SMART BOURSE - Emission du mercredi 21 février

  • il y a 8 mois
Mercredi 21 février 2024, SMART BOURSE reçoit Wilfrid Galand (Directeur stratégiste, Montpensier Finance) , Xavier Chapard (Stratégiste, LBP-AM) , Jean-Marc Peter (Directeur général, Sofidy) et Edmund Shing (Global CIO, BNP Paribas Wealth Management)

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00:00 [Générique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des marchés
00:12 chaque jour sur Bsmart du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bsmart TV
00:18 à retrouver bien sûr en replay chaque soir sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24 Au sommaire de cette édition ce soir, nouvelle séance record pour le CAC 40
00:28 qui a été tiré notamment par la progression du titre Carrefour.
00:33 Le groupe a délivré des résultats salués par les investisseurs avec une augmentation notamment du retour aux actionnaires
00:40 à travers une augmentation du dividende et une augmentation du programme de rachat d'actions.
00:45 Le titre Carrefour s'envole en tête du CAC 40 et maintient le CAC 40 au-delà du niveau des 7800 points en cette fin de séance.
00:53 Vous aurez les détails des grandes publications du jour dans un instant avec Pauline Grattel qui nous accompagne chaque soir dans Smart Bourse sur Bsmart.
01:00 L'autre événement attendu ce soir c'est la publication du dernier compte rendu de la réunion de politique monétaire de la réserve fédérale américaine.
01:08 Les minutes seront publiées à 20h alors que les marchés se sont réalignés ou quasiment sur les dernières projections
01:16 qui étaient faites par la réserve fédérale en décembre sur les baisses de taux que l'on pouvait anticiper au cours de cette année 2024.
01:22 Le marché anticipait il y a encore quelques semaines à peine 150 points de base de baisse de taux cette année.
01:27 Le marché n'anticipe plus qu'à peine 4 baisses de 25 points de base pour cette année aux Etats-Unis ce qui est assez proche de ce qui avait été signalé par la Fed en décembre.
01:37 Le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire sera donc particulièrement intéressant à lire ce soir.
01:43 Une fois qu'on a dit ça vous pouvez tout oublier puisque tout ce que je viens de dire ne sera que secondaire par rapport à ce qui sera l'événement planétaire
01:51 au moins pour les marchés ce soir à savoir la publication des résultats de Nvidia.
01:55 Nvidia qui a été décrétée par le Desk Trading de Goldman Sachs comme étant l'action la plus importante du monde.
02:03 On verra si cela se vérifie ce soir après la clôture américaine, après 22h.
02:09 Nvidia qui est en baisse déjà depuis quelques séances maintenant.
02:12 On a vu deux séances de baisse et une troisième séance de baisse pour l'instant pour le titre Nvidia
02:17 qui a néanmoins grimpé de quasiment 50% encore depuis le 1er janvier 2024.
02:24 Mais d'abord venons-en aux résultats déjà publiés qui ont marqué cette séance boursière en Europe
02:40 notamment le résumé du jour avec Pauline Grattel.
02:43 La bourse de Paris atteint de nouveaux records et dépasse ainsi les 7820 points au cours de cette séance
02:50 puis hésite dans l'après-midi avant deux grands rendez-vous américains, les minutes de la fête
02:55 et Nvidia qui publiera ses résultats après la clôture de Wall Street.
02:59 Globalement les bourses européennes évoluent en ordre dispersé avec encore des résultats de grandes entreprises.
03:05 En France les marchés ont donc pris connaissance des résultats de Carrefour
03:09 qui publie un chiffre d'affaires annuel en hausse à plus de 94 milliards d'euros.
03:14 Le groupe dégage un bénéfice net en progression de plus de 23% par rapport à 2022 à 1,66 milliard d'euros.
03:22 Carrefour déclare également avoir un flux de trésorerie disponible supérieur à celui de la même période en 2022
03:29 et annonce un programme de rachat d'action de 700 millions d'euros cette année.
03:34 Le groupe se dit également confiant sur ses performances pour 2024.
03:38 Ses bons résultats lui permettent d'augmenter son dividende de 55%.
03:43 Des résultats applaudis par le marché, Carrefour étant en hausse de presque 6% au cours de la séance, est en tête du CAC aujourd'hui.
03:51 A retenir aujourd'hui également des dirigeants de la branche italienne Dedenred, le distributeur de tickets resto,
03:57 sont mis en examen dans le cadre d'une enquête pour escroquerie.
04:01 Les autorités annoncent avoir saisi 20 millions d'euros d'actifs.
04:05 Le titre Dedenred plonge de plus de 14% au cours de la séance et finit l'antherne rouge du CAC.
04:11 Dans les autres infos du jour, Amazon entre dans le Dow Jones lundi, le 26 février,
04:16 et deviendra ainsi la troisième des sept magnifiques à entrer dans l'indice historique de la bourse américaine, après Microsoft et Apple.
04:24 Pour ce qui est du reste des actus des sociétés, parlons aviation.
04:28 Airbus annonce que la compagnie Starlux Airlines a passé une commande ferme pour 5 nouveaux avions cargo et 3 A330neo.
04:36 Total Energy et Airbus ont par ailleurs signé un partenariat pour répondre aux enjeux de la décarbonation du secteur aérien.
04:43 Pour finir avec l'actu des sociétés, Thales annonce un contrat avec Malaysia Airlines pour que 20 A330neo de la compagnie
04:51 soit équipé de FMS, un système de gestion de vol et d'un système anti-collision de trafic.
04:58 Demain, les investisseurs arbitreront le compte rendu de la dernière réunion de Politique Monétaire de la Fed et les résultats de Nvidia.
05:06 Ils prendront connaissance des PMI Flash en zone euro en France, en Allemagne et aux États-Unis.
05:11 Du côté des résultats d'entreprises, ceux de Accor, AXA, Engie et Danone sont attendus.
05:17 Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart.
05:23 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:36 Edmund Xing est à nos côtés, directeur monde des investissements de BNP Paribas Wealth Management.
05:40 Bonsoir Edmund.
05:41 Bonsoir.
05:42 Merci d'être là. Merci à Xavier Chappard de nous accompagner également.
05:45 Bonsoir Xavier, stratégiste chez LBP AM et Wilfried Galland à nos côtés également.
05:50 Bonsoir Wilfried.
05:51 Bonsoir Xavier.
05:52 Ravi de vous retrouver. Vous êtes directeur stratégiste chez Mon Pensier Finance.
05:55 Pourquoi est-ce que Nvidia est l'action la plus importante du monde, nous disent les traders de Goldman Sachs aujourd'hui ?
06:00 Je crois qu'ils ne sont pas les seuls à le penser.
06:02 Et comment cette action est devenue la plus importante du monde quand il y a encore un an ou un an et demi, Nvidia n'était qu'une action technologique parmi d'autres ?
06:12 En fait Nvidia c'est l'intelligence artificielle.
06:16 C'est un des moteurs des marchés depuis 18 mois.
06:21 Et c'est le représentant d'un écosystème assez extraordinaire.
06:26 Nvidia est aujourd'hui dans une position assez incroyable, une espèce de triptyque magique,
06:31 où vous avez des produits qui sont indispensables pour développer le service que tout le monde veut développer,
06:39 qui sont uniques en termes de performance, et pour lesquels vous avez des clients qui sont les plus riches du monde.
06:44 En termes de triptyque, vous êtes pas mal.
06:47 Et en fait, le poids désormais de la thématique intelligence artificielle autour non seulement des marchés,
06:54 mais globalement, on en reparlera probablement, de l'économie, de l'impact sur la productivité,
06:59 fait que d'une certaine manière, Jensen Wang is the new Jérôme Powell.
07:04 C'est-à-dire en fait, jusqu'à présent, on s'attendait à ce que...
07:06 Plus fort que Jérôme Powell !
07:08 Jusqu'à présent, on attendait les conférences de presse de la Fed et de son président pour nous donner...
07:14 Out !
07:15 Voilà, pour nous donner la thématique générale, l'environnement,
07:17 comment est-ce qu'on allait pouvoir se positionner de façon économique, financière, dans le monde un peu incertain dans lequel on vit.
07:22 Et aujourd'hui, ce qu'on regarde, c'est effectivement les résultats d'Nvidia.
07:27 C'est assez exceptionnel.
07:29 Ce qui va être très intéressant à voir, c'est effectivement, non seulement pour l'entreprise,
07:34 comment est-ce qu'elle compte encore se développer par rapport à des performances qui sont exceptionnelles.
07:39 On attend entre 4, 5, 6, 7 fois les résultats en termes de chiffre d'affaires, marge de ce qui a été anticipé l'an dernier.
07:48 Ce qu'on attend également, c'est de voir comment est-ce que justement l'écosystème réagit un peu dans la durée.
07:56 Et comment est-ce qu'on pourra interpréter ce qui a été communiqué il y a quelques jours par Nvidia,
08:03 comme étant une bonne nouvelle, mais le marché s'est interrogé.
08:06 C'est-à-dire que le délai nécessaire à l'obtention des fameuses puces graphiques les plus utilisées pour l'intelligence artificielle,
08:15 était passé, je schématise, de entre 9 et 12 mois à 3 mois.
08:19 Donc soit effectivement on a des capacités opérationnelles qui se sont développées de façon exceptionnelle,
08:25 soit c'est la pression commerciale qui a baissé.
08:28 Et évidemment l'interprétation ne sera pas tout à fait la même.
08:30 Moins de tensions offrent demande.
08:32 Donc la question c'est de quel côté ça va peser,
08:36 et comment est-ce que Nvidia, et je terminerai par là, va nous emmener dans l'avenir de l'intelligence artificielle.
08:42 C'est-à-dire qu'au-delà de ce qu'ils ont été capables de faire,
08:46 comment est-ce qu'ils se positionnent par rapport à leurs concurrents, par rapport à leurs différentes offres.
08:49 On en entend parler par exemple beaucoup d'une offre qui est Grok aujourd'hui,
08:53 avec des puces très particulières, avec une conception très différente par rapport aux puces graphiques d'Nvidia.
