«12 ans, 7 mois, 11 jours» : Julie Gayet est l'invitée de Culture médias

  • il y a 4 mois
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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Thomas Isle reçoit chaque jour un invité.
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Transcript
00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1/9, 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin, Thomas, vous recevez la comédienne Julie Gayet.
00:07 Julie Gayet, on pourra vous voir donc demain soir sur France 2 dans une fiction inédite intitulée "12 ans, 7 mois, 11 jours".
00:13 Cette femme rentre chez nous. Elle range les affaires de mon fils.
00:18 Qu'est-ce que vous voulez ?
00:21 Sortez de chez moi !
00:23 Sortez !
00:23 Vous voulez ?
00:24 C'est pas contre toi. C'est pour le protéger, lui.
00:27 Le protéger de quoi ?
00:28 Il est où ? Il est où, putain ?
00:30 Tu me dirais s'il y avait un problème.
00:32 Mais il n'y a pas de problème.
00:34 Il n'y a pas de problème.
00:36 Vous le faites bien, ça. Il n'y a pas de problème.
00:38 Il n'y a pas de problème.
00:40 "12 ans, 7 mois, 11 jours", c'est l'âge qu'avait le fils du personnage que vous jouez, Julie Gayet, le jour où il a été tué dans un accident.
00:46 Et la personne qui l'a renversé est une mère de famille jouée par Marie de Narnaud, qui elle-même a un fils.
00:53 Et cette mère a l'impression que vous venez chez elle régulièrement et que, par exemple, vous allez ranger la chambre de son fils.
01:00 C'est ça l'histoire de base.
01:02 Voilà. Elle a l'impression. Je ne vous dirai pas.
01:05 Comme vous pouvez l'entendre, même la musique, c'est un thriller.
01:09 Oui, oui. C'est angoissant.
01:11 Et c'est assez fort d'ailleurs, parce que jusqu'au bout, on ne sait pas.
01:14 Et puis c'est une confrontation de deux femmes, oui, qui ont une énorme culpabilité, puisque l'une a renversé l'enfant de l'autre.
01:22 Donc ça, évidemment, c'est un traumatisme quand même terrible.
01:25 Et la première, celle qui a perdu son enfant, donc mon personnage, elle était sur le point de refaire sa vie.
01:32 Elle a une histoire avec cet homme.
01:34 Et à ce moment-là, pour voir son amant, au lieu d'aller accompagner son fils,
01:39 elle demande à son fils aîné d'accompagner son fils à son judo.
01:43 Et il a cet accident.
01:45 Et ça, c'est terrible.
01:47 C'est quand on est une mère et qu'on se dit "si j'avais pas fait ça, si j'avais fait ça, et si, et si, j'avais pas pris ce..."
01:52 Et la culpabilité des mères qui refont leur vie.
01:54 Donc ça traite de beaucoup, beaucoup.
01:56 Mais c'est surtout cette confrontation entre deux femmes qui se sentent hyper coupables.
01:59 Et le fameux chiffre que je n'arrive pas à prononcer sur l'âge, 12 ans, 11 ans, 7 mois, et on va là, parce que je suis un peu dyslexique.
02:06 Mais c'est toute l'intrigue.
02:08 C'est-à-dire qu'on ne comprend pas ce chiffre au début.
02:10 Voilà, puis vous allez voir.
02:12 Et surtout, on ne comprend pas, on se demande si vous êtes stable ou pas.
02:16 On se demande si l'autre mère est stable ou pas.
02:18 C'est-à-dire que pendant une grande partie de ce téléfilm, on s'interroge sur la santé mentale ou la folie de ces deux personnages.
02:25 Tout se dénoue au fur et à mesure qu'on regarde, en fait, au début.
02:29 On ne comprend pas trop ce qui se passe.
02:31 Ça se dénoue jusqu'à la dernière seconde, je crois qu'il y a des rebondissements.
02:34 Moi, vraiment, j'ai accepté le rôle.
02:36 Alors, j'adore le réalisateur.
02:37 En plus, il avait adoré le best-seller.
02:39 Il avait acheté les droits du best-seller.
02:40 C'est très intime pour lui, c'est très personnel.
02:42 Mais surtout pour Marie-Donnard Nau, qui est donc la femme qui commence et qui ouvre.
02:47 Et on se dit, elle est folle, elle est dingue.
02:49 Elle a l'air paranoïaque, en fait.
02:50 Elle est parano, qu'est-ce qu'elle fait ?
02:51 Elle emmène son fils et retour à la nature.
02:53 Donc, il y a un petit côté, voilà, retour.
