France, Malika Sarral.
05:40 Ce matin, on a appris d'abord qu'il y a un niveau d'alerte qui est relevé, attentat,
05:43 mais la situation plus profonde du pays, comment les séistes, l'intellectuel et maintenant
05:48 la femme engagée en politique la voient ?
05:49 La France tombe.
05:51 Tombe ?
05:52 C'est une réalité.
05:53 La France tombe.
05:54 Nous sommes confrontés à un chaos tout azimut.
05:57 Le chaos migratoire, le chaos sécuritaire, le chaos économique avec des fermetures d'entreprises
06:03 chaque jour, le chaos financier.
06:05 Rendez-vous compte Sonia Mabrouk, lorsque François Fillon disait « Je suis à la tête
06:08 d'un État en faillite », nous étions à 1 200 milliards.
06:11 Je crois 1 200 milliards en 2017.
06:14 Je crois que c'était en 2012 quand il était au tout début de…
06:16 De 2007.
06:17 Il y a presque 15 ans.
06:18 Il disait 1 200 milliards.
06:21 Emmanuel Macron nous a amenés à 3 300 milliards de dettes.
06:25 Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu'il a obéré les marges de manœuvre
06:31 de la société française.
06:32 Comment pourrons-nous emprunter de nouveau demain ? Alors que si nous sommes dégradés
06:37 en termes de notation financière, et c'est probablement ce qui risque de nous arriver
06:40 en avril, les taux d'intérêt vont augmenter, le remboursement de la dette coûtera plus
06:44 cher et donc ça augure d'un désastre à venir.
06:48 L'heure est grave.
06:49 L'heure est grave.
06:50 Dans les colonnes du Figaro, Malika Sorrel, vous affirmez que le RN est le seul parti
06:54 capable à vos yeux de défendre les intérêts supérieurs du pays.
06:57 Pour quelle raison ? Est-ce que vous pouvez nous citer une mesure phare, une proposition
07:02 marquante qui conforte ce que vous dites ? Ce n'est pas rien de dire que seul un parti
07:06 peut relever le pays.
07:07 Oui, parce que c'est pour moi aujourd'hui le parti qui défend la liberté.
07:10 La liberté d'être français, la liberté désormais de nouveau d'appeler les Français
07:16 au vote, c'est-à-dire de leur dire "nous allons vous consulter".
07:19 Il y a également à mes yeux quelque chose qui est extrêmement important, c'est le
07:23 fait que, et ça motive aussi mon engagement pour les Européennes, le fait qu'en novembre
07:28 2023 a été voté au Parlement européen une décision qui est calquée sur le rapport
07:34 Verstappen qui fait qu'on transfère ce qu'il nous reste de souveraineté à l'Union
07:39 Européenne et en réalité ce projet qui aujourd'hui est un projet déclaratif mais
07:44 indique de manière claire…
07:46 Rien n'est définitif encore.
07:47 Absolument.
07:48 Mais là nous avons quelque chose d'extraordinaire, c'est que ceux qui sont anti-européens
07:54 nous disent "voilà où nous voulons amener l'Europe de demain", c'est-à-dire la
08:00 suppression des nations et la dissolution des peuples européens, ce qui, Sonia Mabrouk,
08:06 est totalement contraire au projet européen qui avait été voulu parce que grâce au
08:10 principe de subsidiarité, c'était le fait de traiter les sujets là où c'est le plus
08:15 efficace et avec ce principe de subsidiarité de respecter l'identité des peuples.
08:19 J'entends, donc vous vous engagez aussi contre, si je vous entends bien, l'Europe
08:22 de Madame van der Leyen pour une autre Europe et pour sauver la France ?
08:26 Absolument.
08:27 Pour l'Europe des nations, une Europe qui soit respectueuse des peuples, de leur identité,
08:32 c'est bâtir une Europe où les nations, les peuples additionnent leurs forces et non
08:37 s'annihilent et donc oui, je m'engage pour faire barrage et pour faire chuter la
08:44 commission van der Leyen et l'Europe de Macron, c'est-à-dire celle qui veut effacer
08:48 les peuples européens.
08:49 J'estime pour ma part, je l'ai toujours écrit et c'est valable pour tous les pays
08:53 du monde, on ne bouscule pas des peuples sur leur territoire parce qu'il y aura des
08:58 conséquences tragiques.
08:59 On le voit aujourd'hui.
09:00 Et je veux dire aussi également qu'il y a un sujet qui moi m'importe, puisque j'ai
09:04 fait partie d'un conseil d'administration de géopolitique et de questions de défense
09:08 pendant des années aux côtés de personnalités comme Xavier de Villepin, qui était président
09:12 des affaires étrangères au Sénat.
09:15 Je suis effrayée par la rapidité avec laquelle une partie des élites occidentales ont ligué
09:21 une partie du monde contre l'Occident.
