Punchline (Émission du 14/02/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 à la même saison comme les grèves à la SNCF lors des vacances scolaires.
00:00:04 Ce n'est pas nouveau, allez-vous me dire, non ?
00:00:05 Cela fait même 70 ans que nos vies sont rythmées par les grèves dans cette belle et noble entreprise
00:00:10 qui ne cesse pourtant de reculer dans le cœur des Français.
00:00:12 Elle figure désormais dans les dernières du classement des entreprises préférées dans notre pays.
00:00:16 Le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé l'importance du droit de grève,
00:00:20 mais celui non moins important, le devoir de travailler.
00:00:24 On va en débattre ce soir et entendre vos réactions plutôt désabusées.
00:00:28 Et puis on reviendra sur ce grand moment de télévision ce matin dans l'Or des Pros chez Pascal Praud.
00:00:32 Le plus grand pourfendeur de ces news, Christophe Deloire, patron de Reporters sans frontières, était notre invité.
00:00:38 Comment celui qui est censé défendre la liberté d'information souhaite au contraire la condamner ?
00:00:45 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ce dossier sans jamais oser le demander,
00:00:48 c'est ce soir en punchline. On va en débattre.
00:00:50 Mais d'abord, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Mickaël De Santon.
00:00:54 Mickaël.
00:00:56 Robert Badinter va faire son entrée au Panthéon.
00:01:01 Ce midi, Emmanuel Macron l'a annoncé lors de l'hommage national à Paris.
00:01:05 La date et les modalités restent à discuter avec la famille.
00:01:08 Lors de son éloge funèbre, il a également salué la mémoire du père de l'abolition de la peine de mort.
00:01:13 Il était une âme qui crie, une force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort.
00:01:17 Emmanuel Macron qui souhaite également un cessez-le-feu dans la bande de Gaza
00:01:21 lors d'un échange téléphonique avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou,
00:01:25 le chef de l'État a demandé le retrait des troupes de Tsaïl dans la bande de Gaza.
00:01:30 Un peu plus tôt dans la journée, le président de l'autorité palestinienne
00:01:34 avait appelé le Hamas à conclure rapidement un accord de trêve.
00:01:37 Mahmoud Abbas voulait à tout prix éviter une offensive israélienne à Rafah.
00:01:42 Enfin, si vous envisagez de prendre la voiture pour rejoindre les pistes de ski,
00:01:46 prenez vos précautions.
00:01:47 Pour les départs, Bison Futé a classé la journée de samedi rouge en Auvergne-Rhône-Alpes,
00:01:51 orange pour les retours. C'est le cas aussi en Ile-de-France.
00:01:54 Vendredi, la circulation sera également difficile en région parisienne,
00:01:57 en Bourgogne et dans l'est du pays.
00:01:59 - Et il n'y aura pas beaucoup de TGV, un TGV sur deux, ce sont les prévisions
00:02:04 pour l'instant de la SNCF qui n'est pas très optimiste.
00:02:07 On va évoquer ce sujet de la SNCF, je parlais d'un marronnier,
00:02:10 c'est vrai que c'est un petit peu ça, c'est ce qu'on appelle ça dans nos jargons,
00:02:13 Marc Twaty, c'est tout. C'est réclamant.
00:02:15 - Ça fait pas de surprise, quoi, il y a pas de surprise.
00:02:17 Je crois qu'il y a même les contrôleurs aériens la semaine suivante,
00:02:19 d'après ce que j'ai cru entendre, donc c'est classique, quoi.
00:02:21 - On va écouter peut-être Christophe Fannichet,
00:02:24 qui est le directeur général de la SNCF,
00:02:26 qui présente ses excuses aux Français.
00:02:28 On en est quand même là, écoutez-le.
00:02:30 - D'abord, le premier mot que je voulais avoir pour tous les Français aujourd'hui
00:02:35 et en particulier pour tous les Français qui vont ou devaient prendre un train
00:02:39 ce week-end, c'est d'abord les excuses.
00:02:41 Les excuses de l'entreprise, parce que nous ne serons pas au rendez-vous
00:02:45 ce week-end des Français qui devaient partir en vacances.
00:02:48 Je le dis, je l'ai déjà dit, je trouve ça incompréhensible
00:02:53 que cette grève ait lieu alors que nous avions pris des engagements
00:02:57 en décembre 2022. Tous ces engagements ont été tenus.
00:03:01 Je tiens à le dire, tous ces engagements ont été tenus.
00:03:04 - Voilà, pour ce qui est de M. Fannichet, la direction dit
00:03:06 "voilà, on a tenu nos engagements". M. Farandou, qui est le patron de la SNCF,
00:03:09 disait "on a augmenté les salaires 20% en 3 ans pour les contrôleurs".
00:03:14 Karim Zerebi, vous connaissez bien cette entreprise,
00:03:16 vous y avez travaillé. Quand je dis que ça fait 70 ans,
00:03:19 ça fait 70 ans qu'il y a des grèves à répétition.
00:03:21 Pour une grande société, vraiment que nous on aime,
00:03:25 mais là il y a un moment où ce n'est pas possible.
00:03:27 - Oui, d'abord je vais dire quelque chose qui peut-être fera bondir certains,
00:03:30 mais on ne fait jamais grève par plaisir quand on est salarié.
00:03:33 Parce qu'on sait qu'à un moment donné, la fin de mois va être touchée.
00:03:36 Et dans ces périodes difficiles de pouvoir d'achat,
00:03:40 effectivement ceux qui décident de faire grève à la SNCF ou ailleurs
00:03:43 auront des retenues sur salaire, ce qui est tout à fait normal.
00:03:48 Mais je veux dire, ce n'est pas un jeu.
00:03:50 Je crois qu'il y a un problème de dialogue social dans cette entreprise.
00:03:53 Parce que l'année dernière, quand M. Farnich a dit
00:03:56 "on a réuni les syndicats et nous avons répondu à tout",
00:04:00 ce n'est pas vrai. Il n'a pas répondu à tout.
00:04:03 - En tout cas sur la question salariale, il dit avoir fait le maximum.
00:04:06 Parce que là on est sûr de revendre des questions salariales, on est d'accord.
00:04:09 - Non, fondamentalement il n'y a pas que les revendications salariales.
00:04:12 - J'ai eu des cheminots avant de venir.
00:04:14 Il y a deux sujets qui n'ont pas été du tout traités et que les cheminots veulent que l'on traite.
00:04:18 C'est la fin d'activité professionnelle, l'aménagement des fins de carrière
00:04:22 et la pénibilité sur le métier de contrôleur,
00:04:25 qui n'est pas considéré comme un métier de roulant.
00:04:27 Les contrôleurs sont des gens qui prennent le train,
00:04:30 qui partent de chez eux, qui vont dormir 10 fois par mois à l'extérieur.
00:04:35 Ils sont roulants. Ils assurent la sécurité ferroviaire à bord d'un train.
00:04:39 Quand il y a 500 voyageurs, imaginons qu'il y a un problème.
00:04:41 Ils assurent la sécurité physique, parce que vous avez aussi à l'image de la société de violence à l'étranger.
00:04:46 Ils préservent les recettes, parce qu'ils perçoivent les billets.
00:04:49 Ils sont les seules interfaces de la SNCF.
00:04:52 Aujourd'hui, ils ne sont pas considérés comme roulants.
00:04:55 Ils sont considérés comme des administratifs.
00:04:57 Ils demandent des entreprises en compte comme des roulants.
00:04:59 Après, c'est un sujet qui peut être un peu technique pour ceux qui nous écoutent,
00:05:02 mais ce n'est pas vrai que depuis un an, la SNCF a répondu à cette question.
00:05:05 Ça n'est pas vrai.
00:05:06 - En tout cas, elle a répondu sur le plan des salaires.
00:05:10 - Sur les salaires, je peux dire un mot ?
00:05:12 - Je vais juste passer la parole au Carré.
00:05:14 On est d'accord qu'ils ont été augmentés de 400 euros.
00:05:18 Ils ont eu des primes et ils ont été augmentés en moyenne de 500 euros mensuels depuis deux ans.
00:05:22 - Alors, depuis deux ans, il y a eu cette augmentation.
00:05:24 Pourquoi il y a eu cette augmentation qui semble importante ?
00:05:27 Pendant sept ans, avant cette augmentation, il n'y avait pas eu une seule augmentation de salaire.
00:05:32 C'est une question de rattrapage.
00:05:34 - C'est dommage qu'ils ne viennent pas à les syndicats de la SNCF.
00:05:36 - Oui, c'est dommage.
00:05:37 - Ça fait encore partie de tous ceux qui ne veulent pas et nous ostracisent de venir sur le plateau.
00:05:42 C'est dommage.
00:05:43 Vous avez fait l'encore parole.
00:05:45 - Hier, j'étais sur une chaîne de concurrence, mais néanmoins, amie.
00:05:47 Il y en avait un, on ne va pas donner de nom, bien sûr,
00:05:49 qui me disait qu'en fait, il n'avait plus le droit de venir sur CNews.
00:05:51 - Oui, sa hiérarchie lui a interdit de venir sur CNews.
00:05:53 - C'est quand même assez incroyable.
00:05:54 En disant, voilà, c'est d'extrême droite, il m'a dit.
00:05:57 Je me dis, mais ça n'a rien à voir.
00:05:58 Donc, c'est ça, quand même, on a un vrai problème aujourd'hui de dialogue, de dialogue social, justement.
00:06:03 - D'ailleurs, ce monsieur dont vous parlez, il a été très, très bien reçu chez Pascal Propand, dans les réunions.
00:06:08 - Tout le monde.
00:06:09 - À la pêche.
00:06:10 - Je vais me permettre, si vous voulez bien, Laurence.
00:06:13 - Naïma M. Fadel.
00:06:14 Je ne vous ai pas présenté, en fait.
00:06:16 - On a attaqué directement.
00:06:17 - Je suis rentrée dans le vif en direct.
00:06:21 - Je crois que le droit de grève est un droit constitutionnel.
00:06:24 Et effectivement, on le respecte.
00:06:27 Simplement, aujourd'hui, on a aussi le droit, en tant que citoyen, aux vacances, à une vie de famille, à rencontrer les siens,
00:06:36 et qu'on ne soit pas pris en otage pendant cette période, notamment les périodes de vacances scolaires,
00:06:40 où là, on peut partir avec nos enfants, les fêtes de fin d'année, etc.
00:06:43 Parfois, on a des familles très éloignées, on a des personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer.
00:06:48 Donc, c'est un droit aussi que nous, on devrait pouvoir avoir.
00:06:51 Et aujourd'hui, on nous dénie ce droit.
00:06:54 Et ce que je regrette, c'est qu'il avait été abordé l'idée de légiférer, pour faire comme en Italie,
00:07:00 sanctuariser ces périodes de fêtes de fin d'année et de vacances scolaires.
00:07:05 Donc, ça avait été abordé par le gouvernement et j'ai l'impression qu'il l'a oublié.
00:07:10 Ce serait une bonne chose, parce que ça n'enlèvera pas ce droit de grève,
00:07:13 mais ça nous protégera aussi, parce que c'est des moments, encore une fois, importants pour nous.
00:07:17 - Écoutons juste les Français. Je passe la parole, Geoffroy Lejeune.
00:07:20 Ils sont assez désabusés, assez habitués, évidemment, à ces grèves.
00:07:23 Écoutez leur réaction.
00:07:25 - Ils ont à la fois raison et tort.
00:07:27 C'est le meilleur moment pour eux, pour avoir le plus d'impact possible,
00:07:31 mais c'est vraiment pas correct pour les vacanciers qui attendent que ça.
00:07:34 - Le meilleur moyen de faire bouger les choses, c'est malheureux,
00:07:37 mais c'est d'embêter les gens qui, malheureusement, travaillent et profitent de leur temps libre pour voyager.
00:07:41 Donc, s'ils veulent que ça aboutisse à quelque chose, il ne faut le faire pas dans ces moments-là, je pense.
00:07:46 - Oui, je trouve ça assez scandaleux, parce que...
00:07:50 Bon, la SNCF attend toujours les jours de grand départ pour se mettre en grève.
00:07:57 Je trouve qu'ils sont quand même très emmerdants
00:08:00 et que ce n'est pas le meilleur moment ni la meilleure façon d'exprimer ces revendications.
00:08:09 - Voilà, des revendications légitimes, Geoffroy Lejeune, mais la période pose question.
00:08:15 - Je ne vais pas répéter ce qui vient d'être dit. Je pense que c'est assez communément partagé.
00:08:18 Mais puisqu'il n'y a pas de syndicats sur le plateau, je vais m'adresser à celui qui les représente mieux qu'eux-mêmes.
00:08:22 Parce qu'en fait, Karim parle mieux qu'un syndicaliste.
00:08:24 - Il a travaillé à la SNCF, c'est pour ça qu'il est bien l'entreprise.
00:08:27 - J'ai mon papa qui est à la SNCF et j'ai mon frère qui est à la SNCF, qui est contrôleur.
00:08:31 - Ah, voilà, voilà, voilà.
00:08:33 - C'est la fibre.
00:08:34 - Karim l'avait déjà dit à l'entraînement.
00:08:36 - Je suis fier.
00:08:37 - Mais en fait, je vais...
00:08:39 - Et vous pouvez.
00:08:40 - Bien sûr, il faut en être fier.
00:08:42 Tu peux tourner la chose dans tous les sens que tu veux.
00:08:44 Je pense que ça reste malgré tout choquant pour les gens.
00:08:48 C'est-à-dire que je ne reviens pas sur l'argument de "les gens sont pénalisés", etc.
00:08:51 Tu prends le train très souvent, tu sais que c'est très émervant d'avoir un retard.
00:08:54 Par ailleurs, la SNCF, quand il n'y a pas de grève, est une entreprise, moi, que je trouve qui tourne très bien.
00:08:59 Le train est de plus en plus agréable, etc.
00:09:01 Je n'ai pas de critique à faire là-dessus.
00:09:02 Je vais essayer de le décontextualiser, justement, et de ne pas me focaliser sur les revendications.
00:09:06 Je ne sais pas dire si elles sont légitimes ou pas.
00:09:08 Je ne vais pas dire à quelqu'un qui gagne 2800 euros par mois en fin de carrière s'il est légitime ou pas.
00:09:12 En revanche, je pense que les fins de mois sont difficiles pour presque tous les Français.
00:09:16 Je pense qu'elles le sont de plus en plus pour presque tous les Français.
00:09:19 Je pense que des mouvements sociaux, il y en a de plus en plus souvent, de plus en plus profond.
00:09:23 Je prends l'exemple des gilets jaunes et des agriculteurs très récemment.
00:09:26 Et si on compare la manière dont les agents de la SNCF font la grève avec la manière dont se sont rebellés les agriculteurs,
00:09:31 je pense que pour le coup, ça devient indéfendable.
00:09:33 C'est-à-dire qu'ils ont un moyen de pression énorme que les agriculteurs auraient pu utiliser aussi.
00:09:37 C'est-à-dire qu'ils auraient pu bloquer beaucoup plus.
00:09:40 Et tu as d'un côté des gens qui protestent régulièrement, qui sont souvent entendus.
00:09:44 Il n'y a peut-être pas de dialogue social, mais parfois ils arrivent à leur fin.
00:09:47 En l'occurrence, ils y sont arrivés l'année dernière.
00:09:48 Et en face des gens dont la question n'est pas de savoir si la fin de mois va être plus difficile ou moins difficile,
00:09:53 mais c'est juste de savoir s'ils vont vivre ou pas, s'ils vont survivre ou pas.
00:09:56 Ils se suicident, on a beaucoup dit ici.
00:09:58 Et tu vas me dire, il ne faut pas comparer les situations. On peut être bon avec tout le monde.
00:10:02 Mais en fait, en attendant, je suis désolé, le tableau qu'on a sous les yeux, c'est ça.
00:10:05 C'est d'un côté des agents de la SNCF qui ont tout le temps des revendications en permanence.
00:10:08 Et même quand ils sont exaucés, ils continuent. Et l'année prochaine, on sait qu'on aura encore droit à la même chose.
00:10:11 De l'autre, des gens qui, pardonnez-moi l'expression, mais je pèse mes mots, crèvent la gueule ouverte.
00:10:15 Et qui n'utilisent pas de la même manière ce moyen de pression.
00:10:19 Et moi, c'est ça qui me dérange.
00:10:20 J'entends. Marc, toi, tu as-tu là-dessus ?
00:10:22 Oui. J'ai envie de dire simplement que la France est déjà aujourd'hui en situation de récession technique.
00:10:26 Il y a eu deux trimestres consécutifs de légère baisse de notre PIB, de notre richesse.
00:10:29 Et donc, cette situation de grève ne va pas arranger les choses.
00:10:32 Parce que moi, c'est ça qui m'inquiète.
00:10:33 J'ai l'impression que chaque semaine, il y a un nouveau mouvement social, entre guillemets.
00:10:36 Et ça va, évidemment, ça peut dégénérer, même au niveau des agriculteurs.
00:10:39 Parce que là, ça s'est calmé, ça peut très bien revenir.
00:10:41 Et c'est ça qui est dangereux.
00:10:42 C'est-à-dire qu'en fait, je pense que le gouvernement n'a pas mesuré l'ampleur.
00:10:46 Et c'est là où il y a un écart qui se creuse entre nos dirigeants et, on va dire, les Français au sens large.
00:10:52 Avec ce pouvoir d'achat qui s'est effondré à cause d'une flambée des prix.
00:10:56 Notamment sur l'alimentation. Je rappelle encore une fois, les prix, plus 25% de hausse.
00:11:00 C'est des évolutions complètement folles qu'on n'a jamais connues en France.
00:11:03 Même dans les années 80, c'était pas aussi fort sur l'alimentation.
00:11:05 Donc tout ça pour dire qu'il y a un vrai malaise social aujourd'hui.
00:11:09 Et donc, tout le monde va en profiter parce que l'État a ouvert la boîte de Pandore en disant
00:11:12 "ben voilà, moi je vais lâcher l'argent magique, la dette publique on s'en fiche, on va continuer de l'augmenter, etc."
00:11:18 Donc tout le monde... Pourquoi pas ? Moi je pense que demain, je vais lancer un mouvement.
00:11:21 Pourquoi les économistes doivent être augmentés également ? Non, je plaisante.
00:11:23 Mais tout ça pour dire que ça ne s'arrêtera pas.
00:11:26 Et alors, l'autre élément important, c'est que comme nous sommes déjà en récession,
00:11:30 c'est vrai que l'image de la France, qui n'est pas géniale au niveau du travail, ne va pas s'améliorer.
00:11:34 Alors ça veut dire quoi "pas géniale au niveau du travail" ?
00:11:36 C'est-à-dire que globalement, c'est très bien. Quand vous allez à l'étranger, on vous dit
00:11:39 "ben en France, il y a beaucoup de jours de grève, beaucoup de blocages, etc."
00:11:41 Donc ça ne va pas arranger l'image. Et donc, ça veut dire que beaucoup de touristes aujourd'hui
00:11:45 qui auraient peut-être voulu venir en France, ils voient ça...
00:11:48 Je ne suis pas sûr que c'est à cause des grèves à la SNCF.
00:11:50 Ah si, entre les agriculteurs, les agriculteurs...
00:11:52 Et l'insécurité.
00:11:54 Les grèves, l'insécurité. Si ! Vous savez, le classement de la France en termes de pays attractifs
00:11:58 ne cesse de baisser parce que justement, il y a ces inquiétudes.
