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Au programme de cette édition, retour sur le bellicisme présidentiel. Après une conférence dédiée à l’aide pour Kiev, Emmanuel Macron a divagué sur d’hypothétiques envois de troupes occidentales en Ukraine. Une sortie dangereuse qui a fait réagir le monde entier.

Nous reviendrons ensuite sur la colère agricole qui ne faiblit pas. Alors que l’UE semble consentir à quelques compromis, Paris est de son côté épinglée pour ne pas défendre la production française.

Nous nous intéresserons ensuite à la multiplication des drames dans les services d’urgence français.

Et pour terminer, nous irons à la rencontre des Français pour connaître leur point de vue sur les discussions européennes autour d’un permis de conduire à renouveler tous les 15 ans par un médecin.

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00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau journal télévisé.
00:19 Je vous invite d'ailleurs à le relayer, à laisser vos commentaires
00:22 et bien sûr à vous abonner à notre chaîne ainsi qu'à cliquer sur le pouce en l'air.
00:26 Au programme de cette édition, retour sur le bellicisme présidentiel
00:30 après une conférence dédiée à l'aide pour l'Ukraine.
00:33 Emmanuel Macron a divagué sur d'hypothétiques envois de troupes occidentales en Ukraine.
00:38 Une sortie dangereuse qui a fait réagir le monde entier.
00:42 Nous reviendrons ensuite sur la colère agricole qui ne faiblit pas.
00:46 Alors que l'UE semble consentir à quelques compromis,
00:49 Paris est de son côté épinglé pour ne pas défendre la production française.
00:53 Nous nous intéresserons ensuite à la multiplication des drames
00:56 dans les services d'urgence en France.
00:58 Et puis pour terminer, nous irons à la rencontre de quelques Parisiens
01:01 pour connaître leur point de vue sur les discussions européennes
01:04 autour d'un permis de conduire à renouveler tous les 15 ans par un médecin.
01:07 [Musique]
01:12 Emmanuel Macron en roue libre.
01:13 Après une réunion consacrée à l'aide à l'Ukraine,
01:16 le président français s'est laissé aller à des déclarations aussi délirantes que dangereuses
01:21 provoquant une levée de boucliers général.
01:24 Explication.
01:25 Tout a été évoqué ce soir de manière très libre et directe.
01:29 Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle,
01:33 assumer et endosser des troupes de sol.
01:37 Mais en dynamique, rien ne doit être exclu.
01:42 Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre.
01:46 Je le dis ici avec à la fois détermination,
01:48 mais aussi avec l'humilité collective que nous devons avoir
01:51 quand on regarde les deux années qui viennent de s'écouler.
01:54 Beaucoup de gens qui disent "jamais jamais aujourd'hui"
01:56 étaient les mêmes qui disaient "jamais jamais des tanks",
01:59 "jamais jamais des avions", "jamais jamais des missiles de longue portée",
02:02 "jamais jamais ceci" il y a deux ans.
02:04 Je vous rappelle qu'il y a deux ans, beaucoup autour de cette table disaient
02:08 "nous allons proposer des sacs de couchage et des casques".
02:12 Et aujourd'hui disent "il faut faire plus vite et plus fort pour avoir des missiles et des tanks".
02:17 Ayant l'humilité de constater qu'on a souvent eu 6 à 12 mois de retard.
02:20 C'était l'objectif de la discussion de ce soir.
02:23 Donc tout est possible si c'est utile pour atteindre notre objectif.
02:28 Emmanuel Macron n'exclut pas d'envoyer des troupes au sol en Ukraine.
02:33 Voilà le point d'orgue de la prise de parole du président lundi soir
02:36 à l'issue de la conférence de soutien à l'Ukraine organisée à Paris
02:40 avec 27 autres États, dont 20 chefs de gouvernement.
02:44 Des déclarations qui relèvent d'un bellicisme totalement irresponsable.
02:49 En effet, si on tente à l'oublier, après l'arrivée de Stéphane Séjourné,
02:52 le ministre des Affaires étrangères et étrangers aux affaires,
02:55 la diplomatie implique retenue et maîtrise du langage.
02:59 La stricte symétrie de la teneur des propos d'Emmanuel Macron.
03:03 A plus forte raison que si la question de l'envoi des troupes en Ukraine
03:06 a fait réagir virulemment à raison,
03:08 un autre passage de l'allocution présidentielle est passé inaperçu.
03:12 Pourtant, il est aussi problématique.
03:14 Au total, nous avons aujourd'hui 8 coalitions capacitaires qui existent.
03:20 Nous avons acté de renforcer sur ces 8 coalitions capacitaires
03:24 la dimension munition et d'avoir une impulsion immédiate sur ce sujet.