02:56 Mais qu'est-ce qu'elle...
02:57 Elle l'abandonne comme ça dans une forêt, en lui apprenant à être totalement indépendant.
03:02 Qu'est-ce qui se passe ?
03:04 Et vous allez voir, c'est dans les Vosges et ça va très très très loin.
03:08 Imaginez chez vous, vous avez un pull qui apparaît soudainement.
03:12 Un vélo qui est mis là pour votre fils.
03:15 Ou que tu crois qu'il apparaît, ou que vous croyez, parce que c'est pas forcément...
03:18 La chambre de votre fils qui est rangée alors que vous étiez persuadés qu'elle n'était pas rangée.
03:21 Ça peut rendre complètement dingue, un truc comme ça.
03:24 Il y a cette chose de jusqu'où on est prête à aller, ou prêt en tant que parent, pour son enfant.
03:30 Parce qu'elle, elle remet tout en question.
03:31 Son job, sa vie de couple, tout, pour protéger cet enfant, en fait.
03:35 Et puis personne ne l'écoute.
03:36 Le personnage de Marie, Don Arnaud, qui au début dit "mais je suis sûre, personne ne l'écoute".
03:40 Tout le monde dit "bon allez, ça suffit, t'as une culpabilité, tu n'y arrives pas, elle est traumatisée".
03:44 Ça joue aussi sur le regard, la parole, le problème de la parole, de la crédibilité.
03:50 En tout cas, moi ça a été un vrai coup de cœur.
03:55 Et après, à jouer, on ne s'est pas rendu compte de ça.
03:57 Mais c'est des scènes de confrontation.
03:59 Il y avait des scènes, on commençait à 9h du matin, là, on partait.
04:03 Ça va très très très loin, vous allez voir.
04:05 Bien, je me suis bien amusée pour aller loin dans une folie où on puisse penser ou pas.
04:11 Folie, vrai, vrai, vous verrez.
04:14 C'est un vrai thriller et quand on a des enfants et qu'on y est un petit peu attaché comme moi,
04:19 on a mal au ventre.
04:20 On a une petite angoisse.
04:21 C'est vrai.
04:22 Et alors, seul problème de ce film, 12 ans, 7 mois, 11 jours, c'est que la parité n'est pas vraiment respectée.
04:27 Les deux premiers rôles sont féminins.
04:29 Je plaisante, mais j'ai vu que c'était un rôle qui vous tenait à cœur.
04:32 Je vois que vous avez le pince d'ailleurs à 50/50.
04:35 J'ai 50/50.
04:36 En plus, le collectif 50/50, quand il a commencé à démarrer, c'était donc en 2017.
04:41 On en parlait tout à l'heure de l'affaire Weinstein, avec l'idée de faire bouger justement les choses.
04:45 Et c'était 50/50, 20/20.
04:47 Donc nous sommes en 2024.
04:49 Nous avons enlevé le 20/20.
04:51 Nous sommes à 50/50, toujours pas 50/50.
04:53 Ça veut dire que vous réclamez la parité.
04:55 C'est l'idée, oui, de plus de parité, évidemment.
04:58 Parce que c'est quand même, je dirais, un groupe que d'hommes ou un groupe que de femmes.
05:03 C'est quand même la parité, c'est très important.
05:06 Et l'égalité des chances.
05:08 Mais là, sur les tournages, ou en tout cas sur le nombre de réalisatrices,
05:12 on était à 27, on est à 26, on est à 27, on est à 25, ça ne bouge pas.
05:17 Et sur les tournages, on continue de ne pas avoir cette égalité salariale.
05:21 Moi, parfois, ça m'étonne.
05:22 J'avais fait faire une étude comme productrice,
05:25 et je me suis rendu compte que les maquilleuses, elles sont en 80% des femmes,
05:28 elles sont payées 17% de moins que les maquilleurs.
05:31 Et pourquoi ? Et qu'est-ce qui fait que ?
05:33 Et là, c'est intéressant, parce que les directeurs de production le disent.
05:36 Donc, je vous le dis, mesdames, les hommes négocient toujours.
05:39 Ils se disent "oui, les tarifs de nuit, les heures sup',
05:41 alors que les femmes, elles disent "oui, tout de suite, sans négocier".
05:44 Il faut parler d'argent, c'est le nerf de la guerre, et il faut négocier.
05:47 - Allez, on va se retrouver dans un instant avec Nicolas Carreau
05:50 pour le premier "Indispensables du jour",
05:52 et puis on va jouer au trois ou rien, nous seuls.

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