08:59 Comment est-ce qu'ils réagissent également par rapport à toutes les offres concurrentielles
09:03 que veulent développer leurs clients, les fameux clients les plus riches du monde.
09:06 Ça, ça va être intéressant, mais le plus important c'est vraiment comment est-ce que cette thématique se diffuse réellement.
09:11 Pour l'instant c'est le seul de ces acteurs-là qui a démontré pouvoir être capable de transformer une hype en compte de résultats.
09:18 Comment est-ce que ça se développe ?
09:19 En 18 mois.
09:20 En 18 mois.
09:21 Comment est-ce que ça se développe ? Comment est-ce que ça va se diffuser également ?
09:24 C'est tout l'enjeu de ce soir, et c'est vrai que c'est un enjeu très important.
09:27 Comme on attendait effectivement les réunions des banquiers centraux dans notre temps très...
09:31 Avant, avant, c'était avant ça !
09:33 Perdez pas votre temps avec les minutes de la Fed !
09:37 C'est à 22h que tout se jouera.
09:39 Edmund, vos commentaires sur ce qui est quand même une emprise fascinante de Nvidia aujourd'hui.
09:45 Je vois déjà qu'il soupire !
09:46 Tous les jours on discute la même chose, c'est pas possible !
09:50 Tous mes clients me posent la même question.
09:52 Quelle est la question ?
09:53 J'en ai marre de cette question !
09:55 Est-ce qu'il faut en acheter encore aujourd'hui ?
09:57 Est-ce qu'il faut toujours acheter la magnifique 7 Nvidia ?
09:59 La Bullya ?
10:01 Moi j'ai une Docteronia, j'ai aucune idée moi !
10:03 J'ai aucune idée !
10:04 Les français attendent des révolutions.
10:06 Non, non, non, franchement, personne ne sait pour l'instant.
10:11 Tout ce qu'on sait, ça va être une révolution.
10:14 Oui, certainement.
10:16 Mais dans quelle période de temps ?
10:20 Ça prend combien de temps ?
10:22 Et ça prend toujours plus de temps qu'on pense.
10:24 Pour que les sociétés comprennent la technologie.
10:29 Et en plus qu'ils comprennent comment utiliser la technologie pour améliorer leur business model, leur travail.
10:37 C'est difficile, ça prend du temps.
10:39 Ça prend énormément de temps.
10:41 Donc oui, Nvidia est le grand gagnant aujourd'hui.
10:44 Mais on sait aussi avec la technologie, c'est la technologie d'aujourd'hui,
10:49 la meilleure technologie d'aujourd'hui pour l'IA c'est Nvidia.
10:52 Demain ? Peut-être, peut-être pas.
10:55 Pour l'instant ils ont 90% de parts de marché sur leur fameux GDU.
10:59 On regarde la concurrence qui s'organise,
11:01 que d'ailleurs les clients de Nvidia font sans doute monter également.
11:05 Je te rappelle, Gregoire, qu'en 2006, Nokia avait une part de marché mondiale dans les portables, 44%.
11:14 Et ça n'existe plus aujourd'hui.
11:17 Donc d'un jour à l'autre, on va avoir des disruptions de technologies énormes qui arrivent de nulle part.
11:24 En 2007, c'était Apple avec l'iPhone.
11:27 Peut-être que ça va être AMD ou une autre société qu'on ne connaît même pas
11:31 qui arrive, ou peut-être Google, qui arrive avec le quantum computing,
11:34 avec une puissance de calcul mille fois plus que les GPU de Nvidia.
11:38 Je ne sais pas, OpenAI, vous l'avez dit quoi ? 7000 milliards ?
11:41 Je me suis demandé si j'avais pas mis un 0.3 pour développer des capacités
11:45 qui seraient capables de rivaliser avec les capacités de production d'Nvidia dans le monde.
11:49 Google, c'est toujours possible.
11:51 Il travaille sur le quantum computing depuis très longtemps.
11:54 Mais on ne sait pas si ça va arriver demain, après-demain, peut-être jamais.
11:59 Mais on ne sait pas.
12:01 Mais moi, acheter Nvidia aujourd'hui, il faut être fort.
12:07 Si ça baisse de 20% ce soir, après les résultats...
12:12 Mais Grégoire, regarde, Super Micro Computer,
12:15 le truc qui flambe de 200 dollars à 1000 dollars, qui baisse déjà de plus de 30% en deux jours.
12:20 20% de baisse, rien pour Nvidia, rien.
12:25 Ce qui me marque quand même, et c'est ce qu'on m'a expliqué hier,
12:27 c'est que quand je parle de l'emprise d'Nvidia sur les marchés,
12:30 c'est que déjà c'est 25% de la hausse du S&P 500 depuis le début de l'année,
12:33 et puis surtout que Nvidia a un impact en cascade sur toutes les classes d'actifs du monde,
12:39 même si vous êtes gérant crédit à yield en Europe.
12:41 Vous êtes forcément concerné par ce que va publier Nvidia ce soir,
12:45 qui aura un impact sur la volatilité des marchés américains,
12:48 sur le VIX, et donc sur le crédit aux Etats-Unis, et donc sur le crédit en Europe derrière.
12:53 Et peut-être que c'est ça qu'il faut faire.
12:55 Il faut acheter la vol implicit sur la NAS d'Axon.
12:58 Parce que je ne sais pas si ça va monter encore beaucoup plus,
13:01 ou baisser plus, encore beaucoup, mais ça va bouger,
13:05 d'un sens ou de l'autre, avec les publications d'Nvidia,
13:08 avec tout ce qui se passe en ce moment, et tous les investisseurs,
13:11 surtout les investisseurs retail, ils ont déjà acheté massivement
13:14 les fonds technologiques aux Etats-Unis.
13:17 Donc ils ont toujours un max, max, max en termes de poids.
13:20 Et ici, la moindre déception, le marché des options est positionné
13:25 pour un mouvement historique, à la hausse ou à la baisse, sur Nvidia, de plus de 10%.
13:30 Je rappelle que les deux derniers price actions post-publication d'Nvidia,
13:33 sur les deux résultats précédents, c'était zéro, voire légèrement négatif.
13:38 Il ne s'était pas passé grand-chose.
13:41 Sur Nvidia et sur l'IA en général, vous savez,
13:45 ce que ça implique sur les marchés, moi c'est ça qui me fascine.
13:48 On a connu Apple, moi je me souviens, les trimestriels d'Apple,
13:51 c'était le métronome mondial.
13:53 À l'iPhone Press, c'est Apple qui dictait la tendance des marchés.
13:58 Je parle bien de la tendance des marchés.
14:00 C'est un problème pour un économiste comme moi.
14:03 On sait que les actions, ce n'est pas l'économie.
14:08 Le problème, c'est que là, ça impacte l'économie tellement c'est gros,
14:11 ça impactera les conditions financières, comme vous disiez, d'un peu tout.
14:16 Après, je ne serais pas d'accord sur l'idée que ça a remplacé Powell.
14:20 Ça joue encore.
14:23 Là, le truc, c'est que depuis le début de l'année, on a eu une hausse des taux
14:26 qui, c'est vrai, n'a pas impacté les marchés actions,
14:28 parce qu'on avait des révisions à la hausse des prévisions de croissance un peu partout,
14:31 surtout aux US.
14:34 Si on a un frein sur l'économie, on remettra au goût du jour…
14:39 - Powell reprendra le leadership sur la scène mondiale.
14:42 - Exactement, avec un impact plus durable que Nvidia.
14:46 Mais c'est vrai qu'à court terme, c'est le plus gros impact sur les conditions financières globales.
14:51 - Oui, globales.
14:54 Comment vous réfléchissez à la diffusion de cette technologie, notamment par rapport à l'histoire ?
14:58 Edmund nous dit que c'est toujours plus lent que ce qu'on rêve, que ce qu'on espère.
15:03 Néanmoins, est-ce que, partant d'une base numérique, informatique, mondiale, installée largement depuis les années 2000,
15:12 est-ce qu'il y a quand même l'idée que si cette technologie est pertinente, et elle semble l'être,
15:17 est-ce qu'on peut imaginer quand même des résultats, peut-être même y compris sur le plan macroéconomique,
15:23 ou en tout cas sectoriel, peut-être des résultats déjà assez rapides ?
15:28 - Alors, on le voit… Enfin, je ne pense pas, en fait, à court terme.
15:32 C'est quelque chose qu'il faudra voir dans 5-10 ans.
15:35 - D'accord, c'est 5-10 ans pour vous, le rendez-vous, le moment de rendez-vous.
15:38 - Je pense, c'est beaucoup plus rapide que historiquement les révolutions industrielles et tout ça.
15:41 Mais quand même, ça prend du temps.
15:42 Aujourd'hui, on voit une productivité qui est très forte aux États-Unis.
15:46 À mon avis, c'est plus lié au fait que les gens soient équipés pendant le Covid.
15:51 Enfin, surtout les PME.
15:53 Enfin, on avait vu des investissements dans l'informatique, dans les nouvelles technologies qui étaient énormes pendant le Covid.
16:00 Et donc ça, potentiellement, ça a un impact maintenant.
16:02 - Mais c'était avant IA, avant NVIDIA, quoi.
16:05 - Exactement. Il faut voir qu'au niveau des PME, enfin, ce qui fait le tissu économique et donc le PIB,
16:11 ce n'est pas l'essai de magnifique, quoi.
16:13 C'est vraiment la diffusion de tout ça au niveau de l'économie, dans les petites entreprises, les commerces et tout ça.
16:20 Et ça, à mon avis, on voit là l'impact de l'investissement qu'on a fait pendant le Covid.
16:24 Ce qui fait qu'on a de la productivité qui n'est pas si mal que ça, surtout aux US.
16:29 - Et d'avoir justement ce relais de l'IA devant, est-ce que ça permet de prolonger un peu la tendance qu'on a observée
16:37 sur les gains de productivité aux États-Unis, sur deux, trois trimestres maintenant, Xavier ?
16:43 - Je pense que ça mettra plus de temps que ça.
16:46 Et il faut que ça soit un essai transformé, en fait, pour l'économie.