03:29 De redonner une impulsion à la coalition défense solaire,
03:34 sur laquelle un besoin a été explicité par le président ukrainien,
03:39 et de créer ce soir une 9e coalition.
03:42 Une coalition pour les frappes dans la profondeur,
03:46 et donc missiles et bombes de moyenne et longue portée.
03:51 Des frappes en profondeur.
03:53 Emmanuel Macron était donc en train d'appeler de ses voeux l'envoi d'armes et de munitions
03:58 pour que l'Ukraine puisse frapper la Russie,
04:01 non pas sur le théâtre de guerre, mais sur le territoire russe.
04:05 Un point crucial que l'OTAN a toujours refusé.
04:08 D'ailleurs, les frappes sporadiques de l'Ukraine en Russie,
04:11 notamment à Belgorod ou sur l'aéroport d'Angels,
04:13 avaient été scrutées de près,
04:15 et Kiev s'est toujours engagé à ne pas frapper le territoire russe avec des armes occidentales.
04:19 Les propos d'Emmanuel Macron sont donc totalement déconnectés de la situation internationale.
04:24 Difficile d'ailleurs de saisir quel était l'objectif réel du président français.
04:30 Si la triste réalité pourrait plaider en la faveur d'une scorie non préparée
04:34 d'un homme élu président qui n'aura jamais véritablement pris la mesure de la fonction,
04:38 les conséquences sont beaucoup plus lourdes qu'un simple écart langagier.
04:41 En France, les réactions politiques n'ont d'ailleurs pas manqué.
04:44 Marine Le Pen a dénoncé l'insouciance du chef de l'État
04:47 qui jouait au chef de guerre avec la vie de nos enfants.
04:50 Jean-Luc Mélenchon a pour sa part dénoncé un scandale verbal irresponsable
04:54 et réclame la saisie du Parlement.
04:57 Une position que partage également Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France.
05:01 En annonçant hier soir la possibilité d'envoyer des soldats français combattre en Ukraine
05:07 et de livrer des missiles pouvant atteindre les villes russes,
05:11 Emmanuel Macron nous prépare à une guerre contre la Russie, puissance nucléaire.
05:18 La conséquence est de mettre en danger les Français,
05:22 des millions de Français qui pourraient être victimes d'un tir nucléaire russe.
05:27 Ces déclarations totalement irresponsables,
05:30 qui d'ailleurs ont été contredites par le Premier ministre des Pays-Bas et de la Suède,
05:34 nous montrent à quel point cet homme est dangereux.
05:37 Il veut masquer la faillite de son quinquennat.
05:41 C'est pourquoi je demande la convocation du Parlement en vertu de l'article 35 de la Constitution
05:48 qui oblige à un vote des parlementaires pour tout entrer en guerre.
05:53 Un Parlement littéralement escamoté depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée
05:57 et qui n'a jamais été consulté depuis le début des décisions d'envoi d'armes à l'Ukraine.
06:02 Sur le plan diplomatique, avec les Alliés, les déclarations d'Emmanuel Macron sont tout simplement catastrophiques.
06:08 En effet, cette possible implication de troupe au sol en Ukraine
06:11 n'a visiblement pas été évoquée ouvertement lors de la réunion parisienne.
06:15 C'est donc une forme d'initiative personnelle du président de la République
06:20 qui met ainsi en porte à faute tous les autres représentants présents.
06:23 Ces derniers ont donc dû réagir rapidement.
06:26 Ainsi, Olaf Scholz, le chancelier allemand, a désavoué les propos insensés d'Emmanuel Macron
06:32 en affirmant que les pays occidentaux n'enverraient pas de troupes en Ukraine.
06:36 Même réaction pour le Suédois Ulf Christersen et pour le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
06:42 L'homme est pourtant le favori des États-Unis pour reprendre la tête de l'OTAN après Jens Stoltenberg.
06:47 Même la Pologne, qui ne rechigne jamais à souffler sur les braises avec la Russie,
06:52 a pris ses distances vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
06:55 Il faut dire que ces propos sont littéralement irresponsables.
06:59 Plaçant une cible dans le dos d'une France isolée et bien loin d'avoir les capacités militaires fantasmées par son président,
07:05 il provoque inutilement la Russie, laquelle est en phase ascendante au vu de la situation militaire en Ukraine.
07:11 En effet, après la victoire russe de la bataille d'Avdivka,
07:14 les troupes ont désormais repris l'intégralité de la ville de Robotiné,
07:18 poursuivant donc les objectifs sur l'Est.
07:20 L'Est de l'Ukraine.