00:12:01 On reste la première destination mondiale d'ambulance.
00:12:04 Pour l'instant, mais c'est en train de baisser. Je parle en termes d'attractivité.
00:12:07 Oui, mais justement, on a...
00:12:09 Oui, c'est autre chose à dire.
00:12:10 Même pour les touristes, comme on va avoir également les Jeux Olympiques, bon, bientôt,
00:12:13 ce n'est pas de nature. Et donc, je pense qu'aujourd'hui, le coût pour la SNCF
00:12:18 d'un jour de grève, c'est près de 25 millions d'euros.
00:12:20 Donc, on peut dire, bon, c'est gérable encore.
00:12:22 Mais alors, dernier point important sur la SNCF, moi, ce qui est incroyable,
00:12:26 et personne n'en parle, c'est que, vous avez vu les prix des billets de train ?
00:12:29 Ils ont explosé.
00:12:31 Et d'ailleurs, la SNCF, malgré les grèves pendant les retraites,
00:12:35 ont fait des profits très sympathiques l'année dernière.
00:12:37 Donc, encore une fois, à la fin, qui paye ?
00:12:40 C'est le consommateur. C'est le français.
00:12:42 Et même ces dépenses qui vont encore augmenter, il faudra augmenter les impôts,
00:12:45 et c'est nous qui, encore une fois, allons payer une fuite.
00:12:47 Un mot de carême avant qu'on écoute des bruits à la tête.
00:12:48 – Non, mais simplement un mot.
00:12:49 Moi, j'entends tout ce que vous dites, et je souscris à pas mal de choses.
00:12:52 Je dis simplement que, c'est vrai, les syndicats ne sont pas là, on peut le regretter,
00:12:55 il ne faut pas jouer à la politique de la chèvre vide, il faut qu'ils viennent,
00:12:57 et qu'ils s'expriment, et qu'ils expliquent, effectivement, le pourquoi de ce mouvement.
00:13:00 Moi, je le connais, parce que de l'intérieur, je connais les raisons.
00:13:03 J'ai grandi avec un ami qui s'appelle Philippe, qui est rentré à la SNCF.
00:13:08 Il y avait le cadre permanent, il a disparu, donc c'est une réforme qu'on a souhaité faire.
00:13:14 On lui a dit "tu partiras à 55 ans", il va partir à 64, donc 9 ans après.
00:13:19 Donc, il est obligé de l'intégrer, et il n'est pas considéré, encore une fois, comme roulant.
00:13:24 Et jusqu'à 64 ans, il va faire 10 nuits à l'extérieur,
00:13:27 et il va assurer la sécurité ferroviaire.
00:13:29 – Avec des primes carrément.
00:13:30 – Il a des primes et des primes qui ne sont pas intégrées dans le traitement de la retraite.
00:13:34 – Donc, il ne compte pas pour la retraite.
00:13:35 – Ce que demandaient des gens comme Philippe.
00:13:37 Et c'était, encore une fois, ce n'était pas des salaires, ce n'était pas de l'argent en plus,
00:13:40 c'était un aménagement de fin de carrière.
00:13:42 Moi, je ne comprends pas qu'une grande entreprise comme ça,
00:13:45 qui a fait des bénéfices records, Marc l'a dit, ne puisse pas, à un moment donné…
00:13:49 – Ça a été renfloué par l'État, vous le savez…
00:13:51 – Non, non, non, là c'est les recettes, permettez-moi de vous le dire…
00:13:55 – Il y a les deux.
00:13:56 – Non, mais là on est sur une branche, il y a quatre entreprises à la SNCF aujourd'hui,
00:14:01 pour ceux qui nous écoutent, ce n'est plus une entreprise intégrée,
00:14:03 c'est une entreprise désintégrée.
00:14:04 Il y a SNCF Voyages, M. Fannichet, c'est les TGV.
00:14:07 C'est des bénéfices records.
00:14:08 – Ah, ça c'est clair.
00:14:09 – J'estime quand même que les contrôleurs, dans ces bénéfices records,
00:14:12 ils jouent un rôle quand même.
00:14:13 Les fruits de la croissance, il faut savoir aussi, à un moment donné, les redistribuer.
00:14:17 Prendre en compte la question humaine, le management.
00:14:19 On attend toujours d'être au bord du précipice pour dire, on fait nos tables rondes, on discute.
00:14:23 Ça fait un an qu'ils demandent que l'aménagement de la fin de carrière soit pris en compte.
00:14:26 Ça fait un an qu'ils demandent que la pénibilité soit prise en compte.
00:14:29 Que quelques primes soient intégrées dans le salaire pour la retraite.
00:14:32 Mais mince quand même ces gens-là, ce ne sont pas des nantis.
00:14:35 Je veux dire, dès le début, tu as mis 600 euros par mois.
00:14:37 – Moi je ne comprends pas cette approche que l'on a.
00:14:39 – Naïma et après Kaméliata.
00:14:40 – Oui les agriculteurs c'est dramatique.
00:14:41 Mais on ne va pas tirer vers le bas.
00:14:42 Moi je veux que les agriculteurs gagnent mieux.
00:14:44 Mais que les cheminots soient peut-être aussi mieux traités.
00:14:46 – Naïma.
00:14:47 – Pour rejoindre ce que vient de dire Karim,
00:14:49 c'est vrai qu'auparavant nous avions aussi des agents de sécurité.
00:14:52 – Ouais ?
00:14:53 – Qui patrouillaient en fait, qui passaient dans le train, qu'on pouvait interpeller.
00:14:57 Aujourd'hui il n'y a plus rien.
00:14:59 Et surtout quand vous prenez le train la nuit,
00:15:01 moi j'ai une fille qui rentre de Paris pour Dreux,
00:15:04 elle prend la nuit le train, vous imaginez.
00:15:06 Donc il n'y a plus personne aujourd'hui,
00:15:08 sauf le contrôleur qui monte à une station et qui descend à l'autre station.
00:15:12 – Voilà, on va écouter Gabriel Attal, parce que son message était très clair.
00:15:15 Ok il y a le droit de grève, mais aussi le devoir de travailler.
00:15:18 Les mots d'un sens, écoutez-le.
00:15:20 – Quand je me mets à la place des Français, j'en suis un par ailleurs,
00:15:25 on peut avoir parfois le sentiment, une forme d'habitude,
00:15:30 à chaque vacances qui arrive, d'avoir l'annonce d'un mouvement de grève.
00:15:34 Et moi je pense évidemment aux Français,
00:15:37 je pense aussi à beaucoup de cheminots qui finalement se disent,
00:15:41 c'est aussi l'image de notre entreprise, de la SNCF,
00:15:44 dont on est particulièrement fier, et pour laquelle on est particulièrement fier
00:15:47 de travailler, qui à chaque fois finalement en prend un coup.
00:15:50 Moi je vais vous dire, je pense que les Français sont très attachés
00:15:54 à notre Constitution et au droit de grève, et constitutionnel.
00:15:59 Ils savent que la grève c'est un droit.
00:16:02 Mais je crois qu'ils savent aussi que travailler c'est un devoir.
00:16:05 – Alors travailler c'est un devoir, les mots sont lâchés là.
00:16:08 – Ça vient pour les cheminots qui ne travaillent pas.
00:16:10 – Mais travailler c'est un devoir, alors est-ce qu'il sous-entend
00:16:12 que les cheminots ne travaillent pas, ou est-ce que ceux qui veulent travailler
00:16:15 doivent pouvoir travailler ?
00:16:17 Alors Geoffroy Lejeune, c'est quoi votre analyse de ce que dit le Premier ministre ?
00:16:20 Moi j'ai plutôt tendance à dire, on peut peut-être le droit de travailler.
00:16:24 – Ah non, c'est le week-end.
00:16:25 – Il a dit le devoir de travailler.
00:16:26 – C'est le week-end, il y a trois jours de grève, c'est le week-end,
00:16:28 c'est samedi, dimanche, c'est les cheminots qui ne travaillent pas assez.
00:16:30 Je suis désolé, je vais dire.
00:16:32 – Donc ils doivent travailler.
00:16:33 – C'est-à-dire que c'est un service public, il ne faut quand même pas l'oublier,
00:16:36 excuse-moi Geoffroy, c'est quand même un service public qui est là.
00:16:38 Donc c'est là où il y a le devoir.
00:16:40 – Ce n'est plus un service public.
00:16:41 – Ah bah si, c'est une société anonyme.
00:16:43 – D'accord, c'est quand même une entreprise, oui mais c'est des trucs.
00:16:45 – À l'état on les reçoit, les subventions de l'État.
00:16:47 – Donc globalement, encore une fois, quand on voit combien les prix ont augmenté,
00:16:50 alors là on se croit…
00:16:51 – Oui mais on a tout fait pour privatiser l'État quasiment.
00:16:53 – Elle n'est pas privatisée, elle est toujours chez l'État l'actionnaire principal.
00:16:56 – Pas de TGV.
00:16:57 – D'accord, mais encore une fois c'est l'État qui décide ici.
00:16:59 Donc le vrai enjeu il est là, c'est que, moi je pense que,
00:17:02 bien sûr on a un droit de grève, mais c'est sûr qu'on a aussi un devoir
00:17:06 entre guillemets de satisfaire les usagers.
00:17:08 Et le drame qu'on a aujourd'hui c'est qu'il n'y a plus de notion de service.
00:17:11 Ce n'est pas qu'à la CNCF, c'est partout.
00:17:13 – Mais qui n'a plus de notion de service ?
00:17:15 Quand vous enlevez les agents d'allégations, quand vous les enlevez
00:17:17 comme le disait Naïma sur les quais, quand vous mettez un contrôleur
00:17:20 pour 500 voyageurs, qui n'a pas le service public ?
00:17:24 – Là c'est le jour de retour des vacances, donc là, qui on va embêter ?
00:17:26 On va embêter les familles, les enfants, etc.
00:17:29 – Mais ce n'est pas de guillemets de cœur.
00:17:31 – C'est ça le vrai enjeu, pas de guillemets de cœur.
00:17:33 – Moi j'ai beaucoup pointé les familles qui sont embêtées,
00:17:35 et notamment encore une fois, parfois on ne peut pas voir nos familles,
00:17:38 on a besoin que de ces vacances scolaires, ou de ces fêtes des fins d'année
00:17:41 pour pouvoir les voir, donc il y a ça.
00:17:43 Mais c'est vrai qu'on a déshabillé justement ce service public,
00:17:47 c'était un beau service public, moi je prenais beaucoup le train,
00:17:50 notamment quand j'étais étudiante, c'était un bel service public,
00:17:53 on avait les contrôleurs, ils prenaient même le temps de nous parler,
00:17:56 on avait les agents de sécurité, aujourd'hui on a une insécurité galopante,
00:18:00 on n'a plus personne dans nos trains.
00:18:02 – Je crois, je ne vous ai pas entendu sur ce qu'a dit Gabriel Attal,
00:18:04 le devoir de travailler, le devoir.
00:18:07 – Je pense que ce qu'il était en train de dire, c'est que la France,
00:18:10 l'image d'épinal de la France, c'est la baguette, le camembert, le béret,
00:18:14 et les grèves à la SINCF, c'est ça le problème,
00:18:16 c'est qu'il y a une culture, on s'est habitué, nous, Français,
00:18:19 on s'est habitué à ça, les grèves de fin d'année,
00:18:21 on sait que c'est un passage obligé, les grèves des vacances,
00:18:24 on sait que c'est obligé, que c'est un passage obligé,
00:18:26 les revendications qui se terminent par une grève avec des gens qui…
00:18:29 enfin bon, on l'a tous vécu, la grève, le train bloqué, le train en retard,
00:18:33 etc., c'est absolument insupportable, et en fait, ce que Gabriel Attal,
00:18:36 avec toute sa candeur, essaye de dire, c'est que…
00:18:38 moi, il me fait penser au personnage de Voltaire, en réalité,
00:18:40 c'est-à-dire qu'en fait, il arrive, il déboule comme ça,
00:18:42 il découvre tout, les dossiers les uns après les autres, avec…
00:18:45 - Il a voulu dire « candide » !
00:18:46 - Ah oui, c'est pour ça, pardon, j'ai parlé de candeur,
00:18:48 et donc oui, oui, « candide », absolument, avec une forme d'innocence,
00:18:51 en disant « bon, ben écoutez, je… » - « Je veux travailler ! »
00:18:53 - Et donc, il dit la palissade, il a encore enfoncé une porte ouverte,
00:18:56 mais en attendant, c'est pas faux, c'est vrai que…
00:18:58 je sais pas comment on remet des… - Oui, mais…
00:19:01 - Comment on empêche des grèves et du reste, d'ailleurs,
00:19:04 on ne peut pas les empêcher, puisque c'est un principe…
00:19:06 - Peut-être qu'il faut un règlement de fond, peut-être qu'on a l'impression qu'on…
00:19:10 - Mais le problème, c'est que…
00:19:11 - Mais moi, ça me rappelle Emmanuel Macron, qui disait que les Français ne travaillaient pas à ce moment-là.
00:19:14 - Moi, je faisais volontairement le lien avec les agriculteurs tout à l'heure,
00:19:16 parce que c'est pas pour opposer les deux dossiers,
00:19:18 parce que ce serait un peu idiot d'opposer les deux colères,
00:19:20 mais vous avez quand même le sentiment que tout se réglera
00:19:24 par la prise d'otages dans le cas des transports,
00:19:26 pour des raisons évidentes d'efficacité,
00:19:28 et qu'en face, il y a des gens qui se refusent à utiliser cette arme définitive.
00:19:33 Et moi, c'est ça qui me dérange dans la règle du règlement des conflits sociaux.
00:19:35 Des revendications, les gens penseront toujours qu'ils ne sont pas assez payés, concrètement.
00:19:38 - Oui.
00:19:39 - Ce qui est intéressant de voir, c'est que, des mots des syndicats eux-mêmes,
00:19:41 c'est-à-dire que, justement, la SNCF attire moins qu'à une certaine époque.
00:19:44 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les jeunes n'ont pas tellement envie, effectivement,
00:19:46 d'aller travailler à la SNCF, donc c'est surprenant,
00:19:48 parce qu'il y a quand même des conditions de travail,
00:19:50 globalement, par rapport à d'autres métiers, qui sont quand même sympathiques.
00:19:52 Bon, il y a des salaires, également, relativement sympathiques.
00:19:54 Mais c'est vrai que, globalement, ça dépend quel métier,
00:19:57 mais conducteur de train, par exemple, je trouve que c'est effectivement...
00:19:59 - Conducteur de train ? Mais tous les autres métiers, tu commences à 1300, 1400 euros.
00:20:02 - Non, mais encore une fois... - C'est sympathique.
00:20:04 - Oui, mais quand on a un revenu médian en France qui est à 1600, 1700 euros,
00:20:07 on ne peut pas non plus exagérer.
00:20:08 Il faut voir la réalité de l'économie française, aujourd'hui.
00:20:10 Et donc, le danger que nous avons aujourd'hui, c'est qu'encore une fois,
00:20:13 on crée cette tension sociale, sociétale, et attention, il y a un élément,
00:20:17 personne n'en a parlé hier, le chômage est en train d'augmenter en France.
00:20:20 - Oui, 7,5%, c'est ça ?
00:20:21 - On était à 7,1% il y a un an, on est à 7,5% aujourd'hui.
00:20:25 Donc ça, il faut faire extrêmement attention.
00:20:27 C'est-à-dire que l'idée où on dit "oui, on a des pénuries de main-d'oeuvre,
00:20:29 les salariés font la fine bouche, etc.", ça, c'est en train de se terminer.
00:20:32 Donc on va être très, très loin du plein emploi,
00:20:34 et le chômage qui va effectivement augmenter,
00:20:36 donc je pense qu'on va être moins regardants sur les enfants...
00:20:38 - Juste vous donner un chiffre, parce qu'on a...
00:20:40 - Je parle du sondage qui m'intéresse.
00:20:41 - Juste un chiffre, un chiffre, quand même, qui est factuel.
00:20:43 On critique souvent l'incitement, on dit "les retards, les retards, les retards".
00:20:46 Pour des statistiques annuelles, 95% des TGV arrivent à l'heure.
00:20:49 - Oui, bien sûr.
00:20:50 - Voilà, je vous le dis vraiment.
00:20:51 - TGV, TGV, TGV.
00:20:52 - En fait, c'est les TGV, mais pas les autres, hein, les CR, les françaisiens.
00:20:55 - On parle de TGV, on parle de TGV, parce que ce week-end,
00:20:57 ce qui va pénaliser pour les départs dans le Grand-Bastion, ce sont les TGV.
00:21:00 - Mais concernant juste le recrutement, excusez-moi, Laurence,
00:21:03 mais effectivement, il y a possibilité de recruter énormément.
00:21:06 Mais ce que je m'étonne, moi, et là, je parle sur le contrôle de Karim,
00:21:09 parce que je sais qu'il l'avait fait, c'est d'aller vers le public.
00:21:12 Moi, je trouve que, justement, on devrait aller beaucoup plus vers le public,
00:21:15 notamment des quartiers populaires, où on a vraiment un taux de chômage
00:21:19 très important, notamment des jeunes, pour justement les aider,
00:21:23 les former pour accéder à ces métiers.
00:21:25 Et ça, aujourd'hui, je crois que le SNCF ne le fait pas.
00:21:28 Karim l'avait fait avec le train, je crois que c'était le train...
00:21:31 - Le train pour l'emploi et l'égalité des chances.
00:21:33 - L'emploi et l'égalité des chances, qui avait commencé à Trappes,
00:21:36 une ville, d'ailleurs, cheminote, si je puis dire.
00:21:39 Et ça, il faudrait absolument le refaire.
00:21:41 - Un petit mot du sondage qu'on a fait, c'est ça, pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:21:45 Est-ce que vous êtes pour l'interdiction de la grève dans les transports en commun
00:21:48 pendant les vacances ? Moi, personnellement, je n'aime pas trop les affaires d'interdiction.
00:21:52 Et les Français, ils sont un peu comme moi. 52 %, oui, 48 %, non.
00:21:55 C'est vraiment un truc de normand.
00:21:57 - Oui, mais 52 %, s'il y a des élections, c'est 52 % qui comptent.
00:22:01 - Pour moi, c'est quand même vraiment, les Français sont partagés.
00:22:04 En évidence, ils sont partagés. L'interdiction, en fait,
00:22:07 il suffirait que le service minimum soit appliqué, c'est tout, voilà.
00:22:11 En réalité, il n'y a pas besoin d'interdiction.
00:22:13 - Non, mais surtout, encore une fois, je pense que depuis, notamment le Corona,
00:22:17 on est attaché à notre liberté. - Corona, c'est votre petit ami le Covid.
00:22:21 - Non, non, pas la bière. Non, c'est ça, le vrai enjeu,
00:22:25 c'est qu'on est attaché à notre liberté.
00:22:28 Donc voilà pourquoi je pense que ça ne change pas énormément.
00:22:30 Mais encore une fois, c'est sûr que quand on a une détérioration,
00:22:34 encore une fois, de ce climat spécial, c'est très dangereux.
00:22:36 - Il y a eu une grève qui a été refusée aux cheminots, je vous le dis,
00:22:38 parce que les cheminots, les contrôleurs voulaient faire grève
00:22:41 en assurant les trains, la sécurité, et en ne contrôlant pas,
00:22:45 en ne préservant pas les recettes.
