Delphine Horvilleur : «Depuis le 7 octobre, j'ai l'impression que ma parole n'est plus que juive»

  • il y a 7 mois
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Invitée de Culture médias, Delphine Horvilleur souhaite "rappeler que l'on a des identités et des empathies complexes".
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Transcript
00:00 Vous dites que des gens se sont réveillés plus juifs qu'ils ne l'étaient, juste parce qu'on les assigne en fait.
00:05 Oui c'est terrible, ça fait des années que je parle de la nécessité de construire des identités complexes.
00:10 J'ai écrit des livres là-dessus sur le fait qu'on n'est pas que quelque chose, aucun d'entre nous n'est que chrétien,
00:15 que végan, que juif, que je sais pas quoi...
00:18 Et ces dernières années les gens veulent à tout prix que une de vos identités prenne toute la place, mais ça s'est renforcé
00:23 terriblement et dramatiquement. Moi je me rends compte, voilà, depuis le 7 octobre, j'ai l'impression que quand je parle
00:28 ma parole n'est plus que juive. En somme de m'exprimer soit sur mon identité, soit effectivement sur ce qui se passe loin,
00:36 à des milliers de kilomètres, comme si
00:38 ma responsabilité directe ou ma culpabilité
00:41 était engagée, comme si je devais payer pour quelque chose, ou comme si on supposait que je n'avais pas d'empathie pour l'autre,
00:48 parce que mon identité dicterait une empathie simplement pour les miens et mon camp. Et c'est tellement
00:54 ridicule qu'il faut à tout prix le contrer, rappeler que on a des identités complexes d'abord, et puis
01:00 rappeler encore une fois que on peut être dans des empathies
01:05 complexes. - Que l'on peut et qu'on doit pleurer les uns et les autres, c'est ce que vous dites, les israéliens comme palestiniens.
01:10 - Oui, parce qu'en fait on n'avancera jamais vers une paix, où que ce soit, mais particulièrement pas dans cette région du monde,
01:16 si on n'a pas une conscience de la douleur des uns et des autres, et du narratif
01:20 légitime des uns et des autres. Encore une fois, si la situation était si simple, ça fait longtemps qu'on l'aurait réglée,
01:25 chacun dans ce conflit a des revendications qu'on peut entendre, qu'on peut comprendre,
01:30 et tant qu'on n'entend pas la douleur des uns et des autres,
01:33 non seulement on n'avancera nulle part, mais on fera nous-mêmes partie du problème.
01:36 - Comment ça va pas, conversation après le 7 octobre de Delphine Horwiller, c'est à retrouver chez Grasseb.

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