07:22 Ce pays qui accueillait de plus en plus de bases américaines selon les aveux récents du New York Times.
07:27 Le Kremlin a par ailleurs répondu à la sortie délirante d'Emmanuel Macron,
07:31 estimant que l'envoi de troupes européennes en Ukraine ne serait pas dans l'intérêt des Occidentaux,
07:36 mais ajoutant surtout que le simple fait d'avoir évoqué cette hypothèse
07:40 était un nouvel élément important dans le conflit.
07:44 Une personne aura toutefois estimé qu'Emmanuel Macron avait raison, Robert Ménard.
07:48 Rien ne me choque.
07:50 Ecoutez, moi je reproche plein de choses à monsieur Macron, pas cet accès de vérité.
07:55 Il a raison de dire qu'aujourd'hui, si on ne fait pas ça, si on exclut ça,
08:00 ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on capitule,
08:02 qu'on accepte l'idée que la Russie va gagner sur le sol et que demain elle s'en prendra à d'autres.
08:08 L'ancien patron de Reporters sans frontières a donc repris à son compte la propagande néo-conservatrice
08:13 dont la seule constante absente reste les déclarations de paix.
08:17 Un positionnement pas très important quand on est maire d'une commune du sud de la France,
08:21 mais beaucoup plus dangereux quand on est le président de la France.
08:25 De quoi relancer sans doute les idées de destitution d'Emmanuel Macron.
08:30 Et pendant que le président s'embourbe sur le terrain international,
08:37 tout le monde a encore à l'esprit son passage chaotique au Salon de l'agriculture.
08:41 Les paysans européens ne décolèrent pas et ils maintiennent la pression.
08:45 Élément d'explication avec Olivier Frèrejac.
08:47 Colère tricolore, mais pas seulement alors que les premiers jours du Salon de l'agriculture en France
08:52 ont été rendus chaotiques avec la venue d'Emmanuel Macron,
08:54 c'est aussi à Bruxelles que s'exprime le mécontentement paysan à l'échelle continentale.
08:59 Ce mardi, plus de 900 tracteurs ont convergé à Bruxelles depuis toute l'Europe
09:04 alors que les ministres de l'agriculture européens se réunissaient dans la capitale de la région flamande.
09:09 Les ministres tentent ainsi d'apaiser une colère vive des agriculteurs européens,
09:13 des paysans venus de Belgique, d'Italie, d'Espagne et un peu de France, d'Allemagne et des Pays-Bas ont accueilli
09:18 ces ministres alors que lundi quelques petits affrontements avaient eu cours avec la police belge.
09:23 Mécontents des propositions faites par l'oligarchie bruxelloise,
09:25 les agriculteurs maintiennent la pression et continuent de dénoncer l'Union européenne
09:29 comme étant à l'origine des problèmes de la profession.
09:32 La politique agricole commune, la PAC, est qualifiée de trop bureaucratique.
09:36 Les accords de libre-échange avec des pays tiers sont accusés de casser les prix
09:40 au profit d'acteurs disposant de moins de contraintes réglementaires.
09:43 Enfin, les normes écologiques trop coûteuses sont pointées du doigt.
09:46 En outre, la concurrence déloyale exercée par les produits ukrainiens depuis deux ans participe également du mécontentement.
09:52 Le coup de pression des agriculteurs intervient au pire des moments pour l'élite bruxelloise.
09:56 Avec les deux ans de la guerre en Ukraine, l'annonce d'un nouveau soutien financier à Kiev
10:00 et à quelques mois des élections européennes prévues sur tout le continent du 6 au 9 juin.
10:05 La commission marche sur des oeufs et cherche à satisfaire les revendications
10:08 pour éviter un retour de bâton nationaliste et souverainiste dans les urnes.
10:12 Elle a ainsi annoncé deux trains de mesures depuis fin janvier,
10:16 avec notamment l'exonération de l'obligation pour les exploitants de mettre en jachère jusqu'en 2025,
10:21 mais aussi avec le retrait d'une réglementation qui prévoyait la réduction de moitié de l'usage des pesticides.
10:26 Le nouveau paquet de propositions proposées la semaine dernière sera lui détaillé en mars.
10:30 On devrait y retrouver l'assouplissement des obligations de maintien des prairies permanentes pour les éleveurs en reconversion,
10:36 la baisse de 50% des visites de contrôle sur site ou encore la clarification de la cause de force majeure
10:42 et de circonstances exceptionnelles qui soulagent les agriculteurs de certaines de leurs contraintes.
10:47 Mais ces premières annonces n'ont pas satisfait une profession qui manifeste rarement,
10:51 mais qui, lorsqu'elle le fait, entend aller jusqu'au bout.
