Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mercredi, c’est Jérémy Ferrari, humoriste, pour son passage en solo les 9 et 10 Mars à l'Accor Arena pour les toutes dernières de son spectacle "Anesthésie Générales" et pour la grande tournée avec Arnaud Tsamère et Baptiste Lecaplain entre janvier et mai 2025 dans tous les Zéniths
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média. Dans un instant nous recevrons le gynécologue Israël Nissan pour son livre passionnant "Parler sexe"
00:08 mais on est encore à quelques minutes avec Jérémy Ferrari qui nous fait le bonheur d'être là ce matin et on va dresser votre portrait sonore Jérémy.
00:15 Vous avez eu le temps de faire ça ?
00:16 Bien sûr, on a bossé comme des fous avec toute l'équipe de Culture Média que je remercie.
00:20 Des petits sons qui vous rappelleront quelques souvenirs. Voici le premier.
00:23 Alors est-ce qu'aujourd'hui vous vous prenez au sérieux ?
00:25 Ah ben c'est d'abord, c'est surtout vous qui prenez ça au sérieux puisque vous m'invitez d'ailleurs je vous en remercie.
00:32 Mais effectivement ma candidature...
00:33 Non, on vous invite pour vous expliquer.
00:35 Oui oui je sais c'est l'endroit où vous parlez vite pour qu'on n'ait pas le temps de parler mais je vais m'habituer parce que je l'ai déjà vu l'émission.
00:40 Ma candidature est très sérieuse dans la mesure où j'ai plus de chance d'avoir des voix que les autres candidats qui se présentent quoi, tout simplement.
00:50 Coluche qui est évidemment un modèle pour vous, Jérémy Ferrari, en se présentant comme ça à la présidentielle en 81,
00:57 Coluche il a montré qu'il pouvait déstabiliser les politiques.
01:00 Est-ce qu'à travers vos spectacles il y a un peu de ça aussi ? Vous cherchez vous aussi à bousculer ceux qui nous gouvernent ?
01:05 Bien sûr, après encore une fois, moi je ne pense pas que tous les humoristes doivent faire ça.
01:12 C'est très bien qu'il y ait un paysage humoristique, éclectique.
01:15 Donc c'est pas une critique...
01:17 Vous ne faites pas tout le temps ça d'ailleurs, parce que là ce que vous allez faire avec le trio par exemple c'est autre chose.
01:21 Bien sûr, c'est pour ça aussi que ça fait du bien, parce que j'ai des spectacles extrêmement engagés,
01:24 donc c'est vrai que les gens ne prennent pas forcément conscience de ça, mais quand on monte sur scène avec des propos très engagés,
01:30 déjà il faut les porter, il ne faut pas les porter une fois, il faut les porter 200 fois, 250 fois sur scène, puis après il faut les porter dans les interviews,
01:37 et puis après il faut les porter quand le spectacle est diffusé en télé, puis rediffusé en télé, puis rediffusé en télé.
01:42 "Pente de pièces à Beyrouth", mon spectacle d'il y a quelques années, il est encore diffusé en télévision avec des propos très engagés,
01:48 sur plein de sujets, et des sujets encore d'actualité, malheureusement aujourd'hui.
01:52 Donc effectivement, parfois on reste un être humain, et de temps en temps c'est un peu aussi dur,
01:58 parce que tous les jours il faut se lever avec... voilà c'est dur, on s'entend, je me le suis imposé moi-même,
02:02 et j'en suis très heureux, mais je veux dire, des fois c'est fatigant.
02:04 Donc c'est ça aussi qui est bien, avec les duos "Impossible", avec Arnaud et Baptiste,
02:09 c'est juste d'aller marrer en fait, d'aller juste débrancher le cerveau et d'aller m'amuser un peu.
02:14 - Mais là dans votre spectacle "Anesthésie Générale" où vous parlez du système de santé en France,
02:18 il y a cette volonté que derrière ça aboutisse à quelque chose, que votre propos sur scène serve politiquement ?
