• il y a 11 mois
La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:03 Bienvenue et bonjour Priska Tevno.
00:04 Bonjour Sonia Babrouk.
00:05 Et merci de votre présence.
00:07 Vous êtes la porte-parole du gouvernement,
00:08 également en charge du renouveau démocratique.
00:11 Gabriel Attal reçoit donc aujourd'hui le syndicat agricole de la FNSEA
00:15 et les jeunes agriculteurs.
00:17 Bruno Le Maire en a appelé hier, Priska Tevno, à des propositions
00:20 faites par les agriculteurs.
00:22 Le ministre de l'Agriculture de son côté a été contraint de reporter le projet de loi
00:26 pour y ajouter le volet de simplification.
00:28 On a l'impression que vous avez été rattrapé par une crise,
00:32 que vous ne l'aviez pas anticipée.
00:34 Déjà, rappelons effectivement que ce qui s'exprime en ce moment dans le pays
00:39 de la part de nos agriculteurs, de la part de ces hommes et de ces femmes
00:42 engagés chaque jour dans un travail extrêmement dur, éprouvant.
00:46 Pourquoi ? Pour que nous puissions nous alimenter sainement,
00:49 pour que nous puissions continuer à faire vivre nos territoires.
00:52 Et je pense que c'est aussi important de le rappeler.
00:54 Eh bien oui, ils expriment une colère.
00:56 Cette colère, elle est légitime parce que c'est l'expression d'incompréhension,
01:02 mais également de revendication.
01:04 Et ces revendications, nous devons être capables de les entendre.
01:06 Elles ne sont pas nouvelles.
01:07 Et pourquoi je dis ça ?
01:09 C'est parce que notre travail à cet endroit n'est pas nouveau non plus.
01:12 Nous ne partons pas d'une feuille blanche.
01:14 Un certain nombre de dispositifs ont déjà été mis en place.
01:17 Et je ne vais pas ici vous faire l'enfance de les rappeler en permanence.
01:20 Parce que vous savez qu'ils sont déjà insuffisants.
01:22 Exactement, mais je ne veux dire que nous ne partons pas de la feuille blanche.
01:25 Nous avons travaillé sur cela,
01:27 sur la protection de la rémunération de nos agriculteurs,
01:30 mais également sur la protection face aux dérèglements climatiques
01:33 avec la réforme de l'assurance récolte,
01:36 et puis également la capacité de répondre à des crises
01:38 comme la maladie qui touche les bovins en ce moment,
01:40 et dont le ministre de l'Agriculture sur lequel s'est prononcé hier.
01:44 Mais nous devons accepter que nous devons aller plus loin.
01:45 Alors c'est très intéressant Prisca,
01:47 nous vous dites que ces revendications ne sont pas nouvelles.
01:49 Effectivement, on connaît les doléances des agriculteurs.
01:52 Trop de charges, une frénésie normative,
01:54 trop d'injonctions contradictoires.
01:56 Alors qu'est-ce que vous attendez pour agir ?
01:58 Pourquoi demander les propositions aux agriculteurs ?
02:00 De continuer à travailler.
02:02 De continuer à travailler.
02:04 Les lois EGalim 1, 2, 3 qui ont été mises en place,
02:06 la loi des cross-drives l'année dernière...
02:07 Elle n'est pas toujours appliquée, contrairement.
02:08 Eh bien, vous avez raison.
02:10 Vous avez raison.
02:11 Nous avons aussi cette nécessité d'aller vérifier
02:13 que ces lois sont parfaitement appliquées.
02:16 Et c'est tout l'enjeu qu'a rappelé Bruno Le Maire la semaine dernière.
02:19 Parce que voter des lois, c'est bien.
02:21 Faire en sorte qu'elles s'appliquent correctement
02:23 pour protéger justement ces femmes et ces hommes
02:25 qui font en sorte que nous puissions être fiers d'être français.
02:29 Eh bien oui, nous devons le faire.
02:30 Ça s'appelle justement ce continuum que nous devons assurer.
02:33 Maintenant, soyons clairs aussi.
02:35 Oui, il y a un projet de loi qui a été mis en place
02:38 sur la base de concertation lancée par Marc Fesneau en fin d'année.
02:41 Reporté pour y ajouter un volet simplification.
02:44 Pourquoi ne pas avoir pensé à cela avant ?
02:46 Justement.
02:47 Regardons plutôt le verre à moitié plein.