10:54 Le monstre administratif qui est devenu la PAC et l'injustice provoquée par le libre-échange des produits agricoles
11:00 rend les compromis difficiles.
11:02 En créant des exceptions et des dérogations, Bruxelles rend le millefeuille de règles encore plus gros et participe du chaos.
11:08 Les décideurs européens envisagent ainsi de réviser la PAC,
11:11 mais une telle mesure sans revoir le logiciel libre-échangiste et l'obsession réglementaire ne changera rien.
11:18 Les intérêts des agriculteurs se confrontent ainsi aux intérêts du marché et les intérêts des États
11:23 entrent également dans une cacophonie européenne, bien loin de l'insaphonie de Beethoven.
11:28 La commission devrait revenir rapidement avec de nouvelles propositions pour jouer la montre
11:32 et les agriculteurs finiront par rentrer chez eux,
11:35 quitte à revenir se rappeler au bon souvenir des Bruxellois dans quelques semaines.
11:38 Au cas aux Belges répondait encore ce mardi l'agacement des agriculteurs français au salon de Paris
11:43 où des paysans ont été évincés de l'événement pour faciliter la venue du ministratal.
11:48 Le ministre citadin a fait montre de toute son arrogance pour ceux qui lui permettent de se nourrir.
11:53 Monsieur le ministre, on a des agriculteurs qui sont avec nous, vous voyez, on est dans la discussion,
11:57 on essaie d'être dans la construction, ils sont interpellés, ils sont mis en dehors des halls,
12:02 ils ont été virés.
12:03 Là, ce matin ?
12:04 Tous ceux qui ont des bonnets jaunes ont été...
12:06 La preuve que non, vous êtes là avec vos bonnets jaunes.
12:09 Non, non, franchement, attendez, regardez tout le monde qu'il y a autour de nous.
12:13 Si vous voulez, je vous le dis, on vous le dit, ils ont été virés là,
12:16 donc s'il vous plaît, tout se passe bien et le salon doit vivre,
12:20 donc faites en sorte que ces gens-là puissent circuler librement.
12:24 Attendez, là on va voir avec... Mais regardez, là, c'est noir de monde.
12:29 Ça se passe bien ?
12:30 Oui, oui, oui, ça se passe bien.
12:32 Oui, mais ce qui s'est passé samedi, je suis désolé,
12:34 c'est pas bien ce qui s'est passé samedi.
12:36 Bon, on va pas rentrer dans le débat.
12:38 C'est pas de notre fait et il n'y a pas...
12:41 En tout cas, il y a eu des scènes qui étaient inacceptables.
12:43 Il y avait des casquettes rouges, il y avait des casquettes vertes, il y avait tout le monde.
12:46 Non mais je ne mets pas en cause...
12:48 Et là, ce sont uniquement les cibles de la CERN.
12:50 Je ne mets pas en cause, nommément, quelqu'un ou une organisation.
12:52 Ce que je dis, c'est que samedi, ce qui s'est passé,
12:54 manifestement, samedi, il y a des personnes qui étaient venues pour bordéliser.
12:58 Ça, c'est pas possible.
13:00 Vous voyez, on a beau être...
13:01 C'était la couleur des agriculteurs, parce que ça fait un mois qu'on attend des réponses
13:04 qui avaient été très concrètes.
13:05 Mais attendez, si d'abord il y avait des choses concrètes,
13:07 on s'était exprimé sur les engagements.
13:08 La prétention parisienne confrontée au bon sens paysan,
13:11 le ministre a par ailleurs tenté d'allumer des contrefeux
13:13 en s'en prenant au Rassemblement national dont il dénonce l'inaction.
13:17 Difficile cependant de reprocher cela à un parti d'opposition
13:20 qui, par définition, n'est pas au pouvoir.
13:23 Le Premier ministre risque par ailleurs de devoir s'expliquer devant l'Assemblée nationale
13:27 sur l'échec du "Manger Made in France"
13:29 que le gouvernement a initié en 2021 avec une loi sanctionnante en théorie,
13:33 l'affichage de drapeaux tricolores sur les aliments
13:36 dont les ingrédients ne sont pas produits en France.
13:39 Faute de décret, la loi n'a jamais été mise en œuvre.
13:42 Un nouveau raté révélé par Mediapart qui atteste de l'attentisme de l'État macronien
13:47 en matière de production nationale et de défense de nos cultures.
13:50 Retour en France avec la crise des urgences hospitalières.
13:58 Depuis plusieurs mois, les cas de patients décédés,
14:00 faute de prise en charge efficace, se multiplient.
14:04 Eclairage sur une situation dramatique avec Rémi Tell.