00:22:47 La justice les a désavoués. - C'est ça qu'il faut faire pourtant.
00:22:50 - Oui, mais c'est ce qu'ils ont voulu faire. - La grève du zèle, en fait.
00:22:52 - C'est la grève du zèle, pour ne pas pénaliser les voyageurs.
00:22:54 - Et ça ne leur a pas été accordé par la justice.
00:22:56 - Et ça serait populaire auprès des Français. - Et ça serait très populaire.
00:22:58 - Evidemment. Bon, allez, on va faire une petite pause.
00:23:00 On se retrouve dans un instant dans Plunstein sur CNews.
00:23:02 On va revenir sur ce qui s'est passé ce matin sur notre antenne,
00:23:05 dans leur dépôt, avec Christophe Deloire, le patron de Reporters sans frontières,
00:23:08 donc normalement qui doit défendre la liberté de la presse,
00:23:11 qui est venu au contraire pour dire le contraire,
00:23:13 pour dire pourquoi il faudrait que CNews soit condamné.
00:23:17 Écoutons cela dans un instant, juste après la petite pause.
00:23:20 A tout de suite.
00:23:22 - Bienvenue, si vous nous rejoignez à l'instant sur CNews, dans Plunstein.
00:23:28 D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec Mikaël Dos Santos.
00:23:31 - Le trafic est fortement perturbé pour ce premier week-end de départ en vacances.
00:23:38 TGV, Inouï et Ouigo sur deux circulera vendredi, samedi et dimanche.
00:23:43 Cela fait suite à un mouvement de grève des contrôleurs
00:23:45 qui réclament entre autres des revalorisations salariales.
00:23:48 Les voyageurs de leur côté, informés par SMS ou par mail,
00:23:51 sont appelés à décaler leur départ.
00:23:53 Le Sénat fait un premier pas pour l'inscription
00:23:55 de l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
00:23:58 Malgré des réserves, la Commission des lois de la Chambre haute
00:24:01 a décidé de ne pas s'opposer à la réforme gouvernementale.
00:24:04 Un vote à suspens aura lieu le 28 février prochain dans l'hémicycle.
00:24:07 Le projet avait déjà été adopté par l'Assemblée nationale.
00:24:11 Enfin, en vue de l'euro 2024, l'Allemagne compte renforcer
00:24:14 les contrôles à toutes ses frontières.
00:24:16 L'annonce a été faite par la ministre de l'Intérieur allemande
00:24:18 lors d'une visite à Prague.
00:24:20 L'an dernier, Berlin avait déjà mis en place des contrôles
00:24:22 à ses frontières avec la Pologne et la République tchèque.
00:24:25 La mesure a permis de freiner une partie de l'immigration illégale
00:24:28 venue de Serbie.
00:24:30 - Marie-Hélène Dos Santos, merci beaucoup pour ces informations.
00:24:32 On est avec la remise à réveil de Marc Fettine, Emma Imphadel
00:24:34 et Geoffroy Lejeune.
00:24:35 Je voudrais que l'on re-regarde une petite séquence
00:24:38 tirée de l'ordre des pros de ce matin.
00:24:40 Pascal Praud recevait notre plus grand pourfendeur.
00:24:42 Je parle de Christophe Deloir, le patron de Reporters sans frontières,
00:24:45 qui est une association de journalistes
00:24:47 qui est censée défendre la liberté d'information.
00:24:49 C'est ça leur rôle, c'est vraiment de défendre les journalistes
00:24:52 qui sont pour certains emprisonnés dans le monde,
00:24:54 en général dans des dictatures,
00:24:56 et donc de favoriser la liberté d'expression.
00:24:58 Patatras, c'est l'inverse qu'ils souhaitent faire.
00:25:00 On va écouter cet échange entre donc M. Deloir
00:25:03 et Robert Ménard, qui est le fondateur de RSF
00:25:07 et qui lui parlait par le biais du téléphone.
00:25:09 Écoutez cet échange, on en débat ensuite.
00:25:11 - C'est une décision politique, c'est une décision démocratique.
00:25:14 Il y a quand même quelque chose qui transcende
00:25:17 les logiques partisanes,
00:25:19 particulièrement s'agissant du journalisme et de l'information,
00:25:24 c'est des grands principes d'honnêteté de l'information,
00:25:26 de pluralisme, d'indépendance,
00:25:28 protéger la fiabilité.
00:25:32 Il faut sécuriser la liberté d'expression
00:25:36 et dans la liberté d'expression,
00:25:38 il y a des responsabilités particulières
00:25:40 attachées aux journalistes.
00:25:41 - Christophe, je suis atterré, je te le dis.
00:25:45 Quand on a créé le reportage de Frontières,
00:25:47 c'était exactement pour ne pas avoir cette attitude-là.
00:25:50 Je me contrefous de savoir
00:25:53 si je suis d'accord ou pas d'accord
00:25:56 avec ce qui se passe à l'antenne de CNews.
00:25:58 Tu devrais être le premier à te réjouir
00:26:01 qu'un certain nombre de points de vue
00:26:03 qui n'étaient jamais entendus
00:26:06 sur des médias et des télévisions en France
00:26:08 le sont grâce à CNews.
00:26:10 Le reportage de Frontières, ça a été créé,
00:26:12 pardon, c'est moi qui l'ai créé avec trois journalistes,
00:26:14 tu le sais, je l'ai dirigé pendant 23 ans.
00:26:16 Ça a été fait pour défendre des gens
00:26:18 dont on trouvait des opinions,
00:26:21 pour certaines, de temps en temps,
00:26:22 même indéfendables, figure-toi.
00:26:24 On allait sortir des gens de prison
00:26:26 dont je ne partageais rien, absolument rien.
00:26:29 - Voilà, pour ce désaccord de fond
00:26:31 entre l'actuel patron de Reportage sans frontières
00:26:33 et l'ancien patron de Reportage sans frontières.
00:26:36 Ce qui fait peur en réalité,
00:26:37 c'est que Christophe Deloire est aussi chargé
00:26:40 par l'Eglise et des États généraux
00:26:42 de l'information sur François Hollande.
00:26:44 Ça fait froid dans le dos honnêtement,
00:26:46 quand on a un militant comme lui
00:26:48 qui est censé arbitrer, en fait,
00:26:50 ou en tout cas faire des États généraux,
00:26:52 un bilan d'étape sur l'état des médias dans notre pays.
00:26:55 Mais ce n'est pas possible en réalité, c'est impossible.
00:26:57 - Surtout, ce qui est intéressant dans l'extrait,
00:26:59 enfin vous avez raison,
00:27:00 mais ce qui est intéressant dans ce qu'on a vu ce matin,
00:27:02 c'est que Christophe Deloire passe son temps
00:27:04 à dire qu'il défend le journalisme,
00:27:07 l'information, où que ce soit, etc.
00:27:09 - Et la liberté d'expression.
00:27:10 - Et la liberté d'expression.
00:27:11 Et en fait, c'est vrai pour tout le monde,
00:27:13 sauf pour CNews,
00:27:14 et sauf pour ce qui se passe dans ses murs,
00:27:16 c'est-à-dire le groupe La Gardière Bolloré.
00:27:18 C'est ça sa limite en fait, c'est sa frontière à lui.
00:27:21 Donc c'est Reportage sans frontières
00:27:23 avec des murs, des bunkers, des frontières,
00:27:26 des Kevlar et des armes aussi.
00:27:28 Et c'est ça qui est un peu angoissant.
00:27:31 Et pourquoi ?
00:27:32 Il faut aller un peu plus loin.
00:27:34 Pourquoi est-ce qu'il ne le fait pas ?
00:27:35 Parce qu'il estime que les idées
00:27:37 qui sont parfois énoncées ici,
00:27:39 je dis parfois parce qu'il y a de la contradiction,
00:27:41 Karim, de te prendre comme témoin,
00:27:43 mais Karim, avec qui on est quand même rarement d'accord,
00:27:45 est la preuve que sur ce plateau
00:27:46 et sur les autres plateaux où il est,
00:27:48 ainsi que les autres qui jouent ce rôle sur la chaîne,
00:27:51 il y a une confrontation, il y a une contradiction,
00:27:53 ça ne fait jamais rigoler.
00:27:54 - Ça s'appelle le pluralisme.
00:27:55 - Ça s'appelle le pluralisme, exactement.
00:27:57 Et je vais citer les autres avec qui j'ai le plaisir de débattre,
00:27:59 ce n'est pas parce qu'on est copains en dehors
00:28:02 qu'on est d'accord pour autant,
00:28:03 Julien Drey, le regretté Gérard Leclerc aussi,
00:28:06 et mon ami Philippe Guibert.
00:28:11 En tout cas, ce sont ceux avec qui moi je parle ici.
00:28:13 - Mais surtout, si on pense la même chose, on ne pense rien.
00:28:15 Et moi, c'est ma grande théorie.
00:28:16 C'est ça qui est intéressant.
00:28:17 C'est des gens qui ne sont pas d'accord sur le plateau
00:28:19 et qui sont dans la contradiction.
00:28:20 Et c'est un débat d'idées qui est passionnant
00:28:22 et qui est enrichissant pour tout le monde.
00:28:23 Et en premier lieu, pour ceux qui nous regardent.
00:28:25 Karim, est-ce que vous avez le sentiment
00:28:27 d'être dans une entreprise qui vous brime ?
00:28:30 - Qui me brime ?
00:28:31 - Oui, qui vous brime, qui ne vous donne pas la parole.
00:28:33 - Je ne sais pas si je…
00:28:35 - Tais-toi, Karim, tais-toi.
00:28:36 - …comme brimer.
00:28:38 Non, non, non.
00:28:39 En fait, l'analyse que j'ai en tant que citoyen
00:28:42 du monde médiatique avec un grand M,
00:28:45 c'est qu'un média livre une information,
00:28:47 mais un média a aussi une ligne éditoriale.
00:28:50 Et il faut arrêter d'être hypocrite.
00:28:52 Et il y a des lignes éditoriales différentes.
00:28:54 Et je ne vois pas, au nom de cette différence,
00:28:56 pourquoi on n'en accepterait certaines et pas d'autres.
00:28:59 C'est simplement ce que j'ai envie de dire.
00:29:01 Moi, quand je viens sur ces news,
00:29:02 je sais où est la ligne éditoriale.
00:29:04 Je veux dire, quand on va sur France Inter,
00:29:06 on sait où est la ligne éditoriale.
00:29:07 Quand on lit Libération, on sait où est la ligne éditoriale.
00:29:09 Quand on lit Le Figaro, on sait…
00:29:10 Arrêtons d'être cette hypocrisie.
00:29:12 Et en réalité, qu'est-ce qui est important ?
00:29:15 C'est que toutes les lignes éditoriales
00:29:16 puissent, je dirais, s'exprimer.
00:29:19 Et qu'au sein de ces lignes éditoriales,
00:29:21 il y ait de la contradiction.
00:29:22 Et c'est un peu aussi le rôle que je joue sur ces news.
00:29:25 Mais je le sais.
00:29:26 Et je le fais parce que j'ai une totale liberté d'expression.
00:29:29 On ne m'a jamais dit à la sortie d'un débat sur ces news,
00:29:31 tu n'aurais pas pu dire ça, ou tu as été trop loin.
00:29:34 Et pourtant, Dieu sait qu'on a eu quelques débats,
00:29:36 parfois virulents.
00:29:37 Je confirme.
00:29:39 Vous le confirmez.
00:29:40 Je pense qu'on essaie tous de faire en sorte
00:29:43 que ce soit dans le respect.
00:29:44 Mais en même temps, la passion, les convictions,
00:29:46 elles sont là.
00:29:47 Et c'est sur cette chaîne que ça s'exprime.
00:29:49 En tout cas, comme moi, je les exprime.
00:29:51 Et on ne peut pas nous reprocher ça.
00:29:52 Il y a une chose, pour aller dans le sens de Karim, pardon,
00:29:54 c'est que ce qui est très choquant, pardon Marc,
00:29:56 mais ce qui est très choquant, c'est qu'il font comme si,
00:29:58 lui et tous les autres, font comme si les autres médias,
00:30:00 en effet, n'avaient pas de l'éditorial.
00:30:02 La vérité, c'est que, je suis désolé, mais en fait,
00:30:04 j'aimerais bien, je vous rejoins dans ce combat.
00:30:06 Vous l'avez dit hier, mais faisons le même procès aux autres.
00:30:10 On va bien s'amuser.
00:30:11 On va beaucoup s'amuser.
00:30:12 Mais il a dit que finalement, tout le monde sera impacté
00:30:16 par cette décision.
00:30:17 Il l'a dit ce matin.
00:30:18 Mais c'était intéressant de l'écouter ce matin,
00:30:20 parce qu'on voyait bien qu'il n'avait pas d'argument,
00:30:22 qu'il n'arrivait pas, en fait, à argumenter et qu'il bégayait.
00:30:25 Excusez-moi l'expression.
00:30:26 On va l'écouter à nouveau.
00:30:27 Non, parce qu'à un moment, on lui a dit, on lui a dit,
00:30:29 mais écoutez, les lignes, effectivement, de certaines,
00:30:33 ils ont parlé beaucoup de France Inter, etc.,
00:30:35 on voit bien que c'est plutôt à gauche,
00:30:37 que c'est clairement pas très pluriel, si je puis dire, etc.
00:30:42 Mais vous savez, Laurent, je vais faire un aveu.
00:30:45 Moi, j'étais effrayée quand j'ai entendu ça hier.
00:30:47 J'étais effrayée parce que moi, j'ai fait mienne
00:30:52 cette liberté d'expression et cette liberté de conscience.
00:30:56 Vous voyez ?
00:30:57 Et j'ai mis en place, même dans le cadre de ma profession,
00:31:01 de mes missions, des groupes de parole autour de ça,
00:31:04 notamment quand notre pays n'allait pas très bien.
00:31:07 Et les gens finissaient par la comprendre.
00:31:08 Que leur dire aujourd'hui ? Vous voyez ?
00:31:10 C'est ça qui est effrayant.
00:31:12 Et je voudrais aussi vous dire autre chose,
00:31:14 parce que moi, depuis que j'interviens sur CNews,
00:31:16 moi, je travaille toujours sur les quartiers,
00:31:18 je suis toujours sur les quartiers, etc.
00:31:21 Je rencontre des habitants.
00:31:22 Ils me disent, ils m'ont dit,
00:31:24 depuis qu'on a abordé ces questions liées aux quartiers,
00:31:27 vous êtes la première chaîne qui parle de notre difficulté
00:31:29 dans les quartiers, que nous sommes les premiers
00:31:32 impactés par l'insécurité et les différents trafics.
00:31:35 Ils me l'ont dit.
00:31:36 Regardez, dans les autres chaînes, on n'en parle pas.
00:31:38 Pourquoi ? On vous dit, il ne faut pas stigmatiser.
00:31:40 Mais les habitants, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
00:31:42 Ils ont du bon sens, ils vous disent,
00:31:43 mais il ne faut pas stigmatiser.
00:31:44 Il faut stigmatiser les délinquants, les trafiquants,
00:31:47 mais nous, il faut justement parler en notre nom.
00:31:50 Et je veux vous dire, il y a une personne hier qui m'a dit,
00:31:53 vous êtes nos porte-parole.
00:31:55 C'est pas mal.
00:31:56 - Marc Toity, sur ce débat, la liberté d'expression.
00:32:00 - Moi, je trouve ça incroyable,
00:32:01 parce que moi, j'ai toujours fait tous les médias
00:32:02 depuis pas mal d'années déjà,
00:32:04 pour porter justement la bonne parole économique.
00:32:06 Et ce qui est incroyable, c'est que quand on dit la vérité,
00:32:08 en fait, on est traité, entre guillemets, de complotiste.
00:32:11 Je suis sur ma chaîne YouTube, qui marche très bien d'ailleurs.
00:32:14 Quand je dis, voilà, effectivement, le PIB français a baissé,
00:32:17 vous êtes complotiste.
00:32:18 C'est incroyable.
00:32:19 Le fait de dire la vérité, c'est ça qui est complètement fou.
00:32:22 Et encore une fois, moi, je fais tous les médias.
00:32:24 Mais c'est vrai que je note que depuis quelques années,
00:32:25 certains médias ne m'invitent plus.
00:32:27 - Bizarrement.
00:32:28 - Bizarrement, on ne va pas donner de nom.
00:32:30 Mais c'est vrai que c'est surprenant.
00:32:31 Ce qui est surprenant, c'est qu'on doit aujourd'hui dire les choses.
00:32:34 Et malheureusement, c'est vrai qu'en France,
00:32:36 trop souvent, on est face à un déni de réalité.
00:32:39 Et le fait de dire la vérité, comme on fait notamment sur CNews,
00:32:42 mais pas seulement, mais notamment ici,
00:32:44 eh bien, ça dérange.
00:32:45 - Il se marque d'aborder tous les sujets.
00:32:47 C'est ça qu'il demande.
00:32:48 En fait, c'est d'aborder tous les sujets.
00:32:50 - Mais nous, on ne dit pas qu'on dit la vérité.
00:32:53 On laisse toutes les opinions s'exprimer.
00:32:56 Et après, à nos téléspectateurs de se faire leur opinion.
00:32:58 - Je pense que ce qui dérange, c'est que CNews fonctionne bien.
00:33:01 - Ah, ben ça !
00:33:02 - Non, mais c'est ça !
00:33:03 Comme ça bat des records d'audience,
00:33:05 effectivement, aujourd'hui, ça dérange.
00:33:07 Mais encore une fois, ça veut bien dire
00:33:09 qu'il y a des Français qui veulent écouter.
00:33:11 - Un deuxième extrait.
00:33:12 - Avant de l'écouter, je suis désolé,
00:33:13 mais il faudrait dire une chose sur le fonctionnement de CNews.
00:33:16 Ce que les gens ne comprennent pas,
00:33:17 moi aussi j'ai travaillé dans beaucoup de chaînes de télévision,
00:33:19 c'est qu'ici, avant le plateau, on se retrouve, on discute souvent.
00:33:22 Il y a un petit salon pour les chroniqueurs qui vont.
00:33:25 Et on n'est jamais d'accord entre nous.
00:33:27 On a toujours des débats en permanence.
00:33:28 À l'antenne, vous envoyez une partie,
00:33:29 mais à l'extérieur aussi, on s'engueule, on n'est pas d'accord.
00:33:32 Et ne pas voir ça, c'est d'une bêtise.
00:33:34 - Deuxième extrait que je voulais vous montrer, et c'est important.
00:33:37 Christophe Deloire, en réalité, mène une bagarre contre Vincent Bolloré,
00:33:41 qui est l'actionnaire de notre groupe majoritaire.
00:33:44 Donc écoutez cette séquence,
00:33:46 parce que c'est là qu'on voit que les masques tombent.
00:33:48 On voit quelle est sa stratégie au fond.
00:33:50 Écoutez-le.
00:33:51 - Vous savez que Reporters sans frontières s'est battu
00:33:56 sur les pratiques du propriétaire de CNews, Vincent Bolloré,
00:34:00 vis-à-vis de ses rédactions.
00:34:02 Avec, disons-le, encore ces derniers jours,
00:34:06 j'observe que ces faits n'ont pas été évoqués ici,
00:34:08 mais deux sociétés des journalistes de deux médias du groupe
00:34:12 qui ont dû interrompre leurs travaux.
00:34:15 Des rédactions où il y a eu à plusieurs reprises la stratégie du putois.