02:50 Nous allons nous servir de ce texte législatif,
02:52 de cet outil législatif,
02:53 pour répondre le plus rapidement possible
02:55 aux attentes de nos agriculteurs.
02:56 C'est des vraies mesures, enfin un choc de simplification, j'allais dire.
02:59 Il est nécessaire.
03:00 L'expression est un peu galvaudée, mais on va faire ça.
03:03 Il est nécessaire.
03:03 Est-ce que vous craignez, Prisca Temnon, un mouvement éruptif ?
03:06 On a vu il y a quelques semaines ces mouvements impressionnants.
03:09 En Allemagne, il y a le blocage de l'A64 entre Toulouse et Bayonne,
03:12 peut-être d'autres blocages de villes et de routes.
03:15 Est-ce que c'est votre crainte aujourd'hui ?
03:16 Et celle du gouvernement ?
03:17 Je pense que la position en responsabilité,
03:21 quand on est responsable politique,
03:22 ce n'est pas d'anticiper les scénarios du pire,
03:24 surtout quand on est autour de la table
03:26 pour dire que nous voulons continuer à travailler ensemble.
03:29 Et j'insiste sur le "continuer".
03:30 Effectivement, le président de la République a rappelé
03:32 que les préfets devaient se mobiliser la semaine dernière
03:34 pour aller à la rencontre de ces femmes et de ces hommes
03:37 directement sur le terrain.
03:38 Le ministre de l'Agriculture était sur le terrain aussi ce week-end.
03:42 Aujourd'hui, à Matignon, Gabriel Attal, le Premier ministre,
03:44 reçoit les syndicats de la FNS.
03:46 Oui, ils sont tous sur le pont, on a compris que...
03:47 On n'est pas simplement sur le pont, on est au travail,
03:50 mais pas simplement entre nous,
03:51 avec celles et ceux qui expriment une colère.
03:53 Et c'est ça qui est important.
03:54 Moi, j'ai écouté ce matin votre chaîne CNews,
03:57 et si je ne me trompe pas, entre 6h et 7h,
04:00 vous avez reçu sur votre antenne le secrétaire général de la FNSEA.
04:04 Il le dit de façon très simple.
04:05 L'enjeu n'est pas de bloquer,
04:06 mais c'est de trouver ensemble des solutions.
04:09 Et ils vont se rendre à Matignon ce soir pour travailler sur cela,
04:12 sans totem ni tabou, mais avec une seule ligne.
04:14 Faire en sorte que ces femmes et ces hommes
04:16 puissent vivre dignement de leur travail,
04:18 et plus encore, qu'ils puissent se projeter
04:20 pour transmettre le fruit de leur travail
04:22 à leurs enfants quand il y en a.
04:23 Est-ce que, Thévenaud, ce matin sur Europe 1 et sur CNews,
04:25 on entend bien évidemment que vous êtes à l'écoute,
04:27 et plus que cela par rapport aux agriculteurs,
04:29 même, j'allais dire, compatissant à Paris,
04:32 et certains disent complaisant à Bruxelles.
04:35 Est-ce que le problème n'est pas là ?
04:36 Est-ce qu'on a encore notre souveraineté ?
04:38 Est-ce que Bruxelles n'impose pas des normes environnementales
04:40 trop contraignantes ?
04:42 Fait venir d'autres régions du monde de Chine des produits
04:45 qui ne sont pas imposés à des normes
04:47 comme celles de nos agriculteurs,
04:49 le problème n'est-il pas là, justement ?
04:51 Deux choses.
04:52 Premièrement, je pense que c'est facile ici,
04:54 lundi matin à 8h10, au chaud dans un plateau,
04:57 de venir pointer du doigt Bruxelles.
04:59 Rappelons simplement ce qu'est Bruxelles.
05:00 C'est vrai que ce sont les nations,
05:01 ce sont les gouvernements qui votent.
05:03 Rappelons ce qu'est Bruxelles.
05:05 Bruxelles, cette année, pour le monde agricole,
05:07 pour 400 000 bénéficiaires du monde agricole,
05:10 c'est quoi ces 9 milliards d'euros ?
05:11 9 milliards d'euros, justement,
05:13 pour répondre à un certain nombre d'injonctions contradictoires,
05:18 environnementaux, économiques, sociaux.
05:20 Nous devons bien évidemment continuer à avancer dans ce sens-là,
05:24 mais aussi à lever des tabous.