14:07 L'hôpital public se transforme-t-il en tueur en série ?
14:11 Le 8 février, Josiane Destruel, 66 ans, est décédée aux urgences d'Aubonne,
14:15 dans le Val d'Oise, après 10 heures d'attente.
14:18 Elle s'y était présentée pour des difficultés respiratoires.
14:21 Cet événement tragique qu'on rappelle d'autres.
14:23 Le 24 janvier, un homme de 49 ans est mort d'un infarctus
14:27 en sortant des urgences de l'hôpital d'Etampes,
14:30 renvoyé chez lui alors qu'il souffrait toujours de vives douleurs au thorax.
14:34 Le 2 janvier à Nantes, une femme de 86 ans est elle décédée
14:37 alors qu'aucun service du CHU n'était en mesure de l'accueillir.
14:40 Même scénario, le 30 septembre dernier, au centre hospitalier de Hyères,
14:44 Lucas, 25 ans, a succombé à un choc sceptique
14:47 après s'être tordu de douleurs pendant 10 heures dans l'attente d'un médecin.
14:51 Quand il arrive aux urgences, ça va mal.
14:53 Nous, on n'est pas du tout entendus en fait.
14:55 Puisqu'on ne verra pas Lucas, on n'aura pas accès à lui jamais avant qu'il soit décédé.
14:59 Après, Lucas, lui, n'est pas pris en charge.
15:00 Il est mis sur un brancard et laissé de côté.
15:02 À un moment donné, il fait un malaise sur son brancard
15:05 qu'il n'a même pas remarqué par personne.
15:07 Il dit dans ses SMS qu'il prévient qu'il a du mal à respirer,
15:11 que personne ne fait rien.
15:12 Si ces histoires ont été médiatisées,
15:14 combien d'autres se déroulent chaque jour dans l'ombre ?
15:17 Dans le jargon médical, ces décès sont nommés des morts inattendues,
15:20 comprendre des morts qui auraient pu être évitées avec une prise en charge standard.
15:24 Le phénomène des morts inattendues à l'hôpital public est tel qu'en décembre 2022,
15:28 le syndicat Samu Urgences de France, pourtant très proche de la Macronie,
15:32 a demandé à ses adhérents de dénombrer les événements de ce type.
15:35 Jusqu'ici, l'OMERTA faisait office de règle,
15:38 les établissements impliqués souhaitant à tout prix éviter les plaintes des familles.
15:41 Mais à peine commencé, le recensement a été interrompu,
15:45 le volume de décès constaté faisant peser une charge psychologique jugée trop lourde sur les équipes médicales.
15:50 Comment la France, longtemps considérée comme un modèle en matière de soins,
15:54 a-t-elle pu en arriver là ?
15:55 Plusieurs facteurs rendent compte de cet effondrement.
15:58 Le manque de lits, d'abord.
16:00 Ainsi, ils ont été près de 30 000 à être supprimés depuis 2017.
16:04 Côté médicaments, la situation n'est guère meilleure,
16:07 comme en témoigne récemment Caroline Brémeau,
16:09 ancienne chef des urgences à l'hôpital de Laval en Mayenne.
16:12 « Tous les jours dans mon quotidien aux urgences, j'ai des pénuries de médicaments.
16:15 J'ai des médicaments que j'utilise qui ne sont pas remplacés.
16:17 Un jour, une pharmacienne m'a appelée pour me dire
16:20 "Vous avez prescrit cette antibiotique en voie veineuse pour une patiente ?"
16:23 "Oui."
16:24 Elle me dit "Vous êtes sûre ?"
16:25 "Oui."
16:26 Elle me dit "Parce que ça sera le dernier pour toute la journée."
16:28 Parmi les autres explications, la pénurie de médecins généralistes
16:32 qui réorientent les patients vers l'hôpital.
16:34 Mais des causes plus profondes sont également à l'œuvre dans la crise des urgences,
16:38 comme le vieillissement de la population française
16:40 ou l'absence de véritables stratégies politiques.
16:43 Six ministres se sont succédés à la santé depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.
16:47 Le président de SAMU Urgences de France, Marc Noiset,
16:49 a même récemment déploré des dossiers oubliés
16:52 et aucune continuité du côté des pouvoirs publics.
16:54 Et l'état des urgences ne devrait pas s'améliorer cette année.
16:57 600 millions d'euros d'économies pour l'hôpital
17:00 sont ainsi inscrits au budget 2024 de la Sécurité sociale.
17:03 En décembre dernier, l'Adresse, le service statistique
17:06 rattaché au ministère de la Santé,
17:08 a également fait part de l'accélération des fermetures de lits depuis la pandémie.