09:23 Je peux parler du sud global.
09:25 Je veux participer à faire qu'une partie des élites européennes arrête avec une forme
09:30 d'arrogance.
09:31 Vous estimez que les élites, comme vous les appelez, qui est un terme large, générique,
09:35 a contribué à la chute, pour reprendre votre mot, à la France qui tombe ?
09:39 Absolument.
09:40 Absolument.
09:41 Ils ont non seulement participé, mais ils accélèrent…
09:43 Les élites au pouvoir, les élites économiques, les élites médiatiques ?
09:46 Absolument, je l'essaye.
09:47 Dans mes livres, je parle des élites de commandement, artistiques aussi.
09:50 Vous n'êtes pas partie de cette élite, Malika Torel, vous-même ?
09:53 Je dis toujours une partie des élites.
09:55 Bien entendu, je fais partie de ces élites.
09:57 Ça fait partie de mon parcours, puisque vu que je viens d'Algérie, j'ai fait des
10:04 études en Algérie, je suis venue en France, je suis redevable pour tous ceux qui m'ont
10:09 accompagnée depuis ma naissance, pour être ce que je suis aujourd'hui, une femme qui
10:13 souhaite s'engager pour faire aussi qu'on entende de nouveau la voix des peuples.
10:16 Je vais rappeler votre parcours.
10:18 Vous l'avez dit, vous êtes d'origine algérienne, vous avez vécu 15 ans en Algérie,
10:21 vous vous êtes installée définitivement en France, vous êtes diplômée en tant qu'ingénieure
10:24 de l'école polytechnique d'Alger, vous êtes majeure de promotion d'un MBA à Sciences
10:29 Po Paris.
10:30 En 2009, interrogée dans Le Figaro, vous dites, Malika Torel, je vous cite, "la non-assimilation
10:36 aboutira à la mise en minorité des idéaux français sur notre propre sol".
10:40 Alors, mise en minorité, eh bien, ça renvoie à substitution et même à remplacement.
10:46 Est-ce que vous reprenez la thèse d'Éric Zemmour ?
10:48 Ce qui nous arrive, Sounia Mabrouk, j'ai été aux premières loges au sein du Haut
10:51 Conseil d'intégration pour observer ce processus qui, je veux le dire, est le même
10:56 en cours, qui est en train de s'opérer dans tous les autres pays européens.
11:01 Et c'est pour cela que dans tous les autres pays européens, mais également au Canada,
11:04 parce que nous étions en contact avec nos correspondants dans les autres pays, au niveau
11:09 du Haut Conseil d'intégration, tous les peuples aujourd'hui s'aperçoivent du fait
11:13 qu'ils sont progressivement mis en minorité.
11:15 Alors, qu'est-ce que je veux dire par là ? Ce qui se passe, c'est que le projet de
11:19 société, il se repose, il est posé sur un socle de principes et de valeurs fondamentaux.
11:25 C'est ça qui structure l'identité des peuples.
11:28 Et c'est le résultat d'un long processus historique, politique, il y a une dimension
11:33 religieuse également.
11:34 Donc, si vous en arrivez à avoir un flux migratoire extrêmement important, l'INSEE
11:41 nous dit qu'en 2017, 44% de la hausse de la population en France était le fait d'immigrer.
11:46 Si l'intégration culturelle se passe, c'est-à-dire que nous partageons les mêmes définitions
11:51 de liberté individuelle, d'égalité, égalité homme-femme, de fraternité, fraternité qui
11:56 transcende les convictions religieuses et le respect de la laïcité, il n'y a aucun
12:02 problème.
12:03 C'est une question culturelle.
12:04 Donc votre approche n'est pas, comment dire, ethno-raciale, elle est culturelle.
12:09 C'est important quand même.
12:10 Absolument.
12:11 Et d'ailleurs, je souhaite dire à ce titre que le général de Gaulle, et j'ai posé
12:15 la question à son petit-fils, qui avait échangé longuement avec son grand-père,
12:19 lui demandant "Pouvez-vous, selon vous, pensez-vous que votre grand-père aurait pu dire "La
12:25 France est une nation de race blanche", ce qu'Alain Perfit a dit, et de religion
12:29 chrétienne, etc.
12:30 Rapporté dans son livre à l'interview.
12:31 Et le petit-fils général de Gaulle, et formel, jamais son père a eu une approche
12:37 par l'ethnie ou par la race ou par la religion.
12:39 L'approche du général, c'était celle que nous voulons porter avec Jordan Bardella,
12:43 celle des Français de cœur et d'esprit.
12:45 Alors je comprends.
12:46 Mais alors, est-ce que l'immigration, considérée comme étant de masse, si je vous entends
12:50 bien, empêche l'intégration culturelle ? Et si oui, il faut faire quoi ?