16:50 Ce qu'on a vu, c'est que, par exemple, les smartphones ou tout ça, ça n'a pas créé de productivité économique.
16:55 Ça a créé plus de services personnels. On passe beaucoup de temps dessus.
17:00 Donc on sait que ça a un intérêt, on ne le voit pas dans le PIB.
17:03 - Ou on n'a pas réussi à le mesurer. - Ou on n'a pas réussi à le mesurer.
17:05 Mais en tout cas, ce n'est pas marchandisé... - Monetisé, oui.
17:08 - Monetisé. - Monetisé, ouais, ouais.
17:09 - Et donc l'IA, pour l'instant, on voit qu'il y a des...
17:12 Ce qui se développe très vite, c'est ce qui n'est pas monétisé, en fait.
17:15 On joue beaucoup avec.
17:17 À priori, ça va avoir des implications très importantes aussi pour les business,
17:22 mais ça, ça met plus de temps à venir.
17:24 - Moi, je dirais que ça commence un peu dans certains secteurs.
17:28 - On a des anecdotes partout autour de nous.
17:30 - Dans certains secteurs, comme par exemple, clairement, on a vu des grands cabinets d'audit aux États-Unis
17:36 qui ont annoncé des suppressions d'emplois,
17:38 clairement mis au regard de développement d'outils d'intelligence artificielle
17:42 où ils avaient moins besoin de personnel.
17:44 Et donc on a un certain nombre de secteurs, la presse aussi en fait partie,
17:49 mais effectivement, pour l'instant, c'est relativement réduit.
17:52 En fait, ce qui pourrait accélérer les choses, et moi, ce qui me rend un peu plus optimiste,
17:56 c'est que, en fait, cette nouvelle technologie arrive dans un contexte de marché de l'emploi aux États-Unis extraordinairement tendu.
18:02 Et donc, quand vous avez un marché de l'emploi extraordinairement tendu,
18:05 avec des employeurs fortement sous pression,
18:07 et je dirais que les employeurs sont un peu comme tout le monde,
18:10 ils détestent être sous pression, et ils détestent être dans une position d'infériorité
18:14 par rapport à ceux qui peuvent offrir leur force de travail,
18:17 vous cherchez des alternatives.
18:19 Donc, l'une des premières alternatives, ça a été effectivement des investissements massifs précédents dans la productivité,
18:24 ce qui explique probablement la hausse de productivité qu'on a vu ces derniers trimestres aux États-Unis,
18:30 mais l'arrivée de l'intelligence artificielle est capable effectivement, dans un marché de l'emploi extraordinairement tendu,
18:37 d'être particulièrement rentable et de pousser beaucoup d'entreprises,
18:40 c'est-à-dire "je vais tester des choses, parce que comme je n'arrive pas à recruter,
18:43 ou que les candidats sont tellement pénibles par rapport à ce que je souhaite,
18:47 effectivement, autant le tenter".
18:50 Et donc, ça, je pense que ça peut accélérer les choses,
18:52 contrairement malheureusement à l'Europe,
18:54 où on a un marché de l'emploi qui est beaucoup plus laxe,
18:57 beaucoup moins tendu qu'aux États-Unis,
19:00 donc vous êtes beaucoup moins tenté, puisque c'est beaucoup plus facile
19:04 de rajouter des gens supplémentaires ou de rajouter des capacités supplémentaires,
19:07 que vous n'êtes pas tendu.
19:09 Donc vous n'avez pas besoin de prendre un risque.
19:11 Ce qui est effectivement, là où je rejoins totalement ce qui vient d'être dit,
19:13 l'intelligence artificielle, compte tenu de la nouveauté de la technologie,
19:16 c'est un risque, parce qu'on sait qu'il y a encore des hallucinations,
19:19 on sait qu'il y a encore des choses qui sont un petit peu compliquées.
19:21 Mais quand vous êtes véritablement tendu, et d'une certaine manière,
19:23 vous n'avez pas beaucoup d'autres solutions,
19:25 vous tentez la chose.
19:26 C'est ça qui va être intéressant à regarder,
19:28 y compris d'ailleurs dans les résultats d'NBA ce soir.
19:30 D'autres entreprises commencent à se positionner sur des développements
19:33 qui ne sont pas des développements uniquement de second niveau,
19:35 mais peut-être déjà de premier niveau.
19:37 On peut penser effectivement que certaines grandes entreprises,
19:39 grandes donneurs d'ordre, pourraient effectivement commencer à travailler
19:42 très sérieusement sur ces sujets-là.
19:44 Bon, après, ça a déjà des impacts sectoriels,
19:46 notamment sur le plan des marchés, j'entends.
19:48 Tout ceux qui travaillent à fournir des équipements pour les data centers,
19:51 par exemple, sont directement corrélés aujourd'hui,
19:54 non seulement au résultat d'NBA, mais à la course du titre NBA.
19:58 Il y a une corrélation qui s'est créée quand même entre NVIDIA
20:01 et des secteurs périphériques qui participent,
20:03 comme vous disiez tout à l'heure, à cet écosystème.
20:05 Tout à fait.
20:06 En fait, ce qui est très intéressant, c'est de voir effectivement
20:09 les différents niveaux de travail, de travaux autour de l'intelligence artificielle,
20:15 de voir effectivement que vous avez ceux qui fournissent le matériel.
20:19 Aujourd'hui, NVIDIA essaie de faire autre chose que de fournir du matériel.
20:22 Pour l'instant, c'est essentiellement ça.
20:23 Après, vous avez ceux qui fournissent les outils d'intelligence artificielle.
20:26 C'est essentiellement les GAFA, les Anthropique, les Mistral AI,
20:30 les Alpha Sensors en Europe.
20:33 Et puis, vous avez aussi des acteurs qui sont beaucoup plus spécialisés
20:35 et qui vont développer des couches logicielles
20:37 qui vont s'intégrer à ces outils globaux.
20:40 Donc, on est en train de construire tout un écosystème.
20:43 Certains sont évidemment les gagnants.
20:45 Aujourd'hui, on parle d'NVIDIA.
20:46 Il y en aura d'autres.
20:47 Mais effectivement, c'est un secteur qui se développe tellement vite
20:49 qu'en fait, c'est très difficile de savoir qui va gagner
20:51 par rapport à la jeunesse globalement,
20:54 non seulement de la technologie,
20:56 mais de tout l'écosystème qui est en train de se bâtir autour de ça.
20:58 Est-ce qu'il faut poser la question de la bulle, Edmund ?
21:02 Et si oui, la bulle a toujours une connotation très négative
21:07 dans l'esprit des gens et des investisseurs, évidemment.
21:10 Sauf quand on en profite.
21:11 Mais voilà, j'allais dire, il ne faut pas omettre
21:13 toute la phase de construction de la bulle.
21:15 Et si on se pose la question de la bulle,
21:17 à quel stade on en est ?
21:19 De nouveau, les Français ont le droit de savoir.
21:23 Vous avez des questions les plus bonnes.
21:25 Effectivement, c'est quand même intéressant de regarder la bulle de 2000.
21:29 Parce que c'est aussi une bulle technologique,
21:31 mais ce n'est pas la même chose du tout.
21:33 Pourquoi ?
21:34 Parce qu'à cette époque-là, on parlait d'une bulle
21:37 autour des sociétés basées sur l'Internet.
21:41 Mais on n'a aucune rentabilité.
21:44 Pas de profit à ce stade-là.
21:46 Même Amazon, en 2000, ne faisait pas grand-chose au niveau du profit.
21:51 Effectivement, on avait beaucoup de sociétés
21:54 avec des sites en ligne pour vendre n'importe quoi,
21:58 qui perdaient de l'argent.
22:00 Tous !
22:01 Mais beaucoup d'argent !
22:03 Aujourd'hui, ce n'est pas la même chose.
22:06 Ils gagnent de la magnifique cette.
22:08 Ils gagnent énormément d'argent.
22:11 Donc oui, peut-être que c'est une bulle,
22:14 mais ce n'est pas du tout la même bulle.
22:16 Et donc le problème pour moi,
22:18 si on regarde les manges de rentabilité,
22:21 si on regarde l'évolution des bénéfices nets
22:24 par action de ces sociétés,
22:26 ils justifient au moins en partie
22:28 la surperformance de ces titres par rapport au marché.
22:31 Parce que les bénéfices nets,
22:33 ils ont évolué de manière extraordinaire ces derniers temps.
22:38 - C'est vrai, je regardais avant de venir,
22:41 si on prend les 7 magnifiques,
22:43 la performance depuis un an, c'est 2/3, 66%,
22:46 ou quelque chose comme ça,
22:48 il y a 80% de cette performance,
22:50 c'est les prévisions à court terme des bénéfices.
22:53 Et la valorisation, c'est 20%.
22:55 Donc on est beaucoup moins,
22:57 ce n'est pas une bulle de valorisation.
22:59 - C'est assez équilibré finalement.
23:01 - Pour l'instant, oui.
23:03 C'est pour ça qu'on a tendance à dire
23:05 que ce n'est pas la fin de la bulle,
23:07 s'il doit y avoir une bulle.
23:09 - Peut-être la vraie question,
23:11 est-ce que cette évolution des bénéfices nets
23:13 peut continuer à l'infini ?
23:15 - Il y a des règlements en Europe et aux Etats-Unis
23:18 qui vont être introduits,
23:20 qui vont quand même calmer les manches un peu,
23:23 parce que les sociétés vont avoir des contraintes,
23:26 enfin, des contraintes légales.
23:28 Et si ça existe en Europe et aux Etats-Unis,
23:31 ils ne peuvent pas continuer à augmenter
23:34 leur manche de rentabilité,
23:36 parce que par exemple,
23:38 avec Apple dans les services,
23:40 avec l'App Store,
23:42 ils prennent 30 centimes sur chaque dollar.
23:44 - On a vu le dossier Spotify contre Apple,
23:47 qui est réglé aujourd'hui au niveau européen
23:50 avec une amende proche de son record.
23:52 - Et on a le même souci avec Google,
23:54 avec Meta, avec les marchés de pub en ligne.
23:57 Effectivement, les règles commencent à regarder
24:00 comment ils font des bénéfices.