00:34:20 On met quelqu'un qui fait fuir les journalistes.
00:34:24 Et avec des rédactions...
00:34:25 Laissez-moi terminer.
00:34:26 - Ce que vous dites est absolument faux.
00:34:29 Pardonnez-moi, c'est même insultant.
00:34:31 - Ce que vous dites est faux et insultant.
00:34:35 Je suis désolé de vous le dire.
00:34:37 Il n'y a pas de stratégie du putois.
00:34:39 - Des procédures Bayon.
00:34:41 Un défaut de contradiction dont malheureusement votre plateau dégloigne aujourd'hui.
00:34:45 - Ce que vous dites est factuellement faux, M. Deloire.
00:34:48 C'est même scandaleux.
00:34:49 C'est insultant pour les gens qui dirigent cette chaîne,
00:34:53 pour notamment Serge Neidjar.
00:34:55 Vous avez eu un mouvement de journalistes qui n'étaient pas d'accord
00:34:57 quand M. Morandini faisait de l'antenne.
00:35:00 Et jusqu'à ce jour, il est encore sous la présomption d'innocence.
00:35:05 La réalité, c'est que des gens n'ont pas voulu que J.-M. Morandini
00:35:09 fasse de l'antenne sur ces news et se sont mis en grève pour ça.
00:35:13 - Voilà, pour cet extrait où Pascal répond à Christophe Deloire
00:35:16 sur le principe de la grève à Italy.
00:35:19 La stratégie du putois, est-ce que vous vous êtes senti visé, Jean-François Lejeune ?
00:35:23 - C'est simple.
00:35:24 - Avec ce qui s'est passé au GDD.
00:35:25 - On est deux putois si on écoute Frédéric Deloire.
00:35:27 Il y a J.-M. Morandini, on va même parler Pascal Praud.
00:35:29 Et moi, je suis l'autre, le dernier, le plus récent.
00:35:31 Et je voudrais lui répondre à M. Deloire sur cette histoire de stratégie du putois.
00:35:35 - C'est-à-dire qu'on amène quelqu'un qui fait fuir tout le monde ?
00:35:39 - C'est ça, exactement.
00:35:40 Le putois, parce que, qu'est-ce qu'il veut raconter ?
00:35:43 C'est que j'ai été choisi par Arnaud Lagardère
00:35:45 pour reprendre la direction du Journal du dimanche
00:35:47 et que s'en est suivie une grève de la quasi-totalité de la rédaction,
00:35:50 de gens qui ont décidé de partir et qui, aujourd'hui, sont ailleurs.
00:35:55 Et moi, je fais le Journal du dimanche avec une équipe qui m'a rejoint.
00:35:58 - Le Journal marche très bien.
00:35:59 - Merci de le souligner, Laurence, c'est gentil.
00:36:01 Moi, je vais lui répondre en tant que putois, puisque c'est comme ça qu'il m'appelle.
00:36:04 Déjà, la première chose, j'aime pas utiliser ce genre d'argument,
00:36:06 mais vous savez que animaliser son adversaire, c'est le propre du fascisme.
00:36:11 Donc déjà, pour commencer, monsieur qui donne des brevets d'extrême droite, on repassera.
00:36:15 Premièrement. Deuxièmement, le putois, en l'occurrence moi,
00:36:19 depuis que cette affaire a commencé,
00:36:21 j'ai été insulté, lynché, traité de tous les noms, quotidiennement, dans la presse.
00:36:26 Presse qui avait une ligne étoriale, la presse de gauche,
00:36:29 Mediapart, Libération, Le Monde, le service public, quotidiennement.
00:36:33 Du début du mois de juin à la fin du mois d'août.
00:36:37 Quotidiennement. On a organisé une cabale, comme rarement dans les médias on avait organisé.
00:36:42 Pour empêcher que je sois nommé, puis ensuite pour m'empêcher de faire mon travail.
00:36:45 Qu'est-ce qui s'est passé depuis que je suis là ?
00:36:46 Il était où le reporter sans frontières pour me défendre à ce moment-là,
00:36:48 sur ma qualité propre de journaliste, pas sur mes idées,
00:36:51 sur le fait que j'étais journaliste, que j'avais toujours une carte de presse,
00:36:53 j'ai jamais fait un autre métier et je fais de l'information peut-être différemment
00:36:56 des amis de Monsieur Delors, mais je fais le même métier qu'eux en réalité.
00:36:59 Là-dessus, Reporter sans frontières ne m'a pas défendu.
00:37:01 Donc j'étais la première frontière en fait.
00:37:03 Premièrement. Ensuite, deuxièmement, qu'est-ce qui s'est passé depuis que j'ai été nommé ?
00:37:06 Il y a des gens qui ont quitté de leur propre chef cette rédaction
00:37:09 et en fait, moi j'ai reçu à peu près 1500 CV de gens qui voulaient bosser pour le journal du dimanche.
00:37:14 J'en ai reçu le plus possible, j'en ai recruté certains
00:37:17 et j'essaye avec l'équipe qu'on est en train de constituer de faire un journal.
00:37:21 Je trouve que ce journal, comme Jean-Marc Morandini, son émission d'ailleurs, marche très bien.
00:37:24 Que ce journal trouve des lecteurs, que ce journal trouve des abonnés,
00:37:27 que ce journal trouve un public, que ce journal trouve un relais.
00:37:30 Que ce journal trouve une santé économique aussi également.
00:37:34 Donc le putois, si vous voulez, je ne prends pas au sérieux Monsieur Delors
00:37:37 pour défendre la profession et pour défendre les journalistes,
00:37:39 puisqu'au moment où j'aurais pu moi être défendu par ce monsieur, il ne l'a pas fait.
00:37:42 Premièrement. Deuxièmement, on n'a pas de leçons à recevoir de la part de ces gens-là
00:37:46 qui ne savent rien faire d'autre que des journaux qui se ressemblent tous,
00:37:49 tous déficitaires, qui sont d'ailleurs tous aussi à la merci d'un actionnaire majoritaire
00:37:53 qui très souvent est un milliardaire.
00:37:54 Et ces gens-là voudraient nous expliquer qu'on n'a pas le droit de faire à notre manière
00:37:57 parce que nos idées ne conviennent pas. C'est proprement scandaleux.
00:38:00 Bon, écoutez, voilà. On clôt les bains ? Vous voulez rajouter quelque chose ? On avance ?
00:38:05 Ce qui me surprend, c'est qu'on fasse comme si les médias n'avaient pas de sensibilité.
00:38:10 Les médias ont une sensibilité, mais il faut le reconnaître.
00:38:15 Après, la question, encore une fois, qui est importante,
00:38:17 et je le dis parce qu'effectivement je suis sur CNews,
00:38:20 c'est est-ce qu'au nom de cette sensibilité, celle-ci accepte la contradiction ?
00:38:25 Il est là, le vrai sujet. Et à mon avis, il est seulement là.
00:38:29 Je veux dire que moi, très souvent, je suis en totale opposition avec les gens
00:38:34 avec lesquels je débats, en termes de sensibilité. Mais je débat.
00:38:38 Et si je ne suis pas d'accord, je déconstruis les idées qui sont en face de moi,
00:38:42 je fais valoir les miennes, ils déconstruisent les miennes,
00:38:44 je fais en valeur les leurs. Et je crois que la démocratie, le débat doit s'animer comme ça.
00:38:48 Alors après, est-ce que parfois je me sens un peu en minorité sur le plateau ?
00:38:51 Oui, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas très grave, je veux dire.
00:38:54 Donc, à partir du moment où on me laisse dire ce que j'ai envie de dire,
00:38:56 je monte et je défends mes convictions.
00:38:59 Non, mais ce qui est gênant, en fait, c'est toujours cette bien-pensance,
00:39:02 c'est toujours un peu ce de gauche, il faut dire les choses, ce parti-pris,
00:39:06 qui se confère le droit de décider qui est bon, qui n'est pas bien, etc.
00:39:11 Et qui se permet. On n'a jamais entendu des journalistes de droite, notamment,
00:39:16 condamner des journalistes de gauche, sauf par rapport à la pluralité aujourd'hui.
00:39:19 Pourquoi ? Parce qu'on est condamnés. Et c'est ça qui est terrible.
00:39:23 Et on laisse faire. Et le problème, c'est que moi j'aurais aimé,
00:39:26 je vais être honnête avec vous, Laurence, j'aurais aimé d'une part
00:39:29 qu'on s'intéresse vraiment au service public parce qu'on le paye avec nos impôts.
00:39:32 Et donc là, maintenant, je pense qu'on va effectivement évaluer et contourner le service public.
00:39:38 - C'est la croyance, il faut mettre ça. - Voilà, donc c'est un petit peu le...
00:39:42 - Le revers de la médaille. - Le revers de la médaille.
00:39:46 - On voulait exprimer des choses. - Et moi j'attends que le Premier ministre,
00:39:49 Gabriel Attal, prenne la parole sur ce sujet.
00:39:52 Parce que la liberté d'expression, la liberté de conscience, c'est quelque chose qui est au-dessus.
00:39:58 C'est les bases de la République et de la démocratie.
00:40:01 - Je n'ai pas beaucoup de doutes sur le fait qu'il est d'accord avec cette idée-là.
00:40:04 - En tout cas, c'est une entrave pour moi à la démocratie.
00:40:07 C'est une question aussi de... Quand nous, Français, on se permet le droit d'ingérence sur des pays
00:40:12 en disant "Ah ceux-là, ils ne sont pas démocratiques" et qu'on se permet de leur donner des leçons.
00:40:17 - Des leçons. - Attention aujourd'hui.
00:40:19 - Moi je pense qu'il y a deux gros problèmes. D'abord, il y a beaucoup de connivences.
00:40:22 C'est ça aussi le drame de beaucoup de journalistes, on ne va pas là aussi, sur beaucoup de chaînes,
00:40:25 sur beaucoup de médias, notamment vis-à-vis du pouvoir.
00:40:28 Et donc évidemment, quand on dit "Parce qu'il faut dire", on est mal vu, on est complotiste,
00:40:32 on est d'extrême droite, etc. C'est ça qui est dommage, je pense.
00:40:35 Le débat est en train de dévier. Et en plus, je vois, il y a une violence assez incroyable.
00:40:39 C'est ça qui me gêne aujourd'hui, c'est-à-dire qu'on a cette bien-pensance
00:40:44 qui dit en gros "Il faut penser tous de la même façon".
00:40:47 Et quand on voit, vous savez, les élections qu'on fait par exemple à Sciences Po,
00:40:50 qui est une grande école dans laquelle j'ai renseigné d'ailleurs, pour savoir qui vote, etc.
00:40:56 C'est quasiment à 100% pour un même parti. Et c'est même plus la gauche.
00:41:01 Souvent c'est l'extrême gauche. - C'est les marges.
00:41:03 - C'est quand même assez surprenant, voire inquiétant, parce que justement,
00:41:07 pour le coup, il n'y a aucune pluralité malheureusement.
00:41:09 - L'uniformité de nos élites. - Mais Marc, les étudiants ont peur aussi.
00:41:13 C'est-à-dire que des étudiants qui sortent un peu de ce moule de la bien-pensance
00:41:17 ont peur justement de se déclarer. Et souvent, ils sont sanctionnés,
00:41:21 par notamment des professeurs, parce qu'ils ne vont pas écrire dans le thème qui les intéresse.
00:41:27 - Allez, un dernier mot là-dessus Geoffroy.
00:41:28 - Le dernier mot, c'est qu'en fait, toute cette logorée insupportable,
00:41:31 elle est démentie par les faits. Quand on est journaliste, en théorie,
00:41:33 c'est notre métier, Laurence, on s'intéresse un peu aux faits.
00:41:37 Et M. Deloire semble oublier qu'en réalité, CNews par exemple, donne la parole,
00:41:43 propose en tout cas à tout le monde de venir sur le plateau.
00:41:46 Après, certains décident de ne pas venir. Ça, c'est leur liberté.
00:41:48 - Je vous disais tout à l'heure pour les syndicats. - C'est vrai, c'est vrai pour les syndicats.
00:41:51 - Ne viennent pas, tirent la partie politique.
00:41:53 - Au-delà de la question du temps de parole, qui pour le coup est une obligation légale
00:41:56 et donc du coup c'est respecté, tout le monde est invité sur ce plateau.
00:41:59 - Oui, très souvent, moi j'y suis beaucoup, je regarde beaucoup la chaîne,
00:42:02 il y a beaucoup de sensibilités très très différentes de ce qui est prétendument
00:42:04 la ligne de CNews qui s'exprime. Moi, j'ai le même sujet d'ailleurs dans le journal du dimanche.
00:42:08 J'ai été accusé par tous ces gens pendant que je ne faisais pas encore de journal,
00:42:11 de préparer un journal d'idéologue complètement fou avec des fake news
00:42:14 et un seul courant de pensée qui s'exprimerait. Je m'honore d'ailleurs,
00:42:17 depuis le premier numéro, d'avoir des gens de toutes les sensibilités qui s'expriment.
00:42:21 Et d'ailleurs, au moment où Robert Bannater meurt, on a à la fois Pierre Jox,
00:42:23 qui est un ancien ministre de François Mitterrand, et Georges Fenech,
00:42:25 qui est notre ami de CNews, qui s'exprime sur le sujet pour avoir un pour/contre
00:42:28 et les lecteurs se font leur avis. En fait, ces gens-là prennent le public
00:42:31 et les lecteurs dans le cadre de la presse écrite et les gens qui nous regardent
00:42:34 en résistant pour des idiots, pour des idiots qui ne sont pas capables
00:42:36 de faire la part des choses et qui ne sont pas capables de zapper s'ils ne sont pas contents.
00:42:39 - Moi, j'avoue ne pas comprendre ceux qui ne viennent pas sur notre plateau
00:42:43 et surtout s'ils ne sont pas d'accord avec la ligne éditoriale,
00:42:46 parce que je pense qu'au contraire, ils auraient intérêt à venir
00:42:50 pour défendre leurs idées. Nous sommes souvent la première chaîne info,
00:42:53 une première chaîne info quelque part, je veux dire, ça se prend en compte,
00:42:57 ça se prend en considération et quand on n'est pas d'accord avec la ligne éditoriale
00:43:00 de CNews, on vient défendre ses idées, ses convictions et on les assume
00:43:04 et on le fait avec courage et avec audace.
00:43:07 - Ils ont peut-être peur, justement.
00:43:09 - Oui, mais c'est qu'ils ne sont peut-être pas si certains que ça.
00:43:11 - Si on a peur, on débasse.
00:43:13 - Moi, j'avoue que si je viens, sans prétention aucune,
00:43:16 je suis assez sûr de mes convictions.
00:43:18 - Oui, aussi, aussi, pas faux. Daïmar, terminez.
00:43:21 - Non, non, je voudrais juste rejoindre ce que dit Karine.
00:43:23 Moi, je sais que les meilleurs plateaux, je vous assure,
00:43:25 les meilleurs plateaux, c'est quand il y a en général des personnes...
00:43:27 - De la contradiction.
00:43:28 - La contradiction, surtout des sensibilités.
00:43:30 J'ai eu une fois un plateau où il y avait Elifi et un député RN.
00:43:35 C'était excellent et je veux dire que même pour le spectateur,
00:43:38 c'est heureusement intéressant parce qu'il entend aussi les différents points de vue.
00:43:42 - Ça, c'est CNews.
00:43:43 - Et ça, c'est CNews, effectivement.
00:43:44 - On termine cette première heure de punchline avec l'hommage à Robert Bannater,
00:43:48 qui s'est tenu ce matin avec le président de la République, bien sûr.
00:43:52 On va rejoindre sur Pasto à Bonnet avec Solène Bouland.
00:43:56 - Le nom de Robert Bannater devra s'inscrire au Panthéon.
00:43:59 Voilà la déclaration d'Emmanuel Macron
00:44:01 lors de l'hommage national réservé à l'ancien garde des Sceaux
00:44:05 qui s'est éteint à l'âge de 95 ans.
00:44:08 Cérémonie pleine d'émotion ici, place Vendôme,
00:44:12 où des milliers de personnes s'étaient rassemblées.
00:44:15 C'est une cérémonie qui s'est ouverte avec un film qui a été projeté,
00:44:18 un film de la vie de Robert Bannater,
00:44:20 et qui s'est ouvert avec la déclaration de celui qui était le ministre de la Justice
00:44:25 en septembre 1981, lorsque la peine de mort a été abolie.
00:44:29 Et puis donc, le chef de l'État a pris la parole.
00:44:32 Un discours là encore plein d'émotion, un discours très lyrique aussi,
00:44:36 où il est revenu sur les engagements de Robert Bannater,
00:44:39 revenant notamment sur cette fameuse plaidoirie de septembre 1981.
00:44:44 Plusieurs personnalités étaient présentes lors de cet hommage.
00:44:47 Les membres du gouvernement actuel, des anciens ministres,
00:44:50 qui pour certains ont d'ailleurs travaillé avec Robert Bannater
00:44:53 sous la présidence de François Mitterrand,
00:44:56 et puis des invités un peu plus polémiques,
00:44:58 deux députés de la France Insoumise, Eric Ocrel et Caroline Fiat,
00:45:02 qui ont assisté à cette cérémonie,
00:45:05 et ce malgré le fait que la famille de Robert Bannater
00:45:07 avait fait part de sa volonté de ne voir aucun
00:45:10 ni des députés de la France Insoumise ni du Rassemblement National.
00:45:14 Effectivement, merci beaucoup Thomas Bonnet, Solène Boulan.
00:45:17 Passons sur ces scories et la présence de la France Insoumise.
00:45:20 C'est important, c'est que le président Macron a dit
00:45:22 qu'il allait sans doute panthéoniser Robert Bannater.
00:45:25 C'est une très bonne nouvelle, parce qu'il y a des grands hommes
00:45:27 à qui la patrie reconnaissante doit rendre les honneurs.
00:45:30 C'est bien Robert Bannater. On est bien d'accord Naïma ?
00:45:33 Ah oui, évidemment, évidemment.
00:45:36 Moi j'ai écouté un petit peu l'hommage.
00:45:39 Je vous avoue, Laurence, que c'était très émouvant.
00:45:42 On l'a diffusé en direct sur CNews.
00:45:44 Un très beau texte, la famille, etc.
00:45:47 Et voilà, c'est quelqu'un qui aura beaucoup compté pour notre pays.
00:45:50 Et moi, au contraire, je voudrais aborder le fait que l'indécence de El-Effi,
00:45:54 je trouve vraiment indécent qu'il n'ait pas respecté la volonté de la famille.
00:45:59 C'est une provocation et c'est indécent et c'est inadmissible.
00:46:02 On va reprendre ce débat dans un instant,
00:46:04 dans Punchline, sur CNews et sur Ropin.
00:46:06 L'hommage à Robert Bannater qui sera sans doute panthéonisé.
00:46:09 Et puis on reviendra aussi sur ce qu'ont obtenu les agriculteurs.
00:46:12 Ils étaient reçus cet après-midi par Emmanuel Macron.
00:46:14 A tout de suite.
00:46:15 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:21 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Ropin.
00:46:24 À l'heure où la médiocrité est devenue la règle,
00:46:26 et la lâcheté est une qualité requise pour exercer des fonctions publiques,
00:46:29 notamment dans le petit théâtre d'ombre médiatique.
00:46:32 À l'heure où l'honneur des uns est jeté aux chiens
00:46:35 pour célébrer la fausse probité des autres.
