Un abattoir ferme chaque mois, alertent les professionnels de la viande

  • il y a 8 mois
Avec Paul Rouche, Directeur de Culture Viande

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Transcription
00:00 - Sud Radio, il est 6h50, c'est bon à savoir ce chiffre qui interpelle à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture.
00:07 Un abattoir ferme tous les mois en France.
00:10 Les professionnels de la viande alertent et s'inquiètent de cette tendance.
00:13 Paul Rouch, bonjour.
00:15 - Bonjour monsieur.
00:16 - Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:18 Vous êtes le directeur du syndicat Culture-Viande.
00:21 Déjà, comment expliquez-vous cette vague de fermeture des abattoirs en France ?
00:26 - Écoutez, on a au moins trois phénomènes importants. Le premier, qui me paraît le plus important, c'est la décapitalisation des cheptels.
00:35 C'est-à-dire que nos élevages, depuis maintenant 4-5 ans, perdent du volume.
00:40 Pour vous donner un exemple, dans la viande bovine, on a perdu 1 million d'animaux sur les 5 dernières années.
00:45 Et dans le porc, on a perdu 2 millions d'animaux uniquement l'année dernière.
00:49 Ça c'est le premier point. Et le deuxième point, c'est la flambée des charges, et notamment électricité, transport, etc.,
00:56 qui alourdissent les charges des entreprises et qui les fragilisent.
01:01 - Avec des normes aussi qui sont de plus en plus nombreuses ou pas ?
01:04 - Avec des normes qui sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus rigoureuses,
01:08 que ce soit bien-traitance, que ce soit sanitaire, etc.
01:12 Donc un ensemble de contraintes, une offre moindre, une consommation qui s'érode aussi.
01:17 Et voilà, et donc il y a aujourd'hui plus d'abattoirs que d'activités.
01:22 - Et pourtant la consommation en viande des Français remonte un petit peu depuis quelques années.
01:28 C'est assez surprenant, paradoxal au final.
01:31 - Oui, la consommation stagne, mais elle évolue un petit peu.
01:35 C'est-à-dire que d'abord on passe vers plus de hachets que de piécés.
01:41 Et puis les catégories animaux, c'est-à-dire le label, le bio, est en diminution par rapport à des viandes plus standards.
01:48 - Concrètement, quelles sont les conséquences qu'on a en France ?
01:52 Est-ce que notamment du fait de ce nombre d'abattoirs en baisse,
01:56 on a finalement des abattoirs qui sont de plus en plus éloignés,
02:00 finalement des exploitations avec des transports, des coûts de transport peut-être plus importants ?
02:05 - Peut-être des coûts de transport plus importants, mais globalement,
02:08 même si le parc d'abattoirs diminue, il est tel aujourd'hui.
02:13 Aujourd'hui on a 230 abattoirs sur le territoire national,
02:16 donc aucun animal ne fera plus 200 km pour retrouver un abattoir.
02:20 - C'est suffisant aujourd'hui le nombre d'abattoirs qu'on a ? Vous le donniez ce chiffre ?
02:24 - Écoutez, il va s'adapter au cheptel,
02:30 donc on aura inévitablement un nombre d'abattoirs qui va diminuer,
02:34 et qui restera évidemment suffisant par rapport à l'activité.
02:37 - Est-ce qu'il y a des régions qui sont particulièrement touchées ?
02:41 A vous entendre, le maillage reste quand même assez bien réparti, en tout cas en termes d'abattoirs.
02:47 Est-ce qu'il y a quand même des régions qui sont davantage touchées ?
02:49 Et puis est-ce que la taille de ces abattoirs aussi joue dans les fermetures ou non ?
02:54 - Il y a deux choses qui jouent, si vous voulez.
02:56 Si vous êtes un grand groupe et que vous avez plusieurs abattoirs,
02:59 vous pouvez restructurer et en fermer un ou deux par rapport à la diminution de l'offre.
03:03 Si vous êtes l'indépendant et que vous n'avez qu'un seul abattoir, c'est plus compliqué.
03:06 Mais globalement, la vérité, c'est que les petits abattoirs, moyens abattoirs, ont le plus de mal,
03:11 parce que l'augmentation des charges sur des petits volumes
03:16 fait que le prix qu'on propose aux consommateurs ou aux clients est beaucoup plus élevé,
03:20 et donc là on est moins compétitif.
03:22 - Avec des licenciements, en tout cas, j'imagine, qui vont avec ?
03:27 - Il y aura inévitablement, effectivement.
03:29 Aujourd'hui, la profession représente à peu près 40 000 salariés.
03:34 Inévitablement, il y aura, en même temps que la restructuration des abattoirs,
03:38 du personnel qui sera licencié.
03:41 - Paul Rouch, il y a une étude récente qui a beaucoup fait parler d'elle.
03:45 "Réduire de 50% la consommation de viande en France permettrait d'atteindre les objectifs climatiques."
03:52 Ça vous fait réagir, ça ?
03:54 - Ça nous fait réagir dans la mesure où, effectivement,
03:57 on peut réduire beaucoup de choses pour obtenir les objectifs climatiques.
04:03 C'est la viande qui est un peu prise en exemple,
04:06 mais, vous le disiez, il y a aussi tous les emplois,
04:10 toute l'activité, toute notre production.
04:13 Je crois que là, l'étude est un peu déviée de son sens.
04:19 - Paul Rouch, directeur, je le rappelle, du syndicat culture viande.
04:22 Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
04:25 - Merci à vous. Bonne journée.
04:26 [Musique]

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