24:02 - En Europe surtout.
24:04 - En Europe, mais aussi aux Etats-Unis.
24:06 Donc, attention.
24:08 - La question, c'est qu'effectivement,
24:10 dans ces valeurs-là,
24:12 il y a un phénomène qui se développe énormément,
24:14 qui embête beaucoup le régulateur,
24:16 mais il a beaucoup de mal à voir
24:18 par quelle face il peut l'aborder,
24:20 c'est que le vainqueur capte tout.
24:22 - Exact.
24:24 - Et j'ai trouvé ça très intéressant,
24:26 en particulier dans la publicité en ligne.
24:28 On voit qu'en termes de plateforme,
24:30 vous avez un écart maintenant qui se crée,
24:32 qui est extraordinairement fort,
24:34 entre les 2-3 gagnants.
24:36 Et sur les réseaux sociaux,
24:38 le gagnant, c'est Meta.
24:40 Il ne capte quasiment rien.
24:42 Sur la publicité,
24:44 concernant effectivement
24:46 le commerce,
24:48 c'est Amazon. Les autres ne gagnent quasiment rien.
24:50 À chaque fois, on a,
24:52 sur un domaine particulier,
24:54 le gagnant prend tout.
24:56 La question, c'est comment est-ce qu'on
24:58 s'occupe de ça
25:00 pour continuer à générer de la confiance ?
25:02 Qu'est-ce qui est en fait
25:04 cohérent avec les règles de marché ?
25:06 Et qu'est-ce qui n'est pas cohérent ?
25:08 Et non, qui veut dire que le marché ne fonctionne pas bien.
25:10 Et tous les régulateurs râment énormément là-dessus
25:12 parce qu'on est sur des marchés
25:14 qui se constituent au fur et à mesure.
25:16 Le régulateur court après à chaque fois,
25:18 en voulant, évidemment,
25:20 ne pas casser des élans économiques.
25:22 Là, on se retrouve avec
25:24 beaucoup de points d'interrogation.
25:26 On voit qu'à chaque fois que le régulateur s'intéresse
25:28 à ces questions-là, il y a quand même
25:30 moins, mais de temps en temps, un temps de retard.
25:32 Ça devient de plus en plus compliqué
25:34 de contrer ce phénomène-là.
25:36 - Et puis, je ramène Jérôme Poel
25:38 sur le devant de la scène.
25:40 Xavier, le retour de Jérôme Poel.
25:42 On parlait de la productivité tout à l'heure.
25:46 L'histoire de la productivité américaine
25:48 est d'autant plus fascinante
25:50 qu'elle n'existe qu'aux États-Unis aujourd'hui.
25:52 Xavier, cette divergence
25:54 ou ce divorce transatlantique
25:56 sur le plan de la productivité,
25:58 est-ce que c'est un divorce grandissant devant nous ?
26:00 Est-ce qu'on peut imaginer,
26:02 vous le disiez tout à l'heure, il y aura peut-être un moment
26:04 où les gains de productivité vont se tasser
26:06 aux États-Unis ? Est-ce qu'on peut imaginer
26:08 une reconvergence de ce point de vue-là ?
26:10 Et puis, on en viendra, bien sûr, à la politique monétaire
26:12 et ce que ça peut impliquer, parce que pour l'instant,
26:14 j'ai l'impression que cette productivité, elle explique
26:16 une grande partie du confort actuel
26:18 de la réserve fédérale américaine.
26:20 - Oui, et surtout par rapport à la BCE.
26:22 - Et surtout, toujours par rapport à la BCE, bien sûr.
26:24 - Qui mènera en plus des salaires à un problème de productivité
26:26 et de manque de coûts.
26:28 Alors, je regardais aussi...
26:30 C'est vrai que si on regarde
26:32 par rapport à la période avant Covid,
26:34 les États-Unis, là, ont une productivité qui a beaucoup
26:36 augmenté, 6 points,
26:38 alors qu'en zone euro, c'est zéro.
26:40 Le truc, c'est que c'est mesuré
26:42 très, très différemment. En fait, si on prend les mêmes
26:44 mesures, on est à 2 en zone euro
26:46 et 6 aux US.
26:48 - D'accord. - Parce que c'est pas le même secteur public.
26:50 - C'est bien de le rappeler, alors.
26:52 - Et en fait, du coup, si on prend ça en compte,
26:54 ça fait 4 ans, on a pris 2 points
26:56 de productivité dans la vue en Europe
26:58 par rapport aux États-Unis.
27:00 Alors, 4 ans, ça fait 0,5 point par an.
27:02 Et c'est la moyenne
27:04 des 30 dernières années. - D'accord.
27:06 L'Europe est à sa place, quoi.
27:08 Derrière. - Derrière.
27:10 Pour l'instant, on voit pas de rattrapage
27:12 de l'Europe, on voit pas non plus de décrochage
27:14 par rapport aux États-Unis. - D'accord, je comprends.
27:16 - C'est graduellement moins bien en Europe.
27:18 - Ah ouais, OK. - Et malheureusement, on voit pas de gros
27:20 changements là-dessus, oui.
27:22 - Alors, spécifique
27:24 fait de l'inflation,
27:26 donc, Jérôme Pau, elle nous dit
27:28 qu'il faut regarder le Core CPI
27:30 3 mois annualisé, c'est la mesure de momentum
27:32 qui nous intéresse en ce moment. Ben, on en est là,
27:34 oui.
27:36 A bas le Year on Year Economics, on regarde
27:38 le 3 mois annualisé.
27:40 Cette mesure-là, elle a marqué un point bas en août.
27:42 Depuis, elle n'arrête pas de remonter.
27:44 Elle est encore remontée sur la marque de
27:46 Jean-Luc qui a été publiée la semaine dernière. - Elle est surtout
27:48 remontée en janvier, parce qu'en fait, sur la seconde partie
27:50 de l'année dernière, c'est la partie énergétique.
27:52 Mais hors partie énergétique,
27:54 on avait un gros
27:56 ralentissement sur l'inflation Core.
27:58 Même en momentum,
28:00 3 mois, 6 mois, vous prenez la mesure que vous voulez.
28:02 Par contre, en janvier, il y a vraiment eu
28:04 un... - Est-ce que c'est l'effet
28:06 saisonnalité de janvier qui est toujours un mois plus
28:08 volatile que les autres ? Est-ce que c'est un
28:10 simple blip ? Ou est-ce que ça peut être une
28:12 remise en cause plus structurelle
28:14 de ce qui
28:16 porte les marchés aujourd'hui, à savoir
28:18 le Goldilocks, de la bonne croissance
28:20 et de la désinflation ? - A mon avis, c'est un peu des deux.
28:22 Il y a un effet janvier
28:24 et puis un effet sur des composantes,
28:26 les loyers, on n'a pas bien compris pourquoi il réaccélérait
28:28 en janvier. Enfin, il y a quelques
28:30 éléments qui sont comme ça un peu troublants.
28:32 Mais en fait,
28:34 ce que ça montre quand même, c'est qu'on a
28:36 fini la baisse de l'inflation des biens.
28:38 - Il n'y a plus
28:40 à attendre de ce point de vue-là ? - C'est derrière
28:42 nous. On est revenu à zéro de l'inflation.
28:44 Et ça se stabilise là.
28:46 On a eu aussi la baisse de l'inflation
28:48 dans les transports aériens, enfin tous les effets
28:50 de second tour, du Covid, de l'hôtellerie, tout ça.
28:52 Ça a fait énormément baisser l'année dernière.
28:54 Ça aussi, c'est plutôt derrière nous.
28:56 Et donc, ce qu'on voit, c'est qu'une fois que ces éléments sont derrière nous,
28:58 l'inflation dans les services, coeur.
29:00 Ce dont on a beaucoup parlé,
29:02 on nous a un peu moqué, les économistes, parce qu'évidemment,
29:04 si on enlève tout ce qui baisse, le reste ne baissait pas.
29:06 Mais c'est vrai quand même
29:08 que la partie de l'inflation,
29:10 services domestiques, liés au salaire,
29:12 tout ça, ça ralentit beaucoup moins vite.
29:14 Aux Etats-Unis.
29:16 Et donc, le risque,
29:18 pour nous, ce n'est pas que l'inflation
29:20 s'accélère à court terme,
29:22 c'est qu'on commence à stagner
29:24 avec une inflation un peu en dessous de 3.
29:26 Ce qui n'est pas horrible,
29:28 mais ce n'est pas 2.
29:30 D'où la prudence
29:32 dans les baisses de taux des banques centrales.
29:34 - Et
29:36 le marché s'étant réaligné
29:38 à peu près sur la Fed,
29:40 partant du mois de juin,
29:42 est-ce que juin,
29:44 c'est au minimum,
29:46 au mois de juin qu'on baisse les taux,
29:48 ça veut dire que ça peut être beaucoup plus tard ?
29:50 - Ça peut être plus tard.
29:52 - Le risque principal de ce scénario,
29:54 c'est que ce soit plus tard que juin ?
29:56 - D'après les derniers chiffres qu'on a eus, oui.
29:58 Après, il y a pas mal de chiffres à venir
30:00 d'ici là.
30:02 Et donc, je pense que mai ou juin,
30:04 ça reste le scénario central.
30:06 Mais oui, le risque se décale.
30:08 - Edmond, sur le fait déjà
30:10 que le marché s'est
30:12 réaligné avec les projections
30:14 du dot plot.
30:16 Ça a bougé un peu sur le marché obligataire.
30:18 Mais sans sortir du range,
30:20 et sur les marchés actions, j'allais dire,
30:22 ça n'a défrisé personne.
30:24 Personne n'a vu ce qui s'était passé sur les marchés obligataires.
30:26 - Non, mais c'est un peu bizarre parce que c'est peut-être aussi
30:28 grâce au marché actions qu'on a ce problème.
30:30 Parce que si on regarde les Etats-Unis,
30:32 le marché d'emploi, on a quand même un excédent
30:34 de retraités aux Etats-Unis
30:36 depuis la pandémie Covid
30:38 qui maintenant est de 2,5 millions
30:40 de retraités.