00:46:37 À l'heure où les grands ciseaux de la censure
00:46:39 pointent à nouveau leur lame pour tailler en pièces la liberté d'expression.
00:46:43 Et réhabiliter une forme de ministère de la vérité,
00:46:46 diablement howellien.
00:46:47 À l'heure où proposer des débats d'information,
00:46:50 vif, enjoué, passionné et pluraliste
00:46:52 est considéré comme un délit d'opinion.
00:46:54 Alors oui, il est temps de sonner le cléron,
00:46:56 de faire retentir l'alarme contre tous ceux qui sévissent dans l'ombre,
00:46:59 dans le but de faire taire des confrères
00:47:01 remuants, turbulents, agaçants parfois,
00:47:03 comme peut l'être la mouche du coche, mais bien vivants.
00:47:06 Nous sommes heureux de travailler sur CNews et sur Europe 1.
00:47:08 Nous ne comptons pas laisser les nouveaux commissaires politiques de la pensée nous faire taire.
00:47:12 Nous comptons bien garder cette liberté de ton,
00:47:14 qui visiblement vous plaît tant.
00:47:16 Merci à vous, chers auditeurs et téléspectateurs,
00:47:18 d'être au rendez-vous.
00:47:19 Notre plus belle récompense, c'est vous.
00:47:22 On en débat ce soir.
00:47:24 [Musique]
00:47:36 Et il est 18h.
00:47:37 D'abord, le rappel des titres de l'actualité,
00:47:39 l'information sur CNews et sur Europe 1
00:47:41 à propos de Robert Badinter.
00:47:43 "Il était une âme qui crée, une force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort."
00:47:47 Emmanuel Macron a rendu hommage à Robert Badinter
00:47:51 et annoncé son entrée au Panthéon lors de l'Hommage National à Paris.
00:47:54 Ce matin, la date et les modalités de cette entrée restent à discuter avec la famille.
00:47:58 Lors d'un échange téléphonique avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou,
00:48:02 Emmanuel Macron a réclamé la fin des opérations israéliennes
00:48:05 et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
00:48:07 Le chef de l'État a également souligné que le bilan humain et la situation humanitaire
00:48:10 étaient, je cite, "intolérable".
00:48:12 Un peu plus tôt, Marbou Dabas, le président de l'autorité palestine,
00:48:15 a, lui, appelé le Hamas à conclure rapidement un accord de traite.
00:48:19 Le trafic SNCF sera fortement perturbé pour ce premier week-end de départ en vacances.
00:48:24 Un TGV Inouï et un Ouïghou sur deux circuleront au vendredi, samedi et dimanche.
00:48:29 Les voyageurs informés par SMS ou par mail sont appelés à décaler leur départ à demain ou à lundi.
00:48:34 Pas très pratique, cette grève fait suite à une mobilisation des contrôleurs
00:48:37 qui réclament, entre autres, des revalorisations salariales.
00:48:40 Enfin, 131e jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste du Hamas
00:48:45 dans la bande de Gaza.
00:48:46 Trois de ces otages sont français.
00:48:49 Ils s'appellent Ofer, Orion et Oat.
00:48:51 Nous pensons à ces otages ce soir, à leurs familles.
00:48:54 Et nous demandons, une fois de plus, leur libération immédiate et sans condition.
00:48:57 Voilà, il est 18h02 minutes, pratiquement, sur CNews et sur Europe 1.
00:49:01 Nous sommes en plateau avec Karim Zeribi, ancien député européen.
00:49:04 Bonsoir, Karim. - Bonsoir, Laurence.
00:49:05 - Avec Marc Noitvik, économiste. - Bonsoir, Marc.
00:49:07 - André Valigny, ancien ministre et avocat.
00:49:09 Bonsoir, mon cher André.
00:49:10 Vincent Herbouet, éditorialiste politique étrangère sur Europe 1.
00:49:13 Bonsoir.
00:49:14 Naïma M. Fadel, essayiste. - Bonsoir.
00:49:16 - Et Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD.
00:49:19 On va reparler de mon petit éditorial dans un instant,
00:49:21 parce qu'il est question de la liberté d'expression, vous l'aurez compris,
00:49:24 et cette liberté d'expression qu'on veut brider,
00:49:26 voire cadenasser, faire taire.
00:49:29 Mais d'abord, j'aimerais qu'on parle de la vie de nos téléspectateurs et de nos auditeurs,
00:49:32 avec ce qui se passe à la SNCF,
00:49:34 parce qu'on le sait, le trafic sera très perturbé ce week-end.
00:49:37 On fait le point avec Corentin Boyot,
00:49:39 et on va se poser la question de ces actions et de cette grève
00:49:42 à la lueur de ce qu'a dit le Premier ministre.
00:49:45 La situation risque d'être compliquée sur les rails.
00:49:49 Un appel à la grève des contrôleurs SNCF a été lancé,
00:49:53 et la circulation des trains devrait être très perturbée ce week-end.
00:49:57 Du côté des voyageurs, le timing est compréhensible.
00:50:01 Le meilleur moyen de faire bouger les choses, c'est malheureux,
00:50:04 mais c'est d'embêter les gens qui, malheureusement, travaillent
00:50:06 et profitent de leur temps libre pour voyager.
00:50:08 Un mouvement qui devrait être suivi par 7 contrôleurs sur 10,
00:50:11 selon la SNCF.
00:50:13 L'objectif est d'assurer un TGV sur 2,
00:50:16 et de prioriser les départs et retours du ski.
00:50:19 Il faut également s'assurer que les enfants soient tous bien pris en charge.
00:50:23 Une adaptation nécessaire pour faire voyager le plus de personnes possible,
00:50:27 comme le précise Christophe Fannichet, directeur général de SNCF Voyageurs.
00:50:33 Un TGV sur 2, ça ne veut absolument pas dire un voyageur sur 2.
00:50:36 On vous l'a dit, nous pensons que sur la période des 4 jours
00:50:40 avec Alain Krakowicz, tous les voyageurs peuvent retrouver une place.
00:50:44 C'est ça notre objectif.
00:50:46 Donc nous, on veut faire voyager le maximum de Français.
00:50:49 Interrogé sur le sujet ce matin, le Premier ministre Gabriel Attal
00:50:53 a dénoncé le moment choisi pour débuter cette grève.
00:50:57 Je pense que les Français sont très attachés à notre Constitution
00:51:05 et aux droits de grève, et constitutionnels.
00:51:07 Ils savent que la grève, c'est un droit.
00:51:10 Mais je crois qu'ils savent aussi que travailler, c'est un devoir.
00:51:14 La SNCF appelle ces voyageurs impactés à décaler leur trajet
00:51:18 et informe qu'ils travaillent sur un dédommagement exceptionnel.
00:51:21 Marc, on vient d'entendre le Premier ministre dire qu'il y a le droit de grève,
00:51:25 mais il y a aussi le devoir de travailler.
00:51:27 C'est une critique en règle de ce qui se passe à la SNCF ?
00:51:29 Surtout que là, on a affaire à un service public.
00:51:31 Il ne faut pas l'oublier.
00:51:33 Donc de ce point de vue-là, oui, on a un devoir de rendre ce service.
00:51:36 Les services publics, c'est ça qui est complètement fou.
00:51:38 Les dépenses publiques n'ont jamais été aussi élevées en France.
00:51:40 La dette publique également.
00:51:42 Et les services publics se dégradent.
00:51:44 Il y a des moyens, mais malheureusement, les services ne sont pas là.
00:51:47 C'est la grande difficulté.
00:51:48 On a vu l'année dernière, enfin encore aujourd'hui,
00:51:50 les prix des billets de la SNCF ont explosé.
00:51:53 Ils ont explosé à la hausse, c'est même plus cher que l'avion parfois.
00:51:55 C'est plus cher que l'avion.
00:51:56 Donc là aussi, on a du mal à comprendre.
00:51:59 C'est une entreprise publique, donc peut-être qu'il faut penser
00:52:01 également justement au pouvoir d'achat des usagers.
00:52:03 Et donc le problème, c'est quand on a une grève,
00:52:05 ça coûte à peu près 25 millions d'euros par jour dans ces eaux-là.
00:52:09 Mais après, c'est surtout, je pense, le vrai coût, il est indirect.
00:52:12 Surtout sur l'image qu'on peut avoir sur une économie française
00:52:15 qui a du mal à avancer, qui est trop souvent bloquée.
00:52:18 Donc ça risque de nuire.
00:52:19 Et je vous rappelle que nous sommes déjà en récession malheureusement en France.
00:52:22 Ça ne nous a donc pas arrangé la situation,
00:52:24 avec également un taux de chômage qui est en train d'augmenter malheureusement.
00:52:27 Donc au-delà des journées de grève,
00:52:30 on a un vrai enjeu économique et social pour les mois à venir.
00:52:34 - Margot Fauderic, journaliste européen, nous a rejoints.
00:52:36 Bonsoir Margot.
00:52:37 Je voudrais juste faire un point avec vous sur la situation financière de la SNCF
00:52:40 et puis aussi la question des salaires,
00:52:41 parce que ça fait partie des revendications des contrôleurs,
00:52:44 et les embauches.
00:52:45 Faites-nous un tout petit point.
00:52:46 Merci Margot.
00:52:47 - Bien d'abord, regardons un petit peu les chiffres.
00:52:50 Combien sont payés les contrôleurs de la SNCF ?
00:52:52 D'après les informations d'Europe 1,
00:52:53 un contrôleur en début de carrière sur le réseau TER
00:52:56 est rémunéré 2 900 euros brut par mois.
00:52:59 Un contrôleur en milieu de carrière sur le réseau TGV,
00:53:02 3 750 euros brut par mois.
00:53:04 C'est ce que les contrôleurs d'ailleurs entre eux appellent l'élite.
00:53:07 Et en fin de carrière, cela monte même à 4 400 euros brut par mois.
00:53:11 Et ce sont des salaires médians,
00:53:12 c'est-à-dire que 50 % gagne moins et 50 % gagne plus.
00:53:16 Et ces montants incluent aussi les primes.
00:53:18 Alors revenons sur ce qu'a annoncé la direction,
00:53:21 comme accord qui a été trouvé récemment.
00:53:23 Il y a trois points dont vont bénéficier tous les cheminots,
00:53:26 notamment les contrôleurs.
00:53:27 D'abord une prime exceptionnelle de 800 euros.
00:53:30 400 euros ont déjà été versés au mois de décembre,
00:53:33 en anticipation des bons résultats du groupe pour 2023.
00:53:36 L'autre partie doit être versée au 1er mars.
00:53:39 Ensuite, une revalorisation de 30 à 50 % de l'indemnité résidence
00:53:43 pour aider les cheminots à se loger en zone tendue,
00:53:46 notamment en région parisienne.
00:53:47 Enfin, 3 000 promotions supplémentaires,
00:53:50 soit une augmentation de 2 à 4 % de salaire.
00:53:52 1 000 personnes supplémentaires vont aussi être recrutées en CDI.
00:53:56 Ce qui vient s'ajouter aux 7 300 recrutements déjà prévus.
00:53:59 Et parmi eux, il y aura 200 contrôleurs.
00:54:02 Enfin, une dernière question sur le coût de la grève.
00:54:05 Combien ça peut coûter ?
00:54:07 D'après les informations d'Europe 1,
00:54:08 une journée de grève à la SNCF coûte en moyenne 20 à 25 millions d'euros.
00:54:13 Le coût de la grève des contrôleurs à Noël,
00:54:15 il y a un peu moins d'un an et demi,
00:54:17 avait été estimé à 100 millions d'euros.
00:54:19 Le coût des mouvements sociaux apparaît même dans les comptes du groupe SNCF.
00:54:23 Voilà ce qu'on peut lire dans le rapport financier du premier semestre 2023.
00:54:27 Je vous le lis.
00:54:28 L'Ebida, c'est le bénéfice avant impôt,
00:54:30 atteint 2,8 milliards d'euros.
00:54:32 Hors grève, il atteindrait 3,2 milliards d'euros.
00:54:35 Conclusion, les grèves pour les six premiers mois de l'année 2023
00:54:39 ont coûté à la SNCF 400 millions d'euros.
00:54:41 Et puis, il faut rappeler quand même que la SNCF
00:54:43 est une entreprise publique,
00:54:44 financée par l'État et donc par les contribuables.
00:54:47 En 2022, ce sont 20 milliards d'euros
00:54:49 qui ont été payés par les contribuables,
00:54:51 donc par les ménages et les entreprises,
00:54:52 sans ces 20 milliards, il n'y a pas de TER, pas de TGV,
00:54:55 pas de salaire et pas de pension de retraite.
00:54:57 Merci pour ce point très clair, très précis, Margot Fauderé d'Europe 1.
00:55:00 André Valigny, je vous ai vu lever les yeux au ciel
00:55:03 pendant l'exposé brillant de Margot.
00:55:05 Ce sont des salaires de 1900, 3700 en milieu de carrière,
00:55:08 4400 en fin de carrière, que vous estimez des gros salaires ?
00:55:11 Je ne pensais pas que les salaires étaient à ce niveau à la SNCF.
00:55:14 Tant mieux pour les agents de la SNCF,
00:55:16 on est bien au-dessus du salaire moyen du secteur privé.
00:55:18 Mais tant mieux pour eux.
00:55:20 Ils ont conquis des avantages et des salaires tels qu'ils sont présentés.
00:55:26 Je le répète, tant mieux pour eux.
00:55:28 Moi, je voudrais dire deux choses.
00:55:30 D'abord sur le Premier ministre qui dit que le...
00:55:32 Oui, le droit de grève est un devoir de travailler.
00:55:35 La grève est un droit, le travail est un devoir.
00:55:37 C'est un peu moralisateur.
00:55:39 On n'a pas attendu ce jeune Premier ministre
00:55:41 pour savoir qu'il fallait travailler dans la vie.
00:55:43 Ça, c'est la première chose.
00:55:44 La deuxième chose, c'est que je trouve lamentable, une fois de plus,
00:55:47 chaque fois qu'il y a des vacances qui arrivent, des vacances scolaires,
00:55:49 qu'on prenne, entre guillemets,
00:55:51 je sais que les syndicalistes n'aiment pas du tout cette expression,
00:55:53 en otage les passagers, les familles, les gens qui vont au sport d'hiver
00:55:57 dans notre région, Chère Laurence, dans les Alpes,
00:55:59 La Savoie, oui.
00:56:00 La Savoie et en Isère, alors que les vacances arrivent vendredi.
00:56:04 Et je trouve déplorable qu'on en soit encore à ce niveau-là en France.
00:56:09 Le dialogue social est totalement déficient et défaillant.
00:56:12 La direction de la SNCF et les syndicats devraient se mettre d'accord
00:56:16 tout au long de l'année, tous les trois mois, tous les six mois,
00:56:18 je ne sais pas, avec des clauses de revoyure,
00:56:20 plutôt que d'attendre les vacances scolaires pour à nouveau déclencher une grève.
00:56:24 C'est lamentable.
00:56:25 Une menace de grève, la direction qui cède et on lève le préavis.
00:56:27 Vincent Rirouet, vous avez un regard neuf, peut-être, sur la SNCF
00:56:31 et ce marronnier qui est la grève au moment des vacances.
00:56:34 Je me souviens, la dernière fois que je suis venu chez vous,
00:56:36 c'est les agriculteurs dont on parlait.
00:56:38 La France passe de crise en crise.
00:56:40 Il y a un monde qui sépare ces deux catégories de Français,
00:56:43 le paysan qui, avec son tracteur sur le rond-point,
00:56:46 qui se demande comment, qu'est-ce qui va faire le boulot à la ferme
00:56:50 et qui vit avec le dixième des revenus qu'affichent aujourd'hui
00:56:54 ces salariés ultra protégés qui prennent leur retraite très tôt
00:56:58 et qui ont un petit côté quand même assez privilégié.
00:57:01 Vous me parlez des conquêtes sociales.
00:57:03 On est très loin de Jean Gabin quand même.
00:57:05 On est très loin de, on connaît un peu comment ça se passe à l'intérieur de la SNCF.
00:57:09 Et puis d'ailleurs, ces réculteurs, ils n'ont pas les moyens, eux,
00:57:13 non seulement de bloquer les gens qui prennent le train,
00:57:16 mais ils n'ont même pas les moyens de prendre le train
00:57:18 parce que le TGV, c'est très cher, c'est hors de prix.
00:57:21 Ce n'est plus du tout un mode de déplacement collectif qui est social.
00:57:26 Donc on est assez effaré d'avoir à la fois la ruine
00:57:29 de cette institution qui est d'une fierté française, la SNCF,
00:57:33 le coût qui pèse sur chacun d'entre nous,
00:57:36 même si on ne prend jamais le train, parce qu'il est trop cher,
00:57:38 parce qu'on a des enfants, parce que ceci, parce que cela.
00:57:41 Et l'égoïsme sacré que brandissent les gens qui défendent la loi de l'autoroute.
00:57:48 – Je sens qu'on va avoir un débat vif, enthousiaste et passionné,
00:57:51 parce que Karim n'est pas du tout de votre avis, Karim Zeribi,
00:57:54 il connaît bien la SNCF.
00:57:55 – Ce que je viens d'entendre, je ne sais pas si c'est une situation qui existe
00:57:59 ou si c'est une situation qui est fantasmée.
00:58:01 – Par exemple ?
00:58:02 – C'est toujours une belle entreprise.
00:58:03 Quand on dit "en ruine", c'est toujours une belle entreprise la SNCF,
00:58:06 qui envie notre système ferroviaire de par le monde.
00:58:09 On a 30 000 km de voies ferrées, on a le TGV, 95% de ces derniers arrivent à l'heure.
00:58:14 Donc on a une capacité aujourd'hui…
00:58:17 – Mais tout ne va pas très bien Karim, ils sont en colère les contrôleurs.
00:58:20 – Tout, on n'est pas sur des ruines, arrêtons, tout ne va pas très bien évidemment,
00:58:24 sinon ils ne feraient pas grève les cheminots.
00:58:26 Et sur la question des cheminots, les cheminots partent à quel âge à la retraite ?
00:58:30 Qu'est-ce que j'en parle ?
00:58:32 – C'est avec Vincent qu'il faut dialoguer.
00:58:35 – Je vous ai donné l'exemple concret d'un ami d'enfance à moi
00:58:38 qui est contrôleur aujourd'hui de la SNCF.
00:58:40 Quand il a signé son contrat, on lui a dit "tu partiras à la retraite à 55 ans".
00:58:43 Aujourd'hui avec les réformes successives, il va partir à 64 ans.
00:58:48 Est-ce que c'est ça être un privilégié ?
00:58:50 Il va partir à 3 000 euros net, dont 1 000 euros ne seront pas compris dans sa retraite.
00:58:55 Parce qu'il est un roulant, mais ça n'est pas compris effectivement
00:58:59 dans son traitement de la retraite.
00:59:01 Donc arrêtons d'en faire des nantis.
00:59:03 Et d'ailleurs je vais vous dire, 2 000 euros pour quelqu'un qui rentre à la SNCF, net,
00:59:07 c'est bien par rapport à un agriculteur.
00:59:10 Mais est-ce qu'il faut tirer les huckers vers le haut ou tirer les cheminots vers le bas ?
00:59:14 C'est quoi notre modèle de société ?
00:59:16 – Vincent, vous voulez répondre ? Allez-y, répondez et on a Emma ensuite.
