Pourquoi les promotions vont être limitées dans les grandes surfaces ?

Sud Radio

Avec Philippe Goetzmann, expert alimentation et distribution et président de Faire ! Mieux  Retrouvez Sud Radio vous explique à 7h45 du lundi au vendredi  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-02-22##

Transcript

00:00 (Générique)

00:02 D'ici là Sud Radio vous explique que c'est une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat à partir du vendredi.

00:06 Vendredi 1er mars s'en sera fini des super promotions en grande surface.

00:10 Les rabais de plus de 34% seront interdits sur les produits d'hygiène et de beauté.

00:14 Bonjour Philippe Götzmann.

00:15 - Bonjour.

00:16 - Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes expert alimentation et distribution, président de Faire Mieux.

00:21 Déjà d'où vient-elle cette décision d'interdire les super promos ? Qui l'a poussée ?

00:25 - Les parlementaires l'ont portée, elle a été poussée à l'origine par les fédérations d'industriel du non alimentaire,

00:33 enfin de la droguerie, d'hygiène et de la parfumerie.

00:35 Et on peut les comprendre, c'est vrai qu'après la mise en place il y a 7 ans maintenant de la loi Egalim,

00:42 précisément sur l'alimentation, qui a limité les promotions à 34%,

00:47 les grands distributeurs se sont reportés sur les produits de droguerie et d'hygiène

00:52 pour faire des promos plus attractives, pour attirer les clients au magasin.

00:59 Donc ils se sont sentis lésés par le fait que, je dirais la guerre des prix pour reprendre leur terme,

01:04 la guerre des prix s'est déplacée de l'alimentaire vers leur périmètre.

01:08 - Donc au-delà d'être, si je vous suis bien, une mauvaise nouvelle pour les consommateurs, pour les français,

01:13 c'est une mauvaise nouvelle pour la grande distribution ?

01:16 - Alors c'est effectivement une mauvaise nouvelle pour les consommateurs,

01:19 parce que dès le 1er mars on verra le prix de vente moyen payé par les consommateurs

01:24 sur ces marchés qui va augmenter significativement.

01:28 C'est effectivement une mauvaise nouvelle pour la grande distribution,

01:31 et notamment je crois pour les grands hypermarchés,

01:35 parce que moins de promotions ou des promotions moins attractives,

01:40 ça réduit de fait l'attractivité des enseignes qui pratiquaient le plus ces promotions,

01:45 et notamment les grands hyper.

01:46 - Ça veut dire que ça va être une mauvaise nouvelle très clairement pour la grande distribution,

01:52 est-ce qu'il y a des moyens déjà, est-ce qu'ils ont mis en place des façons peut-être,

01:55 à partir du 1er mars, de contourner déjà cette interdiction ?

01:59 - Non, je ne dirais pas ça, en tout cas je n'en ai pas connaissance.

02:03 Ils pourraient faire ce que pratiquent d'autres distributeurs en France,

02:07 ce qu'on appelle des solderies ou des méga-discounters,

02:10 ils pourraient faire de l'approvisionnement de ce qu'on appelle parallèle,

02:13 c'est-à-dire acheter ces produits-là dans d'autres pays de l'Union Européenne,

02:17 en les achetant moins cher, en les important,

02:18 mais je doute fort qu'ils le fassent de façon massive,

02:21 parce que tout le système de négociation et les relations commerciales avec les industriels tomberaient.

02:28 Non, en revanche, ce qu'on peut espérer,

02:30 c'est que les prix soient réajustés,

02:34 je ne dirais pas la baisse, mais soient réajustés pour qu'ils soient moins élevés.

02:37 En fait, pour qu'il y ait des promotions à 80%,

02:40 comme ça a pu se voir sur certains produits,

02:43 ça supposait que le prix normal de ces produits,

02:46 tout au long de l'année, leur promotion est augmentée, si vous voulez.

02:49 On avait peut-être, il y a quelques années, un prix à l'indice 100,

02:53 on est monté à 130 pour faire 80 de promotion, vous voyez.

02:58 Donc, ce qu'on peut espérer, c'est que comme il y a moins de promotion,

03:00 le prix qu'on appelle fond de rayon, le prix habituel de ces produits,

03:03 puissent baisser, que les industriels revoient leurs tarifs à la baisse,

03:06 parce qu'ils auront moins de promotion à financer.

03:08 - Du côté de la grande distribution, notamment,

03:10 on avait l'un des arguments, c'était le patron de Carrefour,

03:12 qui disait, qui déclarait que cette loi ne bénéficie au final qu'à trois grandes multinationales.

03:17 C'est vrai ça ou pas, comme argument ?

03:20 - Alors, ça bénéficie aussi au PME qui opère dans ces marchés,

03:23 mais c'est vrai que... - C'est ce que disait le député de la majorité

03:25 à l'origine de cette loi, oui. - Oui, évidemment.

03:28 Mais ça bénéficie à toutes les entreprises qui travaillent sur ces marchés.

03:33 La réalité, c'est que sur ces marchés de la droguerie et de la parfumerie,

03:37 ce sont des marchés qui sont très concentrés

03:39 entre les mains de quelques très gros acteurs mondiaux.

03:43 Vous avez une concentration de ces marchés beaucoup plus forte qu'en alimentaire.

03:47 Effectivement, ce sont plutôt des multinationales

03:50 souvent étrangères, mais également françaises.

03:53 Le groupe L'Oréal est un des gros opérateurs de la parfumerie.

03:57 - Dernière question, est-ce qu'en attendant le 1er mars,

04:02 la grande distribution, les grandes surfaces,

04:04 profitent de l'occasion pour augmenter encore plus ces promotions

04:08 avant qu'elles soient interdites ?

04:09 Est-ce que c'est quelque chose qu'on observe actuellement ?

04:12 - Oui, depuis le début de l'année, ça n'arrête pas.

04:15 Toutes les enseignes développent des promotions extrêmement puissantes.

04:20 Dans les entrées de magasins, vous avez des montagnes de lessive,

04:24 de couches et autres, pour profiter encore de la loi actuelle,

04:29 encore pendant une petite... pendant une semaine.

04:33 Donc, ils le font. Ce qui est d'ailleurs un signal intéressant,

04:36 parce que ces promotions sont toujours organisées et financées

04:38 également avec les industriels.

04:40 Donc, les industriels qui eux-mêmes ont souhaité cette législation

04:43 et corriger ces excès, que je comprends tout à fait,

04:47 en même temps, sont en train d'alimenter fortement la situation

04:53 et les clients se stockent beaucoup de produits achetés à très bas prix en ce moment.

04:57 Ce qui fait d'ailleurs qu'on peut craindre que sur le mois de mars et avril,

05:02 on ait des marchés qui chutent beaucoup en chiffre d'affaires,

05:06 parce que les gens ont du stock chez eux et que ce n'est pas parce qu'on a plus de lessive chez soi

05:10 qu'on fait tourner sa machine plus souvent.

05:11 - Bah oui, effectivement. Merci beaucoup, Philippe Gutsman.

05:14 Merci pour l'ensemble de ces explications.

05:15 Je rappelle que vous êtes expert alimentation et distribution, président de Faire Mieux.

05:19 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

05:21 On revient dans un instant à les 7h52 avec Guy Carlier.

05:25 - Carlier Libre, à suivre sur Sud Radio. A tout de suite.

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