05:25 Mais comment ?
05:25 Est-ce qu'il y a un certain nombre de sujets
05:27 sur lesquels la contrainte est trop importante ?
05:28 "Harcèlement normatif", disent les agriculteurs.
05:31 Est-ce qu'il n'y a pas une forme de schizophrénie ?
05:32 Très sincèrement prise qu'à Thémeno,
05:34 votre groupe de la majorité Renew
05:36 vote ces injonctions contradictoires
05:38 et en même temps, vous nous dites ce matin avec conviction,
05:40 il ne faut pas aller dans ce sens-là.
05:42 Il y a deux choses.
05:43 Est-ce que nous devons continuer à protéger nos agriculteurs ?
05:47 Oui.
05:47 Est-ce que nous devons continuer à avancer
05:50 sur les enjeux environnementaux et sanitaires qui sont les nôtres
05:53 et sur lesquels nous pouvons être fiers en tant que Français ?
05:54 Parce que oui, notre agriculture est une des plus vertueuses,
05:57 et là, pardon, plus vertueuse au monde.
05:59 Bien évidemment.
06:00 On peut aller sur ça en même temps ?
06:02 On peut, pardon, on doit.
06:05 On doit, aussi bien pour les agriculteurs,
06:06 mais pour l'ensemble des Français
06:08 et pour ce que nous représentons en tant que France.
06:10 Je suis désolée, je le redis ici,
06:11 le président de la République l'a rappelé à très juste titre.
06:14 Faisons de cette année 2024 l'année des fiertés.
06:17 Retrouvons en peu cette capacité à être fiers en tant que Français.
06:20 Fiers de ce que nous sommes,
06:21 fiers de ce que nous avons été
06:22 et fiers de ce que nous devons continuer à être ensemble.
06:24 Un peuple résilient, mais un peuple combatif,
06:26 capable de regarder les difficultés qui sont face à nous,
06:29 non pas de s'apitoyer dessus, mais d'y travailler ensemble.
06:31 Et c'est bien ce qui va se passer aujourd'hui à Matignon,
06:33 entre le Premier ministre et les représentants syndicaux
06:36 sur le sujet agricole.
06:37 Les agriculteurs sont résilients.
06:39 Une partie du monde agricole s'est malgré tout tournée
06:40 vers le vote du Rassemblement national, Prescat et Venot.
06:43 Ce sera d'ailleurs l'un des enjeux de ces élections européennes.
06:46 Vous avez vu le président du RN et tête de liste,
06:48 Jordan Bardella, qui a exhorté le gouvernement
06:50 à voter une loi sur le patriotisme économique.
06:53 Et lui, il dit que l'Europe d'Emmanuel Macron,
06:56 justement, elle est en train d'organiser la mort de notre agriculture.
06:59 Qu'est-ce que vous lui répondez à ça ?
07:01 On parle du Rassemblement national,
07:02 le parti du mensonge et de la paresse.
07:05 Pardon, on va être très clair.
07:06 Si on sait ce qu'est le Rassemblement national,
07:09 regardons peut-être ce qu'ils font.
07:10 Et ça, on n'en parle pas assez.
07:12 Ils passent leur temps en permanence à aller devant les caméras
07:15 pour nous dire "défendre l'intérêt des Français".
07:17 Mais très bien, grand bien leur face.
07:19 Mais plutôt que de leur dire, peut-être devraient-ils le faire ?
07:22 Regardons le quotidien des Français, le bouclier tarifaire
07:24 dont on vient de parler en début d'interview.
07:26 Ils ne l'ont pas voté et aujourd'hui,
07:27 ils réclament le maintien de ce bouclier tarifaire.
07:30 Par rapport aux entreprises françaises,
07:31 il y a quelques semaines, dans l'hémicycle,
07:33 ils se sont alliés avec la France insoumise
07:36 pour venir mettre à mal la compétitivité
07:38 et l'attractivité de nos TPE et de notre PME françaises.
07:40 Ils sont en train de s'aborder les intérêts de la France,
07:42 c'est ce que vous dites ?
07:43 Mais de façon très claire, soit par paresse,
07:45 soit par méconnaissance des dossiers qu'ils travaillent.
07:48 Interessant sur l'agriculture.
07:50 Exercer une loi sur le patriotisme économique,
07:53 ce n'est pas franchement aller contre les intérêts de la France.