00:59:20 – Non, non, moi je n'étais pas en train de faire comme ça,
00:59:23 d'évaluer au plus près combien il faut plaindre chacun.
00:59:27 Je disais simplement qu'il y a deux types de Français.
00:59:30 Il y a ceux qui ont un statut protégé, qui sont totalement inclus,
00:59:33 qui sont dans le système, qui sont les cheminots par exemple.
00:59:36 – Protégé de quoi aujourd'hui ? Il n'y a plus de cadre permanent.
00:59:39 La retraite est comme les autres.
00:59:41 Non mais protégé de quoi ? Vous parlez d'une SNCF qui n'existe plus.
00:59:44 – Je vous laisse parler, mais quand vous comparez,
00:59:48 si vous comparez froidement, peut-être que vous n'avez pas d'amis agriculteurs,
00:59:51 moi personnellement je prends le train toutes les semaines.
00:59:53 – Mais c'est pas la question.
00:59:54 – Je connais un peu la SNCF de l'intérieur.
00:59:56 Et non seulement je prends le train toutes les semaines,
00:59:58 mais en plus j'ai des agriculteurs autour de moi.
01:00:00 – Moi j'ai été cheminot 25 ans.
01:00:01 – Donc je regarde réellement, très concrètement,
01:00:03 et franchement cette vision que vous avez en balcon là,
01:00:06 en surplomb, la réalité sociale, moi c'est pas celle que je connais.
01:00:10 Ce que je vois c'est qu'il y a des gens qui d'un côté sont des salariés
01:00:16 qui ont droit à toutes sortes de protections.
01:00:18 – C'est quoi ? Je vous le demande et vous ne me répondez pas.
01:00:20 – Réconfort social, retraite correcte.
01:00:22 – Mais quelle protection sociale ?
01:00:24 – Comité d'entreprise.
01:00:25 – Je suis en train de vous expliquer que dans la retraite,
01:00:28 les frais de déplacement ne sont pas inclus.
01:00:30 Vous ne me répondez pas. Je vous dis qu'ils partent à 64 ans.
01:00:33 Vous ne me répondez pas.
01:00:34 – Si tu peux me permettre, Maïma M'Fadel, allez-y.
01:00:36 – Protégez !
01:00:37 – Allez-y.
01:00:38 – Tous les deux je vais vous renvoyer dos à dos,
01:00:40 parce qu'en fait je pense que c'est une erreur d'opposer les deux.
01:00:43 Et sinon on va faire comme Elifi qui passe son temps à opposer les secteurs.
01:00:47 – Pitié !
01:00:48 – Les pauvres contre les riches, etc.
01:00:50 Il ne faut pas, je pense, qu'on aille vers ça, il faut éviter.
01:00:54 Je le pense, sachant qu'effectivement la réalité de nos paysans,
01:00:57 elle est désespérante, je suis d'accord.
01:01:00 Après moi j'entends ce que dit Karim, aujourd'hui il faut le reconnaître.
01:01:04 Quand on a connu la SNCF il y a encore une trentaine d'années,
01:01:07 ça n'a plus rien à voir, ça a été complètement déshabillé.
01:01:10 Et aussi aujourd'hui on a une réalité où ils doivent faire avec cette réalité.
01:01:14 Et effectivement qui ne nous satisfait pas.
01:01:16 Ensuite, moi je reviens encore à cette prise en otage,
01:01:19 comme vous avez dit M. Valény, moi je suis d'accord avec vous.
01:01:22 Je pense qu'aujourd'hui le gouvernement doit absolument légiférer,
01:01:28 je le redis, comme en Italie d'ailleurs,
01:01:30 qui ont sanctuarisé les périodes de vacances scolaires,
01:01:35 et les fêtes de fin d'année, les fêtes religieuses, etc.
01:01:38 C'est extrêmement important parce que justement,
01:01:41 on rendra encore une fois beaucoup plus populaire.
01:01:44 C'est vraiment…
01:01:46 – Allez, un petit mot après on fait la pause.
01:01:48 – Allez-y, par toi aussi.
01:01:50 – Il y a plus les protections qu'on avait il y a quelques années,
01:01:53 on l'a vu au niveau des salaires c'est quand même relativement élevé,
01:01:55 et c'est 30% de plus que…
01:01:57 – Le euro par mois c'est pas élevé.
01:01:59 – Non d'accord, 30% de plus que les cheminots italiens,
01:02:02 qui justement, si on se compare au niveau européen…
01:02:05 – Mais ça a été privatisé, Marc.
01:02:07 – Vous voulez tirer vers le bas, ça ne m'arrive pas.
01:02:09 – Marc, ça a été privatisé.
01:02:11 – Non mais ce qui est intéressant dans ce dialogue,
01:02:14 ou ce "débat" entre guillemets,
01:02:16 c'est qu'on voit cette tension sociale qui est en train de monter aujourd'hui.
01:02:19 On est en train d'opposer les uns contre les autres.
01:02:21 Et je pense qu'effectivement certains ont envie de cela.
01:02:24 Et c'est extrêmement dangereux pour la stabilité sociale et sociétale de notre pays.
01:02:28 Et tout ça, encore une fois, c'est lié au fait…
01:02:31 – On continue dans un instant.
01:02:33 – Il y a eu beaucoup trop d'inflation.
01:02:35 – Et sur Europe 1.
01:02:37 – Petite pause, on se retrouve, on continue à parler de la SNCF,
01:02:39 et puis de la liberté d'expression.
01:02:41 C'est sacré, à tout de suite.
01:02:43 – Voilà.
01:02:45 – 18h20, on se retrouve en direct dans "Punchline",
01:02:47 C News et Europe 1.
01:02:49 On a des débats enflammés à propos de la situation à la SNCF.
01:02:51 On a eu des chiffres très intéressants.
01:02:53 Il y a 7 grèves qui se profilent pour le week-end,
01:02:55 un TGV sur 2 seulement, je vous parle aux jeunes.
01:02:57 Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait…
01:02:59 Les féminos, disait Vincent Herouët, sont des nantis, protégés.
01:03:04 On a en face Karim Zarabi qui dit "bah non, pas du tout,
01:03:07 ils ne sont pas protégés en réalité, ils partent à la retraite à 64 ans".
01:03:10 – Moi j'ai utilisé volontairement la même comparaison que Vincent Herouët tout à l'heure.
01:03:14 Non pas pour opposer les catégories de français entre eux,
01:03:16 et souffler sur les braises de la guerre civile,
01:03:18 ce n'est pas l'ambiance en ce moment, il ne faut pas qu'on soit accusé de ça sur cette chaîne.
01:03:22 – Et sur cette radio.
01:03:24 – Et sur cette radio, mais pour opposer les légitimités des revendications.
01:03:27 C'est-à-dire que vous avez d'un côté, je suis d'accord avec la question du statut de salarié protégé.
01:03:32 Qu'est-ce que c'est un salarié protégé ?
01:03:34 C'est quelqu'un dont le même salaire va tomber à la fin du mois sur la fiche de paye,
01:03:37 qui est promis à un certain avancement, peut-être pas assez,
01:03:39 mais un certain avancement, qui en effet cotise pour sa retraite,
01:03:41 qui en effet a un comité d'entreprise, qui en effet a droit à certains avantages,
01:03:45 et qui a un cadre de vie, il sait que son temps de travail va être indéfiniment étendu.
01:03:50 Pourquoi la comparaison ?
01:03:51 – Il y a beaucoup de salariés protégés en France alors.
01:03:53 – Carrément, carrément.
01:03:54 – Et Dieu merci.
01:03:55 – Allez-y, terminez vos offres.
01:03:56 – Donc ne mettez pas les cheminots à part.
01:03:57 – Non mais Dieu merci, il y en a beaucoup, et plus il y en a, mieux c'est pour eux.
01:04:01 Mais maintenant, parlons aux agriculteurs une seconde,
01:04:03 ce sont des gens qui ne se versent que…
01:04:07 La maman de Jérôme Bell, qui était sur les ronds-points au tout début,
01:04:11 elle touchait 300 euros par mois, son mari qui s'était suicidé en touchait 600.
01:04:15 Donc voilà, c'est la comparaison.
01:04:18 Non mais je ne le compare pas pour dire,
01:04:21 laissons la SNCF comme ça parce que les agriculteurs c'est pire,
01:04:24 je dis juste en fait, dans ce pays, il y a des corporations,
01:04:27 et les agriculteurs c'est 400 000 personnes, c'est pas rien du tout,
01:04:29 qui n'ont droit à absolument rien de tout ça.
01:04:32 Et donc, je ne connais pas la réalité des chiffres,
01:04:34 mais je m'en tiens à ce que l'a dit Margot tout à l'heure d'Europe 1,
01:04:37 qui est venue nous faire un exposé sur les salaires médians,
01:04:39 je dis juste en fait, c'est une situation qui est absolument incomparable.
01:04:42 Et pourquoi la comparaison est vaut en ce moment ?
01:04:45 C'est parce qu'on a un mouvement social auquel on est habitué,
01:04:47 moi depuis que je suis petit, j'entends parler des grèves à la SNCF,
01:04:50 et notamment pendant les vacances,
01:04:51 et les agriculteurs on les a vu sortir dans la rue pour la première fois, ou presque,
01:04:54 sur les ronds-points et sur les routes, il y a maintenant 15 jours,
01:04:58 ils sont rentrés à la maison à la seconde,
01:05:00 où ils ont eu le sentiment d'avoir le début du commencement d'une réponse.
01:05:02 Remettons les choses en perspective, dans ce pays, il y a les deux,
01:05:05 et moi je pense qu'il y a une urgence dans un camp plus que dans l'autre.
01:05:07 C'est vrai qu'il y a un vrai changement, on ne va pas faire la lutte des classes,
01:05:11 mais entre public et privé, c'est-à-dire que pendant des années,
01:05:13 comme vous le savez, dans le public on a la sécurité de l'emploi,
01:05:15 ce qui n'est pas le cas dans le privé,
01:05:16 mais pendant de très nombreuses années,
01:05:18 les salaires du privé étaient nettement plus élevés que dans le public.
01:05:21 Depuis une dizaine d'années, on a quasiment les mêmes salaires
01:05:24 entre le privé et le public, alors qu'on n'a pas du tout les mêmes avantages,
01:05:27 puisque dans le privé il y a l'insécurité de l'emploi au sens large,
01:05:29 problèmes de retraite, de financement de la retraite, de pénibilité, etc.
01:05:33 A fortiori, si on est agriculteur, on est aussi chef d'entreprise,
01:05:36 mais précaire, parce que souvent on a l'image d'une chef d'entreprise
01:05:39 qui sont des nantis, mais là on se rend bien compte que c'est ça qui est dangereux,
01:05:42 c'est-à-dire que la règle du jeu n'est plus respectée.
01:05:45 Et donc il y a beaucoup de Français qui normalement auraient dû gagner un peu plus,
01:05:48 ce n'est plus le cas aujourd'hui, alors qu'ils souffrent beaucoup plus.
01:05:50 Donc c'est ça qui est dangereux, public, privé.
01:05:53 - M. Baluni, si vous voulez répondre.
01:05:55 - Non, moi ce que je voudrais c'est qu'on arrête de penser que la SNCF de papa,
01:05:57 c'est toujours la SNCF d'aujourd'hui.
01:05:59 Moi mon père était cheminot, mon frère est cheminot aujourd'hui,
01:06:02 j'ai été cheminot pendant plus de 25 ans.
01:06:04 Donc permettez-moi de vous dire, je connais un peu l'entreprise.
01:06:06 La SNCF de papa, vous étiez au cadre permanent,
01:06:09 vous partiez à la retraite à 55 ans quand vous étiez contrôleur,
01:06:12 il y avait des agents dans les gares, des chefs de service,
01:06:14 vous avez eu du monde dans les trains.
01:06:16 Aujourd'hui, vous partez à 64 ans, vous n'êtes plus au cadre permanent.
01:06:19 Quand on embauche un contrôleur à la SNCF aujourd'hui, on l'embauche en CDD,
01:06:23 comme dans le privé.
01:06:25 Et quand vous démarrez, vous démarrez à 1600 euros par mois,
01:06:27 comme dans le privé.
01:06:29 Et après vous avez des EVS, c'est des frais de déplacement,
01:06:32 parce que vous couchez 10 fois dans le mois dehors.
01:06:34 Mais vous n'êtes pas considéré comme un roulant,
01:06:36 vous êtes considéré comme un administratif.
01:06:38 Et ces primes-là ne sont pas intégrées dans la retraite.
01:06:40 Que demandaient les cheminots là ?
01:06:42 Ça faisait 7 ans avant 2022 que les salaires des cheminots n'avaient pas été augmentés.
01:06:45 Donc quand le président dit "on a été augmenté de 500 euros",
01:06:48 c'est un rattrapage de 7 ans.
01:06:50 Et j'en termine par là.
01:06:52 Là, ce mouvement-là, il ne demande pas d'argent.
01:06:54 En plus, ils disent "aménagez-nous la fin de carrière".
01:06:56 À 64 ans, contrôler un train de 500 voyageurs,
01:07:00 on assure la sécurité des circulations,
01:07:02 la sécurité physique parce qu'il n'y a plus personne dans les trains,
01:07:05 l'information voyageurs, la préservation des recettes.
01:07:08 Quand vous avez une entreprise qui explose,
01:07:10 et qu'elle n'est pas capable en termes de ressources humaines
01:07:12 d'aménager dans la fin de carrière de ses agents,
01:07:14 on a un problème de dialogue social,
01:07:16 un problème de contrôleur à la SNCF.
01:07:18 - Je vous vois tous inquiétés, vous êtes d'accord, M. Malini ?
01:07:20 - Oui, bien sûr.
01:07:22 Il y a un énorme problème de dialogue social.
01:07:24 - On est d'accord qu'on n'est pas d'accord ?
01:07:26 - On est d'accord pour dire qu'il y a un problème de dialogue social.
01:07:28 Et qu'on attend toujours la dernière minute, avant les vacances scolaires,
01:07:30 pour commencer à négocier et dire qu'il va y avoir une grève.
01:07:32 Tout ça est inacceptable.
01:07:34 Quand je vois les chiffres des bénéfices de la SNCF,
01:07:36 je pense qu'ils pourraient baisser un peu les billets aussi.
01:07:38 Le prix des billets.
01:07:40 - Sur les TGV.
01:07:42 - Oui, sur les TGV.
01:07:44 - C'est une entreprise à part.
01:07:46 - Le dernier mot là-dessus ?
01:07:48 - Le prix du billet ?
01:07:50 - Non, sur la SNCF.
01:07:52 - C'est impossible de savoir quel est le prix du billet.
01:07:54 C'est très compliqué.
01:07:56 - En fonction de l'heure, la minute.
01:07:58 - Le billet, il prend 50%.
01:08:00 - L'offre à la demande.
01:08:02 - Et la concurrence est ouverte.
01:08:04 Vous avez Train Italia qui fait du Paris-Lyon aujourd'hui,
01:08:06 qui casse les prix.
01:08:08 Donc on ne peut pas dire aussi que ce service public
01:08:10 ne soit pas en concurrence aujourd'hui.
01:08:12 - La concurrence est ouverte partout.
01:08:14 - Il n'y en a qu'un seul.
01:08:16 - Et c'est plutôt bien, Train Italia.
01:08:18 On est d'accord.
01:08:20 Ceux qui l'ont pris, vous validez.
01:08:22 - Les trains sont confortables,
01:08:24 on y mange bien et ils sont très beaux en plus.
01:08:26 C'est le design italien, l'élégance italienne.
01:08:28 - C'est la concurrence parmi les Français aussi.
01:08:30 - On va avancer.
01:08:32 J'aimerais qu'on parle de liberté d'expression
01:08:34 parce qu'on a vécu ce matin sur CNews et Europe 1
01:08:36 un grand moment avec l'invitation par Pascal Praud
01:08:38 du patron de Reporters sans frontières
01:08:40 qui s'appelle Christophe Deloir.
01:08:42 C'est lui qui a saisi le Conseil d'État
01:08:44 afin que celui-ci demande à l'ARCOM,
01:08:46 l'autorité de régulation des médias,
01:08:48 de mieux surveiller le pluralisme sur CNews.
01:08:50 Écoutez bien cet extrait
01:08:52 entre Christophe Deloir et Robert Ménard
01:08:54 qui lui est le fondateur
01:08:56 de Reporters sans frontières.
01:08:58 - C'est une décision politique,
01:09:00 c'est une décision démocratique.
01:09:02 Il y a quand même quelque chose
01:09:04 qui transcende les logiques partisanes.
01:09:06 - Je vais parler.
01:09:08 - Particulièrement s'agissant du journalisme
01:09:10 et de l'information, c'est des grands principes
01:09:12 d'honnêteté de l'information, de pluralisme,
01:09:14 d'indépendance,
01:09:16 protéger la fiabilité.
01:09:18 - Que respecter les news selon l'ARCOM.
01:09:20 - Il faut sécuriser la liberté d'expression
01:09:22 et dans la liberté d'expression
01:09:24 il y a des responsabilités particulières
01:09:26 attachées aux journalistes.
01:09:28 - Christophe, je suis atterré.
01:09:30 Je te le dis.
01:09:32 Quand on a créé Reporters sans frontières
01:09:34 c'était exactement pour ne pas avoir
01:09:36 cette attitude-là.
01:09:38 Je me contrefous de savoir
01:09:40 si je suis d'accord ou pas d'accord
01:09:42 avec ce qui se passe
01:09:44 à l'antenne de ces news.
01:09:46 Tu devrais être le premier à te réjouir
01:09:48 qu'un certain nombre de points de vue
01:09:50 qui n'étaient jamais
01:09:52 entendus sur des médias
01:09:54 et des télévisions en France
01:09:56 le sont grâce à ces news.
01:09:58 Reporters sans frontières, ça a été créé,
01:10:00 pardon, c'est moi qui l'ai créé avec trois journalistes,
01:10:02 tu le sais, je l'ai dirigé pendant 23 ans.
01:10:04 C'est ce que j'ai fait pour défendre des gens
01:10:06 dont on trouvait des opinions
01:10:08 pour certaines de temps en temps
01:10:10 même indéfendables, figure-toi.
01:10:12 On allait sortir des gens de prison
01:10:14 dont je ne partageais rien, absolument rien.
01:10:16 - Voilà pour Robert Ménard
01:10:18 qui répondait à Christophe Deloir.