02:24 - Il y a plein de choses, ça dépend les sujets, ça dépend comment ils sont traités, et vraiment ça dépend les sujets.
02:28 Il y a des sujets que je traite pour donner de l'information aux gens, des informations que les gens n'ont pas,
02:34 il y a certains sujets c'est juste pour faire rire, il y a certains sujets c'est pour faire réfléchir,
02:39 certains sujets c'est pour dénoncer, et il y a certains sujets évidemment c'est pour aussi faire bouger la politique,
02:44 en tout cas d'espérer résister, parce que faire bouger la politique honnêtement,
02:48 je crois de moins en moins en ceux qui nous gouvernent, j'y croyais déjà pas beaucoup il y a 20 ans, il y a 25 ans,
02:54 mais j'y crois vraiment de moins en moins avec le temps, je pense qu'il n'y a qu'un seul décideur,
03:00 c'est Bercy, et c'est celui qui donne l'argent, et c'est tout, je parle pas de mon Bercy à moi,
03:04 je crois vraiment plus du tout en la décision de ces hommes politiques,
03:08 mais moi je crois aux gens, je crois au peuple, je pense que la pensée, la manière de réfléchir,
03:14 la manière de consommer peut changer les choses, donc c'est pour ça que je m'adresse aux gens.
03:18 - Oui, et puis là vous vous adressez à énormément de gens, c'est-à-dire que là encore les deux dernières,
03:23 vous allez remplir deux Bercy, il va y avoir 50 000 personnes qui vont vous voir aussi au cinéma,
03:27 ça s'est retransmis au cinéma la toute dernière le 10 mars, ça veut dire que vous commencez à avoir un impact aussi
03:33 sur l'opinion publique d'une certaine manière. - Et puis la télévision et le web, c'est-à-dire que
03:36 quand vous avez un spectacle qui va être exploité en salle, moi j'ai la chance de faire beaucoup de monde en salle,
03:40 donc là avec le cinéma je sais pas, on va faire en tout 350 000 ou 400 000 personnes en salle,
03:44 mais après vous avez la télévision, où généralement on fait plusieurs millions de spectateurs,
03:48 plus les rediffusions, plus après le spectacle il part en stream, en DVD, plus après il y a des morceaux sur Instagram,
03:53 donc c'est des dizaines de millions de personnes encumulées, alors évidemment on espère que ça influe.
03:59 - Vous allez pas vous présenter en 2027 ? - Non, parce que encore une fois, vous savez c'est une question qu'on pose souvent
04:05 vu les engagements que j'ai, mais en réalité, malheureusement je ne pense pas que quelqu'un comme moi puisse y accéder.
04:13 - En tout cas ça ferait du bien parce qu'à chaque fois vous prévoyez les choses, vous écrivez avant De Piazza à Beyrouth
04:17 "Les attentats arrivent en France", vous écrivez "Anesthésie générale et à la pandémie qui arrive",
04:21 vous sentez les choses ? - Oui, parce que je pense que je suis très à l'écoute, je suis très dans le ressenti des gens
04:27 et que j'ai réussi à rester connecté à la réalité. Je pense que ça fait partie des choses difficiles quand on commence à avoir du succès,
04:33 c'est d'essayer de rester connecté aux gens et je crois que j'y arrive, donc je continue à sentir un peu les choses,
04:38 j'espère ne pas perdre ça. - Et puis en tout cas quand vous avez un politique en face de vous, vous n'avez pas peur de l'affronter sur les plateaux.
