Regardez les images des affrontements entre les agriculteurs qui veulent forcer les barrages et s'approcher du Président
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00:00 Ça se bouscule.
00:01 Ça se bouscule, ça se bouscule.
00:02 Alors, qui a pu avoir cette idée ?
00:04 On parle de deux conseillers à l'Élysée,
00:06 proches de M. Canfin,
00:08 qui sont des militants écologistes de la décroissance,
00:11 qui auraient, eux, invité le soulèvement de la terre.
00:14 Mais je ne crois pas un seul instant, si vous voulez,
00:16 que le chef de l'État ou que son directeur de cabinet
00:19 ne soient pas au courant de cette invitation.
00:21 Alors, il y a plusieurs grilles de lecture,
00:23 je vais vous en donner une,
00:24 parce qu'en fait, cet échec total,
00:27 ce fiasco autour du grand débat au sein de l'agriculture,
00:30 ça remet une pièce dans la machine de la colère des agriculteurs.
00:33 Donc, ce n'était sans doute pas l'effet recherché.
00:35 La colère qu'on voit d'ailleurs à l'image.
00:37 Oui, mais il y a peut-être un effet recherché.
00:39 Et on a, sur ce plateau, un éleveur qui n'est pas syndiqué.
00:43 Et l'effet recherché, c'est peut-être de remettre en selle la FNSEA.
00:46 Pourquoi ?
00:47 Parce que la FNSEA a toujours été la courroie de transmission
00:49 de la politique agricole de tous les pouvoirs.
00:51 Je vous rappelle, par exemple, que dans les années 90,
00:54 un président de la FNSEA était devenu ministre de l'agriculture.
00:57 Il s'appelait François Guillaume.
00:59 La FNSEA était un peu marginalisée par la coordination rurale,
01:02 parce que trop courroie de transmission,
01:05 trop d'accord avec le pouvoir.
01:06 Et là, du coup, en fait, avec cette crise, avec ce fiasco,
01:09 la FNSEA a trouvé une porte de sortie pour se remédier,
01:12 pour dire "il est hors de question qu'on assiste à ce débat".
01:14 Donc, en fait, on est à un an des élections syndicales
01:18 des chambres d'agriculture en France,
01:20 et d'une certaine manière, la coordination rurale,
01:23 qui prenait beaucoup de place,
01:24 qui était le deuxième syndicat en France,
01:26 eh bien la FNSEA est remise en scène.
01:29 Mais pour le reste, pardonnez-moi,
01:30 je ne crois pas du tout à un jeu à trois bandes.
01:33 C'est un fiasco total.
01:34 J'ai rarement vu ça.
01:35 Je parlais de Michel-Édouard Leclerc,
01:37 je ne sais pas si vous avez vu les mots qu'il a dit.
01:38 Alors, il n'a pas dit que c'était le chef de l'État.
01:40 Il a dit, il a parlé de politique de communication,
01:44 d'annonce foireuse.
01:46 Annonce foireuse.
01:47 Donc, en fait, c'est une remise en cause
01:49 de ce que représente le chef de l'État.
01:51 Les agriculteurs n'avaient pas besoin d'un débat,
01:53 ils avaient besoin de solutions en face des propositions qu'ils faisaient.
01:56 Donc, en fait, ce grand débat, c'était une forme d'enfumage.
01:58 Et pardonnez-moi, l'enfumeur s'est fait enfumer.
02:01 – Je vous propose quand même de vivre en direct ces images
02:05 qui révèlent, on le voit, une forte tension sur le sol.
02:08 Alors, des bousculades qui montrent la colère de ces agriculteurs.
02:13 Il y a quelques minutes, d'autres chantaient la marseillaise
02:16 alors que le chef de l'État est en train de discuter
02:19 avec les représentants des syndicats.
02:22 Mais on voit tout de même Sébastien Cluzel,
02:25 vos collègues, très remontés ce matin.
02:28 Vous y attendiez ?
02:29 – Oui, on s'y attendait un petit peu.
02:31 Malheureusement, j'ai envie de dire,
02:32 on ne peut pas participer à la violence non plus.
02:34 Ce n'est pas l'idée.
02:35 Mais malheureusement, des gens sont au bout du rouleau,
02:37 on le voit bien là.
02:38 Ils sont prêts à n'importe quoi pour faire…
02:41 – Je vous coupe Sébastien Cluzel.
02:43 Je vous donne la parole dans un instant.
02:44 On va voir Thibault Marcheteau tout de suite, justement,
02:46 qui est sur place.
02:47 Thibault, on voit sur ces images en direct
02:49 beaucoup de tensions, racontez-nous.
02:51 [Bruits de foule]
02:53 – Eh bien écoutez Olivier, vous le voyez sur ces images
02:55 qui parlent d'elles-mêmes,
02:56 il y a un affrontement direct entre la sécurité,
03:00 probablement la sécurité du Président de la République,
03:02 et les agriculteurs qui ont réussi à rentrer dans le salon.