30:42 De plus ! Plus que prévu.
30:44 - Ah d'accord, au-delà de la tendance.
30:46 - Si on parle de...
30:48 - Oui, des gens qui sont partis
30:50 plutôt du marché du travail.
30:52 - Le marché du travail qui est peut-être
30:54 160, 170 millions,
30:56 2,5 c'est beaucoup !
30:58 2,5 millions de plus ! C'est énorme !
31:00 Il faut les trouver quelque part.
31:02 Et c'est pour ça qu'on a des problèmes
31:04 avec les augmentations de salaires.
31:06 La bonne nouvelle, quand je regarde par exemple
31:08 les sites web comme Indeed.com, c'est que
31:10 les augmentations de salaires se calment.
31:12 Ceux qui changent de job ne sont pas forcément
31:14 mieux payés que ceux qui restent.
31:16 - Pas comme avant.
31:18 J'espère que dans les prochains mois,
31:20 on va commencer à voir ça
31:22 dans les statistiques officielles.
31:24 - Mais est-ce qu'il faut considérer dans les scénarios
31:26 de risque, le risque que la Fed...
31:28 Ne baisse pas ses taux.
31:30 C'est ce qu'on m'a dit un peu de manière provocante cette semaine.
31:32 Non mais, ne les baisse pas
31:34 aussi rapidement que ce qu'on imagine aujourd'hui,
31:36 c'est-à-dire juin, et peut-être
31:38 juillet, voire septembre.
31:40 - Je ne sais pas.
31:42 - Non, je pense qu'il faut commencer en juin.
31:44 Peut-être la réalité, c'est que
31:46 la tendance baissière va être un peu lissée un peu.
31:48 Donc, ils ne vont pas aller
31:50 à toute vitesse. Ils vont faire ça,
31:52 baisser les taux progressivement.
31:54 Parce qu'à long terme,
31:56 le taux de Fed Funds
31:58 à long terme, c'est à 4,2 %,
32:00 à très long terme sur 70 ans.
32:02 Donc, il est à 5,50. Donc, on peut baisser
32:04 vers 4 %, mais 4 %, c'est peut-être
32:06 le taux plutôt neutre
32:08 à moins de long terme. Donc, on peut descendre vers ça.
32:10 Après, on verra. - Oui. L'idée est pas
32:12 de redevenir accommodant, aujourd'hui,
32:14 du point de vue de la politique monétaire. On me dit souvent
32:16 le timing des baisses de taux, on s'en fiche,
32:18 ce qui compte, c'est la séquence,
32:20 etc. Bah, moi, je trouve que
32:22 le timing est quand même toujours important, parce que
32:24 le timing des baisses de taux et le timing pour les marchés,
32:26 ça a eu
32:28 une implication sur toute la suite
32:30 de la séquence. - Absolument.
32:32 Je pense que ça, c'est effectivement important.
32:34 Et ce que je trouve très intéressant, c'est
32:36 qu'on voit qu'au sein même des comités de politique
32:38 monétaire, on a maintenant
32:40 vraiment les deux approches qui se
32:42 développent. Quand on
32:44 regarde la Fed, récemment, on a eu quasiment
32:46 le même jour. On avait Raphaël Bostic
32:48 de la Fed d'Atlanta qui nous disait
32:50 "Il faut aller vers deux baisses
32:52 de taux maximum et attendre l'été.
32:54 On a vraiment tout le temps nécessaire,
32:56 ça n'est vraiment pas la peine de se presser."
32:58 Et le même jour, on a Austin Goldsby,
33:00 là aussi membre du comité de politique
33:02 monétaire de la Fed, qui nous disait
33:04 "Il est vraiment important de commencer plus tôt
33:06 plutôt que plus tard parce que sinon on va vraiment être en
33:08 difficulté sur le volet de notre deuxième mandat
33:10 qui est l'emploi." Et donc on voit que...
33:12 - Et on devra en faire plus. Si on commence plus tard,
33:14 on en fera plus. - Exactement. Et donc on a
33:16 véritablement ces deux approches qui sont en train de se développer.
33:18 Moi, ce qui m'intéresse quand même, c'est
33:20 pour revenir sur le débat
33:22 qui a été levé,
33:24 c'est qu'on a cette augmentation de la productivité
33:26 aux Etats-Unis qui fait qu'on a les
33:28 augmentations de salaires aux Etats-Unis
33:30 qui font en sorte que les salaires réels aux Etats-Unis progressent
33:32 plus vite que la productivité. Ça, c'est désinflationniste.
33:34 Vous avez un problème, et je comprends
33:36 le problème de la BCE, quand vos augmentations
33:38 de salaires réels sont supérieures à vos gains de productivité.
33:40 Là, c'est l'inverse. Et donc,
33:42 en fait, quand vous regardez d'un point de vue strictement
33:44 froid, il n'y a aucun problème lié aux salaires
33:46 aux Etats-Unis. Il n'y a aucun problème.
33:48 Le problème, c'est effectivement, est-ce que vous considérez
33:50 que vous avez une partie de l'inflation
33:52 liée aux services qui peut durer
33:54 très longtemps ? C'est largement
33:56 lié aux interprétations qu'on fait du marché de l'emploi.
33:58 Et c'est là où, en fait, on voit les deux
34:00 analyses qui se répondent.
34:02 Certains disent effectivement que le marché est extrêmement solide.
34:04 Et regardez les dernières cas à son emploi,
34:06 ils sont beaucoup plus fortes que prévus. D'autres, et moi, je fais
34:08 plutôt partie de ce camp-là, disent "Attention,
34:10 on a une baisse déjà depuis déjà quelques mois
34:12 du nombre d'emplois à temps plein aux
34:14 Etats-Unis". Ça s'effrite. "Le nombre d'emplois à temps
34:16 plein aux Etats-Unis est en train de baisser".
34:18 Et effectivement, comme le disait justement Edmund, quand on
34:20 regarde l'indicateur "WebTracker" de
34:22 la fête d'Atlanta, normalement, il suit avec retard
34:24 l'indicateur de Indeed. Donc, on va
34:26 avoir cette baisse. On a
34:28 des signaux de fragilité qui sont en train de se monter.
34:30 Et donc, moi,
34:32 le signal de prudence que je donnerais, c'est
34:34 en fait, les banquiers centraux ont tendance
34:36 toujours, une fois qu'ils ont enclenché un mouvement,
34:38 à aller beaucoup plus vite que ce qu'on pense.
34:40 Et donc, une fois que le mouvement sera enclenché,
34:42 je ne serais pas étonné qu'on aille par palier de 50
34:44 plutôt que par palier de 25.
34:46 Donc, ça peut effectivement commencer
34:48 en juin ou en juillet,
34:50 mais aller relativement vite au fur et à mesure que le marché
34:52 de l'emploi se dégrade. Si, effectivement, on a de
34:54 bonnes nouvelles macroéconomiques et que finalement, ça dure
34:56 très longtemps, ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
34:58 les bonnes nouvelles au niveau de
35:00 la croissance font que la fête peut attendre.
35:02 La procrastination est l'avenir de
35:04 Jerome Powell aujourd'hui. Donc, il n'y a aucun problème.
35:06 Mais, ça ne
35:08 ne veut pas dire que ça ne peut... ça peut durer
35:10 jusqu'à après l'été.
35:12 Je pense qu'ensuite, ça peut aller quand même relativement vite.
35:14 Il faut faire très attention
35:16 aux détails du marché de l'emploi.
35:18 - Qu'est-ce que vous comprenez de la fonction de réaction
35:20 des banques centrales aujourd'hui, à ce stade-là,
35:22 Xavier ?
35:24 - C'est vrai qu'on voit aussi le débat au sein
35:26 de la Banque Centrale Européenne. C'est un peu
35:28 le trade-off que Ville-Roye-de-Gallox,
35:30 par exemple, propose au faucon de la BCE.
35:32 Vous, qui n'aimez pas baisser les taux,
35:34 dites-vous bien que si on commence à les baisser
35:36 le plus tôt possible,
35:38 quand le moment sera venu et qu'on aura la confiance
35:40 suffisante dans la baisse de l'inflation,
35:42 après la publication de la série
35:44 des salaires négociés du premier trimestre 2024,
35:46 une fois ce moment venu,
35:48 partons le plus tôt possible, car
35:50 on pourra être beaucoup plus progressifs
35:52 dans nos baisses de taux et surtout maintenir
35:54 à l'arrivée un taux terminal beaucoup plus élevé.
35:56 Vous, les orthodoxes,
35:58 c'est ce que vous aimez ?
36:00 - Oui.
36:02 - Je trouve que le trade-off
36:04 est intelligent pour essayer d'amener
36:06 les faucons à converger
36:08 vers cette idée qu'il faudra
36:10 quand même baisser les taux et peut-être pas
36:12 plus tôt, plus tard.
36:14 - J'espère que les faucons vont l'écouter.
36:16 C'est-à-dire que d'un point de vue
36:18 risque économique, ça fait tout à fait sens
36:20 de commencer à baisser
36:22 graduellement, ce que vous disiez pour la Fed,
36:24 et le fait
36:26 de commencer tôt permet
36:28 d'être assez souple,
36:30 sachant qu'on a du mal à estimer quel sera
36:32 le taux terminal. Donc autant y aller
36:34 doucement vers le taux terminal que
36:36 de façon abrupte.
36:38 J'ai une crainte que la BCE
36:40 soit plus, au niveau
36:42 global, plus attentiste
36:44 que ça. Enfin,
36:46 l'histoire a montré que
36:48 c'était un peu compliqué pour les membres
36:50 au quiche de la BCE. - Le Ville-Roi ne représente pas encore
36:52 le Barry Sandt de ce point de vue-là.
36:54 - Exactement. Et là, il y a encore l'opposition
36:56 entre les pays du Nord et les pays du Sud
36:58 en Europe sur
37:00 tous ces sujets-là. Alors qu'économiquement,
37:02 contrairement aux États-Unis, nous, on a plus
37:04 de raison de penser que l'inflation va revenir
37:06 assez vite vers les 2%, et que le risque
37:08 sera à peu près équilibré
37:10 entre une inflation plus élevée et plus basse que ça.