07:56 Et en parallèle, demander à sortir de l'Union européenne.
07:59 Je le redis encore.
07:59 Sortir de l'Union européenne ?
08:01 Soyons très clairs, ils n'ont jamais changé sur ce sujet.
08:02 C'est toujours un projet de Frexit ?
08:04 Ils n'ont jamais changé sur ce sujet.
08:06 Les beaux sourires n'en changeront rien.
08:08 Regardons ce qu'ils font.
08:10 Cassons cette démarche de simplement regarder les gens sourirent devant la télé.
08:14 Ils sont aux responsabilités.
08:15 N'est-ce que ça, Jordane Bardella, un sourire devant les caméras ?
08:19 Je vais vous le dire de façon assez simple.
08:21 Je suis conseillère régionale d'Ile-de-France,
08:23 d'opposition à Valérie Pécresse.
08:26 Et nous sommes présents.
08:28 Certes, l'opposition minoritaire, mais nous sommes présents.
08:30 En plus d'un an de mandat, j'ai vu deux fois Jordane Bardella.
08:35 Donc encore une fois, je pense que faire campagne, c'est bien.
08:39 Quand on est élu, siégé, c'est mieux.
08:40 Alors sur le fond, parce que vous avez parlé,
08:42 vous les avez critiqués sur le bouclier tarifaire.
08:45 Donc dans ce contexte, je le rappelle à nos auditeurs et téléspectateurs,
08:47 Prescat et Venon, il y a une hausse de moins de 10% qui a été actée
08:50 et confirmée hier par Bruno Le Maire.
08:52 C'est la fin du quoiqu'il en coûte.
08:54 Mais quand même, j'ai calculé le prix de l'électricité.
08:57 Il a déjà connu une augmentation au record de 31% l'an dernier.
09:00 Est-ce que vous êtes en train d'acter d'une taxe ?
09:03 En réalité, cette hausse de l'électricité, c'est une taxe pour les Français.
09:06 C'est une asphyxie fiscale pour les plus modestes.
09:09 Il faut déjà rappeler effectivement d'où on vient.
09:11 Je pense que c'est aussi important pour pouvoir effectivement commenter,
09:14 encore une fois, sans tabou, où on va.
09:18 Face à l'agression de Vladimir Poutine en Ukraine,
09:20 nous avons dû faire face en Europe à une crise énergétique sans précédent.
09:25 Le prix de l'électricité aurait été multiplié par deux
09:30 pour l'entièreté des Françaises et des Français.
09:32 Très rapidement, nous avons mis en place des mesures,
09:34 dont le bouclier tarifaire.
09:37 Effectivement, nous l'avons toujours dit,
09:39 il s'agissait et il s'agit d'une mesure importante, mais exceptionnelle.
09:43 Qui dit exceptionnelle, c'est qu'elle a une date de début, une date de fin.
09:46 Maintenant, soyons très clairs aussi,
09:48 face et à côté de ces mesures exceptionnelles qui ont été mises en place,
09:51 il y a aussi un travail de longue haleine qui est mis en place
09:54 pour justement sortir de la dépendance et de la volatilité aux énergies fossiles.
09:58 Vous nous expliquerez, mais le court terme, parce que nous sommes dans des crises croisées.
10:00 Vous dites la guerre en Ukraine, évidemment un impact,
10:03 mais est-ce que Poutine n'a pas, pardonnez-moi, un dos trop large ?
10:06 Est-ce que le prix d'électricité n'a pas aussi augmenté
10:08 du fait de choix énergétiques et nucléaires erratiques ces dernières années de zigzag ?
10:13 En fait, est-ce qu'on n'est pas en train de payer une politique énergétique aléatoire ?
10:17 La trajectoire est pourtant très claire.
10:18 Elle est devenue, reconnaissez-le.
10:20 Elle l'est, nous nous sommes en train de l'attirer.
10:22 On peut effectivement venir chicailler sur la sémantique.
10:27 Je pense que les Français attendent, et vous l'avez très justement dit,
10:29 des mesures concrètes pour leur quotidien.
10:32 Et oui, nous avons besoin d'aller vers une énergie décarbonée
10:35 avec un mix énergétique assumé, avec le développement des énergies renouvelables
10:39 et avec l'attractivité autour d'une capacité française,
10:42 d'un savoir-faire français qui est le nucléaire.
10:44 Nous avons voté deux lois majeures sur ce sujet l'année dernière.