17:12 Le nombre de médecins, lui, devrait continuer à diminuer jusqu'en 2027.
17:16 Face à ce fléau, des initiatives inattendues ont d'ailleurs fait leur chemin.
17:20 La dernière en date, la venue en renfort de médecins cubains
17:23 pour sauver les urgences de l'hôpital de Guingamp dans les Côtes d'Armor.
17:26 Mais l'incurie des urgences françaises donne lieu à des frictions
17:29 entre soignants et gouvernement.
17:30 Des frictions auxquelles le Ségur de la santé n'a rien changé
17:33 et qui ne datent pas d'hier.
17:35 Tout comme l'indifférence de l'exécutif aux souffrances des professionnels et de leurs patients.
17:38 - Alors pourquoi il y a encore moins de 200 cette année par rapport au taux d'activité qui augmente de 4% ?
17:43 - On augmente les budgets, non d'ailleurs.
17:46 - Non on les diminue, je suis désolée, ça vient d'être publié les chiffres de Madame Puzin.
17:50 - Non les chiffres ne diminuent pas.
17:52 Un sens de la riaux budgétaire qui n'a pas empêché Emmanuel Macron
17:55 d'endetter la France de 900 milliards d'euros supplémentaires depuis son élection.
17:59 Face à cette situation, Caroline Bremeau, qui a lancé le mouvement des Gilets Blancs,
18:03 appelle à s'unir pour défendre l'hôpital public.
18:05 - Les gens le vivent mais ils sont démunis, ils ne savent pas par quel bout le prendre,
18:09 ils ne savent pas, ils sont là-bas, oui mais vous voulez qu'on fasse quoi ?
18:12 En fait ils subissent et moi je ne veux pas que la population subisse,
18:14 je veux que la population se dise, nous on est des citoyens et nous on vote
18:18 et nous on a le pouvoir, le pouvoir c'est nous qui l'avons.
18:21 Des soignants qui se sentiraient peut-être moins seuls si une partie d'entre eux n'avait pas applaudi,
18:25 le renvoi des collègues non injectés et le principe de tri des patients
18:29 en fonction de leur statut vaccinal Covid.
18:31 [Musique]
18:34 - Bruxelles, va-t-elle bientôt vous sucrer le permis de conduire ?
18:37 Depuis ce mardi, le Parlement européen se penche sur la proposition de l'élu écologiste Carimadelli
18:43 d'imposer une visite médicale tous les 15 ans pour conserver son fameux papier rose.
18:48 Nous sommes allés demander leur avis à quelques Parisiens.
18:50 Sensation forte à prévoir.
18:53 - C'est bien qu'il y ait ce test-là tous les 15 ans, je pense que c'est important.
18:56 Ensuite, pour ce qui en est de la "punition", je trouve ça difficile.
19:01 Ça pourrait être retravaillé, essayer de trouver d'autres moyens de punir encore une fois,
19:06 mais je pense que perdre son permis c'est quand même gros.
19:09 - C'est pas forcément hors de propos, c'est vrai que le permis de conduire à vie, c'est pratique,
19:14 c'est sécurisant pour ceux qui l'ont, mais on se rend pas forcément compte si on ne peut plus conduire.
19:21 - Je suis pas tout le monde pour, dans le sens où c'est un permis à vie à l'origine,
19:25 et donc là on est en train de revenir sur des droits.
19:29 - Je pense que c'est une bonne chose.
19:31 Il est vrai qu'il y a beaucoup de conducteurs qui sont imprudents et qui n'ont pas forcément les réflexes.
19:37 - Pour limiter les accidents, il faut peut-être refaire les choses correctement.
19:40 - Est-ce que vous seriez prêt par exemple à perdre votre permis de conduire sur la base d'un test médical ?
19:45 - Oui, si je suis dangereux, bien entendu, oui.
19:48 Il faudrait à certains en retirer le permis de conduire.
19:52 On est plus sur des contraintes que sur des explications scientifiques.
19:56 - Je ferai le test médical, oui.
19:58 Après, si j'ai plus de permis de conduire, je demanderai à d'autres personnes de me conduire
20:03 ou prendre les transports en commun, éventuellement un taxi sur Paris,
20:08 mais en province, c'est moins le cas, je prendrai les bus, le train.
20:13 - Bon, à Paris, c'est déjà moins compliqué qu'en province.
20:17 Il faudrait qu'il y ait des transports en commun qui puissent être pratiques.
20:21 - Toutes les infrastructures de transport, etc.,
20:24 elles ne sont pas vraiment adaptées aux besoins d'aujourd'hui.
20:27 Donc, bien sûr, il y a des gens qui sont obligés d'avoir un véhicule.