01:10:20 André Valigny, vous qui êtes ancien ministre,
01:10:22 avocat aussi, la question de la liberté d'expression
01:10:24 elle est centrale et le rôle
01:10:26 que joue Reporters sans frontières
01:10:28 pose question, c'est ce monsieur Deloir
01:10:30 qui est chargé d'organiser les états généraux
01:10:32 - Alors monsieur Deloir, je le connais bien
01:10:34 j'ai beaucoup d'estime pour lui, j'ai même
01:10:36 à ses côtés en 2016 défendu
01:10:38 la liberté de la presse en Turquie
01:10:40 à Istanbul en marge d'un
01:10:42 congrès international dont je participais
01:10:44 pour le gouvernement, il était là pour Reporters sans frontières
01:10:46 on a dénoncé la tyrannie d'Erdogan
01:10:48 sur la presse turque, donc il mène
01:10:50 des combats qui sont courageux et utiles, mais là
01:10:52 en l'occurrence, en l'espèce, je ne comprends
01:10:54 pas ce qu'il cherche. Je ne vois
01:10:56 pas quelle est la faisabilité
01:10:58 de ce qu'a dit le conseil d'Etat
01:11:00 hier. Il va falloir que chaque chroniqueur
01:11:02 chaque journaliste, chaque
01:11:04 commentateur déclare s'il est
01:11:06 de gauche ou de droite. Alors un, ça ne
01:11:08 veut rien dire aujourd'hui parce qu'il y a des gens de gauche qui sont
01:11:10 pour le Hamas, d'autres plutôt
01:11:12 pour Israël, d'autres qui pensent que la guerre
01:11:14 en Ukraine doit cesser, d'autres qui sont pour le soutien
01:11:16 jusqu'au bout de Zelensky, sur
01:11:18 l'inflation, sur le chômage, enfin c'est
01:11:20 une usine à gaz, c'est impossible
01:11:22 totalement impossible que les
01:11:24 hommes politiques ou les femmes politiques soient
01:11:26 décomptés, que leur temps de parole soit décompté
01:11:28 ça se comprend, c'est comme ça depuis plus de
01:11:30 20 ans en France, même si c'est compliqué
01:11:32 ça génère des comptes d'apothicaires
01:11:34 et l'ARCOM a beaucoup de travail avec ça
01:11:36 mais maintenant qu'on veuille
01:11:38 appliquer cette règle aux commentateurs, aux
01:11:40 chroniqueurs, aux journalistes, c'est aberrant
01:11:42 j'ajoute enfin que
01:11:44 la liberté des médias
01:11:46 c'est d'avoir la ligne éditoriale qu'ils souhaitent avoir
01:11:48 qu'ils souhaitent avoir
01:11:50 et enfin, et c'est la conséquence de ce
01:11:52 que je viens de dire, tout le monde n'est pas obligé de regarder
01:11:54 ces news, si la ligne éditoriale
01:11:56 ne peut pas, on regarde une autre chaîne
01:11:58 il y a beaucoup de chaînes d'information maintenant
01:12:00 c'est même en France qu'il y en a le plus
01:12:02 Vincent Herouet, vous qui avez bourlingué dans de nombreuses
01:12:04 rédactions, celle d'Europe 1, celle de TF1
01:12:06 LCI, un certain nombre de grandes rédactions
01:12:08 pas mal de créations
01:12:10 de chaînes qui toujours se sont nées d'ailleurs
01:12:12 dans le mépris de la corporation
01:12:14 c'est un drôle de métier de journaliste
01:12:16 non, c'est vrai ce que je vous dis
01:12:18 on a créé LCI, on a créé France Info
01:12:20 tous les confrères regardaient ça avec un profond dégoût
01:12:22 c'est un drôle de métier
01:12:24 qui a toujours été un peu méprisé
01:12:26 autrefois c'était un suicide social
01:12:28 de devenir journaliste
01:12:30 et désormais il y a un petit côté quand même
01:12:32 un embrangement de la profession qui est extraordinaire
01:12:34 avec cette volonté de
01:12:36 rééduquer le
01:12:38 consommateur d'info
01:12:40 la puissance du bourrage de crâne aussi
01:12:42 moi je suis très étonné d'entendre
01:12:44 de voir des confrères
01:12:46 qui en fournent
01:12:48 ce cheval de bataille
01:12:50 même sur "Reportage sans frontières"
01:12:52 c'est assez facile d'aller
01:12:54 défendre d'une manière solennelle
01:12:56 la liberté de la presse à Istanbul
01:12:58 ou je sais pas où
01:13:00 c'est très bien de le faire
01:13:02 c'est assez facile quand même
01:13:04 de voltiger au-dessus des frontières, d'être un reporter sans frontières
01:13:06 mais c'est beaucoup plus
01:13:08 difficile d'être chez soi
01:13:10 et de s'arc-bouter contre la marée montante
01:13:12 et défendre la liberté pied à pied
01:13:14 au quotidien
01:13:16 et notamment d'être
01:13:18 en rupture avec
01:13:20 le conformisme ambiant
01:13:22 parce que la vérité elle est toujours un peu dérangeante quand même
01:13:24 alors moi dans ma spécialité de la politique étrangère
01:13:26 je peux dire qu'en l'espace de 45 ans
01:13:28 j'ai entendu tellement de bêtises
01:13:30 on pourrait faire l'inventaire
01:13:32 des fake news qui sont passées
01:13:34 mais vraiment mais défendues
01:13:36 par la majorité, moi même d'ailleurs sans doute
01:13:38 donc
01:13:40 vouloir à tout prix
01:13:42 comme ça enrégimenter
01:13:44 réguler, cadrer
01:13:46 imposer, je trouve ça
01:13:48 et en plus je trouve que c'est une véritable trahison
01:13:50 que ça vient d'un organisme
01:13:52 subventionné
01:13:54 subventionné, faut-il le dire
01:13:56 et sans être paranoïaque
01:13:58 - Oui, qui est
01:14:00 dans l'objet énormément défendu
01:14:02 - Défendre la liberté d'information
01:14:04 - C'est vraiment un truc qui défile à la logique
01:14:06 - Rapidement, Geoffroy Lejeune, Naïma M. Fadel
01:14:08 sur cette question - Moi rapidement en fait
01:14:10 j'ai été traité ce matin
01:14:12 avec Jean-Marc Morny de Putois
01:14:14 par ce monsieur qui dit que
01:14:16 j'étais donc dans la stratégie du Putois
01:14:18 pour mettre quelqu'un qui gêne
01:14:20 tout le monde pour faire partir la rédaction
01:14:22 - En l'occurrence c'était le JDD
01:14:24 - Le JDD, quand j'y ai été nommé
01:14:26 Moi je voudrais raconter une histoire à monsieur Deloire
01:14:28 s'il nous écoute, j'imagine qu'il nous écoute, il a une forme
01:14:30 d'obsession pour cette chaîne et pour cette radio
01:14:32 donc j'espère qu'il nous écoute. J'ai vécu cet été quelque chose
01:14:34 d'absolument exceptionnel que je pense
01:14:36 peu de gens ont la chance de vivre dans leur carrière, Vincent racontait
01:14:38 à l'instant qu'il avait créé des médias, moi j'ai
01:14:40 eu la chance de pouvoir
01:14:42 fabriquer le premier journal du dimanche
01:14:44 avec une dizaine de personnes, c'est à dire en repartant de rien
01:14:46 contre tous les vents de la profession
01:14:48 qui nous crachaient dessus, sans d'ailleurs
01:14:50 qu'on soit défendu par RSF
01:14:52 et en fait en quelques jours on a remis
01:14:54 sur pied un journal
01:14:56 qui sort une fois par semaine le dimanche donc
01:14:58 et en touchant absolument à tout, à une dizaine, vous imaginez bien
01:15:00 que même techniquement c'était compliqué
01:15:02 à faire. Et on l'a fait comme ça pendant plusieurs semaines
01:15:04 jusqu'à trouver un rythme de croisière, je pense que c'est
01:15:06 quelque chose que monsieur Deloire n'a jamais vécu. Je pense que
01:15:08 c'était même, d'ailleurs j'ai touché à ce moment là à la quintessence
01:15:10 de mon métier, c'est à dire faire en sorte que
01:15:12 le lecteur ait la possibilité
01:15:14 d'avoir accès à cette information qu'on voulait lui donner
01:15:16 et j'ai eu l'impression de retourner moi à quelque chose
01:15:18 qui était fondamentalement la racine de ma vocation
01:15:20 c'était absolument extraordinaire
01:15:22 je pense que lui ne l'a jamais vécu
01:15:24 je pense que lui, je n'ai pas regardé sa carrière dans le détail mais je pense
01:15:26 qu'il ne connaît pas ça et je voudrais souligner
01:15:28 qu'au delà de la liberté d'expression, aujourd'hui il attaque
01:15:30 aussi ce groupe de médias
01:15:32 dans sa faculté à faire du
01:15:34 journalisme, à produire de l'information
01:15:36 alors qu'on en fait beaucoup plus
01:15:38 qu'il n'en a jamais fait. - Naïm M. Fadel rapidement
01:15:40 s'attaque aussi à la République puisque
01:15:42 la liberté d'expression est une valeur sacrée
01:15:44 de notre République
01:15:46 et la base de la démocratie
01:15:48 donc c'est ça qui me gêne moi aujourd'hui
01:15:50 c'est que je me rends compte que naïvement
01:15:52 j'ai cru que tous les journalistes allaient
01:15:54 se lever comme un seul homme
01:15:56 qu'il y allait avoir un collier général
01:15:58 pour soutenir
01:16:00 au delà des opinions de chacun
01:16:02 ces news et malheureusement, écoutez
01:16:04 ma naïveté m'a encore joué un tour
01:16:06 - Une chose, je consulte très régulièrement
01:16:08 une revue de presse pour voir ce que disent
01:16:10 les médias à ce sujet là, depuis qu'ils ont compris
01:16:12 que ça allait toucher toutes les chaînes et pas uniquement ces news
01:16:14 ils rigolent beaucoup moi - Le vent a tourné
01:16:16 - Le gros problème que nous avons
01:16:18 c'est qu'on est face à un déni de réalité permanent
01:16:20 aujourd'hui avec une "bien-pensance"
01:16:22 dès qu'on pense pas comme tout le monde
01:16:24 on est traité de complotiste, moi ça m'arrive
01:16:26 c'est vrai qu'en France il n'y a pas beaucoup de culture économique
01:16:28 donc beaucoup de fausses idées passent
01:16:30 et dès qu'on dit la vérité ou la réalité économique
01:16:32 alors "oula c'est du complot"
01:16:34 encore une fois, ça m'arrive de donner des chiffres de l'INSEE
01:16:36 par exemple, il n'y a pas de complot, on me dit "ah non, il ne faut pas dire ça, tout va bien"
01:16:38 et donc c'est cette connivence avec le pouvoir
01:16:40 notamment, et donc
01:16:42 cette complaisance j'ai envie de dire, ce déni de réalité
01:16:44 permanent qui fait que justement on croit
01:16:46 qu'il y a des complotistes ou autre
01:16:48 et donc on a la chance de dire ici, moi je ne suis pas journaliste
01:16:50 je suis économiste, et sur d'autres chaînes également
01:16:52 heureusement, de dire simplement cette réalité
01:16:54 les choses, et donc ça c'est pas du complot
01:16:56 c'est justement de la liberté de parole tout court
01:16:58 pas que de la presse, de parole
01:17:00 - Carême Zaharie - Non simplement moi je voudrais qu'on sorte
01:17:02 de l'hypocrisie, tous les médias
01:17:04 quels qu'ils soient, ont une ligne éditoriale
01:17:06 et une sensibilité
01:17:08 ensuite
01:17:10 on peut ne pas être d'accord avec cette ligne éditoriale
01:17:12 et venir débattre
01:17:14 dans ces médias, parce qu'on considère
01:17:16 effectivement que le débat
01:17:18 ne nécessite pas effectivement
01:17:20 que l'on soit d'accord avec les interlocuteurs
01:17:22 avec lesquels nous sommes en contradiction
01:17:24 c'est mon cas sur CNews la plupart du temps
01:17:26 je veux dire, ceux qui nous écoutent
01:17:28 et qui le constatent, et il y a même des gens qui m'arrivent
01:17:30 qui me disent "qu'est-ce que tu fais sur CNews ?
01:17:32 tu ne partages rien avec la ligne éditoriale
01:17:34 mais qu'est-ce que je fais sur CNews ? Je suis un démocrate
01:17:36 je défends mes convictions, je défends mes convictions
01:17:38 avec parfois 1, 2, 3
01:17:40 contradicteurs qui ne sont pas d'accord avec moi
01:17:42 mais où est le problème ? Et sur d'autres médias
01:17:44 qui sont à l'opposé de la ligne éditoriale
01:17:46 de CNews
01:17:48 peut-être qu'il y a des gens qui sont dans ma position
01:17:50 qui vont aussi défendre leur position
01:17:52 - Carême Zaharie - Mais sinon
01:17:54 ce que je veux dire par là c'est que encore une fois
01:17:56 disons les choses clairement, ne nions pas le réel
01:17:58 il y a une ligne éditoriale
01:18:00 une sensibilité avec laquelle on ne peut pas être d'accord
01:18:02 mais moi je considère que le débat est nécessaire
01:18:04 - Le problème c'est que monsieur Deloire
01:18:06 a voulu remettre en cause, il a ciblé
01:18:08 clairement CNews parce qu'il n'a pas été
01:18:10 honnête, il a été vraiment
01:18:12 malhonnête et moi je voudrais redire aussi
01:18:14 par rapport à ce que disait Karim et je suis d'accord avec lui
01:18:16 c'est que moi souvent, souvent on m'arrête
01:18:18 en me disant "merci de parler
01:18:20 de notre réalité, il n'y a que CNews
01:18:22 qui parle de notre réalité au quotidien
01:18:24 et je tiens à vous le dire Laurence
01:18:26 même les quartiers, parce que nous avons été
01:18:28 les premiers à souligner tous les trafics
01:18:30 toute l'insécurité qui
01:18:32 impactait en premier les habitants des quartiers
01:18:34 rappelez-vous quand on a parlé
01:18:36 des balles perdues au SUP
01:18:38 malheureusement qui ont tué la jeune fille Sokhaina
01:18:40 ou le papa qui dormait
01:18:42 ou la dame qui a été blessée
01:18:44 c'est sur CNews qu'on en a parlé parce que
01:18:46 sur les autres on dit "comme a dit Marc
01:18:48 il ne faut pas dire ça, il ne faut pas dire ça
01:18:50 parce que surtout il ne faut pas stigmatiser
01:18:52 alors qu'au contraire
01:18:54 on stigmatise ceux
01:18:56 qui sont des CNews aux habitants et en général
01:18:58 Allez il est 18h36 on a pris du retard
01:19:00 mais le débat était important, le rappel des titres de l'actualité
01:19:02 Michael Dos Santos
01:19:04 7 ans après le début de la procédure
01:19:08 la cour de cassation a mis hors de cause
01:19:10 Gérald Darmanin, ce mercredi
01:19:12 la plus haute juridiction judiciaire a rejeté
01:19:14 le pourvoi de Sophie Paterson-Spatz
01:19:16 la plaignante de 52 ans accusait
01:19:18 l'actuel ministre de l'intérieur de l'avoir violée en 2009
01:19:20 Gérald Darmanin lui avait toujours
01:19:22 évoqué un rapport sexuel consenti
01:19:24 Le Sénat a fait un premier pas
01:19:26 pour l'inscription de l'interruption volontaire
01:19:28 de grossesse dans la constitution
01:19:30 Malgré certaines réserves, la commission des lois
01:19:32 de la Chambre haute a décidé de ne pas
01:19:34 s'opposer à la réforme gouvernementale
01:19:36 Un vote à suspens aura lieu le 28 février
01:19:38 prochain dans l'hémicycle
01:19:40 Le projet de loi avait déjà été adopté
01:19:42 par l'Assemblée Nationale
01:19:44 Enfin, 12 ex-supporteurs du PSG
01:19:46 placés en garde à vue, 11 d'entre eux ont été
01:19:48 relâchés, ces individus proches
01:19:50 de l'ultra droite ont été interpellés mardi soir
01:19:52 non loin du Forum d'Ehal, porteurs
01:19:54 de cache-coups, de gants coqués, d'engins pyrotechniques
01:19:56 Ils étaient soupçonnés de vouloir se battre
01:19:58 avec des fans espagnols de la Real Sociedad
01:20:00 La rencontre est à suivre
01:20:02 ce soir à 21h sur Canal+
01:20:04 Merci M.Santos, on est loin du football
01:20:06 Petite pause, on se retrouve dans un instant
01:20:08 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
01:20:10 avec Dominique Rénier, directeur général de la Fondation
01:20:12 On continue à parler de l'actualité
01:20:14 notamment l'actualité nationale et internationale
01:20:16 tout de suite
01:20:20 18h42, on se retrouve en direct dans Punchline
01:20:22 sur CNews et sur Europe 1, André Valigny
01:20:24 est toujours avec nous, Vincent Hervouet, Geoffroy Lejeune
01:20:26 On a le plaisir d'accueillir Dominique Rénier
01:20:28 directeur général de la Fondation, bonsoir Dominique
01:20:30 Je ne sais pas si il va falloir que j'en lance le chronomètre
01:20:32 puisque nous allons désormais devoir décompter
01:20:34 votre temps de parole, cette question de la liberté
01:20:36 d'expression qu'on évoquait juste avant
01:20:38 que vous n'arriviez, elle est centrale
01:20:40 évidemment, la décision
01:20:42 du Conseil d'Etat qui demandait à l'ARCOM
01:20:44 de mieux surveiller les médias parce qu'il n'est plus
01:20:46 question de nos chaînes, il est question de
01:20:48 l'ensemble des médias, elle vous paraît justifiée ou pas du tout ?
01:20:50 Non, ça ne me paraît pas justifiée
01:20:52 j'apprends là
01:20:54 en écoutant avant d'entrer en plateau
01:20:56 et j'ai appris que ça n'était pas réservé
01:20:58 ce qui paraît quand même
01:21:00 être une relativement
01:21:02 bonne nouvelle dans cette mauvaise nouvelle
01:21:04 mais ce qui me frappe beaucoup
01:21:06 c'est, parce que je connais un peu ce sujet là
01:21:08 pour m'y être beaucoup intéressé dans mes études
01:21:10 de chercheurs, c'est à dire
01:21:12 la liberté de la presse en réalité
01:21:14 et pas la liberté d'expression simplement
01:21:16 de la liberté de la presse, nous sommes en train
01:21:18 de revenir, il y a eu
01:21:20 des alertes un peu par-ci par-là, nous sommes en train de
01:21:22 revenir à la situation antérieure
01:21:24 en 1881
01:21:26 une vraie régression quoi !
01:21:28 C'est à dire une censure, là cette fois-ci ça deviendrait
01:21:30 une censure par contingentement
01:21:32 et surveillance
01:21:34 c'est une nouvelle forme mais ça relève quand même
01:21:36 de cette catégorie là qui revient à
01:21:38 asphyxier la prise de parole
01:21:40 le débat public, à empêcher
01:21:42 quelqu'un de dire quelque chose alors que
01:21:44 ça pourrait intéresser le débat au motif
01:21:46 qu'il dépasse un quota assigné
01:21:48 a priori
01:21:50 à un tel contenu
01:21:52 ça c'est la première chose, ce que je peux dire
01:21:54 c'est que ça se fait au pire moment
01:21:56 nous n'avons jamais eu, enfin depuis
01:21:58 longtemps, jamais c'est excessif, il y a longtemps
01:22:00 nous n'avons pas eu à ce point besoin
01:22:02 de parler, d'échanger
01:22:04 et même de nous disputer sur des sujets qui nous divisent
01:22:06 mais qui sont des sujets importants
01:22:08 donc c'est vraiment tout à fait contrario
01:22:10 et ça ne tiendra pas, c'est à dire que
01:22:12 la société elle va dire ce qu'elle veut dire
01:22:14 on ne lui fera pas
01:22:16 penser à autre chose que ce qui la préoccupe
01:22:18 et donc ça passera par les réseaux sociaux
01:22:20 ça passera autrement mais ça ne tiendra pas
01:22:22 la grande leçon qu'a tirée le législateur
01:22:24 en 1881
01:22:26 en créant cette grande loi de la liberté de la presse
01:22:28 c'est que le pouvoir, malgré tous ses efforts
01:22:30 ne pouvait pas contenir
01:22:32 l'expression du débat dans la société
01:22:34 il y a des tas d'archives formidables
01:22:36 là dessus et qui montrent
01:22:38 que les censeurs étaient débordés
01:22:40 et disaient au secours on n'en peut plus
01:22:42 et par ailleurs on faisait venir
01:22:44 des ballots de livres depuis
01:22:46 les Pays-Bas parce qu'on pouvait éditer librement là-bas
01:22:48 etc. etc. donc ça ne tiendra pas
01:22:50 mais ce qui m'étonne
01:22:52 c'est l'inculture historique
01:22:54 de ceux qui prennent ce genre de décision, ils ne savent pas cela
01:22:56 que ça ne marche pas et on en vient de là
01:22:58 ils sont eux-mêmes le résultat de cette grande
01:23:00 tradition historique. - Vous êtes d'accord avec ça André Malignan ?