04:44 - Excusez-moi, vous m'avez coupé, en fait je vais prendre la parole, vous en faites ce que vous voulez,
04:49 je vous demande juste de ne pas me couper parce que tout à l'heure je me suis retenu de ne pas vous couper pendant deux heures et demie,
04:53 et en fait, excusez-moi, mais je vais juste parler deux secondes. Je ne suis pas politologue, je ne suis pas historien,
04:57 je vais peut-être dire plein de bêtises, vous allez pouvoir m'interrompre plein de fois en me disant que c'est uniquement des raccourcis,
05:02 mais moi je ne suis pas d'accord avec vous. Vous avez dit tout à l'heure au tout début du débat, vous avez parlé de la mort de ces jeunes
05:09 qui préfèrent mourir que de vivre. Déjà, renseignez-vous sur ce qu'on propose à ces djihadistes, parce que pour eux ils ne meurent pas,
05:15 pour eux ils vivent une autre vie après la mort qui est meilleure que celle que leur offre la France.
05:20 - Voilà, ça c'était "On n'est pas couché" face à Manuel Valls, et c'est un moment très important pour vous,
05:24 c'est même l'un des tournants de votre carrière, Jérémy Ferrari, parce qu'après ça, vous vendez 75 000 places de votre spectacle en deux jours,
05:31 c'est-à-dire que d'un coup, un humoriste qui se permet de s'en prendre à un ancien Premier ministre, ça a fait bouger.
05:38 - C'est-à-dire que j'avais déjà eu un premier spectacle qui s'appelait "Hallelujah Bordel", qui avait extrêmement bien marché,
05:43 et qu'à ce moment-là, les médias ne s'intéressaient pas forcément encore beaucoup à moi, j'avais démarré avec Laurent Ruquier,
05:49 et il n'y avait pratiquement que Laurent Ruquier qui m'invitait sur ses émissions. Mais ça suffisait pour remplir très bien les salles.
05:55 Après, il y a eu effectivement "Vende-Pièces à Beyrouth", quand je commence "Vende-Pièces à Beyrouth",
05:59 enfin quand je suis censé commencer la promo de "Vende-Pièces à Beyrouth", il y a les attaques du Bataclan, donc c'est deux mois avant ma première.
06:04 Donc je dois déjà réécrire le spectacle pour parler de cela, et je me retrouve avec Manuel Valls, encore une fois avec Laurent Ruquier,
06:10 qui m'invite, comme d'habitude, et je me retrouve en face de Manuel Valls.
06:13 Et je crois que les gens en avaient marre d'entendre les politiciens faire de la récupération sur ce drame,
06:20 et sur ces attentats, et d'essayer de récupérer des propos d'extrême droite,
06:25 de se servir de ces drames pour essayer de thésauriser sur la peur,
06:31 tout en montant encore les gens les uns contre les autres, et en faisant plein d'amalgame.
06:35 Et je pense que le discours que j'ai pu avoir ce jour-là, qui comportait aussi des maladresses,
06:41 mais était en tout cas dit avec tellement de cœur, et avec tellement de sincérité, avec une vraie volonté d'apaiser les esprits,
06:47 que ça a fait du bien à tout le monde.
06:49 - Et c'est ça. Et aujourd'hui, vous allez plus loin, parce que vous allez faire un film bientôt, vous allez participer à un film,
06:56 c'est la première fois d'ailleurs qu'on vous voit à l'affiche d'un film, je crois, ce sera le 1er mai,
07:00 il y a un film qui sort qui s'appelle "Rockia", avec Goldshifter et Farah Ani,
07:05 et c'est encore une évolution dans votre carrière, on aurait pu en parler longtemps.
07:11 Merci d'être venu ce matin, Jérémy Ferrari, je rappelle que vous serez les 9 et 10 mars à l'Accor Arena,
07:17 pour les toutes dernières d'Anesthésie Générale, et la date du dimanche 10 mars, elle est particulièrement importante,
07:21 parce que ce sera diffusé dans tous les cinémas de France, il y a plus de 300 salles, c'est ça ?
07:25 - Oui, les gens peuvent les avoir sur jeremyferrariaucinema.com,
07:28 ça leur permet de trouver la salle la plus proche de chez eux, et oui.
07:31 - Truc de dingue, merci d'être venu sur Enfin ce matin.