20:30 - Du coup, la sécurité avant tout.
20:32 - Oui, tout à fait. Tout à fait, la sécurité avant tout.
20:35 [Musique]
20:38 - Et partons à présent faire le tour de l'actualité, en bref avec Renaud de Bourleuf.
20:42 [Musique]
20:45 - La Suède n'a jamais été aussi près de l'OTAN.
20:48 Le vote du Parlement hongrois a enterriné la décision lundi,
20:51 dernière étape pour le pays nordique.
20:53 Viktor Orban avait posé un premier veto contre cette adhésion.
20:56 Dans la lignée du président turc, d'abord hostile à cette entrée,
20:58 le Premier ministre hongrois a ensuite su monnayer son accord.
21:01 En plus de réclamer à Sokholm un peu plus de retenue dans les critiques
21:04 à l'égard de la politique hongroise,
21:06 Budapest s'est aussi parvenu à débloquer des fonds européens,
21:08 des fonds suspendus au prétendu respect des droits humains de la Hongrie.
21:12 Malgré les apparences de cette affaire, Viktor Orban entretient toujours
21:15 des relations apaisées avec la Russie et n'arrêtera pas bretons
21:18 de recevoir le gaz de Moscou.
21:20 Un cessez-le-feu imminent, voilà l'espoir prétendument nourri
21:23 par Joe Biden dans le cadre du conflit israélo-palestinien.
21:26 Un espoir fondé sur les retours du conseiller à la sécurité nationale américain,
21:29 alors même que les négociations sont toujours en cours avec l'Egypte et le Qatar.
21:33 L'objectif est donc un arrêt éphémère des combats sur la bande de Gaza.
21:36 Une pause qui pourrait durer un mois et demi et permettre la libération
21:38 des otages, toujours entre les mains du Hamas et des groupes affiliés.
21:41 Il ne reste pas moins que Benjamin Netanyahou en temps mené
21:43 une offensive d'ampleur sur la ville de Rafah, transformée en camp de réfugiés
21:46 insalubres depuis plusieurs semaines.
21:48 Une situation que condamne l'essentiel de la communauté occidentale,
21:51 laquelle reste impuissante face aux veto américain récurrents à l'ONU.
21:54 L'arc-en-ciel et le croissant ne font pas bon ménage.
21:59 A Amtranc, banlieue de Detroit dans le Michigan,
22:01 les défenseurs LGBT ont trouvé leur maître.
22:03 La communauté LGBT de l'agglomération, devenue la première majorité musulmane
22:07 du pays en 2013, fait face à une majorité municipale
22:10 qui remet en cause ce qu'elle considère comme ses droits.
22:12 Ainsi, le drapeau LGBT a été interdit quand les sacrifices animaux à domicile
22:16 ont été légalisés.
22:17 Les adeptes LGBT ont largement participé à cette situation
22:20 puisqu'ils avaient poussé en 2004 pour que la municipalité
22:22 permette l'appel à la prière par haut-parleurs.
22:24 La municipalité qui compte 39% de Yémenites et 26% de Bangdalais
22:28 et majoritairement musulmanes, y dispose de 12 mosquées pour 28 000 habitants.
22:32 Autrefois majoritairement peuplée de polonais catholiques,
22:35 Amtranc a changé de visage en deux décennies avec la complaisance
22:38 de la gauche démocrate, qui aujourd'hui subit la loi de ses nouveaux maîtres.
22:42 Marie Poppins figure suprémaciste.
22:45 Le British Board of Film Classification, l'organisme censure britannique,
22:49 a estimé que cette œuvre cinématographique mythique
22:52 contenait des "propos discriminatoires".
22:54 L'œuvre de 1964 mettant en scène une gouvernante en chantresse
22:57 est ainsi sortie de la catégorie grand public pour la soumettre au contrôle parental.
23:02 En cause dans ce long métrage, l'usage du terme "Otanto",
23:05 historiquement utilisé par les Européens pour désigner les Kwakwas
23:08 d'Afrique du Sud et de Namibie, est que l'on retrouve deux fois dans le film.
23:11 Marie Poppins serait ainsi raciste et désuet.
23:14 Le djihad bientôt enseigné à l'école de la République.
23:18 A Drancy, en Seine-Saint-Denis, un professeur des écoles a été mis en examen
23:21 pour "association de malfaiteurs terroristes" et placé en détention provisoire.
23:25 Cet individu de 26 ans, d'origine algérienne mais de nationalité française,
23:30 enseigné en classe de CP, était dans le collimateur des renseignements
23:33 depuis quelques années pour ses activités sur les réseaux sociaux.