01:23:02 - Oui totalement d'accord, je ne comprends pas ce que le
01:23:04 Conseil d'Etat a voulu dire hier ou alors
01:23:06 je le comprends trop bien, je pense que c'est
01:23:08 inacceptable dans le principe
01:23:10 et infaisable dans la pratique
01:23:12 donc je pense que l'ArkHomme ne va pas donner suite
01:23:14 ne peut pas donner suite à ce qu'a dit le Conseil d'Etat
01:23:16 hier et je m'étonne que des juristes
01:23:18 aussi éminents que les gens du Conseil d'Etat
01:23:20 aient pu commettre ce genre d'ineptie
01:23:22 - Je peux vous remettre ?
01:23:24 On parle
01:23:26 beaucoup de pluralisme, le pluralisme
01:23:28 c'est vraiment un trésor
01:23:30 en pluralisme il n'y a pas de liberté d'opinion
01:23:32 ça signifierait qu'il y a une seule opinion
01:23:34 donc le pluralisme et la liberté d'opinion
01:23:36 sont en quelque sorte
01:23:38 de la même famille et l'un a
01:23:40 besoin de l'autre
01:23:42 mais quand on parle de pluralisme, il ne faut pas
01:23:44 oublier le pluralisme thématique
01:23:46 le pluralisme des préoccupations
01:23:48 et moi je suis frappé de voir que ça n'est pas
01:23:50 pris en considération, or
01:23:52 l'une des choses dont nous avons beaucoup souffert
01:23:54 dans le débat public français, c'est de l'impossibilité
01:23:56 d'évoquer certains thèmes
01:23:58 d'en parler sans être
01:24:00 soupçonné, d'en parler sans être
01:24:02 stigmatisé et qui sont des thèmes
01:24:04 non pas qui procèdent l'orateur
01:24:06 mais qui préoccupent pas les français
01:24:08 ça a été longtemps la sécurité, l'immigration, l'islamisme
01:24:10 c'est évident
01:24:12 si nous avons ce rapport compliqué
01:24:14 au média depuis maintenant 25 ans
01:24:16 collectivement, c'est bien parce que nous savons
01:24:18 que n'y sont pas traités
01:24:20 des sujets qui nous
01:24:22 les français nous préoccupent
01:24:24 nous inquiètent et que là-dessus
01:24:26 on nous dit certaines choses
01:24:28 dont on sait qu'elles ne sont pas
01:24:30 tout à fait ou pas du tout conformes à la réalité
01:24:32 et même, on a l'impression
01:24:34 parfois qu'on ne nous parle pas
01:24:36 de la vie que nous vivons
01:24:38 toutes les études que j'ai menées là-dessus, moi, nous disent que
01:24:40 les français ne reconnaissent pas leur existence
01:24:42 dans la manière dont les médias
01:24:44 la reflètent
01:24:46 et c'est pourquoi, alors je le dis ici, mais c'est pourquoi
01:24:48 moi je pense que la
01:24:50 multiplication des chaînes
01:24:52 est plutôt le résultat
01:24:54 il y a des aspects techniques
01:24:56 le numérique, etc. mais c'est fondamentalement
01:24:58 le résultat d'une insatisfaction
01:25:00 une demande
01:25:02 se présente parce qu'il y a une
01:25:04 insatisfaction par rapport à l'offre
01:25:06 et le pluralisme est d'abord une façon
01:25:08 de donner raison
01:25:10 à des demandes frustrées
01:25:12 qui sinon ne s'épandront
01:25:14 que sur les réseaux sociaux
01:25:16 on a beau jeu ensuite de se plaindre
01:25:18 du niveau d'information et d'argumentation
01:25:20 sur les réseaux sociaux
01:25:22 ou de désinformation, mais bien sûr, ça va inclure cela
01:25:24 si on veut contingenter les médias
01:25:26 professionnels et si on veut juger
01:25:28 je dirais l'orientation
01:25:30 supposée politique des médias
01:25:32 il faut aussi regarder les médias
01:25:34 qui n'évoquent jamais
01:25:36 ou qui n'évoquent pas des sujets
01:25:38 qui préoccupent vraiment les français
01:25:40 et qui cependant passent souvent à la trappe
01:25:42 - Est-ce qu'on a une particularité en Europe ?
01:25:44 Est-ce que d'autres pays
01:25:46 régulent ainsi leur propre presse ?
01:25:48 - Alors il y a la Hongrie
01:25:50 il y avait la Pologne
01:25:52 avant la défaite du Pich
01:25:54 récemment
01:25:56 devant la coalition menée par Touche
01:25:58 mais ce ne sont pas de bons exemples
01:26:00 et généralement on les désigne
01:26:02 comme étant des exemples
01:26:04 qui relèvent de ce qu'on appelle l'illibéralisme
01:26:06 c'est-à-dire un régime
01:26:08 fondé sur les élections mais sans état de droit
01:26:10 vraiment respecté. J'ai conscience
01:26:12 qu'en citant ces deux exemples, en particulier la Hongrie
01:26:14 il y a un caractère un peu
01:26:16 qui paraît provocateur, ça n'est pas provocateur
01:26:18 si nous commençons
01:26:20 à régresser
01:26:22 sur les grands principes qui font la liberté
01:26:24 sur les grands principes
01:26:26 qui permettent à une démocratie de vivre
01:26:28 dans cette conflictualité qui est la sienne
01:26:30 et qui font que
01:26:32 nos différents s'expriment
01:26:34 sans violence parce que nous en parlons
01:26:36 même quand nous sommes en désaccord profond
01:26:38 même quand nous pouvons nous fâcher avec quelqu'un
01:26:40 parce que nous ne nous pensons pas comme lui
01:26:42 c'est la clé, c'est comme cela que la démocratie
01:26:44 a régulé le conflit. Si on vient
01:26:46 comprimer cette dimension
01:26:48 la violence inévitablement viendra d'une manière ou d'une autre
01:26:50 - La violence oui qui de toute façon est...
01:26:52 - La vraie violence, pas la violence symbolique
01:26:54 - On est d'accord, mais ce que je l'ai entre les lignes
01:26:56 Dominique Régnier c'est que finalement c'est une tentative
01:26:58 du pouvoir de contrôler l'information
01:27:00 - Ah mais là j'ai l'impression que c'est...
01:27:02 il y a une espèce d'évolution
01:27:04 je ne suis pas renseigné
01:27:06 sur ce qui a été décidé ou comment ça a été décidé
01:27:08 mais de ce que je comprends aujourd'hui
01:27:10 d'abord ça me frappe qu'une
01:27:12 association
01:27:14 chargée de défendre la liberté de la presse
01:27:16 soit à l'origine de ce mouvement là
01:27:18 je pense que c'est une faute
01:27:20 c'est une faute que les initiateurs
01:27:22 se reprocheront eux-mêmes
01:27:24 on leur reprochera mais ils se la reprocheront eux-mêmes
01:27:26 parce que les conséquences n'ont pas été calculées
01:27:28 et ensuite je ne comprends pas
01:27:30 l'évolution du Conseil d'Etat
01:27:32 le Conseil d'Etat est en train de changer de nature
01:27:34 et cela devient une espèce d'autorité souveraine
01:27:36 moi je ne vois pas le pouvoir supérieur au Conseil d'Etat
01:27:38 aujourd'hui
01:27:40 il peut dicter
01:27:42 des règles strictes
01:27:44 aux législateurs, il peut contraindre
01:27:46 le gouvernement
01:27:48 et là il contraindrait, il organiserait
01:27:50 les autorités administratives indépendantes
01:27:52 ici c'est l'ARCOM qui ont
01:27:54 barres au fond sur
01:27:56 le pluralisme dans les médias
01:27:58 la liberté de la presse, en tout cas pour l'audiovisuel
01:28:00 ça fait du Conseil d'Etat
01:28:02 une espèce de pouvoir
01:28:04 véritablement qui n'a pas de supérieur
01:28:06 ce serait le seul souverain au fond dans ce système politique
01:28:08 Très intéressant, Vincent Herouet
01:28:10 peut-être sur ce thème
01:28:12 Dominique Rénier
01:28:14 Surveiller et punir, il y a une espèce de
01:28:16 passion au coeur de la presse française
01:28:18 qui est assez particulière
01:28:20 je mettrais un petit
01:28:22 bémol sur votre charge
01:28:24 sur la Hongrie, parce que là
01:28:26 qu'est-ce qu'on vient de voir, il y a un site, une radio
01:28:28 qui s'appelle 444, qui vient de
01:28:30 révéler que
01:28:32 la présidente hongroise
01:28:34 avait signé l'amnistie
01:28:36 du moins, oui l'amnistie
01:28:38 la grâce d'un condamné
01:28:40 à l'occasion d'une visite pontificale
01:28:42 elle a signé une liste qu'on lui a soumise
01:28:44 que le ministère de la justice lui a soumise
01:28:46 et elle a sauté en l'espace de 8 jours
01:28:48 parce que un site
01:28:50 hongrois
01:28:52 avait révélé qu'elle avait donc
01:28:54 gracié un condamné qui était complice d'un pédophile
01:28:56 et bien au bout de 8 jours
01:28:58 ce qu'on voit c'est que 1) la présidente
01:29:00 hongroise
01:29:02 a été obligée de démissionner
01:29:04 en l'espace d'une semaine, on a mis
01:29:06 un mois à se débarrasser de la
01:29:08 ministre de l'éducation nationale
01:29:10 en une semaine elle a sauté en Hongrie
01:29:12 c'est pas tout à fait la même chose
01:29:14 mon cher Vincent Herouet
01:29:16 il y a deux tchus parce que la femme
01:29:18 l'autre femme puissante dans l'entourage
01:29:20 c'est son ancienne
01:29:22 ministre de la justice qui elle aussi
01:29:24 passe à la trappe alors qu'elle était
01:29:26 celle qu'elle dirige
01:29:28 pour les élections européennes
01:29:30 donc je veux dire, regardons
01:29:32 de l'autre côté des frontières, la réalité
01:29:34 est souvent beaucoup moins claire
01:29:36 Dominique Ranier répond
01:29:38 j'ai vu ce contre exemple
01:29:40 ce contre exemple je dirais mais
01:29:42 qui me parait relever d'une logique très particulière
01:29:44 et d'une thématique qui embarrassait beaucoup
01:29:46 Victor Orban mais je ne pense pas
01:29:48 qu'on puisse contester
01:29:50 le fait que la Hongrie de Victor Orban
01:29:52 est en train de sortir
01:29:54 que le pouvoir verrouille les médias
01:29:56 la justice, les médias, l'enseignement supérieur
01:29:58 donc ça me paraît beaucoup
01:30:00 pour une société civile qui n'arrive pas
01:30:02 à gagner les élections puisque le mode de scrutin
01:30:04 y a été changé, il est pas possible
01:30:06 quasiment en Hongrie de gagner les élections quand on n'est pas le fidèle
01:30:08 Dominique Ranier, il nous reste peu de temps
01:30:10 et c'est important d'entendre votre diagnostic sur l'état de la France
01:30:12 on a le sentiment d'aller de crise en crise
01:30:14 émeute en juillet dernier
01:30:16 les crises agricoles
01:30:18 des agriculteurs
01:30:20 tout semble
01:30:22 danser sur un volcan
01:30:24 quel gain vous faites de l'état de notre pays aujourd'hui ?
01:30:26 mon sentiment
01:30:28 alors comme toujours
01:30:30 ça porte sur ceux qui sont au pouvoir
01:30:32 mais en réalité
01:30:34 l'esprit de justice et de raison
01:30:36 nous amène à considérer que
01:30:38 il y a maintenant à mon avis 40 ans
01:30:40 que les choses se dégradent
01:30:42 on descend des démarches
01:30:44 et puis des étages année après année
01:30:46 sans résoudre aucun
01:30:48 problème de fond
01:30:50 et il y a bien un moment où on a
01:30:52 les derniers gouvernants, ceux qui ne peuvent pas
01:30:54 passer au suivant le problème
01:30:56 il y aura une suite bien sûr mais à mon avis
01:30:58 elle sera compliquée et là nous y sommes
01:31:00 et donc on voit
01:31:02 les résultats de l'effondrement systémique
01:31:04 en quelque sorte
01:31:06 de notre pays, moi je le crains
01:31:08 beaucoup et que ce soit
01:31:10 l'agriculture, ça fait quand même un moment
01:31:12 qu'on embête les agriculteurs, il fallait bien
01:31:14 bien sûr faire avec eux des efforts
01:31:16 mais en discuter était peut-être une meilleure
01:31:18 méthode de leur imposer
01:31:20 même chose pour l'éducation
01:31:22 c'est pas d'aujourd'hui cela mais rien n'a
01:31:24 vraiment été fait, même chose pour
01:31:26 l'état des finances publiques
01:31:28 ça n'est pas d'aujourd'hui mais rien n'a
01:31:30 vraiment été fait sérieusement
01:31:32 même chose pour l'armée
01:31:34 on pourrait malheureusement l'hôpital
01:31:36 multiplier les exemples, on le sait
01:31:38 et là c'est tombé maintenant, ça s'effondre
01:31:40 quelque chose qui au fond se fissure
01:31:42 ça fait et puis à un moment donné
01:31:44 il finit par craquer, il me semble que
01:31:46 nous sommes proches d'une telle situation
01:31:48 je ne suis pas certain
01:31:50 que notre pays ait le sens de la réforme
01:31:52 on l'aurait montré avant, par contre je sais
01:31:54 qu'il a le sens des ruptures brûlantes
01:31:56 et brutales
01:31:58 c'est ce que vous redoutez, c'est ce que je crains
01:32:00 je ne vois pas beaucoup de
01:32:02 ni l'esprit de consensus
01:32:04 cette décision
01:32:06 dont on vient de parler n'arrange pas
01:32:08 les choses, il faut des cons
01:32:09 elle illustre au contraire
01:32:10 ça illustre ça, on est bloqué, crispé
01:32:12 il va falloir
01:32:14 je ne vois pas comment on pourrait faire autrement
01:32:16 il va falloir prendre des décisions extrêmement
01:32:18 désagréables dans un pays qui a absolument
01:32:20 pas, qui a perdu l'habitude
01:32:22 de supporter des décisions désagréables
01:32:24 quoi qu'on en dise
01:32:26 dans les travées de certains partis politiques
01:32:28 donc c'est une drôle de
01:32:30 révolution mentale qu'il faudrait faire
01:32:32 en peu de temps, je ne suis pas sûr qu'on y arrive.
01:32:34 André Vallini, vous partagez le pessimisme de Dominique Ragné
01:32:36 peut-être pas à ce point, non, parce que là vraiment
01:32:38 le tableau est très noir
01:32:40 mais finalement quand on prend un peu de recul
01:32:42 c'est un peu là-dessus que Emmanuel Macron
01:32:44 a été élu en 2017
01:32:46 sur cette espèce de sentiment
01:32:48 d'effondrement général dans beaucoup de domaines
01:32:50 la gauche n'avait pas réussi, la droite
01:32:52 avait failli, et donc Macron a été
01:32:54 élu sur ce constat, et
01:32:56 7 ans plus tard le constat est toujours le même, au voir pire.
01:32:58 Ce qui est
01:33:00 difficile je pense c'est de
01:33:02 considérer collectivement
01:33:04 là pour le coup que la responsabilité
01:33:06 elle tient aussi
01:33:08 aux 49 millions d'électeurs
01:33:10 aux citoyens, nous ne
01:33:12 sommes pas dans une telle situation
01:33:14 en engageant seulement la responsabilité
01:33:16 de nos élus, c'est tous les français
01:33:18 qui ne sont pas raisonnables au fond
01:33:20 et j'en fais partie, tous les français
01:33:22 ne sont pas raisonnables, n'ont pas été suffisamment
01:33:24 sérieux, ne sont pas suffisamment
01:33:26 attachés à l'esprit d'effort pour
01:33:28 au fond soutenir
01:33:30 des candidatures
01:33:32 qui programmaient
01:33:34 - Eux renvoient ça à leurs dirigeants, Dominique Rémy
01:33:36 - Oui mais ça c'est un peu - C'est eux qui n'ont pas pris les bonnes décisions
01:33:38 - C'est à dire que c'est un peu facile parce que
01:33:40 vous ne pouvez pas renvoyer aux dirigeants
01:33:42 la responsabilité de ne pas prendre
01:33:44 des décisions que de toute façon vous ne
01:33:46 leur laisserez pas prendre, et donc il y a quelque chose
01:33:48 là où il n'y a pas très longtemps
01:33:50 il y avait une espèce d'agitation
01:33:52 pour s'opposer à la réforme des retraites
01:33:54 qui était vraiment une réforme très raisonnable
01:33:56 et plutôt modérée
01:33:58 et qui ne suffira pas probablement
01:34:00 et donc là il y a du côté
01:34:02 du pays tout entier
01:34:04 une responsabilité qu'il faut
01:34:06 comprendre, sinon c'est un peu
01:34:08 au fond le gouvernement devient le bouc émissaire
01:34:10 - Dernier mot André Valigny
01:34:12 - Oui Robert Vaninter à qui on a rendu hommage aujourd'hui
01:34:14 me disait parce que j'allais le voir
01:34:16 assez régulièrement et dans
01:34:18 mes derniers entretiens avec lui
01:34:20 Vaninter me disait souvent que la période actuelle
01:34:22 lui faisait penser aux années 30
01:34:24 montée du populisme, des extrémismes
01:34:26 des nationalismes au niveau européen
01:34:28 et une espèce de
01:34:30 - Une course à l'abîme
01:34:32 - Mais il était très inquiet
01:34:34 sur 2027 bien sûr
01:34:36 parce qu'il voyait arriver l'extrême droite au pouvoir
01:34:38 c'était sa grande inquiétude
01:34:40 - Il y a une grande différence avec les années 30 aujourd'hui
01:34:42 l'économie mondiale se porte en fait assez bien
01:34:44 la Chine pète santé
01:34:46 et on a nous
01:34:48 en Europe une très grande difficulté
01:34:50 les Etats-Unis ça sort très bien en réalité
01:34:52 on est à peu près les seuls en Europe
01:34:54 à avoir tant de difficultés
01:34:56 - Merci beaucoup Dominique Régnier, merci André Valigny
01:34:58 mon cher Vincent Herouet et mon cher Geoffroy Lejeune
01:35:00 bonne soirée à vous sur 2 Deux Antennes sur Europe 1 avec Hélène Zellani
01:35:02 sur CNews avec Christine Kéli
01:35:04 bonne soirée à demain
01:35:06 merci à bientôt !