10:48 Nous devons continuer aussi en européen.
10:50 Et il y a quelques semaines, c'est un peu passé sous silence,
10:52 mais le Parlement européen et le Conseil de l'Union
10:55 ont trouvé un accord justement autour d'un texte
10:57 pour réformer le marché européen de l'électricité.
11:00 Vous dites en européen, mais pourquoi est-ce qu'on n'est pas sortis
11:03 même temporairement du marché européen de l'électricité ?
11:07 Pourquoi ? On dirait que c'est un totem auquel il ne fallait pas toucher.
11:10 Sortir des traités, c'est sortir de l'Union européenne.
11:12 Même temporairement ?
11:14 C'est une question de...
11:15 On ne sort pas temporairement, vous le savez très bien.
11:17 Certains pays l'ont fait.
11:18 Regardons à notre niveau.
11:20 Vous avez un contrat de travail,
11:23 vous signez un contrat de travail avec votre employeur.
11:25 Puis à un moment, vous dites, donc vous êtes avec un CDD ou un CDD,
11:27 et puis à un moment, vous dites, écoute, là, juste là,
11:30 je veux sortir temporairement de la clause de telle ou telle ligne du contrat de travail.
11:33 Il va dire, en fait, tu fais quoi ?
11:34 Tu es en train de démissionner ?
11:35 Tu veux une rupture conventionnelle ?
11:37 Il faut parler concrètement.
11:38 On est pied et point lié à ce point ?
11:39 Il ne s'agit pas d'être pied et point lié.
11:41 Rappelons ce que nous apporte l'Europe.
11:43 Aujourd'hui, à l'heure où les grandes puissances mondiales se réaffirment,
11:46 où nous avons la guerre qui revient,
11:47 est-ce que nous avons d'autant plus besoin de cette Europe ?
11:50 D'autant plus qu'il y a cinq ans ?
11:51 Oui et encore oui.
11:52 C'est ma position, je l'affiche et je la revendique.
11:54 Peut-être que d'autres positions existent, je suis prête à en débattre,
11:58 mais ce que je dis aujourd'hui, c'est que nous devons, nous devons faire avec l'Europe.
12:02 Parce que c'est ainsi que nous pourrons réaffirmer cette fierté d'être français
12:05 et de pouvoir avoir notre destin entre nos mains.
12:07 Prisca, t'as mis nos mots, on va continuer sur des sujets très concrets.
12:09 Je voudrais vraiment vous poser une question pour nos téléspectateurs et auditeurs
12:12 ce matin sur le logement.
12:14 Une crise dont malheureusement le président n'a pas dit un mot lors de la conférence de presse,
12:19 mais c'est l'occasion d'en parler ce matin avec vous.
12:21 Sur quelle piste vous travaillez ?
12:22 Est-ce que vous nous confirmez que vous êtes prêts à revoir votre copie
12:25 concernant le fameux diagnostic de performance énergétique
12:28 qui détermine, je le rappelle, le bilan énergétique d'un logement
12:31 et qui est considéré, il faut le dire par certains, comme étant déloyal pour les petites surfaces ?
12:36 J'entends tout à fait.
12:37 Encore une fois, là je pense que c'est du bon sens.
12:39 Il faut dire la vérité.
12:40 Est-ce que nous devons pouvoir avoir cette trajectoire écologique environnementale
12:45 dans le quotidien des Français ?
12:46 Bien évidemment, pour déjà respecter notre trajectoire environnementale,
12:50 mais aussi et surtout pour pouvoir protéger le pouvoir d'achat des Français.
12:53 Habiter dans une passeport thermique, surtout quand il s'agit de petites surfaces,
12:56 on sait souvent que ce sont des foyers fragiles,
13:00 eh bien ça a une conséquence directe, en fin de mois, sur la facture d'électricité.
13:04 Donc oui, nous devons continuer à avancer dans ces deux directions,
13:07 mais gagner en souplesse et en agilité.
13:09 Donc j'aimerais simplement rappeler qu'il y a un certain nombre de locataires
13:12 dans des petites surfaces qui peuvent s'inquiéter en se disant
13:14 qu'ils seront peut-être mis dehors de leur logement au regard effectivement de ces DPE.
13:19 Non, il ne sera pas question qu'ils soient mis dehors.