12:54 Alors bien entendu, l'importance des flux migratoires, en particulier lorsqu'ils
12:59 étaient en provenance de nations qui renouaient avec la religion comme principe organisateur
13:04 de la cité, entrave l'intégration culturelle et donc ruine la possibilité de toute assimilation.
13:11 Parce que nous avons eu reconstitution des sociétés d'origine sur le territoire.
13:16 Je vous ai parlé de liberté individuelle.
13:18 Il y a des cultures qui ne reconnaissent pas la liberté individuelle.
13:21 Donc la personne qui arrive ne pourra pas se sentir libre et avoir toutes les marges
13:27 de manœuvre pour pouvoir s'intégrer culturellement parce que le groupe dépossède l'individu
13:33 et le dissuade de le quitter.
13:35 Il faut relire, parce que c'est dans la documentation française, tout ce que j'avais
13:39 dit à Simone Veil, qu'il avait alerté.
13:42 Et je lui disais le risque principal contre lequel nous devons lutter, c'est la libanisation
13:47 de la France.
13:48 Libanisation de la France, vous l'avez dit dans les colonnes du Figaro, l'expression
13:52 est forte.
13:53 Donc Malika Soral vous a employé de manière presque indiscriminée.
13:56 Assimilation ou intégration, est-ce que c'est la même chose ?
13:59 Parce que j'ai lu que pour vous l'assimilation ne peut pas être imposée car elle a trait
14:02 au registre moral et affectif.
14:05 Alors au sein du RN, qu'est-ce que vous allez défendre comme modèle ?
14:07 Un modèle d'intégration à la française, culturellement ?
14:10 Alors moi ce que je vais défendre, et je vous remercie de le dire, c'est le fait que
14:14 d'abord l'assimilation ne peut être imposée.
14:16 C'est véritablement un choix personnel qui est douloureux.
14:20 Il ne faut pas se voiler la face parce qu'on ne peut pas dire à ses propres ascendants,
14:25 à ses parents, grands-parents, voilà je vais épouser un autre destin que celui du
14:29 peuple de mes ascendants sans qu'il y ait des souffrances.
14:31 Donc il faut tout faire pour ne pas entraver l'assimilation, réduire l'effet migratoire,
14:38 donc lutter contre le pacte migratoire européen qui tout de même est effrayant.
14:43 C'est-à-dire que l'Europe n'a plus ni porte, ni frontière, ni toit.
14:47 On accueille et on ventile dans les campagnes européennes, ça n'a aucun sens.
14:52 Il faut mettre un coup d'arrêt à cela et il faut tout faire pour permettre l'intégration
14:56 culturelle, c'est-à-dire l'appropriation des principes et des valeurs de la société
15:02 d'accueil.
15:03 Par ce défi, mais évidemment l'école, l'éducation, tout ce que vous développez
15:05 dans vos livres.
15:06 Absolument, c'est central.
15:07 Pour conclure, Malika Soral, que va changer finalement une intellectuelle, une essayiste
15:11 comme vous en politique ? J'ai noté il y a quelques années, vous aviez répondu
15:14 sur votre priorité si vous étiez, et la question vous a été posée un jour, présidente.
15:18 Et vous avez parlé, d'ailleurs ça rejoint ce que vous dites tout à l'heure, de liberté,
15:21 de liberté d'expression.
15:22 Absolument.
15:23 En quoi c'est un… alors on le comprend, mais je vous pose à vous la question, en
15:28 quoi c'est important et ça structure un pays, une nation ?
15:32 C'est fondamental.
15:33 Parce que la liberté d'expression, le fait que l'on puisse s'interroger sur tout,
15:40 s'exprimer, réfléchir, sans tabou, sans borne, a un impact direct sur la liberté
15:47 de création, sur la liberté d'innovation et de développement.
15:51 Ça a des conséquences extrêmement importantes.
15:54 Et donc, oui, j'avais répondu à Olivier Delagarde sur France Info, il m'avait posé
15:58 la question, vous présidente, quelle serait votre première décision ? Et j'avais dit
16:02 je sanctuariserai la liberté d'expression.
16:05 Aujourd'hui, au travers des attaques qui sont menées contre la presse, c'est la
16:09 démocratie qui est en danger.
16:11 Je pense qu'il faut que les Français le comprennent.
16:13 Le pouvoir devient fébrile, à peur, parce qu'il sent que le peuple se réveille.
16:18 Et moi j'appelle au sursaut, parce que je veux le dire, dans cinq ans, il sera trop
16:22 tard.
16:23 Il y a un compte à rebours.
16:24 Merci Malika Essorel, c'était votre premier grand entretien.
16:27 Merci de nous l'avoir accordé.
16:28 Bonne journée et à bientôt.
16:29 Bonne journée, merci.
16:30 [Musique]
16:33 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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