23:36 Il y aurait relayé de la propagande de l'Etat islamique,
23:39 ce qui lui a valu une visite en décembre du GLAT,
23:41 groupe territorial chargé des affaires terroristes périphériques.
23:44 Les enquêteurs ont découvert, outre de la propagande islamiste téléchargée,
23:48 ses talents d'artistes. Il aurait composé des chants à la gloire des djihadistes.
23:52 Au cours de sa garde à vue, il aurait toutefois proclamé son attachement
23:55 aux "valeurs de la République" et à la laïcité.
23:58 Meurtre barbare en Bretagne.
24:02 Dimanche, un automobiliste de 29 ans a été battu à mort
24:05 dans le village de Saint-Uriel, en Ile-et-Vilaine.
24:07 Pour des raisons encore inconnues, deux hommes âgés de 37 et 49 ans
24:11 se seraient rués sur son véhicule armé d'une batte de baseball.
24:14 Le conducteur n'a pas survécu à ses blessures.
24:16 Le passager a également été touché, mais ces jours ne seraient pas en danger.
24:20 Les deux suspects, appartenant à la même fratrie et résidant dans une caravane,
24:23 ont été arrêtés. Une enquête pour homicide avec armée de violence
24:26 a été ouverte par le parquet de Rennes.
24:28 560.444 euros de montres lunaires adjugés pour la bonne cause.
24:33 Lors d'une vente aux enchères organisée par Sochbis,
24:35 des valises contenaient chacune 12 montres issues du partenariat
24:38 entre la marque Swatch et l'horloger Omega.
24:40 A l'origine de la Speedmaster, la montre portée par les astronautes de la NASA.
24:44 De quoi affoler les amoureux de l'horlogerie,
24:46 puisque déjà près de 2 millions de modèles ont été vendus séparément
24:49 depuis les premières sorties.
24:50 Chaque lot était mis à prix par Sochbis entre 5 000 et 10 000 euros.
24:54 Ils ont tous crevé les plafonds.
24:55 L'opération permet en plus d'oeuvrer pour la recherche,
24:57 puisque le produit de la vente sera reversé à l'association Orbis,
25:00 investie dans la lutte contre la cécité et les troubles évitables de la vue.
25:04 De quoi permettre au plus grand nombre de lire l'heure.
25:06 Quel acheteur aura la folie des grandeurs ?
25:09 Jeudi, en Loire-Atlantique, les 40 hectares du château de Clermont,
25:12 ancienne propriété de Louis de Funès,
25:14 ont été préemptés par la Société d'aménagement foncier d'établissement rural
25:17 La Saffaire des Pays de la Loire.
25:19 La société anonyme sous tutelle des ministères de l'agriculture et des finances
25:22 va lancer un appel d'offre avec un cahier des charges
25:24 pour préserver l'environnement du site.
25:26 D'ici la fin du semestre, le nouvel acquéreur pourra se promener dans le parc,
25:28 le bois et les prairies où Louis de Funès avait ses habitudes.
25:31 Et on s'approche de la fin de cette édition. Dans un instant, le zoom du jour.
25:38 Le député bulgare Stanislav Stoyanov évoque les problèmes de son pays,
25:42 dont la démographie en baisse, la corruption et ses relations avec la Russie.
25:47 Je vais expliquer. Au cas de la surtaxation du gaz russe.
25:52 Oui, ah oui.
25:53 Les intérêts non seulement du peuple bulgare, mais aussi de nos partenaires européens ont été violés.
25:59 Parce que cela aurait entraîné une hausse du prix du gaz.
26:05 La Bulgarie aurait perdu de l'argent parce qu'elle aurait dû payer une indemnisation à Gazprom
26:15 pour changer les conditions de transfert du gaz.
26:19 D'autre côté, cela aurait été un problème pour la Serbie, pour l'Hongrie, pour tous les partenaires
26:26 qui reçoivent le gaz qui passe par la Bulgarie.
26:30 Donc c'était une décision anti-européenne qui viole les intérêts de nos partenaires.
26:37 Également au programme de votre soirée, un nouveau numéro de Passé-présent.
26:40 Guillaume Fiquet reçoit le professeur Olivier Dard pour évoquer l'histoire de l'organisation armée secrète.
26:45 À présent, c'est le moment de retrouver le directeur de l'Observatoire des journalistes, Claude Chollet,
26:50 pour un portrait piquant de l'éditorialiste Christophe Barbier.
26:54 À présent, c'est la fin de cette édition.
26:56 Merci à tous pour votre fidélité.
26:58 On se retrouve demain, même lieu, même heure.
27:00 En attendant, portez-vous bien. Bonsoir.
27:02 (Générique)

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