13:21 Et par ailleurs, je serai après notre entretien avec le ministre Christophe Véchu,
13:26 justement pour pouvoir échanger sur les différents dispositifs
13:30 et le travail qu'il est en train d'engager en ce moment.
13:32 Bien, autre sujet très concret également, Priska Tevneau, l'école.
13:36 Suite à la polémique autour de la ministre de l'Éducation nationale,
13:39 beaucoup ont vu une forme de guerre scolaire réactivée entre le public et le privé.
13:43 Et puis, il y a eu toute cette affaire autour de l'établissement privé Stanislas.
13:46 Est-ce que vous estimez qu'il y a une forme de, comment dire, une tentative de déstabilisation de cet établissement ?
13:51 On a vu beaucoup de, comment dire, de critiques à son égard.
13:55 Le directeur d'établissement s'en est défendu.
13:57 Est-ce qu'il y a une forme d'attaque de l'excellence ?
14:00 Il faut être fier de l'excellence, l'excellence pour notre pays, pour nos enfants,
14:04 pour ce que nous sommes capables de transmettre.
14:06 Et c'est la mère que je suis qui vous le dit.
14:08 Nous voulons le meilleur pour nos enfants et c'est heureux.
14:11 Maintenant, effectivement, il y a peut-être une volonté de venir mettre en place à nouveau
14:15 une guerre, l'arvée qui existe depuis longtemps entre le public et le privé.
14:19 Non, il ne doit y avoir qu'un seul combat, celui de l'excellence, comme vous l'avez très justement dit,
14:24 pour l'école, pour nos enfants, pour notre pays.
14:27 Et donc, nous devons nous attacher à faire en sorte que cette école continue à porter ses belles lettres de noblesse,
14:32 qu'elles soient privées ou publiques, et que nous avancions sur des sujets concrets.
14:36 La revalorisation des enseignants, notamment en début de carrière,
14:39 mais également des dispositifs pour aller vers l'égalité des chances,
14:42 les dispositifs devoirs faits, la mise en place des cités éducatives qui sont extrêmement plébiscitées
14:48 et qui marchent concrètement, notamment dans les QPV.
14:51 Nous devons continuer à faire cela.
14:52 Maintenant, les autres polémiques, je pense que quand elles sont utiles pour nourrir le débat,
14:58 allons-y, et quand elles sont vaines pour simplement flatter quelques égaux, passons.
15:02 L'école, la culture et donc la littérature à ce sujet.
15:05 Prisca Thévenot, Sylvain Tesson a reçu le soutien de nombreuses personnalités,
15:08 rappelons qu'une tribune, dans Libération, s'oppose à la nomination de l'écrivain en tant que parrain
15:13 du printemps des poètes, car les signataires estiment, quand même,
15:16 je le lis, je le dis à nos auditeurs et téléspectateurs, qu'il est une icône de l'extrême droite.
15:21 Sylvain Tesson a reçu le soutien de la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati.
15:25 D'abord, est-ce que vous lui apportez votre soutien ?
15:27 Et surtout, qu'est-ce que vous pensez d'une telle polémique et d'une telle tribune ?
15:30 Regardons les choses concrètement.
15:32 La seule question à poser est, est-ce que Sylvain Tesson a les qualités littéraires
15:37 pour pouvoir être le parrain du printemps des poètes ?
15:40 La réponse est oui, un oui clair et franc.
15:44 Il est un esprit libre, un créateur de talent, une personnalité littéraire reconnue,
15:50 mais reconnue par ses pairs, aussi par des prix littéraires qu'il a reçus,
15:54 et par les nombreux Français et Françaises qui le lisent quotidiennement.
15:57 Donc je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais, plus que jamais,
16:01 la littérature, la poésie, doit retrouver cette capacité d'être libre et de vivre pleinement.
16:05 Il peut encore être libre avec parfois une forme de police de la pensée par certains.
16:10 On le doit.
16:10 On le doit.
16:11 Bon, si j'ai bien compris, vous êtes une lectrice fervente de Sylvain Tesson.
16:15 J'ai lu quelques ouvrages, et notamment sur la navigation, je me souviens.
16:19 Ça permet de s'échapper aussi parfois de l'actualité.
16:21 Ça fait du bien.
16:21 Merci Priska Temnod.
16:23 C'est votre grande interview ce matin sur CNews Europe.
16:25 Je vous dis à bientôt, bien sûr.
16:26 Merci.
16:27 [Musique]
16:31 Merci à tous !

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