37:12 - Et la croissance nous donne beaucoup moins de temps qu'aux États-Unis.
37:14 - De toute façon, on stague déjà
37:16 depuis un an et demi en zone euro. Donc voilà,
37:18 on a plus de raison, j'allais dire,
37:20 de commencer à baisser les taux
37:22 un peu plus tôt. - Une fois qu'on a dit ça
37:24 sur la politique monétaire et l'inertie
37:26 historique de la BCE,
37:28 quand on regarde le policy mix tel
37:30 qu'il se dessine dans son ensemble,
37:32 avec la partie budgétaire... - C'est une des
37:34 raisons de plus pour laquelle la BCE pourrait
37:36 avoir à baisser les taux. On voit que... - Ça peut
37:38 aider la BCE à baisser les taux. C'est-à-dire
37:40 avoir un peu de restrictions budgétaires
37:42 qui reviennent dans le pipe, c'est quelque chose
37:44 qui peut à un moment pousser la BCE vers
37:46 une accommodation un peu plus rapide. - Si les gouvernements
37:48 freinent un peu par eux-mêmes,
37:50 la GUEL a moins besoin de freiner.
37:52 - On bascule dans un truc un peu plus austère ?
37:54 - Je dirais pas qu'on bascule, mais on est
37:56 dans une légère austérité,
37:58 que ce soit en Allemagne, à cause de la décision
38:00 de la Cour allemande qui a annoncé
38:02 un peu plus de restrictions budgétaires.
38:04 En France, en tout cas,
38:06 on essaye de tenir notre cible de déficit
38:08 à 4,4 %, ce qui n'est déjà
38:10 pas une cible
38:12 très orthodoxe,
38:14 très rigoureuse.
38:16 - Oui, enfin,
38:18 aucun ne font remarquer que les jauges
38:20 ont augmenté un peu de partout dans le monde,
38:22 et que si les États-Unis sont une économie
38:24 leader, elles tournent avec un niveau
38:26 de déficit que la France n'a pas envié.
38:28 - Oui, mais la France a la politique
38:30 monétaire de la BCE et l'euro,
38:32 donc elle doit
38:34 s'aligner sur les Européens, pas sur
38:36 les États-Unis. Après,
38:38 c'est pour ça qu'ils ont annoncé
38:40 le gouvernement français
38:42 10 milliards d'économies, et c'est avec
38:44 une prévision de croissance qui, à 1 %,
38:46 reste plutôt dans la partie
38:48 optimiste du consensus.
38:50 Donc on pourrait avoir
38:52 un peu plus encore de réductions.
38:54 Ce n'est pas une austérité comme on a pu le connaître
38:56 dans les années 2010-2011,
38:58 mais c'est clairement
39:00 une politique qui est plutôt à un frein.
39:02 - Ce schéma-là, on l'écarte quand même, Xavier.
39:04 - Oui, c'est pas tenu politiquement.
39:06 On a des élections européennes en juin.
39:08 - Donc une dose, oui,
39:10 mais revenir au schéma qui prévalait
39:12 2010-2012, ce n'est pas le sujet.
39:14 - Non, ce n'est pas le sujet.
39:16 Par contre, oui,
39:18 comme vous le disiez, aux États-Unis,
39:20 là, il n'y a pas d'ajustement, en fait.
39:22 Même, on voit encore des chèques
39:24 annoncés liés à l'IRA, tout ça.
39:26 Mais en même temps, jusqu'aux élections...
39:28 - Et un possible shutdown le 1er mars.
39:30 - Oui. - Compte tenu
39:32 de la configuration politique aux États-Unis,
39:34 ce n'est pas impossible. - Ce n'est pas impossible.
39:36 - Les débats budgétaires vont être compliqués
39:38 et il n'y aura pas de grande décision avant l'année prochaine.
39:40 Donc, pour l'instant, on est toujours
39:42 avec un État américain qui met de l'huile sur le feu.
39:44 - J'ai l'impression que les investisseurs
39:46 globaux préfèrent quand même
39:48 le policymix américain au policymix
39:50 européen aujourd'hui, Edmond. - Ah ben, c'est sûr.
39:52 - Quand l'État perd de l'argent...
39:54 - Non, mais en plus...
39:56 - On parle des bons vigilantes, on me dit
39:58 quand même que...
40:00 - Demande les directeurs, Bruno. - L'Istrus,
40:02 octobre 2022... - Ah, l'Istrus !
40:04 - Je ne peux pas le comparer avec l'Iranie.
40:06 L'Iranie, c'est à part.
40:08 C'est vraiment un cas à part.
40:10 - D'accord. - Parce que, franchement... - Donc, même avec Trump
40:12 à la Maison Blanche en novembre
40:14 2024,
40:16 un scénario à l'Istrus sur les
40:18 trésoriers, ce n'est pas quelque chose auquel
40:20 on réfléchit. - Non, mais c'est une crainte.
40:22 C'est une crainte pour nos clients. C'est une crainte énorme
40:24 pour nos clients. Ils me posent
40:26 cette question. - Est-ce qu'il faut acheter Nvidia
40:28 et est-ce que je dois continuer d'avoir des trésoriers américains ?
40:30 - Et voilà. - Et vous leur dites quoi, là ?
40:32 - Pour l'instant, oui,
40:34 mais je pense que,
40:36 honnêtement, si on regarde le marché
40:38 des obligations souveraines aux États-Unis,
40:40 je préfère largement acheter les TIPS,
40:42 ça veut dire les... - Index sur l'inflation.
40:44 - Index sur l'inflation, au cas où.
40:46 Parce que c'est vrai que si Trump passe
40:48 le mois de novembre, il va quand même essayer
40:50 de réduire encore les impôts
40:52 à un moment donné.
40:54 Et s'il réussit à faire ça,
40:56 la conclusion,
40:58 c'est que, à l'inverse,
41:00 la conclusion
41:02 pour la politique fiscale,
41:04 c'est ça. - Ça me rappelle
41:06 l'Istrus. - Non, non, non, non.
41:08 Pas l'Istrus quand même.
41:10 La grande différence,
41:12 la grande différence, c'est que le dollar américain
41:14 reste quand même la monnaie de réserve
41:16 du monde pour l'instant. Pour l'instant.
41:18 Ça peut changer, mais pas
41:20 d'un jour à l'autre. Voilà.
41:22 Ça prend du temps. - Le problème, c'est que les États-Unis
41:24 restent le thermomètre. Et donc, casser le thermomètre,
41:26 on sait pas exactement ce que ça fait.
41:28 On ne saura plus quelle température il fait.
41:30 Si on parle de la Chine,
41:32 c'est maintenant, Wilfried.
41:34 Oui, non, mais on en parle, du coup.
41:36 Moi, je suis frappé par...
41:38 Alors, bon, les mesures s'accumulent, donc là, maintenant,
41:40 c'est les grands investisseurs institutifs. Ils peuvent plus
41:42 vendre d'actions les 30
41:44 premières minutes de la séance, ni les 30
41:46 dernières. Bon, bref.
41:48 - Il faudrait des surveillances pour savoir
41:50 qui vend. - Oui, tu parles.
41:52 Moi, je suis frappé de voir qu'il y a des mesures
41:54 de soutien. Les marchés d'action chinois
41:56 ne baissent plus. Mais je suis frappé
41:58 de voir qu'il n'y a pas de rebond.
42:00 En tout cas, il n'y a pas une réaction
42:02 de marché
42:04 forte et dynamique.
42:06 Disons que c'est quand même compliqué
42:08 d'avoir confiance dans le marché
42:10 structurellement en Chine, quand on voit effectivement
42:12 ce qui est en train de se passer dans
42:14 l'organisation de ce marché par les autorités.
42:16 C'est très difficile pour un investisseur international
42:18 de décider, de dire
42:20 que c'est le bon moment. Après,
42:22 effectivement, tactiquement, on peut penser qu'il y a
42:24 des ratios de valorisation
42:26 qui sont extrêmement faibles. Mais y aller de façon structurelle,
42:28 c'est quand même extraordinairement compliqué aujourd'hui.
42:30 Moi, ce qui me frappe beaucoup,
42:32 je m'en suis déjà longuement expliqué,
42:34 mais je pense qu'il faut le redire, ce qui me frappe énormément,
42:36 c'est la différence de tenue
42:38 depuis 15 ans
42:40 entre les marchés actions chinois et les marchés
42:42 obligataires. Le marché obligataire chinois
42:44 se porte très très bien. - C'est cher. C'est même cher, peut-être.
42:46 - Celui qui a investi depuis 15 ans dans le marché
42:48 obligataire chinois, il va très très bien. Il va beaucoup mieux
42:50 que celui qui a investi dans les marchés obligataires
42:52 occidentaux. Et ça me fait dire qu'en fait
42:54 le modèle chinois, c'est véritablement
42:56 financièrement un modèle allemand. C'est-à-dire
42:58 être une réserve de valeur, être une réserve
43:00 de solidité pour essayer, effectivement,
43:02 d'être ce
43:04 pôle alternatif
43:06 financier par rapport au pays du Sud.
43:08 Le problème, c'est qu'à force
43:10 de vouloir absolument ça,
43:12 on appauvrit le tissu
43:14 économique chinois et donc
43:16 on s'empêche de faire
43:18 cette fameuse relance de demande intérieure que tout le monde
43:20 demande. Et ça,
43:22 ça finit par poser un certain nombre de problèmes.
43:24 Vous ne pouvez pas vous positionner uniquement
43:26 sur la solidité
43:28 financière sans avoir une
43:30 croissance économique forte et le modèle allemand
43:32 ne fonctionner que parce qu'il y avait à la fois l'ouverture
43:34 du marché européen et l'ouverture globale
43:36 des marchés mondiaux. Là, aujourd'hui, quand vous
43:38 avez une espèce de fermeture, en particulier
43:40 aux produits chinois,
43:42 ça ne fonctionne de moins en moins.