03:07 Et donc il y a des affrontements physiques,
03:09 certains ont réussi à passer,
03:10 ils ont été rattrapés par le service de sécurité.
03:12 Il y a maintenant un face-à-face très tendu
03:14 à l'intérieur du salon, dans le pavillon 1.
03:16 Probablement à quelques mètres du Président de la République.
03:19 Vous le voyez, cette situation, en tout cas,
03:21 elle est revenue sous le contrôle des forces de sécurité.
03:24 Mais c'est très tendu dans le pavillon 1
03:26 du salon de l'agriculture.
03:28 Un face-à-face direct entre la sécurité du Président
03:30 et les agriculteurs.
03:32 – Thibault, il y a quelques instants,
03:33 il y a eu des dizaines de manifestants
03:34 qui ont forcé une grille pour entrer dans le salon de l'agriculture.
03:36 Et ils ont ensuite chantolé "La Marseillaise", c'est ça ?
03:40 [Bruits de foule]
03:42 – Absolument Marine, on a entendu "La Marseillaise",
03:44 mais également des sifflets, des huées,
03:46 parce qu'on est arrivé à proximité directe du Président de la République.
03:49 Pour être honnête, les agriculteurs ne savent pas précisément
03:52 où ils se trouvent, mais on sait qu'on est à distance.
03:55 Et vous le voyez, il y a encore, on va le montrer avec Antoine,
03:57 on va essayer de suivre, il y a encore ces affrontements directs,
03:59 parce que les allées, elles sont très grandes.
04:01 Vous voyez ces images d'affrontements, simplement,
04:04 entre agriculteurs et membres de sécurité du Président de la République.
04:08 Ces images sont absolument bouleversantes.
04:11 Elles parlent d'elles-mêmes à l'intérieur de ce salon,
04:14 ces affrontements entre le service de sécurité.
04:17 Alors que "La Marseillaise" avait été chantée,
04:19 les agriculteurs étaient rentrés en forçant la porte,
04:23 mais ils restaient évidemment dans un calme relatif.
04:27 Arnaud Rousseau, d'ailleurs le Président de la FNLCA, avait appelé au calme.
04:31 Pour l'instant, vous pouvez le constater sur ces images,
04:33 ce n'est pas le cas à l'intérieur du Salon international de l'agriculture
04:36 pour ce jour d'ouverture.
04:37 – Merci Thibault.
04:38 – Alors c'est vrai Guillaume Bigot, que nous n'avions pas l'habitude
04:41 de voir ce genre d'image, en tout cas depuis le début de la colère des agriculteurs.
04:45 On voit aussi cette discussion en direct, en tout cas dans ces conditions,
04:49 le chef de l'État, on ne sait pas s'il va pouvoir se promener
04:52 dans les allées du Salon de l'agriculteur,
04:54 ça semble compromis après ces images que nous venons de voir.
04:58 Je ne vais pas me verser…
05:00 On va écouter peut-être Guillaume, je vous donne la parole en suite.
05:03 – Vous voulez le dégager physiquement ?
05:05 On va le dégager si il faut physiquement !
05:06 – C'est vrai que vous êtes proche du Rassemblement national ?
05:08 – Ça c'est totalement faux !
05:10 – Vous êtes totalement d'accord des survivants ?
05:12 – On est à politique !
05:14 – Non mais on n'est pas à politique.
05:15 – On est à politique !
05:16 – Mais au moins…
05:17 [Brouhaha]
05:32 – Vous avez pu entendre Guillaume Bigot, on va le dégager physiquement,
05:36 voilà ce qu'on a pu percevoir dans ces mots de cet agriculteur qui s'exprimait,
05:40 alors qu'on voit toujours de vives tensions sur ces images en direct,
05:43 Guillaume Bigot, je le disais,
05:45 cela va être très compliqué pour le Président de la République aujourd'hui.
05:48 – Mais moi je pense que sans verser dans le complotisme,
05:50 ces images étaient un peu attendues,
05:52 c'est-à-dire qu'il y avait l'idée de pousser à la faute
05:55 les adversaires, les contestataires du Président de la République,
05:59 j'abonde assez dans le sens d'Eric Revelle,
06:01 effectivement, il y a toujours "diviser pour mieux régner",
06:03 il y a bien cette idée des jeunes agriculteurs et de la FNSA,
06:07 vous savez dans la FNSA, il y a des gens qui ont encore quelques bonnes années,
06:11 quelques décennies devant eux,
06:12 parce qu'ils sont des acteurs suffisamment solides, suffisamment costauds,
06:15 qui exportent et donc qui peuvent tenir le coup
06:18 face à l'écologie punitive imposée par la Union Européenne
06:21 et face à la crise climatique.