43:44 Donc là, la problématique chinoise,
43:46 elle est là. Elle est comment est-ce que j'équilibre
43:48 mon souci d'être
43:50 extraordinairement fiable d'un point
43:52 de vue financier, mais de quand même
43:54 consolider ma croissance ? Pour l'instant, ils n'ont pas trouvé
43:56 la solution. Peut-être que ça va venir.
43:58 J'ai l'impression qu'en fait, ils font quand même
44:00 des efforts sur la partie justement taux d'intérêt,
44:02 des efforts quand même très importants.
44:04 Pareil pour l'achat, j'ai vu,
44:06 de programmes immobiliers chinois
44:08 par les entreprises d'État, directement.
44:10 Ça peut contribuer
44:12 à solidifier le marché. On n'est pas encore
44:14 dans des situations qui donnent, je pense, structurellement
44:16 confiance. Est-ce que vos clients vous demandent s'il faut
44:18 acheter des actions chinoises ? Non.
44:20 Non, pas pour l'instant, parce que
44:22 les investisseurs étrangers ont énormément
44:24 su faire ces derniers temps. Ils ont tous vendu.
44:26 Normalement, sauf nos clients
44:28 asiatiques, évidemment, qui regardent de très
44:30 près le marché, mais notre conseil,
44:32 c'est très simple. Si on achète
44:34 les actions chinoises
44:36 aujourd'hui, il faut faire ça avec un produit structuré
44:38 pour protéger à la baisse. Première chose.
44:40 Et deuxième chose, il faut quand même favoriser
44:42 le marché domestique,
44:44 les fameux "A-Shares", parce que
44:46 si le gouvernement
44:48 va soutenir
44:50 un marché, ça veut dire
44:52 le marché où les
44:54 investisseurs domestiques investissent,
44:56 qui est quand même les "A-Shares", et
44:58 ils s'en fichent de Hang Seng.
45:00 Les internationaux, ça les...
45:02 Ah oui. Je ne sais pas, le marché est tellement déserté.
45:04 J'ai même vu qu'ils avaient musclé
45:06 leur réglementation ESG pour essayer
45:08 de coller à ce que fait l'Europe, en se disant
45:10 tiens, ça va peut-être réattirer
45:12 quand même des investisseurs étrangers.
45:14 Ça pourrait être intéressant,
45:16 pour être quand même les grandes boîtes
45:18 technologiques chinoises comme Alibaba,
45:20 qui peuvent quand même racheter leurs propres actions.
45:22 Cashflow record chez Alibaba.
45:24 Et l'action est au plus bas.
45:26 C'est peut-être le moment, le meilleur moment.
45:28 Les dernières décisions
45:30 montrent pour moi deux choses.
45:32 La première, c'est qu'ils ne veulent pas faire une relance
45:34 généralisée. On voit qu'ils ont baissé le taux
45:36 5 ans, celui qui sert à pricer
45:38 les prêts immobiliers, pas le taux 1 an
45:40 qui sert à pricer les autres crédits.
45:42 On voit que c'est vraiment ciblé.
45:44 Il faut stabiliser l'immobilier et le marché domestique.
45:46 - Et les banques derrière.
45:48 - Du coup, les banques derrière et puis les ménages
45:50 qu'il n'y ait pas trop de remous
45:52 là-dedans. Ça, a priori,
45:54 ils peuvent encore le faire et pour le faire.
45:56 Ce qu'on voit aussi, c'est que
45:58 si le président continue sa stratégie
46:00 de reprendre le contrôle,
46:02 même s'il continue à dire
46:04 qu'il veut libéraliser
46:06 les marchés et tout ça. - Le grand papier du FTI
46:08 sur les milices de l'armée rouge
46:10 dans les entreprises chinoises.
46:12 Des services de sécurité fournis
46:14 par l'armée rouge dans les entreprises chinoises.
46:16 - Et ça, c'est pas de nature à donner très confiance à l'extérieur.
46:18 - Moyennement.
46:20 - Merci beaucoup messieurs.
46:22 Bon NVIDIA à vous trois.
46:24 On se retrouvera dans le monde d'après.
46:26 Edmund Ching était avec nous.
46:28 Le directeur mondial des investissements de BNP Paribas
46:30 Wealth Management. Wilfried Galland, directeur
46:32 stratégiste de Mon Pensier Financier. Xavier Chappard,
46:34 stratégiste chez LBPN.
46:36 [Musique]
46:46 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse
46:48 c'est le quart d'heure thématique. Le thème ce soir
46:50 c'est le thème que toute la planète
46:52 entière des marchés
46:54 en tout cas va regarder ce soir, à savoir
46:56 les résultats de NVIDIA. L'action
46:58 la plus importante du monde, ont décrété
47:00 les traders de Goldman Sachs et d'autres
47:02 n'en pensent pas moins j'imagine. Jean-Edouindre
47:04 Réa est à nos côtés, gérant chez Cadrill Capital
47:06 spécialiste notamment du thème de la disruption.
47:08 Vous gérez un fonds dédié à la disruption
47:10 chez Cadrill. Bonsoir Jean-Edouindre.
47:12 - Bonsoir, Gregoire. - Merci beaucoup d'être là. Ce qui m'intéresse
47:14 c'est comment un spécialiste de la disruption
47:16 réfléchit à l'avenir
47:18 de NVIDIA qui est effectivement
47:20 pour l'instant l'emblème de
47:22 ce développement et de cet
47:24 essor incroyable de l'IA générative.
47:26 Pourquoi est-ce que NVIDIA
47:28 est aussi importante pour la planète marché
47:30 aujourd'hui, depuis quelques publications
47:32 quand il y a encore
47:34 à peine 18 mois, c'était une action
47:36 technologique bien identifiée, mais une action
47:38 technologique parmi d'autres.
47:40 - Eh oui, mais c'est qu'elle
47:42 capture l'essentiel du
47:44 nouveau cycle technologique qui est celui de l'IA.
47:46 Il n'y a pas si longtemps,
47:48 vous parliez d'il y a 18 mois, on était
47:50 encore en train de vivre les contre-coups
47:52 de l'après-COVID,
47:54 on avait trop déployé de
47:56 techno, il fallait faire des optimisations
47:58 et tout le secteur en fait
48:00 était en transition.
48:02 Et puis le lancement de
48:04 Chad GPT a galvanisé,
48:06 a concentré
48:08 et a rendu vraiment palpable
48:10 cette technologie sur laquelle
48:12 il travaille depuis 20 ans, donc c'est pas
48:14 c'est juste que c'est un essor
48:16 soudain. - L'étincelle. - C'est l'étincelle.
48:18 Et c'est
48:20 difficile de savoir sur quoi parier
48:22 quand un nouveau cycle
48:24 démarre et c'était le plus évident
48:26 puisqu'il n'y a pas
48:28 de LLM,
48:30 les Large Language Model de
48:32 l'IA, sans eux.
48:34 Donc le
48:36 nouveau cycle de la tech, c'est
48:38 un peu comme l'internet de 95,
48:40 il faut vraiment s'imaginer
48:42 qu'on va rentrer toutes les applications,
48:44 toutes les
48:46 interfaces technologiques que l'on a aujourd'hui
48:48 vont être
48:50 transformées par un
48:52 outil, un espèce de chatbot qui va rendre le truc
48:54 plus naturel, plus facile
48:56 et beaucoup plus productif.
48:58 Donc ça passe par
49:00 les chips Nvidia.
49:02 L'enjeu en fait c'est que
49:04 ils sont, si je
49:06 vais encore faire la comparaison avec 2000,
49:08 ils sont à la fois Microsoft et Intel
49:10 puisqu'ils ont le
49:12 microprocesseur et
49:14 le système d'exploitation.
49:16 Et ça
49:18 capture beaucoup, beaucoup de valeurs.
49:20 Il y a des
49:22 marges brutes de software et il y a des marges
49:24 de free cash flow qui sont au-dessus de 50%.
49:26 C'est colossal, mais c'est sûr
49:28 qu'il y a un enjeu de savoir jusqu'où ça va aller.
49:30 - Oui c'est ça, la question est au-delà
49:32 du trimestre ce soir et peut-être même du
49:34 prochain trimestre. Je comprends que là on est dans une
49:36 phase de déséquilibre offre-demande,
49:38 c'est la course au GPU, il faut s'équiper, il faut
49:40 en acheter un maximum. Les clients de
49:42 Nvidia qui achètent des GPU ont beaucoup d'argent,
49:44 ce sont les GAFAM. De ce point de vue là, ça c'est
49:46 le court terme. Comment réfléchir un peu
49:48 plus long terme sur la capacité
49:50 de la franchise Nvidia
49:52 à garder un leadership technologique
49:54 et peut-être à
49:56 déployer un business model qui lui permette
49:58 de rester solide
50:00 et de pas tomber
50:02 dans ce qui a été les écueils
50:04 de Intel ou de Cisco
50:06 par exemple qui étaient les start 2000
50:08 qui se sont fait commoditiser comme on dit
50:10 Jean-Edwin.
50:12 - C'est un enjeu et c'est pour ça que je suis assez
50:14 donc je suis très bouliche à court
50:16 terme, mais c'est sûr qu'on ne
50:18 peut pas transférer
50:20 toute la valeur de cette nouvelle
50:22 de cette révolution à une seule société
50:24 et elle a
50:26 une fragilité qui est vraiment
50:28 importante, c'est qu'elle n'a que 10 ou 15
50:30 clients de substances.
50:32 En fait c'est un cycle de
50:34 CAPEX, elle vend des PEL
50:36 c'est un
50:38 B2B
50:40 toutes les GAFA aujourd'hui sont
50:42 des B2C, ce sont des franchises
50:44 de grand public.
50:46 Apple vend des iPhones
50:48 à 1500 dollars
50:50 même Tesla qui vend des voitures, c'est très
50:52 cher mais c'est quand même
50:54 c'est de la consommation au grand public
50:56 et bien sûr les réseaux sociaux, tout ça c'est
50:58 grand public. Nvidia ne pourra
51:00 jamais vendre un GPU à 40 000 dollars
51:02 - Un gamer, quand même
51:04 elle vendait des cartes graphiques aux gamers
51:06 - Oui, il y a des cartes graphiques, je ne sais pas
51:08 combien elles coûtent aujourd'hui, 1500 dollars
51:10 et c'est déjà assez cher mais c'est pas
51:12 ça l'enjeu. - C'est une fragilité à terme
51:14 à long terme en tout cas pour Nvidia ?
51:16 - Il y a autant d'ingénieurs
51:18 compétents chez les GAFA
51:20 ou les très grands acheteurs
51:22 que chez Nvidia, ils n'ont juste
51:24 pas pris le virage assez tôt
51:26 et aujourd'hui c'est la course à l'armement
51:28 donc de toute façon c'est plié
51:30 il n'y aura pas
51:32 de part de marché conséquente
51:34 de AMD ou
51:36 de TPU qui sont fabriqués
51:38 pour Google par Broadcom
51:40 ou de toutes les
51:42 alternatives, même ARM, il n'y en aura pas
51:44 sur ce premier cycle, mais en revanche
51:46 c'est sûr que
51:48 Microsoft l'a déjà déclaré, ils
51:50 veulent une alternative et il y en aura
51:52 parce qu'en fait
51:54 la barrière à l'entrée c'est surtout
51:56 bon c'est un accès à la capacité
51:58 de production chez TSMC mais ça déjà c'est
52:00 en train de se détendre et c'est surtout
52:02 les bibliothèques, les bibliothèques de
52:04 code et c'est là où je dis en fait
52:06 c'est un GPU avec un système
52:08 d'exploitation, donc la barrière
52:10 à l'entrée est très conséquente et quand on se bat
52:12 il y aura des ingénieurs. - C'est pas juste des pelles,
52:14 c'est des pelles mais c'est aussi...
52:16 - Donc le système d'exploitation lui va faire durer
52:18 mais je pense que
52:20 pour vous donner une idée
52:22 en 2022 c'était
52:24 26 milliards de chiffre d'affaires, là on va peut-être
52:26 faire 100 milliards de chiffre d'affaires sur Nvidia cette année
52:28 donc c'est colossal en deux ans et on va peut-être
52:30 faire 200 milliards en
52:32 2026, vous voyez que ça va
52:34 encore très très vite, peut-être 2027
52:36 j'ai vu des analystes
52:38 un peu dingues qui parlent de
52:40 280 milliards en 2027
52:42 le
52:44 PDG d'AMD a parlé de 400 milliards
52:46 sur la totalité du marché
52:48 en 2030, ça c'était il y a deux mois
52:50 et demi, là on parle de ce chiffre
52:52 en 2027
52:54 mais il faut quand même trouver
52:56 cet argent et puis alors il y a
52:58 une autre fragilité, c'est que
53:00 c'est très très énergivore
53:02 donc pour vous donner un exemple
53:04 un iPhone ça consomme je crois
53:06 5 Wh
53:08 un cerveau humain
53:10 qui a 86 ou
53:12 100 milliards de neurones
53:14 consomme 300 Wh
53:16 donc voilà on est pas très
53:18 énergivore, on peut se contenter d'une barre de céréales
53:20 le data center
53:22 de GPU pour
53:24 chaque GPT qui a 30 000
53:26 GPU, c'est plutôt
53:28 enfin c'est très compliqué à savoir
53:30 ça dépend comment vous calculez mais on parle de
53:32 ça va de 50 MW
53:34 à pour certaines piques
53:36 d'utilisation 1 GWh
53:38 donc on n'en parle pas mais ça devient un enjeu
53:40 cœur stratégique
53:42 oui c'est un enjeu stratégique et puis c'est bien pire
53:44 que le Bitcoin dont on se plaignait il y a
53:46 3 ans, donc
53:48 c'est sûr que l'IA sera
53:50 moins cher et moins énergivore
53:52 ou elle ne sera pas un produit de masse consommation
53:54 Nvidia a la capacité
53:56 à travailler sur cette question énergétique
53:58 est-ce que c'est la concurrence qui va s'emparer
54:00 d'ores et déjà de ce sujet
54:02 pour arriver avec sur le marché des GPU
54:04 moins énergivores que ceux
54:06 de Nvidia ? C'est sûr que c'est indispensable
54:08 tout le monde s'attèle au problème
54:10 mais est-ce que ça peut former une disruption qui peut
54:12 les secouer à un moment
54:14 inattendu, en tout cas l'architecture ARM
54:16 qui est celle qui est utilisée par
54:18 presque tout le monde maintenant pour
54:20 justement atteindre
54:22 ses efficiences énergétiques
54:24 puisque ARM c'est le roi de
54:26 des microprocesseurs
54:28 embarqués ou de
54:30 "The Edge" en anglais
54:32 ils sont surtout dans la low-tech
54:34 donc ils sont dans les frigos
54:36 dans je ne sais pas moi
54:38 ils sont aussi dans tous les téléphones
54:40 mobiles quand même n'oublions pas
54:42 mais ce qui est important c'est qu'il faut
54:44 déporter la puissance de calcul
54:46 du data center vers
54:48 la périphérie
54:50 vers le device
54:52 et là il y a une opportunité
54:54 donc Nvidia
54:56 va essayer d'en être mais ce n'est pas du tout son marché
54:58 Intel veut être là-dedans
55:00 Broadcom veut être là-dedans
55:02 tout le monde veut être là-dedans et l'architecture
55:04 probablement qui va l'emporter
55:06 de toute façon c'est ARM et c'est pour ça que
55:08 quand ils ont commencé à en reparler
55:10 à leur dernier conf call
55:12 tout le monde s'est excité, le titre s'est envolé etc.
55:14 - Bien sûr, oui, ça a doublé en 6 mois l'ARM
55:16 - Oui, en 6 jours même
55:18 - En 6 jours
55:20 - Mais là-dessus il y a une opportunité pour plus tard
55:22 puisque Softbank qui est l'actionnaire
55:24 dominant a besoin de lever du cash
55:26 il y a un lock-up qui expire le 12 mars
55:28 donc moi je pense qu'il y aura peut-être une opportunité de faire quelque chose
55:30 mais
55:32 il y a une autre opportunité pour un investisseur
55:36 qui est plus frileux, c'est tout simplement
55:38 Apple, parce que Apple n'a rien fait
55:40 cette année - Non, même depuis l'été
55:42 dernier - C'est à la traîne
55:44 pourquoi ? Parce que les ventes d'iPhone
55:46 stagnent, le chiffre d'affaires global
55:48 du groupe, on est en dessous de 5% de croissance
55:50 donc on n'est pas du tout
55:52 dans le même rythme de croissance
55:54 que Nvidia par exemple
55:56 mais
55:58 ils travaillent beaucoup sur ce sujet
56:00 ils savent que c'est dans leurs
56:02 devices qu'ils vont devoir
56:04 transférer un peu de cette compétence
56:06 et je pense
56:08 que d'ici
56:10 un an, d'ici la fin de l'année
56:12 on parlera beaucoup plus
56:14 c'est sûr que l'iPhone qui sortira en septembre prochain
56:16 va être très très concentré là-dessus
56:18 - Donc grosse phase de renouvellement des
56:20 devices à attendre
56:22 potentiellement - Et oui, et des réseaux télécoms
56:24 il faut de la 6G, il y aura beaucoup
56:26 d'upgrades à faire mais je pense que
56:28 Apple attend son killer
56:30 téléphone pour son nouveau cycle
56:32 et ça peut être ça - Est-ce que Nvidia
56:34 je reprends l'exemple d'Intel, en plus
56:36 Jensen Wang il vient de chez Intel je crois
56:38 c'est ça ? Oui ?
56:40 - Je ne connais pas son histoire - Il y a 15 ans
56:42 il était chez Intel
56:44 ce que je veux dire c'est qu'il a vu
56:46 Intel Inside
56:48 le petit logo qu'on met partout
56:50 - C'est ça on peut
56:52 - Oui mais
56:54 c'est pas du tout des GPU à 40 000 dollars
56:56 bien sûr qu'ils vont en faire
56:58 dans les laptops mais le laptop
57:00 c'est un marché commoditisé
57:02 dans lequel on n'aime pas
57:04 payer plus
57:06 1500 euros
57:08 2000 euros, les très hautes gammes de Apple
57:10 on va payer 3000
57:12 c'est difficile
57:14 de
57:16 composer avec les deux et donc je pense
57:18 qu'il va y avoir un marché très important
57:20 sur la périphérie
57:22 - +10 ou -10 ? Voilà ce que
57:24 nous dit le marché des options pour Nvidia
57:26 ce soir - Oui mais ça a déjà été vécu en deux jours
57:28 - Oui oui, déjà en deux jours
57:30 ça fait -10, -15 là c'est ça
57:32 - Et puis ça a été aidé par le fait que
57:34 Palo Alto a eu des problèmes aussi hier soir
57:36 c'est le numéro 1 de la cyber sécurité
57:38 donc ça a dévissé un peu le marché
57:40 - Les deux derniers price actions
57:42 sur les résultats d'Nvidia c'était du 0
57:44 voire 0 moins
57:46 à suivre ce soir, l'émission est
57:48 en direct avant la publication des résultats
57:50 de Nvidia pour
57:52 leur 4ème trimestre 2024
57:54 - Disons que
57:56 sur Nvidia moi je me positionne
57:58 de manière neutre, on en a dans le fond
58:00 c'est une pondération
58:02 - Suffisante - Oui
58:04 je peux partager avec vous, elle est à 3,5%
58:06 c'est pas un gros pari
58:08 c'est indispensable
58:10 de toute façon ça va pas perdre 20%
58:12 c'est juste que
58:14 je pense que
58:16 il y a beaucoup d'optimisme
58:18 qui est déjà dans les cours et si vous regardez le graphique
58:20 il est parabolique
58:22 et les graphiques paraboliques c'est toujours un peu dangereux
58:24 - Merci beaucoup Jean-Edouine pour cet
58:26 éclairage et cette expertise sur la disruption
58:28 autour du sujet Nvidia
58:30 l'action la plus importante du monde
58:32 qui publie ses résultats ce soir
58:34 [Musique]
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58:38 [Musique]
58:40 [Musique]
58:42 [Musique]

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